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#moi qui lui dit que ce film je peux vraiment pas et qu'il me met trop mal à l'aise
emiliemaria · 2 years
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swedesinstockholm · 7 months
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15 août
j'ai passé deux heures à marcher à travers la ville dans un état de désillusion complète ce soir, non pas de désillusion, d'illusion justement, je voulais dire delusion, delusional, delulu comme disent les jeunes américains, r. m'a écrit à quatre heures du matin pendant qu'il faisait une insomnie alors qu'il dormait dans une tente avec sa fille plantée dans le jardin de sa mère et y avait un orage et il entendait la musique des voisins et il arrivait plus à se rendormir et c'est à MOI qu'il a écrit of all people, il me demandait comment ça allait avec mon film, il pensait à moi et à mon film à quatre heures du matin dans une tente avec sa fille, comment je suis sensée ne pas être complètement delulu?
ce matin en lisant ses messages j'ai senti la joie couler partout dans mon corps et j'ai essayé d'en localiser la source, quelque part dans le thorax, au milieu, c'est là que je le sens quand je me sens aimée. même s'il m'aime pas amoureusement, il m'aime quand même. et quand je vivais encore dans l'illusion et que j'espérais passer un été d'amour avec lui à bruxelles, ça s'est peut être pas passé comme je l'espérais, mais finalement je suis quand même un peu en train de passer un été d'amour avec lui, amour à l'eau plate et à distance mais amour quand même. amour amour amour dans mon coeur ce soir pendant ma promenade, j'écoutais des trucs pop en m'imaginant les chanter avec sa fille chez lui pendant que je lui prépare des gâteaux dans la cuisine par exemple une tarte à la myrtille et on fait des petites chorégraphies et on chante en criant la chanson de caroline polachek et évidemment r. finit par tomber sous mon charme. delulu level 1000. je dois vraiment faire très attention.
à part ça je suis restée un bon quart d'heure accoudée à une balustrade qui surplombait la vallée et c'était vraiment bien de regarder quelque chose qui n'était pas mon écran d'ordinateur, tout ce vert, toute cette réalité, même si j'étais à moitié perdue dans mes fantasmes à l'intérieur de ma tête.
16 août
à chaque fois que j'écris avec r. avant de me coucher j'arrive pas à m'endormir après et j'arrive pas à me concentrer sur mon livre non plus. gaëlle obiégly dit que publier son journal c'est comme parler la bouche pleine et d'abord ça m'a vexée mais toutes mes jérémiades sur r. là c'est plus possible, même sur tumblr. on a regardé le nouvel épisode de how to ce soir et puis à onze heures il a dit bon je vais au lit mais on a encore passé trois quarts d'heures à s'écrire et il a évoqué notre future performance et le fait d'avoir ça dans notre futur commun, un peu comme une garantie qu'il va pas disparaître du jour au lendemain, qu'il veut rester là, qu'on va se revoir, ça me donne un très grand sentiment de sérénité. ça me rassure. même si en réalité c'est pas du tout une garantie, il peut tout à fait changer d'avis du jour au lendemain. il a changé de photo de profil sur whatsapp, heureusement il met que des photos où il est moche. je me demande s'il le fait par égard pour moi.
dans le nouvel épisode de how, john wilson mentionne sa rupture avec sa copine et j'étais honteusement satisfaite qu'il se retrouve seul comme moi. mais je parie que même lui ne voudrait pas de moi. j'ai l'impression d'avoir franchi un cap dans ma relation avec mon physique, que toute ma vie je me suis voilé la face et que je me suis enfin rendu compte que j'étais moche. peu importe l'angle sous lequel on me tourne, je suis moche, c'est un fait, c'est comme ça et je peux rien y faire. je comprends pas pourquoi ça m'a pris autant de temps pour sortir de mon illusion d'être un peu mignonne, ou au moins d'avoir un charme atypique. hier j'ai essayé de mettre du rouge à lèvres mais c'était encore pire. maintenant quand je vois des moches ça me rassure, j'ai l'impression qu'on fait partie de la même communauté des moches, je suis pas seule, on est des millions. des gens au physique disgracieux. vraiment disgracieux, pas comme gaëlle obiégly, cette impostrice.
17 août
jenna lyons dans real housewives of new york a ravivé mon feu de lesbienne qui dormait quelque part dans mon bas ventre et c'est fantastique. gaëlle obiégly dit que publier son journal c'est comme parler la bouche pleine mais elle a manifestement jamais vu jenna lyons marmonner des remarques sarcastiques tout en se goinfrant d'oreos périmés et de pringles au caviar dans real housewives of new york. rien de rédhibitoire là-dedans. j'ai lu qu'elle avait une maladie génétique qui fait qu'elle a des taches et des marques sur sa peau et qu'elle a pas de cils ni de sourcils et qu'elle a des trous dans ses cheveux et que ça a détruit sa confiance en elle parce qu'on la harcelait à l'école et qu'au début de sa carrière chez j. crew elle se trouvait affreuse sur les photos parce qu'elle avait pas encore trouvé son style, et puis elle a commencé à portes des grandes lunettes pour se camoufler derrière et des tenues qui montrent très peu de peau et elle attachait systématiquement ses cheveux en les plaquant en arrière pour cacher les trous et c'est devenu son style signature. elle dit qu'elle montre jamais ses jambes parce qu'elles ont des taches et de la cellulite et pendant une seconde je me suis dit est-ce que je devrais faire comme elle et cacher mes imperfections (non mais quel mot) et ne jamais montrer mes jambes moi non plus? mais non. je préfère être du côté de celles qui assument leurs imperfections (ce MOT), ou du moins qui essaient. même si ça "m'avantage pas." même si parfois je me demande si je devrais pas mettre plus de soin à "m'avantager." faire des efforts pour trouver un look qui "m'avantage," comme elle, pour me donner plus confiance en moi. un look qui me donne de la tenue, une consistance, une colonne vertébrale redressée. un look clean et net. sharp.
elle raconte aussi que sa mère avait le syndrome d'asperger et qu'elle avait pas d'amis et que donc elle lui avait jamais appris comment on se faisait des amis, comment ça fonctionnait, et qu'elle aussi elle avait du mal à se faire des amis, qu'elle savait toujours pas vraiment comment on faisait, qu'elle partait toujours du principe que les gens n'avaient pas envie de passer du temps avec elle et que donc elle attendait que ça vienne d'eux, pour ne pas prendre le risque du rejet. et j'ai pensé à maman, qui a peu d'amis elle aussi, même si elle a pas du tout asperger, et je me suis demandé si ma vie sociale maigrichonne venait de là. alors je me demande, est-ce que je peux encore apprendre à devenir sociable? est-ce qu'un jour j'aurai des vrais amis qui habitent à proximité de chez moi ET que j'ai envie de voir?
18 août
j'ai encore passé une heure sur whatsapp avec r. chaque soir je le fais se coucher de plus en plus tard, je rigolais toute seule avec les jambes en l'air en lisant ses messages et il me disait qu'il avait littéralement éclaté de rire quand j'avais dit un truc on se fait mourir de rire mutuellement et c'est merveilleux. j'ai lancé un concours de noms pour notre groupe inspiré par les feutres de bingo américains et puis il m'a fait un long message vocal pour m'expliquer qu'il adorait ma façon d'écrire sans accents ni majuscules et parfois quand il me dit certains trucs il me donne l'impression d'être quelqu'un de sage et de bon conseil, quelqu'un qui a de l'expérience de vie. de la bouteille. j'aime bien cette expression. c'est quoi cette sorcellerie? il m'a cassé ma relation avec mon physique mais en contrepartie il me fait voir d'autres facettes de moi que je vois absolument jamais.
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girafeduvexin · 10 months
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Dans le genre "analyse trop poussée sur Goldman", c'est très intéressant de réécouter l'album de la tournée En passant en sachant qu'initialement, Goldman ne voulait pas refaire de tournées après ça et qu'il a finalement fait Un tour ensemble parce qu'il ne se sentait pas de dire à son équipe que c'était la dernière. (WARNING analyse trop longue en-dessous)
Mais il a pris cette décision des années après, donc si on considère que la tournée En passant était potentiellement sa dernière et qu'il le savait en la préparant, elle prend un tout autre sens.
Typiquement, le choix de jouer "Le rapt" qui est "une vieillerie, une chanson du premier album" pour le citer peut sembler étonnant, même si Goldman adoooore reprendre des vieilles chansons à lui et les moderniser (comme "Être le premier" dans la tournée Rouge). "Le rapt" est une chanson écrite du point de vue d'un mec qui kidnappe une fille, sans lui faire mal, sans l'agresser (c'est dit dans la chanson qu'il ne la touchera pas), simplement parce que :
"Mais j'en pouvais plus de vous croiser dans la rue / Sans un regard, comme si vous ne m'aviez pas vu"
Ou pour citer Goldman :
"si tu rencontres une fille dans la rue, tu passeras pour un fou si tu lui parles. Par contre, si elle t'est présentée par un ami commun, tu pourras lui parler tout à fait normalement."
C'est une chanson un peu cringe, un peu étrange, où on est clairement sur un personnage qui commet un crime, qui dérange. Je l'aime bien pour cela, parce que j'aime les histoires de personnages toxiques, sans pour autant les excuser.
Globalement, c'est une chanson sur l'incompréhension sociale, l'importance des codes sociaux, une problématique qui imprègne de nombreux textes de Goldman dans les années 80 par ailleurs (je pourrais faire un autre post sur les chansons de Goldman qui parlent de malaise social).
Maintenant, pourquoi reprendre cette chanson en 1998 ? En imaginant que Goldman s'imaginait tirer sa référence à ce moment là et quitter la scène, il est facile d'interpréter le texte différemment. Cette distance impossible à franchir entre deux individus, on la retrouve aussi entre une star et son public et je ne peux pas m'empêcher de penser que ce passage :
"J'ai aimé votre désarroi, votre peur / Je me suis réchauffé à votre malheur/J'ai brisé l'apparence toute glacée/J'ai même trouvé une larme inespérée"
est très raccord avec la relation qu'entretient Goldman avec la célébrité et l'image. Dans le film de la tournée Traces, que je vais analyser, il le faut, il parle de son image et à quel point ça le bouffe, vraiment. Sans trop en dire, dans Traces, il imagine ce qui se serait passé s'il avait choisi de tout arrêter en 89 et qu'il avait volontairement disparu. Et on a donc des passages où il se demande ouvertement s'il est possible d'échapper à sa propre image, si un monde où ne se souviendrait que de ses chansons et pas de lui est envisageable.
En ayant ça en tête, ce passage du "Rapt" peut parler de ce rapport compliqué à la scène, d'autant plus que dans la version live en 1998, il chante ce moment là seul à la guitare et le public réagit, en criant, en faisant "ouhouh". Et le rapport s'inverse ! Il dit "Vous pouvez rentrer chez vous, il est déjà tard" et le public dit "nooon" car il se met dans le rôle de la fille kidnappée, mais pour moi, c'est l'inverse. Goldman adopte le rôle du public, qui veut plus, toujours plus derrière les apparences, qui veut tout savoir.
C'est sans doute un peu tiré par les cheveux mais ça l'est moins si on considère une autre chanson chantée lors de ce live, "Le coureur" qui raconte en gros l'histoire d'un jeune africain (ce n'est pas spécifié dans la chanson mais c'est dit en interview) qui est recruté (presque acheté) pour devenir un coureur de haut niveau, qui connaît la célébrité, l'argent, mais qui à la fin de la chanson :
"Puis le hasard a croisé ma vie / J'suis étranger partout aujourd'hui /Etait-ce un mal, un bien ? / C'est ainsi"
Dans des interviews, Goldman dit qu'il ne porte pas de jugement mais que le décalage l'intéresse, entre un mec qui court dans son village en Ethiopie et qui se retrouve soudainement propulsé devant des millions de caméras. Encore une chanson sur le décalage social, la célébrité, le regard des autres contre notre perception de nous-mêmes, qui donne une certaine tonalité à cette tournée et qui fait, selon moi, écho au "Rapt". De nouveau, il chante ce passage seul à la guitare.
Elle est particulière cette tournée, parce que Goldman prend plus de risques (comme il le dit lui-même dans le DVD) en choisissant de jouer et de chanter seul à la guitare à plusieurs reprises, vraiment face au public, antithèse absolue de la tournée Rouge où il y avait toujours d'autres personnes sur scène et souvent, beaucoup de gens. La dernière chanson de la tournée En passant est "Pour que tu m'aimes encore", et Goldman change le début pour parler directement au public :
"J'irai chercher vos âmes dans les froids dans les flammes /Je vous jetterai des sorts pour que l'on m'aime encore"
Et ce final a encore une fois une autre saveur si on imagine qu'il avait été pensé pour clore la dernière tournée de Goldman. Plus fort encore, c'est le choix de l'avant-dernière chanson, "Sache que je", que Goldman explique comme ça :
"C'est une réponse au fait que je n'ai dit "Je t'aime" dans aucune de mes chansons. Beaucoup de gens me demandent pourquoi je ne fais pas ou peu de chansons d'amour."
(Il explique aussi qu'il dit rarement "je t'aime" dans sa vie privée, et ça, à la limite, c'est entre lui et son épouse.)
Dans beaucoup d'interviews sur cette chanson, il critique les chanteurs disant "je t'aime" à leur public, mots qu'ils ne pensent pas, selon lui. Finir sur "Sache que je" et "Pour que tu m'aimes encore", c'est finir sur un paradoxe ou une provocation : je ne vous dirai pas que je vous aime mais je veux que vous m'aimiez. Je ne vous chanterai pas des chansons d'amour, sauf une dernière fois. Ou, possibilité amusante, chanter "Sache que je" est une façon de désamorcer "Pour que tu m'aimes encore", de la rendre obsolète par avance : ne prenez pas cette chanson un peu niaise au sérieux. Rien n'est vrai. Inversement, on peut aussi dire que "Pour que tu m'aimes encore" annule "Sache que je" : oui, je prétends ne pas aimer les chansons d'amour mais c'est bon aussi d'être vulnérable, comme pour adoucir la froideur de "Sache que je" (d'autant plus quand "Pour que tu m'aimes encore" a CARTONNÉ deux ans avant).
Ou tout simplement : n'essayez pas de me comprendre, ne présumez rien, je sais être paradoxal. Comme il est dit dans "Peur de rien blues" :
"Quand les rumeurs "vipèrent" /Quand l'image déteint / Il m'reste ce vrai mystère / Et ça, ça m'appartient"
Et c'est pour moi le message final de la tournée En passant.
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beatlesonline-blog · 1 year
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L'amitié, c'est pas aussi simple que ça !
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L'amitié peut sembler si facile parfois : J'aime traîner avec toi, tu aimes traîner avec moi - boum, nous sommes amis ! C'est pas aussi simple que ça et ça peut aussi être délicat. Pour être un bon ami, il ne suffit pas d'aimer les mêmes films ou la même musique. Vous vous êtes peut-être rendu compte qu'une chose que votre ami fait ou vous dit vous met dans un état lamentable. Vous envisagez d'en parler avec lui ou même de mettre fin à votre amitié. Voici les étapes à suivre pour t'aider à avoir une conversation directe sur les problèmes d'amitié.
Que veux-tu ?
Avant de faire ou de dire quoi que ce soit, réfléchissez à ce que vous voulez obtenir de cette conversation. Voulez-vous clarifier un malentendu, régler une vieille dispute ou une rancune, ou fixer des limites ? Quel que soit votre objectif, assurez-vous qu'il est clair dans votre esprit avant de vous rencontrer pour discuter avec votre ami.
Que faire si vous détestez la confrontation ?
Si vous n'aimez pas la confrontation (honnêtement, qui l'aime ?!), les étapes suivantes vous aideront à vous sentir un peu plus à l'aise pour parler des problèmes avec votre ami. Avant de discuter, vous pouvez même faire savoir à votre ami que vous êtes un peu nerveux et que vous apprécieriez vraiment qu'il soit patient avec vous. Mettre par écrit ce que vous voulez dire peut vous aider à clarifier vos pensées. L'utilisation du "je" est un moyen efficace de communiquer vos sentiments. Les déclarations qui commencent par "tu", comme "Tu ne viens jamais chez moi", "Tu répond jamais au tel", peuvent ressembler à une attaque personnelle et votre ami(e) pourrait se mettre sur la défensive. Essayez plutôt ceci : Je suis triste que l'on s'éloigne ainsi", "je ne veux pas que notre amitié s’arrête ici". Tu peux montrer ce que tu as écrit à une personne de confiance, comme un frère ou une sœur, un parent ou un autre ami.
Choisissez le bon moment
Le lieu et le moment de la conversation sont importants. Un peu d'intimité et un endroit neutre où vous vous sentez tous les deux à l'aise vous permettront de vous détendre. Vous pouvez demander à votre ami de vous rencontrer à un endroit et à un moment précis pour discuter, afin de ne pas lui imposer votre décision. Pensez également que cela peut être un choc pour la personne. Vous pouvez essayer d'éviter d'avoir cette conversation à un moment où cela gâcherait une occasion spéciale pour lui, comme autour de son anniversaire ou avant un examen.
Pouvez-vous le faire par texto ?
Soyez honnête : voulez-vous le faire par texto parce que c'est plus facile, ou est-ce vraiment utile pour votre amitié ? Si votre principal mode de communication est le texto et que vous avez l'habitude d'avoir des conversations approfondies par texto, alors allez-y. Si ce n'est pas le cas, pensez à vous rencontrer en face à face.
Entamer la conversation peut être la partie la plus difficile !
Commencez par expliquer à votre ami pourquoi cette conversation est importante pour vous. Je tiens beaucoup à notre amitié et je veux que nous restions de bons amis, alors je voulais te parler de quelque chose qui me préoccupe ces derniers temps. Utilisez les phrases que vous avez écrites. J'ai ressenti xxx quand tu as fait xxx". Accordez-lui le bénéfice du doute. Il se peut qu'il ne se rende pas compte que vous vous sentez ainsi. Dites-lui ce que vous voulez changer. Ce serait bien si tu pouvais éviter de dire ces choses devant d'autres personnes.
Soyez prêt à écouter son point de vue
Votre ami(e) peut être surpris(e) de ce que vous ressentez, ou ne pas savoir que son comportement vous affecte négativement. Il n'est pas facile pour quelqu'un d'entendre qu'un ami est mécontent de lui, il peut donc se mettre sur la défensive ou trouver des excuses à ses actes. Vous pourriez aussi être surpris d'apprendre que votre propre comportement a joué un rôle. Vous avez peut-être eu l'impression d'être exclu des invitations ou des discussions de groupe, mais après vous être défilé plusieurs fois, votre ami a pu penser que vous n'aviez plus envie de sortir. Si vous vous sentez ainsi, vous avez l'occasion de dissiper tout malentendu. Essaie de ne blâmer personne pour ce qui s'est passé. Si vous avez besoin de temps pour y réfléchir, dites-le à votre ami et convenez de revoir le sujet plus tard.
Le respect est essentiel
Si l'un de vous est émotif ou en colère, prenez une pause. Cinq minutes d'air frais ou une promenade dans le quartier vous aideront à vous calmer. Lorsque les choses s'enveniment, l'un d'entre vous est susceptible de dire des choses blessantes qu'il regrettera par la suite. En vous traitant mutuellement avec respect et gentillesse, vous rendrez cette conversation un peu plus facile et vous montrerez que vous tenez tous deux à votre amitié.
Que faire si votre ami ne veut pas discuter ?
Si vous avez essayé de parler à votre ami(e) et qu'il(elle) refuse de coopérer ou se montre désagréable, vous pouvez lui proposer d'avoir cette conversation à un autre moment. Votre ami(e) a peut-être besoin d'un peu de temps pour y réfléchir, ou il/elle traverse d'autres situations stressantes en ce moment et n'est pas dans le bon état d'esprit pour cette conversation. Si votre ami refuse de reconnaître qu'il a fait quelque chose de mal et que vous êtes le seul à faire un effort, cela peut être très épuisant. À un moment donné, et vous êtes le seul à savoir ce qu'il en est pour vous, il est peut-être temps de penser à mettre fin à cette amitié.
Prenez soin de vous
Parler des problèmes d'amitié peut être difficile. Il faut beaucoup de courage pour franchir ces étapes. Prévoyez de faire quelque chose de bien pour vous après la conversation, car cela vous aidera à vous ressourcer. Pensez à d'autres amis ou membres de la famille avec lesquels vous pouvez passer du temps lorsque vous avez besoin de compagnie, et organisez quelque chose avec eux. Vous souvenez-vous de l'époque où vous aviez l'habitude de parler et de rire pendant des heures, assis avec vos meilleurs amis dans une salle de classe vide ? Il y avait une infinité de sujets à aborder et le temps passait vite lorsque vous discutiez ensemble. Mais quand avez-vous eu pour la dernière fois une longue conversation avec votre vieil ami ? Si cela fait longtemps, lisez ce qui suit ! Tout le monde est occupé. En raison d'un emploi du temps chargé, de changements de vie, de déménagements importants, et plus encore, les gens perdent souvent le contact avec leurs amis. Nous savons que le fait de parler à un vieil ami après une longue période de temps peut sembler accablant, et beaucoup de gens veulent renouer le contact mais cela ne se produit pas. La réalité est que les gens trouvent un peu gênant de reprendre contact avec leur ami s'ils ne se sont pas parlé depuis un certain temps. Bien que vous soyez tenté de parler à votre ami, vous vous demandez peut-être comment entamer une conversation. Pour vous aider, voici quelques amorces de conversation qui vous permettront de renouer le contact.
Commencez par quelque chose de simple
Faisons simple et direct. Après tout, vous étiez de bons amis autrefois - et vous pouvez le redevenir. Vous pouvez utiliser l'une des expressions suivantes pour entamer la conversation. Salut, comment ça va ? Ça fait longtemps que je ne t'ai pas vu ! Cela fait si longtemps que je ne t'ai pas vu/parlé ! Cela fait combien de temps que je ne t'ai pas vu/parlé ?
Développez le sujet
Posez des questions sur leur situation actuelle. Essayez "Qu'est-ce que tu deviens ?". Cette question est un moyen naturel de poursuivre la conversation et de vous lancer dans une discussion plus longue.
Rappelez de bons vieux souvenirs
Évoquez de vieux souvenirs en discutant - cela vous donnera à tous les deux un sujet de discussion sur lequel vous pourrez partager des points communs et des intérêts.
Approfondissez la question
Approfondissez la question et exprimez un véritable intérêt en posant des questions complémentaires à ses réponses. Utilisez des mots comme "comment", "quand" et "pourquoi" dans vos questions.
Terminez la conversation avec un plan
Lorsque vous mettez fin à la conversation, assurez-vous d'avoir établi un plan pour la prochaine rencontre. Vous pouvez utiliser les phrases suivantes pour mettre fin à l'appel ou à la conversation. Nous devrions se revoir bientôt. Quand es-tu libre la prochaine fois ? Nous devrions nous rencontrer. Qu'en penses-tu ? Nous devrions prendre un café bientôt. Quel est ton emploi du temps ?
Conclusion :
Si chaque cas est unique le principe pour entamer une discussion reste assez basique. Si c'est vous qui êtes à l'origine de la discorde, n'insistez pas, la personne restera sur le fait que vous avez souhaité revenir vers elle et advienne que pourra. Ce n'est pas la peine d'insister, vous allez braquer la personne si elle campe sur ces positions. Parfois, il faut laisser le temps faire les choses, les esprits murirent et la maturité fera peut-être le reste. Sinon, sachez tirer une leçon, on n'est jamais parfait. David SCHMIDT Read the full article
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HISTOIRE DE TOURNAGE : « KING LEAR » DE GODARD RACONTÉ PAR CEUX QUI L'ONT VÉCU
Hélène Lacolomberie - 26 mai 2021
C'est l'histoire d'un film maudit, au tournage chaotique, à la sortie balbutiante, et longtemps oublié sur des ��tagères. Retour sur l'aventure de King Lear de Jean-Luc Godard, racontée par Menahem Golan et Yoram Globus (producteurs), Norman Mailer (scénariste et interprète), Woody Allen (interprète), Julie Delpy (interprète), Molly Ringwald (interprète), Michèle Halberstadt (interprète), Hervé Duhamel (assistant réalisateur), Jean-Pierre Gardelli (distributeur). Et bien sûr, par JLG lui-même.
Jean-Luc Godard sur le tournage de King Lear (1987)
1986 : Menahem Golan annonce à Cannes avoir signé avec Jean-Luc Godard pour un projet autour du Roi Lear. Tout commence à la fin d'un repas, et les souvenirs des deux parties sont parfois contradictoires.
Jean-Luc Godard : Je suis entré en contact avec Menahem Golan au Festival de Cannes par l'intermédiaire d'un agent artistique.
Menahem Golan : Godard m'appelle. Il me dit : « Je suis Jean-Luc Godard, je suis au bar du Carlton, pouvez-vous me rejoindre ? » Il me propose deux adaptations de Shakespeare dont King Lear.
Jean-Luc Godard : C'est Golan qui m'a proposé de faire un film pour la société qu'il animait avec Globus et j'ai accepté. N'ayant pas de projet existant à l'époque, j'ai proposé une approche du King Lear de Shakespeare, et Cannon a dit oui.
Deux lignes ont été signées sur une nappe de l'hôtel Majestic, un budget d'un million de dollars décidé.
Menahem Golan : Nous avons alors tous les deux signé un contrat en dix minutes sur la serviette en papier du bar du Carlton. Ça vient de mes années de théâtre en Israël : j'avais l'habitude de noter des choses sur un napperon parce que quand j'ai une idée, je veux la concrétiser immédiatement. Figurez-vous que j'ai même reçu une offre du MoMA de New York de 10 000 $ pour ce napperon !
Jean-Luc Godard : Mais il y a eu un vrai contrat plus tard, style américain, de quatre-vingts pages.
L'accord entre Golan, son cousin et associé, Yoran Globus, et le cinéaste se fait donc rapidement. Seul cahier des charges : avoir terminé le film pour l'édition suivante du festival. L'association est a priori incongrue, mais elle a ses raisons : Golan et Globus, qui dirigent la Cannon, cherchent une forme de reconnaissance du milieu, après avoir produit des films avec Stallone ou Chuck Norris. Ils se tournent alors vers des cinéastes comme Altman, Schatzberg, Liliana Cavani... Et donc, Godard.
Menahem Golan : Je n'étais pas que le producteur de Chuck Norris. À l'époque, j'avais produit Kontchalovski, Zeffirelli... J'ai quand même produit Love Streams de Cassavetes, qui a gagné l'Ours d'or à Berlin ! Et Godard était alors le roi des auteurs, ses films se vendaient partout.
Les deux hommes décident d'engager l'écrivain américain Norman Mailer pour bâtir le scénario, chacun en revendiquant l'idée.
Menahem Golan : Je ne suis allé qu'une seule fois sur le tournage. Mais j'étais très impliqué dans le casting. C'est moi qui ai eu l'idée de confier le rôle de Lear à Mailer. Godard a aimé l'idée. Ce ne fut pas dur de convaincre Mailer, vu qu'il admirait Godard.
Jean-Luc Godard : L'idée de Norman Mailer était de moi. C'est quelqu'un que j'admire assez, dont j'aime certains des romans, et surtout certains des reportages. À l'époque, je voulais faire un document sur lui, sur lui et ses filles. Particulièrement sur l'une d'entre elles, qu'il préférait. C'était un peu du cinéma-vérité, un mélange en tout cas. Il était d'accord. Il devait en outre jouer dans le film, 250 000 dollars pour dix jours, ça n'était pas donné. Il jouerait, c'était spécifié dans le contrat, « son propre rôle ainsi que des membres de sa famille ». Il a accepté.
Mailer transpose le classique de Shakespeare dans l'univers de la mafia, fait de Lear un Don Learo. Il insiste pour tenir le rôle-titre, et sa propre fille jouera Cordelia. L'histoire se passe juste après Tchernobyl, le monde est contaminé, la culture est moribonde. Et les œuvres du dramaturge anglais ont disparu des bibliothèques.
Jean-Luc Godard : Il a été convenu qu'il écrirait « une modernisation » du Roi Lear, et il l'a fait – bien payé – sous le titre de Don Learo.
Norman Mailer : J'ai finalement décidé que la seule manière de faire un Lear moderne, et c'était ce que voulait Godard, était de le transformer en parrain de la mafia. Dans la sphère de ce que je peux concevoir, je ne voyais personne d'autre capable de déshériter sa fille parce qu'elle refuse de lui dire comment elle l'aime. J'ai donc écrit un scénario, intitulé Don Learo, qu'à ma connaissance Godard n'a jamais lu.
Jean-Luc Godard : Mailer n'y mettait pas beaucoup de cœur. Il me donnait des pages et des pages de la pièce originelle, annotées en marge d'une petite écriture « bad », « good »...
Norman Mailer : Godard restait assis là dans une forme de dépression si profonde qu'elle en était presque palpable. Et à la fin du déjeuner, il disait : « je retourne en France, je vous reverrai tous dans un mois environ, puis nous chercherons un endroit pour tourner le film. »
Malgré tout, JLG réalise les premières prises de vue, sur ses terres bien-aimées en Suisse, au bord du lac Léman. Et se met rapidement Mailer à dos.
Hervé Duhamel : Godard ne savait pas vraiment où il allait. Il fallait faire quelque chose rapidement, calmer Golan... Un type comme Mailer pose beaucoup de questions. Ils ont eu une longue discussion, ce que Godard n'aime pas. Godard a commencé de très mauvaise humeur.
Menahem Golan : Il était convenu que la propre fille de Mailer joue Cordelia. Mais c'est là que les problèmes ont commencé. Mailer est parti pour la Suisse et Godard lui a demandé un tas de choses pas vraiment convenables.
Norman Mailer : Quand nous sommes arrivés à l'hôtel, avec ma fille Kate, il voulait commencer à tourner tout de suite. Il m'a donné un texte. J'avais du mal à jouer Lear. Il m'a dit : « ici, vous serez Norman Mailer ». Il m'a donné un autre texte, qui était épouvantable, même en restant indulgent. Par exemple, j'étais au téléphone et je devais dire des choses comme : « Kate, Kate, descends tout de suite, j'ai fini mon scénario, c'est superbe ! » Godard tournait, et nous, nous devions dire ces horreurs. Je lui ai dit : « Écoutez, je ne peux pas dire ce texte. Si vous me donnez dans le film un autre nom que le mien, je dirai tout ce que vous voudrez. Si je dois parler en mon nom propre, alors je veux écrire mon propre texte. Dans ce cas, il fallait me demander de l'écrire, ou au moins me consulter avant de m'en faire dire un autre. » Il était très ennuyé et a dit : « On arrête le tournage pour aujourd'hui ».
Selon Godard, c'est Mailer qui joue les divas et le place dans une situation embarrassante.
Jean-Luc Godard : J'avais des liens avec Norman Mailer, un peu. Je lui ai proposé de m'introduire là-dedans, avec son avis. Comme il a une famille, et d'après ce que j'avais entendu dire, du Roi Lear... La manière dont vivait Norman Mailer, qui est un petit potentat, qui a son royaume ! Avec sa famille ! Avec trente-six femmes ! Soixante filles ! Sa maman ! Enfin, beaucoup de choses... Je lui ai proposé de le filmer chez lui tout en parlant de ça, mais sous son vrai nom ! Et que lui, m'aide à... Je crois qu'il n'a pas compris ça, ou qu'il n'a pas voulu le comprendre. Et quand il a vu qu'il fallait vraiment... On a tourné un plan, et après un plan, il est parti. Et donc, je me suis retrouvé, là... Il fallait faire quelque chose, parce que les délais juridiques de livraison approchaient. Et donc, lui... est parti !
Le lien avec la pièce originale est plus que ténu. Loin d'être une adaptation, le film se veut davantage une réflexion autour de l'œuvre. Une direction assumée par JLG, qui choisit comme carton de début « a study, an approach ». « A clearing », même. D'ailleurs, il se targue de n'avoir jamais lu la pièce.
Jean-Luc Godard : C'est vrai. Je n'ai pas lu la pièce de Shakespeare. Et je ne l'ai pas lue depuis. Ce qui m'intéressait, c'était un vieux roi, dont une des filles ne parlait pas. Qui disait seulement « nothing ». J'ai lu plusieurs traductions. On ne peut pas traduire Shakespeare, pas plus que Pouchkine, que Racine... J'ai vu des adaptations, j'ai vu un film russe, dont j'ai mis un extrait dans le mien, un Kozintsev, je crois. Et j'ai vu les Shakespeare de la BBC à la télé.
Ce qui intéresse Godard, c'est la possibilité de l'Angleterre.
Jean-Luc Godard : Moi, mon envie c'était... — ou mon désir —, c'était de m'approcher, si vous voulez, d'un continent que je ne connais pas. Ça m'intéressait, moi qui ai une éducation classique, latine, de traiter le barbare Shakespeare. Cela passait par les borborygmes anglo-saxons. J'ai voulu faire un film intraduisible. À l'époque, j'avais déjà envie d'une approche ethnologique de Lear, d'une sorte de documentaire. L'idée m'était venue d'explorer une autre terre à travers une autre langue, et je voulais demander à des amis de me servir de guide.
Ce qui l'intéresse aussi, c'est la relation entre Cordélia et son père.
Jean-Luc Godard : Un analyste pourrait me dire pourquoi j'ai choisi Lear, qui est une tragédie de la paternité : je n'ai pas d'enfant. Quand Norman Mailer a eu à parler de ses relations avec sa fille, ça a été fini en un quart d'heure. Il était incapable de se montrer dans une relation d'inceste.
Norman Mailer : Est-il normal de demander à quelqu'un de jouer, en son propre nom, une relation d'inceste avec sa fille ?!
Menahem Golan : Un jour, Mailer m'appelle : « Menahem, je me tire, il veut que j'embrasse ma fille ». – Eh bien, fais-le !. – Non, non, non. Il tient absolument à ce que je mette ma langue dans sa bouche ; c'est MA fille !«
Norman Mailer : Travailler avec Godard a probablement été l'expérience la plus désagréable de toutes mes années d'écrivain. Pour un auteur, Godard, c'est l'enfer.
Deuxième difficulté pour Godard : le casting.
Jean-Luc Godard : J'avais contacté Laurence Olivier, et puis... il était mort ! Et puis, j'ai contacté Bergman, dont j'avais lu qu'il avait monté le Roi Lear en suédois. Et puis surtout Orson Welles qui avait toujours eu ce projet — du reste, on a donné de l'argent à Orson Welles, mais hélas ! il est mort trois mois après. Et le premier projet c'était de faire simplement un entretien avec Orson Welles pendant deux ou trois jours, dans une espèce de garage de voitures d'occasion à Los Angeles, qui serait tenu par trois filles. Et de le faire parler du Roi Lear et de le filmer en train de faire ce qu'il voulait. Comme il avait toujours besoin d'argent, il était prêt à ça. On a même demandé à Richard Nixon de jouer le rôle. On lui offrait 500 000 dollars pour un jour de tournage. Il a hésité.
Ce sera finalement Burgess Meredith qui héritera du rôle-titre. L'acteur, qui n'est pas seulement le Mickey de Rocky, apporte avec lui tout un pan du cinéma classique, de Frank Borzage à Jean Renoir, et, surtout, Otto Preminger.
Jean-Luc Godard : Burgess a une tradition disons... théâtrale. Il a une belle voix aussi ! J'étais content d'avoir cette voix-là.
Le metteur en scène de théâtre Peter Sellars joue Shakespeare Junior. Cette fois, l'entente est parfaite.
Jean-Luc Godard : Sellars a beaucoup aidé, dans la traduction, les idées, et aussi par sa très grande ingéniosité.
Autre curiosité : la présence de Woody Allen. Le réalisateur, qui vient de terminer Hannah et ses sœurs, joue un monteur de films nommé Alien, couturier vaillant qui tente de ressusciter la pellicule avec des épingles à nourrice. Une brève apparition, après le générique, qui lui a laissé des souvenirs mitigés.
Woody Allen : Godard était très évasif sur le sujet du film. D'abord, il a dit qu'il s'agirait d'un avion qui s'écrase sur une île. Puis il a dit qu'il voulait interviewer tous ceux qui avaient fait un Roi Lear, de Kurosawa au Royal Shakespeare. Il a dit que je pouvais dire tout ce que je voulais dire. Il joue très bien l'intellectuel français, avec sa barbe naissante et une certaine ambiguïté.
Jean-Luc Godard : Woody Allen, je lui ai demandé une fois, il a accepté. Il m'a dit : « Pour vous et pour Bergman, j'accepte. » Il a donné un jour. Dix mille dollars : en échange, on ne mettrait pas son nom... et il est venu à l'heure ! Très régulier ! Absolument parfait, comme les Américains. Moi, je croyais qu'on avait jusqu'à dix heures du soir, et lui avait compris jusqu'à cinq heures. Je pense qu'on s'est mal compris. Et quand il est parti, je lui ai dit : « Ah, bon, on n'aura pas le temps de finir ! Comment on va faire ? Peut-être que je vais essayer de supprimer quelques plans ». Et il m'a dit : « Oh ! Yes ! It would be nice if you can cut a few things ! ». Et il est parti à cinq heures ! Tout à fait correct.
Woody Allen : Quand je suis arrivé pour le tournage, il portait un pyjama – haut et bas –, un peignoir et des pantoufles et il fumait un gros cigare. J'avais l'impression étrange d'être dirigé par Rufus T. Firefly, le personnage que joue Groucho Marx dans La Soupe au canard, vous savez, quand Groucho est censé être un grand génie et que personne n'ose le remettre en question.
Menahem Golan : Godard a filmé Woody une journée à New York, il n'en a pas fait grand-chose. Après, Woody était furieux contre moi !
Woody Allen : Ce fut l'une des expériences les plus stupides que j'aie jamais vécues. Je serais étonné d'avoir été autre chose qu'insipide.
La distribution, internationale, compte aussi Molly Ringwald – alors célèbre pour ses rôles d'adolescente chez John Hughes –, mais aussi les tout jeunes Julie Delpy et Leos Carax, ainsi que la productrice Michèle Halberstadt dans une brève apparition. Pour eux, par contre, tourner devant la caméra de JLG est synonyme de bonheur.
Molly Ringwald : Grâce à la façon dont Godard a éclairé le film, à son sens de l'humour, et à son approche minimaliste du maquillage, je pense que je suis plus belle dans ce film que dans d'autres films, probablement pour cette raison. Et quand je lui ai demandé pourquoi il m'avait choisie pour le rôle, il m'a répondu que c'était « parce que Cordelia était une princesse et que j'étais la plus proche à l'époque de ce qu'est une princesse en Amérique, c'est-à-dire une actrice, une actrice adolescente ».
Julie Delpy : J'avais déjà vu beaucoup de films de Godard. Mon père m'a emmenée voir ses films quand j'avais neuf ans. J'étais très impressionnée de travailler avec lui. Godard est quelqu'un de très positif. Et de très encourageant.
Julie Delpy : Il est très drôle. Il est coriace. Pas avec les jeunes acteurs. Il est dur avec les gens qui ont une certaine attitude. Par exemple, c'est difficile pour lui de travailler avec des stars – ce que je comprends parfaitement. Si les gens commencent à se croire supérieurs, il va les briser. Il peut être vraiment dur. Avec moi, c'était la personne la plus gentille qu'on puisse imaginer. Si doux, si protecteur – j'étais une jeune fille totalement perdue et apparemment pas prétentieuse. Il est donc adorable avec les gens simples. Le plus gentil qui soit.
Michèle Halberstadt : J'avais fait la connaissance de Godard à Cannes, où nous avions eu un échange un peu houleux lors d'une conférence de presse très médiatisée, à la suite de quoi il m'avait offert un petit rôle dans King Lear. J'avais ainsi passé une nuit assez incroyable sur le tournage, dans la petite salle de cinéma de Rolle, aux côtés de Julie Delpy, Leos Carax et Burgess Meredith. Ma scène consistait à incarner la rédactrice en chef du New York Times et à deviser, assise dans la salle, avec Freddy Buache, le directeur de la Cinémathèque de Lausanne et Godard lui-même.
En voix off, enfin, Godard se fait chef d'orchestre, démiurge freudien, quand il n'interprète pas un certain professeur Pluggy, excentrique à cigare, dans une mise en abîme joyeusement foutraque. Dès la projection des premiers rushes, les producteurs sont déroutés. Et pourtant, Godard s'applique, travaille la photo, les plans de nature, parle en creux de cinéma.
Menahem Golan : Vous savez quel était le vrai rôle principal ? Un cheval blanc ! Godard avait fait du cheval la star du film. Un désastre ! Après deux semaines de tournage dans son jardin, on a dû reprendre le casting à zéro.
Jean-Luc Godard : mon film s'est construit au montage, au moment où le réalisateur travaille physiquement le présent, le passé et l'avenir.
Et puis, il a aussi et surtout les questions d'argent.
Menahem Golan : Chaque semaine, Godard prenait le Concorde pour venir chercher l'argent à Los Angeles et repartait tourner en Suisse.
Jean-Luc Godard : Pendant un an, Cannon a continué à m'envoyer quelques chèques. Mais ils étaient sans provision... C'était le début de l'histoire du Crédit Lyonnais.
Pour Golan et la Cannon, King Lear est un flop retentissant. Première catastrophique à Cannes en 1987. Vague sortie dans quelques salles Art & essai aux États-Unis. Critique cinglante et impitoyable. Et le public qui boude le film.
Menahem Golan : À la projection cannoise, la salle était pleine au début, vide à la fin ! Moi, j'étais complètement disposé à produire un film de Godard, un film d'avant-garde, tout ce que vous voulez, du moment que j'avais au bout un FILM ! King Lear n'est pas un film, c'est un « mishmash », des bouts de pellicule assemblés n'importe comment. J'étais très déçu du résultat.
Les producteurs bloquent le film, menacent de porter plainte. Sous prétexte, notamment, que Godard a utilisé des conversations où les deux parties évoquent l'avancement du tournage. Mais la société Cannon fait faillite, ce qui coupera court aux démêlés juridiques.
Menahem Golan : Quand j'ai découvert le film, j'ai été scandalisé de voir que Godard avait utilisé nos conversations téléphoniques privées. On nous entend parler de la situation financière du film, tout cela à mon insu. Il était trop tard pour faire marche arrière, le film devait être montré à Cannes, je ne pouvais plus rien y faire.
Yoram Globus : Godard est un génie. Et comme tout génie, il fait des bons et des moins bons films. Malheureusement, on a eu droit à la seconde catégorie.
Menahem Golan : Les seules personnes qui peuvent accorder du crédit ou de la valeur à King Lear sont les critiques avant-gardistes. À part ça, je suis persuadé que le film est mauvais.
Au cours des années suivantes, au fil des entretiens, Golan soufflera le chaud...
Menahem Golan : Godard et moi ne sommes pas ennemis et je suis fier que mon listing de films sur Internet comprenne un Godard. Je retiens l'aspect positif de cet épisode de ma carrière et de ma vie : j'ai produit un film de Godard.
... et le froid.
Menahem Golan : Excusez-moi, mais c'est un enfoiré. Il n'a jamais tourné ce film sur King Lear. Il a filmé un cheval, et je ne sais plus quoi d'autre, il a filmé son jardin en Suisse. Mais il est venu chaque semaine, en Concorde, à Los Angeles, réclamer de l'argent pour le film. C'est incroyable. Qu'a-t-il fait de cet argent ?
King Lear est peu à peu enterré, projeté de-ci, de-là, à travers le monde, par la seule volonté de quelques institutions, ciné-clubs ou universités.
Menahem Golan : Nous n'avons jamais pu faire distribuer le film normalement parce qu'à chaque fois que nous le montrions aux distributeurs, ils le détestaient et n'en voulaient plus. King Lear a seulement été projeté dans quelques cinémathèques à travers le monde parce que le nom de Godard demeure prestigieux. Nous avons bien sûr perdu beaucoup d'argent, mais à l'époque on s'en fichait, la Cannon se portait bien.
Michèle Halberstadt : Le film n'était jamais sorti en France parce que Golan et Globus avaient fait faillite. Il a ensuite été projeté dans quelques universités américaines.
Jean-Luc Godard : Après, le film a appartenu à la MGM, je crois, un moment aussi au Crédit Lyonnais. J'avais à l'époque écrit au directeur du Crédit Lyonnais pour lui demander, sinon les droits du film, du moins l'autorisation de l'exploiter, de le montrer, pour qu'il soit vu ; mais je n'ai pas eu de nouvelles.
En 2002, Bodega Films, une petite société dirigée par Jean-Louis Gardelli, parvient à racheter les droits du film, qui dormait en réalité tranquillement sur les étagères de la MGM.
Jean-Louis Gardelli : Ils m'ont fait une projection, puis nous avons négocié les droits, normalement, comme pour n'importe quel film de répertoire. Pas plus compliqué que ça. Le tarif était tout à fait normal : pour eux, King Lear est un film qui traînait dans leurs archives comme des centaines d'autres. À la limite, c'est un poids pour eux, ce sont des boîtes qui encombrent des stocks.Je n'avais jamais vu King Lear et je n'en savais pas plus sur ce film. Mais étant admirateur de Godard, l'idée même qu'un de ses films soit inédit me titillait forcément. Ce film, pris dans la faillite de Cannon, lui a échappé, et il y a sans doute du ressentiment de sa part. Nous trouvions qu'il était absurde qu'il ne soit pas vu, et le principal, c'est qu'il le soit.
C'est l'histoire d'un film maudit, au tournage chaotique, et, finalement, profondément godardien.
Jean-Luc Godard : Ce n'est ni une parodie de Shakespeare, ni une parodie de mon œuvre. C'était le but de ça : approcher et désirer recevoir ! Et entendre des sons d'une langue qui n'est pas la mienne mais qui dit la même chose que la mienne, d'une autre manière. S'approcher et recevoir, et puis redonner. Ensuite, chacun s'y reconnaît. Si le travail est bien fait, qu'il y a une bonne opératrice, de la bonne pellicule, un vrai désir... ça suffit pour le film !
SOURCES : Le Nouvel Observateur (mars 2002 et mai 2014), The New Yorker (août 2009), Far Out Magazine (octobre 2020), Film Threat (novembre 2012), Believer Mag (mars 2009), AV Club (août 2007), New Wave Film, les Inrockuptibles (avril 2002), Le Monde (avril 1987), extraits de la conférence de presse à Cannes, retranscription du débat au ciné-club de l'Étoile, le 24 novembre 1987, entre JLG et les spectateurs, Vous avez vu le King Lear de Godard ? (Blow up, ARTE) et The Go-Go Boys : The Inside Story of Cannon Films (Hilla Medalia, 2014).
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pauline-lewis · 4 years
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And I pray that your face is the last I see
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Rufus Wainwright - Peaceful Afternoon
Vendredi, après quelques cauchemars et une petite paralysie du sommeil, je me suis posée devant mon ordinateur et voilà que Rufus Wainwright était revenu. Évidemment — il a fallu que je trouve du réconfort dans une chanson qui parle de la mort. Je crois que j'avais besoin de lui pour deux raisons. Déjà, parce qu'il me fait penser à la maison, à la famille, et que j'ai pu illico envoyer cette chanson à ma mère. L'idée de faire circuler un réconfort collectif au sein des personnes aimées est en soi un refuge. Ensuite parce qu'avec sa voix puissante, son souffle lorsqu'il reprend sa respiration, ses arrangements over-the-top et ses envolées lyriques, sa musique m'a toujours été d'une grande aide. Un baume pour mon anxiété chronique.
Donc voilà que Peaceful Afternoon et Pièce à vivre m'ont fait passer quelques minutes de paix. Ce sont deux chansons très "confinement friendly" puisque l'une parle de voir le visage de la personne aimée avant de s'éteindre et que l'autre (la même mais en français) raconte le fait de trouver un refuge chez soi. “Je vois nos quatre murs comme mon meilleur abri, et notre maison est petite pour mieux t'y frôler, de la cuisine ouverte à la chambre fermée”. En culture, mes goûts ont été guidés par des tas de facteurs différents, qui ont changé au fil des années — de mon âge aux questions que je me posais sur l’existence à ce que j’avais besoin de lire ou entendre pour me rassurer ou grandir. Il y a une chose qui n’a jamais changé, c'est mon goût très prononcé pour les histoires d'amour. Logique donc que j'aille y chercher, en premier lieu, un peu de réconfort. Si vous êtes comme moi écoutez donc cette chanson où l’on se promet de se soutenir jusqu’au dernier souffle.
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Trois couleurs : Rouge de Krzysztof Kieslowski
En février j’ai découvert Trois couleurs : Bleu de Kieslowki, un film sur le deuil, tout en notes froides. J’ai été bouleversée par ce film, notamment par son usage de la musique. C’est un film qui réconcilie les petites choses visuelles et les grands concepts philosophiques et cette harmonie parfaite entre ce qu’il montre à l’écran, ce qu’il suggère par le dialogue et ce qu’il pose dans nos cœurs m’a émerveillée.
Nous avons sauté le blanc (temporairement) pour passer directement à la troisième couleur du drapeau, le rouge, incarnée à l’écran par l’incroyable Irène Jacob. Je repense beaucoup à ce film ces derniers jours, puisque c’est un film très profond qui questionne notre rapport au collectif et aux relations entre les êtres, au fait même de faire société. Je parle sans cesse ici des œuvres qui arrivent au moment opportun et peut-être que c’est le destin qui a mis sur mon chemin, deux semaines avant la crise sanitaire qui met nos nerfs et notre foi en l’humanité à rude épreuve, sur un grand film sur l’empathie.
Donc, Trois couleurs : rouge, raconte l’histoire d’une jeune mannequin (Irène Jacob) qui renverse un jour une chienne avec sa voiture. Elle la ramène chez son propriétaire, un ancien juge acariâtre (Jean-Louis Trintignant) qui l’envoie bouler. Elle décide donc d’envoyer la chienne chez le vétérinaire. Une fois remise, celle-ci retrouve elle-même le chemin de la demeure de son maître.
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Presque malgré elle, la jeune femme se retrouve de nouveau chez l’ancien juge, et elle découvre qu’il écoute les conversations de ses voisins et ses voisines à longueur de journée. Elle-même semble être isolée par un petit ami négligent dont on n’entend la voix qu’au travers de son téléphone rouge. Le film est beaucoup plus resserré que Bleu, mais il a en commun l’usage de cette palette de couleur très symbolique qui nous rattache toujours à son personnage féminin.
Ce que j’ai adoré dans Rouge c’est qu’il retourne complètement le film du “vieux con qui change d’avis et devient sympa”. Le dialogue qui s’instaure entre les deux personnages est d’une profondeur bien plus importante : il questionne sans cesse les frontières entre l’empathie et le désir d’apparaître comme une bonne personne, les limites parfois floues entre le bien et le mal... De leurs deux itinéraires on ignore beaucoup, et ce qui est dit l’est souvent en miroir avec d’autres personnages (comme celui du voisin). C’est ce qui rend leur rencontre universelle. De la confrontation de leurs deux points de vue naît une fable vraiment intense sur les relations humaines et la multitude de liens qui peuvent nous unir à d’autres personnes. Sur la fidélité, l’amour, l’amitié, les limites que l’on se pose entre nous et avec les autres.
Le film nous dit aussi que nous sommes tous et toutes lié·e·s de mille manières différentes. C’est le sens d'un des premiers plans où nous suivons les câbles (rouges) du téléphone. Le sens de la surveillance du juge qui connecte plein de personnages qui agissent eux-mêmes comme des miroirs des deux protagonistes. Si une personne fait quelque chose, alors cela peut en impacter une autre. J’y repense beaucoup en ces temps où la force et la conscience collective n’a jamais été aussi nécessaire. Où il est urgent de se repenser comme les câbles entremêlés d’un réseau.
Et puis si vous ne deviez regarder ce film que pour une raison ce serait bien sûr pour le duo formé par Irène Jacob et Jean-Louis Trintignant, pour voir ce que deux acteur.trices exceptionnels peuvent produire à l’écran. Je crois que j’aurais pu les regarder des heures, débattre, rire et s’agacer. Cela vous donnera, si vous en avez besoin, un moment très doux d’intimité.
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Croc fendu de Tanya Tagac
La joie de recevoir des livres dont on ne sait absolument rien c’est de se prendre parfois des livres comme Croc fendu de Tanya Tagac en pleine figure. Je l’ai illico placée sur le haut de la pile à lire pour sa bio qui indique qu’elle “s’est d’abord démarquée en tant que chanteuse de gorge” née à Ikaluktutiak au Nunavut, Canada. Une région dont je ne connais pas grand chose, un chant dont je ne connais pas grand chose. Bref, j’ai eu à son endroit un désir immédiat de découverte.
J’ai l’impression d’avoir voyagé en lisant Croc fendu. Dans cette région un peu désolée du Canada, dans l’esprit de son autrice, dans cette mythologie bizarre qu’elle tisse tout au long de ce premier roman. Elle y zoome et dézoome sans cesse. Il y a les petites et grandes douleurs du quotidien plein d’ennui d’une adolescence Inuite, qu’elle raconte presque brutalement et qu’elle cadre très serré. Et il y a en plan plus large ce monde étrange qu’elle habite dans son esprit, plein de créatures fantastiques et inquiétantes, d’animaux bizarres. Ce mélange d’intime et d’absolu, de réalité et de fantasme forme un tableau complet qui capture comme rarement les affres de l’adolescence.
Son collage de textes et de poèmes dont la brutalité m’est parfois tombée dessus comme une guillotine (“J’ai soif / Soif de vision claire / J’ai soif d’être / tout sauf moi”) expriment avec des nuances infinies l’expérience d’une jeune femme inuite. S’ennuyer. Se battre avec les autres filles. Être l’ennemie de certaines et l’amie d’autres. Sniffer de l’essence jusqu’au vertige. Chasser les lemmings. Regarder les aînés se noyer dans l’alcool. Voir partout de la pauvreté sans savoir quoi en faire. Apprendre l’inuinnaqtun et tenter de renouer avec cette identité que les blancs ont voulu étouffer. Faire une tentative de suicide qui cisèle le roman en deux. Trouver sa manière d’habiter le monde en cassant les mots en deux, en associant ceux qui ne vont pas ensemble, en les traînant de force dans la boue. Elle force la littérature à entendre sa voix et cette puissance emporte tout dans son passage.
Croc fendu est aussi un grand roman sur le fait de devenir une femme dans une société patriarcale avec ce mélange de désir et de dégoût. Les violences sexuelles subies traversent le roman avec une brutalité que l’autrice ne nous épargne jamais. J’ai admiré sa manière d’utiliser des images quand il le faut et de parfois nous fouetter avec les mots crus, les seuls qui sont acceptables pour décrire cette réalité — ces mots qui ne s’encombrent ni de métaphores ni de ponctuation :
Ce n’est pas de la violence faite aux femmes C’est de la violence faite par les hommes Je baisse la tête Et je me dresse de toute ma hauteur Dans l’espoir de notre guérison collective Et je me noie La tête pleine de goudron
Je peux vous dire que ce livre vous amènera très haut, vous fera redescendre très bas, vous entraînera vraiment dans des endroits que vous ne pensiez pas connaître un jour. Un des livres les plus marquants que j’ai pu lire sur ce sujet qui ne finira jamais de me fasciner : l’adolescence.
Paru le 12 mars aux éditions Christian Bourgois, traduit de l’anglais (Canada) par Sophie Voillot.
Et dans l’espoir, moi-même, de notre guérison collective, je vous souhaite du courage et si vous avez besoin d’une oreille, mes DM sont ouverts, sur Twitter et ailleurs ! Stay home !
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eirunnsworld · 5 years
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Mon accouchement de rêve ❤️
Parce que je veux garder une trace écrite de ce souvenir, et aussi parce qu'on voit bien trop de témoignages d'accouchements catastrophiques, longs, laborieux, je tiens à faire le récit de ce qui fait partie d'un des plus beaux souvenirs et des meilleurs jours de ma vie.
Mardi 1er Octobre 18h, Alex s'en va au sport, j'ai une douleurs qui me prend dans le bas du dos et du ventre, mais je ne me rends pas compte de suite que ce sont des contractions, je le laisse partir, 18h15, j'envoie un message à ma mère "je crois que le travail a commencé", j'étais occupée à préparer le repas, les contractions me donnent l'impression de ne jamais s'arrêter du coups j'abandonne les légumes farcis à leur sort et vais m'allonger sur le canapé, elle m'appelle, et me dit qu'au vu des contractions que j'ai il me faut partir pour la maternité. Mince et Alex qui n'est pas là... Ma pauvre maman s'inquiète de me savoir seule à la maison avec des contractions aussi rapprochée. (En fait je ne suis pas seule, Gandalf notre chien vient me coller sa truffe humide contre ma joue à chaque contractions pour m'apporter son soutien).
J'appelle Alex, il est 18h49 il vient d'arriver au sport "en fait tu peux revenir", ni une ni deux le voilà à nouveau au volant, je sais que dans 36 minutes il sera à la maison, je reste sur mon canapé à attendre tranquillement.
Ça y est, il vient d'arriver, un petit message pour rassurer maman, je ne suis plus toute seule, on décide de me faire couler un bain chaud comme nous l'avait conseillé notre sage-femme, on appelle quand-même la tante d'Alex (sage-femme également) pour qu'elle nous rassure et nous conseille, elle nous dit que le bain c'est bien et qu'on a encore du temps, allez zou à l'eau !
Je ne resterai pas longtemps immergée, une contraction aura raison de la poche des eaux qui se rompt d'un coups, je lance un "mon loup j'ai perdu les eaux" à un Alex occupé à donner un semblant d'ordre à la cuisine et aux légumes farcis qui attendent toujours qu'on s'occupe d'eux, bon ils ne sont pas à plaindre il ne restait qu'à les enfourner...
Je me sèche et m'habille et nous voilà dans la voiture avec 45 minutes de route devant nous pour atteindre la maternité. Je dois reconnaître que supporter un trajet aussi long avec des contractions on a déjà vu plus agréable... Mais qu'à cela ne tienne, nous voici devant les portes de la maternité.
On nous installe dans une petite pièce pour le monitoring, on me dit que je suis à 4cm (ô joie les contractions sont efficaces !) le monitoring est installé et me voilà partie pour 30 minutes, les plus horribles moments de mon accouchement, j'avais pour projet d'accoucher sans péridurale, le doute s'insinue en moi, on m'a expliqué que la douleur augmente au fur et à mesure, je me demande si j'arriverai vraiment à gérer une douleur plus forte que celle que je ressens... La sage-femme revient, elle me dit qu'elle a lu mon projet de naissance, souhaite savoir si je veux toujours faire sans péridurale, je lui fais part de mes doutes, mais je lui dis que j'aimerais vraiment réussir à faire comme je l'avais prévu, elle me rassure en me disant que c'est possible et qu'on va tout faire pour. Elle m'enlève le monitoring, elle m'a préparé un bain chaud dans la salle d'accouchement physiologique qui sera la mienne pour le reste de l'aventure, je me mets debout et la miracle, j'ai l'impression de ne plus avoir mal, je marche sans problème, les contractions sont toujours là mais elle ne me dérangent absolument pas, totalement rassurée je suis confortée dans mon choix d'un accouchement naturel.
Me voici dans la salle physiologique, c'est avec une grande joie que je m'immerge dans la baignoire d'eau chaude, la j'ai carrément l'impression de ne plus avoir mal du tout, j'y reste 2h environ à accompagner chaque contractions.
Au bout de ces 2h la sage-femme me fait sortir pour m'examiner, mon col est à 8cm (hourra!) Un nouveau monitoring s'impose, mais cette fois je ne reste pas couchée, je fais un peu de ballon le temps qu'il soit posé, c'est plus facile à supporter. bébé va toujours très bien.
Une fois le monitoring enlevé je retourne patauger un peu avec pour consigne d'appeler si l'envie de pousser se fait trop forte.
Je reste immergée environ 1h, et avec un sens du timing incroyable la sage-femme arrive au moment où je dis à Alex qu'il faut l'appeler parce que la clairement quelques chose à changer et je commence à pousser.
C'est tout de même avec une certaine surprise que je constate que plus le travail avance, moins j'ai l'impression d'avoir mal, moi qui m'attendait à souffrir le martyre, je n'aurais eu vraiment mal que le temps du premier monitoring couchées sur le lit.
Je m'installe sur la table d'accouchement, nouvel examen, on est à 9-10 cm bébé a commencé à s'engager mais n'est pas totalement descendu, deux choix s'offrent à moi, soit on attend un peu qu'elle descende, soit on se lance de suite et on pousse. Je choisi la deuxième option, après tout je pousse déjà à chaque contractions.
Et nous voilà lancés dans la dernière ligne droite, pas encore parents mais plus proche que jamais de le devenir. Je me rends compte que je ne fais que mentionner Alex, alors qu'il a tenu un rôle capital dans mon accouchement, c'est grâce à lui si tout s'est aussi bien passé, il m'a tenu la main tout le long, a mis en pratique nos cours d'haptonomie pour faire bouger bébé pendant les contractions, m'a massé le dos pendant que j'étais sur le ballon, a envoyé des messages à ma mère pour la rassurer, m'a parlé pour me changer les idées, a prit ma douleur pour la canaliser, et surtout il m'a aimé, de cet amour si fort qu'il ne cesse de grandir depuis 5 ans et demi, cet amour qui me donne la force de soulever des montagnes, ou en l'occurrence, d'accoucher sereinement.
Et donc nous voilà installés pour accoucher, je suis allongée sur le côté, jusqu'à cet instant je n'avais aucune idée de la position dans laquelle j'aimerais accoucher, et finalement c'est comme ça que je me sens le mieux.
Alex est mit à contribution, d'une part pour se faire broyer le pouce pendant que je pousse (rime riche...) D'autre part pour tenir le capteur qui permet d'entendre le coeur de bébé.
Je ne sais pas combien de temps aura duré cette partie, la tête de bébé sort sans trop de soucis "on ne dirait même pas que vous êtes en train d'accoucher" me dit la sage-femme.
Ensuite nous avons eu une petite frayeur, de très courte durée, l'épaule de bébé est bloquée, la sage-femme et sa collègue (nous sommes en comité réduit) me retournent telle une crêpe pour me passer sur le dos afin de débloquer bébé, la manœuvre ne dure que quelques secondes, je pousse une dernière fois, et la, le premier cri.
1h23.
Ça y est. C'est officiel, tu n'es plus dans mon ventre, mais après un examen visuel sommaire, au dessus, et mes bras se referment autour de toi, mon bébé.
Alex un peu sonné vient se coller à nous de façon à pouvoir admirer bébé. Freya, Notre Valkyrie, notre déesse, ça aura duré 7h30 environ, et te voilà.
Nous admirons notre œuvre, tellement émerveillés, elle est parfaite, c'est comme si nous l'a connaissions déjà, et ses petits pieds contre mes côtes ne sont pas sans me rappeler ces mêmes petits coups que je ressentais de l'intérieur encore quelques heures avant.
Les soins nous sont prodigués avant de nous laisser tout les trois faire plus ample connaissance. Nous voilà installées en peau à peau pour une première tétées.
Je me sens bien, je n'ai pas mal, je suis juste ravie, tout s'est passé à merveille, et je tiens contre moi la plus belle création de ma vie.
Je garde un excellent souvenir de mon accouchement. Il ne ressemblait pas vraiment à ce qu'on m'avait apprit, il ne ressemblait surtout pas à ce qu'on voit dans les films, j'ai vraiment eu un accouchement super (et étonnamment rapide pour un premier aux dire de l'équipe de la maternité), mais je trouve important que les futures mamans sachent qu'un accouchement n'est pas forcément une torture, que ça fait mal certes, mais qu'avec une bonne préparation, et de la détermination il peut être vécue comme une expérience magique et laisser un souvenir positif.
Aujourd'hui ça fait 23 jours que Freya est parmi nous, et c'est avec énormément de plaisir que je me replonge dans le souvenir de son arrivée.
Freya, 1h23 le 2 Octobre 2019
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eymericbordes-blog · 5 years
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Danganronpa : Despair Estate : Prologue partie 1
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PROLOGUE : Enjoy your stay
Mon nom est Aaron Garnier. J'ai 17 ans, je suis lycéen, et je suis destiné a faire partie de l'élite de la nation.
Depuis que je suis gosse, je le sais, je le sens : je suis supérieur aux autres. Tout les jours je vois ma génération dégénérer, se dégrader. J'arrive au lycée et je vois des filles de mon âge avec leur QI négatif, des mecs sans cervelle s'éclater en se montrant leurs muscles et en comptant leurs dernières conquêtes et je vois les gens intelligents s'écraser. Moi je suis différent. J'ai une intelligence hors du commun, je suis très bon en sport sans être une montagne de muscle, et physiquement, c'est indéniable : je suis beau gosse. Si je reste célibataire, c'est parce qu'aucune femme ne mérite mon attention, du moins de mon âge. J'ai toujours préféré les femmes plus matures. Mais tout ce qui touche a cette génération ? Non merci.
J'ai mes habitudes. Je me lève à 6h30 du matin précisément, prends une douche en me préparant un café pendant que mon père mange un croissant avant de devoir partir a son travail médiocre, dans son usine puante. Je prends mon café en lisant du Georges Orwell, je marche jusqu'au lycée, et je subit ces cours si fades, si ennuyeux jusqu'à pouvoir rentrer chez moi. Je n'ai pas de réel passe-temps. Je cuisine, je lit il m'arrive de jouer a des jeux vidéos, je regarde pas mal de films et de dessins animés, mais c'est tout. Certains disent que je suis isolé mais j'estime être hors de portée pour les autres. Pourquoi je me mêlerais a eux ?
« Hé Aaron ! Je savais que t'étais la ! »
Mais bien sûr, il y a ce mec. Fabien Meyer, un grand simplet, mais le mec le plus fort que j'ai jamais vu, je dois lui admettre ça. Un jour je l'ai vu soulever l'avant d'une bagnole a mains nues pour sauver un chien, ce mec est un monstre, mais c'est loin d'être une lumière.  On a grandit ensemble depuis la maternelle, et il refuse de me lâcher. Au moins il me diverti quand je m'ennuie, et sa présence est rassurante, je ne me suis jamais fait agresser a la sortie du collège ou du lycée. Je suis supérieur a la masse, mais quand ça touche au sport, je dois admettre que Fabien est supérieur. Et voilà ce grand idiot, qui court vers moi alors que j'essaye juste de manger mon déjeuner.
- Yo Aaron ! Qu'est ce que tu fais ?
- Je mange.
- Haha, bah ouais désolé. Hé, tu veux passer chez moi après les cours ? J'ai un nouveau jeu qu'on devrait essayer !
- Pas intéressé. Fabien râla en fouillant dans son sac pour trouver une bouteille d'eau qu'il se mit a boire avant de reprendre.
- Oh sérieux Aaron ! J'ai pris ce jeu parce que je pensais qu'il te plairait !
- C'est la trilogie Eagle Wrong ? J'ai déjà joué au deuxième épisode au colège, et y rejouer ne me tente pas.
- Mais t'a pas fait le un ou le trois !
- Certes. Et c'était plaisant, a l'époque. Mais je comptais rentrer et regarder Metropolis.
- Le film en noir et blanc avec la fille robot ? Trop flippant, comment tu fais pour regarder ça ?
- C'est une excellente œuvre cyberpunk. Profonde, un véritable tournant technique dans l'industrie cinématographique et malgré ce qu'H.G Wells en dit, je...
Fabien me regardait avec de grands yeux, les sourcils dressés. Je voyais bien que cet idiot essayait de comprendre, mais n'y arrivais pas. Je soupire.
- J'aime les robots, même quand ils font peur.
- Aaaah d'accord ! Moi l'horreur, je peux pas.
- Metropolis n'est pas un film d'ho...
- Alors, ça te tente ? Ma mère nous payeras sûrement une pizza Vertigo's !
- … Une Vertigo's me tenterais bien.
- Yes ! J'ai trop hâte, s'exclame-t-il en tapant mon épaule. Je souffre. Mais bon, il pense pas a mal, il sais juste pas se contrôler. Après avoir fini de manger, j'appelle ma mère pour la prévenir que je ne rentrerais pas et continue ma journée comme si de rien n'était. A la sortie du Lycée, Fabien est déjà là. Je peux vraiment pas lui dire non. C'est un idiot, mais pas un crétin, il a un grand cœur et il connais mes rares points faibles. Mon amour de Vertigo's en est un.
Une fois arrivé chez lui, on s'installe dans sa chambre. La boîte de la Eagle Wrong est encore sous blister. Fabien me tends une petite paire de ciseaux en souriant. Il veut me laisser l'honneur de l'ouvrir ? Ma foi, pourquoi pas. Je me lève, me racle la gorge et prends un ton solennel.
- Moi, Aaron Lilian Garnier, je tiens dans ma main droite la trilogie de jeux vidéos d'enquêtes qui a fait de mon enfance, non, de l'enfance de millions de gens un véritable plaisir ! Aujourd'hui, voilà la saga en haute définition, prête a être revécue ! Fabien a des paillettes dans les yeux, il adore quand je fais le show comme ça. Et j'avoue que c'est plutôt amusant. Je continue : Ainsi, je fais le serment de résoudre toutes les enquêtes tordues que cette saga mettrons en travers de mon chemin, et accompagné de mon acolyte Fabien Meyer, nous réussirons notre quête de vérité !
Fabien applaudis, quand soudainement sa mère ouvre la porte de la chambre, téléphone a la main. Un léger silence s'en suit, un silence léger en longueur, mais lourd pour moi, l'imbécile debout tenant une boîte de jeu vidéo au dessus de sa tête.
- Quelle pizza voulez vous, détective Garnier ? Dit-elle en riant
- … Merguez...
- Carnivore pour moi ! Cria Fabien, hilare.
- OK, je vous laisse a votre aventure ! Elle referme la porte et disparaît. Fabien essaye d'arrêter de rire, difficilement.
- Tu devrais voir ta tronche, t'es tout rouge !
- Hum, je... Enfin Fabien, tiens toi bien c'est un moment solennel !
- Oui, excuse moi, souffle-t-il en séchant ses larmes, un grand sourire sur les lèvres. Continue, pardon.
- Je disais... Quête de vérité !
- Voilà, t'en étais la.
- Libérons la trilogie !
Je me rassois et découpe méticuleusement le blister jusqu'à pouvoir ouvrir la boîte. J'y trouve un manuel, mais aucun intérêt, c'est le jeu qu'on veut ! Je l'insère dans la console et tends la manette à Fabien.
- Non non, tu gère Aaron ! Moi je serais la pour t'encourager et t'aider a trouver les trucs dans le décor !
- Comme tu veux, Fab. Bien, il est l'heure. Je m'installe confortablement, Fabien ouvre deux bouteilles de soda, monte le son et après un grand soupir, j'appuie sur la touche en criant
« Game Start !!! »
… Quel mal de crâne... C'est quoi ce bordel... ? Je vois flou et j'ai mal au dos... Je commence a voir plus nettement... Je suis dans une cellule ?
Je suis entouré de trois murs et de barreaux, pas de fenêtres, juste un lit et des toilettes. Comment j'ai atterris ici ? Je me lève difficilement et m'assois sur le lit. Je porte ma main gauche a mon front et remarque un gros bracelet avec un écran noir un peu plus gros qu'un smartphone. J’essaye de le toucher, mais rien ne se passe. Qu'est ce que ça signifie ? Je porte toujours mon T-shirt bleu et mon pantalon noir, mes baskets, même mes chaussettes et mon caleçon, tout est la, comme quand... Quand quoi exactement ? J'étais quelque part il y a quelques instants, mais ou ? J'étais assis sur une chaise, j'ai appuyé sur un bouton et...
« Aaron ! T'es la toi aussi ! »
Je me tourne vers les barreaux. De l'autre coté d'un couloir en béton assez sombre, j'arrive a discerner une grande silhouette. Je plisse les yeux et...
- Fabien ?
- Oui ! Oui c'est moi tu va bien ?! Je me lève pour m'approcher des barreaux.
- Oui, j'ai juste la tête qui tourne... On est ou la ?
- Je sais pas moi ! T'étais assis prêt de moi, t'a appuyé sur le bouton et...
- Le bouton ? Quel bouton ?
- Je... Je sais plus, j'arrive pas a me rappeler... Mais on s'en fout, faut sortir de là !
- Ouais... Ouais t'a raison. Mais comment on...
Soudain, des bruits de pas résonnent dans le couloir et la lumière s'allume. Mes yeux s'habituent a ce changement brusque tandis que j'essaye de voir qui a fait ça. Une femme en Débardeur noir avec un short jean et des bas-résille s'approche de nous. Elle a une coupe au carré, exactement la même qu'Uma Thurman dans Pulp Fiction, et son visage s'en rapproche aussi. Elle arrive a notre niveau et me scrute du regard.
- Ah voilà, vous êtes réveillés ?
- Je... oui, a l'instant.
- Hun. Bah niquel, vous êtes les derniers.
- Qui êtes vous ?! Qu'est ce que vous voulez, s'écrie Fabien, enragé
- Oh, du calme le grand. Je suis comme vous, je sais pas ce que je fous la.
- Fabien, calme toi ! Qu'est ce que vous voulez dire ?
- Je me suis réveillée dans cette cellule, la bas. L'inconnue pointe du doigt le reste du couloir. Il y a dix autres cellules, ce qui fait douze au total, toutes ouvertes. Rien d'autre a signaler, a la droite de ma cellule il y a juste une impasse, et a gauche le reste des cellules qui débouchent sur une porte en fer.
- Il y en a d'autres ?
- Yup. On m'a chargée de rester ici et d'attendre que vous vous réveillez. D'ailleurs, normalement...
Soudain, un son de buzzer résonne et nos deux portes de cellules se déverrouillent. Un piège ?
- Je lui fais pas confiance, Aaron ! C'est louche !
- Je dois admettre qu'il a raison. Pourquoi on devrait vous croire ?
Elle met tends son poignet. Le même bracelet, avec le même écran mais cette fois, c'est au poignet droit et avec un libellé collé au dessus de l'écran disant : « Élite des guitaristes ». Je regarde Fabien, qui semble tout juste réaliser son bracelet. Comme moi, au poignet gauche. C'est maigre, mais c'est tout ce qu'on a pour lui faire confiance. Elle peut nous tendre un piège, ou être honnête. Mais pour le moment, c'est soit la suivre, soit rester cloîtré dans cette cellule. Et ça me tente moyennement.
- Votre nom ?
- Charlotte. Charlotte Wagner. L'élite des guitaristes.
- C'est sur votre bracelet, ça veut dire quoi ?
- Ah ouais, vous savez pas encore. Vous verrez en sortant. Et vous deux, vos noms c'est quoi ?
Fabien reste méfiant, mais elle m'intrigue. C'est quoi cette histoire d'élite ? A ce stade, on a rien a perdre.
- Aaron Garnier. Lui c'est Fabien Meyer.
- Aaron ! Tu lui fais confiance ? Comme seule réponse, je tire la porte de ma cellule et pose les pieds sur le sol froid de ce couloir de béton. Fabien hésite, mais en fait de même. Charlotte sourit en nous regardant.
- Toi, Ron, t'es un vrai gringalet. Par contre Fab, tu mesure combien sans déconner ?
- Un gringalet ?! 1M65, c'est la moyenne !
- Dans quel pays ?
- Peu importe ! Et Fabien est pas si grand que ça !
- Aaron, 1M97, c'est quand même...
- Fabien, sérieux... Charlotte se marre grassement, elle se fout clairement de ma gueule. « Suivez moi », dit-elle, et après avoir échangés un regard, Fabien et moi acceptons de la suivre dans le couloir.
Elle ne nous a pas menti : toutes les cellules sont ouvertes, mais vides. Je remarque que l'une d'entre elles a des traces de coups massifs contre le mur, et les barreaux ont été légèrement tordus. Charlotte remarque mon expression choquée.
- C'était la cellule de Rocco. Il a pas trop apprécié d'être enfermé.
- Mais qui nous a enfermés ?
- Aucune idée. Mais attends accroche toi, Ron, c'est qu'une question parmi tant d'autres.
Qu'est ce qu'elle voulait dire ? Elle ouvre la porte au bout du couloir et on se retrouve face a un grand escalier. On grimpe les marche et on se retrouve dans un autre couloir, mais cette fois bien éclairé, mieux entretenu. Mais surtout : des fenêtres. On se précipite avec Fabien pour essayer de comprendre ou on est, et ce qu'on voit est... Surprenant.
Une grande cour, verte, avec des bancs, tout un coin plein d'équipements de musculation avec des gradins, des lampadaires, le tout entouré de murs énormes, de trois étages je dirais, avec des fenêtres. Donc cette cour est une cour intérieure, entourée de bâtiments. On dirait un peu...
- Une prison, dit alors Charlotte, brisant ma réflexion. On est en prison.
- Quoi ? Mais pourquoi ?
- Roh mais t'es chiant, je t'ai dis que j'en sais rien moi ! Personne sait ce qu'il se passe. Bref suivez moi.
On suit le couloir, passant devant deux portes, une menant a la cour et l'autre avec un panneau « infirmerie ». Une fois au bout du couloir, on arrive dans une grande pièce avec un bureau au milieu, quelques tables pleines d'enveloppes ouvertes et surtout une énorme porte d'acier avec un étrange logo arrondi dessiné dessus.
- C'est la sortie ?
- On dirait bien. On l'a déjà examiné, Rocco a essayé de l'éclater avec ses poings, mais rien a faire. Et la gosse a essayé d'allumer le PC sur le bureau, la, mais il veut pas s'allumer. Bref, vous voyez ces enveloppes ? Y'en a deux avec vos noms dessus. Ouvrez les.
- Aaron, me chuchote Fabien a l'oreille, tu crois que c'est sûr ?
- On a pas le choix pour l'instant... Faisons ce qu'elle dit.
Arrivé devant la table, je remarque que toutes les enveloppes portent des noms comme Régis, Annabelle, Rochard... Rochard ? Drôle de nom, c'est le fameux Rocco ? Toutes les enveloppes sont déjà ouvertes et vides, sauf deux : les nôtres. Fabien ouvre la sienne maladroitement et en fait tomber un libellé semblable a celui sur le bracelet de Charlotte, ainsi qu'une carte mémoire. Fabien ramasse la carte mémoire, et Charlotte ouvre un petit compartiment sur le bracelet. Il y mets sa carte mémoire, et soudain l'écran s'allume. Une petite voix en sort.
« Bienvenue, détenu numéro onze ! C'est un plaisir de vous accueillir ici dans la fameuse et distinguée prison de Mono Estate ! » un insigne apparaît en 3D a l'écran, partageant des similarités avec le logo sur la porte. « Fabien Meyer, 1M97 pour 102Kg, 17 ans, portant le titre de l'élite des athlètes, an nom de la direction de Mono Estate toute entière, bienvenue ! »
Mono Estate ? L'élite des athlètes ? C'est alors que je remarque le libellé. En lettre de relief on peut lire : « Élite des athlètes ». Qu'est ce que ça veut dire ? Un plan apparaît alors a l'écran. « Rendez vous maintenant au gymnase, afin de retrouver vos codétenus ! Le directeur en personne va vous accueillir, quelle chance, il est tellement grand, beau et fort... Profitez bien de votre séjour ! »
Le directeur ? Mono Estate ? L'élite de... Mais bordel ça veut dire quoi, tout ça ?! Charlotte colle le libellé sur l'écran de Fabien, qui semble perdu.
- Voila. Ouais vu ta carrure, athlète, ça te va bien.
- Ah ? Je... Merci Charlotte, murmure-t-il, rougissant.
- Bon bah à toi, Ron. T'es le dernier.
- Mais... C'est donc bien une prison ?
- Yup. Allez prends ton truc.
… Soit... J'ouvre lentement mon enveloppe. J'insère la carte mémoire. Pareille, l'écran s'allume et la même voix insupportable commence son discours.
« Bienvenue, détenu numéro douze ! C'est un plaisir de vous accueillir ici dans la fameuse et distinguée prison de Mono Estate ! Aaron Garnier, 1M65 pour 64Kg, 17 ans, portant le titre de... »
au même moment, mon regard se pose sur mon libellé. Mon sang ne fait qu'un tour, et la rage monte. C'est une blague ? Qui à fait ça ? Qui est le salopard qui a fait ça ? Charlotte éclate de rire tandis que Fabien regarde les mots en relief avec moi, il a envie de dire quelque chose pour me rassurer mais il sait que rien ne me calmera. Cette foutue voix nasillarde fini par le dire bien haut, que ce soit assez clair :
« L'élite des arrogants ! Upupuuu c'est assez triste... Au nom de la direction, bienvenue, Aaro-gant ! »
Putain putain putain putain PUTAIN ! Sérieusement ?! Moi, me traiter d'arrogant ? MOI ? Je suis au dessus de la masse, un génie dans tout les domaines, en QUOI j'aurais tort de me vanter ?! Et cette connasse gothique qui se marre à mes dépends !
- Aaron, c'est pas vrai... Vraiment, t'es quelqu'un de bien, me dis Fabien, une main sur mon épaule pendant que les rires de l'autre résonnent. Je finis par me retourner.
- Tu va la fermer, sale pute ?!
- Oooh il est chaud ! Aaro-gant, ça te va comme un g... Oh putain je viens de comprendre ! Elle se marre encore plus, jusqu'à s'écrouler au sol. Oh j'en peux plus, mes côtes ! Oh t'es le meilleur pour l'instant mon gars !
- Ferme la, FERME LA !
Je la saisi par l'épaule et m'apprête a la frapper, mais je me ravise. Qu'est ce qui me prends ? A perdre mon sang-froid comme ça ? J'ai jamais été quelqu'un de violent, normalement j'aurais soupiré, fait preuve de cynisme et je serais passé a côté... qu'est ce qui me prends ? Charlotte continue de rire, mais son visage... Elle a peur. Je l'effraie. Mais elle continue de rire. Elle est folle ? Je la lâche et recule, Fabien va l'aider a se relever alors qu'elle arrête difficilement de rire.
- Pardon, je me suis emporté...
-  Ahah... M-Moi aussi, je sais pas ce qui m'a pris... Elle ne souris plus. Elle tremble et me regarde avec peur.
- Comment ça ?
- J'ai pas l'habitude de rire comme ça des autres, pas à ce point, je suis quelqu'un de calme en vrai... C'est bizarre... Pardon, Aaron, je recommencerais pas, te fâche pas...
- Pourquoi j'ai rien fait ? Ajouta Fabien. Normalement j'aurais sauté pour t'arrêter mais j'ai juste attendu a coté, sans rien faire... Qu'est ce qui m'a pris ?
… Il se passe quelque chose d'étrange. Vraiment. Qu'est ce que ça veut dire ? Je colle le libellé a mon poignet et m'approche de Charlotte, qui tremble.
- Pardonne moi. Je suis pas quelqu'un de violent, je ne sais pas ce qui m'a pris. Promis, ça ne se reproduira pas.
- Promis... ?
- Bien sûr ! Même si je suis apparemment Arrogant, je suis pas un connard non plus !
Elle souris avant de soupirer, Fabien l'aidant a se relever. L'ambiance s'est très vite calmée. Je regarde l'écran : ce truc à un GPS. Il détecte que je suis dans une pièce marquée « accueil » et quand je bouge, une petite flèche bouge aussi. Bon a savoir, je risque pas de me perdre. J'essaye de toucher l'écran, mais rien ne se passe, on a donc pas le choix : direction le gymnase.
Mon nom est Aaron Garnier. J'ai 17 ans, je suis lycéen, et je suis l'élite des arrogants. Je suis détenue dans la prison de Mono Estate. Qui m'y a enfermé? Qui sont les autres détenus ? Les réponses a ces questions se trouveront toutes une fois arrivés dans le gymnase.
C'est également dans ce gymnase que mon cauchemar va commencer.
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secret-darkness8 · 2 years
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Rêve encore..5
Dans toute mon adolescence, je regardais toujours des films à l'eau de rose, et dans la plupart de ses films il arrivais toujours une situation qu'aucune personne est censée rencontrée dans une vie. Et bien vous savez quoi ? Me voilà dans cette situation bien précise, je suis en face de mon ancien crush, derrière moi mon crush actuel, et les spectateurs de cette scène sont mes meilleures amies, j'étais vraiment dans la merde jusqu'au bout. Connaissant les filles, une des deux à réussie à comprendre, l'autre est totalement a l'ouest et c'est peut être mieux qu'une des deux ne comprennent pas. Je décida de retourner vite fait à ma place, j'avais très très TROP chaud. Sam m'a même demander si j'allais bien, je lui ai fait mon plus beau sourire. Elle avais l'air convaincue, et moi aussi un peu, enfin je crois, après avoir eu le temps de me remettre de mes émotions, le cours commença...
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Anonyme du 666 :
La on est dans la merde tu a un plan ?
Judy 6 :
Pas le choix : je vais me rapprocher de mon professeur pour éloigner les soupesons !
Anonyme du 666 :
Te voir draguer ton professeur ET mon meilleur ami alors là ! J'ai vraiment bien fait de venir je vais me payé une bonne tranche merci Judy pour ce si joli divertissement :)
Judy 6 :
Ta gueule :)
Du côté de Sam
Cette journée est totalement incroyable ! Le mec du bar ET l'ancien crush de Judy, tout ça deviens de plus en plus bizarre, je suis limite embrouiller. Le prof se lève et se met au milieu du cercle, le premier exercice commence, il faut qu'on se mette chacun avec l'autre sexe. Je vois aussitôt Judy se levée, et sprint vers le prof. Je reste sur le cul, je me retrouve dans les bras de Monsieur L. Je commence à comprendre ce qui se passe, Judy a du s'inscrire pour retenter une chance avec son prof, aka MONSIEUR B SON ANCIEN CRUSH !
- Tout va bien ? Me demanda Monsieur L
- Hmm pas vraiment..
- Je peux savoir pourquoi ?
- Ma meilleure pote est entrain de déconner là !
- Tu es une de ses meilleures amies ?
- Oui bien sûr..et puis déjà comment tu sais ça toi ? Dit je d'un ton un peu trop surprise.
- Disons que je suis pas aveugle j'ai bien vu que tu parlais à Ju.. euh j'veux dire ton amie ! Il est naturel pour moi de faire une déduction et j'en conclus qu'elle est bonne...Alors si tu veux mon avis si elle est heureuse avec lui ou n'importe quel mec ou fille...Tu devrais la soutenir un peu !
Alors là tout était 100% clair, Monsieur L était jaloux du Professeur B, il n'y avais que ça comme déduction, ce qui veux dire que...Monsieur L est tomber amoureux de Judy !
- Hm tu connais professeur B depuis longtemps ? Demandais je.
- C'est mon meilleur ami...Et la jeune fille on est en cours donc pas de "tu" mais des "vous". Dit t'il en me faisant un clin d'œil.
Je comprends plus rien, pourquoi Judy irais vers celui qui la brisé ? J'ai envie de croire a un rêve, et encore là dans ce cas BIEN PRECIS c'est plutôt un véritable CAUCHEMARD. Judy ne peux pas retomber in love de Professeur B ! IMPOSSIBLE !
Du côté de Judy
AU SECOURS, ce cours de théâtre est, tout sauf un cours habituel, j'ai qu'une envie, partir en courant, en plus de ça, professeur B est UN PEU trop proche de moi. Il est TROP tactile avec moi, et d'ailleurs c'est Sam qui l'a que bien trop remarquer d'ailleurs ! Elle lance des regards noir a Monsieur B, et elle regard limite avec tristesse mon Anonyme. Je sais pas ce qu'il lui a dit, mais Sam à vraiment un regard de pitié devant mon crush actuel. L'heure de cours était si longue, les secondes défilaient si lentement, j'avais l'impression que le temps c'était figé, et qu'il ne voulais plus redémarrer. Puis d'un coup, j'entendis la sonnerie mettre fin a mon enfer, mon prof m'avais encore dans ses bras quand la sonnerie retentis une deuxième fois, je fis un bon en arrière complet. Et je me suis rendue compte, que toute la salle avais déserter, même mes amies qui doivent m'attendre pour des potins trop chaud. Mais pour le moment, me voilà dans une salle vide, avec mon professeur.
- Depuis quand tu es prof toi ? Dit je un peu troublée par les événements.
- C'est assez récent pour tout te dire. Me réponds t'il toujours avec ce sourire du diable.
- Hm ouais sa paraît évident.. Vu que ton cours est...Assez récent tu m'excuse je doit y aller a bientôt professeur. Dit je ironiquement.
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Sam :
Jud t'es passée ou ? On est sur un banc dans la cours près du grand chêne ! Rejoins nous :)
Judy 6 :
J'arrive dans un instant les filles ! Chauffez moi la place :)
J'allais rejoindre les filles, quand Professeur B ferma la porte de la classe, encore lui...Mais cette fois mon Anonyme était là lui aussi.
- Je savais pas que tu le connaissais...Dit je sans gêne à mon Anonyme.
- J'te rappelle que c'est mon meilleur ami et que tu nous a rencontré en convention miss. Me répondit professeur B.
- C'est pas a toi que je m'adresse Bastien ! Dit je avec une pointe de colère dans ma voix.
- Eh Jud calme toi quand à toi "Professeur B" mêle toi de ce qui te regarde ! Tenta Anonyme pour calmer l'animosité qui se réveillais en moi.
- Excusez moi j'doit...J'doit rejoindre mes amies...Salut. Dit je en m'enfuyant devant cette situation inattendue.
*Vous avez reçu une notification*
Monsieur B :
Je suis désolé pour ce qui viens de ce passer...Est ce que cela te dirais de prendre un verre après les cours histoire de me pardonner pour ce qui c'est passer entre nous...Je n'ai jamais oublié tu sais.
Judy 6 :
Tu peux te le mettre là ou je le pense ton foutu verre à la con ! Moi non plus je n'ai jamais oubliée ce qui c'était passer entre nous et puis que ce soit bien clair entre nous : TU est MON professeur jusqu'à la fin de l'année donc tu garde GENTILLEMENT tes distances et tes pattes loin de moi c'est clair ? Sois dit en passant j'ai un petit ami donc dégage de ma vie !
J'étais tellement énervée, que j'en ai inventée un mensonge qui va me foutre dans la merde, surtout si mon Anonyme l'apprends : JE SUIS FOUTU. Qu'est ce que j'ai fait encore bordel !!! Ma journée risquais d'être...Longue, comme le reste de l'année d'ailleurs.
Vive le théâtre & ses lots d'histoires, quelque chose me dit, que cette année va être électrique, entre mes meilleures amies à qui je cache des choses, mes deux crush, mon mensonge...Ma vie sentimentale va en prendre un coup moi j'vous l'dit. En attendant, j'vais retrouvée mes copines, elles vont m'interroger et je vais ENCORE avoir l'impression d'être dans un poste de police.
à suivre
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vraiesmeufs · 6 years
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Isabelle : “chaque personne est la seule légitime à se définir”
Il y a quelques mois, j’ai reçu un mail d’une certaine Isabelle : elle m’explique qu’elle est réalisatrice, qu’elle a réalisé un nouveau film qui parle de polyamorie, dans lequel elle joue un personnage qui s’appelle Lutine, avec un lien Vimeo. Je clique et je ne sais pas ce que je regarde. Est-ce une fiction ? Un documentaire ? Un making-of ? Je relis le mail et je vois qu’Isabelle parle d’OFNI (Objet Filmique Non Identifié). Mais lorsqu’on rentre dans le film, la question n’est plus de savoir si l’histoire est réelle ou fausse, mais de suivre le cheminement de cette femme qui, en réalisant ce film, bouscule sa vie et à nous questionner sur notre rapport aux relations. Je la rejoins dans son appartement à Paris, pour parler de son parcours, de ses premiers projets, de Lutine, d’amour, de relations sur son canapé, entourée de ses deux chats.
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“J’ai eu un parcours d’études assez classique : Terminale à Louis-Le-Grand, puis hypokhâgne-khâgne à Henri IV, puis la FEMIS, qui est une école de cinéma. À la sortie de l’école, j’ai réalisé des courts-métrages, un documentaire sur un mathématicien et j'ai fait un téléfilm pour Arte qui a fait 1,2 million de spectateurs. C’était l’époque où Arte était encore un lieu de création totale. Pierre Chevalier faisait des collections de téléfilms avec des thèmes ou des défis techniques où il faisait intervenir une dizaine de cinéastes. Mon téléfilm faisait partie de la collection des Petites Caméras, qui était un concept assez révolutionnaire à l’époque. On avait l’habitude de filmer en pellicule 35, cela avait un coût et c’était très précieux, alors que là, on se retrouvait avec une équipe de 14 personnes et une caméra beaucoup plus facile à manier, c’était novateur. Ces collections donnaient un cadre, une contrainte ; c’était vraiment un espace de création très intéressant. Juste avant ce film, j’avais tourné un court-métrage qui s’appelle “À corps perdu”, en 1999, qui a été sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes et Paris-Deauville, je l’ai tourné l’été 2000.” Isabelle s’était donné à 15 ans un objectif : tourner son premier long-métrage avant ses 35 ans !
C’est finalement chose faite en 2004, où elle sort un premier long-métrage, “Tout le plaisir est pour moi”, qui met en avant des thèmes comme le clitoris, la masturbation féminine, le plaisir, etc… ce qui était très en avance pour l’époque. “Ce sont des thèmes qui sont très à la mode maintenant mais à l'époque, personne n’en parlait, c'était délirant. Lorsque j’ai voulu réaliser ce film, j'ai cherché du contenu autour de ces sujets mais il n'y avait rien à se mettre sous la dent. J'ai dû faire venir un bouquin des États-Unis, qui est le seul livre où j'ai trouvé de la matière à exploiter. L’équipe déco du film a d’ailleurs photocopié les dessins du livre pour en fabriquer un nouveau pour le film, tellement il n’y avait rien.” Le sujet était alors inconnu en France et le tabou régnait dessus. “La presse un peu plus “jeune” en a parlé mais des magazines comme Marie-Claire ou Elle ont trouvé que c'était grossier, vulgaire…Je voulais faire la Une de ces deux magazines avec comme titre « La masturbation féminine, le dernier tabou.” Les premières recherches sur le sujet datent de 1999, précisément l'année où elle commence à écrire. Malheureusement Isabelle n’a pas pu lire les articles qu’elle espérait. “On a dû attendre 2012, pour qu’un magazine daigne faire sa Une sur ces sujets.”
Après ce film, elle fait une longue pause involontaire. Premier objectif rempli, Isabelle a 35 ans et décide que c’est le bon moment pour avoir un enfant. Ce sera donc son deuxième objectif. “Je suis tombée enceinte trois jours avant la sortie en salle de mon film. Je me disais que j'avais déjà fait tout ce que je voulais : j'ai fait des documentaires, j'ai fait mon long-métrage, j'ai été à Cannes… Je n’avais plus d’objectif à atteindre. Une erreur à ne pas faire lorsqu’on a des enfants ? Arrêter de travailler. C'est très compliqué de reprendre les choses ensuite : on n’a plus la même détermination, on est fatigué… Il faut dire que le premier long-métrage avait été difficile en terme d’épuisement mais aussi de sortie : le film a fait 200 000 entrées, ce qui est génial pour un petit film, mais c’est difficile de travailler cinq ans sur un projet pour le voir écarté de l’affiche au bout de deux semaines… J’ai aussi eu un deuxième enfant : encore plus de dépendance et de responsabilités. Je n’avais plus la confiance en moi nécessaire pour sortir de chez moi, aller démarcher des producteurs, j’étais dans d’autres problèmes.”
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Huit ans après son premier long, elle voit le film “Au cas ou je n’aurais pas la palme d’or”, qui l’a bouleversée car elle s’est reconnue dedans. Le film montre une scène avec des « cinéastes anonymes » qui n’ont pas tourné depuis longtemps. “Quand mon fils me demandait : “Maman, tu fais quoi comme métier ?” Et que je répondais « je suis cinéaste », il rigolait et me disait : “mais pour ton dernier film, je n’étais même pas né.” J’étais professeure à la FEMIS à ce moment-là, et je ne me sentais pas crédible, mon dernier film datait trop. Je me suis donc fixé un nouvel objectif : après un premier long et des enfants, j’ai décidé de réaliser mon deuxième long-métrage avant mes 45 ans. C’est comme ça que je fonctionne.”
Le 29 décembre 2012, grippée et fiévreuse, elle a soudain une idée : l’histoire de Lutine, une comédie sur la polyamorie. Elle explique le concept de son OFNI (Objet Filmique Non Identifié) à son amoureux qui lui dit : “c’est génial, écris”. Le 31 décembre 2012, elle a rendez-vous avec Laurent et Meta [qui jouent dans le film, NDLR], ami·es de longue dates, pour leur parler du projet, et qui donnent leur accord de principe. “Je m’étais donné dix jours pour écrire le scénario, car je voulais le présenter au chef-opérateur de “Au cas où je n’aurais pas la palme d’or” lors d’une soirée organisée chez Renaud Cohen, son réalisateur. Je lui ai fait lire et il a accepté de venir chez moi pour regarder les lieux. Il faut savoir que le tournage n’allait pas du tout se passer comme pour mon premier film : lors du premier tournage, j’avais une équipe de cinquante personnes ; il n’y en aurait que quatre pour Lutine : une personne à l’image, deux personnes au son, une scripte… et moi. J’ai écrit le scénario en janvier-février et commencé à tourner en juillet. On a tourné d’abord deux, trois scènes pour voir si je pouvais jouer et on a monté la première petite bande-annonce qui demande de l’argent pour la souscription. Une fois celle-ci lancée, j’ai réussi à rapidement récolter l’argent dont j’avais besoin ; je ne pouvais plus faire marche arrière, il fallait tourner !”
Le tournage a eu lieu entre septembre et décembre 2013, et Isabelle devait s’adapter aux contraintes de chacun·e. “Le matin, un des comédiens devait déposer son enfant à la crèche et le soir, l’ingénieur du son devait récupérer le sien. C'était plutôt tranquille, on tournait quand on pouvait. J'ai reçu l'aide d'une monteuse, Sonia Bogdanovsky, qui elle aussi a fait la FEMIS, et avec qui on a monté en parallèle du tournage. Je remercie d'ailleurs mon fils dans le générique parce que c’est dans sa chambre qu’on montait *rires* ! Je remercie aussi mes deux chats dans le générique parce que comme tu peux le voir ici, ils sont toujours là, il jouent leur propre rôle dans le film. C’était vraiment un home-made movie.”
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La polyamorie est un terme qu’elle découvre alors qu’elle est enceinte de son deuxième enfant et séparée. Un ami lui en a parlé et ça lui paraît tout de suite « évident ». Le principe de base, ce sont des relations éthiques, respectueuses et positives. « Je pense que je suis poly depuis toujours : quand j'avais 17 ans, j’étais amoureuse de plusieurs garçons en même temps et ça ne me posait pas de problème. À cette époque, j’étais en couple avec un garçon et même si j’étais très amoureuse de lui, il me semblait inenvisageable de lui réserver l’exclusivité totale. J'étais allée aux États-Unis pendant l'été et en rentrant, j'ai avoué à mon copain que j'avais fréquenté d'autres personnes, il l’a très mal pris. Je ne comprenais pas pourquoi. Il m’a dit « Si tu me trompes à nouveau, je te quitte ». Ce qui signifiait pour moi qu’il préférait que je lui mente plutôt que d’être honnête. Quand tu mens, tu deviens schizophrène, tu mets des distances avec la personne et tu n'es plus dans l'intimité, ce qui n'est pas normal. C'est aussi pour ça que je parle de polyamorie, parce que c'est l'inverse de ce que j'ai vécu avant. Le fait qu'on me dise que c'est possible, qu'il y a des gens qui vivent comme ça, ça m'a fait du bien parce que j'ai compris que je n'étais pas anormale et je n'étais pas seule. Souvent les gens le prennent personnellement ou se sentent trahis lorsqu’une infidélité arrive, alors que souvent, quand on va voir ailleurs, ce n’est pas contre la personne mais pour nous. Cacher les choses n'est souvent pas la solution : pour moi, je ne vois pas comment on peut construire une véritable relation avec quelqu'un basée sur des mensonges et des non-dits. Il y a plein de gens intéressants à découvrir, à rencontrer, qu'on ait 17 ou 50 ans. L'enjeu n'est pas d'avoir plusieurs relations : dire que la porte est ouverte ne veut pas forcément dire qu’on la franchit tous les jours, mais c’est important de savoir que c'est possible.”
Il paraît qu'il y a moins d'adultères aujourd'hui parce que les gens se séparent beaucoup plus facilement, ce qui n'est pas forcément la bonne idée, surtout quand on a des enfants (bien sûr, parfois, une séparation est salutaire).
Je pense que quand on commence une relation, il peut être utile d’être réaliste : tu peux aimer une personne énormément et cette personne peut t'aimer en retour mais statistiquement parlant, il y a des chances qu’à un moment ou un autre, dans deux mois, deux ans ou vingt ans, l’un·e de vous deux aura envie d'une autre relation. Ça me semble important de pouvoir en parler et de se demander : si ça arrive, qu'est-ce qu'on fait ? L’un·e aura peut être besoin que la personne en parle avant de faire quoi que ce soit, l’autre préfère ne pas le savoir de peur d’être angoissé·e. Ce sont des questions intéressantes à se poser quand tu entames une relation avec quelqu'un car la monogamie ne protège pas de l'adultère, ni de la séparation. Le problème dans la plupart des relations, c'est que les personnes en parlent une fois que c'est arrivé. La polyamorie, c'est être lucide et ouvert·e sur la question et ne pas attendre d'avoir le couteau sous la gorge pour discuter de ces sujets.”
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Pour résumer, la polyamorie, ce sont des relations non-monogames éthiques dans lesquelles une relation sentimentale, intime, voire une relation de longue durée ou amoureuse peut se développer. “Un gros problème en français, c'est que le terme a été mal traduit : polyamory en anglais est devenu « polyamour » en français. À la base, le mot utilisé était non-monogamie. En français, quand on entend polyamour, on entend « être amoureux » ; et beaucoup de gens disent « polyamoureux ». C'est un terme que moi, je n'utilise jamais parce que être poly ne veut pas dire « être amoureuxe de plusieurs personnes ». En anglais, amorous veut en effet dire : « être sexuellement attiré·e » par quelqu’un·e. Quelqu’un qui est « polyamorous » n’est pas « in love » avec plusieurs personnes, mais potentiellement attiré·e par plusieurs personnes. Ce ne sont pas nécessairement des relations « amoureuses », mais des relations plurielles éthiques et consensuelles. Ça diffère du libertinage qui met l’accent sur un cadre sexuel, à priori sans sentiments.”
“Les relations « traditionnelles », héritées de notre culture passée, c'est : tu es une fille, tu dois te marier avec un garçon, tu fais des enfants et c'est pour la vie. Ce qu’il se passe en ce moment change la définition : tu es née et assignée fille, tu as le droit d'aimer les garçons et les filles, tu n'es peut-être pas une fille, tu es peut-être non-binaire ou transgenre… mais il te faut une relation monogame. La polyamorie, c'est aller encore un peu plus loin dans la déconstruction : tu as aussi le choix de définir tes relations comme bon te semble.”
Lorsque je demande à Isabelle sa définition d’une Vraie Meuf, elle ne peut me répondre : “J’adore le concept du projet et j’y adhère totalement. Il y a un côté “j’assume qui je suis” et un féminisme revendiqué dans lequel je me retrouve totalement. Quand je vois le concept, je trouve ça génial et j’ai envie de te soutenir à fond. Mais maintenant que j'ai conscience qu'il y a des personnes non-binaires, trans, intersexe... je ne définis plus les gens en termes de genre. Moi, je me sens femme, donc je peux me définir moi, mais définir d’une manière générale une catégorie de personnes telle qu'elle soit, pour moi c'est abusif. Je ne peux donc pas te donner de définition d'une « vraie meuf » : pour moi, chaque personne est la seule légitime à se définir elle-même.”
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Tu peux retrouver Isabelle sur Twitter et Instagram, suivre la page Facebook du film et faire un tour sur le site.
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Témoignage - 2017, j’ai 18 ans.
2017. J'ai 18 ans. Je viens à peine de les franchir. Une personne de mon entourage, dont je suis très proche et dont je gardais parfois ses filles, m'invite  à un party de fête de quelqu'un qu'elle connaît. J'accepte, ça va être cool. On allait aller en boîte de nuit, ça allait être la première fois que je sortais, pour mes 18 ans.
Nous sommes tous là. On danse sur le rythme de la musique, moi y comprise. On s'arrête parfois pour prendre quelques gorgées de notre drink.
Pendant que je me déhanchais et que j'avais du fun, un ami de la personne dont je suis proche, soit celle qui m'a invité, ( Pas le fêter, un autre) s'approche de moi.
Plus la soirée avance, plus il s'approche de moi. Je ressens un malaise, il est trop près. Mais je ne dis rien.
Il est devenu encore plus insistant et déplacé. Et sa main est descendu là où je ne voulais pas. Je ne m'y attendais pas. Je n'ai rien dit. Je ne savais pas comment réagir. Je n'étais pas capable de dire non, effrayé de dire ce que je pensais.
Un peu plus tard, dans la soirée, il m'a embrassé, par surprise. Je n'ai rien dit. Je n'en était pas capable. Je suis choqué. Je ne  comprends pas trop pourquoi s'est arrivé.
La soirée terminée, j'en parle à la mère des deux enfants que je garde, parce que c'est son ami. Elle va lui dire et j'entends, moi dans la chambre, qu'il n'a pas fait ça. Peut-être était-il trop soûl pour s'en souvenir? Mais en même temps, comment tu ne peux pas t'en rendre compte, même sous l'effet de l'alcool?
Quelques jours plus tard, j'écris à une amie mon malaise et mon sentiment par rapport à tout ça.
J'ai envie d'en parler à ma mère, mais je ne le fais pas, de peur qu'elle ne veut plus que je vois ou sorte avec la personne, la mère des deux enfants, avec qui je suis proche. Mais aussi parce que c'est malaisant et honteux.
J'y pense encore parfois, et je mets cet événement hors de mes pensées. Je le laisse dans l'oubli, bien enfoui.
Le souvenir émerge parfois, mais sans plus. Dans ma tête, c'était normal d'avoir vécu ça. Je ne comprenais pas vraiment. Je ne savais même pas si c'était une agression ou non.
Encore en 2017. J'étudie en techniques d'éducation à l'enfance, au cégep et dans mon cours de psychologie de l'enfant 0 à 5 ans, nous parlons de sexualité et de prévention des abus. Je ressens un malaise à l'intérieur de moi. C'est le souvenir qui émerge, un flashback de ce qui c'était passé en 2017, en boîte de nuit. Je revois la scène dans ma tête. Je n'étais pas à l'aise de parler de ce sujet dans mon cours, non pas parce que ça m'offusque, mais parce que je ressens un mal face à l'événement survenue presque un an plus tôt. On dirait que mon esprit réalise tranquillement que c'était peut-être une agression sexuelle. Mais je n'en suis pas sûre.
J'enfoui encore ce sentiment de mal être, et le met dans l'oubli.
Quelques semaines après ce cours, je revis une situation similaire, en allant rencontrer une personne, un homme, dans le simple but de faire connaissance. Il a su m'amadouer et m'attraper. Lui voulait des relations sexuelles, pas moi. C’était une personnalité connu, du genre Youtuber (personne qui fait des vidéos sur youtube), un conférencier et un coach et qui a déjà travailler en politique. À la suite d’un «j’aime» sur une de ses vidéos de fin d’année à l’allure humoristique, celui-ci m’a fait une demande d’amis Facebook. Habituellement, je n’ajoute pas de total inconnu sur Facebook, mais puisque j’avais une amie en commun avec lui, je me disais que je ne risquais rien. Il m’a ensuite envoyé un message me remerciant d’avoir aimé sa vidéo et qu’il m’a ajouté parce qu’il me trouvait jolie et parce que, évidemment, il voulait apprendre à me connaître. Je capotais à ce moment là, parce que, pour moi, c’était le gars qui fait des vidéos! Je l’admirais!
Donc, il est venu me chercher en voiture et nous sommes allés manger au Macdonald. Puis après, il m’a demandé si je voulais aller chez lui, et j’ai dit oui. Malheureusement. Il m’a alors proposé de la bière, mais j’ai dit que je n’aimais pas ça, en raison de son goût trop corsé. Tout de même insistant pour que j’y goûte, j’y ai pris une minime gorgée. C’est vrai, elle était beaucoup moins forte que les autres, mais je n’aimais tout de même aucunement son goût. C’est alors qu’il m’a fait un drink, du genre avec une boisson alcoolisée forte et du jus, style Minute Maid. Pis ça goûtait bien franchement juste le jus!
C’est à ce moment que j’ai commencé à être plus alerte. Je me doutais bien que l’alcool désinhibe, alors je me suis dit que c’était peut-être son plan. C’est pour cela que j’ai bu, oui, mais que quelques gorgées ici et là, pour être bien alerte. Nous sommes allés sur son lit, puis nous nous sommes mis un film sur Netflix. Oui, nous étions collés l’un de l’autre, durant le visionnement, mais sans plus. C’était ma seule limite. Et, à la fin du film, celui m’a regardé et m’a embrassé fougueusement, totalement par surprise. Au moment où lui, cet homme, voulait qu’un rapport sexuel se produise, au moment de baisser mon pantalon, je lui est dit : «Euh, c’est que j’ai pas ma patch contraceptive sur moi» et de lui de me répondre «C’est pas grave, j’ai des condoms» et moi de répondre «T’es sûr» au moins 3 fois, un peu hésitante. Je ne m’attendais pas à avoir des relations sexuelles ce soir là, d’autant plus que ce n’est pas du tout mon genre d’avoir des relations sexuelles avec un homme la première fois que l’on se rencontre, mais aussi parce que c’était ma première fois et que je ne savais pas comment réagir. (Et je m’étais fiée à une de ses vidéos sur YouTube, nommée «Tindredi» Vin + Tinder où il disait que coucher avec la fille le premier soir, ce n’était vraiment pas son genre. Bullshit!
Donc, malheureusement, nous l’avons fait.  Et je me souviens que j’étais raide et crispée, premièrement parce que j’avais mal et deuxièmement parce que j’étais énormément stressée. Et au moment de la pénétration, il m’a dit une phrase du genre : «Ne contracte pas tes muscles, détend-toi». Je tiens à préciser que ce ne sont pas les mots exacts qu’il m’a prononcé, parce que je ne m’en souviens plus, mais c’était une phrase du genre. Je lui ai alors répondu que c’était parce que j’étais stressée. J’étais très ambivalente à ce moment là, vis à vis mon agresseur, je passais de malaise profond à l’intérieur de moi à un sentiment d’amour envers lui. Même qu’à un moment, je lui ait demandé si on sortait ensemble, parce que je croyais que c’était de l’amour. Parce que pour moi, «faire l’amour» avec quelqu’un, ça signifie que nous aimons cette personne. Quand il m’a répondu que non, il était trop tôt, j’ai compris qu’il m’utilisait, comme une vraie poupée, un vraie viande, pour combler ses désirs sexuels. Je ne serais comment l’expliquer, mais tout ce que je peux dire et sait, c’est que ce n’était pas un consentement libre et éclairé. Puis, plus tard dans la nuit, je suis allée me rhabiller, parce que je ressentais un mal être à l’intérieur de moi. Totalement étonné, il me demande pourquoi je m’habille. Je lui répond alors que c’est parce que j’ai froid. Mais c’était faux! C’est parce que je ne voulais pas! Je ne voulais plus! Mais j’avais trop peur de lui dire non, parce que j’étais gênée et que j’ai beaucoup de difficulté à m’affirmer face à de purs inconnus. Vous imaginez la suite? Et oui. Une autre relation sexuelle, vraiment pas désirée. Parce que monsieur est beaucoup trop aveugle pour remarquer qu’une femme qui s’habille de tous ses vêtements, veut dire que ça lui tente pas tant que ça. Et je me souviens qu’au moment de dormir, je n’arrivais pas à dormir, donc il m’a donné de la mélatonine. Et lui faisant confiance, je n’ai pas regardé ce qu’il m’a donné, parce qu’on était dans sa chambre, au plein crépuscule du soir. Je ne crois sérieusement pas qu’il m’a donné de la drogue, mais habituellement, quand je suis anxieuse, je n’arrive pas à dormir, mais là, je me suis endormie. L’alcool en  plus des médicaments, ce n’est pas un très beau mélange. Et replacer en ordre chronologique le avant et après l’endormissement m���est difficile. Je ne me souviens plus si, lorsque je me suis habillée, nous l’avons refais tout de suite après ou si je me suis endormie habillée et qu’en suite ça s’est passé ou bien si on l’a refait et je me suis ensuite encore une fois rhabiller pour dormir. Puis, un de ses comportements que j’ai trouvé bizarre lors de l’acte sexuel, c’est qu’à un moment donné, celui-ci m’a tendu mon verre d’alcool pour que je prenne une gorgée. Si j’ai envie de boire, ne vais-je pas prendre mon verre moi-même? Étrange. Cela me laisse persuader qu’il savait ce qu’il faisait. Et, au tout début, quand je lui est dit «Euh, j’ai pas ma patch contraceptive sur moi», pour moi, ça voulait dire «non» , mais évidemment très explicitement. Mais de lui de dire «C’est pas grave, j’ai des condoms». Ah oui? Parce que c’est toi qui décide ce que tu fais avec mon corps? Et ben! Aussi, il m’avait demandé de faire quelque chose une deuxième fois, mais cette fois là, j’ai refusé. Un peu plus tard dans la soirée, il me l’a redemandé et puisque que j’avais déjà dit non précédemment, je me suis dit que je ne pouvais pas dire non encore une fois, puisque je lui avais refusé la seconde fois. J’avais peur de dire non, encore une fois. Donc il a eu ce qu’il voulait.
Puis, même si j’étais ambivalente envers mon agresseur, parce que je l’admirais en tant que personnalité publique, je sais que cette relation n’était pas voulu. Et j’en ai extrêmement souffert par la suite.
Et quand je lui est dit ma façon de penser et s’est dit désolé d’apprendre ça et que si j’avais dit non, il aurait arrêté. Il était désolé que je pense ça de lui. Et non, il ne s’est même pas rendu compte de ce qu’il faisait. Pourtant, j’ai laissé des signes.
....
J'ai donc donné un consentement non éclairé, je ne savais pas comment réagir, comme lors de ma première agression, un an plus tôt.
Je suis incapable de dire non à une personne que je ne connais pas, voir à quelqu'un que je vois pour la première fois
Je paralyse, incapable de tenir mon bout et de m'affirmer.
J'ai laissé des signes que je ne voulais pas. Pourtant, je n'ai rien dit et j'ai laissé croire que je désirais que ça se passe
Je ressens des sentiments ambivalents envers mon agresseur. Ce qui n'empêche de parler. D'en parler.
L'insomnie commence, suivi d'une perte d'appétit, de maux de coeur, de maux de ventre, de pleurs à grosses crises de larmes, d'anxiété, de cauchemars. D'irritabilité envers moi-même et les autres. Je deviens hypervigilante et j’ai des flashbacks à profusion.
Je frappe dans mon lit, je donnes des coups de pieds et je donne des coups sur le coussin, sur mon lit, en pensant à mon agresseur.
Pendant quelques minutes, je n'ai plus envie d'exister. Je me demande c'est quoi ma vie. Est-ce que c'était vraiment ça?
Pour une des rares fois, j'essaie de me raisonner, en me disant que j'ai vécu quelques choses de difficile.
Je me raisonne, je me parle et je prend de grandes respirations. J'ai réussi à contrer cette idée de ne plus avoir envie de rester en vie. Tout ça, parce que je me suis raisonnée à propos de l'événement.
Un peu plus tard, je me fais de petits bobos sur les bras. Rien de grave. Juste un petit peu, parce que je m'en voulais, parce que je me blâmais d'avoir vécu ça, parce que, dans ma tête, c'est de ma faute et c'est ça que je vaux.
Je m'étais sentie, en tant que femme, brimée. Pendant un instant, je ne savais plus comment m'approprier mon corps.
Je m'étais sentie et trouvée réduite à un objet sexuel. C'est comme ça que je me sentais. Parce que je suis une femme, on a le droit de m'utiliser.
Puis un jour, je mets tout ça de côté et je reprend ma vie en main, en faisant des choses qui me procurent bien-être. Du self-care tout craché. Je recommence mes activités quotidiennes.
J'ai honte, je ressens de la culpabilité. Je ne veux plus en parler. Je dois passer à autre chose si je veux avancer.
Fin janvier 2018. J'ai un intervenant à l'école qui me suit depuis la fin de ma première session de cégep. Il est également sexologue.
Ayant bonne confiance envers lui et sachant qu'il a des études en sexologie, je me dis que c'est la bonne personne à qui en parler.
N'ayant pas le temps de discuter de cet événement, j'ai dit que je lui enverrai un courriel pour lui expliquer. Je lui dit également, avant tout cela, que ça ne sert à rien d'en parler, que j'ai passé à autre chose et qu'anyway, il y en pour qui c'est pire.
Voyant que je banalisais la situation, il m'a indiqué qu'on ne peut pas faire de comparaisons dans ce genre de situation. L'important, m'a t-il, dit, c'est comment MOI je me suis sentie dans tout ça.
Il m'a donné un guide d'information à l'intention des victimes d'agressions sexuelle. Je l'ai lu en profondeur et j'ai pu normaliser mes émotions et mes sentiments. Je n'étais pas folle et j'étais normale.
J'ai décidé de lui écrire brièvement mon agression lorsque j'avais 18 ans. Car en lisant dans le guide d'information, j'ai compris et réalisé que c'était bel et bien une agression. Après un an, j'ai décidé d'en parler, de cette première agression sexuelle, au bar.
Grâce à cette  intervention à mon cégep, j’ai présentement l’aide du merveilleuse travailleuse sociale d’un centre désigné. Les symptômes se sont atténués un peu en l’espace de 5 mois, mais je continue encore de me battre contre ces flashbacks et autres symptômes, même s’ils ont diminué.
J’ai maintenant 19 ans.
Je voulais porter plainte, mais je ne suis pas encore sûre. Parce que le processus m’effraie et aussi parce que cette zone grise qu’est ma seconde agression, en plus de mon ambivalence que j’avais auparavant envers lui, me font sentir terriblement coupable et donc j’ai peur de ne pas être cru. Et il y a  beaucoup de personnes dans mon entourage qui ne m’ont pas cru, tout comme beaucoup m’ont cru.
Parler aide à diminuer les conséquences plus rapidement. En parler peut aider.
Si je vous parle de ces deux agressions, c'est pour conscientiser les gens. Que tu sois un enfant, un adolescent ou une adolescente, une adulte, une femme ou un homme ou bien une personne âgée, ça peut t'arriver. Ça peut arriver à TOUT le monde. Même quand tu penses que c'est impossible que ça t'arrives. Pensez-vous que j'ai cru que ça m'arriverait, à moi? Pas du tout.
L'agression sexuelle est un crime qui est soutenu, en partie, par la loi du silence. Et moi j'en parle et j'en fais ce témoignage pour briser ce silence qui ne devrait pas régner. Et en soutient à toutes les femmes (hommes) qui ont déjà vécu une quelconque forme d'agressions.
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wa-asp · 4 years
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Je n'ai jamais compris pourquoi ma vie était un tel bordel. Pourquoi le monde actuel avait un tel penchant pour l'autodestruction. Comme si le bonheur et le bien-être étaient devenus has been et que c'était tellement plus classe d'être terrifié par l'avenir et la peur que de faire ce que l'on aime vraiment. Qu'est-ce qu'on a fait pour que ça déraille à ce point? On dit même qu'en refusant un bonheur aujourd'hui c'est pour mieux recevoir demain. Qu'est ce que c'est que ces conneries? Mon amour, je refuse de t'embrasser aujourd'hui parce que je veux t'épouser demain.
Tout est en vrac, rien est rangé, classé et surtout tout est vide. On se rend même plus compte du bordel que l'on met autour de nous tellement le foutoir nous rassure. Un tas de conneries inutiles mais temps qu'elles comblent le vide on apprécie.
Ça fait maintenant un peu plus d'un an que je suis à Paris. Ça m'a pris comme ça. Enfait, tout à commencé quand j'ai changé de voiture. Non, n'importe quoi c'était en pleine réunion de bilan de fin d'année de la boîte dans laquelle je travaillais. Imaginez, quinze personnes réunies autour d'une table à débattre sur les chiffres annuels. "Bravo pour cette année, l'entreprise est en pleine croissance. Des promotions arrivent, nous sommes de plus en plus nombreux. Il va nous falloir de la place et du coup nous allons ouvrir un bureau à Paris." Xavier tu partiras avec moi à Paris et Sophie tu t'occuperas du bureau à Lille. Ça a claqué comme ça. La raison pour laquelle je me levais chaque matin allait partir en fumée et j'avais 4 mois pour me préparer psychologiquement à ne plus avoir de raison d'être et de continuer à sourire.
Déjà je pensais qu'à ce moment là ma vie n'était pas florissante mais là ça devenait réellement un vrai bordel. Il faut que je vous raconte pourquoi.
Le réel point de départ a commencé quand j'ai débuté dans cette boîte un peu bizarre de porte à porte. Ils appellent ça du Marketing direct pour rendre l'activité du porte à porte plus attractive. Ça paraît beaucoup plus chic aux yeux des autres surtout quand vous devez expliquer votre activité devant tout le monde quand le mec juste avant vous vient d'annoncer à toute la galerie qu'il a décroché un poste d'ingénieur. Autant dire que vous êtes au chômage et ça passera mieux. Déjà là, vous voyez à quel point le monde ne tourne pas rond. Même la valeur des mots est jugée sur leur apparence et non à leur sens. Comment ça peut fonctionner ce bordel?
Mais ça ce n'est qu'un détail. Dans une boîte où même l'apparence des mots a son importance, on se doute bien que le reste sera tout aussi étrange. Mon premier jour, par exemple alors que dans une boîte normale on te laisse rentrer chez toi avec cette boule au ventre que tu avais au lycée avant le contrôle de maths, celle ci m'invitait à boire un mojito pour me féliciter de mon travail lors de mon 1er jour. Enfin une entreprise qui connaît les vraies valeurs de la vie! J'avais trouvé la perle rare. En parlant de perle, en voilà une qui m'explosa à la figure le même soir! Elle était là devant moi ou plutôt il. Dans son costume ceintré que toute femme rêve d'arracher d'une traite dès que tous les regards sont tournés. Je me suis retrouvée en face de lui à la diagonale et j'en étais toute renversée. Mon verre en a subit le sort. Impossible de sortir un simple mot. Une véritable écrevisse recroquevillée sur elle-même de peur qu'elle croise le regard du bel inconnu. Calme, les mains croisées on sentait son envie de cacher son inquiétude et de paraître confiant et bien dans ses baskets. L'apparence, on en revient! Je peux vous assurez que la mienne avait pris congés depuis longtemps! Et comme cela ne suffisait pas, il a sourit. A ce moment là, il n'était plus question d'apparence mais c'est mon être tout entier qui a vu le jour pour la 1ère fois en 25 ans d'existence. Le temps s'est arrêté comme ça sans prévenir. Et quand le temps décide de prendre la poudre d'escampette il vaut mieux de rester assise si vous ne voulez pas vous taper la risée du siècle. Plus rien avait d'importance. Il était le seul élément en relief d'un tableau fade et sans mouvement. Il était là, il était beau.
Me voilà 3 ans plus tard à sillonner les rues de Paris et suivre le même rythme que plusieurs millions d'habitants ont choisi de suivre parce que leur boîte leur offre une sécurité financière qui leur permet de manger, de boire, de dormir pour être plus productif le lendemain. Elle leur offre même des tickets restaurants parce que l'on sait très bien qu'un employé qui mange bien est un employé assidu.
Quand on arrive dans une ville, c'est comme prendre un film en cours de route. Tout est déjà lancé et on se rend que la seule façon de comprendre ce qu'il se passe c'est de se fondre dans le décor. Alors on y va. A Paris ça commence souvent par une bouche de métro. On préfère être à l'intérieur à Paris, être dedans sans doute parce qu'il y fait plus chaud.
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valonfd · 4 years
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Jour 13: Jeudi 20 août - 184km
(bande son: Des petits pas - Zebda)
Une fois n’est pas coutume, je vais commencer ce jour par des souvenirs d’autres jours. La fin approche, à part la mécanique du vélo qui m’interroge, je ne vois pas trop ce qui pourrait m’arrêter. Depuis que hier j’ai vu les Pyrénées au loin, mon esprit a opéré un tournant. Les images reviennent et un avant-goût de nostalgie pointe déjà le bout de son nez. Alors je vais rendre à nouveau hommage aux personnes qui sur la route nous ont encouragés. On m’en avait parlé, je m’y attendais, mais quand on est un quidam, quand on n’estime pas qu’on ait quoique ce soit d’exceptionnel, c’est un sentiment fort et surprenant que de se voir soutenir et félicité par des inconnus. Je pense que ce que ces gens soulignent dans notre aventure, ce n’est justement pas le fait qu’on fasse une chose d’exception, mais simplement qu’on ait la pugnacité d’aller au bout de ce qu’on s’est fixé. La French, c’est un sacré morceau, mais il n’y a pas besoin d’être un géant pour le faire. Certains parlent de courage, je n’emploierai pas ce mot. Pour moi il faut du courage pour réaliser quelque chose à laquelle tu ne peux pas échapper : combattre une maladie, aller au turbin quand ton boulot est chiant mais qu’il faut nourrir la famille, traverser la Méditerranée pour éviter les balles perdues .... Nous, on a voulu ce qui nous arrive, on s’est engagés seuls comme des grands pour cette aventure. Alors oui, il faut un mental proche de celui d’un guerrier et beaucoup de persévérance, mais il nous reste une bonne zone de confort. Bref, j’aime à penser que ce que nos “supporters” aiment dans la French c’est sa dimension terriblement humaine qui facilite la catharsis. Il en est d’ailleurs bon nombre qui disent vouloir participer un jour à l’aventure.
Je me souviens pêle-mêle. Un photographe dans une forêt, que je prends d’abord pour un ornithologue, avant qu’il ne me prenne pour cible puis me dise avec un regard franc “c’est fort ce que vous faites”. Un joggeur qui arrive à contre sens dans un chemin du Gers et m’interpelle par mon prénom qu’il avait lu sur Map Progress, pour m’offrir une bouteille d’eau et discuter un moment. Deux petites filles blondes dans un jardin qui m’attendent pour m’applaudir et leur père derrière qui me demande si je n’ai besoin de rien. Des gars assez louches et avinés dans le nord qui me disent avec un accent à couper au couteau : « bouai ! y veut d’l’eau ou y veut pas d’l’eau ? ». Il y a ceux dont j’ai déjà parlé et j’en oublie. Ils n’étaient pas mille, mais suffisamment rares pour apporter une touche unique à cette French Divide. Merci.
Je repars ce matin du jeudi 20 août vers 5h - 5h30 et ma lampe avant confirme son dysfonctionnement. Jour - nuit - jour - nuit - jour - jour - nuit. J’ai ma frontale pour garder une certaine continuité, mais elle devient insuffisante dans les descentes et je me fais peur sur des chemins Gravel qui ne poseraient d’habitude aucune difficulté, car je ne vois pas les trous et je n’arrive pas à appréhender les zones où le trop plein de gravier induit des dérapages incontrôlés. Je ralentis et n’hésite pas à mettre pied à terre, je ne vais pas me viander si près du but ! Je rattrape Sven, parti une heure plus tôt. Il me film quand j’arrive sur lui. Il fait sa pause, il a l’air heureux même s’il m’apprend qu’il a crevé ce matin. Nous rentrons dans une longue, longue forêt, parsemée de montées conséquentes. Stef m’avait dit que c’était roulant après Marciac, mais comme promis j'avais bipé la phrase et donc je roule assez fort sans me soucier du reste. Je perds Sven qui a plus de mal dans les montées, j’avance vraiment bien. J’arrive à Ibos où je mets à sac la boulangerie. Sven me rejoint peu de temps après et repart avant moi.
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Bien repu, je repars en direction de Lourdes en mode débranché de la cafetière. J’imagine que la ville va être bondée de touristes/pèlerins et je décide de ne pas m’arrêter là-bas sauf si le magasin de vélo que l’on dit “French Divide Friendly” est ouvert. Dans ce cas je demanderai l’avis d’un mécano sur le bruit de mon guidon. J’hésite aussi à acheter de nouvelles plaquettes de freins et à faire remonter mon tubeless à l’arrière. J’ai vraiment pas envie de perdre de temps. La chambre tient bien, il ne reste pas tant de bornes alors ça devrait quand même passer pour les freins.
Je fais la boucle dans Lourdes, il y a du monde, mais pas si pire du fait de la Covid sans doute. La fin de trace GPS m’amène au magasin de vélo qui semble fermé ce qui n’est pas anormal à 12h30. Je descends tout de même de vélo et je vois le rideau métallique, qui n’était que partiellement fermé, se rouvrir comme par magie. Le gérant m’accueille et me propose de prendre le temps de m’arrêter. Je prends un café, une eau gazeuse puis discute avec lui et une de ses collègues pendant leur pause déjeuner. Ils sont très agréables et m’offrent de partager leur dessert : pêches bien juteuses. Je lui demande mon avis pour le vélo. Il pense aussi aux roulements de direction - pas grave. Les freins ? pas besoin au pays basque - ahaha j’aime les vrais VTTistes !
Je repars par des chemins bucoliques qui longent la Gave de Pau (la rivière qui traverse Lourdes). Je vois des petites familles ou des bandes de jeunes plonger dans l’eau et j’ai de subites pulsions qui me commandent de sauter avec eux sans même poser pied à terre. Ça pourrait faire une jolie vidéo et une bonne gamelle. La trace suit les chemins de Compostelle dans une version spécialement adaptée au vélo pour la plupart des tronçons. Il y a de plus en plus de pèlerins à pied et ils ne me donnent pas envie. D’abord parce qu’ils sont trop nombreux et moi je suis trop ours pour cette promiscuité. Ensuite parce qu’ils ne vont pas assez vite : il n’y en a pas un qui sera capable de me redépasser – ahaha - les nuls. Enfin parce que la plupart ont une démarche qui trahit les bobos multiples. La marche, j’adore, je viens de là, de la randonnée en montagne, et je crois que c’est plus dur que le vélo sur la somme des efforts. A vélo, tu puises sans t’en rendre compte et c’est traître. Tu as des moments d’efforts plus violent, mais il ne tient qu’à toi de les tempérer. En revanche, quand tu marches, tu portes ton poids plus celui des bagages et tu n’as pas de levier de vitesses dans les passages difficiles. En descente, les genoux, les cuisses, le dos, tout prend. C’est difficile de marche, je le fais depuis que je suis tout petit et une grosse partie du mental que j’arrive à développer à vélo s’est forgé pendant mes randonnées. J’ai déjà marché avec des novices, ils craquent souvent très vite, sur des efforts qui te paraissent anodins quand tu es habitué.
J’arrive à Bruges (mais la Belgique c’était pas au début ?) où je me pose confortablement devant une église pour manger un sandwich que j’avais dans la besace. Voilà, bouffe, patrimoine et pédale, un bon instantané de French. Un peu plus loin je m’arrête dans un bistrot où la petite famille du patron digère à l’abri du soleil. Je prends un café, une glace et ça repart. Pendant tout ce passage de Lourdes à Oloron je vais glisser de concert avec l’eau de la rivière, c’est une journée pour le Gravel, ma mère.
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Oloron ! Dans ma tête ce doit être une petite bourgade charmante des Pyrénées avec tout ce qu’il faut pour se sustenter. J’arrive vers 19h, les épiceries sont fermées, je trouve ça moche et je me retrouve sur un rond-point pourri à commander de quoi manger dans une boulangerie/snack. Je n’ai pas du tout envie de m’installer par ici et j’aimerai pousser au plus loin tant que j’ai les jambes, pour avoir le moins de bornes à faire demain et profiter de la dernière journée le plus sereinement possible. Il me reste 140km à partir d’ici, en profil montagneux c’est bien trop pour une dernière étape. Je me résous à contrecœur à passer à l’hypermarché 1km plus loin pour faire des courses pour ce soir, car sur la trace je n’ai pas coché de lieu de ravito avant un bon moment. Retour au mauvais côté de la civilisation. J’arrive tant bien que mal à négocier de poser mon vélo à l’accueil le temps de faire mes courses. Je me perds dans les rayons et choisis sans trop réfléchir pour déguerpir le plus vite possible. Il est 20h, j’ai de la bouffe plein le sac, un vélo qui craque, des jambes en bon état et des scoubidou-bidou.
J’ai trouvé qu’Oloron c’était pourri et la suite va être du même acabit. Quelle zone merdique ! On passe par des espèces de bocages humides et puants qui contrastent avec ce que j’ai traversé depuis ce matin. Il y a du moucheron, des orties et des ronces. Le chemin qu’on suit est balisé VTT, mais tous les 50m il y a des passages alambiqués, sans doute pour éviter que des motos passent, où je suis obligé de passer mon grand vélo roue avant en l’air, ce qui me fera dégommer une de mes lumières arrières pour pas grand-chose. Agaçant. Plus loin je perds la trace dans une simili forêt et je me retrouve à faire prendre un bain d’ortie à mes mollets avant de remonter et de retrouver le sentier. Dans une autre forêt, je reperds la trace et je suis obligé de porter mon vélo et de remonter une pente sèche à la boussole pour retrouver à nouveau le chemin. Ce n’est qu’un avant-goût. Je ne le sais pas encore mais après “les forêts merdiques”, je vais affronter “les forêts maléfiques”.
Je m’engage dans la première et après quelques mètres, je vois un gros tronc d’arbre en travers du chemin. Je regarde à gauche, à droite, pas de chemin pour contourner, pas de problème, je soulève le vélo et je passe. Puis, quelques mètres plus loin, il y a cette fois-ci tout un tas d’arbre en travers de ma route. J’en soulève un, je penche le vélo à terre, je passe sous les autres arbres en me râpant un bras, je tire le vélo, ouf ! Je repars et je me rends compte que j’ai perdu mon GPS dans la bagarre. Je retourne à pied et je le retrouve facilement. Heureusement qu'il ne fait pas encore nuit. Mais ce n’est pas fini. Il était dit que je ferai faire à mon vélo l’équivalent d’une petite virée spéléo. Je me trouve vite en face d’une grande question “comment les autres ont pu passer ?” : un gros tronc d’arbre au sol (un bon mètre de diamètre), un autre arbre couché au-dessus, pas moyen de passer par dessus, trop de branches, forêt très dense à gauche, à droite, et seulement un espace ovale entre les deux troncs qui mesure environ 2 mètres de longueur et moins d’un mètre de hauteur. « Bon ben ça doit être par là ». J’approche le vélo au plus près de ce trou, j’y passe une jambe tout en me cognant la tête, vive le casque, je passe l’autre jambe, je tire sur le guidon d’une main en essayant de soulever le vélo par l’avant du cadre de l’autre main et j’arrive tant bien que mal à faire glisser le vélo dans cet espace et à l’en sortir indemne. Fou-dingue. Sam me dira que les années précédentes, il n’y avait pas ces “pièges” et qu’une tempête avait dû faire tomber des arbres récemment. Je fais l’état des lieux pour voir si je n’ai rien perdu et je repars. Je sors de la forêt et je rentre dans la deuxième, un peu moins maléfique mais qui sait se défendre. J’y perds à nouveau la trace, je dois porter le vélo et m’orienter au jugé, passer d’autres arbres, c’est bon, je suis prêt pour l’Ouganda Divide.
Je suis bien cuit après ces efforts sylvanesques, j’avance encore un bon moment sur des routes et chemins roulants avant d’arriver à Navarrenx. Il fait nuit, il est dix heures, ma lampe avant ne marche plus du tout. Je demande à un passant s’il y a bien un camping dans le coin et il m’indique comment y aller. La réception est fermée mais il y a un numéro. J’appelle et je suis super bien accueilli. Je m’installe pour ce qui devrait être ma dernière nuit d’itinérance, je vais prendre soin de moi avant la dernière ligne pas droite de mon voyage. Aujourd’hui, j’ai abattu du boulot au sens propre comme au figuré. Il me reste 110km demain, attention, je sais que ça va tirer, il ne faut pas relâcher.
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blog-bishop · 4 years
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I love vinyle #892 Dexter Gordon - Clubhouse, 1965, édité en 1979
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Afin d'avoir quelque chose à dire sur Dexter Gordon, dont en gros je ne connaissais que ce qu'il joue dans la béo du film de Tavernier, Autour de minuit (Round Midnight), (un album fait avec Karin Krog + le très bon Great Encounters de 1979) j'ai écouté une émission d'Alain Gerber consacrée à ce musicien.
Problème. On sent que Gerber n'aime pas tellement Dexter Gordon. Alors qu'il a produit une série de 84 émissions sur Chet Baker (qui les mérite) il en fait une seule sur Gordon et il invite pour cela Jean-Louis Chautemps, lui aussi saxophoniste, qui a joué avec Gordon, et c'est surtout Chautemps qui parle. Qu'apprend-on ? Gordon est qualifié d'instable. Pas seulement dans sa vie chaotique (dominée longtemps par la drogue, avec des passages en prison), mais dans son jeu de saxe ténor aussi. C'est un musicien mouvant, besogneux, toujours en recherche et toujours dans l'optique de s'améliorer. Quitte parfois à abandonner sa propre originalité. Au départ, on dit qu'il joue comme Lester Young. Jacques Réda dit qu'il est « un volume prélevé dans le nuage de Lester Young. » Donc, Gordon a changé plusieurs fois de style. Il a d'abord un son timbré, que lui emprunte Coltrane. Plus tard, en 1958, avec l'orchestre Leo Parker on a un autre Gordon. Coltrane est lui aussi influencé par Gordon, et en 62 Gordon se met à jouer comme ce que Coltrane est devenu ! (Capisce ?) Je ne peux que répéter les propos de Chautemps et les croire sur parole, incapable moi-même de comparer ces différentes périodes et influences.
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Je ne sais pas par qui est influencé Gordon pour cet album, Clubhouse, mais je l'aime beaucoup. Enregistré en 1965, il est sorti seulement en 1979, pour je ne sais quelles raisons. Comme le dit Charles Waring, dans un très bon article en anglais, auquel j'emprunte son analyse musicale : le créateur du label Blue Note, Alfred Lion, décida de mettre cet album de côté, préférant sortir d'abord les sessions de Gettin’ Around. Le disque attendit donc 13 ans que le producteur Michael Cuscuna ne le découvre et se décide à le publier.
Tout est très bon dans cet album... « Hanky Panky », qui ouvre le feu, est une sorte de « marching blues », avec un thème brillant et contagieux de style martial, qui finit par se détendre, permettant aux solistes (Gordon, Hubbard, Harris) de se mouvoir librement.
Le second morceau, « I'm a fool to want you », mélancolique à souhait (et Le Monstre en Spaghetti Volant sait combien j'adore la version de Chet Baker !), mérite à lui seul l'achat ou l'écoute du disque. Freddie Hubbard à la trompette intervient après Gordon dans un très beau solo complémentaire. Le retour de Gordon est très émouvant, avec une improvisation toujours élégante et encore plus intense, comme le souligne Waring et j'adore les effets de grondement ou de grognement qu'il imprègne à certaines des notes graves.
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« Devilette », dit Waring « se distingue par un groove addictif et des solos inventifs, façon hard bop classique. »  Je n'aurais pas dit mieux. C'est le premier morceau du disque que j'ai écouté, avant de me décider à l'acheter, et déjà j'étais convaincu que toute cette affaire valait vraiment le coup !
Le morceau « Clubhouse », rappelle selon Waring une composition bebop de Tadd Dameron. C’est une pièce élégante, avec une section rythmique fluide et des solos remarquables de Gordon et de Hubbard, ici très extraverti. La batterie « cinétique » de Higgins bagarre joliment avec le groupe.
Charles Waring oublie bizarrement de parler de « Lady Iris B », et finit son analyse par « Jodi », une ballade nocturne tendre et douce-amère, dit-il. Or, c'est plutôt « Lady Iris B » qui est la ballade nocturne. J'ajoute et je souligne : un très beau soutient du pianiste Barry Harris, qui produit des effets à la Art Tatum.
Pour « Jodi », je me débrouillerai tout seul : c'est un morceau très énergique, qui, après ces séquences nocturnes, est comme un lever du jour salutaire poussé par un soleil flamboyant. Il donne l'énergie nécessaire pour sortir de sa boîte (du clubhouse par exemple) et supporter un jour de plus.
Vous l'aurez compris, ce disque est un « must have », accessible et touchant, que l'on connaisse ou non Dexter Gordon et qu'on cherche ou non à savoir quel était son véritable style.
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drypauli · 4 years
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Comment accomplir ses projets
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Résumé
Je vous propose de découvrir 4 stratégies pour accomplir vos projets. Pour se sentir heureux et épanoui dans la vie, il faut être capable d’avancer, de concrétiser des choses qui nous tiennent à cœur. Or beaucoup de personnes restent dans le rêve, la projection sans passer réellement à l’action.
Pour créer quelque chose que vous désirez manifester dans votre vie, que ce soit un projet personnel, de couple, financier, lié au travail ou dans n’importe quelle catégorie de votre vie, il est important de concrétiser votre idée, votre projet dans la matière. Détachez-vous de l’anticipation, développez un plan d’action, dépassez vos limites et protégez votre projet des personnes qui veulent vous freiner par peur ou par jalousie.
Transcription
Dans cet épisode, je vous propose de découvrir quatre stratégies pour accomplir vos projets.
Parce que la vie est bien trop magique pour être petite et que nous avons tous besoin d‘une prescription pour grandir en conscience et faire que nos rêves dévorent notre vie. Bonjour, je suis le Docteur Yannick Pauli, bienvenue à un nouvel épisode d’Une Grande Vie. Vous le savez, chaque semaine, je vous propose des stratégies pratiques, pragmatiques, pour grandir en conscience, qu’elle soit d’ordre physique, émotionnel, psychologique ou spirituel, parce que c'est cette conscience qui nous permet d’évoluer en tant qu’être humain et de vivre une vie pleinement vécue.
Aujourd'hui, j'avais envie de discuter avec vous de notre capacité à accomplir nos projets. C'est très important car dans notre vie, tout ce dont on a envie est de se sentir heureux et comblé, et l'un des facteurs importants de ce bonheur est notre capacité à progresser, à ne pas avoir l'impression de faire du surplace. Pour cela, il faut qu'on puisse créer les choses dans la matière. Ça commence toujours par une idée, mais pour pouvoir progresser, on doit pouvoir aussi la matérialiser dans notre vie. Aujourd'hui, le but de cette vidéo est de partager 4 stratégies très importantes pour parvenir à matérialiser les choses, à accomplir ses projets, peu importe ce qu'ils sont, que ce soit au niveau professionnel, personnel, financier comme gagner plus d'argent, se marier, trouver un nouvel appartement, un nouveau travail, etc.
Stratégie 1 : Se détacher de l’anticipation
Lorsqu’on a envie de créer ou d'obtenir quelque chose, on va toujours se projeter. On sait aujourd'hui, grâce aux études psychologiques, que l'anticipation au niveau émotionnel est très souvent beaucoup plus intense que l'événement lui-même. Pensez à plusieurs événements de votre vie, qu'ils soient positifs ou négatifs. Par exemple, vous allez faire un voyage et vous êtes surexcité à l'idée de ce voyage. Une fois que vous êtes en voyage, vous l'appréciez mais finalement… bon, voilà. L'intensité émotionnelle de l'anticipation était beaucoup plus vive que l'événement lui-même. Peut-être que vous aviez envie d'une nouvelle voiture et que pendant 6 mois, vous avez mis de l'argent de côté. Vous êtes excité, vous achetez cette voiture. Maintenant vous conduisez cette voiture, le 1er jour, c'est génial et au bout du 3ème jour, l'excitation de l'anticipation, l'enthousiasme a un peu fondu. Du côté négatif, peut-être que vous devez avoir une conversation difficile avec quelqu'un, peut-être que vous demandez une augmentation à votre chef. Ça tourne dans votre tête, vous vous faites toute une histoire, vous créez une forme de peur dans cette anticipation mais finalement, une fois que vous vous lancez, que ça se passe, vous voyez que finalement, ce n'était pas si terrible que ça.
C'est un point essentiel. L'idée de l'anticipation est très puissante et ça ne se passe que dans notre tête en fait. C'est très important de comprendre que si vous souhaitez accomplir ou réussir quelque chose, il faut prendre conscience du danger de l'idée du succès ou du projet. Très souvent, on anticipe et finalement, on se nourrit juste de cette idée. Cette idée nous satisfait et peut-être qu'on perd la niaque de la matérialiser, de faire le travail nécessaire pour la créer. C'est facile de rêver. On se crée des mondes dans notre tête et on est tout à fait satisfait de l'idée qu'on s'est créée et finalement, on ne passe jamais à l'action. On se dit que ça serait génial d'écrire un livre mais on ne s'assoit jamais devant son ordinateur pour commencer. On se fait des films de toute la promotion qu'on pourrait faire, de passer à la télé et du nombre de livres que l'on va vendre. Ça nous satisfait. Chaque jour, on rêve, on pense, on stratégise dans notre tête mais on ne se met jamais au travail d'écrire ce livre. Ça peut durer des années comme ça pour tous les projets. Soyez très précautionneux, faites vraiment attention à cette anticipation, détachez-vous de ça. C'est bien de mettre une vision pour créer un plan d'action et des stratégies mais le travail doit être fait. Ne restez pas dans la rêvasserie.
Stratégie 2 : Développer un plan
Il faut donc que vous ayez la vision de ce que vous avez envie de créer avec votre projet, la vision finale. Ensuite, imaginez déjà tous les obstacles. Il y aura des obstacles. Ce sont ces obstacles qui vont nous permettre d'accomplir ce projet. On va transformer les obstacles en stratégies. Imaginons que vous voulez acheter cette voiture qui coûte 10 000 euros mais que vous n'avez pas l'argent. Quelle va être la stratégie ? Je vais mettre de l'argent de côté pour me permettre de financer petit à petit cette voiture. Quand vous développez ce plan et que vous avez transformé ces obstacles en actions, devenez très granulaire. Développez des tâches que vous pouvez faire au quotidien. Si on reprend l'exemple de cette voiture, ce n'est pas juste une question de voir l'obstacle comme un manque d'argent et d'adopter comme stratégie d'avoir de l'argent, mais de devenir plus granulaire. J'ai besoin d'argent, donc que dois-je faire ? Je dois économiser. Pour cela, je peux ouvrir un compte et mettre 150 euros par mois de côté. On peut être encore plus granulaire : pour ouvrir un compte, il faut que j'appelle ma banque, etc. Soyez vraiment granulaire au point d'avoir suffisamment d'actions très spécifiques que vous pouvez faire chaque jour. Ça ne doit pas rester à un état flou, non clair, vague et où on ne sait pas très bien ce qu'on doit faire. Surtout, mettez une date. S'il n'y a pas de date limite à votre projet qui se traduit par une forme de livraison, par exemple la date à laquelle je remets le manuscrit à l'éditeur, ou j'envoie le manuscrit pour le faire imprimer, ou un événement se passe, on reste toujours dans la rêvasserie. Il faut un plan mais il faut aussi que ce plan ait un moment final.
Stratégie 3 : Embrasser la résistance
Dans n'importe quel projet, il va y avoir de la résistance. On s'arrête trop souvent au moment de cette résistance alors que ce qui devient vraiment magique, le moment où on se sent vraiment vivant, c'est lorsque l'on transcende cette résistance. Il est très intéressant de voir qu'aux Etats-Unis, les Navy SEALs, ces forces armées hyper spécialisées, ont la règle des 40%. J'en ai entendu parlé la première fois dans un livre de Jesse Itzler, Vivre avec un SEAL. Jesse était vraiment au fond du trou dans sa vie. Il admirait quelqu'un qui avait participé à l'entraînement des SEALs et il l'a invité à vivre chez lui pendant un mois. Le 1er jour, le SEAL lui a dit qu'une des choses qu'ils allaient faire était de l'activité physique. Ils font donc des pull-ups, des tractions, etc. Le SEAL demande à Jesse de faire pendant une minute le plus de tractions possibles. Jesse y va et arrive à faire 8 tractions en une minute, ce qui est déjà magique. Il se dit « Super ! », il est très fier de lui. Le SEAL lui répond alors « Parfait, maintenant refais-en le plus que tu peux ». Alors Jesse y va, il arrive à en faire quatre. Il commence à être épuisé. Le SEAL lui dit d'en faire encore. Il essaye et il arrive à peine à en faire une. Il redescend et c'est fini. Le SEAL lui dit « Parfait, maintenant, on ne part pas d'ici avant que tu en aies fait 100. » Jesse se dit que c'est juste impossible. C'est la règle des 40%. La plupart des gens vont jusqu'à 40% de leurs capacités, tapent contre la résistance et s'arrêtent là. Pour Jesse, au bout de 8 + 4 = 12 + 1 = 13, c'était fini. 
Le SEAL aborde alors cette notion des 40% et dit à Jesse qu'il n'est qu'à 40% de ses capacités, qu'il peut faire plus et aller jusqu'à 100. Ils sont restés là, ça a pris du temps, jusqu'à ce que Jesse ait fait 100 tractions. Il en a fait une à la fois, en se reposant 2-3 minutes s'il le fallait entre chaque mais il les a faites, il est arrivé jusqu'à 100. La résistance est un petit peu votre ticket d'entrée dans le jeu. Les vrais joueurs jouent dans la zone de résistance, ils sont à l'aise avec l'inconfort et ils sont prêts à aller au bout des choses, peu importe le temps que ça prend. Même si vous vous êtes donné une date limite et que vous ne l'atteignez pas, c'est une résistance mais vous n'allez pas abandonner. Vous allez finir le projet, peu importe ce qu'il en coûte en matière d'énergie, de temps et d'argent.
Stratégie 4 : Protéger votre projet
Si vous êtes vraiment dédié, engagé dans ce que vous voulez faire, il faut prendre cette chose au sérieux. Cela veut dire qu'il faut vous donner du temps pour faire ce qu'on appelle du travail profond. Le travail profond correspond à des moments dans la semaine ou dans la journée, des blocs de temps qui sont protégés, pendant lesquels vous allez vraiment travailler sur votre projet. Ce ne sont pas les moments où vous répondez à des e-mails ou vous surfez sur Facebook ou les réseaux sociaux, ce sont des moments dans la journée qui sont bloqués. Réservez des rendez-vous avec vous-même pour vous donner le temps de travailler sur votre projet et de réduire au maximum les distractions. Protégez votre projet des distractions. Si vous voulez faire 2 heures de travail profond, déconnectez le téléphone. C'est un moment pour vous, vous n'êtes pas là pour être disponible pour les autres. N'hésitez pas à prévenir votre entourage qu'il s'agit d'un moment important, c'est un rendez-vous pour vous, vous avez besoin des 2 prochaines heures pour vous dédier complètement à avancer. Plus vous pouvez mettre ces blocs de travail profond dans votre journée ou dans votre semaine, plus vous allez pouvoir créer rapidement.
La dernière protection est la protection par rapport aux personnes toxiques. Cela peut être des personnes qui vous aiment profondément mais peut-être que votre projet leur fait peur et consciemment ou inconsciemment, elles vont tout faire pour vous retenir, pour ne pas vous laisser aller à la poursuite de votre projet. Soyez donc très attentif à ces personnes qui sont envieuses, jalouses ou qui ont peur pour vous et qui envoient une mauvaise énergie, créant une friction supplémentaire. Protégez votre projet de ces personnes-là. Si vous avez des personnes, même si vous les aimez ou les adorez et qui vous aiment aussi mais qui sont trop négatives, trop toxiques par leur négativité et que c'est un projet qui vous tient à cœur parce que c'est peut-être le projet de votre vie, ayez suffisamment d'estime de vous-même pour avoir une conversation avec ces gens-là pour leur dire : "Stop, tu ne me sers plus donc pour le moment, si tu n'es pas capable d'être une source qui me soutient, j'ai besoin de protéger ce projet parce qu'il est l'extension de qui je suis et de ce que j'ai envie de créer dans ma vie".
Voilà donc ces 4 stratégies : détachez-vous de l'anticipation, développez un plan, embrassez la résistance, souvenez-vous de la règle des 40% avec Jesse et ses 100 tractions, et protégez votre projet.
Partagez-moi comment ça se passe pour vous dans les commentaires. Nous, on se retrouve la semaine prochaine pour une nouvelle vidéo. D’ici là, souvenez-vous : émerveillez-vous, aimez la vie et contribuez chaque jour un petit peu plus.
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