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#tabouret design
tundereforce · 1 year
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Library Living Room Living room library - mid-sized eclectic enclosed medium tone wood floor living room library idea with white walls, no fireplace and no tv
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twinmagics · 1 year
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Paris Library Living Room Living room library - large Scandinavian open concept living room library idea with light wood floors, white walls, and no television.
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kingwenish · 1 year
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Living Room Paris Example of a mid-sized eclectic enclosed light wood floor living room library design with white walls, no fireplace and no tv
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bleeblu · 2 years
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Nantes Single Wall Home Bar Medium-sized modern single-wall wet bar image with a light wood floor and white cabinets
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happywebdesign · 8 months
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TOLIX
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photosansapp · 2 years
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— Ces petits tabourets rembourrés sont ceux pour sucer ces messieurs ?
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2t2r · 8 years
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Des meubles 2D pour petits espaces
Nouvel article publié sur https://www.2tout2rien.fr/des-meubles-2d-pour-petits-espaces/
Des meubles 2D pour petits espaces
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general-cheezits · 1 year
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Paris Built-In Home Office
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An illustration of a medium-sized, contemporary built-in desk study space with beige walls.
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unfortunatelyderek · 1 year
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Library in Paris An illustration of a mid-sized traditional enclosed living room library design with yellow walls, no fireplace, and no television.
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beesolively · 2 years
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Library - Contemporary Living Room
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jaero · 2 years
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Library in Paris
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meinkatz · 1 year
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TABOURET NANTES BY CASSINA
Beauty in simple design is the essence of the Tabouret stool, designed by the iconic Le Corbusier.
DOWNLOAD (FREE)
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frenchcurious · 5 months
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Tabouret “PK 33”. Design en 1958. Manufacturé en 1994 par Fritz Hansen. - Source Bonhams.
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reference-ccdma · 2 years
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Tabourets Pony, Eero Aarnio, 1973
Contexte de réalisation:
Dans les années 1960, le plastique, la fibre de verre et autres matériaux de synthèse deviennent les matériaux préféré des designers. Il permet d’imaginer des formes et des solutions nouvelles. Mener par les designers Aarnio et Panton.
Mouvement: 
Pop-design
Notion forte:
Aarnio a pour spécialité de mettre l'accent sur les formes géométriques qu'il transforme en pièce de mobilier.
Matériaux:
Métal, mousse moulée, tissu
Analyse:
Tabourets Pony ressemble à un jouet trop grand d’enfant, mais il est dimensionné pour les adultes. Eero Aarnio transforme le cheval à bascule en tabouret. Ces couleurs vivent sont rarement utilisées dans les objets destinés aux adultes car ils sont jugés "enfantines" mais dans le cas ici l'objet a pour but d'éveiller l'âme d'enfant des adultes.
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kenovele · 1 year
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Bog’s blog 23
Hola hola, 

Je n’espère ne pas trop vous avoir manqué et que vous avez survécu à l’attente insoutenable. C’était aussi difficile pour moi de repousser mon blog d’une semaine vous savez. Mes doigts pianotaient tout seul dimanche dernier. Kate m’a mis un bon coup de cravache et ça s’est arrêté. Depuis deux semaines, on a « la fièvre de la dernière ligne droite ». On a décidé de mettre le pied sur l’accélérateur et plus on se reproche de la ligne d’arrivée, plus on est entrainé par l’ivresse de la vitesse. Pour vous donner une idée de à quel point on prend même pas le temps de s’arrêter pour une pause pipi : la dernière saison de formula 1 est sortie il y a plusieurs semaines/mois et on est même pas à la moitié des épisode. Je vais supplier Kate pour qu’on en regarde un ce soir.
 
Kate a « eu le covid » la semaine dernière ce qui nous a permit d’avoir l’équipe au complet pour la dernière grosse tâche : la cuisine ! Kate est la coordinatrice de chantier + l’architecte d’intérieur en chef. On a du mal à prendre des décisions sans elle donc sa compagnie était cruciale pour cette dernière étape. Elle faisait la petite main de Jamie pendant que je m’occupais de projet personnel, … voir intime… j’ai construit la toilette ! 1 jour et demi de dur labeur pour un résultat royal. Un trône d’où je pourrais me déchainer sur les réseaux sociaux tous les matins après mon café (attention aux abus de pouvoir ça provoque des fourmis dans les jambes). Je l’ai construite de manière à ce qu’on puisse ranger les copeaux de bois et les rouleaux de papier toilette dans la structure de la toilette. Le design est très similaire aux wc classiques donc il se fond bien dans le paysage de notre salle de bain, ce que nous voulions.A part ça, j’ai fait une étagère en dessous du divan, raccordé les gouttières à notre citerne, installé le chauffe-eau et construit un step pour accéder au lit, des sièges haut/étagère qui se rangent en dessous du divan, une terrasse en bois devant la tiny et un divan avec mon crashpad pour aller dessus. La team Robinson de son côté a fait un énorme boulot dans la cuisine et on est super content du résultat. 

On passe la plupart de nos soirée dans l’atelier de Jamie à faire des projets plus créatif pour la tiny. Il a tourné (sur son tour à bois) le pied du bar pendant que Kate confectionnait un rangement pour ses bijoux et moi je bossais sur ma « fingerboard v2 » pour l’escalade. Les parents sont venu à l’atelier un soir pour faire l’avant d’une marche d’escalier. Je sais pas si Kate vous en a parlé dans le blog précédent mais chacune de nos marches est différente. Jamie avait plein de petits bouts de bois qui lui restait de son van qu’on a pu utiliser pour créer des paternes géométrique. Je vais mettre des photos si vous avez du mal à visualiser. On a 5 marches et les deux dernières sont bientôt terminées et prêtes à être installées. 

Nos soirées ont également été occupées à faire des recherches. Je m’occupais des recherches sur l’époxy parce qu’on voudrait bien le protéger un maximum de l’usure. Je devais donc trouver la résine la moins cher et regarder quelques vidéos tutorielles. J’ai aussi cherché pour un meuble à mettre dans notre chambre. Il doit faire 1.2 m de large par presque la même hauteur idéalement, ce qui est un peu inhabituel. Donc pour le moment on a pas encore eu de coup de cœur. C’est là que Kate va ranger la plupart de ses vêtements donc c’est assez pressant parce qu’on compte emménager dans 2-3 semaines. Je me suis mis à faire du pain pour économiser un peu de tune et j’ai commandé pour 120 euro de graine en gros pour rendre mes pains un peu plus intéressant. Ça sera rentable sur le long terme. 
 De son coté Kate a acheté les tabourets hauts en bois qu’on avait repéré. Je suis censé aller les chercher cette semaine mais c’est fort loin donc ça va me demander un peu de motivation. Je suis en général celui de la team qui s’occupe de récupérer les matériaux pour la tiny donc j’ai l’habitude. Elle a également fait des recherches pour faire un « great walk » avec les parents Robinson. Le trek dure 4-5 jours et on a décidé de s’inscrire à celui de Abel tasman national park. C’est au nord-ouest de l’ile du sud (là où on voudrait bien habiter). Ce sera l’occasion d’explorer l’endroit. On compte faire ça en février-mars de l’année prochaine. Les inscriptions étaient censé s’ouvrir mercredi mais le site à crash à cause du nombre excessif d’utilisateur donc l’ouverture des inscriptions a été repoussé d’un mois. 

Dimanche passé on a eu 4 différents groupes de visiteur à la tiny. Heureusement la veille on est resté là-bas tard et on a enlevé tout le carton qui était sur le sol et commencé à répandre nos affaires dans tous les sens pour rendre l’espace plus accueillant. Kate n’arrêtait pas de pousser des petits cris de plaisirs. Le fait de retrouver ses affaires après 6 mois/1 an (si tu compte notre voyage en partner) et le fait de les mettre pour la première fois dans sa maison étaient un cocktail redoutable pour lui donner le sourire. Pendant que Kate faisait des câlins à son électroménager Smeg, moi de mon côté j’ai essayé d’organiser mes bd dans les tabourets hauts/étagères que je venais de construire. Chacun affairé à ses pêchers mignons, on a pas vu passé l’heure. Les parents étaient de sortie mais quand on est remonté à la maison ils étaient rentrés. On s’est fait des croques plutôt que le repas qu’on s’était prévu. 
 Le lendemain donc, Les grand-parents, Cathy et sa maman, des amis des parents (pour l’apéro) et un de mes amis d’humanité à Pukekohe sont passés. J’étais super content de revoir mon pote parce que ça faisait 6 ans qu’on s’était plus croisé. On s’entendait super bien dans le temps mais ça faisait si longtemps. Il y avait donc un petit élément de stress mais les sujets de conversations n’ont pas taris jusqu’à son départ. Il mène le même genre de vie que nous ce qui rend la connexion plus facile. Je n’ai pas encore revu les Norvill (ma seconde famille d’accueil) mais je compte les inviter dès qu’on aura un « chez nous ». 

Aujourd’hui on était au premier anniversaire de Roman (Romain en français). C’est le fils d’un ami de la famille. Les parents sont 3 ans plus jeunes que moi (Roman était une surprise pour tout le monde). Ils sont super content avec leur enfant. Je dois dire qu’il a pas l’air d’avoir une bonne nature. Je l’ai encore jamais vu pleuré. C’est vraiment particulier de voir des parents plus jeune que moi. Ça fait un peu bizarre. Ce qui est bizarre aussi c’est que la maman de la maman de Roman (la grand-mère donc) était très jolie. Une grand-mère attirante, c’est bizarre à dire, c’est bizarre à écrire. Ils avaient prévu un château gonflable et un arène pour s’affronter avec des mousses. Malheureusement, on a pu profiter seulement de la machine à bulle parce qu’il a plu tout du long. J’ai bien profité de la nourriture aussi. J’ai su que ça allait être bon dès que je suis arrivé. Pas parce que la maitresse de maison tient un restaurant et a fait de la restauration toute sa vie, mais parce que j’ai plongé ma main dans le bol de chips, enfourné une poignée dans ma bouche et réalisé qu’ils étaient saveur « poulet braisé ». J’ai su « ils ont un sens de l’exquis ici ». Jamie est resté faire la fête parce que après tout, même si c’était l’anniversaire d’un enfant de 1 an, ça reste un bon prétexte pour faire la fête (il est le parrain aussi). Kate s’occupe de recouvrir notre canapé et des coussins pour nos tabourets hauts/étagères. Marc avait des lits d’hôpitaux en mousse dont il ne faisait rien au travail et on a pu récupérer ça. C’est de la top qualité. Jamie en a eu un aussi parce que son matelas en mousse dans son van était vraiment pourri. 

Bref, pas mal de petites news et d’annecdotes et surement des tonnes que j’ai oublié de mentionner mais j’espère que vous pouvez vous représenter un tableau général. La pendaison de crémaillère de la tiny approche donc j’espère que vous avez réservé votre ticket ! Les parents, n’oubliez pas que vous avez des tickets gratuits de la part de vos enfants à utiliser (attendez quelques mois que je trouve un travail avant de les réclamer please). 

Une bonne semaine à tous, 
Biz. 
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fusilsapompe · 2 years
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Karma & Energy : A Lonnie Bands Interview by Tuego
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J'arrive à 18h30 dans un hôtel du nord de Paris, un de ces lieux modernes où se mêlent bar, restaurant et salle d'attente dans une ambiance tamisée et design. J’entre dans le hall au moment ou deux femmes sortent pour fumer une cigarette. A droite le bar, derrière un restaurant, devant moi des tables hautes en longueur où des clients assis sur des tabourets sont visiblement en train de profiter du WIFI de l’hôtel. Pas un lieu désagréable pour télé-travailler à vrai dire. Je me dirige vers ce qui semble être la salle d’attente de l’hôtel. J’aperçois un jeune noir assis sur un canapé, absorbé par son téléphone. C’est Onfully, jeune rappeur qui gravite autour de Lonnie, qui ne doit rapper que depuis quelques années seulement. Il accompagne le Bandman lors de son séjour à Paris. Je l’interpelle brièvement et lui explique pourquoi je suis là. On essaie de prendre l’ascenseur pour aller dans leur chambre d’hôtel mais il n’a pas la carte qui permet de l’activer. Il passe alors un coup fil « Tell Bandman somebody’s here for him », puis me dit qu’il va arriver dans quelques instants. Il me demande ce que je cache dans mon sac : Rien d’autre qu’une petite bouteille de Christaline, un calepin sur lequel j’ai noté mes questions et un parapluie. Quelques minutes plus tard Lonnie arrive. On se sert la main et on monte dans l’ascenseur. On entre dans la chambre, un troisième rappeur qui s’est joint au voyage est présent, Hitta J3. Il regarde des vidéos de stand up sur son téléphone. Lonnie s’excuse du désordre (« Sorry it’s a bit janky ») et me propose de faire l’interview sur le balcon. Effectivement c’est un peu le bordel, mais rien de choquant. J’attends quelques minutes sur le balcon. De là-haut on peut entrevoir tout Paris. Il fait encore un peu jour. Il se sert un verre, enfile une cagoule et me rejoint sur le balcon. « Oh, let me grab my cigarettes ». C’est bon, c’est parti …
C’est la première fois que tu es à Paris j’imagine ?
Première sortie du pays même, j’ai eu mon passeport deux jours avant d’embarquer pour ici.
Alors qu’est-ce que tu penses de la France pour l’instant ? Tu as eu le temps de faire quoi ?
J’aime bien. J’ai vu la Tour Eiffel, j’ai traîné avec quelques filles, j’ai fait un peu de studio, rencontré des artistes français.
Qui ça ?
Bu$hi, Manast, j’ai pas retenu tous les noms… Et Brodinski, que j’avais déjà rencontré à L.A.
Ah oui, il est connu aux USA, non ? Il a fait pas mal de choses, je ne sais pas si c’est sorti mais, avec ZMoney non ?
Oui, avec ZMoney, avec Shoreline Mafia.
Et avec Hoodrich Pablo Juan ? Je crois qu’ils ont un EP ensemble. Mais on a jamais entendu ce qu’il a fait avec ZMoney, ça devait être une tape je crois…
Ah oui, et c’est jamais sorti ?
Pas que je sache en tout cas. Sinon, j’étais au concert vendredi…
Ah, alors tu as aimé ?
Oui, très bon.
Merci
Je ne vais pas à beaucoup de concerts en vrai, mais j’ai apprécié. Comment tu as trouvé le public français ?
J’ai adoré. J’ai vraiment été touché de les entendre crier mon nom. Ça m'a presque mis la larme à l’œil…
Tu penses revenir alors ?
Bien sûr, obligé.
Pour un plus gros show avec plus de monde peut-être. Qui t'emmènerais si l’occasion se présentait ?
Tout le Bandgang
Tu es en contact avec tous, toujours ?
Oui, on est une famille. Moi, Javar, Biggs, on est vraiment cousins. Par le sang.
Ok, j’ignorais ça.
Et Paidwill et Jizzle, on a grandi avec eux. Depuis qu’on a sept ou huit ans
Dans le sous-sol de Biggs, là où tout a commencé
Le sous-sol de Biggs ! Exactement ! Putain t’es bien renseigné !
Et tu penses pouvoir faire le même genre de concert dans d’autres pays d’Europe, faire une tournée peut-être ?
J’aimerais aller à Londres. Et là je viens de découvrir que j’avais beaucoup de fans au Panama…
Qui l’aurait cru ?
Qui l’aurait cru…
Tu savais que tu avais des auditeurs en France ?
Je l’ignorais. J’ai compris que j’avais des fans en France quand on m’a proposé de venir ici. Merci à Eddy.
C’est lui qui a organisé ta venue ici ? Comment ça s’est passé exactement ?
Il m’a envoyé un e-mail. M’a demandé combien je voulais. J’ai dit que je prenais rien pour le concert s’ils payaient pour le reste. Parce que jusqu’au bout, j’étais nerveux, jusqu’au show. J’étais pas sûr que les gens écoutent vraiment ma musique ici.
Mais maintenant t’es rassuré ?
Oui, complètement.
Récemment tu as sorti Scorpion Eyes. Incroyable album. Pour moi ton meilleur, très personnel, sans invité, les productions sont folles…
… et j’ai fait l’enregistrement, le mix et le mastering seul, moi-même.
Oh tu as tout fait seul ? Ça tue. C’est la première fois que tu le faisais ?
Non, je m’enregistre souvent seul. Creatures In Paris, encore. Je l’ai enregistré seul, en même pas une journée…
Motivé par ta venue ici ?
Le voyage m’a inspiré oui, et je voulais montrer aux gens d’ici que l’amour est mutuel.
Pour Scorpion Eyes, comment s’est passé l’enregistrement exactement, comment t’as pensé l’album ? Est-ce que ce sont des chansons mises de côté au fil du temps parce qu’elles avaient quelque chose en commun ?
D’abord, j’ai écrit la chanson Scorpion Eyes. Je voulais la garder pour un album qui s’appellera Biggest Creature, mais que j’ai préféré repousser pour en faire mon prochain véritable album. Mais je tenais vraiment à cette chanson. Je vivais des choses particulières à l’époque. Tout ce que j’avais c’était mon studio portable, je devais beaucoup bouger d’un endroit à l’autre. Alors, j’ai enregistré une bonne partie de l’album en bagnole.
Genre dans un bus ?
Nan dans une petite voiture. Donc je devais toujours m’assurer que l’ordinateur était bien chargé. Et puis je me suis remis à écrire.
C'est-à-dire ? Que tu n’as rien improvisé ?
C’est la première fois que je ne freestyle pas depuis AntiSocial. C’est pour ça que les gens comparent beaucoup Scorpion Eyes à AntiSocial.
Ah oui, ta première tape. Ou peut-être la deuxième.
Ma première tape en solo. AntiSocial
Avec la chanson Narcotics dessus. C’était ma préférée sur la tape.
Comment ? Ah Narcotics ! Wooooooooow, tu connais ça !
Après l’avoir découverte, j’espérais que ce serait vraiment le type de chanson, la voie que tu prendrais… Ça été le cas, donc c’est cool.
J’ai arrêté d’écrire après ça, je me suis mis à faire uniquement du punch in parce que j’avais pris la grosse tête. Puis les années avançant, je réalise qu’il y  a un million de rappeurs, et que je dois pouvoir me démarquer même comme lyricist.
Ok ! On sent vraiment que c’est différent de tes autres albums. Pas seulement du point de vue des textes, même émotionnellement. T’es pas dans la vantardise - pas que tu sois vraiment dans ces trucs là - mais c’est vraiment du rap pour ressentir plus que pour montrer. C’est sombre, et ce que j’en retiens, c’est l’idée que le rap, le succès, s’avèrent ne pas être ce à quoi on s’attend au départ : c’est autant une malédiction qu’un cadeau, que le succès vient avec un arrière goût…
Mais c’est exactement ça.
En arrière-plan, il y a aussi ce point positif, cet espoir, que représentent tes enfants, le fait d’être un père de famille…
Avoir des enfants est une bénédiction. Maintenant, quand je m’apprête à faire un truc bête, je pense à eux. Si je suis plus là, c’est d’abord eux que ça affecterait. Donc le dilemme devient : est-ce que je vais laisser la rue prendre mes enfants ? La réponse est non.
On ressent vraiment ce cheminement dans la tape.
C’est parce que je veux avancer, je veux approfondir mon message. Je dois être meilleur, plus fin, pour que tout ce dont je parle prenne fin. Si tu vois ce que je veux dire. Je ne suis pas là pour transmettre un message comme le ferait Kendrick Lamar par exemple, mais je me dois d’être plus profond pour les enfants qui... Enfin, j’essaie de trouver cet équilibre dans ma musique. Parce que tout ça est d’une certaine manière lié à la réalité. Je veux qu’on comprenne que si ce dont je parle est arrivé, ça pourrait arriver encore. Parce que dans la rue il n’y a pas trente-six issues possibles. Moi j’ai réussi à m’en sortir, mais ce n'est pas le cas de tous. On ne peut pas tous revenir de ça. Je pense qu’il y a une force supérieure qui nous y maintient. Une chose qui n’est pas humaine.
Puis même si tu arrives à te lancer dans la musique par exemple, fais en sorte que ton truc soit carré avant de te lancer, fais en sorte de réfléchir à ce que tu vas dire, ce que tu vas faire, et garde le contrôle de ta carrière… On est jamais à l'abri d’un retour de flammes. L’argent ne protège pas de tout dans notre milieu. L’argent peut même tout rendre infernal. Elle peut même aggraver tes pires traits.
Quand tu parles de savoir ce que tu fais quand tu entres dans le business de la musique… La plupart du Bandgang est managée par Poody c’est ça ?
Oui. C’est le boss du label, TF.
Label sur lequel sont sortis quasiment tous les albums du Bandgang.
C’est mon frère de sang. Même mère.
Oh ok. A quel point t’a-t-il aidé pour toute cette partie business ?
Il m’a littéralement tout appris. J’ai suivi tout ce qu’il m’a enseigné, et l’applique aujourd’hui pour mon propre label, AntiMedia
Ah oui, les dernières sorties sont dessus. Et tu penses sortir des albums d’autres artistes ? Onfully, The Big Homie, Godfather,TeeJaee peut-être ?
Oui. Mais je les laisserai prendre leurs propres décisions. Je veux pas d’histoire de contrat, je veux pas de leur argent. Je les aiderai sans contrepartie. Ce sont comme mes frères, je veux juste les voir sortir de la rue.
Comment tu les as connu ?
On a grandi avec eux. C’étaient nos petits frères, on a grandi dans les deux mêmes rues. Mark Twain et Strath More. Tu vois, elles ont donné leurs noms à deux chansons de Scorpion Eyes. Les membres du Bandgang viennent surtout de Mark Twain, et sur Strath Mo’ c’était beaucoup le Shredgang. On n’avait personne, on n’a pas eu d’autres choix que d’être proches. On est une famille. Même si on se bagarre tout le temps.
Comme dans toutes les familles ! Il y a une personne dont j’aurais aimé qu’on parle, c’est Boldy.
Boldy James. C’est mon oncle.
Oncle, genre de sang, vraiment ?
Non, pas de sang.
Oh ok, c’est le Big Unk’. Tu peux me parler un peu de votre relation, comment vous vous êtes connus ?
Il est comme un mentor pour moi. C’est quelqu’un qui s’intéresse véritablement à moi. Quoi qu’il puisse m’arriver, il est toujours présent. Quand mes démons prennent le dessus, il est l’un de ceux sur qui je peux le plus compter.
Vous avez grandi ensemble ou tu l’as connu plus tard ?
Je l’ai connu quand j’ai commencé à rapper. Il avait déjà une petite notoriété à Detroit avec les Bully Boys, il était le plus jeune du groupe. Ca fait longtemps qu’il est là, même s’il commence seulement à gagner en reconnaissance. C’est grâce à tout ce que fait Griselda. Le mouvement autour d’eux, c’est vraiment une sorte de retour au rap strictement rap. Boldy James en a bénéficié.
Sur Manger On McNichols…
Sur quoi ?
L’album Manger On McNichols. Un album qui a été enregistré il y a plusieurs années mais qui n’est sorti que récemment, produit par Sterling Toles.
Oh je suis pas sûr de connaître, il sort tellement de trucs là. C’est celui avec Double Hockey Sticks dessus ? Ou non, ça c’est Bo Jackson, c’est le dernier que j’ai écouté, avec Alchemist.
Attends, je te montre. Celui-là. On peut faire pas mal de comparaisons entre ce disque et Scorpion Eyes.
Oh, il faut que je l’écoute.
Il le faut. C’est un des meilleurs albums, point, dans mon livre.
J’écoute très peu de musique en ce moment. Pour rester pur au moment où je travaille sur mes chansons, pour prendre le moins de choses à d’autres. Je m’occupe en regardant quelques vidéos, je passe du temps avec mes enfants, j’enregistre ou je m’intéresse à l’histoire. C’est tout.
Quand tu parles d’histoire, tu lis des livres, regarde des documentaires ?
Les deux. Récemment je lisais Art of Influence…  Mais je me suis pas mal intéressé à l’histoire de la Grande Bretagne… Comment ils ont bâti toutes leurs richesses grâce à l’esclavage. Parce qu’à l’école, on n’en parle un peu mais ils ne nous disent pas tout, on va pas au delà des guerres et ce genre de choses. On ne dit pas que la couronne est bâtie sur l’esclavage, que les joyaux, notamment certains bijoux à plusieurs dizaines de millions de dollars, ont été volés à l’Afrique. Je l’ignorais en tout cas. C’est pour ça que je te disais que je veux aller au Royaume-Uni après.
Tu as des comptes à régler.
Je veux leur demander d’où est-ce que vient tout ce qu’ils ont.
Je reviens à Boldy. Est-ce qu’il pourrait y avoir un album commun ?
Bien sûr, on en a déjà enregistré la moitié.
Génial. Ça sortirait quand ?
Quand ce sera prêt. Mais j’aimerais qu’il s’adresse à mes auditeurs. En fait, je n’ai pas l’intention de devenir une méga star, donc tout ce que je fais, je veux que ça plaise à la même base de fans. Si quelque chose au-delà arrive, je veux que ça soit de manière organique, je ne vais chercher personne, je m’adresse d’abord à ceux qui s’intéressent vraiment à moi. Je veux que tu viennes à mes concerts parce que tu sais que j’ai des bonnes chansons, parce que tu aimes vraiment ma musique. Et j’y tiens vraiment, parce que je pars de rien, et j’aurais pu rester un moins que rien, mais la musique m’a sauvé. Ca m’a aussi apporté d’autres soucis c’est sûr, mais j’en suis le seul responsable, et j’avance sur ces choses là… Parce que je suis plus le gamin que j’étais.
Aujourd’hui tu as 27 ans. Quand est-ce que ça a commencé à marcher pour toi ?
A 16 ans.  Quand on est arrivé avec le BandGang. Avec mes cousins. Moi, Biggs, Paid, Javar. L’idée est venue de Biggs, on était à l’école, on trainait dans Mark Twain. On était plus au départ, certains sont incarcérés, d’autres doivent encore mettre leur vie à l’endroit. C’est pas simple parce que quand tu deviens rappeur, d’un coup tes affaires judiciaires deviennent de « grosses » affaires. Aujourd’hui avec la culture drill tout est plus emmêlé que jamais. La rue et le rap sont une continuité, c’est plus difficile d’en sortir complètement. Et quand tu réussis tes problèmes personnels deviennent de plus gros problèmes aussi, parce que d’un coup, les gens se mettent à oublier que tu es un être humain. Même en étant connu, il m’arrive d’avoir des mauvais jours, d’être moins bien. Je dois le gérer comme tout le monde. Pour ça, je vais méditer, faire de la musique… Mais si je reste deux, trois jours sans faire de musique, je sens tous mes démons commencer à vouloir se réveiller. Aujourd’hui dès ma première pensée démoniaque, je me dis qu’il faut que je fasse de la musique…
Et le sport ça ne peut pas t’aider aussi ?
Je viens de prendre un abonnement à la salle de sport, juste avant de venir ici ! C’est sur la to-do list de mon retour. Parce qu’après le show… j’étais vidé, je manque d’endurance.
C’était ton premier show depuis longtemps ??
Le premier depuis un an. Mon dernier était dans le Connecticut. Je devais avoir un concert avec Nudy à Phoenix ce mois-ci, mais ils ont annulé.
Pour quelle raison ?
Pas assez de billets vendus, ils avaient vu trop grand. C’était une salle de 2 500 personnes et ils ne voulaient pas perdre d’argent.
Ok. Donc, on va attendre pour cet album commun avec Boldy James, un futur classique inévitablement.
Là j’ai le deluxe de Creatures In Paris qui arrive. Avec des artistes français.
Ah oui donc vraiment la créature à Paris. En parlant de musique à venir. Tu as enregistré pas mal de choses avec Rob Vicious, de Shoreline Mafia…
Je l’adore. Il est fort comme producteur aussi. Il est trop sous-estimé.
Votre chanson LonnieVicious, c’est un classique.
LonnieVicious, je ne sais plus si c’est Rob qui a fait la prod…
Si, il y a son drop au départ « I Think The Feds is Listenin’ »…
Ah oui c’est lui alors.
The Myth sur Scorpion Eyes est produite par lui aussi.
Un album commun est-il envisageable ?
Quand le temps le permettra. J’ai vraiment besoin de faire des pauses. Entre Hard 2 Kill et Scorpion Eyes, il y a un an et demi d’écart. Je fais ma meilleure musique quand je prends mon temps, le temps de vivre, d’être inspiré.
On sent l’évolution de ta musique entre les deux. Sûrement parce que ce qui t’inspire a été maturé.
Et ça m’a amené à devenir plus personnel. Parce qu’ils parlent tous de ce qu’ils ont, de ce qu’ils ont fait, on est moins à aller dans ces profondeurs intérieures.
Quand j’étais jeune, mes deux artistes favoris étaient Tupac et Michael Jackson, les deux plus grands.
On entend l’influence de Tupac sur Scorpion Eyes.
J’ai pleuré en écrivant certaines de ces chansons. Elles me plongeaient dans des flashbacks. Mais j’essaie de trouver un équilibre, pour quand même avoir du plaisir à le faire. Ma musique est liée à l’état dans lequel je suis. Si je vais bien, je vais faire de la musique feel good… Donc si Scorpion Eyes est si spécial, c’est parce que j’ai vraiment pris mon temps pour le faire. J’ai vraiment attendu d’être dans le bon état d'esprit pour chaque titre. J’avais cinquante chansons enregistrées à la fin, parmi lesquelles j’en ai choisi seize. J’aurais aimé en mettre cinquante, mais ça faisait trop hehe.
Après avoir été si introspectif, je me suis dit qu’il fallait revenir à quelque chose de plus fun. C’est dans cet esprit que j’ai créé Creatures In Paris. J’ai voulu y mettre des chansons plus légères. Pour Scorpion Eyes  j’ai pu faire une chanson qui correspond à chacun de mes états d’esprit, c’est plus écrit, je parle de choses dont les gens n’avaient pas idée… Donc là il a fallu que j’abrutisse un peu, que je ralentisse. Parce que j’ai compris qu’en tournée, ce que j’aimerais, ce sont des choses plus galvanisantes. J’aime quand les gens connaissent toutes les paroles et quand on ressent l’amour. Je veux pouvoir sauter dans la foule, et toucher les gens.
L’équilibre entre les deux est la clé.
L’équilibre est la clé. En numérologie, mon numéro c’est le 22, deux et deux, la dualité. J’ai une chanson qui s’appelle Duality, qui sera sur mon prochain album. L’équilibre. Noir et Blanc.
Le prochain c’est Biggest Creature ?
Creature in Paris Deluxe. Et après il y a une tape avec Harry Fraud. The Ghost.
Pour « The Ghost of Dede » ?
Juste The Ghost. Parce que c’est comme ça qu’on m’appelle. Parce que je peux me retrouver quelque part, et disparaître. Je te vois mais toi, tu ne me vois plus. Et ensuite ce sera The Biggest Creature. Puis Evil Genius. Boldy m’a donné ce nom. C’est lui qui m’a donné le surnom de Biggest Creature aussi.
Oui parce qu’il est la ConCreature.
C’est le seigneur des créatures. Il m’a dit que j’étais la plus grosse créature, parce que je fais ma place partout et que je survis à tout. Je me suis fait tirer dans la tête, me suis fait braquer, j’ai perdu du monde, vu tous les gens que j’aimais finir en prison. C’est comme si Dieu me testait pour une raison. C’est aussi pour tout ça que j’ai commencé un travail sur moi, que j’ai mis un terme à mes addictions aux drogues, arrêté de boire du lean. Pour que le monde tourne en ma faveur. Si je reste négatif, je n’attirerai que des choses négatives. Si j’arrive à dépasser tous mes démons, je pense pouvoir devenir the Biggest Person…
L’énergie c’est quelque chose de réel.
Je peux toujours sentir la balle ici, quand je touche ma tempe. Tu peux la sentir. (Lonnie se masse la tempe droite avec l’index)
C’est ce qui est arrivé à Vegas ?
Oui à Vegas. Mais ça a fait de moi une meilleure personne. Même me faire braquer a fait de moi une meilleure personne. Parce que c’est quelque chose que je faisais moi même subir à d’autres avant de le vivre. Le karma c’est réel. Tu récoltes tout ce que tu sèmes. Et personne ne sera jamais là pour te dire que tu es aller trop loin, qu’il est trop tard pour revenir en arrière. Ca m’a fait me recentrer sur moi. A la fin, tout ce qu’il peut te rester c’est ton ego. Et changer permet de changer les choses et les gens autour de soi. C’est comme quand tu pries pour éloigner certaines choses. Ça fonctionne comme la prière.
Je n’ai pas retrouvé la trace de tout ça en remontant instagram, c’était quoi Rich & Dangerous Art ?
C’est ma ligne de vêtements
Mais il y avait des sortes de peintures aussi ?
Oui, ma copine est peintre. Et je m’intéresse vraiment aux arts. Quand j’en aurai le temps et les moyens, c’est dans ce monde là que tu me retrouveras. J’aimerais par exemple être capable de faire faire des statues de Paidwill et Jizzle, façon sculptures grecques, et les faire installer dans leurs quartiers. J’aimerais faire ce genre d’art comme je fais ma musique. Quelque chose de concret, que personne n’a jamais vu. Je considère que je peins avec mes mots. C’est pareil. Quand on rappe, on a des visions, qu’on met en image avec nos mots.
Et tu travailles déjà sur ces arts là ? En cherchant des artistes ou … ?
Je le faisais, mais j’ai compris que j’avais d’abord beaucoup d’apprentissage à faire, et il faut que je me concentre sur une seule chose à la fois. Parce que j’aime faire les choses moi-même, je suis un égocentrique… donc je dois pouvoir m’appliquer. C’est ça le narcissisme, on a du mal à déléguer, on veut tout faire seul, mais à la fin on est de simples hommes. Avec deux yeux, deux mains, une bouche. Mais je n’ai qu’une seule oreille, je suis sourd de l’oreille droite. Bref, je prends mon temps pour tout ça. Parce que je n’ai pas encore vraiment fait de gros sous avec le rap. J’ai jamais touché de gros chèques, jamais signé de contrat, rien. Donc ça viendra quand ça viendra. Mais ça fait déjà dix ans que je m’en sors, je suis bien capable de m’en sortir pour au moins dix de plus.
Et quand est-ce que tu reviens au beatmaking ?
J’ai produit trois titres sur le dernier, Creatures in Paris, Kray et Come Here baby.
Tu aimes ça faire des beats ?
Je dois le faire avec un producteur. Je ne sais pas programmer. Je connais les notes, sais jouer du piano, de la basse, mais j’ai besoin de producteurs pour programmer les 808 et choses du genre. Mais les harmonies, tout ça, c’est moi. Souvent je ne me crédite pas, je laisse le nom du producteur parce que souvent ce sont des gens dont je suis proche. Je suis pas le genre de rappeur à collaborer avec tout le monde, même avec les rappeurs. Quand je travaille une tape, j’ai toujours à l’esprit d’essayer de la faire sans invité. Je m’adresse à mes auditeurs, je ne suis pas là pour leur faire entendre quelqu’un d’autre. C’est moi qui doit prouver des choses, je veux que les gens voient mon art. La musique c’est personnel pour moi, c’est ma vie que j’offre au monde. D’une certaine manière je vous donne un peu de moi, vraiment.
J’ai encore quelques questions, mais plus sur certains points précis de ta carrière. Ça te va si on continue ?
Ça me va totalement si on continue, j’apprécie là, tu es la première personne dont… je m’en souviendrai. Premier vrai concert hier, et là première vraie interview. Je m’en rappellerai toujours.
Alors, l’album Street Dream Team…
Très sous-estimé…
Mais oui ! Extrêmement sous-estimé. Il est fou, avec un sacré casting.
C’est avant tout la tape de FK1st, le producteur. On a d’abord fait la chanson Street Dream Team, puis il a voulu qu’on en fasse tout un concept. J’étais ok, parce que je suis toujours partant pour pousser et mettre en avant mes proches. Mais il n’y a eu aucune promo autour du projet. C’est en partie de ma faute. J’enregistrais Hard 2 Kill à l’époque, j’étais concentré sur autre chose. Mais c’est une tape incroyable. En avance sur son temps. Moi ça m’a ouvert à d’autres producteurs, et c’est là que j’ai compris que tout le monde aimait la musique de Detroit. Qu’ils voulaient faire sonner leurs trucs comme à Detroit. Je me suis mis à bosser avec Tommy II, un producteur qui vit en Nouvelle-Zélande, qui après a bossé sur Scorpion Eyes, et ses productions, c’est comme si elles ranimaient des souvenirs, comme si elles renvoyaient à l’esprit d’origine de toute notre musique, ce qui nous a bercé, influencé : la musique de la Nouvelle-Orléans. Juvenile, Soulja Slim. Cette musique qui vraiment te prend aux tripes quand tu entends le beat. Alors quand j’ai entendu ses beats je me suis dit… putain mon Dieu, c’est ça. C’est ça le son de Detroit, et là on tient le son de Detroit international. J’ai vraiment commencé à capter plus de monde à ce moment-là, je voyais mes chiffres monter. Une fois qu’on a sorti ça, on est passé de quelques uns à trois-mille personnes qui m’écoutent en France, et aujourd’hui vingt mille qui écoutent Creatures In Paris, sept jours avant que j’arrive ici.
Il faut que je bosse sur Creatures In London maintenant, haha. C’est une bonne idée non ?
Oui. Ça pourrait être… comment on appelle ça, quand tu projettes une idée qui devient réelle…
Tu la manifeste.
Parlons de Hard 2 Kill. Pour moi c’était comme ton gros album studio, probablement le plus gros depuis K.O.D.
Oui, ou depuis AntiSocial 1.5
Ouais, mais j’ai vraiment eu l’impression que celui-ci, il y avait un noyau dur de titres travaillés pour lui, mais aussi tout un tas de chansons qui y ont été ajouté, des bonnes chansons, mais qui trainaient par-ci par-là
Et tu as absolument raison.
Pour moi c’était plus une tape. Mais après tu es venu avec Hard 2 Kill, et dès la pochette, on ressent que ton intention est de frapper fort avec celui-là. De A à Z c’est cohérent. Même si personnellement ce n'est pas mon préféré.
Ce n’est pas mon favori non plus, parce que j’étais dans un état d’esprit diabolique au moment de le faire.
Juste après l’accident ?
C’était juste après. C’est pour ça que le titre est bon. Mais ce qui est fou, c’est que c’est une idée que j’ai eue avant l’accident. Comme si de l’avoir dit, je l’avais amené à se réaliser. Je fais très attention à ce que je dis maintenant. Je n’évoque plus la mort des gens par exemple, pour éviter le retour de flamme.
C’est ce qu’on dit de Drakeo aussi, parce que dans une chanson il disait « Dieu, réserve moi une place au Paradis » ou quelque chose du genre. Et s’est passé ce qu’il s’est passé.
Le lean fait ça. C’est la drogue du diable. Tu dis des choses que tu ne maîtrises pas, dont tu ne te rappelles même plus après. Ce qui est sûr c’est que la musique a un pouvoir… Un mec qui met sa musique sur les plateformes, son énergie voyage.
Et le lean, j’imagine que ça l’est mais je demande, c’est dur d’arrêter ?
C’est pas que c’est difficile d’arrêter en soit, mais c’est dur de devoir à nouveau faire face aux choses auxquelles tu essaies d’échapper avec. Ça commençait à altérer ma relation avec les gens que j’aime le plus, mes frères, mes enfants. C’est tout ce que ça t’apporte. En plus de te couter énormément d’argent. J’ai du dépenser 250 000 dollars en lean. T’es accroc à cette merde comme un crackhead. Ca te bousille le corps, je suis devenu énorme. Le COVID a été un accélérateur. J’étais chez moi, avec rien à faire à part boire.
Pour en revenir à Hard 2 Kill, tu semblais mitigé par sa réception, tu disais qu’on ne parlais que du couplet de Nudy…
Je l’ai sorti trop tôt. Certaines chansons ne sont pas correctement mixées… C’est dommage parce que certaines auraient pu être de très gros titres.
Lesquelles par exemple ?
Gate Keeper avec Reese Youngn. J’adore No Fakin…
Ah moi aussi.
J’adore No Fakin et… Faudrait que je regarde la tracklist.
Attend je te montre.
Rich & Dangerous… Where’s Marshall.
La vidéo était marrante aussi. C’est quelque chose dont tu aimes parler, les crack heads blancs, les toxicomanes blancs, pas seulement pour en rire mais c’est un thème récurrent.
C’est un sujet sur lequel je ne développerai pas d’avantage hehe.
Je capte. Pour moi, ta musique change à un moment. Quand tu sors le EP Can’t Ban The Bandman. Il y a un avant, un après…
Je fais de la bonne musique quand j’ai quelque chose à prouver. Parfois j’essaie de me mettre dos au mur, de me mettre moi-même en colère pour écrire. Mais je veux aussi essayer de rendre tout ça plus naturel. J’essaie de me dire que je n’ai pas besoin d’être aussi triste pour faire une chanson triste. J’ai évolué, mûri. Quand je fais Can’t Ban The Bandman, je suis à un moment où je pense arrêter le rap, limite à foutre ma vie en l’air. C’est pour ça que j’ai fait cette tape, sur toutes ces merdes que je traversais, pour m’en débarrasser.
Un autre projet perdu en mission : Detroit To Inglewood.
La chanson sur K.O.D. ?
Mais ça a été annoncé comme un projet complet, il y avait une pochette, j’imagine pour des collaborations entre Detroit, Inglewood et même plus largement Los Angeles.
Nan ça n’a jamais été plus qu’une chanson pour moi.
J’ai du me faire un film en voyant la cover… Bon je crois qu’on est bon.
Merci.
Nan merci à toi. Pour conclure, à quoi on doit s’attendre maintenant, de la part du Bandman ?
Plus de musique, de shows, de vidéos, d’artistes. Plus d’argent, de fringues, d’art au sens large. Plus de gratitude, et plus de succès.
Je te souhaite tout ça.
Merci. Très bonne discussion, vraiment.
Une bonne heure… Bon maintenant faut transcrire tout ça, ça va être moins cool comme boulot.
Ah mais t’es une sorte de vrai journaliste en fait !
L’interview s’achève. Il fait nuit maintenant et la température a bien chuté. En retournant dans la chambre, je remarque que les deux autres en ont profité pour faire une petite sieste. Lonnie me dit que ce soir c’est session studio. On se salue. Je l’entrevois une dernière fois sur le pas de la porte. Je lui souhaite une bonne fin de séjour et un bon retour.
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