Tumgik
#c'est loin d'être fini
nuit-d-orage · 1 month
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Michal Kot
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personnage-neutre · 18 days
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First draft of Hergé’s letter to Tintin, 1964
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(I reproduced and translated the final version here.)
Mon cher fils (Tintin), Il y a 35 ans que je te connais, 35 ans que je te regarde vivre. Et je suis fier de toi, car tu as été -- et tu es encore -- un fils parfait, obéissant et raisonnable. Tu m'as donné de grands joies, quelques soucis également, bien sûr. Mais jamais tu ne m'as donné le moindre motif de chagrin ou de mécontentement. Alors, d'où vient que je sois un peu déçu? C'est que -- sans même me l'avouer -- je ((p? f?)??ais) que tu aurais quelque défaut. Et, j'ai beau t'observer et essayer d'en découvrir au moins un, un seul. Je ne vois rien. Tu es la perfection même. J'espérais qu'à force de fréquenter ce bon vieux capitaine Haddock, tu aurais fini par lui emprunter l'un ou l'autre de ses petits [tracas?]. Pas son penchant pour le whisky. Non. Autre chose. Je ne sais pas, moi. Ce n'est pas tout de même pas à un père de guider son fils dans le choix de ses défauts! A intercaler quelque part; Pourtant, il fut un temps où j'aurais aimé te ressembler. Moi aussi, j'aurai voulu être un héros sans peur et sans reproche. Hélas! Je ne suis pas un héros; j'ai connu souvent la peur et je suis loin d'être sans reproche.
-
My dear son (Tintin),
I’ve known you for 35 years, 35 years of watching you live. And I am proud of you, because you have been -- and you still are -- a perfect son, obedient and sensible. 
You’ve given me great joy, and some worries too, of course. But you’ve never given me a single reason for grief or unhappiness. So how is it that I’m a little disappointed? It’s that -- without even admitting it to myself -- I [wanted?] you to have some fault. And no matter how much I’ve observed you and tried to discover at least one, just one: I see nothing. You are perfection itself. I hoped that by spending time with good old Captain Haddock, you would have ended up borrowing one of his little problems[?]. Not his penchant for whisky. No. Something else. I don’t know.
It’s not a father’s job to guide his son in the choice of his flaws, after all!
To be inserted somewhere:
And yet, there was a time when I would have liked to be like you. I, too, would have liked to be a hero without fear and without fault. Sadly, I’m no hero; I’ve often known fear and I am far from being without fault. 
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kilfeur · 8 months
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Le souhait de Gabriel et la position de Marinette et Adrien (Gabriel's wish and Marinette and Adrien's position)
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Je peux comprendre que le final de la saison 5 a donné des avis assez mitigés voir même divisés dans le fandom. Et moi aussi y a des choses que j'aurai aimé que ça se passe différemment. Mais je comprends ce que les scénaristes voulaient en venir. Bien que je serai jamais d'accord que ce que certains croient que Gabriel a eu une rédemption à la dernière minute. Ce n'est pas une rédemption mais un acte de désespéré, pendant toute la saison 5, on a vu Gabriel sombrer de plus en plus dans ses travers. Cherchant désespérément un moyen de soigner le cataclysme qui le ronge causé par Chat Noir. Il a été une horrible personne, ne pensant que sa vision des choses, une vision parfaite mais pas selon les autres. Et Adrien a apprit à tenir tête à son père. Il l'avait déjà fait mais ça a toujours fini par un "Va dans ta chambre" ou "Tu es trop émotif" etc. Gabriel a conditionné Adrien à répondre à ses attentes et ça même qu'il soit un sentimonstre ou non. Mais il a pu trouver son propre entourage, un soutien qui sera là pour lui. Sa relation amoureuse avec Marinette lui a permit de mieux comprendre comment agir en tant que petit ami. Mais aussi se faire sentir aimé par quelqu'un qui le voit tel qu'il est !
Adrien a pu faire face à son propre père qui était devenu Psycauchemar. Lui permettant de lui dire les quatre vérités sur sa manière d'être en tant que père abusif. Ce qui le permet de le soulager un peu bien que ce dernier lui donne un dernier traumatisme, lui faisant tenir responsable de milliers de morts dans un cauchemar y comprit sa petite amie. Et c'est justement cet entourage en question qui vient le sauver de son cauchemar l'aidant à se battre contre son père et ainsi capturer l'akuma. La relation entre ces deux là a été assez complexe et subtil. Même moi dans les premières saisons, je me rendais pas compte que c'était une relation abusif jusqu'à ce qu'on me le pointe du doigt. Adrien a fini par trouver sa place même si il n'est pas sûr de ce qu'il fera dans l'avenir. Tandis que Gabriel est coincé à la même place qu'il était à son deuil, ne vivant qu'à travers le passé ! J'ai bien aimé ce contraste entre ces deux là montrant leurs différence. On a bien vu comment est son comportement est envers son père et comment ça l'a modelé dans d'autres interactions avec son entourage.
Mais dans les deux derniers saisons, je le trouvais un peu plus libre à parler davantage ce qu'il ressent et traverse. Plagg était son seul confident et c'est toujours le cas, la relation qu'il a avec son kwami, lui a permit de grandir lui aussi. Tout comme Plagg s'est adouci avec le temps ! Le fait que dans le finale, il lui donne son miraculous à Plagg pour qu'il le transmettre à Ladybug. C'est énorme ! Car on a toujours connu Adrien comme celui qui sacrifiait au point que c'en est inquiétant. Et qu'il fonçait toujours tête baissé face au danger avec sa partenaire pour l'empêcher d'aller trop loin. Donc même si il craint que son traumatisme et ses émotions prennent le dessus, il a inconsciemment choisi de se préserver d'un danger potentiel. Il sait que Ladybug a besoin de lui mais ne peut pas par peur que ce qu'il a traversé se retourne contre lui mais aussi envers elle. Je serai curieuse de voir si ce pattern va continuer ou non. Car j'ai bien envie d'en savoir plus là dessus.
Quand à Marinette, au début elle admirait Gabriel mais en voyant le vrai visage de ce dernier. Elle se rend compte que non seulement que le styliste qu'il admirait est une ordure ! Mais retient son petit ami prisonnier dans ce manoir. Dans la saison 4, elle a failli être trop similaire à Gabriel avec tout ses secrets et le fait que ça doit se passer selon sa manière. Sans se rendre compte des blessures qu'elle puisse infliger sans le vouloir. Et c'est ça qui la différencie de Gabriel car elle s'est rendue compte de son erreur et la répare petit à petit dans la saison 5. Je considère toujours la saison 5, comme la relation où Ladybug et Chat Noir se répare petit à petit. Se faire de nouveau confiance pour que leur lien soit plus fort. Comme le fait qu'elle lui confie le miraculous du Paon, son aide dans le double épisode du choix des Kwamis. Mais qu'elle dépende de Chat Noir davantage, se montrant même vulnérable parfois car il est son pilier ! Même dans ce double épisode foreshadow ce qui va se passer entre Monarque et Ladybug. Ladybug est en hauteur montrant qu'elle s'élèvera à nouveau pour le vaincre alors que Monarque s'enfoncera jusqu'au point de non retour.
Le finale de la saison 5 adresse la partie terroriste de Monarque bien qu'on peut voir dans le costume de Bug Noire qu'elle aurait que son chaton soit avec lui. Et même sa compassion envers Gabriel reste in character. Tout comme elle a sauvé Toxinelle en lui parlant. Marinette a toujours essayé d'aider les gens mais elle sait que sa confrontation avec Gabriel. Il y aura pas de réel vainqueur, si Gabriel gagne, tout ce qu'aura traversé notre duo sera effacé. Et celui qui sera Adrien dans cet autre monde, ne serait pas le fils qu'il a connu. Et si Marinette gagne, Adrien perdra son père car même abusif, ça reste un membre de sa famille qu'il le veuille ou non. Et sera vu comme le fils de Monarque par certains au lieu d'une victime dans cette histoire. Marinette a essayé de le convaincre de trouver une solution mais qui hélas demandait du temps.
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Ce que Gabriel n'avait pas, il a utilisé la compassion de Marinette et bien que je pense que ses paroles ont dû l'atteindre car au final son souhait est bien différent de ce qu'il voulait. Ça reste un acte désespéré, Gabriel est dans un deuil de non retour. Ne pouvant pas vivre sans Emilie or en faisant ça, il prend la route du lâche au lieu d'assumer les conséquences de ses actes. Il a beau être réuni avec Emilie, le monde qu'il a laissé est une conséquence mais aussi le début d'un nouvel arc. Chaque final des saisons ML était la fin d'un arc, le finale de la saison 5 est le seule qui commence justement un arc ! Marinette se retrouve à faire face aux conséquences de Gabriel dans une position peu favorable où elle sait que son petit ami est un sentimonstre mais que son défunt père était un super villain. Adrien n'a pas oublié l'abus qu'il a subit à cause de lui mais je pense qu'il voudrait qu'il y avait ne serait ce qu'une once de bonté chez cet homme, qu'il appelait "père". Mais se retrouve non seulement ignorant de ce qui s'est passé donc ce qui est aussi arrivé à Marinette. Donc la position de ce dernier n'est pas agréable non plus. Mais je pense aussi que ce sera Adrien qui découvrira la vérité dans toute cette histoire. Faut se rappeler qu'à part Luka, personne ne sait qu'il est Chat Noir. Donc je pense pas que ce soit laissé au hasard. Là où la double identité de Ladybug est connu par plusieurs personnes.
I can understand that the season 5 finale gave rise to mixed and even divided opinions in the fandom. And I too would have liked things to have turned out differently. But I understand what the writers were getting at. Although I'll never agree that some people believe Gabriel had a last-minute redemption. It's not a redemption but an act of desperation, throughout season 5 we've seen Gabriel sink deeper and deeper into his ways. Desperately seeking a way to cure the cataclysm eating away at him caused by Black Cat. He was a horrible person, thinking only of his vision of things, a perfect vision but not according to others. And Adrien learned to stand up to his father. He'd done it before, but it always ended with a "Go to your room" or "You're too emotional" and so on. Gabriel conditioned Adrien to meet his expectations, whether he was a sentimonstre or not. But he was able to find his own entourage, a support system that would be there for him. His relationship with Marinette has given him a better understanding of how to act as a boyfriend. But also to feel loved by someone who sees him as he is!
Adrien was able to confront his own father, who had become a Psycauchemar. This allowed him to tell his father the truth about his abusive parenting. This gave him some relief, although his father did give him one last trauma, blaming him for thousands of deaths in a nightmare, including that of his girlfriend. And it's this very entourage that comes to save him from his nightmare, helping him to fight his father and capture the akuma. The relationship between these two was quite complex and subtle. Even I didn't realize in the early seasons that it was an abusive relationship until it was pointed out to me. Adrien has finally found his place, even if he's not sure what he'll do in the future. Whereas Gabriel is stuck in the same place he was when he was bereaved, living only through the past! I liked the contrast between these two, showing how different they are. We saw how his behavior towards his father shaped him in other ways.
But in the last two seasons, I found him a little freer to talk more about what he's feeling and going through. Plagg was his only confidant, and still is, and the relationship he has with his kwami has allowed him to grow too. Just as Plagg has mellowed over time! The fact that in the finale, he gives Plagg his miraculous so that he can pass it on to Ladybug. That's just great! Because we've always known Adrien as the one who sacrificed so much it was worrying. And that he'd always rush headlong into danger with his partner to stop him going too far. So even if he fears that his trauma and emotions are getting the better of him, he's unconsciously chosen to protect himself from potential danger. He knows that Ladybug needs him, but can't for fear that what he's been through will turn against him, but also against her. I'll be curious to see if this pattern continues or not. Because I really want to know more about it.
As for Marinette, at first she admired Gabriel, but when she sees his true face, she realizes that the designer he admired is a scumbag! She realizes that not only is the designer he admired a scumbag! But is holding her boyfriend prisoner in that mansion. In season 4, she came close to being too much like Gabriel with all her secrets and the fact that it has to be her own way. Without realizing the wounds she can inflict unintentionally. And that's what sets her apart from Gabriel, because she's realized her mistake and is gradually repairing it in season 5. I always think of season 5 as the relationship where Ladybug and Chat Noir gradually repair themselves. Trusting each other again to make their bond stronger. Like her entrusting him with the Peacock's miraculous, her help in the double episode of choosing the Kwamis. But for her to depend on Black Cat more, even showing herself vulnerable at times, because he's her mainstay! Even in this double episode foreshadow what's going to happen between Monarque and Ladybug. Ladybug is on a high, showing that she'll rise again to defeat him, while Monarque sinks to the point of no return.
The season 5 finale addresses Monarque's terrorist side, although we can see from Bug Noire's costume that she'd like his kitten to be with her. And even her compassion for Gabriel remains in character. Just as she saved Toxinelle by talking to her. Marinette has always tried to help people, but she knows that her confrontation with Gabriel there will be no real winner. If Gabriel wins, everything our duo has been through will be erased. And whoever Adrien becomes in that other world won't be the son he once knew. And if Marinette wins, Adrien will lose his father, because even if he's abusive, he's still a member of his family, whether he likes it or not. And will be seen as Monarque's son by some, instead of a victim in this story. Marinette tried to convince him to find a solution, but alas, that would take time.
What Gabriel didn't have, he used Marinette's compassion and although I think his words must have got through to him, because in the end his wish is quite different from what he wanted. It's still a desperate act, Gabriel is in a state of no-return grief. He can't live without Emilie, and by doing this, he's taking the coward's way out instead of accepting the consequences of his actions. He may be reunited with Emily, but the world he's left behind is both a consequence and the beginning of a new arc. Every ML season finale was the end of an arc, but the season 5 finale is the only one that actually begins an arc! Marinette finds herself facing the consequences of Gabriel in an unfavorable position, where she knows that her boyfriend is a sentimonstre but that her late father was a super villain. Adrien hasn't forgotten the abuse he suffered because of him, but I think he wishes there was even an ounce of kindness in this man he called "father". But not only is he unaware of what happened, he's also unaware of what happened to Marinette. So his position isn't a pleasant one either. But I also think it'll be Adrien who discovers the truth of the whole story. Remember, apart from Luka, nobody knows he's Chat Noir. So I don't think it's left by accident. Where Ladybug's double identity is known to several people.
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e642 · 17 days
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À chaque fois que je finis une année scolaire, je ressens une sensation d'étrangeté envers moi même. En vérité, j'ai l'impression de dissocier constamment mais c'est décuplé quand j'ai plus rien à faire, que tout retombe et que, malheureusement, mon esprit n'est plus occupé par rien. J'ai enfin le temps de me pencher sur tout ce que j'ai fait de discutable. Tout ce que j'ai fait et que j'ai excusé par un "j'ai pas le temps d'y penser", "je fais déjà au mieux donc tant pis". Pas vraiment tant pis au final. J'ai du mal à digérer ce passage de bruyant à silencieux. De mille à l'heure à pied qui presse le frein. Oui, c'est vrai, peu importe la configuration, je ne cesserai jamais de m'en plaindre. Je ne m'arrêterai pas sur ça. Ça fait des années que ce cycle infernal de paradoxes me tue. J'ai juste la sensation de servir un repas froid, d'être en retard, de savoir que j'aurais pu faire mieux en changeant si peu de choses. Je parle pas de ma scolarité là. Je parle de ma relation, ma famille, mes amis, moi, la vie en général. J'ai passé l'année sous cloche, à tout refuser, tout éviter, tout excuser, tout oublier. Évidemment, la solitude me rattrape parce que là, je n'ai plus aucune fausse raison de dire non. Je me suis isolée, chaque année c'est pire il me semble, loin de toute présence qui aurait pu m'affecter ou me demander du temps ou encore des efforts. En grandissant, tout a fini par me submerger alors j'ai épuré mon environnement, le rendant si calme et plat, qu'il en est effrayant pour une jeune femme de 23 ans. Au fond de ma tête, je sais que je passe probablement à côté de beaucoup de choses et j'ai déjà ce goût âpre de regret au fond de la gorge. J'étais fière d'avoir réussi à tout détruire, la moindre interaction, le moindre germe de problème, mon existence mais, en définitive, je crois que je me suis avant tout déçue. J'ai accepté tellement de mauvaises choses potentielles et refusé tellement de bonnes choses potentielles... En me surprotégeant, j'ai juste nourri le monstre silencieux et complaisant que je suis devenue. Alors j'attends la rentrée maintenant. Et au premier septembre, j'attendrai les vacances d'été. Et ce sera ça encore quelques années. Je n'espère plus casser cette boucle. Elle est là.
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shakeskp · 2 months
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Des nouvelles de l’écriture
On ne va pas se mentir, on n'est pas en mai... Pourtant, ce mois aura été Star Wars. De façon assez démente, d'ailleurs, vu que j'ai écrit et publié une fic de plus de 11 000 mots. Le total du mois se situe à 38 500 mots ! C'est tellement satisfaisant <3
Tous ces mots, c'est un peu de Hallmark Movie - j'ai passé la phase de transition qui me bloquait donc ça va bien redémarrer une fois que ma phase de lune de miel Star Wars sera passée. C'est aussi un peu de Genshin - je sais que j'ai l'air de changer de fandom, mais j'ai encore trois fics en cours pour Genshin et j'ai l'intention de les finir, dès que le jeu nous ramènera à Sumeru, ça ira mieux.
Star Wars m'a donc bouffé la tête, une fic qui devait être une simple ficlet parce que @trinitrine voulait un bisou obikin s'est transformé en un truc qui fait plus de 18 000 mots au nom de code "It was only a kiss" et qui est loin d'être fini, parce qu'apparemment, je suis plus capable d'écrire un truc simple sans éprouver le besoin de le justifier. Cette fic en cours m'aura néanmoins permis d'écrire Et tout au bout, ta main tendue, puisqu'elle me permettait d'y faire mes premières armes et de trouver une "voix" aux personnages.
Dans le tas, il y a aussi une fusion avec Scum Villain que j'aimerais écrire juste parce que je suis ravie de mon plot twist à la fin, mais je ne suis pas sûre d'avoir l'énergie d'aller jusque-là, du bidouillage qui ne mérite pas d'être détaillé, et une ficlette Gen qu'il faut que je corrige.
Je fais des rapports abstraits pour me congratuler, mais est-ce que ça intéresserait quelqu'un que je mette des extraits de temps en temps ?
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04 / 05 / 2023
🇨🇵 FRANÇAIS / FRENCH 🇨🇵
HISTOIRE FICTIVE PERSONNELLE écrite en collaboration avec mon ami @tidodore2
- ÉCRASÉ SOUS LES PIEDS DES GÉANTS -
PARTIE PAR tidodore2
"Alors pédé, qu'est ce que tu décide ??? On t'abandonne attaché ici en plein désert, ou tu accepte ta place et tu deviens notre esclave "paillasson " nettoyeur de pieds ? Ouiii, voilà, je m'en doutais ! Bon choix toutou ! Fini de nettoyer nos pieds en les lechant et on te ramène à la maison pour ta nouvelle vie !"
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PARTIE PAR submissivegayfrenchboy
Dans un monde où les géants et les minuscules humains vivent en harmonie, être un pédé c'est être une proie. Le petit Madison était en adoration devant les très grands mâles mais il risquait souvent d'être écrasé par eux. Impressionné par la taille de leurs pieds qui faisaient le double de son corps, il se promenait dans des parcs pour échapper à la monotonie de la vie.
Du moins jusqu'à ce que deux géants frères blancs sublimes et musclés menacent de l'écraser.
Ayant refusé de lécheurs leurs immenses pieds, Madison fut obligé de les laisser l'attacher à un arbre, n'ayant pas assez de force pour résister.
Il avait accepté de lécher leurs immenses pieds, et les deux frères avaient tellement aimé le contact de la langue de Madison sur leurs semelles qu'ils l'avaient pris avec eux.
Or ils habitaient loin de chez Madison : il fallait traverser un désert. Ayant réussi à sauter de la voiture, il fut rattrapé et ensablé.
Les deux géants étaient impressionnants et très apeurants comparés au minuscule pédé qui mesurait moins de la moitié des larges pieds des frères géants. Ces derniers se mirent à s'embrasser sur la bouche avec la langue ! Ils étaient certes des homos et amoureux l'un de l'autre, mais ils étaient de toute façon des géants dominants et étaient donc supérieur en tout au pédé minuscule coincé dans le sable.
En larmes, le minuscule Madison implora la pitié du couple gay incestueux et se mit à lécher leurs semelles sous leurs rires cruels. Les deux beaux hommes blonds musclés trouvaient agréables de sentir une minuscule langue sous leurs pieds.
Finalement, ils ont retirés le minuscule pédé du sable et l'ont gardé comme lécheur de pieds. Jamais Madison ne fut retrouvé par ses proches, car il passa le reste de sa vie à lécher les immenses pieds de ses maîtres. Assis confortablement dans leur gigantesque canapé, les deux frères s'embrassaient en obligeant leur minuscule esclave lécher leurs pieds posés sur un reposepieds.
La majorité du temps, Madison vivait dans la chaussure de l'un des frères. Pendant que les frères géants dormaient amoureusement dans les bras musclés l'un de l'autre, leur minuscule lécheur de pieds dormait dans l'une de leurs chaussettes sales.
La vie de Madison ne serait plus réduite qu'aux pieds immenses d'un couple gay de frères géants.
FIN DE L'HISTOIRE
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🇺🇲🇬🇧 ENGLISH / ANGLAIS 🇬🇧🇺🇲
PERSONAL FICTIONAL STORY written in collaboration with my friend @tidodore2
- CRUSHED UNDER GIANTS'S FEET -
PART BY tidodore2
"So fag, what do you decide??? We leave you attached here in the middle of the desert, or you accept your place and you become our foot-cleaning slave "doormat"? Yeah, there you go, I suspected it Good choice doggie! Finished cleaning our feet by licking them and we'll take you home for your new life!"
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PART BY submissivegayfrenchboy
In a world where giants and tiny humans live in harmony, to be a faggot is to be prey. Little Madison was in adoration in front of the very big males but he often risked being crushed by them. Impressed by the size of their feet which were twice his body, he walked in parks to escape the monotony of life.
At least until two sublime and muscular white brother giants threaten to crush him.
Having refused to lick their huge feet, Madison was forced to let them tie him to a tree, not having enough strength to resist. He had agreed to lick their huge feet, and the two brothers had enjoyed the feel of Madison's tongue on their soles so much that they had taken him with them.
But they lived far from Madison: they had to cross a desert. Having managed to jump out of the car, he was caught and stuck in the sand.
The two giants were impressive and very scary compared to the tiny faggot who was less than half the giant brothers' wide feet. The latter began to kiss each other on the mouth with their tongues! They were certainly gay and in love with each other, but they were dominant giants anyway and were therefore superior in everything to the tiny queer stuck in the sand.
In tears, tiny Madison begged for mercy from the incestuous gay couple and proceeded to lick their soles as they laughed cruelly. The two handsome, muscular blond men found it pleasant to feel a tiny tongue under their feet.
Eventually they pulled the tiny faggot out of the sand and kept him as a toe sucker.
Madison was never found by his relatives, because he spent the rest of his life licking the huge feet of his masters.
Seated comfortably in their gigantic sofa, the two brothers kissed each other while forcing their tiny slave to lick their feet resting on a footstool. The majority of the time, Madison lived in the shoe of one of the brothers.
While the giant brothers slept lovingly in each other's muscular arms, their tiny toelicker slept in one of their dirty socks. Madison's life would be reduced only to the huge feet of a gay couple of giant brothers.
END OF THE STORY
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perduedansmatete · 11 months
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à part mes crises névrotiques comme j'aime les appeler qui ne sont un sujet que pour moi je crois, le gros dossier du moment, c'est le cul. je sais que je peux plus faire genre qu'il y a rien alors qu'il n'y a pas rien c'est débile mais j'arrive pas à faire plus qu'effleurer le sujet. ça fait maintenant un an qu'on se connait, un an qu'on couche ensemble aussi comme il me l'a fait remarquer et ça a beau être la meilleure expérience à ce stade de ma vie, c'est aussi la merde. car un an ça coïncide également avec la réalisation de certaines choses qui auraient mieux fait de rester enfouies loin loin dans l'inconscient et dans le c'est rien, mais le fait est que plus les mois passaient, moins c'était rien. il y a eu comme plein de petites étapes qui ont commencé fin juillet ou début août je sais plus trop. on discutait collés l'un à l'autre dans son lit quand il m'a posé une question qui a fait buguer mon cerveau parce qu'il n'y avait pas de bonne réponse et que le fait d'en donner une m'a fait me rendre compte ou plutôt m'a fait remonter le souvenir que ce n'était pas normal. d'ailleurs c'est là que j'ai compris qu'il lirait tout le temps en moi car il a très bien vu que je me braquais et j'ai vu qu'il voulait pas lâcher l'affaire alors que je suis une super petite menteuse normalement. je me souviens avoir effleuré le sujet en revenant de vacances un soir pour dire non mais tu vois y'avait rien et l'avoir regretté parce qu'il voulait trop me faire parler mais que j'étais toujours dans le flou. et là ça me prenait pas encore trop la tête en vérité c'était l'été j'avais autre chose à penser et d'autres mecs à baiser mais en septembre c'est un appel qui m'a ravivé des sensations cette fois et j'avais plus envie de faire un câlin à l'ancienne moi qu'à la personne qui m'avait appelé. d'ailleurs c'était le point de départ d'autres emmerdes, il n'y a vraiment rien qui allait de septembre à décembre j'ai rarement eu autant envie de mourir aussi intensément je crois. fin octobre je sors et j'ai besoin de plaire et que quelqu'un d'autre me plaise car je ne vois plus que lui mais je tombe sur un zinzin et je pars me coucher avec la sensation d'être une pauvre merde. c'est pas vraiment conscient mais avec le recul je crois que c'est à partir de là que je veux vraiment plus que quelqu'un d'autre m'approche. entre temps je finis par lui dire que je ne veux plus qu'on couche ensemble, que je préfère qu'on soit simplement bons amis et juste avant que cette résolution ne foire je me rends compte que c'est vraiment ancré parce que j'arrive pas à en parler même loin de lui bourrée en rentrant de soirée donc j'écris un pauvre truc pour le remercier de ne pas être une merde finalement je crois je sais même plus ce qui en était ressorti, mais je sais que c'est là que le bourdonnement s'accentue et qu'il ne me laisse plus trop de répit, quand on couche ensemble j'essaie de mettre pause mais mon deuxième cerveau prend le relai et veut exorciser des trucs c'est vraiment débile et je m'en veux car comme il m'a dit il n'y a pas si longtemps mon cerveau et mon corps vont ensemble, c'est moi et les deux ne sont pas deux entités dissociées, il faut que j'arrive à raccrocher les deux. donc si mon cerveau pense des choses ça veut dire que c'est moi qui les pense et ça me dégoûte un peu mais soit il faut faire avec c'est moi qui produit des choses débiles dans ma tête en me croyant plus intelligente que les traumatismes et en me disant qu'il suffit d'y penser très fort pour que ça passe vraiment au pire moment. bref je m'égare mais nous voilà en avril au détour d'une conversation à base de cocktail vodka-vodka je lâche une mini bombe qui est énorme pour moi mais pas tant que ça en vrai, j'effleure toujours le truc mais à voix haute à ma sœur et ma cousine et je finis par vomir mes tripes un peu partout sans qu'il ne puisse faire quelque chose vu qu'il était déjà persona non grata alors qu'il était littéralement à cinq mètres de moi et que j'avais juste besoin de ses bras pour pleurer comme un gros bébé au lieu de le faire assise par terre dans mon vomi.
tout ça pour dire quoi je ne sais pas vraiment si ce n'est que grandir c'est comprendre qu'on est traumatisée et pourquoi on l'est mais ne pas savoir comment en parler ni comment agir dessus c'est préférer continuer de penser que rien ne nous atteint et en même temps penser à la pauvre qui comprenait rien à l'époque qui avait aucune clef pour processer les informations et qui devait juste penser qu'elle était folle (je sais plus ce qu'elle pensait elle était tout le temps défoncée puis plus tard peut-être en train d'idéaliser je sais pas quoi) c'est des discussions tard la nuit à pas savoir comment expliquer pourquoi ça marche pas comme ça c'est se sentir nulle vouloir arriver à fonctionner normalement mais ne réussir qu'à être bizarre, bref ça fait un an que c'est super que j'adore que lui aussi et que j'aime ce que nos deux corps et nos deux cerveaux tordus donnent ensemble mais que c'est aussi naze car c'est naze de trouver quelqu'un de super (même si je râle souvent sur lui il est con parce que c'est un mec mais je suis plus énervée c'est bon il l'est quand même beaucoup moins que la moyenne) quand on a connu surtout du naze naze naze et que les premières sensations qu'on a ressenti c'était de l'angoisse et quand même une impression que c'est pas normal mais sans savoir trop se l'expliquer. c'est pas une maladie il a dit on va y arriver oui je veux bien mais je sais pas comment et si en un an on a pas réussi je vois pas comment on y arriverait. ça me prend la tête et je crois que ça lui prend encore plus la tête parce que sa place est pas super drôle non plus, qu'il aimerait m'aider et puis autant je manque d'éléments de réponse mais au moins je suis dans ma tête, ce qui n'est pas son cas même si je me pose la question quelques fois. bref conclusion c'est chiant mais je me dis qu'à force d'effleurer le truc à chaque fois qu'on a baisé comme c'est à la mode en ce moment ou tard dans la nuit même si ça me fatigue et que j'ai peur que ça le fatigue aussi (il me taperait sur les doigts s'il lisait ça je sais mais je ne peux pas m'empêcher d'y penser), on va bien finir par trouver une porte d'entrée à une porte de sortie.
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contes-de-twicity · 8 months
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Un peu de lore: Twicity (la planète)
Les contes de Twicity, c'est des personnages, une histoire, mais aussi une planète, et un empire.
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Twicity, c'est une planète rocheuse se trouvant dans le même système solaire qu'Alternia, mais avec des caractéristiques climatiques proches de celles de la Terre. Elle regorge de tout un tas de ressources de tous types, et ça, ça pique la curiosité de la Condesce, impératrice d'Alternia. Elle décide donc d'envoyer tout une branche de son armée dessus, afin d'y installer des infrastructures pour exploiter ses richesses.
La colonie s'installe tranquillement, mais un énorme désordre s'annonce: une branche de l'armée, dirigé par un certain général Drabhi Bellan, semble vouloir s'émanciper de l'empire. Des soulèvements apparaissent, un embargo est créé pour empêcher le départ des ressources twicétiennes vers le reste de l'empire, et en un claquement de doigts, Twicity devient chaotique. Sous les ordres de la Condesce, qui ne voit pas l'intérêt de livrer une guerre pour cette planète alors qu'un tas d'astres vide de vie et probablement mieux existent dans le cosmos, le reste des généraux qui lui sont fidèles se retirent, laissant Twicity aux rebelles.
Le désordre est loin d'être fini pour autant, puisque des tensions apparaissent au sein de la rébellion. Une branche, du côté du général Bellan, prône la construction d'un empire Twicétien, et une autre, composée en majorité de sang dorés, veut faire de la planète un état démocratique, dirigé par le peuple. La branche impériale l'emportera haut la main, par l'usage de la force, mais aussi grâce à un argument qu'elle considère de taille: une larve au sang fuschia, cachée par le général Bellan, qu'il proclamera comme futur empereur de Twicity, se proclamant lui dans le même temps régent.
La rébellion éclate donc, donnant naissance à l'empire de Twicity, mais aussi à son pire ennemi: l'autre branche de rebelles, qui se renommera Aurea X-Turie.
Cette scission très importante sculptera le paysage social et politique de la planète, et ce de manière considérable...
Mais ça vous le verrez dans d'autres posts~
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mrlafont · 15 minutes
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Je me sens parfaitement étranger aux préoccupations du monde actuel, à ses croyances, ses espoirs, ses joies. J'attends, muet, au pied de la grande roue nommée "société", en regardant au loin un paysage aux parfums plus enivrants, un univers oublié où semble palpiter la vraie vie. Mais je suis là, j'essaye de faire de cet espace où je suis retenu quelque chose qui m'apporte un vrai bonheur. C'est bien difficile. J'ai été enfant quand il était encore permis de rêver et espérer un futur joyeux, quand le "trop tard" n'avait pas fini d'être prononcé, quand la poésie était encore univers conciliable avec le monde. Où allons-nous ? Où ce monde va-t-il ? C'est une question que j'aimerais poser à ceux qui font grand cas de cette question. Les enjeux actuels me semblent si pauvres, si inintéressants, si désespérants. L'ennui que me procure ce monde est terrifiant. Il me faut chaque jour devenir héros de moi-même pour trouver la force et le goût d'y croire encore. Ni famille ni amis ni amours ne me suffisent, il me faut trouver un sens plus élevé, absolu, personnel, privé, intime, une raison qui concerne le sens intime que j'ai de ma vie, de mon rapport à Dieu. Je n'ai qu'une idée en tête : me réconcilier avec la vie. Je donnerais tout pour retrouver la spontanéité de mon enfance, la foi que j'avais en la vie. Je prie pour qu'un soleil nouveau se lève sur le ciel de ma vie. J'ai tant besoin qu'on m'illumine.
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amerrante7 · 24 hours
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Me sens-tu te caresser du regard quand tes fossettes apparaissent ?
Me vois-tu épiant le moindre de tes gestes ?
Me sens-tu compter ta respiration quand tu es dans mes bras ?
Ton âme liée à jamais à la mienne.
Et même si toutes ces conneries sont fausses saches que ça n'a aucune importance.
Car tu es le pont qui me relie de la mort à la vie et je suis ton arc-en-ciel entre ta fatigue et ta folie.
Et quand tout sera fini, quand notre course sera achevée, on s'installera là sur l'île déserte, notre plage sacrée, comptant les étoiles.
Mais les constellations dans le ciel ne seront pas à la hauteur de l'univers que je vois quand je plonge dans tes yeux.
Alors je sais que je suis folle et loin d'être parfaite, mais c'est ma folie qui t'a attiré.
Et tu m'as apprivoisé comme un animal sauvage, alors que mes griffes acérées t'avaient déjà blessé.
Alors ne penses-tu pas que notre amour est au-delà de toutes ces inquiétudes qu'on peut avoir ?
Car nous sommes plus que des pions dans un échiquier, nous avons contourné les règles de l'Univers pour se retrouver alors que mon monde entrait sans cesse en collision avec le tien.
Mais nous avons survécu malgré ces apocalypses. Et l'arbre tourmenté par le vent sauvage au bord de la falaise ne se laisse pas mourir, il s'acclimate, il devient plus fort.
N'est-ce pas ?
Alors relie ta conscience à la mienne, relie ta volonté à la mienne, relie ton existence...
Accroche-toi à moi,
Noie-toi dans les limbes avec moi,
Qu'on puisse visiter le paradis ensemble,
Mais ne me quitte pas.
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ditesdonc · 1 day
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Histoire de marc de café
Texte d’Yvanne Trouillet
Pause dans le fauteuil et dans ma tête
Du moins c'est ce que je souhaite
Parce que là j'en ai marre
Aux canards
De tout un tas de choses
Cellules grises moroses
Du manque d'énergie
De l'inaccompli
Du quotidien qui prend le dessus
Des réalisations suspendues
Je commence tout et je finis rien
Que d'éparpillement nom d'un chien !
Rien de constructif
Rien de créatif
Je me morfonds et je me juge
Pic et pic, critiques en déluge
Stop là ! Ça suffit les sornettes
Je me lâche les baskets
A onze heures passées
C'est l'heure du café
Au fond de la tasse du marc
De quoi raconter une histoire ?
Un jeune garçon aux cheveux blonds décoiffés. Ses yeux, lumineux, fixent l'horizon. On dirait Le Petit Prince.
- Regarde ailleurs, qu'il me lance, plus vaste, plus loin.
Je fronce les sourcils :
- Viser les grands espaces ? Respirer l'air marin ?
Me vient l'image d'un homme, tout petit, face aux vagues tumultueuses d'un immense océan. Souvenir d'un tableau de ? Période romantique, cours d'histoire de l'art. Oui, mais encore ? Il faudrait que je cherche sur Internet…
- Eh, il est temps de sortir du cadre, me dit Le Petit Prince. Descends de ta falaise, rejoins-moi sur la plage, viens courir dans le vent, dans les vagues. Ouvre les bras et ton coeur, respire le large. Tu ne te sens pas plus libre d'être ainsi ? Tu ne te sens pas plus vivante ?
Bizarrement, je reste interdite. Et puis j'entends un bruit de mastication, et puis je sens un souffle chaud. Tiens, une vache. En train de savourer de l'herbe grasse. Sensation de plénitude. Présence au monde. Tout est là.
- Voilà, c'est ça, acquiesce Le Petit Prince dans un sourire.
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Boîte aux lettres - Bouvesse-Quirieu, 2023.
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Trept, 2020
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marie-swriting · 1 year
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Je Tiens Réellement À Vous - Anthony Bridgerton
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Masterlist
Emails I Can't Send Masterlist
Résumé : Quand Anthony te voit dans les bras d'un autre homme, il se rappelle la facon dont il a ruiné votre relation à cause de ses sentiments.
Warnings : se passe en 1807 donc Anthony a 23 ans, angst, fin triste, dites-moi si j'en ai loupés d'autres.
Nombre de mots : 2.8k
Version Wattpad
Version anglaise sur Tumblr
Chanson mentionnée : Piano Concerto No.20, K66 par Mozart
Chansons qui m'ont inspiré : When I Was Your Man par Bruno Mars et Decode par Sabrina Carpenter
Appuyé contre un mur, Anthony Bridgerton te regarde au loin. Te voyant danser, un sourire sur le visage, il ne peut s'empêcher de faire pareil. Il sait à quel point tu aimes les bals, à quel point tu aimes danser au rythme des cordes. Quand ton partenaire de danse, Lord Henry Egerton, te fait tourner, Anthony sent un souvenir revenir.
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     C'était il y a deux ans. Anthony avait commencé à te faire la cour quelques mois auparavant. Tu le connaissais seulement de nom, mais tu avais toujours été intrigué par lui. Au début, il n'osait pas s'ouvrir, te donnant peu de son temps, mais au fur et à mesure, vous aviez commencé à vous rapprocher. En apprenant à le connaître, tu avais découvert une autre facette de l'homme sérieux croulant sous les responsabilités. Même si tu sentais qu'il ne t'avait pas encore montré sa personne dans son entièreté, tu étais déjà ravie de voir qu'il avait un peu brisé sa coquille avec toi. Par conséquent, tu avais laissé tes sentiments prendre le dessus, t'autorisant à tomber amoureuse d’Anthony Bridgerton. En plus d'être un bon parti, comme le souhaitait ton père, tu sentais au fond de toi que tu serais bien avec lui. Il n'y avait pas de doute. Tu te voyais finir ta vie avec Anthony.
     Alors à chaque bal, tu dansais autant que tu pouvais avec lui. Bien sûr, tu dansais avec d'autres hommes. Après tout, tu adorais danser avec n'importe qui, même si le Vicomte était ton partenaire préféré.
     Ce soir-là, Anthony t'avait invité pour la première danse de la soirée. Quand les premières notes de Piano Concerto No.20, K466 de Mozart se firent entendre, vous aviez commencé votre danse, ton regard plongé dans le sien comme le sien dans le tien. Si un inconnu avait pu vous voir, il aurait pensé que vous étiez des jeunes mariés tellement vos regards transmettaient de l'amour. Anthony ne cessait d'admirer ta beauté. A chaque fois il pensait que tu ne pouvais pas être plus belle que le jour d'avant et tu lui prouvais le contraire. Un peu plus sous ton charme, il ne put s'empêcher de te partager ses pensées :
- Vous êtes radieuse, Mlle Y/L/N*.
- Merci, Lord Bridgerton. Vous êtes beau également.
- Pas autant que vous. Votre robe est magnifique. Vous êtes réellement à couper le souffle.
- Attention, Monsieur Bridgerton, on pourrait se méprendre et penser que vous voulez demander ma main, rigolas-tu, voulant cacher ton trouble.
- Diriez-vous "oui"? te demanda-t-il, sérieusement.
- Parlez-en d'abord avec mon père, je vous donnerai ma réponse après, répondis-tu avec un sourire.
- Après notre danse, j'irai discuter avec lui.
- Je tiens vraiment à vous, Milord, avouas-tu.
- Tout comme moi, Milady.
     A ce moment précis, vous n'aviez qu'une envie, vous embrasser, mais la présence de la bonne société londonienne vous en empêcha. Tu pus seulement sentir ses lèvres sur ta main droite vêtue d'un gant blanc quand la danse fut finie. Il ne quitta pas tes yeux quand il embrassa délicatement ta main.
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      Mais maintenant, c'est Lord Egerton qui embrasse ta main avec autant de tendresse que lui il y a deux ans. Anthony détourne le regard quand il voit ton visage encore plus rayonnant à ce touché. Anthony est tellement perdu dans ses pensées qu'il ne fait pas attention au groupe de gentlemen se rapprochant de lui, Lord Egerton en fait partie. Il réalise leur présence seulement quand il entend ton partenaire de danse faire une annonce avec un sourire fier :
- Lady Y/L/N* a accepté ma demande en mariage hier.
- Félicitations !
- Vous avez l'air heureux ensemble, déclarent les hommes du cercle.
- Nous allons nous marier dans quelques mois et j'ai hâte. Je n'ai jamais ressenti ça auparavant.
     Anthony dit une politesse rapidement avant de reposer ses yeux sur toi. Il te voit au loin parler à d'autres jeunes femmes, un gant en moins pour montrer ta bague de fiançailles. Tu es plongée dans la description de ta demande en mariage, mais tu sens un regard sur toi. Rapidement, tu jettes un regard au loin et trouves Anthony. Tu le vois t'observer avec un regard tristesse. Pendant une seconde, tu as ton cœur qui se serre, mais tu te ressaisis vite et retournes ton attention sur tes amies. Tu essayes de sortir Anthony de ta tête, te rappelant que cette situation est seulement sa faute. Il n'a pas le droit, avec un regard, de te faire te sentir coupable pour avancer quand c'est lui qui a tout ruiné.
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      Vous étiez fiancés depuis trois mois et toujours aussi amoureux. Votre mariage était prévu dans six mois. Ton esprit était toujours concentré sur les préparatifs. Il y avait seulement quelques courts moments dans la semaine où tu te permettais de faire autres choses. Ce jour-là, tu continuais la broderie que tu avais laissée de côté depuis la demande en mariage d'Anthony. Plantant une nouvelle fois ton aiguille dans le tissu, tu fus interrompue par un des serviteurs, t'annonçant l'arrivée d'Anthony. Tu l'autorisas à le laisser entrer. Ta broderie posée sur la table à côté de toi, tu te levas pour accueillir ton fiancé. Quand il arriva, ton sourire s'agrandit, comme toujours en sa présence.
- Lord Bridgerton, je ne vous attendais pas aujourd'hui.
- Je sais, veuillez m'en excuser, mais j'ai besoin de vous parler, informa-t-il, une expression sérieuse sur le visage, faisant partir ton sourire.
- Bien sûr, quelque chose ne va pas ?
- Pouvons-nous nous asseoir ?
- Je vous en prie, indiquas-tu en montrant le sofa et t'asseyant. Milord, vous m'inquiétez, vous allez bien ? questionnas-tu quand il fut assis à côté de toi.
- Ce que j'ai à vous dire n'est pas facile, Lady Y/L/N*. Je... Je souhaite rompre nos fiançailles.
Suite à son annonce, tu restas silencieuse pendant une seconde, voulant t'assurer d'avoir bien compris. Quand tu réalisas que tu ne t'étais pas trompée, tu ouvris la bouche plusieurs fois, hésitante avant de réussir à articuler :
- Comment ?
- Je ne désire plus me marier. Je voudrais attendre encore quelques années. J'en suis désolé.
- Je ne comprends pas, Monsieur Bridgerton. Ai-je fait quelque chose de mal ? Si c'est le cas, je m'en excuse.
- Vous n'avez rien fait, t'assura Anthony rapidement, te faisant froncer les sourcils.
- Alors pourquoi avez-vous changé d'avis ? Je suis sûre que nous pouvons trouver une solution. Lord Bridgerton, je tiens à vous, je peux très bien attendre quelques années, si c'est vraiment ce que vous souhaitez.
- Je ne peux pas vous demander ceci. Je ne changerai pas d'avis, affirma-t-il en évitant ton regard.
- Pouvez-vous au moins me donner une explication ? imploras-tu les larmes aux yeux.
- Je me suis fait une promesse et si je vous épouse, je sais que je vais la trahir.
- Quelle promesse ?
- De ne pas faire un mariage d'amour, déclara Anthony, te perdant un peu plus.
- Je ne vous comprends pas.
- Je suis le Vicomte Bridgerton donc je dois trouver une femme pouvant faire une parfaite Vicomtesse, comme vous, mais je ne veux pas qu'il y ait de sentiments. Mais, ces dernières semaines… j'ai réalisé que je vous aimais. Je suis navré de vous blesser ainsi.
Il te fallut une seconde avant d'assimiler ses mots. En comprenant ce qu'il disait, tu te levas du sofa, abasourdie. Tu te plaças devant lui, ton trouble visible sur ton visage.
- Êtes-vous réellement en train de me dire que vous m'aimez tellement que vous ne voulez pas vous marier avec moi ? Qu'avez-vous contre les mariages d'amour ? Ne trouvez-vous pas préférable de partager votre vie avec quelqu'un que vous aimez ?
- Je ne souhaite pas cela.
Tu arrêtas de parler, réfléchissant à ce que cette nouvelle information signifierait pour toi. Quand ça te frappa enfin, tu te levas, ta respiration s’accélérant. 
- Avez-vous la moindre idée à quel point c'est humiliant ? questionnas-tu, rhétoriquement, une larme coulant sur ta joue. Tout le monde s'attend à notre mariage et personne ne va comprendre, car je ne comprends pas moi-même.
- Je m'occuperai des rumeurs, si c'est votre peur.
- Peu importe ce que vous direz, les personnes penseront toujours que quelque chose ne va pas avec moi, car vous avez décidé de rompre notre engagement, t'exclamas-tu en insistant sur le pronom "vous".
- Je suis terriblement désolé, Lady Y/L/N*.
- Je ne veux pas de vos excuses. Je veux une explication claire, Lord Bridgerton, rétorquas-tu, la frustration de plus en plus forte. Je n'aurais jamais pensé que nos sentiments seraient une raison valide pour arrêter notre relation. Enfin, nos sentiments, je devrais dire mes sentiments. Si vous m’aimiez réellement, vous ne feriez pas cela. 
- Je vous assure que je tiens réellement à vous.
- Comment voulez-vous que je vous croie ? Vous vous êtes seulement intéressé à moi, car vous aviez vu en moi cette jeune femme de bonne famille, correspondant à tous ces critères qu'on attend de moi, en tant qu'épouse. On m'a toujours dit que si j'étais polie, attentionnée et à l'écoute, je n'aurais pas de problèmes à trouver un mari et même quand je corresponds à cette norme vide de sens, je ne suis pas assez bien. Qu'ai-je fait pour mériter cela ? pleuras-tu en regardant en l’air.
- Même si vous ne le voulez pas, croyez-moi quand je vous dis que ce n'est pas votre faute. Vous êtes assez bien. Plus que bien, même. La vraie raison pour laquelle je refuse un mariage d'amour, c'est parce que je ne veux pas être la cause de souffrance, précisa-t-il.
- Plus vous vous expliquez, plus je suis perdue.
- A la mort de mon père, ma mère était dévastée, commença-t-il à expliquant en se levant face à toi. Elle était à peine présente pour moi, mes frères et mes sœurs. J'ai dû m'occuper de tout à sa place. Je ne veux pas que la femme que j'épouse vive une situation similaire. Je ne veux pas être la raison d'un futur chagrin.
- Vous ne pouvez pas laisser la mort de votre père vous empêcher d'aimer, dis-tu, perdant un peu plus l'espoir. Même si je ne pourrais jamais le comprendre, je sais que son décès vous a affecté, mais vous ne pouvez pas fermer votre cœur. Anthony Bridgerton, je vous conjure de repenser à votre promesse.
- Je ne le ferai pas, répéta-t-il, sûr de lui.
- Très bien, explosas-tu en lui redonnant sa bague.
- Je suis sincèrement désolé.
- C'en est assez, l'interrompis-tu, en colère. Je ne veux plus rien entendre. Veuillez partir, Lord Bridgerton. S'il vous plaît, raccompagnez-le à la porte, ordonnas-tu au serviteur proche de l'entrée du salon.
      Tu ne t'assuras pas qu'il ait entendu ton ordre, trop bouleversée par l'échange. Tu quittas la pièce, te retenant de pleurer encore plus. Tu montas les marches, voulant t'enfermer dans ta chambre. Quand tu arrivas à l'étage, tu entendis Anthony passer le pas de la porte. Quand tu passas celle de ta chambre, tu t'effondras au sol, le cœur brisé. Tu n'arrivais pas à croire que c'était réel. Tu ne t'étais pas préparée à cette discussion en le voyant arriver. Tu repensas à tes mots et à ce que tu aurais pu dire pour le faire changer d'avis. Peut-être que tu aurais pu éviter cette situation si tu avais trouvé les mots justes.
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      Voulant te reposer de ta danse, tu bois une coupe de champagne en discutant avec ton fiancé. Tu avais rencontré Henry Egerton l'année suivant ta rupture avec Anthony. Vous aviez dansé quelques fois et échangé quelques discussions, mais tu ne sentais pas encore prête à passer à autre chose. Tu étais encore trop occupée à analyser ta relation avec Anthony, cherchant une faille pour le ramener vers toi, mais c'était peine perdue. En comprenant ceci, tu avais accepté de faire ton deuil du futur que tu n'aurais jamais avant de te rapprocher de Lord Egerton à la saison sociale de cette année.
      En parlant avec ton fiancé, tu te dis que tu as de la chance de l'avoir trouvé. Ce n'est pas et ne sera jamais Anthony, mais tu sais que tu pourras être heureuse avec lui. Il a réussi à te prouver que tu mérites d'être aimée et tu lui en es éternellement reconnaissant. Rigolant à une de ses blagues dont lui seul a le secret, tu tournes le regard sur ta gauche, sentant quelqu'un se rapprocher. Anthony est devant toi, un visage neutre.
- Lady Y/L/N*, puis-je avoir cette danse, s'il vous plaît ? demande-t-il.
- Je m'excuse, Milord, mais je suis en pleine conversation avec...
- Il n'y a pas de souci, te coupe Henry, avec un sourire, je dois parler avec Lord Featherington, de toute façon. Allez danser, très chère, affirme-t-il en s'éloignant.
- Très bien, je ne vois pas d'autres raisons de refuser votre invitation, Lord Bridgerton, déclares-tu en posant ton verre sur la table derrière toi.
      Anthony te présente son bras et tu y places ta main, comme autrefois. Le contact familier te ramène presque deux ans en arrière, mais tu essayes de garder ta concentration. Vous faites la révérence avant de prendre vos places, attendant le son des violons et du piano. Quand le Piano Concerto No.20, K466 commence, tu maudis intérieurement tous les musiciens. Ils ne pouvaient vraiment pas choisir une autre musique ? Mais pour Anthony, cette chanson sonne comme un signe. Même si elle rappelle un moment où vous étiez heureux et ensemble, elle vous appartient encore, malgré la distance.
     Anthony et toi commencez à danser, d'abord en silence. Tu oses à peine le regarder, cherchant ton fiancé du regard. Tu le vois parler au patriarche des Featherington, comme il l'avait indiqué. En tournant, tu cherches une autre distraction, alors qu'Anthony garde ses yeux sur toi, appréciant la proximité de ton corps contre le sien. Sûrement la dernière fois avant que tu sois officiellement mariée. Cependant, Anthony ne veut pas que ce dernier échange soit silencieux.
- C'est la chanson sur laquelle nous avions dansé quand je vous ai dit que je voulais vous épouser, te rappelle Anthony.
- Que voulez-vous, Lord Bridgerton ? demandes-tu, sèchement.
- J'ai appris pour vos fiançailles. Je suis heureux pour vous, félicitations. Il a l'air d'être quelqu'un de bien, dit-il, sincère.
- Il l'est, je peux vous l'affirmer. Nous avons longuement parlé et nous sommes sûrs de vouloir les mêmes choses dans la vie.
- Je m'excuse d'avoir rompu notre engagement. Parfois, je me dis que je n'aurais pas dû le faire.
- Arrêtez, s'il vous plaît, le supplies-tu, ne voulant pas en entendre plus. Vous ne pouvez pas me dire ceci, surtout pas maintenant. J'ai passé les deux dernières années de ma vie à chercher une solution pour arranger notre relation. J'ai passé mes journées à l'analyser encore et encore, espérant trouver les signes qui auraient pu me prévenir que vous n’aviez jamais voulu un mariage d’amour, j’ai également cherché par tous les moyens une solution pour vous faire changer d'avis. J'ai passé mes nuits éveillée à essayer de comprendre votre changement de comportement soudain. Maintenant je me demande pourquoi j'ai laissé votre confusion me troubler autant. J'en suis fatiguée, Lord Bridgerton. Tout est fait, il n'y a plus rien à déchiffrer. Il n'y a rien à changer. Il n'y a rien qui aurait pu changer ce qui s'est passé. J'ai réussi à l'accepter et à abandonner, chose que j'ai appris de vous. Au moins, notre relation n’a pas été totalement vaine. Alors, s'il vous plaît, ne me dites pas que vous regrettez votre choix. C'est trop tard, affirmes-tu, le regardant dans les yeux.
- Vous avez raison. C'était inapproprié de ma part. Je suis désolé, déclare-t-il et tu pousses un soupir de soulagement. Cependant, laissez-moi dire que je n'aurais pas dû agir de cette façon. Ce n'était pas honnête de ma part. Je n'aurais pas dû vous laisser espérer. Même si, je l'avoue, je me suis d'abord intéressé à vous, car je savais que vous seriez être une parfaite Vicomtesse, mes sentiments pour vous étaient honnêtes. Je ne l'ai pas montré comme il faut pendant notre relation, mais je tenais vraiment à vous. J'aurais été chanceux de vous avoir à mes côtés. Et je sais que Lord Egerton le sera. Mais, j'espère surtout qu'il saura, lui, reconnaître sa chance. J'espère qu'il saura mieux vous traiter que moi. J'espère qu'il sera toujours proche de vous, qu'il dansera toujours avec vous, j'espère qu'il saura vous donner tout son temps. Tout ce que je n'ai pas pu faire, mais que j'aurais dû. Je vous souhaite le bonheur, Y/N, dit-il, un léger sourire sur le visage.
Tu continues à le regarder, assimilant ses mots. Il te faut quelques secondes avant de pouvoir prendre la parole avec un regard tendre :
- Malgré tout ce qu'on a vécu, sachez que je vous souhaite la même chose. Mais, j'espère surtout que vous saurez trouver la femme qui vous fera vous remettre en question. Celle qui vous fera réaliser que vous méritez une vie d'amour, peu importe votre peur de souffrir. Je n'ai, malheureusement, pas pu être cette femme, mais je sais qu'elle existe. J'espère juste que vous la trouverez avant qu'il ne soit trop tard.
Les musiciens faisant résonner la dernière note, vous arrêtez vos mouvements. Vous continuez à vous regarder, vos regrets et vos remords visibles dans vos yeux. Vous vous saluez, ne brisant pas le contact visuel, enregistrant ce dernier moment dans votre esprit.
- Au revoir, Anthony, murmures-tu avant de t'éloigner totalement de sa vie. 
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{Ceci est mon blog secondaire donc je répondrai aux commentaires sous le pseudo @marie-sworld}
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sanstatouage · 10 months
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X
Jeux Érotiques
Le jeu avait simplement commencé par quelques regards, négligemment échangés lors des cours magistraux. Au début, Lila avait cru à un hasard, elle fixait naturellement les professeurs et les professeurs, eux, promenaient leurs yeux dans toute la salle, lorsqu'ils parlaient. Ces échanges subtiles se faisant de plus en plus nombreux, la jeune femme fini par croire à un intérêt purement professionnel de la part de sa professeure. Elle excellait en lettres modernes et avait déjà été de nombreuses fois félicitée, grâce à ça. Les yeux noirs de Madame Francés n'étaient donc qu'un encouragement à l'écouter un peu plus, ou encore un compliment pour son assiduité ? Naïve et encore jeune, Lila y croyait. Jusqu'à ce soir-là.
Comme beaucoup de jeunes adultes, Lila aime sortir, danser, boire. Le tout jusqu'à en oublier la vie, jusqu'à en perdre le souffle, jusqu'à en perdre la tête. Chaque vendredi soir, elle sort avec ses amis, chaque samedi matin elle dit « plus jamais ça » et chaque samedi soir, elle recommence. Ce samedi-là ne fait pas exception. La jeune femme fait face une dernière fois au miroir, le minois ravi. Il fait chaud, déjà, alors elle porte un short ridiculement court, un petit crop-top au crochet blanc. Ses longs cheveux sont lâchés dans son dos, de longues boucles rousses roulant contre ses reins. Un petit perfecto en simili-cuir, quelques bijoux et elle prend sa voiture, récupère quelques uns de ses amis.
C'est une petite troupe déjà bien échauffée qui arrive dans un des bars les plus branchés de la ville, situé sur un bateau et flottant dans l'immense cours d'eau qui traverse la ville. Sur le pont, des tables et des serveurs et serveuses qui voguent entre elles, des cocktails très colorés sur leurs plateaux. Dans la cale est aménagée une pièce immense où viennent danser les gens fatigués de boire. Un endroit dépaysant, où Lila vient s'évader tous les week-end... sans se douter que ce voyage-là sera sans doute d'autant plus exotique.
Sur place, ils retrouvent encore quelques potes de fac, un petit groupe déjà attablé autour d'une bonne bière fraîche ou d'un mojito alléchant. Lila s'assied parmi eux, commande à son tour un Blue Lagoon. Les conversations débutent, les esprits s'échauffent... Lila, elle, reste pleinement maîtresse d'elle-même. Force est de constater que ses petites soirées lui ont donné une certaine résistance et heureusement. A une table non loin, viennent de s'installer deux femmes. Et la présence de l'une d'elle... vient de déposer un sacré poids dans l'estomac de Lila. Madame Francés, Celene de son prénom, est installée juste à côté de la fenêtre, les coudes posés sur la table. C'est la première fois que Lila la voit... hors de la fac. La professeure a laissé tomber son chignon pour rassembler son incroyable chevelure noire sur l'une de ses épaules. Oubliée la sage tenue chemisier-jupe fourreau-chaussures à petits talons, la belle et tranquille femme est désormais vêtue d'une robe d'un rouge provoquant, moulante, fendue sur sa cuisse. Sa poitrine généreuse est pleinement offerte au regard, un collier doré roulant sur le moelleux de la chair bronzée. Machinalement, elle repousse une mèche de cheveux ébène, échange quelques paroles avec son amie, rit... Lila déglutit. Madame Francés est belle, libérée des carcans scolaires, femme parmi les femmes... Une nouvelle gorgée de son cocktail et elle tente d'en revenir à la conversation, s'empêchant de regarder à nouveau sa professeure. Perdue, elle ne remarque pas que c'est à son tour d'être regardée... désirée.
« Et voilà pour vous un autre Blue Lagoon, de la part de la dame en rouge, près de la fenêtre. » Lila fixe un instant le serveur, stupéfaite. Il a posé le verre devant elle, chuchotant quelques mots juste à côté d'elle pour qu'elle soit seule à les entendre. La dame en rouge... Lila relève la tête. Madame Francès est là, le menton appuyé sur son poing, observant son élève avec un sourire doux aux lèvres. Son amie parle au téléphone, lancée dans une discussion visiblement passionnante, laissant la liberté à la belle espagnole de séduire qui elle veut. Elle semble si assurée, c'en est presque provoquant. Lila l'observe un instant sans sourire, histoire de bien lui faire comprendre qu'elle n'est pas amusée par la situation... Quand la professeure se lève, lui jette un dernier regard en coin, une invitation on ne peut plus clair. Lila repousse le verre, sourcil froncé. Alors c'est comme ça ? Elle s'imagine gagner avec cette technique si simple ? La jeune femme se lève aussitôt, traversant la foule pour pousser la porte précédemment traversée par sa professeure. Elle mène à des escaliers qui descendent dans la cale, direction... les toilettes. Tellement, tellement prévisible...
Lila les descend rapidement, le battement de la musique la faisant vibrer, son pas rendu plus léger par l'alcool. A peine assez, elle a encore toute sa tête, et toute sa volonté. Ce n'est que pour faire payer à cette femme qui ose tout qu'elle est venue et elle le sait. La porte s'ouvre à la volée, Madame Francés est appuyée sur le lavabo, visiblement amusée.
« Je peux savoir ce que vous me voulez ?! »
Le ton de Lila est sec, son visage sérieux. On dirait une fillette qui joue mal la comédie. Celene s'approche, riant discrètement.
« Ces vêtements te mettent en valeur, Lila. »
Lila fait la moue.
« Vous pouvez parler, vous avez vu votre robe ? »
Un pas et Celene brise la distance entre elles. Lila regarde en haut, à droite, à gauche... tout, pour ne pas voir l'arrogante poitrine de sa professeure.
« J'en déduis qu'elle te plaît ? Regarde moi, Lila... c'est pour toi que je l'ai mise. »
La professeure prend doucement la main de son élève et la pose sur ses propres hanches, où l'on sent le tissu délicat de son vêtement et... rien d'autre. Ici, on aurait dû sentir la couture de son string, de sa culotte... peu importe, mais on aurait dû sentir quelque chose.
« Et ça aussi, c'est pour toi. »
Lila a les joues rouges et le cœur battant la chamade. Sa professeure... l'invite explicitement à partager un moment, là tout de suite. Un moment intime. Ses doigts se referment sur le tissu, elle sent la peau chaude au travers. Elle pourrait l'enlever, la repousser, foutre le camp de ces toilettes où elles sont seules, loin de la réalité. Elle pourrait... elle pourrait. Celene noue ses bras autour de sa taille, se rapproche, petit à petit. Ne se voyant pas repoussée, la professeure se fait de plus en plus téméraire. Une seconde et elle est blottie contre elle. Une seconde de plus et elle embrasse son cou, y laissant de petites traces rouges, sensuelles. Encore une seconde et leurs respirations s'accélèrent, leurs mains hâtives cherchent les limites de leurs vêtements. Le petit top en crochet est repoussé pour laisser les seins de Lila nus. La robe rouge si provocante est remontée sur les fesses de Celene, désormais offertes aux caresses, aux griffures... et même à une petite fessée qui fait couiner de surprise la femme. C'est à deux mains que Lila prend son fessier superbe, l'agrippant fermement. Leurs lèvres se joignent dans un baiser furieux, la jeune étudiante repousse sa professeure contre les lavabos. Ses doigts se baladent, s'enfoncent dans la chair souple, s'en vont même jusqu'à caresser ses cuisses, puis entre elles, là où poussent quelques petits poils aussi noirs que ses cheveux.
« Depuis combien de temps... ? »
Celene ricane, saisit une poignée de cheveux roux vifs.
« Depuis la première fois où mes yeux ont croisé les tiens. »
Alors c'est ça... ? Ça a toujours été plus que ça, plus qu'un regard venu d'une professeure fière d'une de ses élèves ?! Presque trahie, Lila la repousse encore, la soulève brutalement pour l'asseoir sur le dessus du lavabo, les fesses nues sur le marbre glacial. Madame Francés la voulait depuis le début, n'attendant visiblement que la bonne occasion pour lui faire part de son attirance. Le moment est là, enfin, intense et brutal... enivrant. La colère ne s'attarde pas, chassée par l'envie charnelle, si difficile à contrôler, à repousser. Les yeux dans les yeux, les deux femmes mènent une danse rythmée par la musique, pourtant si lointaine. Lila met un genou à terre, puis l'autre. L'une des mains de Celene se perd dans ses boucles, l'autre tient le tissu de sa robe relevé, s'offrant au regard de sa jeune élève. Lila n'a jamais embrassé entre les cuisses d'une femme et ses amants étaient toujours médiocres dans ce même acte. Mais entre femmes... elle ressent instinctivement là où embrasser, là où mordre... ses paupières se ferment, elle inspire profondément son parfum, ses lèvres courant sur la peau douce de ses cuisses. La poigne de la professeure se referme sur ses cheveux, l'incitant à venir un peu plus près, un peu plus intimement. Pour la forme, Lila y résiste, faisant soupirer Celene de dépit.
« Viens, s'il te plaît... Lila... »
Jugeant le ton assez suppliant, la jeune femme lui accorde un baiser sur le pubis, puis un autre, encore un, sa bouche caressant les petits poils drus, puis son clitoris, ses lèvres gonflées par l'excitation. Un soupir plus fort au-dessus d'elle et elle s'autorise à glisser sa langue le long de la fente trempée, les plaisirs féminins gouttant sur le marbre du lavabo. La belle robe rouge risque d'être souillée... Ses doigts qui crissent contre le vêtement, qui le repoussent, qui découvrent le ventre de Madame Francès... Et la femme qui gémit, les cuisses grandes ouvertes, la tête renversée en arrière, une cascade de cheveux noirs lui tombant contre les reins. Lila entend son prénom une fois, deux fois, cinq fois... puis cesse de compter alors qu'elle l'embrasse à pleine bouche, qu'elle dévore son intimité, qu'elle boit ses sucs à même la source. C'est délicieux, un nectar bien plus sucré, bien plus doux que la semence masculine, que Lila a toujours si peu aimé. Encouragée par les mouvements de sa désormais amante, elle la déguste jusqu'à la conduire royalement sur le chemin d'un orgasme bruyant, violent. Lila relève la tête, les yeux luisants, le menton trempé. C'était pour elle... c'était par elle.
Madame Francès remet pied à terre, tremblante sur ses talons hauts. Elle attire sa jeune élève dans une étreinte, échange avec elle un baiser encore mouillé de ses plaisirs. Lila l'enlace, presse ses fesses, la dévore de baisers... elle aussi en veut, sa culotte lui colle à la peau, son ventre la brûle terriblement.
« A toi, ma Lil... »
Des bruits de pas dans le couloir et la jeune femme cache sa poitrine découverte, sa professeure redescend tant bien que mal sa robe avant de l'attirer dans l'une des cabines. Les deux amantes se cachent en riant, comme deux adolescentes découvrant les plaisirs de la chair, ainsi que tous ses secrets. L'une intime à l'autre le silence, alors que la cabine d'à côté se fait occuper. Les jeux reprendront quand elles seront à nouveau seules... et en attendant, pourquoi ne pas se couvrir de baisers ?
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claudehenrion · 1 month
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Quand avons-nous perdu les pédales ? ( I ) : l'égalitarisme.
En plus de onze ans d'existence de ce ''Blog'', je crois n'avoir jamais reçu autant de mails sur un sujet d'actualité. On sent une inquiétude qui, sourde et cachée jusque là, aurait soudain besoin de s'exprimer. Avec la généralisation des coups de couteaux (qui est la conclusion prévisible de leur terrifiant et irresponsable '' vivre ensemble''), un cap semble avoir été franchi dans l'horreur, révélant l'impossibilité grandissante d'être, simplement, ''heureux, chez soi, normalement'', en France.
Le ''système'' a aussitôt étouffé ce qu'il s'entête à désigner, contre toute intelligence, par ''des impressions de...''. Nos nuls-au-pouvoir se répandent en mots creux : ''intolérable, inadmissible, inacceptable'', et puis... ils tolèrent, ils admettent et ils acceptent. Ils prennent un air viril (?) pour lâcher des : ''c'est inqualifiable'', à propos d'événements qui, pourtant, sont faciles à qualifier : il suffirait d'oser enfin appeler ''chat'', un chat... Mais eux n'iront pas plus loin que d'annoncer un ''Grenelle'' de plus, évidemment aussi inutile que tous les autres.
Car la vérité est ailleurs, et je suis si révolté devant la nullité et la trouille permanente de notre personnel politique, que, pour une fois, je vais ''me lâcher'', en espérant ne pas trop choquer de lecteurs. Si certains détestent mes analyses sur ce sujet grave, je leur demande pardon et je les supplie de me garder leur amitié : la Vérité plaît rarement ! Simplement, pour ne pas rendre la lecture de cet éditorial trop indigeste, nous étalerons sur trois ou quatre jours la description des tares responsables de tout ce qui va si mal autour de nous : (1)- Tous nos concepts égalitaristes, qui ont déjà commencé à détruire notre civilisation... (2)- Leurs conséquences les plus aveuglantes... (3)- Le refus persistant de voir que se profile l'effroyable ''Umm el-Herb'', cette Mère des batailles qui doit (?) opposer l'islam –ou plutôt : ce qu'il devient-- d'un côté, et... tout le reste de l'humanité, de l'autre. Et (4)- une des coupables de tout ce qui précède... et qui hélas n'a pas fini de nous assassiner : l'Europe, telle que réinventée par les progressistes..
(1)- Nos folies conceptuelles. Fils indignes des soi-disant Lumières, nos lumignons progressistes de Gauche ont tenu à garder le ''software'' des années 1750... dans un monde où règnent l'ordinateur, les réseaux, et l'intelligence artificielle ! Dans tout l'outillage créé par les Encyclopédistes, ils ont tenu à conserver le concept-fou d'égalité. Pour ces dystopistes, tout doit être ''égaux ensemble'' (sic !) à tout le reste, contre toute évidence. La seule finalité de leur nouveau monde redéfini par l'absurde consisterait à mettre le signe ''égal'' ( = ) entre tout et n'importe quoi, surtout s'il est évident qu'une telle égalité ne ressemble à rien de sensé ! Par exemple : en quoi et sur quels critères un Homme et une Femme sont-ils ''égaux'' ? le poids ? la biologie ? la taille ? les performances ? la volonté ? la résistance ? la force morale ? la configuration interne ? les modes de pensée ? Or tout notre édifice actuel repose sur cette énorme erreur d'analyse !
Première conséquence de cette horrible amputation de la Femme : elle l'a privée de la richesse de sa palette –tellement plus variée, en fait, que celle de l'Homme-- en la ratatinant à la quête d'une égalité financière et hiérarchique qui, si elle est possible, bien sûr, ne peut avoir que des conséquences dramatiques : il a fallu la remplacer, dans un des rôles où elle est totalement irremplaçable, par des cohortes de gentilles ''cap-verdiennes'' ou autres, bien braves et qui donnent ce qu'elles peuvent donner –c'est-à-dire, en gros, rien : elles n'avaient (et n'ont) rien à dire, rien à transmettre, rien à dispenser, rien à enseigner, et pas la moindre ''valeur ajoutée'' à offrir... Deux ou trois générations plus tard, allez vous étonner que ''nos enfants'' –comme dit Macron-- soient, comme lui, glacés, désinhibés, sans ''sur-moi'', comme ''étrangers''-- et n'affichent plus ces vertus que leurs Mamans avaient transmis pendant des siècles, dans toutes les classes sociales, ''socle'' sur lequel avait pu se développer, vivre et palpiter notre formidable civilisation !
Et la seconde : si ''la Femme est et n'est plus que l'égale salariale des hommes'', les-dits hommes en perdent leur courtoisie, leur ''bonne éducation''... et leur virilité, ce qui veut dire, un peu plus tard : plus de bébés !). A force de faire joujou avec des trucs qui nous dépassent et nous échappent en totalité, on abandonne à leur naturel –qui est bien loin des ''bisounours'' rousseauistes-- tous les ''nos enfants'' dont se gargarise Macron... Mais ceci est une autre histoire, celle d'une, puis deux générations de parents en tout ou partie démissionnaires : que pouvaient-ils espérer d'autre... qu'un fort pourcentage de petits cons mal élevés et hermétiques à ''l'autre''... et, hélas, quelques iso-monstres ? (Je réitère mes excuses à ceux qui voient les choses autrement).
N'étant qu'un petit ''blogueur'' de quartier et pas un sociologue, je m'interdis tout jugement sur le bien-fondé de cette compétition sur l'égalité salariale : sur un sujet aussi grave, chacun doit juger suivant ses ''croyances'' philosophiques ou religieuses et son expérience. En revanche, je répéterai toujours qu'il faut avoir conscience des conséquences de chacune de nos décisions importantes. Or, sur ce sujet, la conséquence (prévisible et inévitable) était simple : en une ou deux générations, ce choix, voulu, d'une suppression de toute ''transmission'' a détruit des siècles de processus de civilisation.
Toutes les bases d'une ''société'' digne de ce nom ont été négligées puis oubliées, à commencer par toutes les pratiques inspirées par la Révélation christique : des règles morales jusqu'à la manière de se tenir à table, des anciennes aménités quotidiennes jusqu'à ''la bonne éducation'', la politesse, la galanterie ou le respect pour ''l'autre''... tout a été englouti dans le tsunami de la non-transmission. Et avec elle, notre école, notre sécurité, le retour de la violence, la peur de l'autre, devenue ''normale'',sans oublier les couteaux... Bref, ce que nous constatons tous les jours... Et le bonheur de l'enfance, en prime.
Après deux générations de démission, non seulement il ne reste rien ou très peu de l'ancien édifice protecteur de la société, et ''nos enfants'' sont en passe de devenir ces ''sauvageons'' que croyait voir Chevènement. Pensons à ce qu'ils pourraient-être à la troisième génération, au train où vont les choses... On a le droit de ''flipper''! Mais la nature ayant horreur du vide et les Hommes ne pouvant exister sans invoquer ''des choses qui les dépassent'', des progressistes (NDLR : donc : des dangers publics) ont remplacé toutes les anciennes vertus chrétiennes devenues folles (le mot est de Chesterton) par des folies bien plus mortifères, que nous considérons ''normales'', parfois..
Bien entendu, ici comme en toute chose, d'autres facteurs sont à prendre en considération : il est évident que ce seul crime contre la pensée, le bon sens et la raison n'a pas engendré tout seul les horreurs qui nous ont conduit dans l'actuelle impasse --d'où nous ne sortirons pas en fermant les yeux sur nos propres erreurs. Mais qu'il se soit pas seul en cause et seul responsable n'est tout de même pas une raison suffisante pour refuser d'en voir les conséquences dramatiques... (à suivre).
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lilias42 · 2 months
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Deux petits textes : Jihane et Khalid + un vieux truc retrouvé mais qui va bien avec le précédent billet
Bon, ça fait un moment que je disais que j'allais le sortir celui-là mais, le voilà "enfin" on va dire : un petit OS où on voie l'enfance de Claude (alors Khalid) à Almyra ainsi que sa soeur ainée - et première héritière du trône de shah - Jihane (ainsi qu'un autre personnage qui s'est rajouté à la dernière minute). Dans mon fanon, c'est la seule ou une des seules personnes de sa famille en-dehors d'Oswald avec qui Claude a une bonne relation, la décrivant souvent comme "la seule personne saine d'esprit dans une maison de fous" quand il sera adulte alors, j'avais envie de vous la présenter un peu.
Par contre, fans de Tiana qui la voie comme une girlboss badass et une bonne mère pour Claude, je vous conseille de passer votre chemin. Je ne la considère pas très bien (tout comme son cher et tendre qui ne s'appelle pas Sélim [comme Sélim II le Blond ou l'Ivrogne] et qui n'a pas accédé au trône comme l'empereur romain Claude pour rien) alors, cette version du personnage sera conforme à ces descriptions dans les supports de Claude : une femme qui rit en voyant son fils être attaché à la selle de son père, et qui doit courir derrière un cheval quand il est puni (petit rappel, un cheval au trot, c'est 14 km/h en moyenne, au galop, c'est 21 km/h en moyenne, jusqu'à plus de 60km/h pour les plus rapides et Alexandre le Grand a tué Bétis, chef de la ville de Gaza, en accrochant une corde à ses talons et en le faisant trainer derrière un char jusqu'à mort s'en suive).
De plus, il y a également de la maltraitance d'enfant et une situation où Claude a l'impression d'être mis à nu devant tout le monde car, Tiana a arraché son turban, les cheveux étant associé à une certaine pudeur qu'il faut couvrir quand on sort de la petite enfance dans cette partie d'Almyra.
Et pour le deuxième texte, je l'ai retrouvé parmi d'autres petits écrits de mes brouillons, "vraiment petits trucs écrits comme ça", qui sont des textes courts et que je ne finis pratiquement jamais. Etant donné que cela collait avec mes derniers billets, c'était l'occasion de le sortir de son trou sans en faire un billet entier vu qu'il est assez vieux. Ce texte était pratiquement fini (il manquait littéralement les 4 dernières phrases et la relecture) et il doit avoir un an, un an et demi alors, il ne doit pas être très à jour avec mon lore actuel alors, ne vous étonnez pas si des choses ne colle plus.
Il s'agit d'une histoire centrée sur la famille Gautier, où Miklan pense avoir réussi à se débarrasser de Sylvain. D'ailleurs, un des personnages de ce texte est Adeline, une précédente version de "maman Gautier" étant donné qu'il y a eu trois étapes avant d'arriver à Fregn. Elle est beaucoup plus semblable aux autres mères Gautier du fandom dans le sens où elle est très soumise et effacée, notamment face à Isidore, avant que son personnage n'évolue vers Fregn qui est - à mon avis - bien plus intéressant étant donné qu'elle est bien plus proactive et avec beaucoup de compétences.
Enfin bon, maintenant que tout est clair, bonne lecture et suite sous la coupe !
1 : Enfance de Claude
Khalid se glissa dans l’écurie des wyvern, attendant que le palefrenier s’en aille pour se glisser un peu plus loin. Les grandes bêtes couvertes d’écailles passèrent leur tête au-dessus de la clôture de leur stalle, regardant distraitement l’origine des petits pas les dérangeant pendant leur sieste, leurs yeux sombres le suivant dans sa course vers le fond de l’écurie.
« Bonjour Bavqar, bonjour Halqe… les salua-t-il tous à mi-voix, ne devant pas se faire remarquer, même s’il prit un peu de temps pour saluer les chefs de la horde, deux immenses wyverns brunes avec des zébrures sur les écailles, couvertes de cicatrices après avoir survécu à bien des batailles. Nader lui avait toujours dit de bien la respecter et c’était les montures de ses parents après tout. « Bonjour Nyrv, bonjour Brutal… ne dites pas à Père et à Mère que je suis venu, d’accord ? Il me gronderait… »
Les deux bêtes massives le fixèrent une seconde avant de retourner dormir, sans doute bien plus intéressante que lui.  Khalid poussa un soupir de soulagement avant de repartir en courant, ne devant pas se faire prendre. Normalement, il devrait être à l’entrainement à la lance mais, il n’aimait pas du tout cette arme alors, il avait échappé à son instructeur pour venir ici. Sa mère lui avait également interdit d’aller aux écuries, elle disait qu’il était de trop haute naissance pour mettre les pieds dans le foin et le sable. Il se ferait gronder mais, si c’était par Nader ou les autres janissaires, ça irait. Si c’était son père ou pire sa mère par contre… le jeune garçon essaya de ne pas y penser, ses pieds et ses mains s’en souvenant encore que trop bien, se concentrant plutôt sur la recherche de la stalle d’Arezu.
Après quelques minutes de recherches, il finit par la retrouver, enroulée sur elle-même tout au fond de l’écurie, toute seule dans la paille et du sable, devenant un gros pois blanc au milieu d’un océan de jaune. Défaisant sans problème le nœud sur la porte, Khalid entra, l’appelant doucement en priant Ahura Mazda pour ne pas se faire remarquer.
« Eh… ! Arezu ! Pssst ! Viens ! »
La petite bête releva la tête, avant de foncer vers lui en le reconnaissant, le poussant dans le sable alors qu’elle le couvrait de coup de langue, le faisant rire, même s’il essaya de ne pas faire trop de bruit.
« Oui, moi aussi, je suis content de te voir, sourit-il en lui faisant un câlin, sortant un gros fruit rouge de son cafetan. Je t’ai apporté des grenades, on va pouvoir les manger ensemble ! »
Arezu poussa un grognement joyeux, cassant sans problème la peau épaisse pour dévorer les grains acides à l’intérieur, tout comme Khalid avec la sienne, heureux de la partager avec son ami. La mère d’Arezu l’avait rejeté et les autres petites wyverns s’amusaient à la mordre car, elle était toute blanche avec des ailes veinées de rouge au lieu de brune comme sa mère alors, elle était toujours toute seule, comme lui à cause de sa peau plus claire et de ses yeux verts étrangers, surtout que sa mère ne l’aidait jamais, ça créait des liens…
Quand ils eurent fini de goutter, Khalid et Arezu s’amusèrent ensemble, d’abord en silence puis, plus il riait avec la petite wyvern, oubliant complètement sa prudence alors qu’il sautait partout dans la paille, n’entendant pas les pas s’approcher de plus en plus de lui, préférant s’amuser à qui tirera le plus fort sur la corde avec son ami à écailles.
« Eh ! Qu’est-ce que tu fais là gamin ?!
Khalid releva la tête d’un coup, voyant un palefrenier le foudroyer du regard depuis la porte de la stalle. Son corps bougeant tout seul, Khalid fonça sans réfléchir se cacher dans un tas de foin avec Arezu mais, c’était peine perdu, l’homme le tira bien vite de sa cachette en criant, bien malgré les morsures d’Arezu mais, c’était peine perdue, elle n’avait pas encore de dent et l’homme semblait habitué à dompter des wyverns bien plus grosse. Il hurla sur Khalid, furieux avant de réaliser.
– Qu’est-ce que tu fiches là ? Voleur hein ? T’essayais de voler une des wyverns de notre vénéré shah ?! Je vais t’apprendre sale gosse… mais attend, bien habillé comme ça… t’es pas un enfant des janissaires toi ? Mais qu’est-ce qu’un enfant du shah vient faire dans… aïe !
Profitant de son étonnement et d’une morsure plus forte que les autres d’Arezu dans sa cuisse, Khalid échappa à son étreinte et se mit à courir à toute vitesse en direction de la caserne des janissaires, évitant le plus possible de se faire attraper par qui que ce soit. Sale comme il était, on le prendrait sans doute pour un voleur alors, il fallait qu’il trouve Nader avant qu’un garde plus bas que lui ne lui mette la main dessus ! Il se ferait gronder, et Nader le punirait surement en lui rajoutant des corvées à la caserne mais, ce serait toujours moins pires que si c’était sa mère ou son père qui lui tombait dessus ! Il n’avait pas envie de courir à nouveau derrière un cheval au galop ! Il avait fini trainé dans la boue sous les rires de sa mère et de ses demi-frères et sœurs, et il avait eu de la chance de finir avec juste une épaule déboitée et une cheville foulée ! Non ! Il ne voulait pas que ça recommence !
Paniquant en entendant la voix de sa mère au loin, Khalid se retourna une seconde pour voir si le palefrenier le poursuivait toujours et où elle était, quand il rentra dans quelqu’un, la violence du choc le faisant tomber par terre.
« Aïe ! D… Désolé, j’ai pas fait exprès !
Il releva le nez et vit une très belle femme qu’il reconnut comme sa demi-sœur Jihane, constatant les dégâts sur son « sari », la robe traditionnelle du pays de sa mère, recouvert du sable et de la boue de l’écurie d’Arezu là où Khalid était rentré, tachant le jaune éclatant tranchant avec sa peau brune très sombre et les quelques cheveux noirs dépassant de son voile avec du brun sale. Bon, au moins, c’était la meilleure personne sur qui tomber avec Nader mais, il devait quand même dégager en vitesse avant que sa mère n’arrive ! Il entendait sa voix s’approcher de plus en plus !
– Khalid… commença Jihane, posant ses yeux noirs comme la nuit sur lui. Mais qu’est-ce… qu’est-ce qui t’es arrivé ? Pourquoi tu…
– Je… je suis désolé… mais s’il te plait, je dois vraiment filé avant que…
– Khalid !
Le jeune garçon paniqua encore plus en entendant la voix furieuse de sa mère l’appeler, tentant de s’enfuir mais, il fut bloqué par le garde de sa grande sœur, l’empêchant de partir alors que Tiana arrivait, folle de rage. Avant que Jihane n’ait pu dire quoi que ce soit, elle lui attrapera le poignet, le serrant à l’en broyer, le tirant sur ses jambes alors qu’elle lui hurlait dessus.
– Khalid ! Qu’est-ce que tu as fait pour finir dans cet état ?! Tes vêtements sont fichus ! Tu es sale comme un paysan ! Et j’ai aussi appris que tu avais sauté ton cours de lance ! Tu es allé te rouler dans la boue à la place d’étudier ?! C’est ça Khalid ?!
– N… non… ! J’ai rien fait ! Je le jure devant Ahura Mazda ! J’ai rien fait de mal !
– Non seulement tu es sale, mais en plus, tu mens ! Devant un dieu avec ça !
Avant qu’il n’ait pu reculer pour l’éviter, Tiana le gifla, lui lacérant la joue avec ses ongles, avant de lui arracher son turban, exposant sa tête devant tout le monde. Non ! Il ne voulait pas qu’on voie ses cheveux ! Il ne voulait pas être tête nue devant tout le monde ! Mais il n’eut pas le temps de penser à sa honte d’être vu ainsi en public, que sa mère lui attrapait son oreille pour la tirer, lui hurlant encore plus dessus, furieuse.
– Tout ton habit est ruiné ! Un habit presque neuf ! Et tu sautes les entrainements et tu me mens avec ça ! Tu te rends compte de ce que tu fais ? Tu te rends compte de ce que tu fais ?! N’ose même pas croire que ton père ne va pas être au courant !
– Aïe ! ça fait mal ! S’il vous plait mère ! Lâchez-moi ! J’ai pas fait exprès ! Je… je voulais juste jouer avec Arezu ! Finit-il par avouer en espérant que ça ferait arrêter sa mère.
Khalid sut qu’il avait commis une énorme erreur en la voyant se figer, avant d’exploser encore plus fort, ses yeux semblant sortir de ses orbites, rouge de colère.
– Tu es allé jouer avec les wyverns ?! Je t’avais interdit de t’en approcher ! Je vais t’apprendre à te rouler dans la crasse comme… !
– Tiana, arrêtez immédiatement. Lâchez Khalid. Je vais le corriger moi-même.
Jihane s’était mise entre eux, passant son bras entre Khalid et sa mère. Tiana se figea, perçant sa belle-fille du regard alors qu’elle lui ordonnait.
– Ne t’en mêle pas Jihane. Tu n’as pas à me faire la leçon sur la manière d’éduquer mon fils ou à me donner d’ordre.
– Ce n’est pas mon intention. Simplement, c’est moi qui aie été lésée. C’est mon sari qui a été sali, il est donc normal que je m’occupe de corriger celui qui m’a fait du tort. De plus, vous n’avez pas à l’exposer tête nue en place publique. C’est indécent et choquant pour toutes les personnes dans ce jardin.
– Tu es choqué par une tête nue ? Ne te fiche pas de moi ! Ce n’est que des cheveux ! Et tu n’as pas à me donner des ordres ! Je suis ta belle-mère !
– Je sais que c’est surement difficile pour une étrangère telle que vous de comprendre mais, il est regrettable qu’après douze ans à vivre dans notre pays, vous ne compreniez toujours pas nos codes. Vous êtes dans la même situation que ma propre mère, vous auriez dû également vous adapter et comprendre que nous avons une notion de la décence différente de celle de votre pays d’origine. De plus, même si vous êtes un autre bijou pendu au cou de mon père, notre vénéré shah, comme toutes ses autres concubines, je reste la fille ainée du shah Sélim le deuxième et de Pari à présent Delaram, le cœur calme, sœur du raja de Pratihara Anil, héritière légitime du trône d’Almyra, » Jihane releva la tête, toisant Tiana de haut, nullement impressionnée par elle. « En cette qualité, je vous ordonne de lâcher votre fils pour me laisser le corriger par moi-même.
Il eut un long instant de silence entre elles, juste rompu par les halètements de douleur de Khalid, jusqu’à ce que sa mère le libère enfin de son emprise, lui laissant enfin reprendre pied alors qu’elle s’éloignait, finissant par accepter de se soumettre à Jihane. Cette dernière la jugea du regard avant de reprendre la parole, ordonnant cette fois à son petit frère.
– Khalid. Recouvre-toi et suit moi. »
Le petit garçon obéit immédiatement, enroulant aussi vite qu’il put son turban sur la tête pour se couvrir à nouveau, retrouvant sa décence avec soulagement avant de suivre sa grande sœur jusqu’à ses appartements. Jihane n’était pas très grande, ni très assidue à l’entrainement mais, elle marchait vite, à une cadence quasi militaire. Elle gardait toujours son dos très droit, lui donnant un maintien parfait. Il avait entendu une fois une autre enfant des janissaires raconter que leur sœur ainée pourrait se balader avec vase sur la tête toute la journée, qu’il ne tomberait jamais tellement elle restait droite et digne en toutes circonstances. Ça la rendait vraiment impressionnante malgré sa silhouette très fine et menue… elle était déjà si belle… leur père la désignait comme « le plus beau bijou de sa couronne » et vantait tout le temps sa beauté devant tous les ambassadeurs…
Au bout de quelques minutes, ils arrivèrent dans les appartements de l’héritière, immense par rapport à celui de Khalid qui n’avait qu’une chambre à la caserne étant donné qu’il ne vivait pas avec sa mère. Là, c’était pratiquement une maison entière dans le palais, avec une grande pièce à vivre gorgée de soleil et avec tout ce qu’il fallait. À l’odeur, le jeune garçon parierait même qu’elle avait sa propre cuisine personnelle pas loin.
Dès qu’elle fut à l’intérieur, Jihane se retourna pour la première fois vers eux, donnant ses ordres avec calme, mais aussi fermeté. Contrairement à Tiana, d’autres concubines ou leurs autres frères et sœurs, elle n’élevait jamais la voix mais, elle arrivait quand même à obtenir tout ce qu’elle voulait juste en parlant… c’était assez impressionnant à voir…
« Farnaz, allez chercher des habits propres pour Khalid, puis prévenez Nader que je m’occupe de lui. Informez-le aussi de la dernière colère de Tiana. Jabiz, apportez-moi la boite des premiers secours ainsi que de quoi se laver les mains et le visage. Assieds-toi Khalid, je vais m’occuper de toi.
– Mais je vais tâcher tes coussins… marmonna Khalid en frottant sa joue blessée, se souvenant des colères de Tiana quand il salissait quelque chose.
– Ce n’est pas grave, lui assura sa sœur. Le tissu, ça se lave. Ta plaie à la joue par contre risque de s’infecter à cause de la saleté si on ne s’en occupe pas rapidement, surtout si tu la frottes. Vous nous apporterez aussi de quoi manger Jabiz, », ajouta-t-elle alors que la servante revenait avec une grande boite assez simple, débordant de petits flacons, de pots et de bandes. « Tu as faim Khalid ? Une course pareille a dû t’ouvrir l’appétit…
Khalid lui jeta un regard méfiant, sachant que même si Jihane était de loin sa sœur la plus gentille, il fallait toujours se méfier quand on lui offrait de la nourriture… deux fils de concubines importantes étaient déjà morts après avoir accepté l’invitation d’un troisième, avant que ce dernier ne soit également retrouvé mort, chute dans les escaliers… il ne devrait même pas accepter de toucher un onguent venant de quelqu’un de sa fratrie ou d’une autre concubine…
Cependant, comme si elle lisait dans ses pensées, sa grande sœur lui assura.
– Le repas ne sera pas empoisonné, les potions aussi, ni les bandages. Je n’ai aucun intérêt à ta mort, je n’ai pas envie d’avoir le sang d’un de mes demi-frères sur les mains inutilement, et ta mort ne m’arrangerait pas non plus. Maintenant, assieds-toi, il faut qu’on regarde ta joue.
La fatigue lui faisant baisser sa garde, le jeune garçon accepta, s’installant sur le divan, observant tout autour de lui. Un autel décoré d’une statue d’un homme avec une tête d’éléphant était dans l’angle de la pièce, les bâtonnets d’encens le décorant embaumant encore la pièce de leur parfum, même si Khalid reconnaissait aussi des éléments almyrois dans sa conception. Tout dans cette pièce ressemblait à un mélange entre les deux cultures de Jihane, les murs reflétant celle de leur père, et une grande partie de la décoration celle de sa mère… mais ce qui l’intéressait le plus, c’était sa bibliothèque, recouvrant un pan entier du mur, tellement grande que Jihane devait utiliser une petite échelle pour accéder aux étagères les plus hautes, débordant de livres et de rouleaux. Il rêverait de pouvoir lire au moins une toute petite partie tout ça…
– Au nom des dieux, Tiana ne t’a vraiment pas raté…
Jihane s’assit à ses côtés, observant les griffures sur sa joue et les marques sur son poignet, laissé par les ongles de sa mère. Après avoir demandé l’autorisation d’un regard, elle lui prit doucement le visage pour le tourner, exposant sa joue blessée avant de se mettre à le débarbouiller, retirant la saleté avec un linge doux, puis elle nettoya la plaie avec un tissu imbibé de potion, le piquant un peu mais, il ne put s’empêcher de se détendre grâce à ses soins, apaisé par l’attention que lui portait Jihane, ses gestes doux… c’était rare qu’on s’occupe de lui comme ça…
– Et voilà, mieux… souffla-t-elle après avoir fini de s’occuper de ses plaies et lui avoir nettoyé son visage et ses mains. Comment va ton oreille ? Elle te fait mal ? Tiana n’y est pas allée de main morte…
– Un peu…
– Umh… on ferait mieux de vérifier si elle ne t’a pas déchiré quelque chose… enfin, même si on est de la même famille, tu préféreras sans doute que ce soit Nader qui s’en occupe, je comprendrais que tu ne veuilles pas relever ton turban devant moi… surtout après ce qui vient de se passer…
Khalid hésita un peu, n’ayant pas très envie de se montrer encore plus quasi nu à qui que ce soit. Cependant, malgré tout, il hocha la tête, imposant seulement pour condition.
– … Non… non, c’est bon, toi, tu peux… il est mal fait de toute façon… mais tu ne le relèves pas trop… vu que… tu sais…
– Je comprends, je ferais attention.
Prudemment, elle releva un peu le tissu serré, marmonnant quelque chose dans la langue de sa mère avant de prendre un nouveau tissu propre.
– Elle t’a aussi blessé là… ses ongles sont un vrai fléau… ne bouge pas.
Elle nettoya la plaie avant de la recouvrir d’un pansement, alors que Farnaz revenait avec des habits tout propres, s’inclinant devant sa maitresse alors qu’elle lui donnait.
– Cette fois, cela devrait être bon… merci Farnaz. Va te changer dans la pièce d’à côté, tu ne seras pas dérangé comme ça. Il ne devrait y avoir personne à cette heure-ci.
Khalid prit tout de suite les habits propres et alla se changer dans la chambre que lui avait indiqué Jihane. C’était étrange… la chambre ressemblait à celle d’un enfant de shah mais, il y avait plusieurs lits, séparés par des rideaux pour donner un peu d’intimité à leurs potentiels occupants… et ce n’était surement pas celle de Jihane ou de ses suivantes, étant donné qu’il y avait un foyer pour Ahura Mazda, des tapis de prières orientés vers la ville sacrée du prophète du Seigneur des Levants et des Couchants, et même un petit autel pour les adorateurs de la secte de Seiros, mais pas de statuettes des dieux de l’Est… il y avait même tout ce qu’il fallait pour vivre ensemble… ça ressemblait à la salle commune de la caserne…
Khalid enfila en vitesse son habit neuf avant de rattacher son turban, le serrant assez solidement pour que personne ne puisse l’arracher, puis retourna dans la pièce principale de la maison où se trouvait Jihane avec un nouveau sari propre, un grand plateau recouvert de collation devant elle, remerciant d’un signe de tête Jabiz et Farnaz qui se retirèrent toutes les deux. Elle se tourna ensuite vers lui, lui demandant :
« Tu te sens mieux ?
– Oui, merci Jihane… mais dit, c’est quoi cette pièce ? On ne dirait pas ta chambre, ni celles de tes domestiques… il y a l’air d’avoir beaucoup de gens qui y vivent mais, il n’y a pas d’autel comme celui avec l’homme-éléphant, alors que beaucoup de tes servantes viennent du pays de ta mère…
– En effet, ce n’est pas ma chambre ou celle de mes préposées, c’est celle des invités. Beaucoup d’enfants des janissaires, de concubines de bas rang ou d’aventure d’un soir avec une servante viennent vivre avec moi. Ils savent qu’ils ne seront pas menacés par qui que ce soit ici. Comme je te l’ai dit, je n’ai aucun intérêt à tuer mes demi-frères et sœurs, encore moins ceux d’un rang inférieur au mien ou avec des mères qui ne sont guère ambitieuses. Je leur ouvre donc ma porte et les laisse vivre ici.
– Tu fais ça comme ça ? Sans rien demander en retour ? » La questionna-t-il sans vraiment y croire. Même si Jihane était très gentille et bonne avec ses cadets, même elle ne pouvait pas être aussi généreuse… pas ici en tout cas…
« Assez peu de choses, seulement qu’en échange, ils ne tentent pas de s’en prendre à moi et d’être compréhensif si je leur demande une faveur. Il est parfois plus utile et efficace de ne rien demander en échange d’un service rendu et d’agir sans arrière-pensée immédiate. Bien traiter les autres en continue est bien plus utile sur le long terme et surtout, bien plus sain pour le corps et l’esprit, » lui expliqua-t-elle calmement, « même si c’est surement difficile à comprendre quand on a vécu toute sa vie dans le harem où tout se monnaie immédiatement et avec une mère comme la tienne qui demande toujours des comptes sur le champ. Enfin, tu comprendras surement quand tu seras plus grand et que tu auras rencontré des gens en qui tu pourras avoir une pleine confiance… enfin, je te félicite pour avoir compris tout de suite que ce n’était pas la chambre de mes servantes en te basant sur ce qui s’y trouvait, tu es très observateur… même si Ganesh, le Meilleur des Guides, n’est pas le seul dieu que le pays de ma mère adore, c’est celui que je préfère et dont je voudrais suivre l’exemple, nota-t-elle en désignant respectueusement l’autel dans le coin de la pièce.
– Ganesh ? Le dieu à tête d’éléphant ? Pourquoi c’est celui que tu préfères Jihane s’il y en a plusieurs ? Lui demanda-t-il, se demandant pourquoi ce dieu était aussi spécial pour elle.
– Ces fonctions sont multiples mais, il est avant tout le dieu de sagesse, de l’intelligence, de l’éducation, du succès et de la prudence. C’est également le protecteur de ceux qui travaillent pour approfondir leur savoir. En tant qu’héritière au trône et en tant que personne, j’espère pouvoir agir avec autant de sagesse que lui en est capable et de rester prudente vis-à-vis des personnes dépendant de moi, souffla-t-elle, le regard sérieux et solennel, avant de dire d’un ton légèrement plus léger, même si elle gardait toujours la dignité qui la caractérisait. Et aussi parce que j’aime beaucoup apprendre de nouvelles choses alors, il est le dieu qui veille sur mon apprentissage et celui de tous les écoliers et étudiants.
– Un dieu de l’intelligence… mais pourquoi il a une tête d’éléphant ? Et ta statue est cassée ? Il lui manque une défense ! Et pourquoi il est assis sur un rat sur ton autel ? Et si c’est un dieu qui n’est pas associé à la guerre, pourquoi il tient une hache, un nœud de pendu et une grosse aiguille ? Et pourquoi il tient un bol remplit ? Et c’est quoi la guirlande tout autour de son cou ? Et il a plein de fonction ! Mais s’il en a autant, ils font quoi les autres dieux ? Ils ont autant de fonction que lui ? Et…
– Du calme Khalid, une question à la fois ! Ria de bon cœur Jihane devant l’avalanche de curiosité du petit garçon. Je vais tout expliquer si tu veux. En plus, mieux vaut que tu restes ici le temps que Tiana se calme et que Nader vienne te chercher. J’ai une version des védas traduite en farsi, tu devrais pouvoir mieux suivre si je te l’explique avec… songea-t-elle en se relevant, lui tournant le dos alors qu’elle cherchait dans sa bibliothèque. Une seconde… il doit être quelque part par-là…
Khalid ne put s’empêcher de penser qu’elle n’était pas très prudente de lui tourner le dos ainsi… lui, il évitait toujours de tourner le dos à qui que ce soit à part Nader, même avec sa mère… mais cette pensée s’échappa de son esprit, éjecté par sa curiosité quand sa grande sœur tira un livre de sa bibliothèque et l’invita à côté d’elle pour le lire ensemble. Trop curieux, le petit garçon accepta, écoutant Jihane lui raconter l’histoire de Ganesh, le fils que Parvati avait conçu seule quand son mari Shiva était parti méditer sur une très haute montagne, lui tenant compagnie et surveillant la maison de sa mère, jusqu’à ce que Shiva revienne et ne le décapite de rage car, il lui avait interdit d’entrée pendant que sa mère se baignait, ignorant son identité, projetant sa tête tellement loin qu’on ne put la retrouver. Pour consoler son épouse et se faire pardonner, le dieu à la peau bleu aurait remplacé sa tête par celle du premier enfant qui passait et que sa mère ne surveillait pas, qui fut un éléphanteau dont la mère dormait en lui tournant le dos. Par cet acte, Shiva acceptait Ganesh comme son propre fils, acceptant de réparer sa faute et de s’occuper de lui comme s’ils partageaient le même sang en devenant un père aimant. Cela pouvait également symboliser le fait que Ganesh se débarrassait de son propre égo afin de s’élever spirituellement mais, Khalid préférait la version où c’était Shiva qui acceptait de réparer ses erreurs en s’occupant de Ganesh… c’était une historie qui lui faisait du bien…
Sans s’en rendre compte, l’après-midi entière passa à une vitesse folle, Khalid écoutant sa sœur lui raconter les histoires du pays de sa mère tout en grignotant des en-cas salé et épicé, posant des milliers de questions auxquelles Jihane répondait patiemment. Le petit garçon était en train de lutter pour rester éveiller, pratiquement plus pour entendre la suite que par méfiance, quand on frappa à la porte. Farnaz alla ouvrir et vit Nader, saluant respectueusement Jihane en s’inclinant devant elle :
« Votre Altesse Jihane, je vous prie de bien vouloir m’excuser pour cette interruption impromptue. Je suis venu chercher votre petit frère, le prince Khalid, afin de le ramener à ses quartiers. Il est l’heure pour lui de regagner sa chambre afin de respecter le couvre-feu.
– Je comprends Nader, c’est vrai qu’il commence à se faire tard. Il est temps de conclure…
– Mais on était au milieu de l’histoire ! Protesta-t-il, ne voulant plus partir même s’il fatiguait. Et t’as pas fini de m’expliquer cette histoire de réincarnation ! Comment un esprit peut sauter d’un corps à un autre ? ça marche comment ? Je veux en savoir plus !
– Et bien, tu pourras revenir un autre jour pour que je te raconte la suite, qu’en dis-tu ? Comme ça, tu auras bien le temps de digérer tout ce que tu as entendu aujourd’hui, et tu pourras mieux comprendre ce qu’on verra la prochaine fois. Ma porte est toujours ouverte, et Tiana ne pourra pas venir te tirer d’ici par la force, tu seras tranquille comme ça, lui proposa-t-elle d’une voix douce, semblant plus détendue qu’au début de l’après-midi elle aussi.
– D’accord ! Répondit Khalid sans vraiment réfléchir, voulant juste continuer à en apprendre plus et pouvoir dévorer la bibliothèque de sa sœur. Je peux venir demain matin ? Ah non, c’est l’entrainement de tir à l’arc et ça, c’est bien… ou la prochaine fois que c’est le cours de lance ?
– Je ne pense pas que Dame Tiana votre mère accepterait de vous voir sauter l’entrainement prince Khalid… souffla prudemment Nader en posant sa main sur son épaule. Je comprends que tout ceci vous intéresse énormément mais, votre mère tient à ce que vous excelliez dans la pratique des armes…
– Hum… cependant, il serait bienvenu qu’un fils de shah et petit-fils de grand-duc sache aussi bien manier les armes de l’esprit que celles de fer, fit remarquer Jihane, pensive, ses yeux ténébreux posés sur son petit frère. De plus, si j’ai bien compris, Tiana vous fait complètement négliger sa formation intellectuelle, même si ce n’est guère étonnant de sa part, cette femme ne réfléchit qu’avec ces poings… ils se sont bien trouvés avec notre père… enfin, c’est ainsi. Je pense que sauter quelques entrainements ne lui fera pas de mal si cela lui permet de s’instruire un peu plus.
– Vraiment ?! Tu penses que je pourrais faire ça ? Mais… mais tu voudrais quoi en échange Jihane ? ça ne t’apporterait rien… lui fit-il remarquer, essayant de rester méfiant, l’offre semblant bien trop belle pour être vraie, même s’il voudrait croire que Jihane était sincère.
– Bien sûr, tu es fils de shah, il ne faut pas que tu négliges ta formation intellectuelle, elle te sera d’autant voir plus utile que celle par les armes. Et toujours avec ça… hum… alors, la prochaine fois que tu vas jouer avec les wyverns, demande l’autorisation à Nader ou à notre père. Cela évitera que tu salisses de nouveau mon sari parce que tu t’es fait prendre et que tu t’enfuis comme un voleur. Ainsi, mes domestiques ne devront pas enlever du sable maculé de crottin de wyvern de la soie. Cela te semble un échange de bon procédé correcte ?
– Tu dis ça sur l’entrainement parce que t’aimes pas ça aussi, arriva à la taquiner un peu Khalid. Et d’accord, ça me semble bien alors… et pardon pour ton sari… je n’ai pas fait exprès…
– Je sais, ne t’en fais pas. C’est surtout que ça t’évitera de t’attirer les foudres de Tiana. Le tissu se lave en quelques heures, les plaies se referment bien plus lentement. Je ne veux plus la voir t’exposer la tête nue devant tout le monde, personne ne mérite de subir une telle humiliation pour une simple bêtise d’enfant.
– D’accord… merci Jihane, parvient-il à sourire, rassuré par les mots de sa sœur, ne voulant que plus personne ne le voie sans son turban ainsi.
– Soyez-en remercier, Dame Jihane, ajouta Nader après une révérence profonde.
– C’est normal… ah ! Par contre, j’y pense, j’aurais encore quelques mots à vous dire Nader, pourrais-je m’entretenir avec vous quelques minutes ? Farnaz peut raccompagner Khalid jusqu’à la caserne.
Il eut un instant de silence avant que le général ne s’incline à nouveau, sachant qu’il ne pouvait rien refuser à Jihane quand elle lui demandait quelque chose, même ainsi.
– Bien Ma Dame. Farnaz, je vous confie le prince Khalid. Il sait ce qu’il doit faire en rentrant. Et n’oublie pas…
– Mes ablutions et remerciez Ahura Mazda pour cette nouvelle journée, je sais. T’en fais pas Nader, je m’en souviens ! Lui assura-t-il, avant de lui faire un câlin rapide puis de partir. À tout à l’heure à la caserne ! Et à une prochaine fois Jihane.
– À la prochaine Khalid, reviens vite, et je te tiendrais informer de cet entretien avec notre père, » lui jura sa sœur.
Farnaz emmena le jeune garçon avec elle, posant sa main sur son épaule avec douceur en le menant vers la caserne. Jabiz referma la porte derrière eux, puis servi un verre de thé au général avant de disposer sur ordre de sa maitresse. Cette dernière but une traite de son propre verre, laissant à son invité le temps de boire comme le voulait la politesse avant de demander, sérieuse et impénétrable, sachant à l’attitude de son petit frère avec lui que c’était le mieux placé pour lui répondre. Bien plus que Tiana ou leur père en tout cas.
« Est-ce que Khalid étudie beaucoup en-dehors des armes ?
– Il suit les cours élémentaires avec les autres enfants de la garde de son âge. Il apprend à bien lire les textes administratifs ou religieux, à écrire correctement, les rudiments des langues principales de l’Empire ainsi qu’un peu de fodlan étant donné que sa mère en vient, avec évidemment une formation en mathématique. Cependant, sa formation est principalement militaire sur demande de sa mère Tiana, ce à quoi votre père a donné sa bénédiction. Il est très bas dans l’ordre de succession et vous restez son héritière principale, il a dû penser qu’une formation intellectuelle plus poussée serait inutile, surtout qu’il n’est pas très assidu en cours, et cela ne se passe pas forcément très bien avec ses autres demi-frères et sœurs pour des raisons… des raisons que vous pouvez sans doute aisément comprendre… souffla tristement Nader, visiblement affecté par tout ceci. Il les saute assez souvent pour aller jouer avec les wyverns.
– Oui, j’imagine qu’il doit s’ennuyer mortellement, cela n’aide pas à rester concentrer, il comprend extrêmement vite. Il n’a surement jamais entendu parler des principes des croyances de Pratihara mais, il a très vite saisi plusieurs concepts pourtant assez éloignés du culte d’Ahura Mazda, et il est arrivé à identifier quel signe correspondait à quel son seulement en m’écoutant et en regardant les mots que je désignais. Il doit être très bon en langue. Et oui, je voie très bien de quelles difficultés vous voulez parler… il est difficile d’être de deux mondes si différents, surtout vu les relations avec Fodlan. J’imagine sans peine toute les insultes qu’il doit supporter, surtout qu’il n’a personne à part vous pour le protéger j’imagine, marmonna-t-elle, devinant aisément tout ce que son petit frère avait dû endurer à cause de son métissage, surtout sans personne pour le protéger. Saviez-vous qu’il avait un esprit aussi vif ? Sa mère et notre père sont au courant ? Autant pour ses capacités que pour ses brimades de la part de ses frères et sœurs. Pour ces dernières, je connais parfaitement les réactions de notre père mais, Tiana pourrait tenter de défendre son fils plutôt que l’enfoncer en l’humiliant.
– Oui, je sais depuis longtemps pour ces capacités… Vous devriez le voir quand il se sent en sécurité, il est capable de vous résoudre des problèmes et des énigmes que des enfants plus âgés et même des adultes ont bien plus de mal à résoudre ! Et il adore la petite wyvern blanche qui est née pendant la dernière couvée, Arezu ! C’est justement parce qu’il est allé la voir qu’il a séché l’entrainement aujourd’hui… c’est un petit coquin quand il n’est pas sur ses gardes mais, c’est un gamin formidable ! S’exclama-t-il avec affection, arrivant à faire légèrement sourire Jihane, même si son regard si noir restait toujours impénétrable, bien que le visage de Nader se rassombrit assez vite. Enfin, ça, c’est quand il se sent en sécurité… je crois que vous l’avez remarqué mais, il est souvent sur ses gardes, ce qui est assez normal vu qu’il est pratiquement tout seul dans le harem… Tiana se désintéresse de lui à part quand il lui fait honte et refuse de le laisser étudier comme il le voudrait. Elle veut que ce soit un bon guerrier car elle pense que cela est plus respecté… mais sans comprendre qu’un bon général doit aussi avoir une tête bien faite… plusieurs janissaires l’ont entendu croasser à ses dames de compagnie que le petit ressemblait trop à son grand-père, et au ton qu’ils m’ont décrit, ce n’est pas un compliment.
– Le grand-duc Riegan ? Je n’ai pourtant entendu que des éloges à son sujet, c’est un homme d’État reconnu et un fin diplomate. Honnêtement, j’ai toujours voulu le rencontrer, afin de vérifier si sa réputation n’est pas usurpé… enfin, cela ne m’étonne pas que Tiana ne l’apprécie pas, il n’est pas connu pour être cruel à sa différence… et pour les brimades que subit son fils, j’imagine qu’elle s’en fiche… la connaissant, ça pourrait même l’amuser… » gronda-t-elle, pleine de rancœur et de ressentiment, se souvenant des rires mesquins de cette femme quand, pour le punir d’avoir exploré une aile condamnée du palais, leur père l’avait attaché à la selle de son cheval et fait courir tout autour de la cour d’entrainement. Ce n’était même pas Tiana qui l’avait tiré de ce bourbier mais, sa propre mère Delaram qui avait fondu en larmes devant un tel spectacle et réclamé la grâce du petit, au grand désarroi de Tiana en voyant sa « punition » écourté pour les beaux yeux d’une de ses principales rivales.
« Pas exactement mais, elle pense que les brimades l’endurciront et le rendront plus fort… marmonna Nader sans cacher son inimitié envers cette concubine qu’il avait dû laisser gagner lorsqu’elle l’avait défié en duel, histoire de ne pas briser l’égo de Tiana et sa carrière par la même occasion. Et quant à votre père… comment dire… vous savez comment il est…
– …s’il s’est retrouvé sur le trône, c’est pas tant parce qu’il est un fin politicien mais, parce que tous les autres héritiers de sa génération s’étaient entretués pour le trône mais, qu’ils l’ont oublié tellement il était incompétent… je connais très bien les habitudes de mon incapable de père… le condamna-t-elle sévèrement. Autant dire que Khalid est coincé entre la peste et le choléra… un tel potentiel… ce serait du gâchis de ne pas l’aider à s’épanouir… une telle intelligence ne peut être que bénéfique pour Almyra, et nous manquons d’enfants de concubines supérieurs qui ne sont pas bouffis d’orgueil et impotents… non, pour le bien du royaume, il doit recevoir l’éducation qui sied à son rang et à ses capacités… elle se releva, regardant Nader dans les yeux, l’aspirant dans leurs ténèbres dont ils étaient impossible de se détourner. Je parlerai à mon père. Pour le meilleur ou pour le pire, il ne me refuse presque jamais rien, je devrais arriver à le convaincre de lui donner une meilleure formation intellectuelle.
– Bien Dame Jihane… cependant, pardonnez-moi si cela peut vous semblez direct mais, j’aimerais savoir pourquoi l’aidez-vous ainsi ? La questionna-t-il sans détour, ayant appris à décrypter les habitudes de l’héritière du shah. Désiriez-vous en faire un de vos fidèles ?
À force, il savait comment Jihane procédait : elle aidait très souvent les enfants de concubines de bas rang, maltraités pour diverses raisons ou ayant perdus les faveurs du shah, leur octroyait sa protection, ainsi que ce dont ils avaient besoins. Elle ne demandait jamais rien en échange mais, la plupart d’entre eux devenaient de fidèles alliés dans les luttes intestinales du palais. Nader ne se doutait pas que plusieurs d’entre eux étaient en réalité ses hommes de mains les plus dévoués… elle était suffisamment intelligente pour savoir que dans sa position, sa gentillesse pouvait être une arme redoutable.
La princesse garda le silence une seconde, réfléchissant avant de répondre, tout aussi franche avec lui et sans en prendre ombrage. Ce n’était pas dans son intérêt de se brouiller avec le principal général de son père et le chef de la garde du palais, surtout qu’ils semblaient avoir des opinions assez similaires aux siennes d’après ses sources.
– Ce serait mentir de dire que je n’aimerais pas le compter parmi mes fidèles quand il sera un peu plus grand. Il a un bel avenir devant lui et son intelligence pourrait m’être très utile pour maintenir la paix dans l’empire. De plus, j’aimerais pouvoir enfin résoudre nos différents avec Leicester au sujet des terres des opportunistes de Goneril. Ce conflit a déjà fait couler bien trop de sang alors que la principale responsable est morte depuis quatre cents ans. L’héritage mixte de Khalid pourrait être utile pour commencer à avancer sur cette question en prenant un premier contact, surtout s’il a pu entrer en contact avec sa famille maternelle. Cependant, je doute que cela arrive un jour. Il est déjà extrêmement méfiant pour son jeune âge et fait très attention à tout ce qu’on lui propose, il ne se laissera pas manipuler si facilement. Dans ces conditions, même s’il devient un concurrent un peu plus sérieux pour le trône, je préfère ne pas entrer en conflit avec lui. Qu’il soit ou non avec moi, son devoir de prince reste de servir le Royaume, et comme je vous l’ai dit, je pense qu’avec la bonne éducation, il sera un excellent élément pour l’avenir d’Almyra quand je deviendrai shahbanou à la mort de notre père. Il m’est donc bien plus utile vivant, bien traité et éduqué que mort, maltraité et ignare. Cela répond-t-il à vos inquiétudes pour votre petit protégé général Nader ?
– … oui… merci pour votre mansuétude Dame Jihane… je n’oublierais pas non plus ce que vous avez fait pour lui… qu’Ahura Mazda veille sur vous…
– Merci à vous. Qu’Il veille sur nous tous, et continuez à prendre aussi soin de mon petit frère Nader, souffla-t-elle. Maintenant, si vous le voulez bien, Khalid doit vous attendre…
– Oui. Dame Jihane. »
Il la salua avec révérence avant de s’éclipser, retournant à son poste à la maison des janissaires. Peu de temps après, plusieurs de ses protégés revinrent passer la nuit dans leurs appartements, chacun se racontant leur journée, plusieurs lui posant des questions sur Khalid après avoir entendu qu’il avait passé l’après-midi avec elle.
« Tu penses qu’il va venir dormir ici Jihane ? Lui demanda un de leur frère un peu plus âgé que le fils de Tiana, le fils d’une conquête passagère avec une concubine de bas rang dont leur père devait ignorer jusqu’à son nom. Il parait qu’il adore les wyverns mais, il est bizarre… sa peau est toute pale, ses yeux sont trop clairs et il parait que sous son turban, ses cheveux ressembleraient à de la laine de mouton…
– Oui, c’est un demi-fodlan, c’est pour ça qu’il est pas normal. Il doit être un couard fourbe, comme Eudoxie l’Opportuniste, ajouta une fille de son âge, fronçant le nez. Il parait qu’il rase toujours les murs pour ne pas se faire voir. C’est ce que font les traitres non ?
– Je ne pense pas mais, j’espère pouvoir m’entendre avec lui. Et c’est que c’est difficile de s’intégrer dans une famille aussi grande, surtout qu’il y a beaucoup d’idées reçus sur les fodlans. Et ne parlez pas ainsi, un peuple n’est pas juste défini par un seul de ces représentants et tous les fodlans ne sont pas ainsi. Ce sont des êtres humains comme vous et moi. Si on suivait cette logique, je devrais être complètement lymphatique et passer mon temps à dormir, étant donné que c’est le stéréotype qu’on les almyrois des pratiharans, les rappela à l’ordre Jihane avec un ton sévère. C’est surement pour ça qu’il a dû mal à s’intégrer alors que vous pourriez vous entendre, parce que vous le jugez avant d’apprendre à le connaitre à cause de son métissage. Je ne veux plus entendre de tel propos sous mon toit, est-ce que je me suis bien fait comprendre ?
– Oui Jihane… marmonna sa sœur en baissant les yeux, honteuse. Je le dirai plus…
– Moi aussi, je ferai attention…
– Bien mais, que je ne vous y reprenne plus. Allez-vous débarbouillez tous les deux maintenant, et vous irez aider Konstandia à faire la vaisselle cette semaine. Cela lavera toutes ses idées nauséabondes et passer un peu de temps avec quelqu’un originaire de la frontière de Fodlan vous fera le plus grand bien. Filez maintenant, ordonna-t-elle en les congédiant.
Les deux plus jeunes filèrent sans demander leur reste, allant vite se cacher dans la chambre des invités après leur sermon. Jihane soupira, sachant qu’il faudrait bien plus pour arriver à éradiquer ses préjugés, que ce soit dans sa famille ou dans tout son empire. Enfin, il faudrait bien commencer un jour alors, autant tenter de commencer par-là, surtout que ce genre de propos était déjà interdit dans ses appartements.
– Pour le coup de la flemmardise, c’est en partie vraie. Tu fais tout pour que les gens croient que tu ne t’entraines jamais en public. Et j’ai appris pour le petit Khalid. Ta bonté te perdra, tu le sais ça ?
Jihane se retourna en entendant Hamza, son premier petit frère, malgré le fait qu’il soit bien plus grand et large qu’elle, et qu’ils n’avaient en réalité que quelques semaines d’écart tous les deux. Fils de servante, si leur père s’était un peu occupé de lui au début, il l’avait aussi vite oublié que la couche de sa mère pour aller batifoler avec d’autres jolies concubines mais, les deux enfants s’étaient bien entendus malgré tout ce qui les séparaient. Delaram leur avait raconté une fois que la seule crise de colère que Jihane avait faite, c’était pour que son frère vienne en cours avec elle car, ce n’était pas juste que seulement elle y aille et pas lui… avec le recul, elle dirait que c’était surement parce qu’elle n'avait pas envie d’aller à l’école toute seule mais, Hamza la taquinait souvent sur le fait que c’était plutôt qu’elle n’avait pas changé d’un pouce depuis qu’elle était petite et ne se couvrait pas encore les cheveux. Elle lui fit signe pour qu’il s’isole, sachant que personne ne devrait entendre leur conversation. Une fois seuls, elle rétorqua en le fixant, même si son regard très noir ne fonctionnait jamais sur lui, la force de l’habitude.
– Je n’allais pas laisser Tiana le battre et l’humilier ainsi en public. Tu aurais vu l’état dans lequel elle l’a mis en à peine quelques minutes… je ne pouvais pas le laisser comme ça. En plus, tu sais que ce serait contre-productif pour nous de nous le mettre à dos. Son intelligence ne pourra qu’être utile, il est très loin derrière moi dans l’ordre de succession, et même si je n’aime pas le reconnaitre, son ascendance fodlan le disqualifie encore plus. Il ne peut pas me faire d’ombre pour le moment.
– Je sais et je connais la chanson, surtout qu’elle a très bien marché sur moi. Évidemment, on ne peut pas le laisser comme ça mais, si Tiana se fiche de son fils car il ne lui sert pas à grand-chose pour le moment, cette vipère risque de se réveiller quand elle se rendra compte que maintenant qu’on lui donne des cours dignes de ce nom et qu’on ne l’enferme pas dans une cour d’entrainement, c’est qu’il a un esprit qui fonctionne le gamin. En plus, je crois qu’il a ce que les fodlans appellent un emblème, je l’ai déjà vu briller et se soigner instantanément après des brimades, même s’il apparait rarement. Ça va encore plus la motiver à enfin faire quelque chose d’autre que de juste être un autre bijou autour du cou de notre cher paternel adoré. En plus, je suis sûr qu’elle va adorer voir la fille de sa plus grande rivale le prendre sous son aile. Autant dire que ce serait comme s’il trainait avec moi, c’est pas des bonnes fréquentations pour le gamin.
– Je m’en doute, c’est pour ça qu’il va falloir la jouer finement pour éviter qu’elle ne prenne la mouche, même si on risque de devoir se plier un peu devant elle pour endormir sa méfiance.
– T’es sûre que je peux pas juste l’étouffer, l’empoisonner ou lui faire avoir un accident comme les autres cons ? Marmonna-t-il en fronçant le nez avec dégout. Pas envie de la voir avec son petit sourire mesquin en croyant avoir triompher et qu’on lui mange dans la main, comme quand elle pensait avoir vaincu Nader dans un combat « à la loyale ». Ça pourrait également entacher ton image de te soumettre à ses caprices en plus…
– Non, trop risqué, le calma tout de suite sa sœur. Tiana est quand même une fodlan de haut-rang et même si d’après nos informations, personne ne sait qu’elle est ici, je n’ai pas envie qu’ils l’apprennent avec sa mort, et la prendre dans un complot pourrait aussi retomber sur Khalid à cause de la réputation des fodlans. En plus, c’est un des bijoux préférés de notre père alors, il va soit la défendre si elle est prise dans un complot, soit tout faire pour découvrir qui est responsable de sa mort si elle se fait assassiner. Il va donc falloir arriver à la garder sous contrôle ou au moins avoir de bonnes relations avec elle, avant qu’elle ne tue son fils de négligence. Alors, patience Hamza. Après toutes les couleuvres qu’on a dû avaler, une de plus ne devrait pas changer grand-chose.
– Bien, bien, c’est toi la politicienne de nous deux, pas moi. Par contre, je proteste, c’est toi qui te les enfiles les couleuvres, moi, je les utilise pour étrangler les personnes qui tentent de me les faire manger. En tout cas, je te crois et si mes informations sont justes, ce serait dommage que Khalid se fasse prendre dans ses histoires, il a l’air sympa et prometteur. En plus, je sais que si tu le considérerais comme une menace, tu ne serais pas aussi gentille avec lui.
– Tu compenses sur le plan physique et le reste. Ce que tu fais, je ne saurais pas le faire et inversement. Et exactement, même si on va attendre quelques années avant de parler de lui comme ça, c’est encore un enfant. S’il devient comme les autres et une menace pour le pays, on avisera mais pour l’instant, il a l’air bien parti pour être un bon élément pour le futur d’Almyra alors, autant en faire un allié dès que possible. En plus, tu sais que je ne laisserai pas échapper le trône comme ça. On s’est bien trop battu pour le protéger des incapables pour le laisser filer entre nos doigts. En tout cas, j’espère que tu seras là la prochaine fois qu’il vient, je suis sûre que vous pourriez vous entendre, lui sourit-elle.
– Si tu le dis… en attendant, on va tenter de te faire rattraper ton « retard » physique, tout le monde à l’entrainement ! Tu retourneras à tes livres plus tard !
Jihane soupira mais, se rendit tout de même à l’entrainement même si contrairement à sa mère et Hamza, cela ne la passionnait pas, sachant qu’elle devait savoir se défendre, même si peu de gens étaient au courant qu’elle maniait des amulettes, soigneusement cachées dans ses manches. Même si certains critiquaient sa faiblesse, cela évitait également que qui que ce soit ne la défie au combat sans passer pour un lâche de défier un « joyau » fragile, ou alors craignaient d’affronter Hamza qui la défendait dans ses cas-là. Elle n’aimait guère ce surnom mais, il pouvait être très utile malgré tout. Enfin, il fallait bien passer par l’entrainement…
Quelques jours plus tard, Jihane revit le petit Khalid toqué à sa porte accompagné d’un janissaire proche de Nader, armé de mille et une question, même s’il restait toujours sur ses gardes, mais son regard restait curieux. Comme elle lui avait promis, leur père avait accepté de lui donner une formation plus poussée en lui enlevant un peu d’entrainement. Tiana avait très mal pris son intervention mais, Jihane l’avait amadoué en faisant mine de la respecter tout en la complimentant, minaudant que Khalid était aussi brillant que sa mère, et lui offrant un ensemble d’armes typique de Pratihara finement travaillés afin d’acheter la paix. Comme après sa « victoire » contre Nader, la concubine se pavanait en claironnant qu’elle avait réussi à soumettre l’héritière du trône mais, Jihane la laissait s’agiter toute seule. Si elle arrivait à utiliser correctement l’orgueil de Tiana, elle devrait arriver à garder une marge de manœuvre suffisante afin d’aider Khalid à développer son potentiel et lui éviter de mourir à cause de ses mauvais traitements…
De son côté, le petit garçon avança prudemment. Il savait que Jihane était gentille mais, malgré tout, n’importe quoi pouvait arriver… il paraissait qu’elle était très proche d’Hamza, le deuxième enfant de leur père, qui lui obéirait au doigt et à l’œil… c’était un homme qui ressemblait à leur père avec ses yeux bruns rouge et ses courts cheveux noirs mais, également très grand et large, encore plus que Nader, une vraie force de la nature que peu de gens avaient déjà vaincu et même si c’était mal de sa part de le juger ainsi, il devait avouer qu’il le trouvait très impressionnant aussi… c’était comme Jihane, c’était difficile de dire ce qu’il avait dans la tête, sauf quand on s’en prenait à elle…
Essayant peut-être de le mettre plus à l’aise, sa grande sœur lui montra le livre qu’ils avaient commencé la dernière fois, lui demandant s’il voulait qu’elle lui réexplique certains points. De nouveau happé par sa curiosité, Khalid se détendit et s’approcha, s’essayant à côté d’elle pour l’écouter et la questionner sur le pays de sa mère.
Petit à petit, venir la voir devient une habitude, les deux ayant la même passion pour les livres et apprendre, pouvant discuter pendant des heures, étant également à l’abri des brimades de Tiana ou des autres enfants du shah avec elle. Hamza devenait également plus sympathique à force de le voir chez Jihane. Pas bavard du tout et implacable avec les ennemis de sa sœur, il ne lui tournerait clairement pas le dos s’il était l’ennemi de l’héritière mais, plutôt gentil envers ceux qu’il ne considérait pas comme une menace. Plus il grandissait, plus son intelligence croissait également, arrivant très vite à cerner des situations complexes et à les résoudre. Par contre, Jihane regrettait qu’il ait encore du mal avec les relations humaines. À part avec Nader, le petit restait très solitaire et secret, même avec elle, préférant largement la compagnie des wyverns, en particulier sa petite blanche préférée qui l’accompagnerait partout s’il pouvait, Arezu, et des livres à celles d’autres humains… enfin, cela ne l’étonnait guère non plus… être métis n’était pas facile à porter, encore plus en étant à moitié Fodlan en Almyra… surtout que Tiana n’aidait clairement pas en délaissant son fils ainsi, ne s’intéressant à lui que pour ce qu’il pouvait lui apporter… ce n’était guère étonnant que Khalid ne fasse confiance à personne…
« Espérons qu’un jour, tu trouveras la force de t’ouvrir aux autres… pria-t-elle alors qu’il lui montrait un livre qu’il avait trouvé à la bibliothèque du palais, un recueil de croquis d’un certain Maitre Claude, un peintre verrier de renom ayant réalisé parmi les plus beaux vitraux de tout Leicester, avant à mi-mot qu’il aimerait bien se rendre à Derdriu un jour pour voir tout ça de ses propres yeux. Qu’une divinité, qu’importe son origine ou les croyants qu’Elle protège, te donne la chance de te faire des amis et de rencontrer des personnes en qui tu pourras enfin avoir pleinement confiance… »
2 : Miklan pense avoir gagné mais, le retour du karma fait mal.
Miklan regarda le voleur, un peu plus bas, en train de jouer avec un chien en riant. Il avait toujours eu un bon contact avec les animaux, les apprivoisant en quelques paroles et caresses à chaque fois qu'il en croisait un. Même les chevaux les plus nerveux s'arrêtaient de piaffer et de mordre quand c'était lui, devenant doux comme des agneaux quand Sylvain tentait de s'occuper d'eux. "Un don de Gautier" que les gens disaient, "C'est bien le fils de Gautier" disait d'autres, "Il domptera les srengs aussi facilement que les bêtes" en rajoutaient encore certains des généraux...
Connerie.
C'était juste que son voleur de petit frère voulait lui pourrir la vie encore plus que sa simple existence ne le faisait déjà.
« Un chien féroce... il était censé le mordre jusqu'au sang ! Il a déjà tué un voleur celui-là ! Il n'était pas censé se mettre à quatre pattes devant lui aussi ! Enragea-t-il en voyant Sylvain câliner le chien, ce dernier remuant la queue comme un toutou à sa mémère au lieu d'un animal d'attaque, le morveux de onze ans éclatant de rire quand l'animal passa sa langue sur son visage. Bon, il va falloir que je passe à l'autre plan... »
Le vrai héritier avait hésité à être plus direct que le poison, même s’il devait se méfier de cette méthode, trop facile à détecter, ou juste mettre des raclées à son frère dès qu'il pouvait mais, si rien ne marchait, il devait y aller plus franchement…
Son père lui donna l'occasion parfaite quelques temps plus tard, organisant une grande chasse peu de temps avant qu'une tempête de neige ne les empêche tous de sortir. Le porte-emblème détestait tirer à l'arc, encore plus la chasse qui faisait du mal à ses amis les animaux mais, leur père l'avait obligé à suivre le mouvement pour s'endurcir. Si le temps était en plus avec lui, ce serait parfait.
Le groupe s'enfonça dans la grande forêt de sapin, d'abord en rang serré avant que des petits groupes se forment. Allant moins vite sur son poney qu'avec un cheval plus grand, Sylvain pris du retard, et ce fut l'occasion ou jamais. Miklan s'approcha alors de lui, lui soufflant à voix basse, sautant à terre.
« Eh, débile, je vais là-bas, l'informa-t-il en montrant un coin où les buissons et les branches des arbres s'emmêlaient plus, rendant le passage difficile.
– Mais Père nous a dit de ne pas nous séparer du groupe... lui fit-il observer, se mettant presque en boule à ses mots, Sylvain avait juste assez d'esprit pour avoir peur de lui à raison.
– Je m'en fous, j'ai vu tout un tas de renard là-bas, derrière ses buissons. Il y a une petite rivière qui se jette dans la mer là-bas, ils vont surement y boire.
– Mais on doit chasser que des animaux comestibles, ça ne se mange pas.
– Non, je me contenterais de les écorcher, leurs fourrures feront un bon manteau, répliqua-t-il en accrochant son cheval à un arbre. A tout à l'heure débile. »
Miklan s'enfonça dans les buissons, comptant jusqu'à trois avant de voir Sylvain tenter de le suivre. Évidemment que cela allait marcher, surtout pour des renards, c'était les animaux préférés du porte-emblème, être roux devait rapprocher.
Une fois très loin des autres, trop loin pour qu'on les entende, l'héritier légitime finit par se cacher et le laissa s'enfoncer jusqu'au ruisseau qui n'existait pas, cherchant sur la côte des renards imaginaires pour les sauver de l'écorchement. Miklan récupéra une grosse pierre sur le chemin, traquant sans un bruit le voleur de place. Dès qu’il se mit à chercher les bêtes dans un buisson, ce fut le moment.
Miklan abattit le rocher en plein sur le crâne du voleur à emblème.
Il n'eut même pas le temps de supplier.
Il lui ouvrit le front dès le premier coup mais, il recommença, encore et encore histoire d'être sûr qu'il était bien mort.
Quand il eut fini, le corps de son frère ne bougeait plus, la tête fracassée à coup de pierre. Il respirait encore malgré tout, c'était résistant un porte-emblème mais, il n'en avait plus pour longtemps. Si ce n'était pas la perte de sang qui le tuait, ce serait soit le froid soit les bêtes affamées qui finirait le travail.
Miklan ne put s'empêcher de rire en pensant à l'ironie qu'un « fils de Gautier » finisse dévorer par une bête comme lui.
Il fit vite demi-tour pour rejoindre le groupe, récupérant une bête qu'il avait tué plus tôt pour justifier le sang sur lui, avant d'aller dire à son père que Sylvain avait disparu, remerciant le ciel quand la neige commença à tomber à gros flocons.
Son père chercha son précieux héritier de partout mais, rien à faire, Miklan l'avait emmené trop loin et la neige recouvrait tout, personne ne penserait à chercher là-bas, et il fit en sorte de fouiller cette zone seule avec un chien. Ce dernier pleurnicha quand Miklan l'empêcha d'approcher trop près du corps de sa victime mais, il le fit taire d'un coup sec sur son collier.
La tempête faisait rage, interrompant les recherches pour la nuit et le jour suivant.
Quand on les reprit leur surlendemain, Miklan retourna là où il avait laissé le corps de Sylvain. Il ne retrouva que son manteau et des tâches de sang au sol, pas de corps. Il sourit tout seul en pensant que son frère était dans le ventre d'un ours ou d'une meute de loup.
Il prit le manteau et le ramena à son père comme preuve de la mort de Sylvain.
Après encore quelques jours de recherches, Isidore finit par laisser tomber, déclarant officiellement la mort de son héritier et Miklan eut enfin ce qu'il voulait.
*
Tous les amis de son frère furent présents aux funérailles. Dimitri et Glenn soutenaient Ingrid qui pleurait à chaudes larmes la mort de leur ami, pendant que Rodrigue tenait Félix dans ses bras, braillant aussi toute sa peine. Quels faiblards... et ça prétendait avoir un emblème, majeur même pour le nabot aux cheveux noirs... Normalement, il devait encore être en train de se remettre de ses brûlures mais, il avait insisté pour venir apparemment, ne croyant pas que son ami Sylvain était mort…
Miklan fit tout pour ignorer le regard tranchant de Glenn, poser sur sa gorge comme une épée invisible. Il mettrait sa main au feu qu'il avait compris ce qui c'était vraiment passé. Il était assez con pour ne pas vouloir se débarrasser de son petit frère, alors que lui aussi avait tout perdu quand ce braillard de Félix était né en tuant leur mère au passage mais, pas à ce point. La reine Héléna, représentant le roi Lambert qui était tombé gravement malade quelques jours auparavant, aussi lui jetait des regards en coin, méfiante quant à sa version des faits mais, elle n'avait pas de preuve de sa culpabilité. Quoi qu'elle tente, sauf si elle interrogeait le fantôme de Sylvain, Miklan était blanc comme la neige du Nord, point.
Dès qu'il put quitter la cérémonie sans faire de vagues, il le fit. Sa mère Adeline était inconsolable, pleurant la mort de son petit à chaudes larmes en oubliant encore que l'ainé existait. Elle avait déjà assez de soutien de la part des autres parents, et pour son père, Miklan ne savait même pas ce à quoi il pensait. Il s'en foutait en fait.
Il dériva jusqu'à la grande salle seigneuriale, et contempla la Lance de la Destruction, accroché au mur à côté de la chaire margravine. Elle remuait toujours malgré les liens, se tordant sur sa hampe.
« Maintenant, même si je ne peux toujours pas te toucher, tu es à moi, » lui annonça fièrement Miklan.
La gemme à la base du fer en os brilla d'un éclat lugubre, alors que les épines sur le côté s'agitaient de plus belles, comme pour protester contre la réalité. Miklan eut un air narquois avant de s'en aller, se moquant de la lance de son ancêtre qui avait eu le culot de le renier pour son frère. C'était surement le signe qu'il se sentait très con maintenant que le sans-emblème avait tué le porte-emblème malgré tout.
*
Rodrigue tenait Félix contre son épaule, son fils pleurant encore et encore. C'était dur pour lui... quelques semaines plus tôt, il se remettait de ses blessures avec Sylvain à ses côtés pour le faire rire et oublier sa peine et maintenant, il ne le reverrait plus... c'était une épreuve bien trop dure pour un enfant de son âge. Pour n'importe qui à n'importe quel âge... surtout qu'à l'attitude de Miklan... ce n'était surement pas un « accident »… pas après tout ce qu’il avait déjà tenté d’infliger à son petit frère… mais il n'avait pas de preuve...
Fatigué de le porter depuis des heures, Rodrigue se permit de s'asseoir dans la salle seigneuriale, tentant de calmer son cadet alors qu'il niait encore ce qui s'est passé.
« Il n'est pas mort... il n'est pas mort... il a promis... il m'a promis... il avait mon écaille pour le protéger... il m'avait promis qu’on vivrait et mourrait ensemble ! Il ne peut pas être mort ! Pour ça, Sylvain n’est pas un menteur !
Rodrigue ne sut quoi répondre, frottant le dos de son fils en l'entourant d'une étreinte protectrice. Si seulement cela pouvait être aussi simple...
Ce fut alors qu'ils virent tous les deux la Lance de la Destruction s'agiter, son éclat d'habitude sanglant devenant plus doux, plus chaleureux, alors que ses pointes bougèrent toutes ensembles, comme pour dire quelque chose. Félix fixa le fer, comme s'il arrivait à comprendre le message, avant de s'exclamer avec un grand sourire.
– Il n'est pas mort ! Sylvain n'est pas mort ! C'est Gautier qui l'a dit ! Il va revenir papa ! »
Sans trop savoir pourquoi, Rodrigue savait aussi au fond de son cœur que c'était vrai, comme convaincu par la relique elle-même.
*
Une dizaine d'année passa et Miklan se crut au paradis : il avait le titre d'héritier du margrave, sa mère n'arrivait pas à pondre un autre héritier, étant trop âgée pour le faire, et même s'il avait pris une maitresse pour tenter d'avoir un bâtard à emblème, son père avait également échoué à produire un autre enfant de Gautier. Miklan était donc assurer d'avoir tout ce qui lui revenait par droit d'ainesse, avec tous les avantages que le titre apportait : la richesse, le pouvoir, l'importance, les femmes... tout pour être au paradis ! En plus, l'empire qui avait tenté de conquérir Fodlan sous les ordres d'Eldegard s'était brisé les dents sur la résistance de Faerghus et Leicester. Une alliance de circonstance conclut par la régente Héléna avec les Riegan, Daphnel et Goneril avant que les autres seigneurs de l'Alliance ne suivent, tout ce petit monde ayant finalement réussi à briser les assauts adrestiens, donc il serait aussi tranquille au sud. Il n'aurait qu'à se préoccuper des srengs et eux, ce n'était que des sauvages faciles à mater alors, cela ne lui faisait pas beaucoup de travail.
Bon, sa mère était toujours aussi inconsolable, pleurant presque tous les jours depuis dix ans. Le seul réconfort qu'elle trouvait, c'était dans un petit chien de poche qu'elle avait commencé à élever avec son fils préféré, une petite créature toute carrée, blanche et rousse avec de grosse oreilles tombantes et bouclées. Sinon, elle passait son temps quasi seule dans le silence en compagnie d'animaux. Elle disait que cela lui rappelait son fils perdu.
Son père – comme toujours – ne disait rien mais, il semblait plus s'enfermer dans le travail qu'avant, comme pour compenser son échec d’avoir donner un héritier à emblème à leur fief. Miklan s'en fichait en fait, il faisait son boulot à sa place. On avait fini par le retrouver mort de vieillesse dans l'écurie, peu de temps après qu'on ait annoncé qu'un espion sreng étrange aurait été aperçu dans une ville proche, avec des détails que Miklan ne connaissait pas. Il avait voulu s'en charger lui-même mais, il était trop faible pour cela et son corps n'avait pas supporté. Alors après des funérailles formelles, Miklan se retrouva donc avec le titre bien mérité de margrave Gautier, le premier de l'histoire sans emblème. Il n'aurait pas été officiellement en période de deuil, il aurait fait une grande fête pour célébrer tout ça comme il se le devait.
Évidemment, les relations entre lui, Fraldarius, Galatéa et la famille royale ne commençaient pas sous les meilleurs auspices. Tous étaient persuadés que c'était lui qui avait tué Sylvain, à raison mais, ils n'avaient aucune preuve pour le prouver alors, ils l'avaient tous dans le cul. Ils l'accusaient aussi de mal s'occuper de son fief, ayant dû mater plusieurs révoltes frumentaires mais bon, un coup d'épée dans la gueule des bouseux suffisait à les faire taire. Ce n'était pas forcément bien pour le margraviat mais, l'important était qu'il avait tout ce qui lui revenait par droit d'ainesse, c'était tout ce qui comptait pour Miklan. Il se fichait d'eux, qu'ils soient princes héritier, à emblème, ou roturier. Il était margrave depuis trois ans et c'était tout ce qui comptait.
Le seul qui pourrait lui faire un peu peur, c'était Félix. La Lance de la Destruction agissait toujours bizarrement à chaque fois qu'il l'approchait, et à chaque fois, l'héritier des Fraldarius disait la même chose, comme une prophétie.
« Sylvain n'est pas mort. Il reviendra récupérer ce que tu lui as volé un jour. Et ce jour-là, Lui se chargera de ton sort. »
Puis il partait sans plus d'explication. Non pas que Miklan en ait quoi que ce soit à foutre de l'héritier des Fraldarius mais, à chaque fois qu'il le disait, c'était étrange... ses yeux d'ambre semblaient capter la lumière de la Lance de la Destruction pour la réfléchir sur lui, assez fort pour l'aveugler. Il ne savait même pas qui était ce "lui" mais bon, ce n'était que des paroles en l'air. Le margrave légitime n'avait pas peur d'un pauvre gosse incapable de finir son deuil, même après s'être illustré pendant la guerre contre l'empire comme le meilleur fossoyeur de tout Fodlan au côté de son frère.
Un jour qu'il devait se coltiner des visites de doléances, on annonça la venue d'un scalde, un poète sreng. Il serait venu afin de renouveler les vœux de paix entre leur peuple qui durait un peu plus longtemps que d'habitude. C'était plutôt lui qui allait les taquiner, avant que la reine-mère Héléna ne hausse le ton et le menace d'agir contre lui s'il s'en prenait encore à leurs voisins. Enfin, le sreng avait encore le réflexe d’être effrayé de la Lance de la Destruction, toujours accrochée à côté de la chaire de margrave, même si celui-là semblait un peu moins apeuré que les autres en sa présence. C'était un homme aux cheveux bruns assez longs pour être liés en tresse mais, avec de larges bandes blanches sur les tempes, ainsi qu'une grosse cicatrice sur le front. À son allure, il devait avoir une petite quarantaine d'année. Mouais... Miklan n'aimait pas beaucoup l'art sreng mais bon, fallait bien se plier à ce genre de corvée. En plus, les gens diraient qu'il négligeait sa mère s'il ne la laissait pas se changer un peu les idées... alors, il accepta de laisser le scalde déblatérer ses légendes pourries.
L'homme le remercia, s'installant pendant qu'un serviteur allait chercher Adeline, le temps d'accorder sa lyre. Quand elle arriva dans la pièce avec son toutou, l'animal se mit à aboyer en remuant la queue, tout content alors qu'il se précipitait vers le scalde. Ce dernier sourit en le caressant, mettant juste son instrument loin de ses pattes pour ne pas l'endommager.
« Gentil petit, gentil, ria-t-il avec son gros accent alors que le chien lui faisait la fête, comme s'il le connaissait depuis toujours.
– Oh ! Excusez-moi ! Rustine ne fait jamais ça d'habitude, je ne sais pas ce qui lui a pris, s'excusa Adeline en tentant de reprendre le chien avant qu'il n'abime l'instrument du scalde. Il n'est aussi affectueux qu'avec moi et... et avec mon fils cadet, même s'il nous a quitté depuis des années.
– Ne vous en faites pas ma Dame, j'ai l'habitude des animaux, il y a beaucoup de chien chez moi, lui assura-t-il alors que le toutou s'installait sur ses genoux. Et toutes mes condoléances, la perte d'un enfant est toujours une épreuve bien dure. Nous la connaissons bien, la faim emportant plusieurs des nôtres à chaque hiver. Alors, je vous chanterais une histoire que nous nous racontons pour apaiser nos âmes en deuil. Celle de la Déesse Frigg qui elle aussi, a connu la douleur de perdre son fils malgré tous ses efforts pour le sauver de son destin et qui à présent, veille sur les âmes de chaque enfant mort trop tôt… »
Il se mit alors à déclamer en vers une histoire par rapport à un grand arbre où neuf mondes s'accrochaient, de lieux où les morts festoyaient en attente de la fin du monde en compagnie des dieux, se préparant pour la grande bataille qui la précéderait, ainsi que d'un lieu pour les morts de faim et de froid toujours chaud et accueillant, loin des manigances d'un dieu maléfique dont le nom était une honte pour tout ce qui vivait et mourrait qu’on ne le disait pas, celui ayant tué le fils de cette Frigg... Miklan devait avouer qu'il s'était endormi en cours de route mais, s'il se fiait aux applaudissements, ça avait plu au moins à la foule. Adeline pleurait même un peu (encore…), alors qu'elle le remerciait…
« Merci beaucoup, c'était magnifique... faites-lui apporté un sac rempli de pièce d'or de ma propre cassette, avec également un collier d'ambre et des bracelets de pierres de lune.
Miklan laissa passer, ce n'était pas sur son argent à lui. Le scalde se releva après avoir fait descendre Rustine de ses genoux, baissant bien bas son chapeau à la Fodlan alors qu'il déclarait avec un sourire ravi.
– Merci pour votre générosité ma Dame, un simple scalde tel que moi ne pouvait imaginer recevoir autant après cette modeste prestation. Ma reine entendra parler de votre générosité, je vous le jure.
– C'est bien normal, vous l'avez amplement mérité... déclara-t-elle en le regardant étrangement, alors que Rustine remuait toujours la queue à ses côtés.
La prédiction du porte emblème de Fraldarius lui revient en mémoire, son esprit lui jouant des tours en essayant de coller le visage de son frère sur celui de cet homme… puis Miklan se ressaisit. Non, impossible, Sylvain était mort, il lui avait enfoncé le crâne avec une pierre, il ne pouvait pas avoir survécu à ça. S'il n'avait pas retrouvé de corps, c'était parce qu'un animal l'avait trainé dans sa tanière pour le dévorer, fils de Gautier ou non. En plus, cet homme avait bien quarante ans, impossible que ce soit lui. Sa mère se berçait juste de trop d'illusion.
Elle lui demanda son nom, trop d'espoir résonnant dans sa voix, avant de surement perdre ce qui lui restait quand l'homme déclara :
– Je m'appelle Snorri Fregnosson ma Dame, on me surnomme le Musicien, du royaume de Sa Majesté la reine Thorgil. Si vous voulez faire de nouveau appel à mes services, envoyer un messager là-bas, j'accourrais ! Leur jura-t-il.
– Bien... souffla-t-elle. Je vous contacterais alors surement un jour. »
Le scalde lui embrassa la main, fit une dernière caresse sur la tête de Rustine, puis s'inclina profondément devant le margrave. Bien, au moins, il savait où était sa place. Miklan ignora juste la manière dont il fixait la Lance de la Destruction, le mettant sur le dos de sa crainte et de la présence impressionnante de la Relique.
Miklan crut entendre un rire à côté de lui alors qu'il était seul.
*
« Alerte ! Alerte ! On est attaqué ! Les srengs ! »
Miklan se réveilla en sursaut, sortit de son sommeil par les hurlements d'alerte. Il s'habilla aussi vite qu'il put, passant son armure et prenant sa hache en vitesse avant de demander ce qui se passait à un de ses rares hommes de confiance.
« C'est la catastrophe ! S'écria-t-il malgré son calme légendaire. Des bateaux srengs se sont infiltrés jusqu'à la capitale margravine sans que personne ne sonne l'alarme ! Puis une fois près de nous, les soldats ont fait défection et nos gens leur ont ouverts les portes ! Seule la forteresse résiste encore ! Il y a toute une coalition et ils ont emmené leurs valravens avec eux !
Le margrave légitime jura dans sa barbe. Quelle poisse ! Quelle mouche avait piqué les srengs ?! ça faisait bien six mois qu'il n'était pas allé les taquiner, et il avait même envoyer leur scalde là, Snorri Fregnosson quelque chose, pourquoi ils les attaquaient d'un coup ?! Bon, c'était des sauvages donc, il imaginait qu'il n'avait pas vraiment besoin de justification. Il jura alors, donnant ses ordres en vitesse.
– Protégez la salle du trésor et empêcher n'importe qui de l'approcher. Pour les srengs, éradiquez-moi tout ça et toutes les personnes les aidant avec ! »
Il n'attendit même pas de réponse avant de courir à la rencontre des envahisseurs. Miklan avait tout fait pour avoir ce margraviat, ce titre qui lui revenait de droit en tant que fils ainé, jusqu'au meurtre de son propre frère, il n'allait pas laissé une bande de sauvage tout lui prendre !
Il courrait vers la cour pour les empêcher d'entrer, quand ils entendirent tous un grand bruit de chute, comme après qu'une bricole détruisait un pan de mur. Merde ! Ils avaient des engins de sièges en plus ?! Non, c'était trop lourd pour leurs bateaux ! Un autre soldat vient au rapport, mort de peur.
« Ils ont pris leurs magiciens avec eux ! Ils viennent de détruire un pan de murs pour pouvoir entrer dans le fort ! Nous sommes perdus !
– Non ! Pas encore ! Je suis enfin margrave, je les sacrifierais tous pour conserver ce titre, j'en fais le serment ! »
*
Quand les srengs enfoncèrent sa porte pour piller la pièce, Adeline n'eut même plus la force d'avoir peur. Elle se sentait vide depuis la mort de Sylvain, depuis la perte de la seule personne qui lui avait témoigné de l'affection sincère... son petit rayon de soleil dans ce nord froid et ce mariage sans amour... le fils qu'elle avait perdu aux mains de son autre fils... elle le savait elle aussi sans avoir de preuve et à quoi bon ? Sylvain était mort là-bas, dans le froid et la neige, et son corps assassiné avait été dévoré par les animaux sauvage, le laissant sans tombe... elle ne supportait plus cette situation... Si elle devait mourir maintenant, ainsi soit-il. Au moins, elle retrouverait la seule personne qu'elle aimait sincèrement. Elle prit donc Rustine sur ses genoux, calant son seul réconfort contre elle et ferma les yeux, s'attendant à tout et priant pour rencontre l'acier.
Cependant, aucune violence ne lui fut faite, une voix familière résonnant à la place, en fodlan.
« Eh ! Mais je vous reconnais !
Il eut alors un ordre en sreng et quand elle rouvrit les yeux, Adeline vit un guerrier sreng donner des ordres à ses hommes, habillé comme un chevaucheur de valraven. Il portait un casque à masque typique de son peuple mais, elle ne put que reconnaitre sa voix. Rustine aboya et sauta pour trotter à ses côtés, récompensé par une caresse sur ses oreilles. Snorri ajouta de nouveau en fodlan alors qu'il l'approchait, prudent, comme pour ne pas l'effrayer.
– Ne vous en faites pas ma Dame, ils ne vous feront rien. Vous avez été tellement gentille avec moi, je vous jure qu'il ne vous arrivera rien.
Il enleva alors son casque, dévoilant une tresse de cheveux roux en bataille dont les boucles encadraient le visage d’un jeune homme d’une vingtaine d’année, et le cœur d'Adeline s'arrêta. C'était... c'était bien... Déesse... non, c'était impossible... Déesse...
– Déesse... suis-je morte et au paradis ? Demanda-t-elle, ne pouvant empêcher ses doigts de passer ses doigts sur la grosse cicatrice sur son front... elle était à la fois si grande et si petite... comme faite sur le front d'un enfant...
– Ah non ! Bien sûr que non ! Vous allez bien, promis, on veut juste donner une leçon à ce roi sans yeux de Miklan ! Il attaque sans même avoir besoin de nourriture des gens qui n’ont déjà pas un sou alors, réaction solidaire entre srengs et avant qu'il s'en prenne à d'autres. Surtout qu'on est calme en ce moment… les récoltes ont été assez bonnes ces dernières années, et votre reine est clairvoyante, tout comme son héritier alors, pas de raison qu’on s’en prenne à vous. Et oui, vieille histoire cette cicatrice mais, c'est un peu long à raconter, peut-être plus tard... Hum, tenez ! » Il posa son propre manteau sur ses épaules et les attacha avec une grande fibule finement travaillée, le cœur saignant d'Adeline reliant les points entre eux pour créer une image claire de ce qui avait pu se produire, sans pouvoir quitter du regard ces yeux inchangés en dix ans et cette cicatrice. Malgré tout, il était toujours aussi attentionné et gentil... « Avec ça, on saura que vous êtes protégée. La reine Thorgil le Kaenn, c'est ma tante alors, les gens y réfléchiront à deux fois avant de s'en prendre à vous. On fait juste le tour, on trouve Miklan pour s'expliquer et on s'en va surement. En tout cas, c'est le plan. Vous, vous ne vous bougez pas, d'accord ?
– D'accord...
– Bien ! Et Rustine vous protège aussi non ? Sourit-il en reposant le petit chien dans ses bras, ce dernier aboyant avec enthousiaste, la queue remuant toujours en regardant l'homme qu'il avait reconnu dès le premier regard.
– Oui, il est très courageux et fort, comme son premier maitre... Adeline hésita une seconde avant de déclarer, voulant juste arrêter Miklan à ce stade. Dans la grande salle seigneuriale, il y a une lance qui est enchainée juste à côté de la chaire du margrave. Vous devriez essayer de la prendre Snorri.
– Quoi ?! C'est les crocs de Fenrir non ? Enfin, la Lance de la Destruction pour vous mais, dans les deux cas, c'est une arme maudite qui détruit le destin de tous ceux qui l'approchent ! C’est l’arme de la Dévoreuse de Cadavre qui est né après qu’elle ait assassiné le Bavard ! Je ferais mieux de la jeter au feu !
– Je ne pense pas qu'elle vous fera du mal, simple pressentiment. Vous devriez au moins essayer, l'encouragea-t-elle en priant pour ne pas lui donner trop d'information d'un coup et ne pas faire remonter quelque chose au pire moment.
Snorri la regarda, sceptique quant à sa supposition, avant qu'on l'appelle plus loin. Il répondit alors en sreng, puis lui répéta en fodlan avant de partir, remettant son casque sur sa tête.
– Restez ici en sécurité, et si qui que ce soit vient vous piller, dites-lui que Snorri Fregnosson le Renard, fils de Fregn l'Ombre et neveu de la reine Thorgil le Kaenn, vous a pris sous sa protection, ça les fera reculer.
– D'accord, merci beaucoup le Renard, » le remercia-t-elle à la sreng, en utilisant son surnom plutôt que son nom... elle ne savait même pas si elle aurait pu à nouveau l'appeler "Snorri"...
Le guerrier lui sourit avant de repartir après un dernier signe de main. Rustine aboya sur les genoux d'Adeline, tout aussi heureux qu'elle de l'avoir retrouvé, même si lui le savait depuis plusieurs mois contrairement à elle.
« Ne t'en fais pas Rustine, tout va bien se passer, je le sais... il est bien plus résistant qu'il n'en a l'air, n'est-ce pas ? » Sourit Adeline sans pouvoir s'arrêter de joie.
*
Snorri partit en courant dans les couloirs, tâtant son sac de butin en faisant la liste de ce qu'il avait récupéré : surtout de la nourriture qui pouvait se conserver longtemps, des médicaments et des potions, ainsi des objets précieux à revendre en cas de nouvelles disettes afin d’éviter de faire d’autres raids. Avec tout ce qu’il allait pouvoir récupérer, cela devrait les aider à tenir… au moins jusqu’à la belle saison… même s’ils avaient été tous assez déçu en découvrant un aussi petit trésor mais bon, ce n’était guère étonnant, l’argent brûlait les doigts du margrave apparemment, et le plus important pour eux, c’était la nourriture.
Il rejoignit la salle seigneuriale, dominée par les crocs de Fenrir mais, ils étaient inoffensifs maintenant que plus personne ne pouvait les manier. Ils avaient explosé le mur de cette pièce afin de pouvoir pénétrer plus facilement au cœur du château et s'en servir de point de ralliement, leurs magiciens bien aidés par leur espion qui avait mis une potion explosive entre les pierres. D'ailleurs...
« Mamma ! » S'écria-t-il en voyant Fregn aux côtés de son valraven à lui, Igie.
Il ne savait pas ou plus d'où il avait tiré ce nom mais, quand il avait vu cet adorable créature à la fois déterminé et autoritaire tout en étant gentille, ce nom s'était imposé comme une évidence. C'était comme pour son chien Dima et son chat Filix. Aucune idée d'où venait les noms mais, ça lui semblait familier alors, il les utilisait.
Sa mère répondit à son signe de main, avant de l'enlacer, aussi soulagé l'un que l'autre de se retrouver en vie. Fallait dire, cela faisait bien six mois qu'elle était infiltrée et il l'avait à peine vu quand il était aussi venu prendre le pouls de la forteresse alors, il s'inquiétait pour elle.
« Je suis content de te revoir. Ça va ? Tout s'est bien passé ?
– Moi aussi mon petit. Et ne t'en fais pas, ça va. C'était l'infiltration la plus facile de ma carrière.
– Vraiment ?! À ce point ? S'esclaffa-t-il. Faut dire, ça n’a pas l'air d'être une flèche leur margrave Miklan.
– Une brute épaisse oui. Il n'en fiche pas une et quand les gens disent qu'ils ont faim trop fort, il les nourrit à coup d'épée dans le ventre. C'est un vrai tyran même pas capable de bien gérer son argent et son peuple. Je n'ai même pas eu à les pousser à la révolte, tout le monde était furieux de base et veut juste le chasser d'ici, expliqua-t-elle posément, habituée à ce genre de situation quand ce n'était pas elle qui semait la zizanie. D'ailleurs, tu t'es très bien débrouillé quand tu t'es infiltré à ton tour. Ton maquillage était très réussi et même s'il y a eu des imprévus avec ce chien qui semblait te reconnaitre, tu as très bien su les gérer tout en ne trahissant pas ta couverture. Vraiment, un sans-faute.
– J'ai eu un excellent professeur l'Ombre, la complimenta-t-il sincèrement, sa mère était de loin la meilleure espionne de tout Sreng et même de Fodlan.
– Tu as bien su te débrouiller aussi. Le seul problème, c'est cette cicatrice, elle est trop grosse pour être caché mais bon, c'est ainsi. ... et toi ? Comment tu te sens ? Lui demanda-t-elle, attentive, lui tenant les mains pour le maintenir, alors qu'Igie frottait sa tête contre son compagnon d'arme.
– ça... ça va... je crois... ça fait comme des flashs quand je suis ici... avoua-t-il. Je suis déjà venu ici avant de m'infiltrer mais, je n'arrive pas à me souvenir comment... C'est comme si quelque chose voulait remonter à la surface mais, n'y arrivait pas. Il me manque quelque chose mais, je ne sais pas quoi...
– C'est normal, les souvenirs sont quelque chose de difficile à récupérer, surtout vu l'état où on t'a trouvé... ces pêcheurs seraient venus quelques minutes plus tard et Huld n'aurait pas été avec eux, tu serais mort dans la neige, souffla sa mère en ordonnant ses mèches, et tant pis si ce n'était pas par le sang, Fregn était la seule qu'il reconnaissait comme sa mère avec ses tantes.
– Vive le braconnage, on sauve des vies grâce à ça, arriva à en rire Snorri, posant ses doigts sur sa cicatrice, un des seuls vestiges de sa vie d'avant avec son porte-bonheur. Après, je ne sais pas trop si j'ai vraiment envie de me souvenir de certaines choses... je veux dire, ça me semble familier ici mais, j'ai pas vraiment envie de retrouver ceux qui m'ont abandonné dans la neige avec le crâne ouvert et plusieurs fractures car, ils m'ont surement fracassé à coup de pierre. Limite, je préfère m'en souvenir pour comprendre, puis tout oublier pour juste refermer la boucle et ce chapitre de ma vie.
– C'est ta mémoire, c'est à toi de voir ce que tu veux en faire. En tout cas, je ne te forcerais pas à te souvenir si ce n'est pas ce que tu veux.
– Merci Mamma... lui sourit-il, avant d'ajouter après un regard en coin. En fait, ce qui m'intrigue le plus... tu vas me prendre pour un fou...
– Dis toujours, histoire que je fasse ma propre opinion, répliqua Fregn.
– Ce qui m'intrigue le plus, c'est les Crocs de Fenrir, souffla-t-il en montrant l'arme enchainé dans la pièce, personne ne s'en approchant à moins de dix pas. Je sais, tout le monde se pose des questions sur ce truc mais, c'est pas de la peur... en fait... elle m'intrigue et... et elle me dit vraiment quelque chose...
– C'est ce qui t'intrigue le plus ? Comment cela ? Elle te semble familière ?
– Oui, comme si je l'avais toujours connu... elle... elle a un lien avec ma mémoire, j'en suis sûr... et... et j'ai vraiment envie de la toucher... admit-il, presque honteux de vouloir toucher une telle abomination capable de briser le destin, Igie continuant à se serrer contre lui pour le rassurer. Quand j'ai croisé la margravine-mère, elle m'a aussi dit que je devrais tenter de la prendre et... et ça me donne encore plus envie de tenter...
Fregn resta silencieuse une seconde, avant de déclarer en posant sa main sur son épaule, toujours ce roc inébranlable à ses côtés et sur qui il pouvait compter. Que sa famille de sang rejoigne Fenrir et sa sœur Hel pour se faire dévorer, Fregn, c'était une vraie famille à elle toute seule !
– Je suis aussi sceptique que toi sur le fait que ce soit une bonne idée mais, si c'est ce que tu ressens et que tu penses que cela te rendra peut-être la mémoire, alors je ne peux que te soutenir si c'est ce que tu veux. Si tu ne la touches que quelques instants, elle ne devrait rien te faire et de toute façon, elle mord toute personne qui n'a pas d'emblème. Parfois, tu as une lumière qui s'active autour de toi quand tu combats, comme l'emblème des fodlans alors, qui sait ? Tu en as peut-être un et cela te protégera surement de son influence ?
Snorri lui sourit, rassuré par ses mots. Timidement, il s'avança avec sa mère vers la chaire du margrave et les Crocs de Fenrir. Dans le fond de sa tête, ce décor lui disait quelque chose mais, il était incapable de dire quoi... peut-être quelqu'un qu'il n'avait jamais vu et qu'il ne connaissait pas sur la chaise... mais pas sûr... mais ce qui l'attirait le plus, c'était cette lance, comme des insectes autour d'une bougie la nuit...
Elle était terne, inerte, desséchée comme un cadavre mort depuis des siècles mais, malgré tout, une force au fond de sa poitrine et de son sang le poussait vers elle... sans qu'il sache pourquoi... le jeune homme ne savait plus.
Il jeta un dernier regard à sa mère et à son valraven, embrassa le sachet où se trouvait son porte-bonheur de toujours, accroché à son cou. Puis, après avoir pris une grande inspiration, il effleura la gemme écarlate des doigts.
Snorri recula un peu en la voyant s'illuminer à son contact.
La chaleur d'une présence rassurante, une protection au-dessus de son épaule...
C'était quoi ça ?! Il n'avait jamais pensé ou ressenti quelque chose comme ça ! Il sentait sa cicatrice pulsée, quelque chose en ressortant enfin après tout ce temps. Engaillardi par ce premier contact, Snorri recommença, prenant la lance entre ses doigts.
Des moments avec trois personnes de son âge et quelqu'un plus âgé... des adultes aux regards bienveillant... leur départ trop rapide à tous... la protection éphémère de bras... une main sur sa nuque qui l'arrache d'elle... l'épuisement... des bruits flous, des images mélangés entre elle... des coups, des coups, des coups, du froid... immobile... s'enfuir... impossible... les chaines des blessures et de la neige... une présence toujours aussi forte au fond de son cœur, toujours là malgré l'oubli... le protégeant encore malgré tout... lui jurant quelque chose... l'appelle... son nom... son vrai prénom...
« S... »
« Grand-père... »
« S... Snorri ! Tu es encore avec nous ? Reviens ! Snorri ! »
S... Snorri se réveilla d'un coup, se rendant compte qu'il s'était noyé un instant dans l'étreinte de la lance. Elle n'était plus sur son présentoir, il l'avait détaché sans s'en rendre compte et la serrait à présent contre son cœur, comme pour s'y accrocher. Il tourna des yeux exorbités vers Fregn, tout tremblant après ce qu'il venait de vivre, sa mère le regardant avec inquiétude.
« Je... je me souviens... elle... la lance... elle fait revenir des choses... pas tout mais... mais c'est la première fois... c'est net... mais c'est aussi flou... je... je ne comprends pas... c'est... je crois... ma tête...
– Du calme, prends ton temps... souffla-t-elle en posant ses mains froides sur ses joues, l'ancrant un peu dans la réalité, même s'il était incapable de lâcher cette lance. Ne t'en fais pas, on est en sécurité ici, les troupes ennemies sont pratiquement maitrisées. Souffle un grand coup et prend le temps de te reprendre. Là... chut... ça va aller... tenta-t-elle de le rassurer en le prenant dans ses bras, se fichant d’approcher cette lance malgré le danger, Snorri commençant à pleurer alors que tout se bousculait dans sa tête. On est avec toi, les dieux aussi veillent sur toi.
– Mamma... merci... ça... ça fait tellement de chose d'un coup... cette lance... c'est celle de mon grand-père mais, pas de mon grand-père... c'est plus au sens... d'ancêtre, quelque chose comme ça... je... ça va tellement vite...
Il souffla un grand coup, essayant de se reprendre comme il pouvait en faisant le point, jusqu'à ce que tout se calme. L'amnésique arrivait à retrouver un peu pied, la lance toujours contre lui, blottit au creux de l'aile de son valraven avec sa mère à ses côtés, quand ils entendirent un coup de sifflet venant des airs, puis un cri demandant des renforts sur le toit. Aussi vif qu'il le pouvait malgré son crâne qui martelait toujours, Snorri enfourcha sa monture pour aller en renfort et compris pourquoi ils avaient besoin d'aide. La garnison avait trouvé refuge sur le toit, avaient bloqué les escaliers et les valravens étaient les seuls à les atteindre, les troupes de Miklan refusant de se rendre.
Snorri trouva sa cousine Hlif, en train de manœuvrer avec sa propre valraven contre trois pégases, l'homme en faisant tomber un pendant qu'elle descendait le second, avant qu'ils n'achèvent le troisième tous les deux d'un coup de lance.
« La situation ?! Lui cria-t-il et en faisant courir son regard sur elle, heureux de la voir en entier, même si elle semblait proche de la surchauffe de magie.
– Ils refusent de se rendre ! Miklan surtout ! Hurla-t-elle pour se faire entendre en montrant le margrave au milieu de ses troupes, protégé par ses hommes au lieu de les défendre lui-même, puis elle posa la question évidente. Et Snorri, qu'est-ce que tu fous avec les Crocs de Fenrir ?! Tu es fou ?! Ils vont te dévorer et briser ton destin !
– Pour le moment, ça va ! Et longue histoire, je te raconterais ça après la bataille ! Pour faire simple, ces crocs ne peuvent rien me faire de mal on dirait !
– J'espère, reste en vie ! »
Ils refoncèrent dans la bataille, attaquant un côté de la garnison. Les Crocs de Fenrir semblaient agir tout seul dans sa man, lui indiquant où était le danger comme s'il le sentait et voulait le protéger. Comment une arme aussi maléfique pouvait-elle être aussi prévenante avec lui ?! ça n'avait pas de sens ! Enfin, il avait déjà assez de question qui attendrait la fin de la bataille...
« Regardez ! S'écria un soldat. Un sreng a volé notre Relique !
– Il ne l'a pas que volé, elle le reconnait comme son maitre ! Ajouta un autre.
– Mais comment c'est possible ?! »
« J'aimerais bien le savoir aussi, » songea Snorri en les voyant aussi étonnés que lui.
Miklan se tourna alors vers lui, le foudroyant du regard sous son casque, comme s'il voulait lui arracher la tête de loin, encore plus en le voyant manier cette lance.
« Non... non, c'est impossible ! Plus personne ne peut manier cette foutu Lance ! Il est mort ! Il est mort ! Il est mort ce salopard !
– Honnêtement, j'en sais rien mais, rends-toi ! Tout le château est sous notre contrôle et la ville s'est déjà rendue ! C'est fini margrave ! S'écria Snorri en fodlan. Rends-toi !
– Jamais ! Je suis margrave ! Le seul margrave ! Le titre est à moi ! À moi ! Jamais je ne le laisserais à des sauvages comme vous !
Il lui envoya une hachette sur lui mais, le chevaucheur de valraven l'esquiva sans souci, Igie agile comme la brise dans le ciel, avant d'en repousser une autre du bout des Crocs. Voyant qu'il refusait de se rendre, il descendit en piqué pour tenter de lui arracher sa hache des mains et la faire tomber par-dessus les créneaux, ce qu'il arriva à faire mais, Miklan s'accrocha à sa (leur ?) lance, hurlant comme un possédé que les Crocs était à lui seul et pas à un sauvage sortit d'il ne savait où.
« La Lance de la Destruction m'appartient ! S'époumona-t-il, alors que Snorri sentait l'arme hurlé le contraire, essayant de forcer son « propriétaire légitime » à la lâcher en lui mordant les doigts, le sang suintant de ses gantelets.
– Elle n'est clairement pas d'accord mais bon, très bien, comme tu veux. Igie ! »
Son valraven hurla en reprenant de l'attitude. Elle était assez forte pour porter deux personnes sans problèmes et même si Miklan devait pesé son poids avec son armure lourde, elle arriva à s'élever dans les airs, même s'il s'accrochait obstinément aux Crocs de Fenrir comme de la poix sur les mains. Snorri aurait préféré qu'il lâche mais bon, il ferait avec. Le plus dur, c'était de ne pas lâcher la lance avant le bon moment mais, il sentait Hlif utiliser sa magie pour lui donner plus de force. Il lui devrait un bain bien glacé après la bataille.
Ils étaient à plusieurs pieds au-dessus du sol à présent, Miklan suspendu au-dessus du vide, criant toujours que la Relique lui appartenait. Et bien soit.
« Elle est à toi cette lance ? Et bien garde-la ! » S'écria-t-il en lâchant tout simplement l'arme, Igie partant d'un coup plus vite en l'air sans ce poids mort, tellement qu'il en perdit son casque mal accroché dans la précipitation.
Le margrave tomba en faisant un fracas de casseroles qui chutaient de leur étagère, s'écrasant contre la pierre. Il n'avait même pas de sort pour amortir les chutes de trop haut ce con... la Lance de la Destruction roula à côté de lui, inerte alors qu'il gémissait un ordre, peut-être de continuer l'attaque mais, plus personne ne l'écoutait. Sans aide, il ne pourrait même pas se relever à cause de son armure une fois sur le dos, comme une tortue retournée et de toute façon, plus personne ne faisait attention à lui. Tous les regards étaient tournés vers Snorri, incrédules, comme s'il voyait un fantôme.
Puis l'un jeta son arme.
Puis un autre.
Puis encore un autre.
Puis tous se rendirent.
« Par les Vanes et les Ases, jura Hlif alors qu'ils redescendaient tous les deux au sol, les soldats ne tentant rien contre eux quand ils le firent. Qui es-tu Snorri ?
– Je ne sais pas, souffla-t-il à sa cousine, récupérant la Lance de la Destruction qui semblait ronronner entre ses doigts, brillant à nouveau avec lui, comme rassurée que ce soit lui qui la tienne plutôt que Miklan, alors que des souvenirs de plus en plus clairs de l'origine de sa cicatrice remontaient en lui. Mais je crois qu'on va bientôt le savoir. »
Il se releva, tenant fermement les Crocs de Fenrir en regardant les hommes de Gautier, hésitant un peu avant de se décider de crier en fodlan aux hommes autour d'eux, imitant sa tante et reine dans les moments graves ou face à un ennemi, s'excusant auprès d'elle de lui prendre son rôle quelques instants.
« Les Dieux et le destin ont décidé, le combat est à présent achevé. Que les glaives et les épées soient rengainés, que les blessés et les morts puissent se reposés. Notre armée guidée par Thor a triomphé, aux ennemis de s'agenouiller ! »
Les soldats obéirent, mettant sans trop discuter un pied à terre à ses ordres. Au moins, ils se rendaient sans violence, c'était déjà ça. Snorri s'approcha alors de Miklan, gémissant par terre dans son armure, puis pointa le fer d'os vers lui en déclarant, les souvenirs tapant assez fort dans sa tête pour faire exploser son crâne.
« On a des choses à se dire. »
*
Dès qu'ils surent ce qui s'était passé à Gautier, Dimitri, Félix et Ingrid partirent sur le champ à la place de leurs parents avec plusieurs régiments de soldats. S'ils se fiaient à ce qui était écrit, les habitants avaient ouvert les portes et rejoint volontairement les srengs à condition qu'ils les débarrassent de Miklan, et le messager avait confirmé mais mieux valait être prudents. Cela ne leur plaisait pas d'aider l'assassin de Sylvain, mais ils devaient également penser à la sécurité aux habitants de la capitale margravine. Ils se préparèrent donc à affronter les srengs ou à tomber dans une embuscade, de plus en plus sur leur garde quand ils entrèrent sans souci en ville avec leurs hommes. Les gautiens vivaient comme d'habitude, mais avec quelques srengs qui partageaient la nourriture de la réserve seigneuriale, ceux parlant le fodlan les saluant cordialement. Les niches dédiées à Sothis et aux Braves aux quatre coins de la ville étaient même déjà remplis de statuettes de dieux srengs. Cela faisait plus d'un mois que l'attaque avait eu lieu et que les srengs avaient visiblement établis un début de camp ici, mais quand même, c'était rapide...
Quand ils arrivèrent aux portes, ils tombèrent sur Dame Adeline, en grande conversation avec des marchands à la porte du fort. La mère de Sylvain rayonnait, semblant en bien meilleure santé et bien plus heureuse que pendant les dix dernières années. Elle avait repeigné ses boucles rousses et son habit noir de deuil avait été remplacé par une robe colorée typique de Sreng, avec deux grosses broches sur la poitrine. Rustine n'était pas à ses pieds aussi, même si les trois amis sentirent qu'il était encore en vie. Le petit chien était presque la raison de vivre d'Adeline, elle ne pourrait pas être aussi joyeuse s'il était mort.
Elle les salua tous d'une révérence quand elle les vit arriver, respectueuse de l'étiquette.
« Votre Altesse, Bouclier du Royaume et Ailes de Faerghus, c'est un honneur de vous voir en notre ville. Je voie que vous avez une escorte importante. Je comprends cette précaution mais, cela est inutile. Nous vivons en paix avec les srengs depuis quelques semaines à présent. Il y a encore des échauffourées mais, la chasse de Miklan nous a donné l'occasion de trouver un accord de paix temporaire, le temps que les choses se calment un peu après une telle frénésie.
– Salutation Dame Adeline. Mais pouvez nous nous expliquer précisément ce qui s'est passé ? Demanda Dimitri. J'avoue que nous avons un peu de mal à comprendre...
– C'est une longue histoire mais, je vous la raconterais après vous avoir introduit auprès du nouveau margrave. Il a très envie de vous voir, même si je dois vous prévenir que cela vous fera un choc. »
Intrigués, les trois amis descendirent de selle pour la suivre, accompagnés de leurs gardes et toujours armés par précautions. Ils traversèrent les couloirs où tous les ajouts macabres de Miklan avaient été retirés, enlevant tous les trophées de renards morts des murs. Depuis la mort de Sylvain, il adorait mettre partout la peau de cet animal, surement parce que sa fourrure avait la même couleur que les cheveux de sa victime... Félix aurait rêvé de tout arraché devant Miklan mais bon, les relations diplomatiques, tout ça... cependant, il se sentait assez léger, sa marque pulsant dans son dos, sachant au fond de lui quelque chose sans oser le dire à voix haute.
Adeline les annonça alors qu'ils entraient dans la grande salle. Tous les trophées et les armures des Gautier précédent avait été retiré, remplacé par de grandes tables où s'accumulaient des papiers en tout genre, surement des rapports de comptes, des terriers, des registres de lois et d'impôts à la tête. Ils virent d'abord une petite femme blonde aux yeux très bleus debout, en train de plancher sur une liasse de parchemin qui semblait être le terrier de la ville. Les trois amis la reconnurent comme la reine Thorgil le Kaenn, la plus puissante reine des srengs qu'ils avaient déjà rencontré pendant des pourparlers diplomatiques. Cela devait être son Royaume qui avait dirigé l'expédition contre Gautier, Adeline leur ayant expliqué entre temps que l'attaque avait été un coup de semonce pour punir Miklan de ses précédents assauts. Ils se demandèrent une seconde si c'était elle « le nouveau margrave » avant de voir un homme assis à la table d'à côté, en train de discuter avec elle dans leur langue.
Félix, Dimitri et Ingrid n'en crurent pas leurs yeux en le découvrant mais, ils le reconnurent tout de suite : ils reconnurent ses cheveux roux rouge presque sanglant, ses yeux miel affutés et doux, son nez piqueté de tâches de rousseurs et de plus encore aujourd'hui... même sa voix était familière, bien qu’il ait mué comme eux tous entre temps... ils ne purent pas non plus ignorer la grosse cicatrice en forme d'étoile sur son front, signe qu'on lui avait sans doute fracassé le crâne. Mais Déesse... Déesse...
Quand l'homme tourna la tête vers eux, ses yeux s'exorbitèrent à son tour, tout aussi incrédule qu'eux. Doucement, après avoir fait descendre Rustine de ses genoux, il se leva, pour mieux les voir, avant de s'avancer vers eux, sans un mot. Il était plus âgé qu'eux de deux ans alors, quand ils l'avaient perdu, il était plus grand mais, s'il l'était toujours pour Ingrid et Félix, Dimitri le dépassait à présent de quelques centimètres... ça... c'était presque étrange, même s'ils l'oublièrent assez vite... leur esprit crut une seconde qu'on leur jouait un tour, que c'était une mauvaise farce du destin ou alors un rêve trop beau pour être vrai.
Mais le nouveau margrave sortit alors un très vieux sachet qui pendait autour de son cou, toujours le même depuis des années, puis en sortit une minuscule écaille sarcelle. Une de Félix... la trace du miracle de Fraldarius qui lui avait sauvé la vie… il ne se séparait pratiquement jamais de ses écailles sauf pour les donner à quelqu'un de confiance qui ne la revendrait pas... et elle était si petite... cela ne pouvait qu'être celle qu'il...
« Je... je crois que c'est toi qui me l’as donné, déclara-t-il en regardant Félix, la voix tremblante, son autre main allant sur son crâne et sa cicatrice. C'est... c'est encore très flou mais, j'ai l'impression... non, je sais que je vous connais... désolé si c'est pas grand-chose de plus mais, ma mémoire vient à peine de revenir depuis que j'ai touché les Crocs de Fenrir alors, c'est un peu compliqué...
En réponse, le jeune homme aux cheveux noirs s’approcha du rouquin en confirmant, refermant ses doigts sur son écaille.
– C’est bien une des miennes. Je savais que tu reviendrais… comme on se l’était promis Sylvain…
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swedesinstockholm · 3 months
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7 mars
hier soir devant newport beach je me disais qu'ils avaient jamais l'air d'avoir froid aux mains, on les voit jamais assis sur le canapé avec leurs mains glissées entre leurs cuisses ou sous le plaid pour les réchauffer. est-ce que j'aurais jamais froid aux mains moi non plus si je vivais en californie? je sais que c'est une série pour ados des années 2000 tout sauf réaliste mais c'est vertigineux quand on compare leur quotidien au mien, de l'autre côté du globe, avec les mains gelées neuf mois sur douze. parfois quand je descends les escaliers, les mêmes depuis que je suis petite, je compare ma vie à celle de kristen stewart aussi. je sais que c'est pas comparable mais en même temps on est toutes les deux nées en 1990 sur la même planète.
j'ai décidé de pas aller à la mer avec maman pour pâques pour pouvoir remonter sur la scène de la maison poème, mais d'abord je voulais être sûre que m. y serait parce que je veux plus rester seule. le weekend dernier je suis restée seule pendant deux jours et c'était déjà assez pour me faire dérailler. je devais aller à un concert aux rotondes et puis j'ai changé d'avis et je devais aller à la soirée open mic de c. et de ses copains slammeurs à belval mais j'ai été découragée par 1. les transports pas directs 2. la pluie 3. la nuit. alors je suis restée sur le canapé et j'ai regardé newport beach puis the voice avec un sentiment de culpabilité qui me rongeait l'estomac. j'ai menti à c. alors que j'aurais simplement pu lui dire que je souffre de... je sais pas, une affliction mystérieuse qui m'empêche de sortir de chez moi le soir.
je regardais les stories de f. au ski avec sa copine et son copain et les stories de s. à son weekend de bachelorette à paris auquel j'ai pas été invitée alors qu'y avait toutes ses autres copines luxembourgeoises et je me sentais seule et abandonnée. le meilleur moment du weekend c'était mon cours de luxembourgeois du dimanche matin avec mon élève sympa qui m'a tenu compagnie pendant une heure. je lui ai fait lire un texte sur les voyages et je lui ai demandé si elle voyageait beaucoup et elle a dit oui j'adore aller dans des hôtels all inclusive avec une piscine et des bons cocktails sans une once d'embarras et puis elle m'a raconté ses vacances en turquie et à dubaï et j'oublie tout le temps que ça existe en vrai des gens comme ça.
j'ai réussi à sortir de la maison ce soir pour aller à la soirée openscreen parce qu'ils projetaient mon film. ça allait parce que le casino c'est pas loin mais je crois que j'aurais préféré ne pas y aller. je suis partie avant la fin parce qu'ils m'ont même pas invitée sur scène pour le q&a, bon ils me connaissaient pas et j'ai rien dit donc c'est normal, mais de toute façon j'avais aucune envie de me retrouver assise parmi les réalisateur.ices avec un micro à la main pour me présenter et parler de mon film qui m'a foutu la honte, j'ai cringé du début à la fin c'était un cauchemar, plus jamais j'assiste à la projection publique d'un de mes films, de toute façon c'est fini je fais plus de films, j'ai enfin réalisé que j'étais nulle. le son était un désastre, on entendait tous les défauts que j'entends pas moi sur mon ordi, tout était désastreux, même la structure, la cohérence tient à un fil, je laisse pas le temps au texte de respirer, tout s'enchaine trop vite, j'arrive pas à croire que j'aie envoyé ça à austin et daeja et qu'ils continuent à me dire qu'ils adorent mes films, what the heck, arrêtez d'être gentils comme ça. à partir de maintenant je reste concentrée sur ce que je sais faire. j'ai vu une photo du nouveau numéro de sabir trônant sur une étagère à la librairie tropismes et on voit mon nom pile milieu sur la couverture et j'en pouvais plus de fierté de me voir en vente chez tropismes, avec mon texte qui parle de quand j'étais vendeuse en librairie en plus.
mais le pire en fait c'était que tout le monde présentait des films super engagés avec des sujets graves comme les violences domestiques, le racisme, des immigrés qui racontent leur relation au luxembourg, etc, et moi j'étais au milieu à me plaindre de ma petite vie parce que ça fait cinq ans que j'ai pas pris l'avion avec mon rêve américain à la con et ma poétique de l'espace, GROW UP. je me sentais en dessous de tout avec ma vie enveloppée de papier bulle.
en rentrant je marchais vite pour arriver avant que maman rentre du resto et se rende compte que j'étais pas là et me demande où j'étais. je lui ai rien dit de la soirée ni de mon film, je sais pas pourquoi. je crois que j'avais peur qu'elle veuille venir avec moi (je rêve lol) et j'avais vraiment pas envie qu'elle voie mon film parce que j'y parle beaucoup de mon père. et donc pendant que je me dépêchais de remonter la rue je pensais à la pianiste d'elfriede jelinek que je suis en train de lire, quand erika kohut rentre chez elle dès que ses cours de musique sont terminés à la fin de la journée pour retrouver sa mère, parce que sinon elle va lui poser des questions et la faire chier. mais elle a envie de rentrer à la maison, la maison a un attrait sur elle, l'attrait chaud et confortable de la routine et de la télé et de la soirée passée avec sa mère. ce livre est terrifiant. quand je l'ai pris à la bibliothèque et que j'ai lu la première phrase du quatrième de couverture ("elle ne boit pas, ne fume pas, couche encore à 36 ans dans le lit maternel et aime bien rester chez elle") j'ai été prise d'un petit rire nerveux tirant sur la panique au milieu du rayon.
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