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Pride haul :D finally bought a genderqueer flag
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suis-nous · 1 year
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SAMEDI 18 FEVRIER 2023 (Billet 1 / 3)
« UN HOMME HEUREUX » (1h 29min)
Un film de Tristan Séguéla, avec Fabrice Luchini, Catherine Frot, Philippe Katerine…
« C’est une comédie très réussie et qui a su synthétiser l’esprit des classiques du cinéma français des années 70/80 (« La cage aux folles » vient tout de suite à l’esprit) et les films américains comme « Tootsie » qui font d’une situation difficile un hymne à la tolérance drapé de légèreté, le tout sans aucune vulgarité. »
C’est une spectatrice qui a écrit ces lignes sur le site de « AlloCiné » et c’est exactement ce que nous en avons pensé.  On ne rit pas aux éclats mais on sourit, très souvent. La performance des 2 comédiens principaux est exceptionnelle. Une mention toute particulière à Catherine Frot… qui commence à devenir une des plus grandes comédiennes du cinéma (et du théâtre) français. Le reste de la distribution ne démérite pas, Philippe Katerine est d’une crédibilité hallucinante, épatant comme toujours.
Les critiques (pro et celles des spectateurs lambda) sont bonnes ou assez bonnes dans l’ensemble, à l’exception notoire de Télérama, le « journal de télé pour instits » (c’est nous qui lui avons donné ce surnom), qui a massacré le film. Les pauvres, ils ont beau « avoir la carte » comme on dit dans le milieu intello-parisien, ils n’ont rien compris !
Etonnant quand même (et encore plus étonnant lorsque vous aurez vu le film), c’est Le Figaro qui lui a accordé le plus d’étoiles. Certains auraient pensé le contraire.
Ne manquez pas en tout cas de lire la critique ci-dessous, écrite par Eric Neuhoff, le critique cinéma préféré de notre amie Marie-Ange (T.) et de regarder les 2 bandes-annonces ci-dessus.
Marina a donné à « Un homme heureux » ❤️❤️❤️ et JM, ❤️❤️❤️,5 sur 5 (un demi-point de plus pour Catherine Frot/Fabrice Luchini et le message du film).
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Un maire de droite découvre que sa femme veut devenir un homme. Tristan Séguéla opte pour la comédie légère et joyeuse sur ce sujet qui fait souvent grincer des dents.
Ça, il prend très mal la chose. Ce maire de droite a des excuses. Sa femme lui annonce qu'elle veut devenir un homme. Et puis quoi encore ? D'abord, il songe à une plaisanterie. Mais la dame est sérieuse. L'élu s'arrache les cheveux. Sa campagne ! Il lui avait promis qu'il renonçait à la vie politique et voilà qu'il a choisi de se représenter. Elle lui cite l'exemple du mérou, des escargots. En langage moderne, on appelle ça une transition. Déjà, elle a commencé à prendre des hormones. Dans cette ­petite ville du Nord, cette lubie fait désordre. Burn-out ou ménopause, on se perd en conjectures. Que vont penser les ­électeurs ?
La théorie du genre débarque chez ce couple tout droit sorti de chez Chabrol. Veste Barbour, vacances à La Baule, la panoplie est au complet. Monsieur tombe de haut. Après tout ce temps, avait-il mérité ça ? Que vont dire les enfants, hein ? Tout cela est bien compliqué. On a beau être sans étiquette, l'élection risque de tanguer. Alors ­Fabrice Luchini pousse des hurlements, dort sur le canapé. « J'aurais préféré être plaqué pour une ­girafe. »
Une comédie pour un samedi-soir
Catherine Frot s'affuble d'une fausse moustache, demande à la domestique de ne plus l'appeler « Madame ». Édith se transforme en Eddy. Les complets-vestons lui vont bien. « Ça n'est pas parce que j'ai un sexe de femme que je ne peux pas être un homme. » La théorie se défend.
Avec un sujet pareil, il faut marcher sur des œufs. Cette « Cage aux folles version LGBT » opte pour un ton léger, ne se soucie pas du vraisemblable. C'est une comédie pour un samedi-soir, un spectacle à voir en famille. Cela permet à Philippe Katerine d'être un adjoint efficace et ironique. La surprise permet de s'intéresser enfin à d'autres problèmes que l'emplacement des dos-d'âne. Luchini ouvre des yeux ronds, affiche un désarroi de gamin. Il faut le voir vider des alcools forts pour supporter le choc, distribuer des tracts sur les marchés, recevoir dans sa permanence avec le slogan « En avant comme avant ».
Catherine Frot cultive des airs inquiétants, avec sa casquette à la Gavroche, trouve refuge chez un ami homosexuel et golfeur, assiste à des réunions menées par des transsexuel(le)s. On ne va pas faire la fine bouche devant un film qui a le mérite de traiter d'une actualité délicate et d'éviter la vulgarité. Tristan Séguéla signe un hymne à la tolérance, choisit la gentillesse contre le pamphlet, ne crache pas sur un happy end durant le carnaval de Dunkerque. Il montre sans lourdeur toutes les dimensions de cette histoire, aidé en cela par deux acteurs complices, malins, au diapason. La « Fête des mères » réserve des grincements de dents. Une naissance arrondit les contours. L'amour continue, envers et contre tout. La candeur le dispute aux sourires. Qu'on imagine un Jean-Pierre Mocky sous bromure et on aura une idée assez juste de l'ensemble. En plus, ces péripéties très « Saintes Chéries » sont accompagnées par des chansons des Rita Mitsouko et de William Sheller, ce qui ne gâche rien !
(Source : « Eric Neuhoff – Le Figaro »)
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Cartagene des Indes
De nouveau une visite de ville inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Protégée par 13km de remparts, initialement construites pour protéger la ville des attaques de pirates, Cartagene des indes est caractérisée par ses couleurs vives et les bougainvilliers qui végétalisent avec beauté les rues. Les ruelles sont flamboyantes, s’y perdre est un régal pour les yeux ! 
Riche depuis sa fondation au XVIe siècle par l’espagnol Pedro de Heredia, la ville fut longtemps un port majeur en Amérique du sud. Devenant ainsi une cible attractive pour les flibustiers et autres canailles des mers ! Bien que probablement un peu moins séduisant que le Capitaine Jack Sparrow. 
Allant de paire avec sa position stratégique, la ville de Cartagene joua un rôle central dans le commerce triangulaire et la traite négrière. Un pendant sud-américain de la ville à l’éléphant (Nantes) ? Comparaison d’autant plus pertinente quand on découvre les petites rues colorées du centre historique, qui sans la chaleur pourrait nous faire penser au quartier de Trentemoult :) 
Ce qui nous a saisi en nous baladant pendant plusieurs jours ici c’est le contraste entre la visible pauvreté des colombiens lambdas et la population ultra chic et glamour du centre ville. Nous avons halluciné notamment en apercevant quelques mariages dans les églises, de par les tenues dignes d’un gala portées par les invités de tout âge. Autant dire qu’avec nos tenues usées et suantes que nous traînons depuis fin septembre, nous nous sentions très à propos ! 
Nous ne saurons jamais si la pandémie est responsable de l’ambiance dans la ville ou si un autre phénomène explique l’attitude des colombiens vis à vis de nous, mais ces quelques jours ici (tout comme à Santa Marta) nous ont marqué par à la fois la défiance des locaux à notre égard (malgré notre jovialité légendaire et nos balbutiements en espagnol) et à la fois l’insistance des vendeurs de rue (voire l’agressivité de certains). Nous n’avons malheureusement pas senti la convivialité et la sympathie des colombiens, pourtant si connue à travers le monde. 
Nous nous envolons donc pour le continent nord américain avec enthousiasme ! De nouvelles aventures nous attendent !
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a-room-of-my-own · 4 years
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Si tu es comme 99.9% des français, alors l’acronyme "TERF" ne te dira rien du tout. A juste titre, puisqu'il s'agit d'un terme anglais qui ne veut rien dire en français. Les femmes qualifiées de "TERFs" sont supposées être des féministes radicales qui excluent les personnes trans. Sauf que ce que les nord américains appellent "féminisme radical" n'est autre que le féminisme français lambda. Du moins, tant que les néo-libéraux n'ont pas encore fini leur travail de sape.
Pires que des nazis, pires que des violeurs d'enfant, pires que Macron (oh !) les TERFs sont sexistes, religieuses, de droite, racistes mais aussi féministes radicales de gauche, comment est-ce possible ? Chut. Ne réfléchis pas trop. Elles tuent des personnes trans en respirant, c'est tout ce qu'il te faut savoir. Alors si tu en croise une, contente toi de lui expliquer comment tu souhaites la voir mourir. Bravo, te voilà progressiste.
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graphijane · 4 years
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Un premier Mai sans manifester ? Ce serait bien mal me connaître. Ces derniers jours je passe un peu de temps à faire de la musique. Je bosse un son particulièrement et je commençais à me demander quand est-ce que j’arriverai à y mettre un point final.
Hier j’ai décidé de marquer le coup pour ce 1er Mai à résidence. L’occasion de plonger dans une vingtaine d’années d’archives et de les poser sur cette musique que j’ai composé ces derniers jours.  La révolte et la quête de droits, prennent beaucoup de formes.  Parmi les plus populaires : grèves, manifestations, marches, sit-in, et autres actions à base d’activisme et de spontanéité.
Dans cette vidéo se trouvent des souvenirs -à ce jour- inoubliables, des moments d’intenses joies, de peurs, de solidarité, d’humour, de courage, de détermination et tellement d’autres sensations. Des instants de victoires. Parce qu’on a pris sur nous de se rassembler. De privilégier le collectif et ce malgré l’issue de nos luttes, parfois décevante. Mais nous avons gagné tellement en progrès social via ces différentes formes de luttes. Et nous en gagnerons encore. Non sans mal.
En attendant de retrouver les pavés ou les champs, je me rappelle cette « minute de silence » à la mémoire de Clément Méric à Paris en 2013. Mon voyage à Paris s’était organisé à la va-vite. Je n’avais pas anticipé ce rassemblement et d’une heure sur l’autre : j’ai l’info et j’y vais. La foule est considérable. Des milliers de personnes. Dress-code majoritairement noir, beaucoup de personnes camouflent leurs visages et des familles ou des solitaires lambda sont là. Massivement. Après une bonne marche, soudain la foule pose un genoux à terre, la foule s’accroupit, des poings se lèvent et le silence se fait en pleine journée en centre ville Parisien. Le moment est bouleversant. Paris silencieuse. Ma gorge est serrée, des larmes glissent sur mon visage pendant que j’enregistre le moment avec un dictaphone. Cette bande est incroyable. La minute de silence devient de longues minutes dans lesquelles la foule se réfugie, se rassemble, unifie sa colère autour de la mémoire de Clément Méric. Ce moment est gravé dans mes tripes avec intensité.
Je me rappelle également ma sœur enceinte de son deuxième fils, le premier sur ses épaules, au milieu d’une marrée rouge sur la Plage du Prado à Marseille en 2012.
Je me rappelle également de ma sœur venue me rejoindre pour une manif contre la réforme des contrats CUI-CAE à Marseille. Enceinte jusqu’au cou. Un foulard pour protéger ses voix respiratoires au milieu des fumigènes. Ou  encore ma sœur au contre-sommet G8 à Nice en train de rédiger des slogans sur nos panneaux pendant le trajet Marseille-Nice.
Je me rappelle le jour de mes résultats du bac à Carpentras, qui était aussi le jour où Nicolas Sarkozy -alors ministre de l’intérieur- avait décidé de faire une réunion dans la salle polyvalente de la ville. Ce secteur est outrageusement quadrillé par les CRS. Les personnes présentes marquent simplement leur désaccord politique avec l’individu. La foule est entièrement pacifiste (comme souvent, quoique les médias mainstream en disent). Avec une poignée de potes, on se joint à la marche qui ressemble plus à un pèlerinage hippie qu’à un mouvement de révolte. Soudainement on se fait gazer sévèrement par les CRS. Ma première fois. Indélébile. Je me rappelle que nous ne faisions rien que de chanter, de discuter entre nous ou de dire « pas content bouh bouh bouh ». La leçon ce jour là a été plus forte que bien des leçons apprises sur les bancs du lycée cette même année. Je me rappelle des courses et des cris paniqués de dizaines de personnes inoffensives. Je me rappelle des premiers soins ou réflexes à adopter en cas de gazage que nous suggérons et appliquons. Les unEs tentent de rassurer les autres. Probable que de nombreuses personnes aient vu naître une révolte en eux ce jour là. L’injustice frappait nos chairs innocentes. Ça fait flambi dit comme ça, mais c’est le cas.
Je me rappelle la « marche Charlie au Ventoux » en 2015 au moment où j’avais besoin de temps pour digérer, plus que de manif. J’avais besoin d’être dans un mouvement tranquille. D’être dans un symbolisme nécessaire à ce moment là, sans pour autant précipiter mes pensées et la digestion de cette période dramatique. Lorsque j’arrive au point de rdv au Chalet Reynard, le climat est glacial. Je suis vaguement bien équipée. Il pleut des gouttelettes gelées. Nous sommes une cinquantaine ? Plus ? Nous marchons vers le sommet depuis le Sud. Un autre groupe monte par le flan Nord du Géant de Provence. La montée n’est pas tendre et me fait un bien fou. Je suis là où j’ai besoin d’être. Là où je respire dans un moment pareil, les pieds dans mes racines natales. Le ciel est bas et gris, les nez coulent et les unEs et les autres se demandent d’un regard ou d’un mot si « tout va bien ? ». Je me souviens que lorsque notre groupe du côté Sud et le groupe du côté Nord se sont rejoint au sommet, le ciel s’est ouvert et a fait rentré un soleil qui a réchauffé les cœurs. Nous sommes nombreux a y avoir vu un signe. En tout cas un moment magique.
La halte au sommet est brève, les conditions climatiques sont difficiles, le soleil s’est à nouveau camouflé et il faut redescendre pour garantir la sécurité de chacunE. Au moment d’amorcer le retour, je demande à deux femmes si je peux faire la descente non-loin d’elles car je suis seule. Elles acceptent volontiers. Très rapidement nous nous cramponnons au crayon géant que j’avais fabriqué pour l’occasion. Nous sommes comme soudées ensemble, solidaires dans la tristesse du moment et de l’effort présent. Nous voyons des hommes adultes se faire littéralement faucher par le vent dans le virage -dont le nom m’échappe-  du Ventoux réputé pour sa prise au vent. Les corps se font catapulter par terre puis roulent, taclés et balayés avec une facilité déconcertante. Les gens peinent à se relever. Ces femmes et moi nous cramponnons bras dessus, bras dessous, en prenant soin d’emmêler le crayon dans ce méli-mélo de bras. Nous nous baissons le plus possible pour éviter au maximum de se faire happer par le vent. Petit à petit nous dépassons les difficultés et finissons par nous rassembler au chaud du Chalet Reynard. Je n’avais jamais vu le Ventoux comme ce jour là. Je ne le ressentirai probablement plus jamais comme ce jour là.
Aujourd’hui j’ai une pensé pour ma pote Holec avec qui j’ai fait tellement de manifs, de rassemblements, de marches, Holec qui a tellement de fois porté mon matériel de vidéo, porté mon sac ou une veste pour que je puisse filmer. Pensées pour toutes celles et ceux, depuis le collège avec qui on a organisé des manifs, fait des actions moins officielles, participé à l’effort collectif dans l’espoir d’un monde plus inclusif, ou l’intégrité de chaque personne est le soucis de touTEs.
LA LUCHA SIGUE.
On se retrouvera vite dans nos rues, nos quartiers, nos villes et nos villages pour réfléchir et penser un monde après cette énième crise dont nous sommes les premières victimes. Pensées pour le personnel soignant et celles et ceux qui font tourner le minimum nécessaire pour le pays en ce premier Mai. Une pensée chaleureuse aux révoltéEs, aux amoureux et amoureuses des pavés volants, aux féministes de tous genres, aux convaincuEs de la lutte intersectionnelle, aux estropiéEs par les forces de l’ordre des mouvements sociaux, aux victimes de violences policières et du racisme. BIG UP à toutes celles et ceux qui s’emploient à faire vivre un monde plus humain et plus juste pour tous. Musique : Graphijane Image & montage : Graphijane
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rostanoide · 5 years
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© Leonard Freed
« Worldview » de Leonard Freed
Leonard Freed est né à Brooklyn en 1929 dans la communauté juive hassidique new-yorkaise. Brooklyn, quartier emblématique de New-York où se côtoient juifs et noirs de condition modeste, on y reviendra… Le jeune Leonard découvre la photo par le biais d’un livre de Cartier-Bresson dans une librairie de quartier. C’est une vraie révélation pour cet amateur de peinture. Il commence à prendre des photos de sa communauté avec sa singularité, ses rituels religieux et son folklore. « Brooklyn, c’est là que je suis né et là que j’ai été élevé. La danse du mariage hassidique est l’une des premières photographies que j’ai faites. Ce que je sais maintenant de la photographie, je le savais alors. Je ne pense pas en termes de progrès. Mais à la relation d’une photographie à une autre, à ma vie entière, à la dernière photo que je ferai » rapporte-t-il dans « Worldview », un remarquable livre de photos qui englobe l’ensemble de son œuvre. Puis il sillonne les autres quartiers et les artères de la ville, surtout Harlem et Wall Street, pour sentir les pulsations de la mégapole. Freed élargit alors de plus en plus son cercle d’attraction, il file à Amsterdam où il vivra un peu de bric et de broc en tant que photographe indépendant avant de rejoindre Rotterdam, Bruxelles, Florence, Leipzig et enfin Munich et Berlin où il pourra enfin voir ces allemands qui l’intriguent et l’inquiètent aussi. « Les Allemands me posaient un problème donc j’ai fait un reportage » indique celui qui considère également la photographie comme une thérapie, L’Europe d’après-guerre est alors son grand terrain de jeu où il affine encore son regard pointu.
Freed photographie, beaucoup, il est partisan de « l’image honnête » : aucune mise en scène, aucun recadrage et aucune manipulation chromatique. L’image est restituée telle quelle. Brute, directe, véritable. En 1954, après tant de voyages à l’étranger, il revient à New-York et décide de se former auprès du directeur artistique du magazine Harper’s Bazzar, Alexeï Brodovitch. Toujours en quête de l’image parfaite… Et pourtant, les premières photos de Freed, celles de New-York ou même celles de son périple européen que l’on peut admirer dans « Worldview », démontrent que le photographe s’est forgé très tôt un style, une patte. Il y a un style Freed assurément. Est-ce la manière, la sienne, de voir le monde d’aussi près, à hauteur d’homme justement ? Est-ce cette façon de cadrer la lumière et l’ombre pour que le mélange de la nuit et du jour se complète comme un jeu harmonieux de miroir et de contraste ? Ou encore cette sorte de vérité qui transparait dans ses images ? À moins que cette esthétique du photojournalisme qui habite ses compositions soit le véritable secret de ses images si frappantes… Il se peut que ce soit simplement toutes ces qualités réunies qui ont fait de Leonard Freed, un des plus grands photographes d’actualité de son temps, celui-là même qui a illustré les unes prestigieuses de Life, de Der Spiegel, de Stern, de Die Zeit, de Look ou encore de Paris-Match.
« Le photojournalisme doit être spécifique. Il exige des photographies factuelles. Au fond, je pense qu’il y a des photographies qui véhiculent de l’information et des photographies qui véhiculent de l’émotion. Je ne fais pas des photographies d’information. Je ne suis pas journaliste, je suis auteur. Je ne suis pas intéressé par les faits. Je veux montrer l’atmosphère. Mes photographies ont une force de vérité, vous pouvez les croire par ce que j’ai vu et j’ai photographié » expliquait Freed dans l’ouvrage qui lui est consacré. Il prendra un soin maniaque à parfaitement légender ses photos pour se rapprocher encore plus de cette vérité qu’il traque.
Même si Freed a été très vite repéré par les grandes agences de photojournalistes (il sera recruté finalement par Magnum en 1972), le photographe restera fidèle à sa démarche jusqu’à la fin de sa vie : pas de concession. Il faut dire que Leonard ne se considère pas comme un collecteur d’images d’actualité lambda mais bien comme un artiste avec toute la latitude et la liberté de création que cela induit. « Cela va être une lutte difficile pour se faire un nom dans l’art mais je ferai de l’art » confiait-il dans son journal. Il a parcouru le monde avec son Leica pour le compte de grands magazines (Guerre de six jours, Afrique du nord, Turquie, Italie, Japon, Belgique, Berlin Est, Israël, Brésil) mais le reportage qui le fera connaitre du monde entier reste celui consacré au mouvement des droits civiques des Noirs aux USA sous la houlette de Martin Luther King en 1964. Un livre « Black in White America » verra le jour dans la foulée (1968), un ouvrage qui fera du bruit lors de sa parution. Voilà effectivement une communauté confrontée à la ségrégation et à la violence tout comme les juifs le furent en Europe, une communauté qu’il a côtoyée à Brooklyn et qu’il défend par le biais de ses images. 
Récompensé par le New-York State Grant for the Arts (1978) puis le prestigieux National Endowment for the Arts (1980), il a exposé dans le monde entier, Freed s’est éteint en 2006 laissant en héritage ses clichés, ses combats contre l’injustice et près d’un million de photos archivées.
« Worldview » de Leonard Freed.
Disponible au Fonds Photo, Cote : Photo 2 FREE
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lemoustachuvolant · 5 years
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Guilin, ça rime avec Chine
Le bullet train, le TGV chinois au départ de Hong-Kong n'a eu beau me transporter que pour 4 heures et trente minutes, j'ai vraiment eu l'impression de changer totalement de pays lorsque je descendais. Comme je m'y attendais, plus d'anglais, plus de grattes-ciel et plus de voitures conduisant à gauche (mais ça c'est tant mieux). Cette fois ça y est, me voilà débarqué pour de vrai en Chine ! Premier stop de ma route vers Pékin : Guilin, capitale du Guangxi, peuplée de plus de 5 millions d'habitants et située au cœur de la région des montagnes karstiques, communément appelées "montagnes en pain de sucre". Une ville que ne conseillent par les divers guides, ne lui donnant pas vraiment d'intérêt. Ce que je dois contester vivement : j'y suis resté cinq jours (le temps de trouver une place de libre dans un train) et je n'ai vraiment pas eu le temps de m'ennuyer !
Après l'Inde où je bougeais sans cesse, j'ai décidé pour la Chine de changer mon fusil d'épaule et de me concentrer sur moins de villes à découvrir mais plus en profondeur. J'ai donc pu visiter Guilin et ses environs à loisir, et ce qu'il y a à y voir laisse sans voix : rizières en terrasses de Longji, collines en Trompe d'Elephant et en Dos de Chameau et vue sur les montagnes karstiques et la rivière Lieu depuis le mont Laozhai dans le petit village de Xingping.
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Quatre itinéraires de randonnées courtes mais intenses avec un sacré dénivelé, le sommeil n'était jamais trop dur à trouver le soir venu!
A ces paysages superbes s'ajoutent également des merveilles architecturales, comblant les désirs de ce que tout touriste lambda souhaite voir : la tour Xiaoyao, les textes sacrés gravés au sein de la caverne de la colline en Trompe d'Elephant, les pagodes du Soleil et de la Lune sur le lac Shan, et allée du palais Ming de Guilin, où j'ai observé pendant une demi-heure les va-et-vient de la population chinoise.. un bonheur !
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Comme vous vous en doutez, sans anglais pour eux ni mandarin pour moi, la communication aurait pu s'avérer tangente. Mais en vérité, la plupart du temps seuls les chiffres sont nécessaires pour obtenir ce que l'on veut (avec quelques repas commandés au hasard du menu, pas de mauvaises surprises pour l'instant !) et lorsque des explications supplémentaires sont nécessaires, place à la technologie : la plupart des commerçants et des passants ont une application traduisant en direct les phrases dictées au téléphone. Pas vraiment fluide, encore un peu approximatif mais bien pratique ! Evidemment, il faut pour se repérer essayer de reconnaître les caractères chinois, toutes nos lettres ayant déserté les rues. Toutes? Non! Certains panneaux résistent encore et toujours à l'unicité de la langue et permettent aux touristes de se repérer facilement (d'ailleurs, et pour une raison que j'ignore, plusieurs panneaux donnaient les directions en mandarin, en anglais et.. en français !).
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Il reste cependant quelques petites perles :je reste sceptique quant à l'intérêt de distribuer ce fascicule à tous les touristes..
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Cinq jours donc passés à Guilin, puis vint le temps de reprendre la route. Pour être tout à fait franc, j'aurais aimé la prendre plus tôt mais si les trains sont peu nombreux, les voyageurs eux le sont! Mais je ne regrette pas cette sédentarité éphémère qui m'a permis de faire tout ce que je voulais faire (beaucoup de "faire" dans cette affaire..)
Prochaine étape : Xi'an à 1000km au nord-ouest et à 10h de train, enfin si je trouve le bon wagon.. alors alors.. bleu, jaune ou vert?
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fotopadova · 6 years
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Rovolon per la fotografia palpabile.
di Carlo Maccà
 -- Sta davvero morendo d'indigestione, la fotografia? Sembrerebbe di sì, leggendo o ascoltando quello che ne dicono molti esegeti e cronisti della materia. Gonfiata fino a scoppiare dalla bulimia di milioni (miliardi?) di click quotidiani. Dai selfie che vorrebbero "eternare" un istante di vita, e svaniscono presto dalla "memoria" dell'autore e ancor più presto da quella del destinatario, alla congerie di siti e fototeche che conservano (fino a quando?) immagini di Autori maiuscoli, maiuscoletti e minuscoli. Qui per un estraneo è quasi impossibile districarsi, e un "non addetto" che ama le belle immagini non ne farà mai uso, anche perché, a salvaguardia della proprietà artistica, non troverà mai fotografie con una definizione sufficiente ad apprezzarle compiutamente sullo schermo del PC. Chi, privato cittadino, potrebbe poi sognarsi di formare una collezione di immagini virtuali, fatte solo di difetti di elettroni su di un disco di memoria? Quale fotografo che vive della propria arte venderebbe i suoi prodotti su dischetti subito piratabili?
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La fotografia, quella vera, è un oggetto: materiale, palpabile, "hard". Solo una frazione infinitesima diventa una stampa. Un autore ha completato il proprio lavoro quando tiene in mano una stampa di cui è soddisfatto, non solo se è partito da uno scatto analogico (caso ormai rarissimo, soprattutto per il colore), ma ancora più dopo aver elaborato l'immagine virtuale registrata sul sensore in funzione di quella materiale, palpabile, cioè della stampa che vuole ottenere.
Fino a non molti anni fa, fotografi professionisti e amatori evoluti che non avevano il tempo o l'esperienza sufficiente per curare personalmente la stampa potevano appoggiarsi a laboratori specializzati nel lavoro di qualità. Non sono lontani i tempi in cui cumuli di buste di stampe 30x40, alimento importante per i laboratori, partivano dai circoli fotografici verso i concorsi fotografici. I cataloghi delle foto ammesse e premiate, di qualità severamente valutata e in numero contingentato dallo spazio disponibile per l'esposizione, arricchivano le bibliotechine dei partecipanti. Ora invece fra amatori e organizzatori corre un flusso inarrestabile di elettroni, in andata per le sottomissioni e in ritorno per i cataloghi delle infinite fotografie ammesse, con spese irrisorie per gli uni e (con guadagni sproporzionati) per gli altri. Ma i laboratori raffinati uno alla volta, chiudono. Come recentemente il padovano Lambda Gallery. E chiudono i produttori di attrezzature e materiali. Fenomeno che ha fatto prevedere la fine della fotografia, per esempio a Ferdinando Scianna. Quella palpabile, che si può archiviare materialmente, incorniciare, comprare, collezionare, quella che abbellisce e vivifica una parete, che attira lo sguardo dei visitatori in casa, in un ufficio, in un locale pubblico.
Perciò sia lode a Rovolon, comune che col villaggio omonimo e con i centri più popolosi e frequentati di Bastia e Carbonara s'appoggia e s'adagia sul versante nord-occidentale dei Colli Euganei, alla sua amministrazione e all'associazione Rosa dei Colli, per l'iniziativa "Rovolon Fotografia - Libera Espressione". L'evento per la quinta volta sprona gli autori del circondario euganeo, e oltre, a eccitare gli elettroni che riposano indisturbati entro appropriati livelli dei loro hard-disk per trasformarli in materia viva e vivibile. Ridando così un po' di respiro alla fotografia vera e palpabile e a chi ne vive. E facendo intendere al pubblico locale e foresto che in questi tempo di Tutti Siamo Fotografi non esistono soltanto i selfie per mostrare agli amici Quanto Bella/o Sono , le fotografie dei bambini Quanto Sono Carini; che le foto di viaggio invece che Dove Sono Stato, Guardate Cosa Ho Visto, come anche quelle di ambiente locale (O Che Bel Tramonto, O Che Bella Nevicata), possono essere organizzate con criterio rigoroso attorno a un tema preciso.
Questa quinta edizione, visibile fino al 27 gennaio, presenta 38 autori di "livello socio-fotografico" vario: il puro e semplice dilettante, il semiprofessionale, l'esperto pluriesposto e pluripremiato, il fotografo-artista, fino al BFI (titolo FIAF: Benemerito della Fotografia Italiana per meriti organizzativi). La maggior parte si presentano come membri di circoli fotografici, pochi come indipendenti e liberi battitori (i free-lance evocati nel volantino sono un'altra cosa). Le opere si possono vedere, più o meno agevolmente a seconda della loro collocazione, all'interno di pubblici esercizi o nelle loro vetrine. Qui nascono i problemi. Non tanto per la visione dalla strada delle immagini protette da una vetrina con i suoi riflessi. Il cervello umano fra quanto gli comunica l'occhio sa selezionare quello che gli interessa ed eliminare molto di ciò che disturba la visione; quando ciò non basta, l'osservatore può aiutarlo con piccoli spostamenti o schermature di fortuna. (Nota 1) Ha un software molto migliore di quello con cui il cervello d'un apparecchio fotografico registra l'immagine trasmessa dell'obiettivo, che questi casi produce curiosi autoritratti ambientati, praticamente dei selfie.
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"Relazioni" in via Roma di Bastia di Rovolon
I fotografi ai quali è stato assegnato un spazio interno appaiono più fortunati, indipendentemente dal prestigio dell'esercizio. Un erbivendolo può essere più adatto d'un negozio di mode oppure più frequentato d'una gioielleria, un bar di un ristorante. Mentre il cromatismo d'una fioreria può sopraffare fotografie con riprese ravvicinate di fiori appese fra le scansie e sopra i banchi.
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"Sassi" e cipolle”
I ristoranti (ma pochi aderiscono, fra i tanti presenti in zona) possono offrire spazi privilegiati quando gli ingressi che mettono a disposizione sono ampi e ben illuminati. Fa piacere poter visionare agevolmente del bianco/nero diligentemente stampato in camera chiara casalinga, "ultima speme" per amatori privilegiati ed esperti.
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"Facce di Jazz" al ristorante Fardigo di Rovolon Rovolon.
Purtroppo in alcuni esercizi i fotografi vedono le proprie opere alloggiate in cima a scaffali o in altre posizioni lontane dalla vista e dalla possibilità di essere valutate ed eventualmente apprezzate e godute convenientemente. Va bene che in occasioni analoghe in località più "importanti" si è visto di peggio. Ma situazioni del genere mi sembra svalutino di fronte al pubblico interessato e soprattutto a quello occasionale le opere e i loro autori (che non dovrebbero accettare di esporre a tutti i costi a scapito della loro dignità) e offendano la serietà della fotografia come attività amatoriale e, volendo, come arte.
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"Il forno a legna" in una panetteria di Bastia.
Non entro nel merito della qualità fotografica delle singole mostre. Chi in una giornata di bel tempo gradisce una passeggiata salutare all'aria dei Colli Euganei, potrà respirare anche fotografia per le strade di Rovolon, Bastia e Carbonara seguendo le indicazioni chiaramente fornite dal volantino (disponibile in tutti i locali aderenti) e valutare con criteri propri che aria tira nell'ambiente fotografico para-Euganeo.
Nel complesso l'iniziativa è esemplare: dimostra che non è necessario essere un grande centro carico di storia culturale per propagandare cultura, e sarebbe utile che trovasse imitatori in altre sedi, in piccolo o in grande, anche dove da anni tutto (o quasi) tace.
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Nota 1. Si veda la mostra Gauguin e gli Impressionisti a Palazzo Zabarella di Padova, dove sul pavimento a fianco d'una tela di Gauguin è dipinto un cerchio con vicina una freccia che indica che quello è la postazione su cui situarsi per ammirare il quadro. I visitatori attribuiscono il consiglio a questioni di prospettiva. In realtà, quello è l'unico punto in cui spariscono alla vista i riflessi dovuti alla vandalica vernice spalmata da un mercante per soddisfare clienti inconsapevoli della preferenza del pittore per tinte e superfici opache.
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andrearrrrr · 2 years
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Leila Alaoui, Chefchaoun, Nord du Maroc (Les Marocains), 2010, Lambda print mounted on dibond, 100 x 150 cm
Leila Alaoui, Unseen stories, Venice 2022, Galleria Continua & Fondation Leila Alaoui
Leila Alaoui - Wikipedia
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viaworlds · 6 years
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Amer C’était une vieille histoire, de celles auxquelles on ne pense même plus. Je crois bien que c’était une erreur de ma part, finalement : le passé finit toujours pas nous rattraper. Il y avait cette fête dans cet appartement miteux et délabré chez un couple que je ne connaissais pas. Il était 2 heure 56 et la mauvaise musique résonnait dans mon tympan droit – j’ai toujours été sourd de l’oreille gauche – mais les invités se déhanchaient tout de même frénétiquement, avec un abandon étonnant. Il y avait une tâche brune sur le mur crème : elle avait la forme d’un sapin de noël et se situait à peu près au niveau de mon visage. Puis les flics sont arrivés pour mettre fin au tapage nocturne : la moitié des invités ont hurlé de frustration et j’ai eu une pensée pleine de compassion pour les voisins qui ne devaient pas voir la fin de leurs tourments sonores. Je me suis dirigé vers la sortie ; j’ai bousculé trois personnes et renversé un verre sur ma chemise blanche avant d’atteindre le palier. J’ai descendu les quatre étages avant de rejoindre enfin l’air frais nocturne tant attendu. J’ai appelé un taxi et j’ai donné mon adresse : il était temps que je rentre chez moi, pensais-je. Je crois que c’est à ce moment-là que j’aurais dû – que j’aurais pu – arrêter tout ça, me donner une chance d’échapper aux tristes histoires de l’enfance. Lorsque le taxi s’est engouffré dans ma rue, peut être aurais-je pu le voir : si j’avais tourné la tête, si j’avais prêté attention aux rares noctambules traînant encore leurs guêtres dans ce quartier désert… Il devait être là, j’en suis persuadé : avec ses épaules larges mais sa silhouette émaciée. Il portait un chapeau melon quand je l’ai vu, plus tard, il devait aussi en porter un à ce moment. Mais je n’ai pas tourné la tête, ni observé les rares noctambules traînant encore leurs guêtres dans ce quartier désert… Je suis resté dans l’ignorance, douce, rassurante et parfois (je le dis à contrecœur) préférable à la triste vérité. Seulement, quand je suis monté jusqu’au premier étage, j’aperçu quelque chose accroché à la porte, une image encadrée de blanc, plus précisément : une photo, petite et carré. Moi qui étais monté dans la cage d’escalier à tâtons, dans le noir complet, j’ai alors allumé la lumière pour mieux observer cette photographie. Elle était scotchée par le haut à la porte métallique. J’ai tiré la photo pour la décrocher et mieux la regarder. C’était trois gosses, qui devaient avoir une dizaine d’années au maximum. Assis sur l’herbe, un grillage métallique derrière eux, ils regardaient l’objectif. A gauche, on pouvait voir un blondinet avec une coupe au bol (le genre de coiffure qui ne survit pas au passage à l’adolescence), à droite, un châtain qui semblait plus petit que les autres, et au milieu… au milieu, il y avait moi, ou plutôt la version enfantine de moi : l’air un peu crâneur, les cheveux bruns courts et les lunettes juchées sur un petit nez qui allait devenir un peu crochu avec le temps. Je le savais, je le sais, parce que mes lunettes sont juchées sur mon nez qui forme un demi-cercle. J’ai serré la photographie dans ma main sans craindre de la froisser et je suis rentré chez moi. Il était 3 heure 21 selon mon four, et le passé me heurtait douloureusement, comme un boomerang que l’on n’attendait plus. Je crois que j’aurais dû m’y attendre ; à ce que ce jour arrive ; je crois que j’aurais dû rester dans cette soirée ennuyeuse, mais rassurante, d’une certaine manière. Je crois que je suis lâche et que je n’aime pas devoir faire face à mes erreurs. Je me suis endormi comme une masse ce soir-là, ce matin-là plutôt. Ce ne fut qu’à 11 heure et 12 minutes que la porte sonna : c’était la gardienne de l’immeuble qui me donna en main propre un colis cubique d’environ 15 centimètres de côté. J’attendais la livraison d’une pipe en écume de mer, gravé de la face du dieu Bacchus. Cette pipe devait rejoindre la collection des autres pipes au style parfois un peu rococo que je m’offrais de temps à autre. Mais quand je me suis saisi du cutter pour ouvrir la boite en carton, ce n’était pas une pipe en écume de mer loin de là. C’était un crâne dont les orbites vides me fixaient sinistrement. Plus précisément, c’était un petit crâne : c’était un crâne de chat. Et je savais au fond de moi quel chat se trouvait dorénavant entre mes mains. Il s’appelait Pirouette, et avait le pelage blanc tacheté de noir, ou noir tacheté de blanc, je n’avais jamais su faire la différence. Il était mort par accident : il était tombé dans ce que tout le village appelait « la fosse ». C’était un accident. Le début de tous mes cauchemars. J’ai alors saisi le crâne de Pirouette, et je l’ai posé à côté de la photographie. J’ai regardé encore une fois les trois enfants côte à côte : l’un d’entre eux avait récupéré le crâne du chat et je savais que ce n’était pas moi. J’eus un frisson, de peur, je crois. Une seule personne pouvait être descendu dans la fosse pour m’envoyer ce colis, et j’avais peur de comprendre qui l’avait fait. Nous étions inséparables… C’était à Vierzon que tout cela avait commencé. C’était là où nous étions nés et où nous avions grandis. Il y avait un terrain en friche abandonné dans le nord de la ville. C’était notre terrain de jeu, notre royaume, nous en étions les seigneurs : Maurice était notre sage petit conseiller, la voix de la raison ; Georges était le roi, le téméraire farceur. J’étais le bras armé de notre petit groupe, le bagarreur et le suiveur de notre trio. Si nous avions su ce que l’avenir nous réservait… Le crâne et la photographie trônaient sur la table de la salle à manger, et stupidement je regrettais un bref instant de ne pas avoir reçu ma pipe en écume de mer. Je sortais à ce moment-là, souhaitant un peu fuir les deux reliques de mon passé qui semblaient prendre tout l’espace de mon appartement. Il était 12 heure 14 et j’espérais que la présence de mon long manteau noir camouflait le détail que je souhaitais cacher : j’étais en pyjama dans la rue. Je passai chez le boulanger et achetai une viennoiserie au chocolat. Je m’assis sur les marches d’un quelconque bâtiment public et y mordis à pleines dents. Une étudiante passa devant moi et détourna le regard : je ne devais pas avoir fière allure. Vierzon était une ville qui n’avait pas grand-chose de notable, mis à part son passé : bien avant mon enfance, cette agglomération avait été séparée en deux lors de la création du gouvernement de Vichy, en 1940. Ainsi, la partie nord avait été entre les mains de l’ennemi nazi, alors que la partie sud répondait à Pétain. C’était notre secret : le terrain en friche, notre jardin secret abritait « la fosse », un ancien tunnel, un passage secret de l’héroïque résistance française. Nous le gardions pour nous afin d’en conserver l’accès : ainsi épargnée des historiens, « la fosse » était restée telle qu’elle et nous même n’y touchions pas beaucoup. Mais ce secret était dangereux. Pour descendre dedans, il fallait utiliser le même système que les résistants avant nous : une corde nouée à certains points pour offrir un peu d’accroche. Pirouette était tombé dans « la fosse », et ne savait pas remonter par la corde. C’était comme ça que cela avait commencé. Parfois je me répète combien cela avait été stupide de taire l’existence de cette cachette : rien de cela ne serait arrivé si l’un de nous trois avait osé parler à un quelconque adulte. Mais nous obéissions tous aux ordres de Georges, finalement. Et le roi voulait conserver son royaume. Georges le blond, à la grande stature, Georges le téméraire. Vive le roi Georges ! Quant à Maurice… Mais le cours de mes pensées fut interrompu à ce moment-là : une silhouette m’observait sans se cacher à quelques mètres de là. Il était grand, presque squelettique, mais avait de larges épaules, et son chapeau melon, coiffé sur sa tête camouflait son visage et contribuait à rendre le personnage encore plus mystérieux qu’il ne l’était. Je me levai d’un seul coup, la viennoiserie pendant au bout de mon bras, mon manteau s’ouvrant sur mon pyjama rouge uni. Cette apparition remuait en moi toute la crainte cachée sous la couche de vernis qu’était mon soi-disant calme placide. Je tentai de reculer d’un pas et trébuchai contre les escaliers qui continuaient de se présenter derrière moi. Je tombai sur mon séant, la main droite tordue d’avoir essayé de me rattraper, la main gauche crispée sur ma viennoiserie qui ne ressemblait plus du tout à une viennoiserie. Un étudiant passa devant moi en me regardant d’un air méprisant. Mais je me fichais bien, cette fois de l’allure que je laissais paraître. Je me levai et je parti en courant, abandonnant sans regret mon petit déjeuner tardif. Il était 12 heure 58 à ma montre, et j’acceptai une nouvelle fois l’idée de n’avoir rien d’un héros. J’étais le genre d’homme qui savait être courageux quand quelqu’un au-dessus de moi prenait les responsabilités. Mais faire face, seul, … personne n’est en droit de me juger sans connaître entièrement mon histoire. Qui je suis. Je ne suis qu’un homme un peu trop hésitant et pleutre, un étranger à Paris, un étranger dans ma ville natale, une personne lambda qui fait le noctambule pour tromper l’ennui… Un maniaque à moitié sourd, ou plus simplement : un homme qui n’a pas réellement envie d’avancer. Je fais du surplace. Lorsque je suis rentré chez moi, il était 14 heure 44 : j’avais erré quelques temps sans bien savoir où j’allais. J’étais effrayé, surtout de ce que je pouvais trouver en rentrant. Quelle pièce horrifiante de mon passé j’allais trouver sur le seuil de ma porte ? Je connaissais l’histoire, je connaissais la suite, je me doutais de ce qui allait suivre. Et je n’avais pas envie de voir cela arriver. Cependant j’ai fini par rentrer chez moi : il était 14 heure 44 à ma montre et je rêvais d’un café. Mais sur mon paillasson trônait l’objet non désiré, l’incrusté non invité… Une boite en carton un peu plus grande que celle du matin. Je me suis arrêté, puis j’ai ouvert la porte et j’ai saisi la boite avant de rentrer chez moi. Je l’ai posée sur la table de la cuisine. C’est une table recouverte de plastique blanc usé : une tache de café y est restée si longtemps qu’elle s’est imprimée. Elle a la forme d’’un visage. Je n’ai jamais réussi à me débarrasser de cette tache, aussi il m’arrive de lui parler quand je suis seul dans la cuisine. Elle a une sorte de rictus qui donne la sensation un peu réconfortante qu’elle se moque de tous mes problèmes. Le carton en se posant sur la table fit un « poc » un peu inquiétant. Je demandai à la tache : « Toi aussi, tu t’inquiètes de ce que l’on pourrait trouver à l’intérieur ? » Mes mains tremblaient un peu alors que le prenais le cutter afin de commencer à ouvrir le carton. Je me suis débattu avec l’emballage quelques secondes avant de dévoiler… une pipe en écume de mer. Ma propre frayeur et mon propre soulagement m’épuisèrent tant et si bien que je posai les deux mains sur la table, m’y appuyant en baissant la tête. « Bon sang. » Je savais ce que j’avais craint d’y trouver, et une petite voix dans ma tête me chuchotait que si ce n’était pas aujourd’hui, ce serait demain, que je le trouverais. Une conscience peut être trop lourde à supporter pour un seul homme. *** C’est le lendemain (c’est-à-dire deux jours après la photo, après la soirée interrompue), à 10 heures 24 que je me levai, rempli d’une urgente envie de quiétude. Je répondis tout d’abord à quelques mails, mettant à jour mes demandes d’emploi avant de regarder le calendrier. Après avoir légèrement fouillé ma mémoire, je pouvais constater que le passé me rattrapait après 26 ans et un peu plus d’un mois d’absence et de silence. J’étais peut-être un lâche et un solitaire, mais je n’aimais pas les questions sans réponses : je pris mon portefeuille et partis acheter un billet de train à la gare. C’était gare d’Austerlitz que l’on pouvait partir à Orléans pour ensuite prendre la correspondance en direction de Vierzon. Lorsque je m’étais installé à Paris, c’était aussi non loin de la gare d’Austerlitz que j’avais acheté mon studio. J’aurais pu acheter mon billet de train par internet, mais je n’avais jamais su faire ces choses-là.  Je m’habillai et mis mon long manteau noir avant de coiffer mon bonnet sur les quelques cheveux qui me restaient au crâne. Je m’en allai affronter le passé. Le trajet fut long et familier. J’eus tout le temps, pendant les quelques heures d’attente (à la gare, ou dans le train) de réfléchir à ma soudaine décision. Je savais, quelque part, que je fuyais Paris en prétendant affronter Vierzon. Je sautais de Charybde en Scylla, las des tourbillons et dangers marins du premier monstre, je me jetais dans les bras du second. L’avenir seul me dirait si c’était une erreur, ou une opportunité saisie au bon moment. Il pleuvait quand je suis arrivé à Vierzon. Ma ville natale est exactement telle qu’on imagine une ville de la campagne française : des petites maisons claires, un bar tabac et une mairie en centre-ville… J’en avais fui les rues désertes avant de me rendre compte une fois à Paris que la solitude du cœur ne guérissait pas à la capitale simplement parce que plus de gens y vivaient. J’étais bloqué dans ma vie depuis peut-être trop longtemps pour comprendre facilement cette accélération soudaine du processus de mes malheurs. Revenir à Vierzon, c’était retrouver ma première solitude : celle de l’enfant, celle de l’erreur. Je détestais cela. Je pris le temps de perdre du temps : un verre de bière aqueuse à ce pmu, un ticket à gratter encore perdant… Je vis la figure des deux, trois clients figés contre les murs de l’établissement. Un aspect me frappa : ces hommes inconnus (que j’avais peut-être connu, par ailleurs) me ressemblaient de manière étrange. Pas dans le nez, que j’avais recourbé vers le bas, pas dans les cheveux, brillants par leur absence, pas dans la taille que j’avais haute et massive, non : ils avaient la figure sombre et lasse, comme si eux aussi était accablé par le passé et la conscience des erreurs faites autrefois. Je dépliai mes petites lunettes rondes et les juchai sur son nez. Les lieux dégageaient une odeur d’échec et de chaussettes sales. Je m’en allai. Je connaissais ma destination : j’allais de nouveau redécouvrir le royaume de mon enfance, comme Peter Pan retournant au pays de l’imaginaire. J’étais curieux tout en ayant le sentiment qu’un décalage se produisait. Ou du moins allait se produire. Autrefois, quelques barrières de bois signalaient que les lieux étaient interdits au public, ce n’était rien pour trois gamins enthousiastes. Ce jour-là, des années après ma dernière venue, c’était des barrières de chantier qui entouraient les lieux. Un panneau indiquait : Déclaration préalable Chantier interdit au public Construction de pavillons résidentiels. S’en suivaient quelques suites de chiffres et la date du début de la construction. Dans deux mois précisément, des pavillons allaient écraser l’univers de mon enfance. Effaçant du même coup les preuves de ma culpabilité. Qui avait dit cela ? « Rien n’arrive pas hasard » : je comprenais mieux les évènements passés. Tout prenait sens. Je pénétrais dans le chantier. Rien n’avait encore été touché : du sable mêlé à quelques végétaux poussant ici et là. Les planches nous servant à jouer autrefois n’étaient plus là. Mais je pouvais déjà apercevoir l’emplacement de la fosse. Je m’y avançais : une vingtaine de centimètres de sable recouvrait la porte qui m’avait permise, un jour, de la cacher. J’y entrai. La corde, nouée à certains endroits qui permettait avant, de descendre dans cette cachette était maintenant cassée : comme quatre ou cinq mètres me séparaient du fond de la fosse, il me fallait trouver une autre option. Si le chantier n’avait pas débuté, quelques matériels étaient entreposés, et j’empruntai une échelle d’environ deux mètres, qui me permit de ne pas me rompre le cou. Une fois en bas, j’allumai la lampe torche de mon téléphone. C’était quelque chose que nous n’avions pas auparavant : lorsque nous descendions dans la fosse, nous avions pris l’habitude d’emprunter à nos parents des lampes électriques. En plastique, rectangulaires et usant de piles, elles représentaient aujourd’hui les souvenirs de mon enfance. Je butais du pied contre un objet que je ne voyais pas. La gorge nouée, j’évitai du regard la preuve traîtresse : si les souvenirs les plus honteux ne m’avaient pas poursuivi jusqu’à Paris, ils étaient demeurés ici. Avançant en laissant derrière moi ce que je ne souhaitais pas voir, je m’enfonçai dans la fosse pour pénétrer dans ce que l’on appelait autrefois « la planque », tout simplement car c’était là qu’on se planquait, là où les parents n’iraient jamais nous chercher. C’était une salle aménagée avec des planches et des poutres de bois. Lorsque j’étais enfant, c’était un véritable palace ; aujourd’hui, j’y entrais avec difficulté, ma grande silhouette se pliant en quatre. Une table miteuse se trouvait au centre de la salle. Sur cette table, un jeu de carte était éparpillé. Nous ne jouions qu’à la bataille, puisque nos esprits impatients et enfantins ne concevaient pas qu’on puisse passer plus de cinq minutes à expliquer les règles d’un jeu. Je retournai dans la fosse. Je me demandai si j’allais avoir le courage de regarder au sol ce que je n’osais voir… Mais il m’avait suivi. Il était là, sombre et émacié, sa longue silhouette me faisant face, son chapeau melon vissé sur le crâne. « Maurice. » Il était 16h52 : ma montre me l’indiquait de ses aiguilles phosphorescentes, et je faisais face à cet homme pour la première fois depuis des années. Il était silencieux, mais son chapeau melon ne couvrait pas son visage. Et si les traits de sa face avaient changé avec le temps, son air tranquille et son regard étaient toujours les mêmes. Il ne me prêtait qu’une légère attention. Replié contre lui, son avant-bras serrait au niveau de sa poitrine ce qu’il avait trouvé sur la terre battue du sol. Un crâne. Celui de Georges. Une boule grossissait dans ma gorge, m’envahissant, et je suffoquais presque alors que mon ami d’enfance posait le regard sur moi. J’avais peur de son jugement, des mots qu’il allait prononcer, aussi je bafouillai quelques lamentables excuses, comme une tentative désespérée de gagner du temps. « Je suis désolé, il est tombé… et je n’ai pas fait exprès… » Mes jambes semblaient déconnectées du reste de mon corps, aussi je me tenais à une poutre sur le mur avoisinant pour m’éviter de tomber. « Tu n’as pas fait exprès ? » La voix de Maurice était autrefois fluette, mais posée. Aujourd’hui elle était froide, bien plus grave, mais tout aussi réfléchie. J’ai gardé le silence. Je ne voulais pas me rendre plus misérable que je ne l’étais avec mes mots miséreux. « Tu étais jaloux. Il est descendu chercher le chat, il est tombé, et tu l’as laissé mourir. » Je frémis, glacé et fiévreux. Je me rappelais les appels à l’aide de Georges. La corde s’était cassée, après des années de fidèles utilisations. Il geignait, demandait, réclamait que je l’aide. Il donnait des ordres, encore et toujours, comme si l’aide que je pouvais lui apporter lui était due. Le seul élan d’indépendance et de bravoure que j’ai eu s’est soldé par un meurtre. Involontaire, inconscient, mais un meurtre. A présent, le crâne de Georges reposait dans la grande main de Maurice. Les doigts de ce dernier, longs et fins, formaient comme une araignée autour du si petit crâne. Quelques cheveux persistaient sur les os, blonds. Puis l’araignée ouvrit ses pattes et le crâne chuta. « Je n’ai rien dit, à l’époque. » Maurice retira son chapeau melon. Le temps avait été dur pour lui aussi : je lisais sur son visage les tourmentes de la vie. « Je vais réparer cette erreur. » Sortant un couteau de sa veste, il le brandit devant moi. J’avais baissé mon portable et la lumière qu’il apportait depuis longtemps. Pourtant, un trait de lumière parvint à se refléter sur la lame, me faisant frissonner. Je rangeais mon téléphone dans ma poche, me préparant à une lutte dans le noir. J’allais lutter, évidemment. Même si le dénouement serait fatal pour moi, quel qu’il soit. A mort ou Amer.
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LE MONDE MAGIQUE RUSSE - LES MOEURS
MOYENS DE COMMUNICATION ET TRANSPORTS MAGIQUES Lettres par oiseaux de proie et encre invisible en temps de guerre civile Des balais si rustiques qu'on croirait des troncs d'arbres Des portoloins, principalement en forme de tableaux Des passe-miroirs qui permettent de pénétrer des lieux ensorcelés Des armoires à disparaître
LE JOURNAL LOCAL est, d'apparence, moldu. derrière un passe-miroir, on s'active pour écrire d'autres pages magiques, glissées dans la gazette de moscou. invisibles aux êtres non-magiques, personne ne sait qui exactement écrit. c'est un mystère qui tient la population magique en haleine. il s'agit de l'oeuvre de sorcier.e.s et cracmol.e.s, des survivant.e.s du journal originel sorcier de moscou (la tribune sorcière), rejoint.e.s par d'autres individus tels que les bolkonski. sous couverture, la publication est satirique et riche de cancans. son encre ensorcelée informe et protège les sorcier.e.s sur un ton sec et moqueur. IMPORTANCE DU SANG la révolution et la rafle ont balayé le concept de pureté du sang. les sorcier.e.s de sang-mêlé sont les principaux et principales survivant.e.s. ceci dit, les cracmol.e.s et les né.e.s-moldu.e.s sont particulièrement mal vu.e.s au sein de la société magique, les cracmol.e.s et les familles de né.e.s-moldu.e.s ayant participé à la destruction du monde magique russe. ÊTRE NÉ-MOLDU les né.e.s-moldu.e.s ayant survécu à la révolution russe sont soit issu.e.s d'une famille qui les ont caché.e.s eux et leurs prédispositions, ou ont dû fuir leur ville natale. la confiance ne règne pas entre sorcier.e.s lambdas et né.e.s-moldu.e.s. tandis qu'un.e né.e-moldu.e ne dévoile ses origines que très rarement, celleux dévoilé.e.s aux sorcier.e.s doivent généralement gagner leur confiance, allant jusqu'à faire des serments inviolables pour certain.e.s afin d'intégrer un gang ou une faction politique, la famille d'un.e né.e-moldu.e restant une menace pour toute la communauté. ÊTRE CRACMOL.E les cracmol.e.s ont fait partie des traitre.sse.s de l'empire sorcier, rendant leur place en société magique compliquée. la plupart d'entre elleux ont été chassé.e.s des cercles sorciers au moment de la révolution et vivent à présent comme n'importe quel moldu.e. certain.e.s d'entre elleux ont gardé la confiance de leurs proches sorcier.e.s et vivent encore parmi elleux, dans l'ombre. il n'est pas rare que l'esprit d'un.e cracmol.e soit examiné par un.e legilimens et d'ordre général, un.e cracmol.e en gang est protégé.e par ses proches sorcier.e.s ou créatures magiques. quelques fois martyrisé.e.s par les moldu.e.s et les sorcier.e.s pour leur appartenance aux deux mondes, à l'aube de la prohibition, les cracmol.e.s ont cependant été utiles aux sorcier.e.s pour comprendre comme se faire passer pour un.e sans magie. RAPPORT AUX CRÉATURES FANTASTIQUES ces dernières font parti du paysage magique et sont respectées des sorcier.e.s russes. les mariages sont fréquents entre sorcier.e.s de sang-mêlé et autres espèces, notamment. les sorcier.e.s de sang-pur ont tendance à préférer rester entre sorcier.e.s, mais une union n'est pas impossible. à noter que la révolution moldue a, cependant, été très mal vécue par les créatures russes (lycanthropes ou loup-garous, roussalka créatures séductrices marines, ou encore liéchi, esprits de la nature) qui pointent les sorcier.e.s du doigt et les considèrent comme responsables de la perte du monde magique. s'iels vivent encore parmi elleux, malgré le froid qui s'est instauré. GENRE ET CONDITION DES FEMMES grâce aux métamorphomages russes et au mouvement féministe sorcier de 1614, tous les genres sont acceptés et intégrés en communauté. les changements de genre sont possibles médicalement chez les sorcier.e.s depuis 1850. les femmes sorcières de russie sont, elles, intégrées au système socialiste au même titre que tout homme, qui peut prendre le nom d'une femme en l'épousant s'il le désire. le divorce est quant à lui légal. SEXUALITÉ contrairement au monde moldu, les personnes de diverses orientations et préférences sexuelles sont acceptées dans le monde magique russe. la communauté magique ayant connu un boom de natalité les siècles passés, la sexualité n'est pas ou peu importante aux yeux des sorcier.e.s qui la tolèrent sous toutes ses formes. il n'est pas rare de voir des personnes diverses se fréquenter dans le monde magique. le mariage est possible entre deux individus de même sexe, ainsi que les adoptions. de rares familles nobles perçoivent l'homosexualité comme un frein à la procréation et, ainsi, à la continuité de leur nom. ceci dit, l'homophobie est mal perçue en société et les familles au sang pur s'assurent généralement que le frère ou la soeur d'une personne homosexuelle ait un enfant et lui transmette son nom. l'adoption est aussi un bon moyen de continuer un nom. ROUBLES ET KOPEK MOLDUS sont monnaie courante depuis que la banque sorcière a été décimée, voyant nombre de familles sorcières ruinées. Ils se composent de deux types de pièces : les roubles faits d'or et d'argent et les kopek de bronze (équivalents des centimes). ÉDUCATION SORCIÈRE avant la révolution de 1917, l’école magique koldovstoretz entre 12 et 19 ans n’était pas obligatoire pour les sorciers et sorcières ayant un ou une préceptrice. depuis 1919, les précepteurs et préceptrices privé.e.s sont courant.e.s. la pègre du nord a aussi organisé un passe-miroir derrière la bibliothèque lénine, ou les sorcier.e.s peuvent prendre à maîtriser la magie. le peu de savoir magique restant y est ainsi transmis, toujours entre 12 et 19 ans (19 ans étant considéré comme étant la majorité sorcière). 
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ratonetgridou-blog · 7 years
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Lun 5 -Ven 9 Mars  -   JOUR 33-37
A la fin de notre Wwoofing, nous partons donc pour deux semaines de road trip ! 
Nous commençons notre voyage avec une petite halte à Mermaids pool, la baie des sirènes. Pour s’y rendre, il faut faire une petite randonnée d’une demi-heure avec une montée plus que raide ! Des cordes sont disponibles sur les côtés du sentier pour s’aider…
Nous arrivons à la baie de Mermaids pool, située entre les rochers de l’océan, protégée des vagues. L’eau est transparente et les fonds bleu turquoise. Le rêve. Vous vous imaginez pourquoi cet endroit s’appelle la baie des sirènes ? 😊
Quelques jours plus tard, nous repartons vers Waitangi, direction le Museum Treaty Ground. Nous souhaitons en savoir plus sur ce qu’il s’est passé, lors de l’arrivée des anglais sur l’île, il y a presque 180 ans… Waitangi est une ville importante pour les néo-zélandais car c’est là qu’a été signé en 1840 le traité entre les chefs maoris et les colonisateurs anglais.
Ce traité était en deux parties. L’une stipulait que les maoris reconnaissaient la souveraineté de la couronne du Royaume-Uni sur la Nouvelle-Zélande. L’autre, garantissait aux maoris : respect de leur terres et l’égalité des droits avec les anglais (éducation et sécurité).
Ce traité n’a pas été signé par tous les chefs maoris et sa traduction fait controverse. Il fait encore débat aujourd’hui car pour certains, les clauses n’ont pas été (entièrement) respectées. Si vous souhaitez en savoir plus, car c’est un vaste sujet, nous vous invitons à cliquer ici : https://bit.ly/2INEOJh
Une fois la visite terminée, nous avons eu droit à un spectacle et des chants traditionnels maoris ainsi qu’un petit haka !
Le soir, après le musée, nous avons tenté de trouver un campsite gratuit mais à Waitangi, les touristes affluent et la ville n’a pas très bonne réputation. C’est donc sous une pluie battante de plusieurs heures que nous avons cherché un endroit où passer la nuit. Finalement, nous choisissons de nous garer dans un lotissement assez huppé… en espérant ne pas nous faire déloger ! Notre Toyo est gris clair et ressemble à une voiture lambda de l’extérieur aussi peut-être passerons nous inaperçues…
Ce ne fut pas le cas. Trente minutes à peine après notre arrivée, un homme sortit de la maison devant laquelle nous étions garées et nous apostropha. Flûte ! Mais contre toute attente, il nous pria de nous garer dans SON jardin et nous invita à manger chez lui avec sa femme. Quelle gentillesse ! Ce couple, Romuald et Pamela, nous a surpris par leur hospitalité. Nous offrant jusqu’au petit déjeuner à notre réveil ainsi que des légumes de leur potager avant notre départ.
Requinquées par cette nuit insolite chez l’habitant, nous mettons le cap vers…Cap Reinga (justement) ! Situé tout au Nord, c’est l’extrémité de l’île du Nord, soit le bout du monde… car il n’y a rien à proximité ! Le paysage là-bas est magnifique et très varié ! Un mélange dépaysant de montagnes, forêts, déserts, mer, …
Les maoris considèrent le Cap Reinga comme le lieu le plus sacré de la Nouvelle-Zélande. Ils l'ont baptisé “Te Rerenga Wairua”, ce qui signifie “Le lieu du grand saut de départ des Esprits”. C'est d'ici que les âmes des défunts partent rejoindre l'au-delà. 
Après s’être rendues au phare du bout du monde, changement de décor, nous allons faire du sandboard sur les dunes de sables qui culminent à 140 mètres !
N’ayant pas de planche, un kiwi nous en a spontanément prêtée une nous donnant au passage quelques précieux conseils pour dévaler à vive allure ! (entre autres : "fermer la bouche pour ne pas manger de sable" ….) Pour l’anecdote, sans ce gentil kiwi, nous étions parties pour surfer avec un couvercle en plastique…
Enfin, nous nous sommes rendues à la fôret des Kauris, ces majestueux arbres typiques du pays (cf précédant article où nous parlons de leur protection). Nous avons pu ainsi admirer le plus grand Kauri (51 mètres de hauteur) et aussi le plus vieux « The Father of the Forest » qui a plus de 2500 ans !
Ces quelques jours nous ont marqués par la diversité des paysages ainsi que par la gentillesse et la disponibilité des locaux.
A bientôt !
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mmepastel · 7 years
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Alors, ne vous fiez pas aux bons mots de la bande-annonce, le film vaut mieux que ça. Oui, c’est drôle et il y a des répliques qui claquent, mais je trouve qu’il est au-delà d’une comédie lambda sur une femme moderne qui vieillit mal, avec gags sur les bouffées de chaleur et tout le tintouin. Le malaise de l’héroïne, Nathalie Pêcheux, incarné avec génie par Karin Viard, aussi irritante que désarmante, est profond. Il fait peur, véritablement. Parce que sa dépression est traitée avec justesse et férocité, et qu’on touche par moment à l’inconscient, et que ce sont ses dérapages les plus flippants, les plus osés, et les plus pertinents ; oui, à un moment donné, la méchanceté à laquelle Nathalie a recours pour se défendre (par l’attaque) contre les agressions du bonheur des autres, sa méchanceté devient vraiment dangereuse. S’ensuit une chute assez brutale, qui n’oublie pourtant pas d’être nuancée. Pour remonter à la surface de son existence, l’héroïne n’a pas de solutions faciles, miraculeuses, radicales, et elle ne cède pas un pouce de son humour grinçant. Elle fait la paix, tant bien que mal, avec sa situation, son entourage, et ses peines intimes. Tout au plus. Rien de spectaculaire. Et la gentillesse qui apparaît sous les traits d’une vieille dame qui ne fait que passer dans sa vie, m’a profondément touchée. Comme une étoile qui apparaît dans le noir pour indiquer faiblement mais nettement le Nord, et permettre de retrouver son chemin. Le thème de la relation mère-fille est abordé crûment aussi, comme rarement, avec toute la violence qu’elle contient, et c’est assez culotté. Bref, un film pas si mineur, pas si convenu que prévu.
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trans-ports · 4 years
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Le don
Nous étions un 23 Décembre en début de matinée, aux alentours de 8h et demi. Je pénétrais dans la gare du Nord par l’entrée ouest et comme chaque matin je m’apprêtais à la traverser dans toute sa largeur pour rejoindre l’embouchure du RER, à l’extrême est du bâtiment. Un train venait d’entrer et laissait déjà s’échapper ses premiers voyageurs. Je jetais un coup d’oeil au tableau des arrivées pour estimer l’heure et donc l’étendue de mon retard au travail. Rang du Fliers, 8h37, voie 4. Il y avait un peu plus de monde que d’ordinaire en cette veille de Noel, mais l’atmosphère y demeurait intimiste, un parfum d’excitation flottait dans l’air sans se matérialiser encore en une foule compacte. L’espace était dégagé et laissait à chacun la liberté de s’asseoir où il le souhaitait, de commander un croissant sans attendre ou de se poster à juste distance des tableaux d’affichage. Les rayons du soleil de Décembre perçait le toit vitré et venait réchauffer l’atmosphère en des stries de poussières douces et lumineuses. Une femme élancée vêtue de lunettes de soleil et d’un large par-dessus noir attira mon attention. Elle traversait la gare d’un pas théâtral là bas au loin, traînant derrière elle ce qui semblait être une minuscule valise argentée. Je calculais que nos chemins allaient certainement se croiser  quand un homme à la barbe hirsute et sale, au manteau élimé et aux chaussures éventrées s’approcha d’elle et l’interpella sans conviction. Quelle manque de flair me dis-je. Jamais elle ne te lâchera un centime. Le choix de certains hommes des rues m’avait toujours questionnée, à l’instar de ceux qui élisaient domicile devant un Monoprix du 16 ième arrondissement, ils me paraissaient souvent exempt de toute considération sociologique et je trouvais ça dommage. Je pressais légèrement le pas pour arriver à temps. La femme s’arrêta à parfaite distance de mon regard acéré de sorte que je ne pus rien louper du spectacle. Comme pour me provoquer, elle sortit de sa pochette en bandoulière une bourse en cuir d’où apparut un grand billet violet qu’elle lui tendit. L’homme, l’air ailleurs, saisit le billet comme il l’aurait sans doute fait pour n’importe quel autre don, le fourra dans la poche sans un sourire, et laissa la femme reprendre sa route. Je me figeai. J’avais trop déplié enfant ce qu’un scénario pareil m’amènerait à accomplir de fascinant pour refuser ce film vivant. Tant pis pour le reste. L’homme doucement se dirigeait vers les escalators à l’est. Le revers de sa poche rembourré d’une sorte de peau de mouton tenait presque à l’horizontal laissait toute latitude à quiconque en aurait le projet d’y plonger sa main furtivement. Mais à aucun moment l’idée ne lui venait d’y emprisonner le bout de papier de sa grosse main rouge libre que j’observais avec effroi flotter tranquillement un peu plus bas.
Il me mena vers l’entrée du métro puis soudain déposa le sac de plastique qu’il tenait dans sa main gauche, s’assit et plaça lentement devant lui un verre en carton détrempé qu’il sortit de la même poche que celle du billet. Peut-être n’avait-il pas la monnaie pour prendre le métro? N’ayant pas le goût d’attendre plus que je ne m’y étais déjà préparée, je tentais le tout pour le tout en lui demandant s’il voulait passer à ma suite au niveau des portes battantes réservées habituellement aux poucettes ou autres accessoires volumineux. A ma grande surprise, il souleva dans un élan instable sa masse imposante puis remis sur pied se pencha périlleusement pour récupérer son pochon et me suivit sans nulle trace d’étonnement. Je me débrouillais au prix d’un simulacre mêlant téléphone et lacet pour retrouver ma position de chasseur. Nous prenions la direction de la ligne 4. L’ambiance allait-elle être à la thésaurisation malheureuse et ennuyante, d’autant qu’elle risquerait de nous amener dans des forêt sombres une pelle à la main, ou à la dépense jouissive et cinématographique ? Sans savoir encore si nous irions vers porte de montrouge ou porte d’orléans je me plaisais déjà à nous imaginer tous les deux dans un salon de thé cossu du 5ième arrondissement, lui dégustant des financiers à la pistache et un thé matcha sous l’oeil affolé des vendeuses, et moi le regardant quelques chaises plus loin un café en main. Le degré zéro de méfiance qu’il adoptait jusqu’à présent pouvait me permettre d’espérer de le suivre loin. Bingo, porte de Montrouge. Nous pénétrâmes dans le premier wagon, je le laissai s’asseoir dans un carré vide et abandonnant toute précaution superflue je m’installai face à lui dans le carré d’à côté. Il farfouilla  dans sa poche de Marie Poppins et en sortit une banane qu’il pela méthodiquement puis mangea après avoir rendu la peau à son baluchon. Je me fis la réflexion qu’à aucun moment il n’avait consulté le panneaux des stations et qu’il devait donc avoir une idée très précise d’où il se dirigeait. A Strasbourg Saint Denis, la banane terminée, il ne fit  absolument plus rien jusque Cité. Son regard alternait entre une ligne horizontale tracée droit devant lui que nul être humain ne pouvait faire dévier et quelques coups d’oeil désintéressés sur les panneaux publicitaires lors des arrêts aux stations. Nous approchions de Saint Germain des Prés. Mais après Saint Michel, à l’heure où les préparatifs auraient dû s’amorcer pour le thé matcha, rien à l’horizon. Pire, ses paupières devinrent lourdes, et à l’arrivée à Odéon il dormait du sommeil du juste. Je me déplaçais immédiatement dans son carré et m’asseyais assez gauchement pour que nos genoux s’entrechoquent mais certainement pas assez pour le sortir de sa torpeur. Je m’inquiétais pour lui d’autant que nous approchions désormais de Montparnasse et des côtes bretonnes. Or j’en étais persuadée depuis Saint-Michel, c’était là qu’il allait, voir la mer. Planter ses pieds calleux dans le sable froid en fixant l’horizon de son air placide. Laisser l’air marin parsemer sa barbe de gouttelettes salées en pensant à comme il était bien là, loin du tumulte. Revenue de mes premiers scénarios mal ajustés, je ne l’attablais même plus face au plateau de fruit de mer et à la baie vitrée. Le romantique sans le luxe, c’était plus son genre. 
Mais tout s’effondra une nouvelle fois après que je l’ai réveillé à Saint Placide pour lui signifier notre arrivée prochaine. Il m’adressa un sourire poli et se rendormit. Il commençait à me taper sur le système. Avoir si peu le sens de la beauté du geste quand pour une fois on s’intéressait à lui, on avait pas idée. Les stations du sud parisien qui s’offraient à nous désormais n’étaient plus porteuses des mêmes ambitions, je les regardai défiler d’un œil morne, laissant s’éloigner peu à peu cette folle matinée qui m’était destinée. Il devait simplement rejoindre son foyer glauque mairie de Montrouge où il enfournerait ses 500 balles sous son matelas me plantant là avec mes sacrifices. Mais comble de l’indécence,  il ne prit pas même la peine de m’accompagner jusque chez lui et m’abandonna au terminus où je descendis en voyageuse lambda apeurée par le trou noir et inconnu tandis qu��il dormait toujours comme un pacha, rêvant sans doute à ce qu’il ferait demain de tout cet argent sous les yeux d’une autre.
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stephanesalord · 4 years
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Quelle révolution commerciale souhaitable ?
 Quelques mots pour cesser les polémiques inutiles et surtout sauver utilement notre commerce
 Par Stéphane SALORD, analyste économique
 Je vais essayer de manière claire et concise de vous préciser ma pensée sur les évolutions commerciales en court, sujettes à caution et à débats stériles.
Pourquoi un tel sujet ? Car il impacte clairement toute notre structure économique, la consommation étant le moteur premier de notre activité, plus que la production.
Dans le contexte de crise sanitaire qui est le nôtre, cette évidence est telle que le débat sur la réindustrialisation du pays a pris de l’ampleur même s’il n’y a pas et n’y aura pas de résultats significatifs sans un changement politique d’envergure de la part de l’action de l’Union Européenne. C’est un très vieux « serpent de mer » franco-français …
De ce fait, le management, l’organisation d’un appareil commercial pour un Etat revêt une importance stratégique fondamentale car il oriente clairement les flux économiques principaux, la production, les importations, et plus encore la réalité des centres villes et des centres commerciaux, et même les courants touristiques ; bref, presque tout.
L’idée qui est né au cœur de la crise sanitaire a été que les grands distributeurs numériques détruisaient le petit commerce, condamnés dans le même temps à fermer leurs portes sous le label humiliant et pour le moins péjoratif de « non essentiel ».
La situation asymétrique des petits commerces par rapport aux géants tels que Amazon a été de ce fait accentuée ; mais ce serait oublier deux faits :
-        Ce n’est pas nouveaux, et le commerce en ligne prospère depuis déjà au moins 5 ans ;
-        Ce n’est que la projection du débat ancien disant que les grandes surfaces avaient ruiné le petit commerce, dès le milieu des années 50 ;
-        Ce n’est pas finit vu qu’une des conséquences importantes de la crise sanitaire aura été de mettre quasiment toute la population entre les mains d’internet ;
Essayons d’y voir clair, et surtout de dresser des lignes d’avenir à la fois utiles et structurantes.
  1 / Concernant le commerce numérique, sa croissance, son rôle, son utilité
Les usages du numérique dans l’acte d’achat ou de revente se démocratisent et se développent chaque jour pour des raisons objectives et claires pour l’ensemble des consommateurs.
Il convient ainsi d’éviter de tomber dans le déni, l’amnésie, la paranoïa, ou la schizophrénie. Ce qui signifie clairement qu’au même moment que l’on commande en masse sur Amazon, on dénie à cette entreprise son utilité économique. Cette ambivalence de jugement est mise à l’épreuve par l’anonymisation de l’acte d’achat et la question de l’« effet de bonne conscience » résidant dans l’achat local comme structurant d’un mode vie de qualité et d’un attachement à des valeurs d’enracinement.
La contradiction est alors évidente entre la norme d’achat qui devient digitale pour des segments croissants de consommation poussés par des innovations majeures, des progrès logistiques gigantesques, portés eux-mêmes par le mariage désormais officiel entre la DATA et l’IA, et produisant des effets de centration puissants sur l’ajustement immédiat de l’offre et de la demande, tel que notre économie ne l’a jamais connu.
Les résultats produits sont très clairs, et le consommateur en a retiré des observations assez logiques :
-        Une baisse structurelle des prix : forte, identifiable, et croissante ;
-        Une diversité des produits jamais atteinte par le commerce de détail et reflétant des gammes en constant accroissement, en perfectionnement perpétuel ;
-        Des délais de livraisons de plus en plus inexistants ;
-        Une protection du consommateurs (retrait, échanges, transparence qualité et origine) croissante ;
Aussi, mon analyse est que la stigmatisation des géants de la distribution numérique est une erreur économique, sociale, et surement éthique dans l’avenir, même si ce terrain doit se structurer différemment des pratiques actuelles, ce qui ne va surement pas tarder à arriver pour des raisons d’analyses financières de long terme intégrant par nécessité des normes de RSE objectives et établies pour tous.
Aucun commerce de détail n’est en effet jamais parvenu (et ne parviendra jamais) à rivaliser avec la puissance actuelle des gammes en ligne, la baisse tendancielle de leurs prix et la capacité de riposte du consommateur en cas de refus ou de mécontentement.
Cet aboutissement reflète en soi l’ensemble de ce que recherche le consommateur lambda.
La France cultive deux contre-exemples étonnants qui montrent tout à la fois que cette culture du service de distribution à distance ne lui est pas du tout étrangère, et également son incapacité à le lier à l’économie monde émergente en son temps. Les cas de la disparition de Manufrance et de la survie de La Redoute sont à ce titre tout à fait emblématiques de deux échecs majeurs.
Que s’est-il passé ? pour faire simple, ces entreprises étaient en fait les derniers maillons d’une chaine économique sous tendue par la production industrielle française (les armes de chasse et les vélos pour Manufrance ; le textile du nord de la France pour La Redoute), autrement dit d’industriels importants voulant maitriser leur segment commercial sans passer par la grande distribution, ce qui était finalement une bonne intuition et relevait de la théorie économique de l’intégration verticale.
Quand les grands paramètres de la compétitivité industrielle de la France se sont trouvés en difficulté, autour des années 80 et des conséquences des chocs pétroliers comme de l’arrivée de la concurrence asiatique des « 4 dragons », plutôt que de s’ouvrir à de nouveaux produits notamment étrangers, ces entreprises sont restées fidèles à leurs marques-producteurs et sont mortes avec. L’intelligence aurait été de combiner et de faire de la qualité France une marque premium, ce qui aurait surement ralenti ou stoppé l’effondrement industriel de notre pays. Et aurait consacré un modèle de distribution spécifique.
Rappelons qu’au même moment la grande distribution sédentaire qui avait éclot au court des années 50 vivait son âge d’or dans les années 90 en appauvrissant le tissu industriel français par des importations massives sans compensation pour les productions nationales.
Le résultat nous donne à la fois un étranglement historique des productions françaises (que l’on retrouve toujours statistiquement, la France étant globalement un pays désormais désindustrialisé) et socialement (les emplois de services de proximité perdus n’ont jamais été retrouvés ce qui donne à la France son profil de chômage de masse durable provoquant une poche de misère à ce jour incompressible et croissante à nouveau).  
De la même manière, la France a dissocié ses efforts de R et D publique et notamment en matière d’informatique de l’évolution des pratique commerciales et logistiques pour les centrer sur les technologies militaires et spatiales et non pas les usages civils.
Sur un plan plus global mais aussi plus « micro économique » le déploiement des pratiques de revente, mais aussi de vente de biens et services directement entre particuliers par voie numérique est un paramètre encore peu pris en compte dans son poids et son mode de calcul mais qui commence à avoir des effets économiques lourds et génère aussi une économie non monétaire.
L’effet positif est que si les pratiques de revente peuvent éviter du déchet ou de la dépréciation, l’analyse du bilan carbone de l’ensemble doit être repondérée. Mais dans quelle proportion ?
Cette question n’est pas neutre et relève d’un indicateur structurel désormais ancré de l’analyse économique et sociale, de la même manière que l’analyse des conditions de travail.
Je fais un pari simple : Amazon ne tardera pas à annoncer la création de la première flotte mondiale de livraison électrique, le premier plan mondial de gestion des déchets et autres.
Quant à la critique sur la situation salariale que cette entreprise génère, il restera à démontrer que travailler dans les entrepôts d’Amazon est socialement plus éprouvant que de le faire dans les entrepôts des géants français de la grande distribution souvent montrés du doigts pour des pratiques déloyales envers leurs salariés. Je ne suis pas sûr que la comparaison écrase socialement Amazon.
La révolution numérique a été à ce point commercialement décisive que désormais l’activité commerciale dans bien des magasins de grandes marques ou autres constituent à n’être que de simples vitrines vendant des produits stéréotypés et aucun accès aux gammes intégrales ; on se contente alors de vous dire : « commandez en ligne, cela ira plus vite ; cette référence n’est disponible qu’en ligne ». Cette tendance à la « vitrinisation » du commerce est en train, de la même manière, de frapper le commerce de moyenne distribution qui y voit l’arrivé de son modèle de résistance et d’avenir en éliminant l’entreposage et la logistique. Le magasin vitrine est alors une norme en train de s’installer largement …
  2 / Quel avenir pour le « petit commerce » ?  (Dénommé aussi commerce indépendant)
Ce commerce est essentiel à plusieurs titres : il emploie et fait travailler un segment important de la population ; il pourvoit à des services de proximité insubstituables par internet et plus encore il participe de la transmission de patrimoines culturels immenses et fondamentaux dans l’analyse d’une société post moderne en voie de construction.
Tout commerce est clairement ESSENTIEL par nature.
Leur avenir n’est pourtant pas si favorable. Même si l’on voit le séquençage s’opérer assez facilement entre ce qui précède et ce paragraphe, le mitage du tissu commercial urbain peut tout à fait dévitaliser les centres villes et les zones commerciales à terme, ce qui est un danger politique et sociale majeur ; comme la disparition des arbres dans un écosystème. Mais après il sera trop tard.
Que faire ?
Le commerce indépendant a plusieurs fonctions vitales essentielles à son actif et qui doivent orienter l’action politique et collective en leur faveur.
-        L’artisanat, synonyme de qualité et de singularité dans la relation commerciale et patrimoniale, telle que le plombier ou l’artisan bijoutier par exemple ;
-        L’hyperspécialité et la qualité du conseil associé, tel que l’opticien par exemple ;
-        La sédentarité structurelle, telle que le boulanger, le restaurateur ou le pharmacien ;
C’est bien l’association entre la connaissance précise du métier et la nécessaire relation physique qui va permettre au commerce indépendant de continuer de vivre. Encore faut il qu’il le fasse dignement, en gagnant sa vie, et en prospérant avec fierté de son métier.
Mais il faut envisager des pistes fortes et claires à son profit et lui garantir la naissance d’un écosystème sanctuarisé pour éviter sa perte à cause de chocs structurels exogènes trop forts et discontinus. Car un tissu commercial est fragile, par nature. Et ce qui a mis des décennies à se construire avec cohérence peu disparaitre rapidement. La France est hélas aujourd’hui l’exemple d’un pays qui a laissé son commerce de proximité mourir et sa ruralité dépérir, dans bon nombre de petites villes et de villes moyennes. La loi des agglomérations géantes a été de ce point de vue une gigantesque erreur, autant humaine qu’économique.
La première chose à faire est de transformer nos villes et nos périmètres marchands de chalandises en lieux sur-digitalisés par une offre puissante, mobile, souple, ajustée et surtout accessible à tous. Cela signifie que nos villes devront organiser l’interaction des commerces entre eux et structurer par les mêmes algorithmes que le commerce en ligne la notion de chalandise et de déambulation.
On en est qu’aux balbutiements, mais des initiatives arrivent. Pour être heureuses et puissantes, et surtout économiquement et socialement productives elles doivent mener au même dimensionnement qu’Amazon mais sur des territoires et intégrer transversalement le marques sur un plan nationale.
De plus, la sanctuarisation du commerce doit mener les cœurs de villes et de villages, de hameaux, à devenir des zones franches commerciales et à retirer au commerce une partie de la pression fiscale qu’il subit ; bref, à faire ce qui a été fait il y a 1 000 ans pour sortir de la funeste précarité du haut Moyen-âge, de donner à nos villes un climat commerciale propice par la désaffectation fiscale.
Il conviendra aussi de sanctuariser les loyers commerciaux afin d’éviter les délires des hausses infernales, permanentes et injustifiées guidées par la stratégie uniquement financière des fonds de pension propriétaires.
Sans quoi le nouveau Moyen-âge viendra frapper à nos portes par la désertion de nos centres-villes.
Pour conclure, selon moi les choses sont claires désormais.
La puissance des géants du numérique commercial est utile et va encore évoluer vers plus de sureté et de qualité.
Le commerce indépendant de proximité est un héritage puissant rivé dans nos vies et nos villes et a tout son avenir devant lui ; mais il doit avoir à ses côtés désormais une puissance force d’investissement et de prise de conscience publique, devant lui permettre sa mise au nome numérique tel que décrit, éviter son effondrement et les services irremplaçables qu’il rend.
Si la contraction et l’opposition semble exister entre les deux, c’est qu’on l’a laissé s’installer.
Mais il faut respecter le consommateur, et les nouveaux usages numériques qui doivent désormais désinhiber aussi le commerce traditionnel et le revitaliser par de nouvelles pratiques audacieuses et inspirantes.
La résilience et la fierté de notre pays, après 7 décennies d’erreurs économiques lourdes et désormais manifestes, serait d’agir de la sorte, en parfaite équité des uns avec les autres, en parfait réalisme économique et social.
Merci de votre lecture.
  Stephane SALORD
Aix-en-Provence, le 27 décembre 2020
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