Tumgik
#mais je reste ouverte à toute interprétation
luma-az · 1 year
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Tes taches de rousseur
Défi d’écriture 30 jours pour écrire, 26 août 
Thème : dix-sept/tout au milieu des étoiles
. .
« Cinq… six…
— Qu’est-ce que tu comptes comme ça ?
— Tes taches de rousseurs. Sept, huit, neuf…
— Mais pourquoi tu fais ça !
— Ça fait trop longtemps que je me posais la question, je veux savoir combien tu as de taches de rousseurs !
— Quoi, partout ?
— Non, pas partout ! Je vais y passer la nuit sinon !
— …
— Déjà, sur ton visage.
— C’est bizarre.
— Dix, onze, douze… Qu’est-ce qui est bizarre ?
— Que tu me regardes comme ça. Aussi… intensément. C’est bizarre.
— Mais… Bizarre bien ou bizarre t’aimes pas ?
— Je sais pas.
— Je peux arrêter si tu veux.
— Mmh. Peut-être.
— Bon. J’arrête alors.
— …
— …
—...
— …
— Tu me regardes encore bizarrement ! Tu comptes dans ta tête !
— Moi ? Non… c’est pas mon genre !
— J’en suis sûr ! Et puis pourquoi tu  veux compter mes taches de rousseurs d’abord ? C’est pour te moquer de moi ?
— Mais non ! Pourquoi je me moquerai de toi pour tes taches de rousseur ?
— Parce que tout le monde se moque de moi avec ça. Depuis que je suis tout petit.
— Parce que tout le monde est un imbécile. Elles sont trop belles, tes taches de rousseur.
— N’importe quoi.
— Mais si ! On dirait des étoiles ! Des constellations !
— N’im-por-te-quoi.
— Mais si, je te dis ! On voit ça, c’est comme de regarder le ciel, et puis d’un coup…
—... quoi d’un coup ?
— D’un coup on voit, tout au milieu des étoiles, tes yeux qui…
— Qui… qui quoi ?
— Qui… qui rien.
— …
— J’avais juste envie de regarder, c’est tout.
— …
— Et il y en a dix-sept.
— Dix-sept ? C’est tout ?
— Oui, moi aussi je pensais qu’il y en aurait plus… Mais si tu veux, je peux recompter.
— Ok. Si c’est toi, je veux bien. »
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christophe76460 · 5 months
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Je vous aime de l'amour de Yeshua HaMashiah ❤⚘️
{Apocalypse 3:1-6}
" " Écris à l'ange de l'Église qui est à Sardes : " Voici le message de celui qui a les sept esprits de Dieu et les sept étoiles. Je connais tout ce que tu fais. Les gens croient que tu es vivant, mais tu es mort ! Réveille-toi ! Rends plus solide ce qui reste vivant en toi mais risque de mourir. J'ai constaté que tes actions ne sont pas parfaites aux yeux de mon Dieu. Rappelle-toi donc l'enseignement que tu as reçu et entendu. Garde-le et change ta vie. Si tu ne te réveilles pas, je viendrai te prendre par surprise comme un voleur. Tu ne sauras pas à quel moment je viendrai. Pourtant, quelques-uns parmi vous, à Sardes, n'ont pas sali leurs vêtements. Ceux-là viendront avec moi en vêtements blancs, parce qu'ils le méritent. Ainsi, les vainqueurs porteront des vêtements blancs. Je n'effacerai pas leur nom du livre de vie, j'affirmerai devant mon Père et devant ses anges : "Ces personnes m'appartiennent."
" Celui qui a des oreilles, qu’il écoute ce que l'Esprit Saint dit aux Églises ! "
Au verset 5, il est dit : "je n'effacerai pas son nom du livre de vie." Ce qui veux dire que nous sommes tous inscrit dans le livre de vie(à notre naissance). Pour ne pas être effacé du livre de vie, il faut naître de nouveau de l'Esprit.
Souvent ce verset est interprété d'une façon différente. Comme si nous "perdions notre salut. Cette interprétation n'est pas juste. Le salut est un "don, une grâce" (cadeau) et ne peux pas se perdre.
Nous sommes tous inscrit dans le livre de vie , mais pour que notre nom reste inscrit, il doit y avoir une nouvelle naissance spirituelle, naître d'en haut.
C'est un choix que Dieu nous donne. En effet tout ceux qui ont choisi, de vivre indépendant de Dieu jusqu'à la fin de leur vie sur cette terre, seront effacer du livre de vie .
Quand nous naissons de nouveau de l'Esprit de Dieu, nous renonçons à nous même , nous faisons mourir notre vieille homme. Et cela ne se perd pas.
Beaucoup de personnes qui fréquente des assemblées ne sont pas forcément né(e)s de nouveau de l'Esprit de Dieu. Et c'est pour cela que l'on pense que certaines personnes perdent le salut. Le salut don immérité de Dieu ne peut pas se perdre.
{Apocalypse 20:11-13}
"Puis je vis un grand trône blanc, et celui qui était assis dessus. La terre et le ciel s'enfuirent devant sa face, et il ne fut plus trouvé de place pour eux. Et je vis les morts, les grands et les petits, qui se tenaient devant le trône. Des livres furent ouverts. Et un autre livre fut ouvert, celui qui est le livre de vie. Et les morts furent jugés selon leurs oeuvres, d'après ce qui était écrit dans ces livres. La mer rendit les morts qui étaient en elle, la mort et le séjour des morts rendirent les morts qui étaient en eux; et chacun fut jugé selon ses oeuvres"
En Christ pour toujours ❤⚘️
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plumedepoete · 1 year
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Le temps - Brigitte Benomar-Eber
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Le temps qui passe, qui est, qui vient ...Comme j'ai largement dépassé la mi-temps, le temps, je l'avoue, m'obsède un peu ! Le temps est l'habitué de notre quotidien, à un tel point que nous ne nous posons guère ou pas souvent de questions sur ce qu'il est, sur son origine, ses tenants et aboutissants ...Secondes, minutes, heures rythment notre journée ... les emplois du temps journaliers en témoignent ...ainsi que des expressions, des proverbes, des petites phrases toutes faites : "J'en ai pour une minute" "Accorde-moi une seconde" "A tout à l'heure" "Avant l'heure, ce n'est pas l'heure" (après non plus d'ailleurs !) " Avec le temps va, tout va" etc. Et n'oublions pas tous ces mots composés : contre-temps, deux-temps, espace-temps, longtemps, mi-temps, passe-temps, plein-temps etc. Mais, qu'est-ce que le temps ? Il rythme nos journées, donc nos vies, jour après jour, mois après mois, année après année, depuis notre naissance jusqu'à notre mort: le temps passé, le temps présent, le temps à venir ...Mais le temps est une notion qui ne concerne pas seulement nos petites personnes ! Il concerne tout l'univers et il ne nous est pas possible de dire depuis quand, car il semble infini ! L'homme a essayé de concrétiser le temps : il a créé des divisions et des subdivisions et encore et encore mais aussi des additions, des multiplications en s'appuyant sur des faits, des éléments qu'il pouvait "quantifier" comme, par exemple, le cycle de la lune ... Il a ainsi calculé les mois, les jours, les heures, etc. mais aussi les années, les siècles, les ères ... Mon explication est très simplifiée, très basique ! Il a fallu du temps, des tâtonnements, des erreurs, il y eut différentes interprétations suivant les civilisations, les époques avant qu'on en arrive au système de calcul actuel . Dans ce temps infini, des évènements se sont succédés, certains assez proches pour que nous les connaissions par le vécu ou par des reportages télévisés, des récits, des lectures etc. ... par contre d'autres, plus lointains, nous sont dévoilés par les recherches des historiens, des archéologues, paléontologues, des océanologues, des astronomes et bien d'autres ...Ils analysent le résultat de leurs recherches , élaborent et construisent des théories ... parfois remises en cause par de nouvelles découvertes ...L'homme explore ainsi une infime partie de l'univers et quelques épisodes de ce temps infini qui coule et passe implacable, immuable, imperturbable, incompressible (la liste n'est pas exhaustive !) ... Cela semble dérisoire mais l'homme a, dans ses gènes, le désir de savoir, de connaître, de comprendre et , pour cela, il cherche, explore, expérimente … Je reviens à mon sujet principal : quels sont nos rapports avec le temps ? Nous sommes pris dans sa trame, il est indissociable de notre vie : il y a le temps passé, le seul qui s’allonge, s’étoffe puis le temps présent qui, immédiatement, rejoint le temps passé et enfin le temps à venir qui, lui, se fait grignoter par le temps présent … Une spirale ? Un toboggan ? De quoi donner le tournis ! Le temps du déjà vécu, le temps qui n’est plus, ce temps passé reste dans nos mémoires. Nous nous souvenons … pas de tout mais de ce qui fut important pour nous, des moments heureux mais aussi des moments douloureux. … Ce temps passé est partie de notre ossature, de notre charpente ; il a contribué à construire la personne que nous sommes aujourd’hui. Certains diront qu’il ne faut pas se retourner sur son passé ! Mais, ce n’est valable que si l’on s’y enterre, si l’on ressasse encore et encore des erreurs, des regrets, des rancœurs, des souffrances et qu’on refuse de regarder vers l’avenir ! Personnellement, j’aime bien évoquer mes souvenirs surtout ceux qui suivent le moment où j’ai décidé de secouer le carcan et de partir pour l’inconnu . J’ai découvert un pays magnifique, des gens ouverts et chaleureux, une culture très riche, un mode de vie différent de celui que je connaissais et je me suis enrichie au contact de tout cela comme j’espère avoir apporté aussi ma modeste contribution aux personnes que j’ai côtoyées . Quand je me retourne sur ma vie passée , même si j’ai eu comme chacun, chacune, des moments difficiles, je pense que j’ai été chanceuse, que la vie m’a gâtée et m’a beaucoup apporté ! Le temps présent, celui que nous vivons en « direct », est perçu différemment suivant la personnalité de chacun … Il y a les hésitants, les indécis, ceux qui ne savent pas quoi faire de leur temps ou qui n’arrivent pas à se décider … L’un et l’autre perdent leur temps et, comme chacun le sait, « le temps perdu ne se rattrape jamais » .Il y a ceux qui voudraient « remonter » le temps pour le modifier !!! Impossible !!! Utopique !!! Sauf dans les films de fiction … Il y a ceux aussi pour lesquels le temps coule trop vite ou, au contraire, trop lentement … Certains sont accros à leur montre ; à leur emploi du temps ; ils ne veulent pas perdre une minute ! Pour eux, le temps est de l’argent …Il y a encore ceux qui ne supportent pas les contre-temps … et sont stressés en permanence … Et, à l’inverse, il y a ceux qui adaptent leur rythme à celui de la nature, ceux qui, sans stress, prennent leur temps pour bien accomplir ce qu’ils ont à faire … Et, entre ces extrêmes, il y a des tas de façons différentes de vivre le temps présent … d’autant plus que, pour chacun de nous, cette perception du temps se modifie avec les différents épisodes de notre vie, les évènements dans lesquels nous évoluons, notre âge aussi … Par exemple, pour un ado, le temps a un parfum de liberté. … alors que pour sa mère qui doit le gérer ainsi que ses autres enfants, assurer le bien-être de sa maisonnée, concilier son métier avec son rôle de mère de famille, d’épouse et même de fille parfois (si ses parents vieillissants habitent à proximité), ce temps est un temps plein, archi plein … même avec le soutien de son époux … Et le temps à venir ? C’est le grand inconnu !!! Mais, dès qu’un individu prend conscience de l’importance de son avenir, il voudrait que ce temps à venir lui soit agréable ; bénéfique … alors, il pose des bases, des fondations, il planifie, il mise, il évalue et là-dessus, il essaie de construire son « à venir » … parfois, cela fonctionne, parfois non, ou en partie seulement … Il y a très souvent des imprévus, des aléas qui modifient le chemin que l’on s’était préparé … mais une des qualités humaines est de savoir réagir, de trouver des solutions, de s’adapter, de rebondir … D’autres personnes voudraient, à tout prix, savoir ce que l’avenir leur réserve (argent, amour, santé …) et ils consultent une voyante et sa boule de cristal ou ses cartes de tarot … personnellement, je me demande à quoi cela servirait de connaître de quoi demain et les autres demains seraient faits ? D’attendre que se réalise ce qui a été prédit (pour une date indéfinie bien sûr), de se focaliser sur un bonheur ou un malheur annoncé en oubliant ou en négligeant la réalité présente ? Ne vaut-il pas mieux être acteur que spectateur de notre vie ? La guider autant que possible sur un chemin parfois aisé, paisible, parfois difficile, semé d’embûches … Le temps peut être notre ami comme il peut être notre ennemi, du moins c’est ainsi que nous le percevons car le temps n’a aucun sentiment ! Il n’a aucune consistance, il n’est pas palpable, pas visible … Par contre, ses effets, eux, sont visibles !!! Quel que soit notre âge, que l’on soit jeune ou vieux, on ne sait pas ce que demain nous apportera … on l’a planifié, mais … voilà l’imprévu, l’impensable parfois même, et il faut encaisser, s’adapter, peut-être modifier son chemin et, le faire rapidement, car le temps ne nous attend pas … Il coule, imperturbable, inexorable … Read the full article
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beatlesonline-blog · 2 years
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lilias42 · 2 years
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Nouveau chapitre de CF ! Chapitre 22, où Nicola fait face à Lambert pour protéger la meute.
Et voilà @ladyniniane ! Ce n'est pas exactement comme j'avais commencé à te raconter finalement mais, j'espère que ça te plaira quand même !
Retour dans l'univers de CF ! Et vu que le résumé est long, passons-y directement !
Dans ce chapitre, on est encore en pré-canon. Il s'agit du moment où Edelgard est à Fhirdiad avec Arundel sauf que dans ma version, Lambert est conscient qu'ils sont là. Les tensions sont très fortes avec Adrestia car, Ionius multiplie les provocations en approchant ses troupes de la frontière, après les avoir rappelé d'Hyrm qu'il a réprimé peu de temps auparavant avec Ordélia. Elles ne sont pas directement dessus mais, elles pourraient s'y rendre rapidement (elles sont en Nuvelle et en Ochs). Un conseil de défense est donc convoqué pour décider de la marche à suivre. Rodrigue et Alix se rendent donc à la capitale avec Félix, étant donné qu'il les suit souvent pour ce genre de déplacement où normalement, ce n'est pas trop dangereux et les murailles de la capitale sont très solide en cas d'attaque, surtout que Glenn est déjà chevalier à ce moment, même si cela fait peu de temps.
Cependant, Arundel a déjà été remplacé, et Lambert le laisse voir sa soeur avec sa nièce avec juste la vraie Cornélia comme surveillance, qui n'arrive pas à le suivre tout le temps étant donné qu'il se téléporte. Et même si personne ne sait qui c'est, il s'agit tout de même un type habillé à l'adrestienne qui se balade dans le palais en essayant de ne pas se faire repérer, je vous laisse imaginer la réaction de tout le palais. Les jumeaux sont formellement contre sa présence, tout comme celle d'Edelgard qui n'est qu'un prétexte de plus pour Ionius d'attaquer (ce dont Dimitri est conscient dans le canon), et n'ont aucune confiance en Arundel qui a déjà trahi son pays plusieurs fois, même si Lambert assure qu'il n'a pas de raison pour leur faire du tord étant donné qu'il protège tout de même sa soeur et sa nièce (et l'optimisme et la confiance en les autres extrêmes de Lambert étant à mes yeux ses plus grands défauts, ils reviennent au galop dans cette situation).
Mais, lors d'un entrainement, c'est le drame. Félix se retrouve isolé avec Arundel qui lui propose un entrainement de magicien (j'ai tendance à l'écrire comme ayant une affinité avec la magie quand il est petit et en bons termes avec son père, avant qu'il ne rejette son potentiel quand leur relation se détériore à la mort de Glenn pour ressembler le moins possible à Rodrigue, et plutôt se concentrer sur les armes blanches comme Glenn). L'adulte le brûle grièvement lors de l'affrontement, afin de pouvoir le récupérer et l'utiliser pour tenter de donner un corps en bon état à l'âme de Fraldarius et / ou récupérer son sang avec un emblème majeur pour accélérer la régénération de son corps.
Evidemment, Rodrigue et Alix sont furieux de retrouver leur louveteau entre la vie et la mort, surtout que Lambert, même s'il ne croie pas à la thèse de l'accident, écoute beaucoup la version d'Arundel qui prétend que c'est un accident - ce que soutient Patricia - a leur gout. Ils retournent donc à Fort Egua pour protéger leurs fils. Lambert les suit jusqu'à la frontière de leur fief pour tenter de les convaincre de revenir et s'expliquer mais, un de leur conseiller les plus proches et fidèles, Nicola, se met entre eux et le roi pour le repousser, tout en en profitant pour lui rappeler des bases qu'il semble oublier (il a appris le métier en même temps que Guillaume et Aliénor après tout, il a de la bouteille). Il est également le critique le plus virulent à l'égard de la situation où les a mis Lambert. Il considère par exemple le mariage avec Patricia comme indigne d'un roi avec Ludovic qui se retourne dans sa tombe en voyant ça.
Maintenant que le résumé est fait (désolé s'il est long, c'est le milieu d'un petit arc de l'histoire donc, il faut le contexte pour bien comprendre), des points d'explication.
Le Kyphonis Corpus est ensemble de privilèges (rappel : privilège = loi particulière et presque tout le monde en a, même les villes) extrêmement avantageux donné par Loog à Kyphon, d'où son nom. Il permet notamment de désobéir à un ordre du roi quand celui-ci a fait du mal à la famille au bouclier. Je me suis inspiré ici de la première conférence de Meersen du 28 février 847, destinée calmer les relations entre les différents fils de Louis le Pieux... ce qui a vachement bien marché car, on a dû en faire plusieurs avant qu'ils arrêtent de se manger le bec ! C'est dans un chapitre précédent mais, certaines dispositions sont pratiquement recopié de ce texte (environ 12 siècles, ça passe pour le droit d'auteur ?). Je l'ai évoqué avant dans cette histoire, et étant donné que c'est un texte relativement court mais fondamental pour leur famille,Aliénor leur a fait apprendre par coeur (ça doit faire une feuille simple ou à peine plus, comme le texte original). Ils s'en servent ici pour contrer les ordres royaux.
Glenn (surnommé Jeune Loup) est avec eux, même s'il est déjà chevalier. Là aussi, les jumeaux se sont servis de la loi pour qu'ils puissent rentrer dans leur fief malgré son travail, Glenn étant encore mineur selon leur coutume (majorité à 19 ans) et aussi dans le domaine royal (21 ans). Rodrigue se sert donc de sa position de chef de famille et de père pour éloigner son fils ainé le plus possible de la capitale et d'Arundel, de peur qu'il lui fasse aussi du mal, ayant encore tout pouvoir sur lui dans la loi écrite et orale. Je l'ai aussi déjà instauré avec le cas de Miklan, les jumeaux étant obligé de ruser pour éloigner Sylvain de son frère sans passer par les tribunaux (d'où sa présence dans ce chapitre au passage). ça permet aussi de rappeler qu'en tant que seigneurs, ils doivent connaitre le droit alors, ils s'en servent à leur avantage.
En parlant de Sylvain, dans cette histoire, je passe allègrement sur les lignes qui disent qu'il draguait des filles dès 8 ans, il attendra la tragédie, la rébellion réprimée et son groupe d'amis complètement exploser pour le devenir histoire d'oublier (et ça évite de prêter le flanc à certaines théories encore plus morbide que l'histoire de base + je trouve qu'il marcherait mieux s'il était un misanthrope fini avec une haine de lui-même, une vision très noire du monde, et juste quelques personnes en qui il a confiance pour qui il ferait tout, plutôt qu'un misogyne fini avec juste deux trois femmes en qui il arrive à avoir confiance). C'est donc un personnage assez intelligent comme on peut le voir avec Dedue et Annette (deux de ses meilleurs supports au passage, même si le premier a des couacks) qui se soucie profondément de ses amis, Félix ici.Il pense aussi que Miklan est certes horribles mais, qu'il a de bonnes raisons de tenter de le tuer, même si les autres personnages tentent de lui faire comprendre que ce n'est pas le cas. Il a tendance à comparé les personnes horribles à son frère (ex : Arundel ici)
Glenn se montre assez agressif avec Lambert car, dans cet histoire, il est très critique envers lui quand il apprend qu'il a épousé une ex-concubine de l'empereur en fuite (soit une décision très dangereuse pour la sécurité nationale), et sa confiance en lui a volé en éclat quand Arundel a blessé Félix car, il le laissait vagabonder dans le palais sans suffisamment de surveillance. Ici et dans ses circonstances, sa famille passe avant le roi. C'est la colère et la déception qui parle mais, il s'inquiète aussi pour son père et son oncle à cause de leur relation avec Lambert, il trouve que ce n'est pas forcément la plus saine vu que quand Lambert s'entête, il ne les écoute jamais et c'est eux qui balaye derrière. Il a d'ailleurs bien dit sa manière de penser à Lambert le chapitre précédent.
La blessure de Rodrigue dont ils parlent vient du chapitre pendant la guerre contre Sreng. En vitesse, Rodrigue est blessé, a perdu beaucoup de sang et Lambert a essayé de le soigner malgré sa nullité en magie, n'ayant plus de potion ni guérisseur à portée de main. Il arrive à le sauver et cette réussite est qualifiée de miracle de la Déesse, phénomène auxquels les personnages croient tout comme en les présages à un certain niveau.
"Chien idiot" est le surnom que donnait Aliénor à Lambert. Elle le trouvait bien trop naïf alors, il n'est jamais arrivé à gagner sa confiance ou à grimper dans son estime. Elle n'aime pas du tout les chiens dance ce monde donc, si elle vous appelle "chien", c'est qu'elle ne vous porte pas dans son coeur ou son estime (et les chiens sont plus les animaux de Patricia ici, alors que les Fraldarius préfèrent largement les chats).
Le "conil" est l'ancien nom du lapin, et le "gelinier" est le poulailler en ancien français (une poule est appelé une "geline" au Moyen-Age).
comme toujours, j'utilise ma version des Braves (voir billet sur eux et celui sur Blaiddyd - coup de coude, clin d'oeil -) et pas celle du canon
(chapitre sous la coupe)
Les Fraldarius partirent à l’aube avec leurs hommes, ramenant tous ceux qui pouvaient sans désobéir à la loi, tout en laissant une copie du Corpus Kyphonis dans les mains de Gustave avec le conseil de l’apprendre par cœur, comme eux-mêmes l’avaient fait sur les conseils de leur mère. Alix voulait l’envoyer dans la figure de Lambert avec un doigt d’honneur en hurlant à tous qu’il couvrait un agresseur d’enfant mais, il savait lui-même que c’était la dernière chose à faire pour le Royaume. Pour le moment, la principale inquiétude des jumeaux était d’éloigner le plus possible les louveteaux de Fhirdiad et d’Arundel.
C’était la seule chose à laquelle Rodrigue pouvait penser : mettre autant de distance possible entre Félix et Glenn de cet endroit, les ramener chez eux, près du lac de leur ancêtre pour qu’il les protège tous et surtout Félix. Il avait passé la nuit à gémir de douleur… même après une journée, il semblait toujours autant souffrir, allongé sur la banquette avec Aegis contre lui et tenu par son père pour lui éviter les cahots de la route. Au moins, les potions de Cornélia lui permettaient de dormir et d’échapper à la douleur dans le sommeil… ils espéraient en tout cas…
« Par pitié Sothis… pitié… faites qu’il souffre moins… pitié… »
Son petit s’accrochait à son manteau avec les forces qui lui restaient, marmonnant parfois quelque chose et cherchant toujours à tenir leur relique d’une manière ou d’une autre… c’était surement à cause de son emblème majeur… il ne savait pas mais, tant que soulageait la douleur de son petit, ça lui allait… tout sauf qu’il souffre autant que Félicia lors d’une de ses crises les plus fortes… tout sauf qu’il souffre comme sa mère… tout sauf qu’il souffre de la même manière qu’elle… et que cela ne reste pas après… enfin, il s’en soucierait quand ces maudites brûlures auront disparu…
« Votre Grâce, Nicola se pencha à la fenêtre de la cariole, nous arrivons bientôt dans votre fief. Ma demeure est sur la route, nous pouvons y faire halte.
– Oui, un trop gros voyage d’un coup épuiserait surement Félix, et Sylvain est fatigué aussi, ajouta le père après un regard au rouquin, ayant fini par s’endormir entre les chats, ils s’étaient tous levés aux aurores après une toute petite nuit. Merci beaucoup Nicola.
– C’est bien normal. »
Après encore une petite heure, ils arrivèrent dans le fief qu’avait reçu le chevalier pour tous les services rendus à leur famille, sur la route de Fhridiad et de la douane. Le genre d’endroit qu’on ne confiait pas à n’importe qui. Le vieux chevalier descendit de son cheval en donnant ses ordres, alors que Rodrigue réveillait doucement Sylvain, enveloppé dans une immense écharpe toute moelleuse, bien au chaud sous Glaïeul et Lunaire. Alix le relaya, Félix étant trop accroché à son père pour que celui-ci bouge correctement et ayant besoin de sa magie au cas où il faisait une autre crise de douleur.
« Une chambre va être préparé pour vous et vous pourrez vous y reposer, ainsi que tous nos hommes. Je peux vous laissez la mienne le temps qu’il faut si nécessaire. Je vais m’arranger avec les seigneurs voisins pour trouver de quoi nourrir tout le monde.
– Merci infiniment Nicola, nous vous rembourserons tous dès que nous serons revenus à Fort Egua, répondit Alix alors qu’il aidait Sylvain à descendre, Glenn soutenant son père avec Félix qui recommençait à se tordre dans ses bras. S’ils doivent emprunter pour garder la tête hors de l’eau entre temps, nous nous portons garant pour eux, cela devrait faire baisser les intérêts. Nous restons juste le temps que tout le monde se repose un peu puis, on repart pour ne pas vous prendre trop de temps ou faire dormir une partie de nos hommes dorment chez les habitants de ta ville.
– Ne vous en faites pas trop pour cela, je pense que cela devrait aller pour tout ceci, même si les soldats doivent loger chez les habitants. La raison de votre retour va surement se répandre comme une trainée de poudre… surtout que cela se voie malheureusement…
Rodrigue fit couler son regard dans toutes la cour… les domestiques commençaient déjà à s’affoler pour le louveteau, ses brûlures sur ses joues étant impossible à louper et il recommençait à gémir de douleur dans son sommeil malgré la magie, les potions et le somnifère. Et s’il se fiait aux quelques bavardages qu’il avait entendu entre ses hommes avant de partir, tout Fhirdiad serait bientôt au courant de ce qui était passé hier. D’après une des sous-chefs de ses troupes, Estelle Duchesne, leurs troupes étaient au courant de tout ce qui s’était passé dans cette cour d’entrainement et même s’ils ne connaissaient pas tous les détails, la plupart savait que c’était un homme portant un vêtement adrestien. Avec les tensions à la frontière sud, la plupart pensait qu'un adrestien n’avait rien à faire dans le palais royal, sous les fenêtres du conseil de défense et encore moins aussi proche des enfants des grands nobles sans surveillance, d’autant plus pendant un entrainement. Une phrase entendue pendant les préparatifs du départ résumait tout : « un accident arrive très facilement ».
« Et cet « accident » est tombé sur Félix… »
Le père se força à ne pas se faire envahir par la colère et rester calme afin de ne pas inquiéter son louveteau, ses émotions trop négatives auraient un impact sur sa magie… il remercia encore une fois le chevalier grisonnant puis, porta son fils jusque dans la pièce mise à disposition pour lui, surtout que la potion semblait commencer à perdre son effet mais, il ne pouvait pas non plus lui donner une autre de plus trop vite, il risquait de faire une surdose sinon. La seule chose à faire, c’était d’attendre en priant tous les Braves que cela passe sans trop de douleur… au moins, ils étaient dans leur fief, et sauf si Lambert passait directement à des ordres royaux officiels passé devant le conseil et qu’il trouve le moyen de casser les privilèges de Kyphonis Corpus, il ne pourrait pas les déloger facilement. De plus, même si ces immenses privilèges faisaient grincer des dents dans la noblesse, s’en prendre directement à des lois écrites par Loog le Lion lui-même, ce serait ouvrir la porte à une réforme générale des privilèges des nobles, un projet dans la tête de Lambert depuis un moment, même s’il se concentrait sur donner plus de droit politique aux roturiers pour commencer. Les autres aristocrates ne laisseraient pas cette porte s’ouvrir aussi facilement. Au moins, leur famille serait tranquille pendant un moment et elle pourrait rester dans leur fief pour s’occuper de son benjamin.
Alix et Glenn prirent le relai de Rodrigue quelques minutes, le temps qu’il mange et se repose un peu avant de s’y remettre. Leur magie de guérison était bien moins puissante que la sienne mais au moins, elle lui ressemblait assez pour apaiser un peu le cadet de leur famille. Sachant que ses seigneurs avaient besoin de rester seuls ensembles pour le moment, Nicola se tourna vers Sylvain pour l’emmener en cuisine, afin qu’il n’entende pas son ami gémir de douleur et lui changer un peu les idées. Il avait grandi vite à cause de son frère mais, cela restait un enfant de onze ans tout de même.
« Viens, tu dois avoir faim après une matinée comme celle-ci.
– D’accord, je n’ai pas envie de gêner… hum… Félix est au plus mal, n’est-ce pas ? Il risque de mourir ? Le questionna-t-il, l’œil terne.
– Hein… je n’en sais rien… admit-il. Qu’il soit dans un état critique est certain mais, étant donné que nous ne savons rien sur ces brûlures, il est difficile de dire s’il est en danger de mort ou non.
– En règle générale, quand quelqu’un dit qu’une personne est dans un état critique, c’est qu’elle risque de mourir… rétorqua-t-il. Ce Volkard Arundel est comme Miklan… personne ne peut le punir vu qu’il est ami avec Lambert qui le couvre, comme mon père avec mon frère… il dit toujours que ce n’est rien… sauf que Miklan, il a de bonnes raisons, pas Arundel ! Félix ne lui a rien fait !
– Miklan non plus n’a pas de bonnes raisons de te faire du mal, le corrigea le chevalier. Mais même si c’est une honte à admettre, tu n’as pas complètement tort… Arundel est intouchable… Sa Majesté Ludovic doit se retourner dans sa tombe s’il n’est pas encore réincarné… Guillaume et Aliénor doivent être furieux là où ils sont…
– Ça veut dire que s’il tue Félix, il ne sera jamais puni ? Même s’il l’a tué avec ses flammes noires ?
– Très honnêtement, je n’en sais rien mais, cela ne sera pas sans conséquence… je suis incapable d’imaginer lesquelles et je n’ose même pas y penser mais, prendre la vie de quelqu’un est toujours suivi de conséquence, toujours. Cependant, tu ne devrais pas penser au pire, le louveteau a toujours été un battant. Il se battra de toutes ses forces contre la mort, j’en suis sûr. C’est le portrait vivant de son grand-père sur ce point, et Guillaume s’est toujours battu jusqu’au bout, comme Fraldarius en son temps.
– C’est vrai. Il est trop têtu pour se laisser mourir comme ça ! On se l’est même promis, et Félix n’est pas un menteur ! « Vivre ensemble, mourir ensemble », c’est ce qu’on s’est dit ! S’exclama-t-il alors que Frifi, le conil de la petite-fille du chevalier, émergeait du couloir.
La petite bête aurait dû finir en ragout mais, Annelise l’avait trouvé trop mignon pour être manger avec ses oreilles tombantes alors, il lui avait épargné la casserole et le gardait ici. Sylvain alla l’attraper pour le caresser un peu avant de répéter.
– « Vivre ensemble, mourir ensemble »… c’est notre promesse… il resserra légèrement sa prise autour du conil, l’air sombre. J’espère que ça l’aidera…
– J’en suis sûr, cela lui fait une raison de plus de se battre, lui assura-t-il en espérant que cela le rassurerait. Son sort est entre ses mains, celle des guérisseurs et celles de la Déesse…
– Vu comment Elle est sourde quand Elle s’y met, ce n’est pas la meilleure des aides… Rodrigue, Alix et Glenn l’aident bien plus que Sothis. Fraldarius aussi. Même Gautier viendrait nous aider quand on est proche de la mort alors, Fraldarius, il doit être là aussi.
– Tous les Braves répondent toujours présents pour protéger leur famille, confirma-t-il. Disons que l’aide de la Déesse est souvent discrète car, elle ne peut trop intervenir dans les affaires des hommes et qu’elle doit se contenter d’indice ou de petites interventions car, nous avons abusé du pouvoir qu’elle nous a offert. C’est quand elle reviendra que nous connaitrons tous la paix éternelle. Enfin, une leçon de catéchisme ne va pas te remplir le ventre. Tu dois être affamé. Il reste surement à Margot du ragout de poisson au pois, et il doit nous rester du fromage. Avec une bonne miche de pain, cela te requinquera après toutes ses émotions. Frifi aussi doit avoir faim.
– D’accord Nicola. Tu devrais manger un peu aussi, tu as beaucoup travaillé depuis hier, et tu étais déjà debout quand je me suis réveillé.
– Je me dois de tout donner à leurs Grâces. Ils ont mérité tout le respect que j’ai pour eux en reprenant le chemin de leurs parents en pensant à leur fief et en s’occupant de lui avec autant de soin que leur famille, ainsi qu’au bien du plus grand nombre. Ils prennent soin de leur peuple avec des actions concrètes, je n’en demande pas plus. Ils sont dignes de ce respect qui se gagne, contrairement à certains…
Le chevalier garda ces dernières réflexions pour lui, le petit n’avait pas besoin de l’entendre son opinion sur le roi. La cuisinière leur donna un grand bol de ragout chacun, ainsi qu’un peu de foin pour Frifi, avant de porter une grande bassine d’eau bien froide au blessé. Ils avalèrent leur repas, le plus âgé racontant des histoires de sa jeunesse avec Guillaume sur la demande de Sylvain, afin de lui changer un peu les idées de tout ce qui se passait. Il lui racontait une histoire sur l’ancien couple ducal qui avait réussi à berner un vassal renégat qui avait tenté de leur voler le pouvoir, quand Estelle entra en l’appelant, visiblement irritée.
« Seigneur Terrail ! On a le roi qui arrive !
– Le roi ?! S’étrangla-t-il. Mais… mais on a les impériaux pratiquement aux frontières ! Il devrait être au palais ou au sud !
– Même réaction de notre côté. Et la raison du retour de la famille ducale à la maison plus tôt que prévue a déjà fait le tour de la ville.
– Sieur Terrail ! Sieur Terrail ! Un autre garde des troupes fraldariennes, Bernard, arriva en courant, vacillant entre la colère et l’inquiétude. Le roi est aux portes de la ville ! Il demande à entrer et à voir les jumeaux ! La moitié de la rue est déjà sur le point de le huer et de lui lancer de la boue !
– Tu m’étonnes, qui ne voudrait pas… et le louveteau qui recommençait à avoir mal… bon ! Bernard, Estelle, calmez un peu la foule puis, allez l’escorter pour éviter qu’on ait une révolte, pas tout de suite en tout cas. Margot, tu peux surveiller Sylvain ? Je m’occupe de ce chien idiot, les jumeaux ont déjà assez de problème à gérer à cause de lui… enfin, je ferais mieux de leur demander avant…
– Bien sieur Terrail ! Répondirent-ils tous.
– Merci… il se baissa vers le petit rouquin qui écoutait attentivement, Frifi à côté de lui. Je vais devoir te laisser, excuse-moi.
– T’inquiète, je serais sage Nicola. Tu peux juste lui donner mon écharpe ? Lui demanda-t-il en lui tendant le vêtement tout moelleux. Il s’accrochait au manteau de Rodrigue tout à l’heure, peut-être que ça le rassure un peu ? Et comme ça, il ne serrera pas le poing jusqu’au sang…
– D’accord, merci beaucoup mon petit », le remercia Nicola avec un sourire.
Il ébouriffa ses cheveux rouges, puis remonta au donjon pour voir l’état du louveteau mais, il devina que ce n’était guère positif en l’entendant gémir depuis le couloir. Le chevalier trouva Félix dans les bras de son frère, le berçant un peu avec sa voix alors que leur père s’était endormi d’épuisement, Alix passant de l’eau sur le front de son neveu et de son jumeau. Les deux encore éveillés jetait toutes les deux secondes un regard au sablier enchanté que leur avait donné Cornélia.
« Cela ne s’améliore pas…
– Il pleure de douleur dès qu’on arrête de le tenir ou de chanter si on ne le tient pas… dès qu’il ne sent pas qu’on est là, il semble avoir plus mal que jamais… soupira l’oncle. Rodrigue arrivait à le faire moins souffrir et à le faire arrêter de gémir pour qu’il dorme vraiment mais, il est aussi à bout de force…
– Ce n’est pas étonnant… et d’autres guérisseurs n’ont pas pu prendre le relai ?
– C’était pire quand ils essayaient… Félix s’est mis à convulser en leur hurlant de s’en aller… on dirait que s’il ne connait pas, il se met à paniquer…
– Effectivement… peut-être que cela le rassurera un peu… déclara-t-il en montrant l’écharpe. Sylvain m’a demandé de lui donner…
Il arriva à poser la laine épaisse dans les bras du petit qui se mit à le serrer dans ses mains, reconnaissant peut-être celle de son ami. Il serrait les poings tellement forts que la marque de ses ongles creusait sa chair… Glenn laissa échapper un soupir de soulagement avant de souffler, tenant son frère contre sa poitrine pour le protéger et le rassurer.
– Qu’est-ce que tu peux bien voir…
– La Déesse seule le sait… après une seconde, Nicola leur annonça, espérant juste que le Jeune Loup n’explose pas de colère. Le roi est aux portes de la ville, il sera bientôt ici. Il voudrait vous parler.
Comme il l’avait anticipé, Glenn ne cacha pas sa fureur à l’idée que Lambert s’approche trop près de sa famille, même s’il se calma vite pour ne pas inquiéter son petit frère, alors qu’Alix soupirait, trop fatigué et anxieux pour être en colère.
– Et merde… qu’est-ce qu’il nous veut ? On lui a dit que c’était Arundel ou non avant de partir pourtant… il ne l’a surement pas renvoyé aussi vite, et j’espère pas vu tout ce qu’il doit savoir…
– Surement vous supplier de revenir auprès de lui… et qu’il veuille le beurre et l’argent du beurre pour faire plaisir à cette sangsue que cela ne m’étonnerait pas.
Nicola n’avait pas pu s’en empêcher. S’il s’en tenait à ce qu’il savait, et il avait plus d’information que la plupart des gens, il n’arrivait pas à voir cette « Patricia » comme autre chose que la maitresse et la sangsue du roi, et il était très tenté de dire que c’était un outil de l’Empire pour le pousser à être laxiste avec eux, au détriment des faerghiens et de ses proches de toujours avec ça. Il ne serait pas le conseiller de deux grands seigneurs, l’homme saurait seulement son futur duc encore enfant avait été blessé par un homme de l’Empire, qui se baladait librement dans le palais, le tout sans surveillance, car il a la confiance du roi, et il serait déjà fou de rage contre Lambert, alors en connaissant la raison de cette confiance… et il ne fallait surtout pas que les Charon l’apprennent… la matriarche Catherine avait son âge mais, elle était encore vaillante. Elle apprenait que sa fille avait été remplacé par une ancienne concubine impériale dans le lit du roi, elle serait capable de la tirer hors de Fhirdiad par les cheveux en hurlant à l’infamie, puis de la laisser à la foule, et le roi avec, histoire que plus personne ne le laisse commettre de tel infâmie.
« Et vous n’aurez jamais accepté cela, quitte à tuer toute l’autorité du roi vous-même… Ça se sait, c’est la révolte générale… »
Alix grogna en se passant la main sur le visage, encore plus fatigué d’avance.
– Crétin… t’as une armée et un Royaume à gérer, tu te souviens… et Félix qui a besoin de nous tous… il ne pourra pas prendre une autre potion avant deux bonnes heures…
– Votre Grâce, laissez-moi m’occuper de lui, lui proposa Nicola. Vous êtes tous épuisés, et s’il a la même attitude que la veille, vous allez juste gaspiller votre énergie en lui expliquant des choses simples. Restez ensemble, je me charge de lui dire ce qu’il a besoin d’entendre.
Le cadet des jumeaux regarda sa famille. Son frère dormait, vidé de son énergie à force de soigner son benjamin se débattant entre la vie et la mort, puis l’ainé qui tenait le blessé comme si c’était sa propre vie, ne cachant pas qu’il allait mordre si Lambert s’approchait d’eux.
Alix hocha alors la tête, déclarant d’un ton froid comme pouvait l’être celui de sa mère dans une telle situation.
– Ne te gêne surtout pas.
– Merci votre Grâce.
Le chevalier s’inclina devant eux puis, se rendit dans la cour de son fort, alors que les portes s’ouvraient en annonçant l’arrivée du roi escorté par Estelle et Bernard, entouré de quelques gardes du Lion pour le protéger. Pas très nombreux pour un moment de tension mais, ça permettait d’être plus rapide et discret. Pour les rejoindre que maintenant, il avait dû partir plus tard qu’eux et cela devrait lui avoir laissé assez de temps pour donner ses ordres à Gustave, c’était déjà ça. Et au moins, il n’avait pas emmené Patricia, elle ne leur ferait pas l’affront de dire devant eux que son très cher frère était aussi innocent que l’agneau qui venait de naitre.
Nicola se présenta avec son marteau de guerre dans les mains, encore enveloppé dans son fourreau et son carquois à la hanche. Il fit reposer la tête de métal par terre, les mains sur le bout du pommeau, droit et grave face au roi qui descendait de cheval en déclarant.
« Merci de nous avoir ouvert Nicola ! J’aimerais voir les jumeaux, sont-ils encore ici ? Tous leurs hommes semblent en ville et si Estelle et Bernard sont encore là, c’est qu’ils ne doivent pas être bien loin.
– Un peu de tenue Votre Majesté, le recadra-t-il immédiatement d’un ton froid et égal. Je suis Nicola Terrail, le sieur de Robien en son domaine, celui que m’a confié Le Loup Guillaume Ulysse le Septième, duc de Fraldarius, pour tous les services que j’ai rendu à sa famille depuis mon plus jeune âge. Et cessez votre familiarité avec mes seigneurs, Leurs Grâces le Bouclier de Faerghus Rodrigue Achille le Premier Fraldarius ainsi que son frère et second, La Flèche de Faerghus Alix Persée. Je vous demanderais également de respecter la politesse et l’étiquette à l’égard de mes camarades Estelle Duchesne et Bernard Parjean. Sa Majesté Ludovic votre père se faisait un devoir de toujours les respecter.
Visiblement, Lambert ne s’attendait à ce qu’il soit aussi revêche et sévère avec lui, même s’il aurait dû s’y attendre. Il n’avait rien à faire ici. Aussi répugnante soit cette réalité aux yeux de Nicola, un membre de sa famille venait de blesser le fils de son propre second et ami de longue date, l’envoyant aux portes de la mort à cause d’un mal inconnu. Il rechignait lui-même à voir la vérité évidente que ce n’était pas un accident et n’écoutait que la version de sa femme qui était la sœur de l’agresseur comme quoi, ce ne serait qu’une… maladresse, une malheureuse mésaventure d’entrainement, une erreur de la part de son frère qui le regrettait profondément… heureusement pour lui qu’Arundel n’était pas là, Nicola ne saurait imaginé sa réaction si le bourreau du petit-fils de Guillaume avait mis les pieds dans sa maison. Il n’avait aucune raison d’épargner Lambert ou de prendre des gants avec lui, pas après tout ce qu’il avait laissé faire. S’il était déstabilisé par un simple rappel à l’étiquette, il ne tiendrait pas deux secondes sans les jumeaux.
« Pathétique… »
Le roi s’éclaircit la gorge avant de reprendre, rompant le silence que le petit sermon avait instauré.
– Veuillez m’excuser de cette familiarité, Sieur Terrail, je suis simplement habitué à toujours vous parler ainsi. Cependant, ma demande reste la même, j’aimerais voir vos seigneurs les ducs de Fraldarius. Je n’ai pu leur parler en personne après… après tout ce qui s’est passé.
– Ils n’ont pas de temps à vous accorder. Pas après que cet adrestian qui a votre confiance, Arundel, ait tenté d’assassiner leur fils cadet.
Un murmure choqué s’éleva dans la cour, autant de la part de ses quelques domestiques que des gardes du lion, même s’ils avaient surement entendu les mêmes rumeurs qu’eux tous. Rien que le fait qu’un seigneur de l’Empire, encore plus un frontalier, puisse avoir assez de liberté pour tenter de tuer quelqu’un devrait bien choquer tout le monde. Nicola lui-même était un roturier par sa naissance, il était fils de domestique après tout, il savait ce qui résonnait bien en eux.
Il ne laissa même pas le temps au roi de répondre, tapant un coup au sol avec son marteau pour ramener le silence dans la cour. Un truc vieux comme le monde mais, qui marchait toujours.
– Enfin bon, je ne peux décemment pas discuter de tout ceci aux oreilles de tous j’imagine. Suivez-moi. Duchesne, Parjean, je vous laisse vous occuper des gardes de Sa Majesté.
Le chevalier reprit son marteau dans ses mains puis, partit après un demi-tour militaire, droit et formel en ne lui laissant toujours pas le temps de répondre à part en le suivant. Il devait continuer à mener la danse pour garder le contrôle la tête haute, et le faire dégager plus facilement. Il allait quand même réprimander le roi comme on grondait un gosse mal élevé, il devait conserver un maximum de tenue. Aux bruits de pas, Lambert le suivait mais, Nicola ne se retourna pas, ne lui accorda même pas un regard, de la même manière qu’il le ferait avec quelqu’un digne de tout son mépris. Il la pivota légèrement seulement pour saluer Margot et Sylvain, les pas derrière lui ralentissant un temps quand il passa devant la porte de la cuisine avant de reprendre de plus belle pour tenir son rythme, même si c’était assez facile pour un géant comme le roi.
Le chevalier finit par arriver dans la petite salle d’audience seigneurial, une simple pièce légèrement plus grande qua la moyenne, avec une chaise à haut dossier sculpté, ainsi que des bancs de bois simple qui entouraient une table où il posait souvent ses rapports et ses comptes. Guillaume et Aliénor lui avaient fait suffisamment confiance pour lui confier le poste de douane de la principale route reliant Fhirdiad et Fort Egua, il se faisait un devoir d’être à la hauteur. Une fois seuls, Lambert demanda, surement pour vérifier où il mettait les pieds.
« Vous savez tout, n’est-ce pas ?
– J’en sais suffisamment, même si cela ne fait peu de temps, tout comme le Jeune Loup, même s’il avait flairé que votre… beau-frère n’était pas de confiance depuis longtemps, cracha-t-il. Il a la truffe de son grand-père. Les jumeaux m’en ont parlé juste après qu’il ait tenté de tuer le louveteau, et Glenn depuis le premier jour de notre visite lorsqu’il a confié ses doutes à son sujet à son père et son oncle. Il ajouta sans cacher ni son mépris ni son venin, parfaitement honnête. Vous faites honte à votre père, lui qui espérait que vous murissiez enfin avec l’âge et les responsabilités.
– Alors, vous savez qu’il n’a aucune raison d’attenter à la vie de Félix. Comme vous l’avez dit, il s’agit de mon beau-frère, même si c’est de façon morganatique. Sa sœur est dans le Royaume et même si je préférais qu’elle ait plus de liberté si cela ne la mettait pas en danger, elle dépend de ma protection. De plus, si Ionius découvre où elle est et dans quelle situation, il ne donnerait sans doute pas cher de sa peau et de celle de sa famille.
– Sothis soit louée, vous le reconnaissez au moins, même si vous n’êtes guère clairvoyant. A la place d’Ionius, je deviendrais plutôt le plus tendre et doux des maris afin de récupérer ma femme et les terres où elles se trouvent en prime. Ces troupes ne sont-elles pas presqu’à la frontière à l’heure où nous parlons ? Vous devriez y être pour motiver nos soldats, les soutenir et surtout organiser et renforcer notre défense.
– J’ai chargé Gustave et des généraux compétents de me remplacer le temps que je vienne ici, nous ne sommes pas si loin de la capitale ou bien plus de la frontière.
– En temps de guerre, il suffit d’une seconde de plus pour changer le cours d’une bataille.
– Sauf que nous ne sommes pas en guerre. C’est tendu mais, le conflit peut toujours être évité.
– Connaissant Ionius, ce n’est qu’une question de temps avant qu’elle ne soit là.
– Hun… je sais que vous pensez souvent au pire des cas de figures mais, j’espère pouvoir l’empêcher, même si je vais surement avoir besoin de l’aide des jumeaux. Il faut être honnêtes, ils sont bien meilleurs négociateurs que moi. Personne ne peut tout faire et je suis bien meilleur sur un champ de bataille ou pour parler à mon peuple que dans les négociations tendues. Je m’inquiète également pour Félix. Comment va-t-il ?
– Aussi bien qu’on puisse s’y attendre, Félix s’accroche à sa vie de toutes ses forces, avec le peu que lui a laissé votre beau-frère. Et chacun a ses forces et faiblesses mais, en tant que roi, vous devriez savoir vous en sortir sans vos bras droits. Votre père Sa Majesté Ludovic a su tenir son rang et son devoir même quand Le Loup nous a quitté. Mes seigneurs ne seront pas toujours là, encore moins après ce que le frère de cette intrigante a osé faire au louveteau. Il l’a tout de même poussé aux portes de la mort volontairement.
– Moi aussi, j’ai des réserves pour la thèse de l’accident, même si Arundel affirme que s’en est un tout comme Patricia qui affirme que son frère ne ferait jamais une chose pareille, et j’ajouterais qu’elle n’a rien d’une intrigante. En six ans à mes côtés, elle n’a jamais rien tenté contre le Royaume, ma famille ou moi-même. Elle est réfugiée à Faerghus pour fuir Ionius qui la laissait à la merci de ses autres épouses qui, elles, sont de véritables intrigantes ne désirant que plus de pouvoir et le trône pour leur enfant.
– Bien, je veux bien vous croire qu’elle fuyait ce vampire qui boit jusqu’à la dernière goutte du sang de son propre peuple, mais si tel était le cas, pourquoi ne pas la marier à un bailli ? Ou un seigneur mineur ? Cela aurait été bien plus discret, elle n’aurait sans doute pas eu à vivre en recluse, ce qui est actuellement le cas comme j’ai cru le comprendre, et cela aurait été plus simple pour nous en cas de… complications…
– Hum… vous essayez surtout de me dire qu’on aurait dû la marier à quelqu’un par calcul. Comme ça, si Ionius apprenait qu’elle était en Faerghus et aurait voulu la récupérer pour lui faire subir un sort pire que la mort, on aurait pu l’abandonner lâchement en prétendant n’être au courant de rien…
– En substance, oui. C’est exactement mon idée, et Le Loup en aurait surement eu une assez proche, s’il avait accepté qu’elle reste dans le Royaume de base.
– Vous voulez donc que j’accepte de la laisser ? De la sacrifier au besoin en prétendant lâchement ne rien savoir ?! La lancer moi-même dans les griffes d’un homme que vous appelez vous-même un vampire ?! Comment un chevalier, quelqu’un censé défendre les plus faibles, peut-il penser une chose pareille ?! Vous déclarez que je fais honte à mon père mais, vous-mêmes faites honte à votre position ! S’exclama-t-il, visiblement outré par ses propos, il ne savait pas cacher ce qu’il pensait.
– Au contraire, lionceau, rétorqua-t-il en utilisant un surnom d’enfant. J’accomplis justement ma mission. Je n’abandonnerais jamais la protection du peuple pour les yeux doux d’une seule personne, aussi chère à mon cœur soit-elle. Jamais rien ne me ferait oublier ma fidélité à mes seigneurs et à la famille de Guillaume, rien. Alors que vous, vous êtes en train de jeter vos devoirs et vos responsabilités pour le cœur d’une intrigante, une vipère qui persiffle des mensonges et insinue son poison en vous pour vous rendre aveugle à l’évidence. Que Sa Majesté Ludovic le Juste doit avoir honte de vous.
– Vous parlez toujours de mon père mais, son approche aussi avait ses défauts. La méfiance de Ludovic frôlait souvent la paranoïa, notamment avec les autres nobles. Je ne saurais l’en blâmer, la mort de Guillaume l’a marqué à vie et il s’en voulait encore sur son lit de mort mais, vous ne me ferez pas croire que craindre que tout le monde vous plante un couteau dans le dos est bien sain, lui rappela le roi en rassemblant comme il pouvait son calme malgré les insultes envers sa femme, même si ce fut un cuisant échec. Et donc, c’est ça votre idée du bien du plus grand monde ? Sacrifiez quelqu’un si nécessaire pour accéder plus facilement à cet objectif ? Le tout en l’accusant des pires maux dont elle n’est pas responsable ?! Patricia n’a rien d’une vipère ! C’est bien la première fois qu’elle tente de me convaincre de quelque chose !
– Vraiment ? J’ai bien du mal à y croire, même des discussions peuvent influencer un être. Ludovic était certes très paranoïaque quand il s’agissait des relations avec la noblesse, en particulier celle de l’Est qui avait beaucoup à gagner en butin dans un conflit avec Albinéa, tout comme avec l’Église Occidentale, qui encourageaient le conflit avec les « hérétiques » malgré la condamnation de l’Église centrale. Ces deux groupes étaient très liées à la mort de Guillaume… quand il était au plus mal et pour ceux qui admettait ouvertement avoir fait une bonne chose, que la mort de Guillaume serait même à célébrer pour avoir abattu un animal sauvage et rebelle, Aliénor ne l’aurait pas calmé, il les aurait tous faits exécuter pour leur crime, même le plus petit décideur. D’après lui, Guillaume aussi l’aurait réprimandé pour avoir pensé à une action aussi idiote en son nom, ce qui aurait effectivement été sa réaction. Mais soit. Disons qu’elle n’a jamais sifflé quoi que ce soit à votre oreille, faisons comme vous le dites, admit Nicola avant de continuer sur la même lancée. Il n’empêche qu’elle le fait pour cette affaire bien précise, et que vous privilégier sa version, alors que vous ne croyez même pas à cette thèse de l’accident. Maintenant, mettons-nous hors de votre petit nid, au regard d’une personne ordinaire… prenons quelqu’un de Fraldarius… je suis né roturier alors, je pense pouvoir deviner leur réaction s’ils connaissaient cette histoire. Si j’étais encore dans un corps de garde, et que je saurais qu’un homme adrestian a blessé le fils de mon seigneur, je vous demanderais sans hésiter : qu’est-ce que j’en ai à foutre de sa petite histoire tragique ? Le questionna-t-il d’un ton glacial, le transperçant du regard sans cacher son dédain. Qu’est-ce que j’en ai à foutre qu’elle ait fui Adrestia ? Ce n’est pas la seule à le faire, les frontières sont pleines d’adrestians qui fuit leur empereur, aucun ne va se réfugier directement auprès du roi. Elle avait un mauvais mari ? Bien, qu’elle se réfugie ailleurs que dans la cape du roi. Le mauvais mari est l’Empereur ? Qu’est-ce qu’elle fout encore ici ? Ce n’est qu’une excuse pour ce vampire de nous envahir pour la récupérer au passage. Je n’en ai rien à faire de son histoire. Elle peut me toucher, évidemment que c'est une histoire tragique et qu'elle est dans une mauvaise situation mais… non. Je préfère privilégier la sécurité de ma famille et de mon pays. Et en plus, elle est la sœur du monstre qui a blessé le fils du Bouclier ? Le petit-fils du Loup ? Le petit-fils de l’homme qui nous a donné des écoles pour nos enfants et des médecins pour nos malades ? Le fils de l'homme qui continue l'action de son père en se donnant corps et âme autant à son fief qu'à Faerghus ? Je suis censé écouter cette femme dans une situation pareille ? Je suis censé la croire les yeux fermés ? Et excusez ce monstre ? Vous vous foutez de notre gueule ! Voilà ce que j’ai à vous dire en toute honnêteté ! Et je pense que ma réaction était bien plus posée que celle des autres fraldariens au courant, comme vous avez pu le constater vous-même en entrant dans ma ville.
– Bien sûr que non, je ne vous demande pas de la croire sur parole ni les yeux fermés, le contredit Lambert, Nicola le toisant d’aussi haut qu’il le pouvait, une lueur de défi dans le regard. Je ne vous demanderais jamais de faire une confiance aveugle à quelqu’un, cela ne me viendrait même pas à l’esprit.
– Bien, le coupa-t-il, Ludovic est arrivé à vous donner quelques brides d’esprits. C’est déjà mieux que rien.
– Laissez mon père en dehors de ça, il n’a rien à voir avec cette histoire ! Ludovic était déjà mort depuis longtemps quand Patricia est arrivée dans le Royaume ! Vous venez de le dire, la mort de Guillaume l’a laissé dans un tel état qu’il aurait voulu faire exécuter tous les responsables ! Vous admettez vous-mêmes que Guillaume ne l’aurait pas accepté ! De plus, ce n’est pas le sujet ! S’énerva-t-il, Nicola notant bien le défaut dans la cuirasse pour mieux pouvoir l’exploiter plus tard. Je sais bien que c’est difficile à accepter, je sais bien que c’est risqué mais, nous n'avons eu jusqu’à présent aucun problème. Personne ne se doute de rien, tous pensent qu’il s’agit de la cousine de Cordélia et non de la sœur d'Arundel, et elle ne sort pas assez pour qu’on voie la ressemblance. C’est vrai que j’ai écouté sa version mais, je ne la privilégie pas par rapport aux autres. Je dois bien prendre toutes les versions pour me faire un avis complet sur ce qui s’est passé ! Pourquoi Arundel mentirait à ce point ? Pourquoi aurait-il fait une chose pareille ? Pourquoi aurait-il voulu assassiner Félix ? Ce n’est qu’un enfant ! Ne me dites pas que vous en êtes encore au stade de voir forcément un ennemi en un adrestian ?!
– Sauf qu’à vous écouter, la version qui ressort le plus est celle de la sœur du coupable. Moi au moins, j’ai l’honnêteté d’admettre que mon avis est biaisé. Pour moi, cet homme a tenté de tuer le petit-fils de mon meilleur ami et qui m'a fait l'honneur d'être son compère pour ses jumeaux malgré nos différence de naissance, il m'a même élevé jusqu'au point où j'en suis aujourd'hui pour mes prouesses à ses côtés. Je l'accuse non pas à cause de son origine, mais par ces actes, même si son origine et le contexte où nous sommes joues dans cette interprétation. Et oui, question épineuse effectivement, pourquoi voudrait-il la mort du louveteau ? » Le questionna-t-il à son tour, s’imaginant parfaitement Guillaume poser la même question s’il était encore là, crocs découverts et prêt à lui arracher la gorge à la moindre erreur, tout comme Aliénor. Aucun des deux n’auraient toléré cela, le Loup aurait préféré trahir le roi que ne pas protéger sa famille et son fief. « Rappelez-moi… qui est Félix ?
– Qui… hein… c’est le fils de Rodrigue et de Félicia, et le petit-fils de Guillaume et Aliénor comme vous n’arrêtez pas de le répéter. Et comme son surnom le dit, il est de la famille Fraldarius, et de la famille Lebur par sa mère. Et alors ? Parlez clairement ! Où voulez-vous en venir ? Pour une raison obscure, il aurait attaqué Félix pour toucher Rodrigue ? C’est ce que vous voulez dire ? Qui serait assez lâche pour s’en prendre à un enfant qui peut à peine se défendre et pas à la personne directement ?!
– Que vous êtes naïf… on dirait un lionceau qui sort à peine des pattes de sa mère, ne put-il s’empêcher de piquer. Nous n’avons pas tous les mêmes intérêts ni même des barrières morales ou éthiques. Le viser est bien moins risqué, et cela tuerait la descendance à emblème de leur famille, sauf s’il y a un nouveau mariage… de plus, il est un des rares porteurs d’un emblème majeur encore en vie. C’est une manière de voir les choses très marchandes, j’en conviens mais, il a une grande valeur, au moins symboliquement, surtout qu’il est doué dans les mêmes domaines que son illustre ancêtre. Perdre un autre Épéiste de l’Onde serait forcément un coup dur, et je n'ose imaginer dans quel état cela laisserait son père s’il mourrait. Mon seigneur Rodrigue a déjà perdu sa femme, qui a donné sa vie à leur fils cadet. S’il venait à le perdre à son tour, j’ai bien peur qu’il ne s’en relève jamais complètement… et qu’Arundel tente de semer la zizanie ne m’étonnerait pas non plus, c’est l’évidence même.
– Si tel est le cas, félicitation, vous lui donnez exactement ce qu’il veut, rétorqua Lambert. Nous sommes en train de nous disputer au lieu de nous entraider contre le vrai ennemi qu’est Ionius, notre ennemi à tous. Je ne veux pas qu’il y ait de dissensions inutiles, c’est pour cela que je suis venu pour parler directement à Rodrigue et Alix pour tenter de nous expliquer face à face et sans passer par des intermédiaires. Cela évitera que le sens de nos mots se perdent dans les couloirs. C’est pour ça que je voudrais leur parler directement. Nicola… Sieur Terrail, écoutez-moi et laissez-moi leur parler. Ne m’obligez pas à vous forcer la main en vous en donnant l’ordre.
– C’est tout à votre honneur si la discorde règne. Arundel a juste profité d’une occasion trop belle. N’est-ce pas vous qui avez fait entrez la fouine dans le gelinier ? N’est-ce pas vous qui, par amour pour une seule femme, vous aveuglez au point de refuser de reconnaitre la vérité ? Les faits sont là, nous les connaissons tous les deux, tirez en les conclusions que vous voulez, j’ai déjà tiré la mienne, et eux aussi. De plus, ils ne sont clairement pas en état de vous recevoir, pas Rodrigue en tout cas. Alix est à peine plus vaillant, et Glenn ne vous laissera jamais vous approchez de sa famille. Pour la protéger, il a les crocs de son grand-père et de sa grand-mère. Approchez de son petit frère, de son père ou de son oncle, et le loup égorgera le lion, je vous le garantis.
– Ils ne sont… Nicola ! S’exclama-t-il sans cacher son inquiétude malgré la menace. Comment vont-ils ? Sont-ils blessés ?! Que leur est-il arrivé ? Un accident sur la route ? Ne me dites pas que… qu’ils se sont épuisés en essayant de…
– J’en ai suffisamment dit, même vous avez assez d’esprit pour comprendre, le coupa-t-il, toujours aussi glacial, avant d’ajouter, fatigué par tout ceci. Hein… Voilà où nous mène votre manie de toujours ménager la chèvre et le chou. À vouloir satisfaire tout le monde, même au détriment de l’évident, vous ne contentez personne et ne faites que favoriser ce que vous voulez, votre propre intérêt personnel. Et votre intérêt personnel en ce moment, c’est l’amour pour cette femme qui vous rend aveugle. Cela pourrait être excusé pour un homme ordinaire, mais vous êtes le roi. Vous avez des responsabilités, vous êtes responsables de tout le Royaume et le moindre de vos actes peut avoir des conséquences dramatiques sur lui. Votre père craignait toujours de perdre quelqu’un d’autre, l’idée de perdre l’un d’entre vous à cause d’une de ses actions dont il aurait mal anticipé les conséquences le terrifiait, comme avec Guillaume alors que tout était prévu, organisé et planifié au moindre millimètre. Mais la zone d’ombre inévitable a fait deux orphelins et une veuve, qui a dû se battre de toutes ses forces pour que ses louveteaux ne se fassent pas dévorer par les vautours, ni eux ni le cadavre encore chaud de son compagnon. Vous avez déjà failli perdre Rodrigue, et bien que vous l’ayez sauvé, vous vous mettez à tester les résistances de leur famille trop loin. Ce sont des êtres humains avec leur propre limite, que ce soit moral ou physique, et vos actions ont des conséquences sur eux. Vous faudra-t-il subir la même perte que Ludovic pour comprendre cela un jour ?
Lambert se figea à la question, se remémorant la bataille, le visage tordu de son ami, son armure défoncée par la magie ennemie et l’horrible plaie si fine mais, juste assez profonde et déchiqueté pour le vider de son sang. Le miracle de Sothis quand il était arrivé à le soigner malgré son incompétence en magie… qu’il soit arrivé à le soigner en ne laissant qu’une cicatrice… il n’en revenait toujours pas… non, jamais ils ne laisseraient les jumeaux mourir et les louveteaux subir cela…
– Nicola… je ne les laisserais jamais mourir, et cela n’arrivera jamais, lui jura-t-il, se retenant de poser ses mains sur ses épaules pour mieux lui faire comprendre qu’il était sérieux, l’attitude et la froideur du chevalier ne lui permettaient pas. Nous avons toujours réussi à nous en sortir, nous en sortirons encore… je sais que vous n’allez pas aimer ce que je vais vous dire mais, j’ai besoin d’eux à mes côtés… hun… je parie que vous allez encore me comparer à Ludovic mais, je suis très mauvais pour être seul… et personne ne peut bien régner sans conseiller ni soutiens…
– C’est dur à nier, vous avez besoin de quelqu’un qui tempère vos excès. Sur ce point au moins, vous vous connaissez bien. Et effectivement, je prends à nouveau Ludovic comme point de comparaison mais, pas pour les raisons que vous imaginez. Ludovic n’était jamais seul pour régner. Votre père se connaissait tout aussi bien que vous, il savait que sa terreur de perdre quelqu’un d’autre pouvait le pousser au pire, et il avait lui aussi besoin d’aide pour tempérer ses pires pulsions, que ce soit de terreur, de vengeance ou protectrice. Mais, à votre différence, il savait s’entourer, et n’aurait jamais lâché ses meilleurs soutiens pour des personnes dont la fiabilité n’est pas certaine. Jamais, il n’aurait laissé tomber Aliénor, ou tolérer que qui que ce soit ait seulement l’idée de blesser ses louveteaux ou elle-même. Vous devriez plus prendre exemple sur sa capacité à choisir ses alliés, et penser à ceux que vous privilégiez aux détriments des autres car, cette fois-ci, vous ne pourrez jamais contenter tout le monde. Il va falloir que vous choisissiez qui vous ne pourrez pas satisfaire. J’ose espérer que ce choix sera raisonnable et digne de vos responsabilités.��»
Lambert baissa les yeux, pensif, ne voulant pas admettre qu’ils ne pourraient pas trouver une solution, même s’il était forcé de reconnaitre que c’était la réalité… un compromis semblait complètement impossible… et si tout cela était arrivé à Dimitri, il était sûr qu’il n’en voudrait pas… pas étonnant que les jumeaux refusent de discuter et reste ferme sur leur décision…
Nicola le poussa presque dehors, lui rappelant que ses hommes l’attendaient, et que son arrivée en ville avait déjà failli provoqué des mouvements de foule, la nouvelle s’étant répandue comme une trainée de poudre, même si l’identité exacte de l’agresseur n’était pas connu… c’était juste « un homme de l’Empire » sans nom… il ne savait même pas si ça le rassurait à ce stade… alors qu’il le suivait à l’extérieur, le roi vit Sylvain traverser un couloir en compagnie d’une servante, un bol qu’il devinait rempli de soupe dans les mains, tout comme elle, le gros lapin des Terrail dans les jambes.
Il s’arrêta pour le saluer mais, la réponse du jeune garçon ne fut pas du tout celle à laquelle il s’attendait.
« Bonjour Votre Majesté mais, que faites-vous ici ? Vous ne devriez pas être sur la frontière ? J’ai entendu tout le monde parler de soldats qui serait pratiquement dessus. C’est dangereux que vous soyez loin comme ça.
– Sylvain… je suis venu pour tenter de parler à Rodrigue et Alix afin de pouvoir m’expliquer. Gustave s’occupe d’organiser nos troupes le temps que je fasse l’aller-retour, ne t’en fais pas.
– Ce n’est pas très sérieux quand même. Chez nous, on a toujours l’un des nôtres sur la frontière ! Elle est toujours gardée par ma famille, même quand ça ne sert à rien. Vous devriez faire pareil, ce serait moins dangereux pour le Royaume, lui conseilla-t-il en restant le plus droit possible, imitant les adultes comme il pouvait du haut de ses onze ans. Mon père dit toujours que l’ennemi est plus rapide qu’on ne le pense, qu’il peut se déplacer à la vitesse du vent quand on a le dos tourné. Ce serait même pour ça que Gautier se transformait en animal, pour aller aussi vite que les chevaux !
– Sylvain…
– Cela lui aurait aussi permis de surveiller l’ennemi en toute discrétion en cas de besoin ! Le coupa-t-il, les sourcils légèrement froncés. Vraiment, c’est dangereux, surtout avec cet homme comme Miklan à Fhirdiad. Il pourrait s’en prendre à quelqu’un d’autre ou même à Son Altesse Dimitri. Ce serait même le meilleur moment si c’est lui sa proie en fait. Mais bon, c’est vous le roi. Maintenant, excusez-moi mais, je voudrais apporter leur soupe à mes amis Félix et Glenn, ainsi qu’au Seigneur Rodrigue et Alix avant qu’elle ne refroidisse. Votre Majesté.
Le petit prit alors congé en lui tournant le dos, le bol dans les mains et le lapin le suivant. Nicola ne put s’empêcher d’esquisser un petit sourire. Après la dispute avec Glenn et sa propre réprimande, c’était tout ce dont il avait besoin pour encore plus forcé Lambert à réfléchir à ses actions, et surtout le pousser dans la direction qu’il voulait. C’était la seule raisonnable après tout…
Il le raccompagna jusqu’à la porte de la ville pour éviter les mouvements de foule, avant de laisser la petite troupe royale s’en retourner à la capitale, avant de certainement partir pour la frontière. Estelle se glissa à ses côtés, méfiante.
« Il va revenir avec des ordres officiels ?
– Je ne pense pas. Ce n’est pas son genre de forcer la main aux personnes à qui il tient, et il devra passer par un tribunal pour violer les lois du Kyphonis Corpus, ce qui n’est pas près d’arriver. Les autres nobles nous jalousent pour ces privilèges mais, ils auront bien trop peur de perdre les leurs si même ceux donnés par Loog peuvent être détruits. De plus, je pense qu’il commence à comprendre qu’il va devoir faire un choix pour régler cette affaire.
– Et bien, ça changerait pour une fois. »
Nicola hocha la tête, espérant ne pas se tromper sur la réaction du roi.
« Je ne le laisserais pas causer plus de tort à votre famille, je vous le promets, jura-t-il en levant les yeux verts le ciel en priant pour qu’ils veillent tous les deux sur eux s’ils n’étaient pas encore réincarnés. »
**********************************************************************
Sylvain grimpait les étages en espérant avoir bien agi et ne pas avoir été trop méchant avec Lambert, avant de se souvenir qu’il laissait Arundel s’approcher de Dimitri sans problème, alors qu’il était comme Miklan mais en pire. Son frère avait de bonnes raisons de le haïr, contrairement à ce Volkhard qui avait blessé Félix pour rien d’autre que s’amuser ou juste gratuitement. Il ne méritait pas qu’il soit gentil… il n'avait pas de bonne raison d’être aussi aveugle lui…
« J’espère qu’il n’arrivera rien à Dimitri… »
Rodrigue se réveillait à peine quand il entra dans leur chambre avec Margot. Il avait le teint cireux et les yeux creusés de fatigue, il ne devait pas arriver à bien dormir avec l’inquiétude. Son ami haletait, les rares endroits sans brûlures sur son visage rouge de fièvre alors qu’il serrait les poings dans l’écharpe… il avait l’air sur le point de pleurer… Alix et Glenn n’étaient guère mieux que Rodrigue, épuisés par tout ce qui arrivait d’un coup.
Ils les remercièrent pour la soupe, tentant de faire manger Félix entre deux hoquets de douleur. Le rouquin jeta un œil au sablier enchanté, le sable verdâtre phosphorescent encore accroché à la moitié haute… il ne pourrait pas lui donner une autre potion contre la douleur et un somnifère avant une bonne heure. Cornélia avait beaucoup insisté là-dessus… la surdose arrivait très vite avec des préparations aussi puissantes… il tenta alors à son tour, ayant encore toute sa voix.
« Il court il court, le renard,
Le renard de Gautier mesdames !
Il court, il court, le renard,
Le renard est Gautier notre Brave !
Il est passé par ici !
Il repassera par-là !
Il court, il court, le renard
Le renard de Gautier mesdames !
Il court, il court, le renard,
Le renard est Gautier notre Brave !
Gautier reviendra toujours ici,
Gautier t’aidera toujours là ! »
Il crut un peu à la Déesse quand Félix se calma un peu en écoutant sa comptine, assez pour qu’il mange sans s’étouffer. Il continua alors pendant qu’Alix le faisait boire sa soupe, les mains de son ami serrant son écharpe.
Il les remplaça un peu en le prenant contre lui, Félix ne se débattant pas avec lui comme avec les guérisseurs, et il ne devrait plus avoir de magie noire dans l'organisme qui pourrait le contaminer. Le blessé devait lui faire confiance… Sylvain lui prit la main pour tenter de l’apaiser un peu en reprenant, se souvenant d’une des chansons de Rodrigue.
« Au clair de la lune, le vent chante
Tu pleures dans cette forêt de cendres,
Les nuages vont alors tous descendre,
Pour que plus jamais, le mal te hante
Au clair de la lune, les loups murmurent,
Sans un bruit, ils s’approchent de tes blessures,
Ils t’entourent, te réchauffent avec leur fourrure,
Cette protection douce, elle te rassure
Au clair de la lune, la forêt te protègera toujours ici,
Aux hurlements des loups, la brise te réconforte
Tous pansent tes blessures et au loin les emporte,
Dans leur rassurante étreinte, enfin tu t’endors guéri. »
Félix haletait toujours, transpirait toujours autant mais, il semblait se calmer un peu, même si son emblème majeur cassait le poing de Sylvain à force de le serrer mais, ce n’était pas grave… ça le calmait, c’était le principal…
« Pour une fois, j’aimerais bien être plus comme toi… j’aimerais pouvoir me transformer en loup, comme toi Gautier… »
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alain-keler · 3 years
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# 62 – MOTEL PARADISO : FIN
Motel Paradiso est un projet qui regroupe des photos prises dans le Balkans de février 2008 à octobre 2009.  Les images présentées ont été prises au Kosovo, en Macédoine, au Monténégro et en Serbie. En voiture, en train, à pied, des humains, des paysages, des traces, tout ce qui fait le voyage.
  Une sélection de 62 photos a été fait de manière à garder une cohérence dans ce projet, qui j’espère se transformera un jour en livre. Comme dans tout choix, de nombreuses images que j’appréciais ont été écartées, mais c’est la règle du jeu. Elles réapparaitront peut être un jour prochain, le temps faisant loi en matière de photographie.
   Des tirages de travail ont été étalés sur un tapis, et comme dans des jeux de cartes, ils ont été glissés, remués jusqu’au moment ou un ordre logique semblait se mettre en place. Il est probable qu’une autre personne aurait fait un choix différent, avec une logique qui lui aurait été propre.
  Il faut maintenant attendre  jusqu’à un moment propice pour revoir ces images, laisser du temps au temps. Je ne sais pas quand. Elles vont attendre sagement dans une boite qui sera ré-ouverte un jour, ce qui a déjà été le cas et qui a mené à cet assemblage de ces 62 images. Restera une histoire, une interprétation. La mienne.
« Les hommes se faufilent le long des murs, telles des ombres, le long des voies des chemins de fers, le long des routes. Toujours à l’écart comme pour ne pas se faire remarquer. Baladés par la vie, par le vent, par le temps, comme bannis par le reste du monde. Seuls, les animaux leur restent fidèles.
Il était une fois, dans les Balkans, un pays qui se voulait exemplaire. Il naquit deux fois, après les deux guerres mondiales. Il fut royaume, puis République populaire.
Après la mort du père, ses enfants voulurent se partager la terre, mais ce ne fut pas possible.
Le chaos s’installa. Les ténèbres remplacèrent la lumière. La désolation et la détresse s’emparèrent des hommes. Le pays disparaitra, englouti par leur fureur. Le rêve deviendra cauchemar, l’errance accompagnera les routes, la solitude se transformera en folie. »
Photo d’aujourd’hui : Shuto Orizari, Macédoine.
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floatingbook · 3 years
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Lecture: Chroniques du Pays des Mères d’Elisabeth Vonarburg
(L’avant-dernier paragraphe est à sauter pour éviter les spoilers, même si le dénoument du livre est très prévisible.)
Chroniques du Pays des Mères a été publié pour la première fois en 1992. La version que je commente ici est la version définitive, publiée en 2019. Elisabeth Vonarburg est une écrivaine de science-fiction vivant au Québec. Elle a publié de nombreuses nouvelles, romans et essais et a reçu de nombreux prix pour ses ouvrages.
Chroniques du Pays des Mères raconte une partie de la vie de Lisbeï, qui nait dans un futur où les femmes sont plus nombreuses que les hommes, puisqu’un virus a déséquilibré le ratio des naissances. On suit notre héroïne de ses premiers apprentissages à sa presque trentaine, puis l’épilogue lève au peu le voile sur les années jusqu’à sa mort. Elle vit dans une nation de femmes, organisée et gouvernée par les femmes, avec un fonctionnement par petites villes autonomes qui échanges certains biens et surtout des hommes pour la reproduction et se réunissent régulièrement pour prendre des décisions communes. Les petites filles et les adolescentes sont des “Vertes” jusqu’à une quinzaine d’années, moment où elles deviennent des “Rouges” car en âge de se reproduire. La plupart portent des enfants, conçus par insémination artificielle, jusqu’à leur trentaine, après quoi elles deviennent des “Bleues”. Sont aussi déclarées Bleues toutes les femmes stériles, ainsi que les femmes qui ne parviennent pas à délivrer des enfantes bien portantes. Toutes les femmes participent aux tâches de fonctionnement de la communauté; les Bleues peuvent en outre exercer des métiers jugés dangereux, comme exploratrice, récupératrice, ou tout autre emploi qu’une femme en âge de et supposée procréer ne devrait pas exercer, sous peine de risquer des dommages à ses futures enfantes.
Elisabeth Vonarburg ne peint pas une utopie. Un monde où les femmes sont forcées (pas tant par menace physique que par socialisation dès l’enfance, sans questionnement admis du dogme établit et avec une gradation de reconnaissance non avouée en fonction des qualités reproductives de la femme en question) à porter des enfants pour repeupler le pays et assurer la pérennité de l’humanité, ce n’est une utopie que pour celles qui pensent qu’être une femme est avant tout être une mère, et que toutes les femmes aspirent, dans leur coeur, à avoir des enfants. Il y est certes fait mention d’avortement (clandestin, non-répandu) et certaines femmes du récit expriment des critiques quand à l’obligation reproductrice (ou au moins l’obligation de tentative de reproduction) mais les choses ne semblent pas prêtes de changer sur de ce point de vue au pays des mères.
Il y a bien un changement qui s’amorce dans la tradition du pays des mères au cours du récit, et c’est celui de la place des hommes. Considérés seulement selon leurs qualités reproductives, interdits de travailler les métaux et de toucher aux armes, traités avec méfiances, exclus des jeux sportifs et des assemblées représentatives, relégués aux fermes éloignées des habitations principales, traités comme des filles ratées quand ils sont petits, échangés entre familles pour maintenir la diversité du patrimoine génétique, les rôles sont somme toute inversés par rapport à la situation actuelle. Lisbeï soutient leurs revendications et leur inclusion grandissante au nom de la démocratie et de l’égalité, au nom de la religion aussi puisque la femme et l’homme sont supposées être complémentaires. Je suis assez sceptique sur la façon dont les arguments sont présentés; les hommes du récit, bien qu’empêchés (pour l’instant) de trop nuire aux femmes, font quant même tous preuve de tendances à la misogynie; qu’elle soit réprimée, bienveillante, ou clairement ouverte. Le pays des mères se tire une balle dans le pied en leur ouvrant la porte, mais ce n’est pas le sujet principal du récit.
Le thème principal du récit est l’imbrication de la religion et de l’histoire; comment établir la vérité quand on a peu de traces écrites, des éléments physiques parfois contradictoires, et de nombreuses tendances déformées par des siècles de transmission orales? Il y a dans le roman toute une dissertation sur la résolution de points de vue et de perspectives divergentes, sur l’établissement des faits et sur ce qui doit guider la recherche historique. On y trouve aussi une reflection sur le pouvoir des mots, les choix de représentations et la façon dont leur interprétation peut finalement conduire à comprendre l’opposé de ce qui était soutenu. Ce sont les aspects les plus intéressants du roman, cette réflexion sur l’histoire et son appréhension.
Dans Chroniques du Pays des Mères, Elisabeth Vonarburg réinvente la religion chrétienne avec une “fille d’Elli” (dieu) qui donne sa vie (plusieurs fois, elle ressuscite deux fois) pour apporter son message d’unité et d’amour aux femmes. Malgré le retournement, cela reste un outil pour inciter les petites filles (et les femmes une fois adultes) à ne pas se poser trop de questions et à rester dans le droit chemin (porter des enfants). C’est une fantaisie pour se rassurer, et parfois même un obstacle à l’évolution des personnages, qui s’y raccrochent désespérément et refusent de questionner leur certitudes par peur d’être en conflit avec le dogme. Rien de très progressif dans une version féminisée de la chrétienté. Comme si ces religions avaient quelque chose de fondamentalement opposé à la liberation des femmes…
Je ne sais pas comment l’expliquer, mais l’inceste au sein des fratries n’y est ni tabou, ni considéré négativement. Ce n’est pas le seul roman que j’ai lu récemment et qui lui fasse une belle place; deux romans de science-fiction écrits par des femmes cet été, deux dans lequel il apparaît. L’inceste entre soeurs est apparemment culturellement répandu dans le pays des mères, en tout cas suffisamment pour que personne ne s’en émeuvent, et que même certains personnages le prennent en compte bien plus que le simple amour entre soeurs. L’inceste entre soeur et frère ne semble (un peu) mal vu que parce qu’il risque d’engendrer des enfants consanguins. Coïncidence qu’il apparaisse dans ces deux romans? Expression poussée à l’extrême d’une vision “libérée” de la sexualité féminine? Dans une société plus juste, plus “avancée”, plus de tabous sexuels? Si on a l’homosexualité libérée et le compagnonnage entre femmes comme seule source acceptée de plaisir sexuel pour la plupart des femmes (ce qui est le cas dans le pays des mères), on a aussi forcement l’inceste entre soeurs? L’inceste entre soeurs est présenté dans le roman comme quelque chose de spontané, de pur, continuation naturelle de l’amour sororel. Je n’y crois pas trop et c’est un aspect du livre qui me dérange.
Chroniques du Pays des Mères est présenté par la préface comme un roman féministe; la quatrième de couverture nous promet que “loin de chez elle [Lisbeï], devenue ‘exploratrice’, elle accomplira l’un de ses rêves les plus chers : découvrir les secrets du lointain passé du Pays des Mères”. Présentation trompeuse; Lisbeï ne s’aventure pas très loin de chez elle, n’ira pas explorer grand chose, et ne fait que vaguement avancer la recherche sur le passé du pays des mères. Lisbeï ne devient exploratrice que parce qu’elle ne peut pas devenir la “Mère” de sa famille (dans la tradition du pays des mères, la responsable d’une famille, et la seule des femmes parmi elles qui conçoit des enfants par relation sexuelle avec un homme, les autres femmes étant inséminées artificiellement), rôle auquel elle était promise en vertu de sa place de première-née de la “Mère” précédente. Pauvre Lisbeï, comme les femmes sont censées se reproduire, elle s’en sent lésée et privée de quelque chose de fondamental. Elle fait bien quelques découvertes d’importances, qui suscitent de nouvelles questions historiques et religieuses. Mais vers la fin de sa vingtaine, par un “heureux” incident, elle tombe enceinte et, au lieu de poursuivre son projet d’exploration révolutionnaire, qu’elle était déterminée à mener à bien malgré les réticences de toutes les femmes de son entourage, le roman se finit brutalement avec une Lisbeï sédentaire qui reste auprès de sa fille. Un fin décevante; sept cent pages de récit pour aboutir à un épilogue plat. Lisbeï s’est reproduite, sa fille a fait de même, personne n’a été explorer les mauterres — et l’épilogue nous fait miroiter ce qui aurait pu être, avec des révélations non étayées sur ce qui attendait Lisbeï là-bas. Comme si les dernières pages avaient été écrites par une auteure totalement différente, avec un ton sans aucun lien avec ce qui a précédé. Fini la Lisbeï forte de ses convictions, il ne reste qu’une femme enchaînée à la maternité.
Ce n’est pas un navet, mais c’est un livre qui malgré les questions intéressantes qu’il soulève laisse à la lectrice un goût d’inachevé. Comme si on avait suivi un sentier de randonnée en espérant arriver sur un beau panorama, mais que le clou du spectacle est juste une vue sur un lotissement de banlieue.
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claudehenrion · 4 years
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Après l’échec inévitable du progressisme… il restera quoi ?
  Même si nombre d'entre nous refusent cette perspective, les jours heureux sont derrière nous.. ''Aveugles-par-construction'', nous sommes les témoins de la fin de l'ère d'une démocratie “apaisée”. Dans le “soft-goulag” (un de nos futurs les plus probables, l’autre étant une islamisation ''bessif'',) qui est déjà notre présent à cause du covid, il est interdit de dire que “c'était mieux, avant’‘ : les chiens de garde de la ’'pensée correcte” ont la morsure rapide, la haine virulente et des dialectiques mensongères à foison, et ils vous ostracisent ''complotiste'' tout en violant à chaque seconde leurs soi-disant principes --ces ''vertus chrétiennes devenues folles'' dont parlait Chesterton--  au nom de leur nouveau dieu : une tyrannie hygiéniste primaire qui ne peut mener à rien de favorable. Nous sommes ‘’en Marche’’ vers le pire...
 J'ai souvent l'impression d'assister à la fin d'un monde, un monde que j'ai aimé, où le bonheur était une possibilité, plus beau que tous ceux qui l'avaient précédé, et que ceux qui pourraient lui succéder, tels qu'on les imaginait ou tels qu'on les redoute. Je me sens devenu prisonnier d'un système où la vérité est pourchassée, où la nostalgie est criminalisée, où la pensée clonée est si fort enfoncée dans l'inconscient collectif qu'il n'est plus possible de penser hors d'elle : le curseur est bloqué et la censure veille, refusant que puisse exister toute interprétation autre que ce qui est réputé ''correct'' (donc mensonger) sur tout ce qui concerne les hommes, les cultures, les religions, les civilisations, l'histoire, les rapports hommes/femmes, les races et le racisme, le CO², la vie sexuelle, les critères de filiation, la famille, la température dans les appartements, le nombre de fruits et légumes quotidiens, les modes de procréation, les conséquences de votre douche quotidienne sur le climat, ou encore les masques, les tests, les lits d'hôpital ou les vaccins ! Aujourd’hui, c'est l'âme elle-même de chacun d'entre nous qui est menacée dans son socle vital, l'âme de la Cité comme celle de chacun de ses composants. Il ne reste plus, à ceux qui se souviennent du monde d'avant, que de regarder s'éloigner à regrets le vieux rivage où je suis né, disait Chateaubriand.
  Des gens que je croyais “pensants” et qui ne sont que “roseaux”, me disent : “Tu ne peux pas dire ça...”, ou “On ne peut pas penser ça, en 2021...”, comme si la date modifiait, par sa seule présence, la définition du mot “penser”, ou comme si “pour penser” on avait besoin d'une permission, comme on nous l'impose désormais pour vivre (survivre ?), respirer, bouger, aller ou venir (cette invention satanique se nomme, en patois ''novlangue'', une ''autorisation dérogatoire'', nécessaire pour arracher 135 € aux griffes de nos tortionnaires)... Marqueur de notre temps, la prétention orgueilleuse à ne croire que ce qu'on nous intime de voir, “hic et nunc”, prétend balayer toute l'expérience de l'humanité, tout ce qui nous a précédés, tout ce qui, avant nous, a pensé, réfléchi, cru, imaginé, découvert, pratiqué, aimé avec raison --ou même sans… Cette erreur grossière s'explique facilement : le monde a été privé d'âme, et le lien qui a toujours existé entre la Cité ou la Nation et les gens a été rompu, sans alternative et sans le moindre espoir, pour le moment. Car tous les ''progrès'' qui nous sont tombés dessus depuis 50 ans ont-ils rendu l'humanité plus heureuse ? La réponse est ''non'', collectivement et individuellement. Et ce n'est pas une bonne nouvelle.                                                                                                                                    Des leaders (?) inconséquents ont concocté la fiction d'un monde qu'ils rêvent “ouvert”, sans différences, sans frontières, sans identité et sans cultures, un monde qui méprise le passé et le besoin d'enracinement qui sont ''de définition'' en tout être humain : on voudrait faire croire que puisque tout se vaut, rien ne vaut... Les humains (ou ce qu'il en reste) seraient donc, contre toute évidence, égaux au point d’être vus comme interchangeables, hommes et femmes, transgenres et bi-sexes (?), noirs, jaunes ou blancs… Et même les animaux se joignent à ce bal de la décadence. Tous, d'ailleurs, seront peu à peu remplacés par des cyborgs dits “trans-humains”, bardés de capteurs, nés d'un utérus artificiel, sans Père, bien sûr (et bientôt sans mère… car c'est inévitable, à terme --mais on ne l'a pas encore dit aux féministes enragées qui se rêvent victorieuses, les sottes !), condamnés à vivre cent, deux cents ans ou plus une vie d'insecte social, sélectionnés sur catalogue (ce qui est point très important les  progressistes qui tiennent à la “PMA pour tous”). Et pour préparer cette catastrophe, nous sommes entrés dans le temps du “n'importe quoi, mais obligatoire pour tous” qui est un des marqueurs de la pensée de Gauche, collectiviste par système. C'est un cauchemar... mais tant pis pour l'humanité, qui aurait pu continuer à être heureuse (au moins un peu plus !).
  Vous avez dit “progressisme’' ? Le sinistre (ce qui veut dire : ’'à gauche”!) Aurélien Taché, ce prototype de lui-même (donc de rien), répète cette définition du macronisme rétro-progressiste : “les conservateurs sont nos ennemis”… phrase idiote qui le condamne à subir à son tour le “du passé, faisons table rase…” qui a assuré l'échec de l'hydre communiste, ce qui n'est une surprise que pour ceux qui tiennent à garder les yeux grand-fermés. Finalement, on peut sérieusement se demander si c'est l'Islam qui constitue la pire menace pour l'humanité, ou si lui aussi ne devra pas s'effacer devant la “nécessité sacrée” (?) de suivre docilement un mouvement qui nous mène… là où il était vital que l'humanité ne mette jamais les pieds. Le choix n'est ni facile ni enthousiasmant, entre devenir une victime non-consentante de l'inhumaine charia'a... ou un robot “in-mourable” de moins en moins pensant ! Il risque pourtant d’être très bientôt le seul possible… 
  Mais l'humanité ne peut pas reposer indéfiniment que sur des mensonges, et nos faux gourous ont donc dû inventer une solution encore bien pire que le cauchemar : “changer l'Homme”, ou plutôt fabriquer une humanité sans êtres humains. Ils rêvent de nous faire gober qu'il suffirait que quelque chose soit techniquement possible pour être, ipso facto, humainement et socialement désirable, ce qui est un mensonge de plus. Sont-ils des cons, des salauds, des criminels, ou les trois à la fois ? Un monde sans frontières et sans interdits (donc sans sagesse) ne peut être qu'un monde d'anxiété et de peur, propice à l'éclosion de mille névroses... dont toutes celles de nos dirigeants indignes..
Mais quand on peut poser une bombe, insulter les femmes, voler des ‘’vieilles’’, “se payer” un pompier, “casser du flic’' en hurlant ''à la brutalité policière'', tuer des ''n'importe qui'', dans la rue, briser des vitrines, violer des églises, foutre le feu aux bagnoles ou piller pour piller sans rien risquer, simplement parce qu'on glapit  ’'Allahou Akbar” (ce que ne fait pas le pauvre bougre qui pique une pointe de vitesse ‘’assassine’’ à 136 km/h : pour lui, pas de pitié !)... qui peut douter que les bornes de l'intolérable ont été franchies ? Liberté chérie, fraternité sans gestes anti-sociaux, respect de ''l'autre'', terrasses de café bondées, remonte-pentes qui remontent, bref arrêt de l'irruption tous azimuts de l'Etat dans nos vies qu'il ne sait que rendre invivables... quand retrouverons-nous enfin le droit de vivre et de mourir en paix ?. En français contemporain, on dirait quelque chose comme ''Lâchez-nous les baskets !'', et en bon français pompidolien, qui reste mon dialecte préféré de loin : ''Mais arrêtez donc d'emmerder les français !''.
H-Cl.
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egoroman · 4 years
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III
01:14
On est sur une place publique. Déserte. A l’heure qu’il est, c’est pas étonnant. Tout est calme. J’ai toujours été du genre à bien aimer la nuit. Plus facile pour se concentrer. Plus facile pour penser. Plus facile pour avoir la paix.
En général.
Au centre, y a une fontaine. Une statue de femme nue tient un vase duquel s’échappe un jet d’eau qui vient s’écraser en clapotis discrets sur la pierre. C’est relaxant. J’aime bien. Je crois que j’avais besoin de ça. Juste un bruit continu, pas trop chiant. C’est mieux que la tempête qui fait rage à l’intérieur de mon esprit. C’est ce qu’il me fallait. Après tout ce qui s’est passé.
Je suis assis sur un banc. Mélodie est à côté de moi. Elle dévore avec l’appétit d’un félin en pleine chasse, le kébab que je lui ai acheté avec l’argent volé à la soirée. Elle fait pas attention à moi. Elle mange sans se soucier de la sauce qui dégouline sur son menton. Elle en a rien à faire. Rien à faire de rien, à ce qu’il me semble. C’est une qualité que j’admire. Je crois que j’aimerais bien être comme ça. Vivre, c’est tout. Être.
Je l’observe, du coin de l’œil. Y a quelque chose qui m’intrigue chez elle. Dans sa façon d’être, sa façon de se comporter. Je crois que j’arrive pas à la comprendre. C’est rafraichissant. Dans un monde fait de clichés, de gens qui se comportent comme on leur a toujours dit de se comporter, ça change. Ca me rassure, dans un sens.
Elle remarque mon regard, et se tourne vers moi. La bouche encore pleine, elle me tend son sandwich à moitié entamé, interprétant mes coups d’œil comme l’hésitation affamée d’un mec un peu trop poli. Je lui réponds avec un léger dégoût.
- Non merci.
J’ai absolument pas d’appétit. Et la voir dévorer son festin de cette manière ne m’a pas donné plus envie.
Elle hausse les épaules, indifférente, avant de reprendre son repas.
- Comme tu veux.
On dirait qu’elle a pas mangé depuis des jours. C’est peut-être le cas. Je connais rien d’elle. Elle est dérangée, ça c’est sûr. La façon dont elle s’est comportée sur le pont, la nonchalance avec laquelle elle a fait face à mes envies de suicide. J’ai du mal à comprendre comment ça se passe dans sa tête. Y a quelque chose d’un peu fascinant, là-dedans.
Voyant que je continue à la dévisager, elle se tourne à nouveau vers moi.
- Quoi ?
Je tourne la tête.
- Rien.
Maintenant, c’est à son tour de m’observer. Elle doit se demander à quoi je pense. En tout cas, y a quelque chose qu’a l’air de la chiffonner.
- Je peux te poser une question ?
Je hausse les épaules. Elle s’exécute.
- Pourquoi tu lui as volé de la thune à Camille ? Ca te servait à quoi, si tu comptais te jeter d’un pont juste après ?
Elle est directe. Trop, peut-être. J’aime pas son ton. Je l’avais déjà remarqué auparavant. Le genre de ton qui donne l’impression de juger le monde autour d’elle. Comme si elle savait tout mieux que tout le monde.
- Qu’est-ce que ça peut te faire ?!
Elle se concentre à nouveau sur son kébab, indifférente.
- Rien. Je voulais savoir, c’est tout. Si tu veux pas dire, dis pas. Je m’en fous, moi.
Je scrute le vide face à moi, le silence ponctué seulement des bruits de mastications de ma voisine. Après quelques secondes, je décide de lui répondre.
- C’était là. Devant moi. Je l’ai prise parce que je pouvais. C’est tout.
Mélodie s’arrête en pleine action. Elle me fixe avec curiosité. Je capte sa surprise. Ca me met mal-à-l’aise. D’un regard, je la mets au défi de dire quelque chose. D’oser se moquer. Comme si elle valait mieux que moi. Comme si elle pouvait me faire la morale.
- Quoi ?!
Mais ma froideur n’a pas l’air de la toucher. Elle se remet à manger, désinvolte.
- Rien. Je t’accuse pas. T’as bien fait. Je serais pas en train de savourer ce kébab, sinon. J’ai jamais pu l’encadrer Camille, de toute façon. Dans le genre qui pète plus haut que son cul, elle est médaille d’or.
- Qu’est-ce que tu faisais à sa soirée si tu peux pas la supporter ?
Une nouvelle fois, elle hausse les épaules. C’est pas bien compliqué.
- Pour boire gratis. Qu’est-ce que t’y foutais, toi ?
Je lâche un soupir, fatigué. Je sais même pas comment commencer à lui expliquer.
- J’en sais rien. Y avait de la lumière. J’étais parti pour... Je voulais aller vers les quais, et...
La fin de ma phrase s’éteint en un gargouillis au fond de ma gorge. J’y avais même pas vraiment réfléchi avant. J’étais sorti de chez moi, incapable de supporter plus longuement le silence et la solitude de mon appart’. J’avais vu la porte ouverte. Des gens qui faisaient la fête. Je pensais pouvoir me perdre dans la foule. Mais avant de tomber sur eux, qu’est-ce que j’étais parti faire ? Je voulais errer. Vers les quais, vers le pont. Juste errer ? Ou... sauter dans le fleuve ? Je crois qu’au fond, ça a toujours été ça, la destination. Le but. Inconsciemment. Et pas juste ce soir. Ca fait un bail que ça me trotte dans l’esprit, sans que j’ose vraiment me l’avouer. Y a toujours quelque chose pour m’en empêcher. Un détail qui attire mon attention. Comme cette fête. Sauf ce soir. Ce soir, c’était le soir de trop. Le soir où j’ai bien failli sauter le pas. Jusqu’à ce que Mélodie arrive...
- T’as cru que c’était Dieu qui t’envoyait un signe, alors t’es rentré.
Tout en continuant de manger, Mélodie termine mon explication à ma place. Elle parle sur le ton de la conversation, comme si elle connaissait déjà la vérité. Ca m’énerve. On dirait qu’elle lit dans mes pensées. Ca a le don de m’agacer encore plus.
- Non.
Je détourne le regard, un peu honteux. J’ai pas envie de lui donner raison. Pas envie d’admettre qu’il y a un peu de vrai dans ce qu’elle dit.
- Te fatigue pas. J’ai compris.
Elle se tourne vers moi, et me sourit alors. Son visage s’illumine d’une tendre clarté.
- Mais c’était pas Dieu, elle continue avec douceur. C’était juste une coïncidence.
Encore une fois, cette arrogante certitude.
- Qu’est-ce que t’en sais ?!
- Parce qu’il existe pas, Dieu. Et que ça existe pas, les signes. Et que de toute façon, cette fête, elle était à chier. Dieu, il t’aurait jamais envoyé dans une fête à chier.
Je soupire, et décide de pas répondre. C’est pas vraiment le moment de se lancer dans un débat métaphysique. Pas que j’ai un avis particulier sur le sujet. Je suis plutôt du genre agnostique. J’aime juste pas les gens qui ont des idées arrêtées sur des questions aussi complexes. De toute façon, j’ai l’impression que cette fille sera jamais du style à mettre de l’eau dans son vin.
Elle remarque pas mon agacement, et continue sa dégustation. Elle conclut d’un ton tranquille :
- Les choses ont pas toujours besoin d’être aussi compliquées, tu sais ?
Je la regarde du coin de l’œil. J’aimerais bien lui répondre quelque chose d’un peu cinglant. Quelque chose qui la cloue sur place, sans qu’elle puisse rien y trouver à répondre pour une fois. Mais y a rien qui me vient.
Au moment où je tourne la tête, je baisse furtivement les yeux, et quelque chose attire mon regard.
Mélodie a un tatouage sur son avant-bras droit. J’arrive pas à comprendre ce que c’est. Une forme qui m’échappe. Mais y a quelque chose dans ce dessin qui éveille mes sens. Je sais pas pourquoi. Je sens comme une vague d’électricité statique remonter le long de ma nuque. Comme une intuition paranormale.
Et d’un coup, je comprends. Ce signe sur son bras. Je l’ai déjà vu quelque part. Et y a pas si longtemps que ça, d’ailleurs. C’est le même que sur la carte de visite dans la chambre ! Exactement le même !
Sans réfléchir, d’un simple reflex, je lui attrape le bras, l’obligeant à le tourner vers moi pour mieux l’observer. La jeune femme me regarde sans comprendre.
- Qu’est-ce que tu fais ?
J’ai du mal à garder mon calme. Mes pensées se remettent à bouillonner. Ca dépasse l’entendement. J’ai besoin de réponses. Vite. Je désigne le dessin.
- C’est quoi, ça ?!
- Euh, un tatouage, elle répond d’un ton légèrement sarcastique. Ca se fait de plus en plus, tu sais ?
- Non, je veux dire, ce signe ! Ca représente quoi ?!
Mélodie me fixe quelques secondes, la bouche entrouverte. On dirait que je parle une langue étrangère.
- C’est juste des traits, elle répond calmement. Ca veut rien dire.
- Et toi, tu te fais tatouer des traits, comme ça, sans que ça veuille rien dire ?!
Je suis un peu froid. Je fais pas exprès. Faut dire que j’ai l’impression de perdre pied. Comme si la réalité perdait peu à peu de sa substance, et devenait... autre chose. Je sais plus ce qu’est dans ma tête, de ce qui l’est pas. Trouver ce signe, là, comme ça, c’es fou. Non ? Ca peut pas être un hasard. N’importe qui réagirait comme moi.
Non ?
D’un mouvement sec, Mélodie libère son bras de mon emprise, et se remet à manger tranquillement. Elle a pas l’air d’être très intéressée par le sujet.
- Les tatouages, ça veut jamais rien dire. Les gens, ils s’inventent des raisons pour se donner de l’importance. Ou pour avoir une histoire sympa à raconter aux copains à la plage. Mais la vraie raison, c’est qu’y a pas de raison. Eh ben, tu vois, moi, j’ai juste pris de l’avance sur tout le monde. Je me suis faites tatouer un truc qui veut rien dire.
J’ai du mal à la croire. Qui irait se graver dans la peau un truc aussi spécifique, sans qu’il y ait de vraies raisons valables ? Je continue de fixer le tatouage. Je suis pas sûr d’avoir bien enregistré toute la configuration du logo dans la chambre. Mais je suis quasiment certain que c’est le même que sur son bras.
Quasiment... Est-ce que j’ai surréagi ? C’est peut-être ma mémoire qui me fait défaut. Je commence à douter. Pourtant, j’ai l’impression d’avoir ressenti quelque chose de particulier en le regardant. Comme si des pensées abstraites s’étaient emboitées à l’intérieur de ma tête. Comme si ça faisait sens. Plus sens que tout le reste dans ma vie depuis bien longtemps.
Je suis juste en train de devenir fou, en fait...
- Y avait le même truc dans la chambre, j’explique d’une petite voix, les yeux plissés, autant pour elle que pour me convaincre moi-même. Sur une carte de visite.
- C’était pas le même truc.
Je relève les yeux vers elle. Elle a l’air toujours aussi indifférente. Et sûre d’elle. Ca m’énerve.
- Ca y ressemblait, pourtant !
- Tous les traits se ressemblent, mon pote. Putain, me dis pas que tu vas faire une fixette sur mon tatouage, maintenant. Faut que t’arrêtes les tentatives de suicide, ça te rend parano.
Sa remarque me fait l’effet d’une douche froide, me ramenant à la réalité. Parano ? Ouais, c’est peut-être le cas. Y a plus tout qui fonctionne bien, là-haut. Je sais pas si je peux encore vraiment me faire confiance. Faut que je me calme. Ca sert à rien de continuer sur cette voie. Ca va me faire plus de mal qu’autre chose.
Je décide de lâcher l’affaire. Je tourne mon regard vers les bâtiments à l’opposée, l’air légèrement boudeur.
- Je fais pas une fixette. Je dis juste que c’est marrant.
- Ouais, à se tordre le cul par terre. Tu veux mon kébab ? J’ai plus faim.
Elle me tend la fin du sandwich dans son emballage. Je lui réponds non d’un signe de tête. Elle fait une petite moue faussement triste.
- Même pas pour les petits enfants qui meurent de faim en Afrique ?
Je lui jette un regard noir. Ca me fait pas rire. Elle soupire.
- OK, j’ai compris. Pour l’humour, on repassera.
Elle s’essuie le menton avec sa serviette en papier, puis la froisse avec le reste de son repas, et jette le tout dans une poubelle à côté d’elle. Elle attrape ensuite son sac-à-main, qu’elle pose sur ses genoux, et se met à fouiller à l’intérieur.
Je l’observe en silence. Cette fille... A chaque fois qu’elle ouvre la bouche, elle me tape sur les nerfs. Mais y a quelque chose chez elle. Quelque chose de mystérieux, d’insaisissable. Un truc indéfinissable qui exerce une force gravitationnelle dans sa direction, sans même qu’elle ait besoin de faire grand chose. Ou est-ce que je suis juste en train de me faire des films ? A me raccrocher à n’importe quoi par peur de sombrer plus profondément dans les ténèbres de ma pysché...
Je reste peut-être perdu un peu trop longtemps dans mes pensées, à l’observer, car elle me lance un petit coup d’œil amusé, tout en continuant de fouiller son sac.
- Faut que t’arrêtes de tout le temps me regarder comme ça. Sinon, je vais finir par croire que tu veux me sauter.
Je reviens à la réalité, et tourne rapidement la tête dans l’autre direction, un peu gêné. Je lui réponds avec froideur.
- Parce que tu crois que tous les mecs qui te regardent veulent te sauter ?
- Généralement, quand ils insistent comme ça, c’est pas pour une partie de belote.
- Je veux pas te sauter.
- Pourquoi ? T’es gay ?
Toujours aussi directe. Je lâche un petit rire sans joie.
- Parce que c’est les deux seules solutions ? Soit je veux te sauter, soit je suis gay ?
- Hé, je demande, c’est tout. Y a pas de mal à être gay.
- Je suis pas gay.
- Y a pas de mal à vouloir me sauter, non plus. C’est la deuxième fois que je te sauve la vie. Tu commences à tomber amoureux de moi, je comprends. Je suis sûre qu’y doit même y avoir un nom scientifique pour ça. Tu sais, comme le truc des otages qui tombent amoureux de leurs ravisseurs.
Cette conversation me rend un peu mal-à-l’aise. J’ai pas envie de discuter de tout ça en détail avec elle. J’aime pas son ton. Trop direct. Trop... désinvolte. Comme si rien n’était vraiment sérieux.
- T’as des problèmes de narcissisme. Faut consulter.
- T’as laissé tomber ton humour sous le pont, ou quoi ? Faut te détendre un peu.
Elle trouve enfin ce qu’elle cherchait.
- Ah, voilà ! Justement, en parlant de détente, j’ai ce qu’il te faut.
Elle sort une petite boite en fer de son sac, qu’elle me présente en souriant fièrement. Je comprends pas où elle veut en venir. Elle est obligée de s’expliquer.
- Tu fumes ?
Je la fixe avec dédain.
- Quoi ? De la drogue ?
J’ai jamais compris les gens qui avaient besoin de ces merdes.
- Oui, de la drogue, elle répète, imitant mon ton d’un air moqueur.
- Non.
Elle a un petit rire. J’ai l’air sur la défensive. Ca l’amuse.
- Je vois. T’es plus du genre hardcore, toi, hein ?
Elle ouvre sa petite boite en fer, et en sort un joint déjà roulé.
- Laisse-moi deviner. Coke ? Héro ? Poppers ?
Ses yeux brillent d’une légère malice. Elle se moque de moi. Mes réactions la font marrer. Je dois avoir l’air d’un gros coincé pour elle. Je lui réponds sèchement.
- Je prends pas de drogue.
- Tout le monde prend de la drogue.
- Pas moi.
- Ah ouais ? T’aimes le sucre ? Le café ? Eh ben, je suis désolée de te l’annoncer, mais tu prends de la drogue, mon vieux. Enfin, c’est toi qui vois. Je vais pas t’obliger. Ca en fera plus pour moi.
Elle glisse son joint entre ses lèvres, et l’allume. Elle tire une longue taffe, qu’elle recrache ensuite dans un soupir satisfait. Je lui lance un regard plein de jugement, avant de me concentrer à nouveau sur les bâtiments face à nous.
On reste comme ça, sans se parler, sans même se regarder, pendant plusieurs secondes. Puis Mélodie brise le silence.
- Je connais même pas ton prénom.
- Charlie.
- Moi, c’est Mélodie.
- Je sais.
- Frimeur.
Je me tourne rapidement vers elle, irrité par sa remarque. Mais elle me lance un sourire amusé, avant de me faire un clin d’œil. Elle fait exprès de jouer avec moi. C’est son humour. Sa manière de calmer la tension.
- Enchantée, Charlie.
Elle détourne le regard, tirant à nouveau sur son joint. Le silence de la nuit n’est ponctué que du son de l’herbe qui s’embrase à chacune de ses bouffées. Je me calme un peu, et continue de la fixer, intrigué. J’arrive vraiment pas à la cerner. Un moment, elle est froide et blessante, et d’un coup, elle lance des plaisanteries pour alléger l’atmosphère. Mais y a un truc par-dessus tout que je comprends pas chez elle. J’hésite à lui demander.
- Tout à l’heure..., je commence timidement. T’aurais vraiment sauté du pont ?
- Ouaip, elle répond sur le ton de la conversation, sans même me regarder.
- Pourquoi ?
Elle se tourne vers moi.
- Pourquoi, quoi ?
- Pourquoi tu veux mourir ?
Elle fixe le vide, réfléchissant sérieusement à sa réponse. Puis elle hausse les épaules, comme si ça n’avait pas grande importance.
- Des fois, je me dis que ce serait mieux que de me réveiller le lendemain. Et toi ?
A mon tour de contempler le vide. Je plisse les yeux. J’ai pas vraiment de mots pour expliquer. Juste des impressions, des sensations, diffuses. Je cherche au fond de moi, tentant de trouver quelque chose qui se rapprocherait le plus ce que j’éprouve.
- Parce que... Parce que j’ai l’impression d’être enfermé dans une boite en verre. Et de voir ma vie défiler devant mes yeux. Sans jamais vraiment pouvoir agir. Et que choisir comment je vais mourir, c’est peut-être encore la seule chose que je peux contrôler.
- AHAHAHAHAHAH !
Je sais pas à quoi je m’étais attendu. Mais sûrement pas à ça. Mélodie éclate de rire. Je me tourne rapidement vers elle, blessé.
- Ca te fait rire ?!
Elle tente de se retenir, mais impossible de calmer son hilarité.
- Ahah ! Pardon ! Je me moque pas ! C’est juste...
Elle s’esclaffe davantage, perdant son souffle. Elle est prise de hoquets. C’est plus fort qu’elle.
- T’avais l’air tellement sérieux quand t’as dit ça ! Je te jure ! T’aurais vu ta tête, tu te serais marré, toi aussi !
Elle essaie de se reprendre. Mais elle croise mon regard confus, et son rire redouble d’intensité. J’ai envie de lui crier dessus. De lui demander ce qui va pas chez elle pour réagir comme ça, alors que je lui révèle le plus grand secret de mon existence.
Mais soudain, y a comme un déclic à l’intérieur de moi. Y a quelque chose dans son rire. Quelque chose de communicatif. Je prends du recul. Vu sous cet angle, elle a pas tout à fait tort. C’est vrai que je dois avoir l’air bien dramatique avec mes histoires de boites en verre. Cette situation, toute cette soirée, la vie entière, tout est tellement absurde quand on y pense vraiment. Je crois que j’arrive un peu mieux à comprendre ce qu’elle veut dire.
Elle aurait sauté du pont, oui. Probablement. Je commence à en être convaincu, maintenant. Parce que si tout n’est qu’une grande blague, alors pourquoi on devrait prendre la mort au sérieux ? Pourquoi on devrait faire une exception ?
C’est bête. Je peux pas m’empêcher de lâcher un petit rire à mon tour.
Mélodie arrive un peu à se calmer. Elle a les larmes aux yeux tellement elle a ri. Des yeux rougis par la drogue. Elle se tourne vers moi, et me sourit. Je crois qu’elle est contente de me voir me détendre un peu. Je lui souris en retour. Nos regards se croisent. Pendant un instant, un très court instant, mes yeux fixés sur les siens, j’ai l’impression de partager quelque chose avec elle. Quelque chose que je pourrais partager avec personne d’autre. Que personne d’autre pourrait comprendre. La grande absurdité du Cosmos.
L’instant passe, et on détourne tous les deux la tête, regardant face à nous, continuant à sourire légèrement. Le silence s’installe à nouveau. Mais c’est pas gênant. C’est même relaxant, en fait.
Mélodie continue de tirer sur son joint.
- Tu veux faire quoi ? Elle demande tranquillement, après quelques minutes.
Je hausse les épaules. Je sais plus du tout. Absolument plus.
- T’as toujours dans l’idée de sauter d’un pont ?
Je tente de réfléchir sérieusement à sa question. Mais y a plus aucune force en moi. Je sais plus quoi faire. Je me sens passif. Subissant les aléas de l’Univers autour de moi, sans trop avoir mon mot à dire. Je sais plus ce que je veux vraiment. Je suis fatigué.
Elle prend l’initiative.
- Je te propose un truc. Le soleil va pas se lever avant quatre ou cinq heures. Si à ce moment-là, t’as toujours envie de sauter, on saute tous les deux.
Je me tourne vers elle, surpris par sa proposition. Et peut-être un peu touché aussi. C’est idiot. Mais je crois que c’est la première fois que quelqu’un semble comprendre. Qu’on essaie pas de m’en dissuader en me racontant des poncifs régurgités en boucle. Elle me prend pas pour un fou, ou pour un lâche. Non, elle est même prête à sauter le pas avec moi. Elle sait ce que c’est que de vivre comme ça, avec une plaie à vif en continu.
- C’est peut-être notre dernière nuit sur Terre, Charlie, elle continue avec douceur. Combien de gens ont la chance de savoir exactement le jour où ils vont mourir ? Faut en profiter.
Je la dévisage, ne comprenant pas très bien où elle veut en venir. J’appréhende aussi. Faut dire que je ne sais jamais trop à quoi m’attendre avec cette fille. Elle me fixe droit dans les yeux, avec gravité, se penchant légèrement vers moi.
- Dis-moi un truc que t’as toujours voulu faire avant de crever.
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Lovely encounters
Assise sur le piano Sofia regardait calmement Kun jouer. Si le piano à queue de la salle commune était un outil ouvert à tous, quand Sofia entrait dans la pièce avec Kun, soudain celui-ci ce fit hors limite. Ce soir là, Ewan passa dans la salle commune, mains dans ce que les gens communs portaient souvent, mais pour Ewan, c'était quelque chose d'impensable. Voilà que le Lord avançait dans un jeans avec un t-shirt trop grand pour sa frêle stature. A ses poignets il portait des bracelets en cuir, a ses hanches des chaînes, et ses cheveux avaient reçu le traitement Elrick Levine. On voyait qu'il sortait de tournage. Et quand il leva assez distraitement la tête vers le piano, il arqua un sourcil.
« J'ai... raté quelque chose ? » demanda-t-il
« Cette tenue vous va bien » dit Kun très sinc��rement
« Habituellement personne ne rentre ici quand on y est en faite. Et je ne sais pas pourquoi... » Sofia se redressa et descendit du piano
« Ta réputation sulfureuse Sofia. » nota Ewan avant de regarder Kun « Très bel interprétation de la chevauchée des Valkyries d'ailleurs. »
« Oh vous connaissez ? » Kun sourit
« J'ai malheureusement un master en Art de la Scène, spécialité Piano classique et danse classique. » nota Ewan « Wagner était mon travail de fin d'année mon premier cycle. »
« Ouf dur... » nota Kun en soupirant
« Très. » Il soupira légèrement « Ou sont-ils tous ? » demanda-t-il
« Salon. » soupira Sofia en s'étirant.
Avec sa démarche des plus aériennes, malgré sa tenue loin de robe qu'elle portait a son habitude, Ewan pu voir Kun bugger un court instant. Il était amoureux de la personnalité mais aussi et indubitablement de ce corps, à la pointe de la perfection. Vogue avait même déclaré que si le physique parfait en tout point était celui de la suédoise. Et là, malgré un jogging en velours, et un t-shirt trop grand pour elle, elle avait un corps de rêve et ça, ça avait pas mal d'effet sur ce pauvre Kun. Elle s'en alla vers le salon en soupirant en suédois... quelques insultes comme quoi c'était débile de pas rester dans la salle commune ou y avait plus de place... et Ewan secoua la tête en riant.
« Elle est extraordinaire... » nota Ewan en riant
« Oh oui. » dit Kun en soupirant amoureux... « Et elle me rend fou. »
« Et encore, tu ne l'as pas vu faire ce qu'elle fait de mieux. » nota Ewan amusé « Quand Sofia décide de vendre du rêve, elle le vend, corps et âme. »
« Je préparerais mes funérailles à ce moment là. » dit-il en rejoignant le salon.
Les deux pianistes y trouvèrent le groupe étalé dans le grand canapé d'angle. Ten ayant élu domicile sur Sören, Lucas avait décider que Zhen serait sur ses genoux, malgré la réticence du ténor, Hendery était installé entre les jambes de Lucie avec qui il regardait un match de foot, Yangyang était quant à lui étalé sur les genoux de Samael qui lisait ses mails... et enfin il fixa Winwin et Elisa. La rousse était assise contre le chinois et portait une robe assez fine, les deux regardaient un anime, et Ewan soupira. Sofia elle posa ses mains sur ses hanches et fixa Lucas amusée, avant de sursauter en regardant son téléphone.
« Oh my ... » Sofia se tourna choquée vers Ewan « ... Jolene ... dans une émission coréenne, seule. »
« Quoi !? » Samael se redressa d'un coup.
« Ouais attend ! »
Sofia alluma l'écran et on pu voir Jolene Hart était au bras de Heechul. Elle parlait doucement de son style de musique, cette femme était une légende aux USA, une voix typiquement country et un look bien à elle. Un mélange entre Morticia Addams et Dita Von Teese mêlant les courbes de Dita et la classe de Morticia. Elle avait cette prestance, ce regard bleu océan envoûtant et ce sourire doux qui surprenait. Elle portait, pour une fois, une robe plus courte, noire, arrivant jusque sous ses genoux et proche de ses formes, bien plus proéminente que la plupart des idoles et a son cou, un petit foulard en satin noir, sa marque de fabrique. Ses longues et iconiques mèches noires, tombaient raide et magnifique dans son dos, frôlant ses fesses, donnant une illusion de grandeur à la pas si grande dame, mais là encore, ses escarpins à talons aiguilles noires offraient un trompe l'oeil de plus classique, lui donnant un galbe encore plus sulfureux. Elle était maquillée légèrement et portait son iconique rouge sombre sur ses lèvres. Jolene Hart était si élégante et on voyait certaines idoles cacher très mal leurs attirances pour cette créature d'un autre monde. Heechul à ses côtés semblait être aussi impressionné qu'intrigué par la créature qu'était Jolene. C'est Jaehyun qui vint prendre sa main alors qu'Heechul expliquait qui elle était. Elle offrit un sourire lumineux a Jaehyun qui manqua de glisser, mais la poigne solide de l'australo-américaine le retint fermement. Le publique se mit alors à rire et Jolene rit doucement.
« Vous êtes très rapide. » nota Heechul en riant
« Quand on vous présente un homme aussi séduisant il est difficile de le laisser tomber. » même son timbre de voix était velouté et doux.
Jaehyun était très embarrassé et avançait avec Jolene vers l'endroit ou ils seraient assis. La belle gothique s'assit d'une manière très élégante et là encore les idoles présentes cachaient difficilement leurs émotions. Quand vint son tour de parler de la chanson la plus inconique de son répertoire elle rit doucement.
« J'ai deux chansons qui sont iconique dans un sens différent. J'ai chanter plus de chansons qui n'ont pas eu tant d'impact dans le monde mais une à fait le tour du monde et l'autre est celle qui a fait de moi une écrivaine renommée. » Elle sourit a Heechul et Leeteuk. « Je peux vous chanter celle que vous désirez entendre. » Elle se leva et monta à leurs côtés sur la scène.
« Je connais, comme tout le monde la chanson qui a fait le tour du monde. » dit Leeteuk « Mais celle qui vous a rendue connue pour l'écriture, je serais intéressé d'entendre votre voix. »
Elle prit donc le micro et commença a chanter Numb. Le public retint son souffle. La version acoustique et portée par la voix velouté de Jolene faisait frissonné. Si le monde avait pour habitude d'entendre Elrick chanter cette chanson. Et l'émotion dans sa voix... cette émotion pure et dure... Certaines demoiselles eurent quelques petites larmes, émue. Et Jolene sourit toujours aussi douce, quittant la scène et rejoignant sa place à côté de Jaehyun. Elle le fixa et rit doucement en le voyant l'applaudir bouche bée.
Du côté de la Chine qui venait de voir ça... Sofia explosa de rire.
« Jolene drague. » nota-t-elle
« Jolene drague. » confirma Ewan.
« D'ailleurs gros tu fous quoi dans cette tenue ? » demanda Samael
« J'ai tourné avec Elrick ce matin... » soupira Ewan « Il a toujours en tête de faire une ... 'rock-star' de moi. » nota-t-il.
« Un jour la lubie lui passera. » remarqua Samael
« Oooohh les gars... Y a pas que Jolene qui fout le bordel en corée ! » nota Sofia en riant.
Elle ralluma la télé et montra une émission de chant assez chill ou NCT dream étaient les invités avec quelques personnalités d'autres médias comme Berwald Ekström, un hockeyeur pro, et enfin Malia Hart, la batteuse et la voix de femme des derniers opus de JUMP. Hani l'une des présentatrices n'était d'ailleurs pas discrète. Elle fangirlait à mort. Malia était tout de même issue d'une dynastie de la musique, et quand un des présentateur, Boom pour ne pas citer, tenta de lui parler en anglais pour lui proposer une chanson, Malia sourit. C'est qu'elle détonnait dans ces artistes si colorés. Si ses cheveux mauves sombre donnait déjà une petite touche coloré, le reste de sa tenue était très monochrome. Un jeans noir des plus simples, collant a des jambes musclées et galbée, une paire de bottes a talons lacés dans un style militaire jusqu'à ses genoux, lui offrant de précieux centimètres en hauteur. Elle se leva calmement avec cette démarche simple et pourtant faisant tourner les regards. Elle, comme sa grande-sœur, avait ce charme indéniable. Sa chemise noire en satin tombait sur son corps épousant ses formes et ne laissant à l'imagination que l'histoire se passant sous le tissus. Son regard bleu profond maquillé d'une façon assez nude mais sur ses lèvres son rouge à lèvre mauve sombre iconique lui donnait de la personnalité et si ses cheveux tombaient ondulant presque naturellement dans son dos, elle ne les avait pas aussi long que sa chère sœur. Elle se pencha pour attraper une chanson et certains jeunes gens eurent très chaud. Elle se redressa avec la chanson 'Face' de Nu'Est. Minhyun qui était là en tant que présentateur, devint soudain très rouge et secoua la tête.
« Vous embêtez pas ... » couina-t-il un peu
« Ah pourquoi ? C'est une très bonne chanson. » nota Malia en souriant « Bon le Dubstep break c'est pasmon truc mais je comprends qu'il soit nécessaire, c'est comme un solo de guitare dans un groupe de rock pour vous non ? » elle se tourna vers lui
« Euh ... oui madame... » il était perturbé « Mais vous embêtez pas... elle est pas très importante. »
« On parie toi et moi ? » Malia pivota vers lui en riant « Que j'ai pas besoin de prompteur pour la chanter ? »
« Mais vous la connaissez ? » couina Minhyun
« Un peu.. Je dois l'avoir entendu deux ou trois fois ? » Malia rit un peu
« C'est un peu arogant de penser pouvoir faire ça ? » nota Boom
« Quand on a mon expérience en musique je crois que je peux tenter ! » Malia sourit « J'ai ça dans le sang. Et pas qu'un peu. »
Elle se lança donc sur Face et chanta sans aucune accroche toute la chanson, des vocalises au rap. Minhyun resta sans voix et quand elle tira deux autres chansons, Hello de Shinee et Chaser d'Infinite, ce fut la même chose, sans un seul soucis l'australo-américaine chanta tout sans aucun semblant de soucis offrant une démonstration magistrale de son talent vocal et musicale... Vint alors le moment tant attendu ou il fallait qu'elle se montre doué en danse et Haechan, Jeno et Jisung se prirent au jeu de lui apprendre les pas de Ridin'  et la batteuse montra un autre de ses talents, une musicalité extrême couplé à une grande souplesse. Haechan admira d'ailleurs la batteuse pour réussir le refrain en talons... Malia leva les yeux au ciel en riant, expliquant que des le moment ou on tenait 5 heurs avec des chaussons de pointé, danser en talons c'était un jeu d'enfant. Vint alors Minhyuk qui fit remarquer que Berwald avait gagner Danse avec les Stars en Suède et que donc il devrait essayer de danser.
« Ah ? Danser ? Seul ? » couina-t-il presque. Le géant suédois secoua la tête. « Sans moi vraiment je ne suis pas vraiment doué. » dit-il
« C'est faux. » fit Malia en s'appuyant un peu contre Haechan qui ne s'en plaignait pas.
« Je peux... montrer ... euhm ce que j'ai appris dans le programme mais faire comme Malia ? Je suis pas du tout fait comme toi ! » marmonna-t-il
« Comme c'est étonnant, en effet je mesure pas 2m02. » dit-elle en riant « Hani ? Tu sais danser un peu de danse de salons ? »
« Je connais la Salsa et le tango mais ça date !! » Hani sourit
« Eh bien Berwald... » Malia se cacha un peu plus derrière Haechan « Tu peux danser avec Hani. »
Berwald se leva a contrecoeur, déployant ainsi toute sa musculature impressionnante, moulée dans une chemise blanche qui ne laissa que peux à l'imagination. Grand, et beau comme un dieu, voilà comment Jaemin avait décider de qualifier Berwald en parlant de lui a Jeno, qui semblait, tout aussi intéressé par l'homme. Quand Hani prit ses mains pour commencer a danser, le Suédois rougit et sur sa peau diaphane ça se voyait bien. Il resta assez gêné mais montra quand-même quelques pas de danses. Quand il lâcha Hani, Malia secoua la tête.
« Hey Berwald... Catch me. » fit-elle en prenant de l'élan.
Elle sauta à pieds joints, avant de lever l'une de ses jambes et Berwald l'attrapa comme un pro dans une posture assez connue de porté en danse de salon. Malia se pencha sans aucune crainte en arrière et explosa de rire devant les visages choqué des membres du studio. Berwald l'aida a descendre tout en grâce et secoua d'avantage la tête. Il était encore plus rouge qu'une pivoine. Malia rit un peu avant de vérifier son jeans.
« Yeah ! La malédiction ne m'a pas toucher ! » elle rit un peu
« La malédiction du Jeans. » nota Berwald en reprenant son sérieux. « Une malédiction sérieuse. »
« Sur youtube vous trouverez au moins 25 fois ou Elrick, Jack, Samael ou moi avons déchiré nos jeans sur scène, à la tv ou en répétitions. » dit Malia en riant « Le pro c'est Elrick tout de même, 50% des images sont ses jeans qui craque. »
« Elrick Levine est une légende des wardrobe malfunctions » nota Hani
« Il a inventé le principe. » dit Berwald en riant
« C'est tellement vrai. » Malia secoua la tête en riant
Pour le reste de l'émission les deux invités de marque restèrent très proche des membres de NCT Dream, Malia discutant longuement avec Haechan.. Retour en Chine, Sofia fronça les sourcils...
« ça sent la drague chez les filles. » nota Sofia. « Et on chasse ton jumeau Sören. »
« ça se voit. » dit Sören en s'étirant
« Tant qu'on touche pas mon Sören je m'en fou. » marmonna Ten
« On compte pas y toucher. » soupira Kun en embrassant la joue de Sofia.
-
Jolene avait passer la soirée a dîner avec Jaehyun... vint le moment de rentrer. Jaehyun ramena en gentleman, la belle chanteuse à son hôtel et quand elle se pencha vers lui avec doux sourire, Jaehyun rougit..
« un café ? » murmura-t-elle
« V-volontier... » couina Jaehyun, qui pourtant ne buvait pas tant de café que ça.
Il se fit gentiment inviter et se laissa guider par Jolene. Il n'avait aucun sombre idée de ce qui lui prennait, outre un vieux crush et probablement un coup de foudre monumentale sur cette femme, coup de foudre mué en début de romance tout au long de leur dîner se découvrant points communs et goûts similaires. Quelques points les opposaient mais évidemment, ça n'en plaisait que d'avantage à Jaehyun et quand Jolene finit par,,,, craquer, elle secoua un peu la tête en s'approchant
« C'est très mal... » murmura-t-elle à la limite de ses lèvres
« Tellement... » Jaehyun avait le souffle court « Mais je ne regretterais rien. »
« Alors … je peux ? » elle demanda une douce permission que Jaehyun lui accorda.
Leurs lèvres se scellaient pour un baiser doux et tendre, un simple baiser, rien de bien méchant. Une simple caresse mais si lourde de sens. Un baiser doux, une douceur partagée et soudain le tourbillon de sentiments les engouffrant dans le tumulte d'une réalité. Ils étaient entrain de tomber amoureux... et si Jolene avait chanter l'amour elle avait surtout chanter les déceptions... elle n'avait connue que ça. Mais dans les bras de Jaehyun, cet homme, ce garçon si jeune, bien plus jeune qu'elle, elle se sentait entière. Et Jaehyun, oh dieu.... pouvaitil donc être si sensible à elle, sensible au la moindre caresse, le moindre de ses gestes enflammait sa peau et son coeur. Il trembla légèrement quand elle se recula en se mordant la lèvre.
« Allons-y... » Jolene leva son regard bleu vers lui
« ... doucement.. » supplia presque Jaehyun « Je pourrais pas tout encaisser.. » marmonna-t-il rouge.
« Je suis dans le même état... » Jolene secoua la tête « Bon sang j'ai 35 ans Jaehyun »
« Je m'en moque. » dit-il doucement « J'en ai rien a faire. Vraiment.»
Jolene se pencha vers lui et l'embrassa encore, cette fois, le baiser était plus passionné, plus profond. Et Jaehyun vint glisser ses bras autour d'elle, la prenant contre lui. Oh non il ne laisserait pas une perle ainsi filer entre ses doigts.
-
Ce matin là, tout NCT était réuni dans leur building, et quand calmement Jolene entra, Malia à son bras, les garçons furent assez surpris. La belle noiraude s'avança vers Jaehyun et déposa un doux baiser sur sa joue. Rien de plus... ce qui frustra légèrement Jaehyun, quand a Haechan il eut droit a un long baiser... ce qui fit légèrement rager Jaehyun. Jolene roula des yeux, mains sur les hanches.
« I thought we had to be discreet. » dit Jolene
« Oh shit » Malia rougit
« Oh deary you forgot. » fit une voix d'homme, douce et mielleuse sans outrance.
Son ton était doux, le miel dans sa voix n'avait rien d'arrogant, juste de la véritable douceur. Son regard en bridé et ses cheveux bleu fluo firent sourire Jolene. Elle s'en approcha et il mit un genoux à terre pour embrasser sa main. Jolene rit avant de l'aider à se relever. Il était très bel homme. D'une taille moyenne et d'un look assez simple si on enlevait ses cheveux bleu fluo. L'homme se tourna vers NCT, et quand Malia secoua la tête, il s'inclina longuement.
« Je suis Miyuki Hazawa. » dit-il doucement
« AH ! » le crie venait du fond de la salle et Miyuki haussa un sourire
Shotaro, fixa Renjun qui, lui, essayait de se faire encore plus petit. Malia se fraya un chemin entre eux, et emmena Renjun face a Miyuki. L'homme secoua la tête et Renjun baissa la sienne.
« Bonjour Renjun » fit-il doucement
« B'jour.. miyu... » couina-t-il presque
« Aurais-tu honte du vieil homme ? » s'amusa Miyuki
« Quoi ?! NON ! » Il releva la tête d'un coup
« Oh, donc... » Miyuki rit un peu et s'approcha encore « Aurais-je droit à un bonjour. »
« Tu m'emmerdes. » couina Renjun en vennant embrasser Miyuki.
« ... Alors j'exige mon baiser. » soupira Jaehyun.
Jolene roula des yeux et se colla doucement a Jaehyun pour lui faire découvrir l'art d'un baiser à la française, l'emmenant dans un ballet exquis, le faisant taire et lui secouant le coeur. C'est à ce moment précis que la porte s'ouvrit sur Elrick Levine, torse nu, mains dans les poches de son jeans et sa jambe tendue dans un angle bien trop haut pour un homme qui s'était fait une réputation de ne pas être très souple, vers ce qui fut autre fois une porte fermée.
« I need Malia. » dit-il blasé
« Get dressed please... » soupira Malia.
« Nope. I do my best writing half naked. You know it » dit Elrick en souriant
« I have seen your ass way too many times. » dit Malia en soupirant
Elle embrassa Haechan en douceur avant de sortir, elle frappa l'épaule d'Elrick en soupirant et l'embarqua. Jolene alla fermer la porte et soupira doucement avant de regarder Miyuki.
« On leur dit ? » dit-elle doucement
« Je t'en prie ma douce. » fit Miyuki en souriant
« Nous avons été embauché pour vous écrire votre prochain album. Entier. 20 chansons que Miyuki et moi allons devoir vous écrire, nous comptons sur les écrivains, Ewan se joindra à nous pour la composition, tout comme Sören et Malia qui nous aideront sur ce point. » dit Jolene
« On forcera certainement Elrick a nous aider. » dit Miyuki en riant
« Certainement. Il me doit une chanson. » Elle rit amusée
« Donc j'espère que vous êtes prêts, parce que Sören, Jolene, Malia, Ewan et moi allons emménager avec vous. » dit Miyuki.
« YES. » cria Ten en sautant en l'air « Je réserve Sören. Il est a moi. You bitches don't come near ma man. » grogna-t-il à Taeyong et Johnny
Et c'est dans les valises et les arrangements, anvoyant les 5 pauvres managers à l'étage supérieur, qui n'était pas communiquant avec les autres appartements que se termina la journée.
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yemayaspirit · 4 years
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in revue "ETUDES CREOLES" (2015)
RÉCITS HAÏTIENS DE VÉCUS AQUATIQUES
Gerry L'Etang
   Résumé : Il existe dans la mythologie vodou haïtienne une croyance en un monde aquatique peuplé de sirènes et autres lwa. Par ailleurs, des Haïtiens assurent avoir été enlevés par ces esprits qui les ont entraînés sous l’eau afin qu’ils vivent à leur côté. Ces séjours durent plusieurs heures à plusieurs années. A l’issue de ces expériences, les concernés retournent sur la terre ferme et racontent à leurs proches leur vécu aquatique. Le présent article propose, après enquête en Haïti, trois de ces récits. Il donne également à lire deux interprétations du phénomène : l’une d’un prêtre vodou, l’autre d’un sociologue, spécialiste de la religion en question. Suit enfin un commentaire de l’auteur. 
   Mots clés :   Haïti, vodou, mythologie aquatique, lwa, eau.
   Introduction 
   En mars 2011, alors que nous enquêtions, suite au séisme haïtien de 2010, sur les perspectives de relogement des réfugiés d’un camp de toile de Pétion-Ville (L’Etang 2011), une sinistrée nous indiqua se retrouver seule avec trois enfants après la disparition de son mari dont elle était sans nouvelles depuis le tremblement de terre. A l’époque, de telles disparitions étaient communes. Les morgues de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince1 avaient été saturées lors de la catastrophe et des milliers de cadavres qui ne pouvaient être conservés pour identification furent hâtivement enfouis. 
   Ce qui était moins attendu, c’est que cette informatrice attribuait à tout autre chose cette disparition. Son compagnon, parti ce jour-là se baigner dans un bassin de la Momance2, avait été enlevé par un lwa3 qui l’avait entraîné sous l’eau. Et l’entourage de cette dame de confirmer l’explication, laquelle lui paraissait d’autant plus crédible que le disparu avait antérieurement déjà été l’objet d’un rapt de ce type. 
   La présente enquête, contribution à une ethnographie de la mythologie aquatique d’Haïti, est née de l’interrogation que suscita en nous cette anecdote : qu’est-ce qui fonde pareil récit ?
   Après avoir sollicité en Haïti, de février 2012 à février 2015, une quinzaine d’informateurs, nous livrons ici les témoignages de cinq haïtiens pour trois récits et deux interprétations4. Il s’agit pour commencer d’un propos de Dominique Batraville. Journaliste, acteur, poète et écrivain, Batraville, fin connaisseur de son pays, entretient à l’endroit de ce dernier un rapport à fois critique et sensible. Le second témoignage est d’un autre artiste, Frantz Zéphirin. Il est l’un des peintres les plus en vue d’Haïti. Ses tableaux qui donnent principalement à voir des scènes sous-marines, ont fait la une de prestigieux magazines étasuniens. Le troisième récit provient de Harry Jeanty. Conducteur de tap-tap5 ou chauffeur de particuliers, Jeanty s’efforce de survivre au jour le jour dans la pénurie de Port-au-Prince.
    Les interprétations6 sont pour commencer de Max Beauvoir. Prêtre vodou, Beauvoir était l’Ati national7 de cette religion en Haïti. Suit une analyse de Laënnec Hurbon. Sociologue au CNRS et à l’Université Quisqueya, Hurbon est un spécialiste du vodou haïtien. 
    Récit de Dominique Batraville8. 
   « Dans mon village natal de Carrefour-Poy sur la route de l’Arcahaie9, il y avait deux rivières : Courjolles et Matheux. Ces rivières, assurait-on, débordaient de dieux aquatiques, de sirènes au miroir d’obsidienne10. Les villageois rapportaient aussi plein d’histoires du monde sous-marin. Le peigne de Tézin par exemple, conte d’amour entre des êtres d’eau et des voisins de terre ferme. Ou encore la geste du requin Abolome, évoquée également par les écrivains Jacques Stephen Alexis et Joseph Marie Saint-Natus, qui veille sur les villageois de Luly dans la plaine de l’Arcahaie. 
   « Les gens de Carrefour-Poy relataient aussi des expériences de séjours dans les profondeurs, d’où d’aucuns revenaient initiés à la connaissance. Je connais personnellement des naufragés haïtiens qui après avoir échoué à rentrer en Floride ou aux Bahamas font référence à des déités marines qui les ont sauvés. Certains de ces naufragés rentrent de l’océan avec, estime-t-on, une science élevée, une sagesse, une compétence pour interpréter les deux infinis. Des mariages dans les mondes marins sont encore rapportés par des chansons du compas11. 
   « A ce propos, un chant m’a bercé longtemps. Je me souviens d’un passage : 
   Lasirèn
   Labalèn
   Chapo mwen tonbe nan dlo
   Sirèn !
   Balèn !12
   « Les croyants vodou sont également convaincus qu’ils voyagent sous l’eau après leur mort. Car sous et sur l’eau règne Agwétaroyo13. Une autre chanson dit d’ailleurs :
   Mwen tande tire
   Mwen tande tire
   Agwetaroyo sou lanmè14
   « J’ai foi en ces croyances, ces récits rapportés par des gens simples. Et puis, comment nier ces vies et aventures sous l’eau quand on est haïtien ? J’y crois d’autant plus que de telles histoires existent ailleurs, dans toutes les civilisations finalement. Je pense par exemple au périple de Jonas (Yunus), mentionné dans la Bible comme dans le Coran, lequel vécut plusieurs jours dans le ventre d’un monstre marin. Je pense encore au Léviathan.
   « Et puis, je vais confier un secret : à l’âge de dix-sept ans, j’ai failli périr en mer. C’est une sirène du nom de Myriam qui m’a tiré sous l’eau, ramené sur terre. Je revois son corps, ses mains angéliques, son sourire, sa chevelure qui me rappelait celle de ma grand-mère dont on pensait, en raison de ses longs cheveux, qu’elle descendait de femmes aquatiques.
   « Je suis bien conscient des interrogations que les récits de ce type peuvent soulever chez ceux qui ne considèrent les choses que d’un point de vue matérialiste. Mais mes convictions sur ce point nourrissent mes excentricités de poète. 
   « Car c’est à dix ans, en observant la mer, que la poésie s’est révélée à moi. La mer me rattache à moi-même. Elle me rappelle qu’au commencement était l’eau, me remémore les voyages en pirogue des Caraïbes, l’arrivée de Colomb, la Traite négrière. L’idée que sur et sous la mer se passent des choses insondables, insoutenables, est pour moi fascinant, obsédant ». 
   Récit de Frantz Zéphirin15
   « Il y a plus d’une vingtaine d’années, un jour que je dormais près de la mer, une maîtresse, Erzulie Fréda16, est apparue et m’a dit : je vais te montrer comment me peindre. Elle m’a alors pris, transporté sous l’eau, dans un monde merveilleux habité de femmes de toutes couleurs, très belles dans leurs robes transparentes. Là, elle m’a indiqué une infinité de tableaux disposés sur des chevalets en m’ordonnant : ces tableaux n’existent pas encore, c’est toi qui devras les réaliser ! A suivi une longue démonstration où elle m’expliqua comment produire ces œuvres. 
   « Après toutes ces remarques, elle m’a introduit dans sa chambre, en fait une suite immense où il y avait un trône et un grand lit, et confié à des servantes qui m’ont conduit dans un bassin d’où sortait de la vapeur. Elles m’ont lavé, parfumé et mené à une couche ronde au milieu de laquelle Erzulie m’attendait nue. Je me suis étendu sur le bord du lit. Mais elle m’a attiré à elle. Nous avons fait l’amour. Ce fut merveilleux. D’abord du fait de sa douceur, incroyable, ensuite en raison du cadre, de l’ambiance : je flottais dans une sorte de voile parsemé de bulles. Et puis c’est là que mes yeux se sont ouverts, que j’ai compris comment faire. Dès le lendemain, je me suis mis à peindre les toiles qu’elle m’avait fait voir. 
   « Mais j’avais encore du mal à la représenter, elle. Alors que je dessinais son visage, elle m’a dit : non, regarde bien, voici comment est mon visage. Pareil pour le bas de son corps. Je dessinais des jambes car j’avais cru en voir. Mais lorsqu’elle m’a dit de regarder encore, c’était une queue de poisson. Elle m’a également appris comment l’envelopper, avec quelles couleurs, quel toucher du pinceau. Nous sommes restés à parler jusqu’au petit matin. Après, je savais comment la peindre. Depuis, elle est souvent à mon côté quand je travaille. Elle apparaît également dans mes rêves. C’est pourquoi je ne peins plus que ce milieu surnaturel du fond des océans, ces milliers de scènes qu’elle m’a demandé de reproduire. Erzulie a changé ma peinture, laquelle est devenue une représentation symbolique de figures aquatiques d’Haïti, une peinture qui raconte leur histoire. 
   « Je ne saurais dire combien a duré ce moment sous l’eau avec La Sirène. Là-bas, les notions de temps, d’espace ne sont pas les mêmes que sur terre. Mais ça m’a paru long. Quant à ce qu’on y ressent, et bien c’est comme quand on est dans l’eau car il y a des bulles, mais en même temps, c’est comme si on est entouré d’air car on n’est pas gêné par l’eau. Autre chose m’a frappé dans ce milieu : tous les objets ou presque sont ronds.  
   « J’ai connu une expérience du même genre avec une autre déesse d’eau : Aïda Wèdo17. C’était deux mois après la première. Là encore, nous avons fait l’amour. Comme Aïda a un buste de femme mais que le reste de son corps est celui d’un serpent, elle s’enroulait autour de moi. Mais elle n’a pas de lit. Son reposoir est un fond sableux où poussent des champignons multicolores et aussi des algues qui bercent. Son univers est différent de celui d’Erzulie. C’est un royaume de récifs, d’épaves. Aïda Wèdo aussi inspire ma peinture ».    
   Récit de Harry Jeanty18
   « Je suis de Paillant, Miragoâne19, d’une famille de mystiques vodou. Ce que je sais des mystères m’a été transmis par ma mère. Ma famille maternelle est liée à l’eau car un étang à Miragoâne a été créé par un esprit pour une de mes ancêtres, Marie-Ange Félix, afin qu’elle puisse s’y baigner. C’était il y a longtemps, avant l’indépendance.
   « J’avais treize ans quand je me baignais un soir dans une rivière de Saint-Marc20. Là, j’ai soudain été happé par une force m’attirant par le fond. J’ai demandé : 
   - Qu’est-ce qui se passe ? 
   Une voix féminine m’a répondu 
   - C’est la famille Félix ? 
   - Oui. 
   - Alors tu es protégé. 
   - Protégé de quoi ? je ne suis pas nageur, je vais mourir ! 
   - N’aie pas peur, tu vas vivre à l’aise, avec beaucoup de nourriture. 
   - Je ne suis pas d’accord, je veux rentrer chez moi ! 
   - Non, vraiment, n’aie crainte, tu es sous ma responsabilité.
   « J’ai fini par me sentir protégé. Pas par la voix, peut-être par ces femmes de ma famille qui avaient eu un rapport intime à l’eau… Je suis arrivé quelque part. Une table dressée m’attendait. J’ai mangé du pain, bu de l’eau, du vin blanc. Puis l’entité d’où provenait la voix est revenue. Mais je ne la voyais pas complètement. Je distinguais seulement une queue interminable. Je recommençai à avoir peur. La voix me rassura :   
   - Je t’aime, pourquoi tu ne m’aimes pas ?
   - Pourquoi tu m’aimes, toi ?
   - Parce que tu es de la famille Félix… Maintenant, tu vas comprendre qui je suis.
   « On lui porta un verre d’eau. Dans ce dernier apparut un buste de mulâtresse sans visage, avec de longs cheveux et une queue de poisson. C’était La Sirène. Je questionnai :
   - Combien de jours passerai-je avec toi ?
   - Tu es là pour sept ans
   - Quoi ! Et ma famille ??
   - Je connais ta famille, lui veux du bien. Je suis celle qui donné à ton arrière-arrière-arrière-arrière-grand-mère l’étang de Miragoâne. Toi, tu es Jeanty Harry, je te connais depuis le ventre de ta mère. Tu es donc comme mon fils et en sécurité ici. Tu ne manqueras de rien.
   « Pendant sept années, La Sirène m’offrit tout ce que je désirais. Je me sentais à l’aise avec elle, surtout quand je pus voir enfin son visage. C’était une fois qu’elle m’avait entraînée dans son palais. Il y avait là un canari21. Une voix me demanda de regarder à l’intérieur. Y sortit un corps de Sirène avec un magnifique visage dont les yeux ardents étaient de couleur indéterminable. Mais quand que je fixais sa face, La Sirène plongeait dans le canari. En fait, elle voulait me montrer son visage mais pas trop. C’est à cette occasion qu’elle me déclara :
   - L’étang et tout ce qui s’y trouve est à la famille Félix, à personne d’autre. On doit d’ailleurs l’appeler l’étang Félix, pas autrement.
   - Mais maîtresse, comment les miens peuvent-ils posséder un étang, je n’ai rien, pas de maison ni de kob22 ? 
   - Tu dois protéger l’étang, au nom des tiens.
   « Le monde de La Sirène était immense : cent-cinquante fois Haïti. Bien qu’on fût sous l’eau, il y avait, selon les endroits, du soleil, du vent, du brouillard, de la neige. En tout lieu cependant, on dormait confortablement, dans un halo de vapeur lactée.  
   « Il y avait là également soixante à soixante-dix personnes qui venaient de la terre haïtienne et qui étaient des invités de La Sirène. C’était pour partie des gens importants, comme ce mulâtre propriétaire d’un hôtel à Port-au-Prince qui joue dans un groupe, ou cet autre chef d’orchestre, ou encore des médecins. Je voyais ces gens mais ne les fréquentais pas. Ils étaient venus par d’autres voies que moi, pour autre chose. Quoi ? C’était secret.
   « Le jour de mon retour, la maîtresse réalisa pour moi une cérémonie. Il y avait là une table garnie. Puis elle fit venir un canot qui me prit sous l’eau et en cinq minutes, gagna la surface, parvint au rivage. J’avais vingt ans.
«    Je suis différent depuis ce séjour. J’ai appris des choses importantes, notamment, pourquoi, quand et pour qui faut-il faire ou ne pas faire de sacrifice. La maîtresse de l’eau par exemple, ne reçoit pas d’immolation ». 
   Représentation du monde de La Sirène d’après Harry Jeanty
   Deux jours après notre entretien, Harry Jeanty se présenta de nouveau à notre hôtel de Pétion-Ville. Nous n’avions pas rendez-vous. Il apportait un dessin qu’il voulait nous montrer. C’était une figure symbolique, à la manière d’un vèvè23, représentant le monde de La Sirène dans lequel il aurait vécu. Il l’avait réalisé la nuit suivant notre entrevue, d’après le dessin qui lui aurait été donné à son départ de chez La Sirène, sorte de laissez-passer après sept années de vie aquatique
LE_MONDE_DE_LA_SIRENE_SELON_HARRY_JEANTY.JPG
   Le monde de La Sirène selon Harry Jeanty
   Interprétation de Max Beauvoir24
   « Les récits de vécus aquatiques ne peuvent être compris que si on prend la mesure du fait que l’eau, en Haïti comme ailleurs, est à l’origine de tout. Rappelons d’abord la poche des eaux dans laquelle baigne le fœtus. Rappelons également l’importance de l’eau dans la civilisation égyptienne dont la culture haïtienne est héritière. En Haïti, l’Egypte correspond en totalité ou en partie à ce qu’en créole on nomme Ginen ou Gine25, c'est-à-dire l’Afrique. Ainsi le Nil, appelé en Egypte Grand Serpent ou Grand Python, est symbolisé en Haïti par le couple Damballah Wèdo/Aïda Wèdo, lequel a produit l’œuf primordial d’où est sorti le monde.  
   « On retrouve cette importance fondatrice de l’eau dans les récits génésiques haïtiens. Prenons par exemple celui-ci :
   « Dieu qui avait la forme d’une femme (dans l’esprit vodou, l’image dominante qu’on se fait de dieu est féminine), vivait à l’origine avec ses enfants Bouki et Malis. Un jour, cette mère devait sortir faire son marché. Mais auparavant, Bouki et Malis devaient la baigner.
   « Cela posait problème car en ces temps initiaux, il n’y avait pas d’eau. Au commencement en effet n’étaient que les neiges éternelles. Bouki entreprit alors de fondre la neige en la plaçant dans une grande marmite sous laquelle il alluma un feu. La neige ayant fondue, Bouki prit l’eau, baigna sa mère. La maman, heureuse, souriait continument. 
   « Après le bain, il la plaça dans une dodine26. Elle souriait toujours. Pour que son bonheur soit complet, Bouki alla chercher le kachimbo27 de celle-ci, le mit dans sa bouche.
   « En réalité la maman ne souriait pas, elle avait un rictus figé car elle était morte ébouillantée. Quand Bouki et Malis constatèrent cela, ils se détachèrent d’elle, partirent sur le grand chemin de la vie. 
   « Dans ce récit donc, c’est l’eau qui occasionne la séparation de dieu d’avec l’Homme. Dans leurs pérégrinations ultérieures, Bouki et Malis ne tarderaient pas à découvrir les diables, c'est-à-dire le mal. Mais c’est une autre histoire.   
   « Dans la pensée haïtienne, on vient donc de l’eau, on y revient aussi. On y revient après la vie et avant une autre vie car en vérité l’homme, à la fois esprit et corps, ne meurt jamais. Il est éternel. Dans ses vies successives comme homme et comme femme, l’être humain fait une série d’expériences qui l’améliore à mesure.
   « Après notre dernier souffle, Baron Samedi et Grande Brigitte28 nous conduisent à maître Agwé qui nous emporte dans la barque Imamou29. Agwétaroyo est alors accompagné d’une véritable escorte : les sirènes mais aussi Erzulie Fréda, Erzulie Dantor, Grande Erzulie (la matriarche)30, Clermésine Clermeil (poétesse et chanteuse)31, etc. Puis nous prenons dans les fosses marines des bains dispensés par des spécialistes. Ces nettoyages particuliers nous permettent d’oublier la vie que nous venons de vivre tout en sauvegardant ce qui constitue notre essence. 
   « A l’issue de ce processus, des esprits favorables nous sortent de l’eau pour nous amener dans des grottes ou sur la cime fraîche de grands arbres. Là, nous patientons jusqu’à ce que naisse un petit corps compatible que notre esprit intégrera pour une vie nouvelle.
   « Mais il y a d’autres raisons de séjourner sous l’eau. J’y suis moi-même allé une fois pendant sept jours. Beaucoup de gens que je connais, également. C’est qu’à certaines périodes, d’aucuns ressentent le désir de disparaître de dessus la terre pour effectuer des escales sous l’eau. La vie à proximité d’entités extraordinaires y est profitable. 
   « Parfois aussi, des esprits enlèvent les humains et les entraînent en-dessous de l’eau pour leur enseigner des choses essentielles sur la vie, la mort, l’amour, etc. La spécialiste de la chose, qui apprécie singulièrement les petits mulâtres32, est Simbi Andézo. Mais il y en a d’autres : Simbi Ganga, Simbi Anmbaka, Simbi Trois-Ilets (Simbi Twa Ile), Simbi Dijimbouwa33, etc. »
   Interprétation de Laënnec Hurbon34  
   « Pour tenter d’expliquer les récits d’individus qui assurent avoir séjourné sous l’eau, il faut d’abord rappeler que dans la mythologie vodou il y a le voyage des dieux qui partent d’Afrique pour Haïti en effectuant une traversée sous la mer. Au terme de ce périple sous-marin, ils se réunissent à la Vilokan35 et attendent qu’on les demande. Quand on les appelle, ils pénètrent le péristyle par le biais du potomitan36. Il y aura là par exemple, Damballah wèdo et son épouse Aïda Wèdo, celle qui va chercher l’eau du ciel. 
   « Dans le prolongement de cette idée d’un vécu sous-marin des dieux lors de leur passage d’Afrique en Haïti, il existe dans le vodou beaucoup de déités qui demeurent sous les eaux. C’est le cas de Simbi Andézo qui vit dans les étangs, les lacs, les sources, les bassins et qui npeut enlever des jeunes filles venues chercher de l’eau. Les récits d’aventures de ce type sont des récits initiatiques. 
   « Emportée sous l’eau pendant un mois, trois mois, trois ans, davantage, la jeune fille va, au contact du ou des lwa, apprendre des choses qu’autrement elle n’aurait jamais apprises, voir des choses qu’elle n’aurait jamais vues, faire des choses qu’elle n’aurait jamais faîtes. Bref, elle vivra un parcours initiatique. Après cette mise en parenthèse, elle réapparaîtra aux siens. 
   « Il y a d’autre part une divinité qui fait l’objet d’un rituel particulier auquel j’ai plusieurs fois assisté. Il s’agit d’Agwé. Ce lwa qui habite la mer reçoit régulièrement des offrandes (objets, nourritures) via un bateau, lors d’un culte somptueux. Son symbole est d’ailleurs un bateau. 
   « Sur le bateau d’où l’on distribue les offrandes à Agwé, des fidèles habillés de blanc entrent en crise et quelquefois tombent à l’eau. Ces dévots qui ne savent pas nager se mettent pourtant à nager à ce moment-là, en crise de possession. J’ai vu ça du côté de Léogâne37.
   « Les récits de vécus aquatiques doivent encore être reliés à la traversée du navire négrier, au grand voyage des esclaves. Beaucoup périssaient alors et étaient jetés à la mer. Là, les bossales en étaient convaincus, leur esprit faisait sous l’eau le voyage en sens inverse, retournait en Afrique. Cette perspective de retour en Afrique via le monde sous-marin, perdurera durant l’esclavage. C’est ce qui explique tous ces suicides, ces infanticides d’esclaves. L’esprit du mort était censé cheminer sous la mer, guidé par les divinités, jusqu’à retrouver la terre d’origine et la liberté.
   « Donc l’eau en Haïti relie à la fois aux origines et aux dieux. Un lwa est d’ailleurs presque toujours plus ou moins aquatique. Surtout les lwa rada38. 
   « Maintenant, certains pourront considérer les récits dont nous parlons comme des délires. Il n’en est rien. Les Haïtiens vivent avec des bribes mythologiques, des croyances façonnées par le passé et tout cela forme leur imaginaire, un imaginaire que les écrivains nomment « réalisme merveilleux ». Car il s’agit bien d’une sorte de réalisme. Ce n’est pas parce que les choses dont nous parlons ne sont pas rationnelles qu’elles sont délirantes. 
   « En Haïti, l’imaginaire fait partie du réel. L’individu qui assurera avoir été rapté par un lwa, verra sa parole validée par d’autres. Et puis il y a une dimension altruiste à ces expériences aquatiques. Le bénéfice tiré par celui qui aura vécu un séjour initiatique sera profitable à ceux restés sur terre. Pareillement, l’esprit voyageant post mortem pourra, au contact des lwa, par contigüité, acquérir des compétences qu’il mettra au service des vivants. Ces histoires ont donc une légitimité sociale en plus d’une légitimité culturelle ».
   Commentaire
   Comme déjà mentionné, le thème des récits recueillis ici se retrouve dans toutes des civilisations. L’homme a besoin de sens et, dans l’incapacité de percevoir ce qui se passe sous l’eau en raison de l’opacité de celle-ci, forge des histoires où des personnages fluviatiles et nautiques, peu ou prou anthropomorphes, connaissent des destins inspirés par la vie sur terre.
   Le mythe de la sirène est par exemple l’un des plus distribués qui soit. On le retrouve avec diverses variantes dans les traditions européennes, amérindiennes, africaines… L’étendue géographique de cette figure est révélée notamment lors d’un voyage de Christophe Colomb aux Amériques, quand la sirène européenne rejoignait l’amérindienne et encore l’africaine :
   [L’amiral] dit qu’il vit trois sirènes qui sortirent bien haut de l’eau, mais elles n’étaient pas aussi belles qu’on les dépeint, car d’une certaine manière leurs visages avaient une forme masculine ; il dit qu’autrefois il en vit quelques-unes en Guinée sur la côte de Malaguete (Bartholomé de Las Casas cité par Luauté 2008, 56).
   La sirène haïtienne, à la conjonction également des trois sirènes de Colomb, est une déclinaison créolisée, c'est-à-dire hybride, adaptée, reconfigurée, d’un mythe quasi universel.
   Mais la prégnance en Haïti de la foi en une vie aquatique singulière déborde ce cadre général. Cette croyance est vraisemblablement aussi la conséquence du passage des eaux lors de la Traite. Ceux jetés à la mer après leur décès sur le négrier, comme ceux qui plongeaient délibérément, ne disparaissaient pas. Leur esprit, ainsi qu’indiqué, regagnait le pays en courant sous l’eau. Cette idée est vraisemblablement corrélée à la perspective, dans certaines traditions africaines, d’un au-delà aquatique, définitif ou transitoire.
   Par ailleurs, l’accointance avec l’eau des déités de nos récits renvoie à une circulation de dieux dominés, de dieux qui circulent parce qu’ils sont dominés. Dans les sociétés coloniales marquées par l’esclavage ou l’engagement, les dieux non officiels, ceux qui ont survécu à l’ordre colonial ou qui n’ont été que tolérés par lui, viennent d’ailleurs : d’Afrique ou d’Inde par exemple. Ils se sont établis sur place et/ou ne cessent d’effectuer des va-et-vient d’un lieu à l’autre. Ainsi en Martinique, lors de la transe hindoue, la divinité qui possède le prêtre vient d’Inde. En conséquence, elle ne parle que le tamoul39. Mais entre le pays de départ et celui d’arrivée, se trouve un espace aquatique inévitable.  Ces déités le traversent en se déplaçant sous la mer pour les dieux africains ou en le survolant pour les dieux hindous. Ainsi la divinité hindoue passe les sept vagues séparant l’Inde de la Martinique (L’Etang 1999, 349), réinterprétation probable des sept mers de la cosmogonie canonique hindoue selon laquelle la terre est divisée en sept mers de nature différente : d'eau salée, de jus de canne à sucre, de miel (ou de suc fermenté de spathes de cocotier), de beurre clarifié, de lait, de lait caillé, d'eau douce.
   A l’opposé, et bien qu’ils aient été amenés par les colons, les dieux dominants (chrétiens) ne circulent pas entre un ailleurs et un ici. Ils n’ont pas d’étendue océanique à traverser et n’ont donc pas de relation obligée avec l’eau. Car ils viennent de nulle part. Ni d’Europe, ni du Moyen-Orient. Ou plutôt, on ne se pose pas la question de leur origine, ils semblent avoir toujours été là. Ces immanence, permanence, ubiquité sont des caractéristiques de leur « légitimité ».       
   Enfin, dans la mesure où les divinités du vodou haïtien sont nombreuses à demeurer sous l’eau, l’accès à ces dernières suppose qu’on les y rejoigne. Mais pourquoi les rejoindre ? D’abord parce que parfois on ne peut faire autrement. Fréquenter l’eau douce ou salée, c’est s’exposer à être ravi par une déité aquatique. Ensuite parce qu’il y a un profit concret à en tirer. Ici, le renouvellement d’une pratique, d’une thématique picturale, là, la confirmation d’un avoir, fût-il symbolique.   
   En définitive, ce qui fonde ces récits haïtiens de vécus aquatiques, c’est une mythologie universelle, un fait historique (le passage des eaux), la relation des dieux à l’eau, leur localisation sous celle-ci, la fatalité, le profit que l’Homme peut tirer de la fréquentation des divinités.       
   Références
   Beauvoir-Dominique, Rachel  « Libérer le double, la beauté sera convulsive… », Gradhiva [En ligne], 1 | 2005, mis en ligne le 15 décembre 2008, consulté le 22 mai 2015. URL : http://gradhiva.revues.org/271
   Berry, Philippe « Pour Pat Robertson, le séisme en Haïti est la conséquence d'un ‘pacte avec le diable’ », 20 minutes [En ligne] 2010, mis en ligne le 15 janvier 2010, consulté le 01 juin 2015. URL : http://www.20minutes.fr/monde/376464-20100115-pat-robertson-seisme-haiti...
   Bouard, Carl (1963) Pages retrouvées. Editions Panorama, Port-au-Prince.
   Colón, Cristóbal (rééd. 1992) Textos y documentos completos, 2 ed. ampliada edición de Consuelo Varela ; nuevas cartas edición de Juan Gil, Alianza Editorial, Madrid.
   Dauphin, Louis A. « Le mystère et le symbolisme de La Vilokan : la rencontre de deux mondes », Le Nouvelliste [en ligne] 2008, mis en ligne le 03 février 2008, consulté le 21 mai 2015. URL : http://lenouvelliste.com/lenouvelliste/article/53324/Le-mystere-et-le-sy...
   Lacey, Marc « New head of voodoo brings on the charm », The New York Times [en ligne] 2008, mis en ligne le 04 avril 2008. Traduction : « Max Beauvoir. Le vaudou se donne un maître », Courrier International, mis en ligne le 03 septembre 2008, consulté le 01 juin 2015. URL : http://www.courrierinternational.com/article/2008/09/04/le-vaudou-se-don...
   L’Etang, Gerry (1999) La grâce, le sacrifice et l’oracle. De l’Inde à la Martinique, les avatars de l’hindouisme, Presses universitaires du Septentrion, Villeneuve d’Ascq.
   L’Etang, Gerry « Haïti après la catastrophe : camps, bidonvilles et crise du logement », Métropolitiques [en ligne] 2011, mis en ligne le 21 décembre 2011, consulté le 22 mai 2015. URL : http://www.metropolitiques.eu/Haiti-apres-la-catastrophe-camps.html
   Luauté, Jean-Pierre (2008) « Christophe Colomb : l’homme qui prit des Lamantins pour des sirènes », Psychiatries dans l’histoire, J. Arveiller (dir.), PUC, Caen, p. 55-66.
   Mama Lisa « Mama Lisa’s world : LaSiren, Labalenn, chanson enfantine, Haïti » [en ligne] sans date, consulté le 30 mai 2015. URL : http://www.mamalisa.com/?t=fs&p=2580&c=114 
   Marcelin, Emile (1947) « Les grands dieux du vodou haïtien », Journal de la Société des américanistes, n° 36, p. 51-135. 
   Mojo, Kiwi « Met Agwe and La Sirène », [en ligne] 2010, sans date de mise en ligne, consulté le 20 juin 2015. URL : http://www.kiwimojo.com/metagweandlasirene.htm
   Réjouis, Jean-Albert (2013) Diverses religions du monde, AuthorHouse, Bloomington.
   Turnier Férère, Nancy « Vèvè : l’art rituel du vodou haïtien », Potomitan [en ligne] 2004, sans date de mise en ligne, consulté le 20 juin 2015. URL : http://www.potomitan.info/vedrine/veve.php
   * Cet article a paru pour la première fois dans la revue Etudes creoles, Vol. XXXIII n°1, 2015.
                                                                                                   Gerry L’Etang
                                                                                                   CRILLASH                                                                                                                                                                 Université des Antilles
 
1 Port-au-Prince est la capitale d’Haïti, sur la côte sud-ouest (département de l’Ouest). Pétion-Ville est dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince.  
2 Rivière des environs de Port-au-Prince
3 Déité, esprit du vodou haïtien.
4 Les notes attachées à ces récits sont de nous.
5 Véhicule de transport collectif haïtien conçu à partir de camions (ou de camionnettes) aménagés et décorés.
6 Les interprétations portent sur le phénomène général d’allégation de vécu aquatique et non sur les trois récits particuliers rapportés ici.
7  Max Beauvoir (décédé le 12 septembre 2015) s’était vu conférer le titre d’Ati national, soit « maître suprême et/ou guide spirituel » (Lacey 2008) du vodou en Haïti, le 7 mars 2008 par la Konfederasyon nasyonal vodouizan ayisyen (Confédération nationale des vodouisants haïtiens). Cette nomination dans une religion traditionnellement non hiérarchisée, participe d’une volonté d’organisation et d’institutionnalisation du vodou en Haïti, en réponse aux actes anti-vodou et au manque de détermination du gouvernement à les sanctionner. La stigmatisation du vodou dans le pays est inspirée notamment par certains secteurs protestants. Ainsi les vodouisants haïtiens gardèrent profil bas après le tremblement de terre en raison du relai par des protestants locaux de l’interprétation du séisme par le télévangéliste baptiste étasunien Pat Robertson. A en croire ce dernier, « les Haïtiens étaient à l'origine ‘sous le joug des Français, vous savez, Napoléon III ou je ne sais quoi. Ils se sont réunis et ont passé un pacte avec le Diable […]. Ils lui ont dit : “nous te servirons si tu nous débarrasses des Français”. C'est une histoire vraie (il fait référence à une cérémonie conduite par le prêtre vaudoo Dutty Boukman, ndlr). Et le Diable a dit : “D'accord, marché conclu”. Et depuis, ils sont victimes de malédictions les unes après les autres” » (Berry 2010).   
8 Propos recueillis le 20 février 2015 à Pétion-Ville.
9 Ville côtière du centre sud-ouest d’Haïti (département de l’Ouest).
10 « Les marins et les pirates, les pêcheurs et même ceux qui manifestent contre l’océan assurent avoir observé la plus belle des femmes assise sur un rocher, miroir à la main, peigne dans l’autre, coiffant ses longs et beaux cheveux. Sa chanson enivre l’atmosphère, appelle, attire les hommes. C’est La Sirène, la belle, la tentatrice fatale dont le royaume est au fonds de la mer mais qui est aussi connue pour chevaucher les vagues » (Mojo 2010 - traduction). 
11 Le compas (ou compas direct ou konpa) est un genre musical haïtien popularisé à compter des années 1950 par le saxophoniste Nemours Jean-Baptiste. 
12 Traduction :  « La sirène La baleine Mon chapeau est tombé dans l'eau Sirène ! Baleine ! » « LaSiren est le nom de la sirène dans la mythologie haïtienne. LaBalenn est sa sœur, la baleine qui réside dans les plus grandes profondeurs obscures de l’océan. ‘Chapo’m tonbe nan la me (mon chapeau tombe dans la mer) est une métaphore pour ‘être possédé par la sirène’. Après 7 ans, ou 7 jours selon les histoires, elle retourne les gens à la terre et ils possèdent alors de nouveaux pouvoirs magiques » (Mama Lisa, sans date).
13 Agwétaroyo (ou Agwé Taroyo) est le lwa de la mer dans le vodou haïtien (et aussi, pour certains, des rivières, des lacs, des étangs et des sources). Il est représenté, entre autres, sous la forme d’un voilier, d’un officier de marine tirant volontiers au canon, ou encore d’un poisson. « Jadis, lorsqu’un esclave disparaissait, ses amis se consolaient de leur perte en disant qu’un poisson avait dû l’emporter sur son dos en Guinée [Afrique] » (Marcelin 1947, 73).
14 Traduction : « J’ai entendu tirer J’ai entendu tirer Agwétaroyo est sur la mer »
15 Propos recueillis le 15 février 2012, dans la galerie de l’artiste à Pétion-Ville.
16 Erzulie Fréda est un lwa aquatique. Elle est généralement représentée sous les traits d’une mulâtresse aux longs cheveux. Elle est l’amante de plusieurs lwa et apprécie également les hommes. Elle est parfois associée à la vierge Marie ou encore à La Sirène. 
17 Aïda wèdo (ou Ayida Wèdo) est un lwa aquatique, notamment d’eau douce. Elle est représentée par une couleuvre d’eau, de même que par un arc-en-ciel. Elle est l’épouse de Damballah wèdo, lwa des rivières, des lacs, des étangs et des sources. Il est figuré sous la forme d’une couleuvre d’eau. Pour d’aucuns, Aïda Wèdo et Damballah sont les principes féminin et masculin d’un seul et même lwa. Aïda est amoureuse de son mari mais aussi d’Agwétaroyo. Quand un arc-en-ciel finit sur terre, c’est qu’elle s’unit à Damballah. Quand il se termine dans la mer, elle s’accouple avec Agwétaroyo. « Damballah n’ignore pas que sa femme le trompe avec Agoué, le dieu de la mer. Lorsque l’arc-en-ciel touche la mer, on dit qu’Agoué est dans les bras de sa maîtresse » (Marcellin 1947, 71).
18 Propos recueillis le 13 février 2012 à Pétion-Ville, traduits du créole.
19 Ville côtière du sud d’Haïti (département des Nippes).
20 Ville côtière du centre-ouest d’Haïti (département de l’Artibonite).
21 Récipient d’eau en terre cuite.
22 Argent.
23 Le vèvè est un symbole graphique vodou représentant un lwa, utilisé lors des rituels.
24 Propos recueillis le 16 février 2015 au péristyle de Max Beauvoir à Mariani (environs de Port-au-Prince).
25 En français, Guinée.
26 Berceuse.
27 Pipe.
28 Baron Samedi et son épouse Grande Brigitte (Grann Brijit) sont les lwa de la mort.
29 Le vèvè d’Agwé « représente son bateau de guerre, Imamou, dont le capitaine est Ogou Balendo » (Turnier Férère, 2004). 
30 Les Erzulie constituent un ensemble d’une dizaine de lwa symbolisant divers aspects de la féminité.
31 Clermésine Clermeil est un lwa d’eau. « Tout à coup, elle est possédée par Clermésine Clermeil et se met à chanter puis à danser […]. Danse pathétique et qui s’avance lentement vers la rivière. Clermésine tombe dans l’eau qui l’entraîne cependant qu’elle chante toujours (Bouard 1963, 41).
32 « Simbi a une préférence marquée pour les petits mulâtres et c’est pourquoi il n’est pas prudent de les emmener près d’une source présidée par ce loa. Il les emporte souvent dans une cruche pleine d’eau. Si après les avoir capturés, il leur rend la liberté, ceux-ci deviennent des voyants » (Marcellin 1947, 134)
33 Les Simbi constituent une famille de déités aquatiques. Leurs représentations varient : couleuvre, lézard, etc. « Les Simbis ont le pouvoir de domestiquer les gens sous l’eau pendant une certaine période de temps pour les faire remonter sur terre avec le don de dévoiler des secrets » (Réjouis 2013, 141).
34 Propos recueillis le 14 février 2012 à Pétion-Ville.
35 La Vilokan (ou Lavilokan) est un lieu sacré du vodou haïtien situé entre Port-de-Paix et Saint-Louis du Nord (département du Nord-Ouest). L’endroit accueille un temple qui reçoit des visiteurs, des pèlerins. A la Vilokan, « premier sanctuaire du pays voué à la ‘célébration de l’absence’ » (Beauvoir-Dominique 2008), se serait déroulée un 31 décembre, la première cérémonie vodou de Saint-Domingue, dédiée au dieu Legba (Matsura cité par Dauphin 2008).
36 Le potomitan (ou poteau-mitan) est le pilier central du péristyle (temple) vodou.  
37 Ville côtière du sud-ouest d’Haïti (département de l’Ouest).
38 Le panthéon de rite rada rassemble principalement des divinités originaires du Dahomey.
39 L’hindouisme à la Martinique est une variante créolisée des cultes hindous populaires des villages tamouls d’où provenaient les engagés indiens qui s’établirent dans l’île dans la seconde moitié du XIXe siècle.
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plusjaimemonchien · 4 years
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Coronavirus #3 - Notre gouvernement n’est pas incompétent...
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Faisons le point.
Fin 2019 ont émergé, dans la province de Hubei en Chine, de nombreux cas d’une maladie apparentée à une pneumonie (nommée COVID-19, pour COronaVIrus Disease 2019) causée par une souche jusqu’alors inconnue de coronavirus (nommé SARS-CoV2). Dans les mois qui ont suivis, le virus, et donc la maladie, se sont propagés dans le monde entier, jusqu’à un stade de pandémie. Les pays touchés (c’est-à-dire à peu près tous les pays) ont mis en place une série de mesures, notamment de confinement partiel ou total de la population, parfois de quarantaine, de distanciation physique, de test et de prise de température à plus ou moins grande échelle, et d’isolation des patients touchés. Pendant ce temps, les infrastructures de santé se sont vues débordées par le nombre de cas nécessitant une hospitalisation et des soins plus ou moins intensifs, d’une part de par la nature de la progression de la maladie (j’y reviendrai plus bas), et d’autre part en raison d’un manque de moyens (humains, matériels, et financiers en général).
On peut incontestablement parler de catastrophe sanitaire. L’obstacle premier à la gestion de cette catastrophe sanitaire est le manque d’informations. En effet, les résultats des premières recherches sur le virus nous parviennent grosso modo en même temps que les premiers décès. Le deuxième obstacle à la gestion de la crise tient dans le mode propagation du virus. Il se transmet très facilement (par contact avec des surfaces contaminées, ou par proximité avec les sécrétions respiratoires d’une personne porteuse). En outre, la durée d’incubation du virus (de 6 à 14 jours, vraisemblablement), ainsi que le fait qu’une partie des personnes infectées soient asymptomatiques, rendent difficile le traçage du virus. Avant de consulter un médecin, d’être testé-e et d’éventuellement être confiné-e ou hospitalisé-e, un-e patient-e aura eu le temps d’être en contact et de potentiellement contaminer de nombreuses autres personnes. Certaines, qui seront infectées tout en étant totalement asymptomatiques, pourraient ne jamais être au courant de leur infection, non sans l’avoir transmise à d’autres. Cette situation est d’autant plus compliquée à gérer qu’en raison de ce mode de propagation, les informations sur le nombre de personnes infectées (puis guéries ou décédées) ne peuvent être connues qu’a posteriori, et non en temps réel (et elles ne concernent que les gens qui présentent des symptômes).
Bref, c’est la merde.
Dans cette situation, deux priorités semblent s’imposer: la première, c’est de minimiser le nombre de morts, puisqu’associée à certains facteurs (âge, maladie ou condition médicale préexistante, etc.), la maladie peut s’avérer mortelle (ce sont les fameuses populations à risque). La seconde, c’est de se ménager du temps.
Car le temps est une ressource primordiale, et ce pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, le temps est nécessaire pour étudier correctement le virus, pour pouvoir envisager la conception d’un traitement, et éventuellement d’un vaccin. Tout travail (sérieux s’entend) en la matière nécessite du temps. À l’heure où je tape ces lignes, il n’est pas question de traitement ou de vaccin efficace, outre le traitement des symptômes jusqu’à la guérison ou le décès des patient-es, et il est raisonnable de penser que ce ne sera pas le cas avant un certain temps.
Ensuite, le temps est aussi nécessaire pour rencontrer la première priorité, la réduction du nombre de morts. Car c’est en étalant le nombre de cas nécessitant une hospitalisation dans le temps que notre système de santé peut assurer la prise en charge de tous-tes les patient-es qui en ont besoin. Ce fut d’ailleurs l’argument principal avancé dans la communication autour de l’importance du confinement et de la généralisation des gestes barrières, le fameux “Flatten the curve”: étaler le nombre de cas dans le temps, pour que la courbe des malades reste en dessous du seuil de capacité du système de santé.
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En somme, le temps est un facteur essentiel en ces temps de pandémie, et une ressource précieuse, tant pour la recherche que pour éviter de surcharger nos hôpitaux, et ainsi minimiser le nombre de personnes pour qui le COVID-19 sera fatal.
Et l’incompétence dans tout ça ?
Car oui, comme le présage le titre de cet article, c’est bien de cela que je souhaite parler aujourd’hui. Si j’ai ouvert ce billet sur cet état des lieux (sans doute incomplet), c’est parce que c’est dans de telles situations que surgit toute une myriade de discours sur la compétence des uns, ou l’incompétence des autres.
Et s’il est bien un groupe de personnes, en ce moment, qui constitue une cible privilégiée pour les procès en incompétence, c’est bien le gouvernement (ainsi que la pelletée d’experts et de figures médiatiques dont certains médias se figurent que l’opinion mérite d’être diffusée).
On peut en effet voir, ça et là, toute une série de discours, de commentaires, de saillies, qui confinent (lolilol) même parfois au réquisitoire contre l’un ou l’autre, quant à son incompétence: incompétente Maggie de Block, qui détruit des stocks de masques périmés sans les remplacer juste avant la crise. Incompétente, Sophie Wilmès, alors ministre du budget, qui a diminué la proportion du budget allouée à la santé. Incompétent le gouvernement, qui laisse à la grande distribution le soin de vendre le matériel de protection avec une réglementation minimale, ouvrant la porte à la spéculation et à divers abus, au lieu de les distribuer à la population. Incompétent le gouvernement qui laisse crever à petit feu le secteur culturel, ou l’horeca. La liste pourrait être plus longue.
L’incompétence de nos politiques serait donc endémique ? Serait-il possible que l’incompétence soit le mal du siècle ? Est-ce pour cause d’incompétence qu’écoles et commerces rouvrent étonnamment tôt dans le processus de déconfinement ? Est-ce l’incompétence qui est à blâmer lorsque les pratiques managériales prédatrices s’insinuent progressivement dans le secteur public, au détriment de la qualité du service et du bien-être des travailleur-euses et des usager-ères ? Est-ce l’incompétence de quelques-uns qui condamne une grande partie de la population à subir la chute de monceaux de merde dès qu’un petit bout de crise pointe le bout de son nez ?
Et si tout cela était au contraire le reflet d’une certaine compétence ?
La réponse à toutes ces questions est: non. Ce n’est pas de l’incompétence, ni de l’amateurisme, ni même de la nullité crasse.
Qu’on le veuille ou non, notre gouvernement est tout sauf incompétent. 
Il n’a simplement pas les mêmes priorités. Rappelez-vous, il y a quelques paragraphes de cela, je soulignais qu’un certain nombre d’aspects de cette crise sanitaire, une fois pris en compte, faisaient émerger deux priorités: minimiser les morts, et gagner du temps pour le secteur de la santé et de la recherche.
Vraisemblablement, notre gouvernement a sa propre interprétation de ces priorités. À défaut de minimiser les morts, il s’agit de minimiser les morts parmi ceux qui peuvent encore être productifs et qui ne coûtent pas trop cher, et à défaut de gagner du temps pour la santé et la recherche, il s’agit de gagner du temps pour sauver le capital, sans que ça se voie trop.
On comprend alors que le procès en incompétence est caduc. Notre gouvernement est au contraire très compétent. On comprend alors la mise en place relativement timide et tardive des mesures de confinement (on ne va quand même pas stopper l’économie pour quelques pneumonies en Chine). On comprend l’hécatombe dans les maisons de repos (ils tombent malades pour rien les vieux, en plus ils coûtent des sous). On comprend les réouvertures vraisemblablement prématurées de certains secteurs, de même que celle des écoles (puisqu’il faut bien mettre les moutards quelque part pour que papa et maman puissent retourner bosser). On comprend alors le pourquoi d’un stock de masques détruit et non renouvelé (parce que le flux tendu, c’est mieux que le stockage, ça fait tourner le business). On comprend aussi pourquoi le modèle entrepreneurial s’impose partout, y compris dans des secteurs qui n’ont aucune propension au profit (la santé, l’enseignement, les transports, pour ne citer que ceux-là), le délaissement de commerces et de services locaux au profit de multinationales à l’éthique inqualifiable. On comprend l’escroquerie monumentale que constitue une promotion du déconfinement en soulignant que certain-es d’entre nous ont désespérément besoin d’un revenu professionnel, au lieu de pointer du doigt les décennies de politiques qui ont condamné ceux-là à la précarité.
Tout ce qui serait censément le reflet d’une incompétence gouvernementale ne constitue ni plus, ni moins que le reflet de choix éclairés, d’une certaine compétence indiscutable, qui placent comme priorité non pas le bien-être de la population, mais bien l’optimisation du profit et la préservation du capital.
Le virus a bon dos
Des observateurs-ices dans le domaine économique rappelaient déjà en début de crise que ce n’est pas l’émergence de ce virus qui cause la crise économique qui s’installe comme le clament haut et fort à peu près tous les médias. De même, nombreux-ses sont celleux qui anticipent avec appréhension la manière dont les néolibéraux vont exploiter les événements [1] [2] [3].
En réalité, rien de ce que nous vivons aujourd’hui, en pleine pandémie, n’est neuf. Le virus n’a fait qu’exacerber les inégalités, les comportements prédateurs des capitalistes, les politiques néolibérales, ou le recul progressif des libertés. S’enfermer dans l’idée que le virus est une cause de tout cela, et que nos gouvernements ne sont pas capables de faire en sorte qu’il en soit autrement, c’est oublier que nous sommes englués depuis des décennies dans un capitalisme néolibéral qui ne se fixe aucun autre horizon que la poursuite d’un profit toujours plus grand, et tant pis si pour cela, il faut qu’on en crève.
Il s’agit moins de sortir d’une crise sanitaire et d’en finir avec le coronavirus que de sortir d’un capitalisme qui, au-delà de la crise sanitaire, nous promet une période de récession et une crise économique lors de laquelle il faudra (encore) sauver les banques, puis de nous enfoncer encore plus profondément dans une crise écologique sans précédent, dont on ne peut qu’appréhender les conséquences dramatiques, qui nous frappent d’ailleurs déjà à bien des égards.
On ne peut pas se contenter de réclamer le départ de politicien-nnes supposément incompétent-es, ni de réduire nos espérances à la sortie de la crise sanitaire. Il s’agit de se défaire d’un modèle économique qui ne repose aujourd’hui sur rien de plus que son martelage incessant et assourdissant, sous couvert de “bon sens”, alors même que ses limites, ses impossibilités et ses méfaits sont connus depuis plus de deux siècles.
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christophe76460 · 1 year
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Je vous aime de l'amour de Jésus-Christ ❤⚘️
{Apocalypse 3:1-6}
" " Écris à l'ange de l'Église qui est à Sardes : " Voici le message de celui qui a les sept esprits de Dieu et les sept étoiles. Je connais tout ce que tu fais. Les gens croient que tu es vivant, mais tu es mort ! Réveille-toi ! Rends plus solide ce qui reste vivant en toi mais risque de mourir. J'ai constaté que tes actions ne sont pas parfaites aux yeux de mon Dieu. Rappelle-toi donc l'enseignement que tu as reçu et entendu. Garde-le et change ta vie. Si tu ne te réveilles pas, je viendrai te prendre par surprise comme un voleur. Tu ne sauras pas à quel moment je viendrai. Pourtant, quelques-uns parmi vous, à Sardes, n'ont pas sali leurs vêtements. Ceux-là viendront avec moi en vêtements blancs, parce qu'ils le méritent. Ainsi, les vainqueurs porteront des vêtements blancs. Je n'effacerai pas leur nom du livre de vie, j'affirmerai devant mon Père et devant ses anges : "Ces personnes m'appartiennent."
" Celui qui a des oreilles, qu’il écoute ce que l'Esprit Saint dit aux Églises ! "
Au verset 5, il est dit : "je n'effacerai pas son nom du livre de vie." Ce qui veux dire que nous sommes tous inscrit dans le livre de vie(à notre naissance). Pour ne pas être effacé du livre de vie, il faut naître de nouveau de l'Esprit.
Souvent ce verset est interprété d'une façon différente. Comme si nous "perdions notre salut. Cette interprétation n'est pas juste. Le salut est un "don, une grâce" (cadeau) et ne peux pas se perdre.
Nous sommes tous inscrit dans le livre de vie , mais pour que notre nom reste inscrit, il doit y avoir une nouvelle naissance spirituelle, naître d'en haut.
C'est un choix que Dieu nous donne. En effet tout ceux qui ont choisi, de vivre indépendant de Dieu jusqu'à la fin de leur vie sur cette terre, seront effacer du livre de vie .
Quand nous naissons de nouveau de l'Esprit de Dieu, nous renonçons à nous même , nous faisons mourir notre vieille homme. Et cela ne se perd pas.
Beaucoup de personnes qui fréquente des assemblées ne sont pas forcément né(e)s de nouveau de l'Esprit de Dieu. Et c'est pour cela que l'on pense que certaines personnes perdent le salut. Le salut don immérité de Dieu ne peut pas se perdre.
{Apocalypse 20:11-13}
"Puis je vis un grand trône blanc, et celui qui était assis dessus. La terre et le ciel s'enfuirent devant sa face, et il ne fut plus trouvé de place pour eux. Et je vis les morts, les grands et les petits, qui se tenaient devant le trône. Des livres furent ouverts. Et un autre livre fut ouvert, celui qui est le livre de vie. Et les morts furent jugés selon leurs oeuvres, d'après ce qui était écrit dans ces livres. La mer rendit les morts qui étaient en elle, la mort et le séjour des morts rendirent les morts qui étaient en eux; et chacun fut jugé selon ses oeuvres"
Au nom de Jésus-Christ. En Christ pour toujours ❤⚘️
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nuitarie · 5 years
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Crown of Thorns Pod’rama
Parlons, si vous le voulez bien, de Good Omens (De bons présages pour la traduction française).
(Il y a un TLDR à la fin, c’est un long article.)
Good Omens, c’est un roman un peu inclassable, dans lequel un ange, Aziraphale, et un démon, Crowley (Rampa), depuis si longtemps ennemis qu’ils en sont devenus amis, tentent d’empêcher l’apocalypse. Ce trésor d’humour et d’absurdité a été co-écrit par Terry Pratchett et Neil Gaiman et a été publié en 1995 en France. J’aurais bien du mal à dire quand je l’ai lu pour la première fois, mais ça devait être entre le collège et le lycée. Et j’ai adoré.
Sautons en mai-juin 2019. Amazon Prime diffuse Good Omens en une série de 6 épisodes, avec Neil Gaiman aux commandes, Michael Sheen dans le rôle d’Aziraphale et David Tennant dans celui de Crowley. Et la série est formidable. Je retrouve avec délectation tout ce qui m’avait plu dans le roman, et plus encore.
Depuis longtemps, lorsque j’apprécie vraiment un livre, un film ou un série, je prolonge le plaisir en allant lire des fanfictions. C’est difficile de dire au revoir à des personnages et des lieux avec lesquels on a passé un si bon moment, alors lire d’autres histoires les concernant permet d’alléger le deuil, de titiller l’imagination, de se faire plaisir tout simplement. J’ai donc fait exactement la même chose après avoir vu la série Good Omens, et je suis tombée sur une merveille. Cette merveille, écrite par irisbleufic c’est Crown of Thorns.
Dans le monde des fanfictions, c’est un monstre : publiée sur 14 ans, 275 000 mots, 75 chapitres, plus de 100 000 hits sur la plate-forme AO3. Et on comprend pourquoi. Le style est délicat et poétique, les personnages originels et originaux sont décrits avec orfèvrerie, les dialogues sont de toute beauté... Je l’ai dévorée.
Et voilà que cet automne, j’apprends (via le compte Tumblr de Neil Gaiman, rien que ça) qu’un groupe de fans s’apprête à produire une version audio de cette fanfiction et qu’ils cherchent des acteurs pour interpréter les personnages. Je ne suis pas très bonne actrice, mon accent anglais est certes bon mais géographiquement capricieux, mais j’avais tout de même envie de participer au projet. Alors j’ai proposé mes services de compositrice. Étant la première folle furieuse à se présenter de la sorte, j’ai été accueillie à bras ouverts et bombardée compositrice officielle de la podfic.
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Il s’agissait maintenant de se mettre au travail. Comment compose-t-on pour un podcast ? De toute évidence, la musique n’est pas prioritaire. Ce qui compte, c’est le texte. La musique, elle sert juste d’habillage, en bonus. La directrice du projet, Literarion, et l’autrice de la fanfiction, irisbleufic, ont été très claires : la musique ne pouvait pas être grandiloquente. Il fallait des instrumentations intimistes, mettant en lumière des instruments acoustiques. Respecter l’œuvre, c’était en comprendre l’essence : une comédie dramatique d’amour et d’amitié, la construction de familles que l’on choisit, la poésie mélancolique de l’autrice et tout ce qui fait la richesse de Crown of Thorns.  L’urgent à présent, c’était un thème qui servirait à ouvrir et clore les épisodes, quelque chose de court qui incarnerait l’esprit de l’histoire entière. J’ai retroussé mes manches et “The Limestone Cliffs” est né.
J’ai choisi le piano, le violoncelle et la nyckelharpa comme fondement, et j’avais à présent une base pour travailler et imaginer le reste des pistes. Certaines correspondraient à des épisodes précis à l’intérieur des chapitres, d’autres seraient plus des morceaux d’ambiance, d’autres seraient d’autres thèmes associés à des personnages. À ce jour (20/01/2020), 7 morceaux sont terminés, un 8e est sur mon établi. Je ne sais pas exactement combien il y en aura à la fin, mais peut-être une douzaine ou une quinzaine au maximum.
Crown of Thorns Pod’rama est un projet bénévole qui ne peut pas générer de revenus, j’ai donc déposé mes compositions à la SACEM et les ai basculées dans le catalogue sous une licence Creative Commons. Elles seront disponibles sur Soundcloud et Bandcamp, gratuitement.
La podfic (podcast d’une fanfiction) sera lue par une trentaine de personnes différentes et devrait durer environ 35 heures. Elle sera diffusée à partir du 26 janvier et devrait courir jusqu’en décembre. Je mettrai tous les liens pertinents dès que ceux-ci seront disponibles !
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TLDR ; Je compose la musique pour une podfic, une lecture audio d’une fanfiction intitulée Crown of Thorns, dans l’univers de Good Omens. Première diffusion le 26/01, la musique sera disponible gratuitement.
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beatlesonline-blog · 2 years
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📙 📺 A Discovery Of Witches, Episode 7 📺 📚
Un avis parmi tant d'autres...
Je n’arrive pas à croire que nous arrivons déjà à l’avant-dernier épisode… Et il reste tant à explorer ! Quelle idée d’avoir un format aussi court… Une chose est sûre, nous n’allons pas nous ennuyer dans cet épisode en terme d’actions ou de rebondissements !
This house has seen worse.
Les séparations sont particulièrement touchantes, encore une fois plus par les petits gestes que par les dialogues qui sont très informatifs (le combat de Baldwin, la pression des échéances …). On avait déjà vu la tendresse très convaincante entre Matthew et Ysabeau qui se renforce encore ici. Diana, quant à elle, a grandi sans mère et l’on sait dans le livre son besoin d’avoir une figure maternelle que ses tantes n’ont pas pu lui fournir. En l’acceptant dans sa famille, Ysabeau devient aussi sa mère et va s’employer à jouer parfaitement ce rôle. L’effleurement de la joue de Diana, les sourires rassurants et les regards plein de sens traduisent cette nouvelle complicité et l’affection naissante entre les deux femmes. Pendant que Ysabeau et Matthew s’entretiennent, on voit également en second plan les tendres embrassades entre Marthe et Diana. La série n’avait malheureusement pas le temps de s’attarder sur le personnage de Marthe mais je suis heureuse que par ce plan, on sous-entend l’existence de leur relation.
J’aime aussi le long regard scrutateur de Marthe vers Ysabeau lorsque l’hélicoptère s’envole. Que peut-elle bien penser ?
Bishop House
Ça y est, il en est fini de l’introduction de Matthew. ! Comme si en approchant de la fin, le nouveau commencement était déjà à l’œuvre et l’action suffisamment avancée pour que l’on n’est plus besoin de ce contexte ! (Personnellement, j’y aurai mis fin dès l’épisode 4, une fois que Diana avait quitté Oxford et que la phase d’exposition de l’intrigue était achevée).
Nous changeons donc de continent pour arriver à Madison. On sent Diana sereine, presque nostalgique de retrouver la maison de son enfance. On pourrait même interpréter son sourire comme l’excitation d’introduire Matthew dans son propre univers. C’est assez différent du livre car la Diana du livre étant plus réticente sur sa nature de sorcière et en conflit ouvert avec la magie. Elle ne s’est jamais sentie à l’aise à Madison. Elle a d’ailleurs fui cette maison dans laquelle elle étouffe et n’y est pas très attachée puisqu’elle ne s’en sent pas particulièrement l’héritière, la considérant comme celle de Sarah. La Diana de la série est plus en harmonie avec sa nature de sorcière et même ses racines, ce qui explique son enthousiasme à retourner à Madison.
Extérieurement la maison est splendide. Les couleurs, le rendu visuel sont dignes d’une peinture et plante bien l’atmosphère formidable de l’endroit.
La série essaye de personnifier la maison à la hauteur de ce qu’elle est dans le livre. Je suis reconnaissante de tous les efforts qui y sont fait, en brossant par petites touches pour créer une atmosphère globale, notamment avec l’évocation de l’anecdote du 2d étage. J’admire tout le travail de décoration et de détails faits par les équipes (les accessoires, les photos personnelles de l’enfance de Teresa Palmer). Même l’animosité entre Diana et Tabitha est reproduite ! Toutefois, encore une fois, faute de temps, il me manque quelque chose. Je ne sais pas si c’est la faute aux Harry Potter mais la personnification des lieux y est tellement bien réalisée que j’avais imaginé quelque chose d’équivalent, avec des interactions allant au-delà de la porte qui tremble. Et surtout ce qui me manque encore une fois, c’est l’absence des fantômes. Ils sont très importants et présents dans tous les livres, aussi ne jamais les voir ou « sentir » leur présence dénature la maison et son impact. J’imagine qu’un budget serré vient s’ajouter à la contrainte du timing.
Et ce choix va durement impacter la série dans la suite de l’épisode, notamment pour l’introduction de la déesse. Mais nous y reviendrons plus tard.
A Venise, tous les efforts finissent par payer
Au travers de cette brève séquence, on comprend pourquoi les scénaristes se sont donnés autant de mal à développer les personnages secondaires et leur histoire. Autour de ce rassemblement, on comprend qu’un point de tension réel s’installe et que chacun des personnages présents (enfin chacun de ceux que l’on a développé) a un agenda qui lui est propre et des motivations à défendre. Une intrigue parallèle est en cours !
The house likes him fine.
Tout d’abord je dois dire que j’adore le sens des détails dans cette réunion familiale. Si la voiture des tantes n’est pas violette, elle porte tous les signes distinctifs que l’on aime dans le livre. Il y a fort à parier que les stickers connaîtront bientôt un certain succès commercial lors du lancement des goodies. Tout comme le magnifique bonnet que seule Sarah peut se porter sans paraître ridicule.
Puis, Diana sort en trombe de la maison et si nous étions dans une BD, je pense que l’on verrait la fumée sortir de ses oreilles tant sa colère est évidente. C’est un sentiment un peu surprenant que je n’avais pas vu arriver. Tout comme la froideur de son embrassade avec Em.
Le génie de cette scène est de brosser à la perfection en 2 répliques les relations de chacune des tantes avec Diana. Em est la figure maternelle, compréhensive, positive, apaisante, conciliante et tactile. Sarah arrive comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, disant tout haut ce qu’elle pense tout bas (je me demande d’ailleurs si Sarah n’a jamais tu aucune de ses opinions,). Sans bonjour, elle affiche ses préjugés attaquant directement Matthew. Elle ne fait aucun effort alors qu’Em se donne beaucoup de mal pour arrondir les angles.
Puis la scène prend une tournure intéressante. J’apprécie beaucoup le recul que prend Matthew dans la scène. Lui qui contrôle d’ordinaire tout, il a l’intelligence de laisser Diana gérer la situation comme bon l’entend. Il est là, en renfort mais ne prend nullement partie. On voit bien qu’il observe la scène avec intérêt, reniflant les variations d’adrénalines et écoutant les réactions des 3 femmes pour se faire une opinion sur chacune d’elle et sur la situation en cours.
On comprend très vite qu’Em est la gardienne d’un lourd secret puisqu’elle a dû cacher la vérité à la fois à Diana mais aussi à Sarah qui est profondément choquée par la scène et énonce le premier « What ? » d’une longue série dans l’épisode (si vous cherchez un jeu à boire pour pimenter le visionnage de l’épisode, en voici un tout trouvé pour l’épisode 7 !)
La scène est vraiment émouvante car on voit bien la colère mêlée aux larmes de Diana, la détresse impuissante de Em et l’incompréhension irritée de Sarah. Toutes trois jouent merveilleusement. L’indignation de Sarah lorsque Matthew montre son côté protecteur-prédateur est formidable.
Puis la maison se met à parler. Ce n’est pas complètement évident au départ car on ne sait pas s’il s’agit d’un flashback, d’une apparition ou d’autre chose. Toute la séquence qui suit est absolument inédite et est sûrement l’ajout le plus réussi de toute la série par rapport aux livres. Voir Rebecca et Steven vivants, interagir, nous montrer leurs actions et réactions plutôt que nous expliquer par de longues tirades… Ces scènes sont puissantes, émouvantes. On ne peut pas juger leurs actes, on ne peut qu’observer. La scène où Rebecca dit aurevoir à Diana est à fendre le cœur. La douleur, le sens du sacrifice sont clairement visibles pour le spectateur. En tant que parents, on ne peut que se demander ce que l’on aurait pu faire, face à ce choix impossible… Et l���on se dit que, finalement, ce n’est pas un tel avantage que de connaître l’avenir et tout ce qui va arriver de terrible.
J’accorde une mention toute spéciale aux looks années 80 très bien travaillés de Sarah, Em et Peter. Je gage à parier qu’ils ont du beaucoup rire en s’habillant !
Réconforts
Dans une réaction tout à fait logique, Diana s’enfuit pour s’isoler des réactions envahissantes de ses tantes. Matthew la suit à distance et lorsqu’elle en a besoin (son rythme cardiaque ? son adrénaline ?) il vient la réconforter. Il répond à la question qui l’inquiète le plus « What’s wrong with me ? » et la rassure. Toute la séquence est autour de cette connexion, de ce soutien de l’un pour l’autre. Bien qu’ébranlée émotionnellement, Diana voit le lien inextricable entre lui et elle. Ce qui va suivre est éminemment romantique : la déclaration d’amour, le baiser, l’apparition de Rebecca qui vient bénir leur union… C’est très beau… mais ça n’a pas forcément sa place ici.
Diana est sous le choc. Elle vient de voir ses parents, de découvrir pourquoi ils l’avaient ensorcelée, revécu des moments enfouis et difficiles… Elle a le droit d’être faible, elle a le droit d’avoir besoin de réconfort et de tendresse pour verser ses larmes puis les sécher. Le romantisme n’avait pas vraiment sa place ici. Je sais que nous sommes pressés par le temps et qu’il est obligatoire de faire des raccourcis. Mais Diana, même si elle est moins vulnérable dans la série que dans le livre, méritait ce moment d’émotion, de détente et de connexion avec Matthew, au-delà du romantisme des amants.
Et c’est exactement ce qui se passe en même temps dans la maison. Sarah s’effondre, Em la réconforte et s’effondre également. Elles échangent, se reconnectent et se retrouvent. C’est exactement ce qu’il aurait fallu pour Diana. Quoiqu’il en soit la scène entre les deux tantes est magnifique de justesse, de précisions dans le jeu et s’il a fallu faire ici aussi des raccourcis et des résumés, les choix sont les bons et de qualité.
Où Peter est dévoilé
La maison nous l’avait suggéré, Satu nous sort les aveux de Knox. Au-delà de l’aspect très utile de cette conversation qui fourmille de renseignements pour l’intrigue, il est intéressant de voir Satu à la fois dominante de la situation mais vulnérable par son absence de pouvoirs se connecter avec Knox pour établir une stratégie commune. Décidément, le jeu de Satu n’est pas facile à percer et je m’interroge vraiment sur ses motivations profondes. Au début, avec son accession à la Congrégation je la pensais ambitieuse, puis avec Meridiana je l’ai pris pour une féministe voulant se défaire de la domination des hommes et une sorcière persuadée de la supériorité de son espèce sur les autres. Mais ici… je ne sais trop que penser et j’espère que la saison 2 nourrira ce suspens.
La sorcellerie accélérée
S’il y a une chose pour laquelle les scénaristes n’ont pas fait l’économie, c’est l’animosité entre Matthew et Sarah. Comme souve
pànt quand on aime quelqu’un, on veut l’aider à sa manière, chacun étant persuadé d’avoir raison, sans concessions et bien souvent sans prendre la peine de s’assurer si c’est que veut vraiment l’autre. J’aime beaucoup que Diana prenne le dessus de leur querelle et le contrôle de son apprentissage.
Aviez-vous noté la petite phrase innocente de Sarah qui dit à Matthew que les sorts de défenses du grimoire n’ont pas fonctionné depuis plusieurs générations ? J’ai beaucoup aimé cette petite graine semée par les scénaristes pour la saison 2. Mais je ne vais pas spoiler ceux qui n’ont pas lu le livre…
Faute de temps, on voit peu Diana s’exercer à la magie et même si l’on sait que sa relation avec Sarah est particulièrement difficile, on ne peut que regretter que le manque de temps la fasse passer pour une enfant impatiente de ne pas réussir du premier coup à maîtriser des sorts qu’elle n’avait jamais essayés. Mais la scène est efficace : on la voit essayer, échouer, s’énerver … pour préparer la scène suivante !
Où Matthew fait du charme
C’est ce qu’on appelle apprivoiser sa futur belle-mère ! L’échange entre Em et Matthew est incroyable de spontanéité, d’entente et de douceur, ce qui contraste complètement avec ce qui se passe dans la pièce d’à côté. Quand on sait qu’il y a quelques semaines l’un et l’autre se méfiaient des autres créatures, on ne peut qu’apprécier l’ouverture d’esprit dont ils font preuves. Cette scène inédite est particulièrement astucieuse car, en plus de permettre aux personnages de se découvrir, elle permet « accidentellement » de nous apprendre que Steven voyageait dans le temps (c’est pour ça qu’on l’a vu au premier épisode !), qu’il est allé au XVième sièce (spoiler !) et qu’il est très facile de le faire quand on a le pouvoir (on a même la recette). Ce que j’aime aussi, c’est que ce soit Em qui enseigne toutes ces choses à Matthew. Pour une fois, le professeur est l’élève car il ne maîtrise pas le domaine. C’est appréciable de voir que même lui a des limites !
Domenico persifle
Il est très clair dans cette séquence que Domenico et Juliette ont une histoire, un passé commun. Domenico est un personnage très calculateur, qui n’a pas pour l’instant montré son jeu et il est fascinant pour cela. Contrairement à Gerbert qui ment comme un arracheur de dents, Domenico ne ment pas. Il omet seulement de dire les choses à ceux qui ne l’intéressent pas et dit exactement aux gens ce qu’ils ont besoin d’entendre. Lorsqu’il explique que Venise est sa maison et qu’il cherche à la défendre, je le crois car c’était déjà sa motivation lors des guerres l’opposant aux De Clermont. Si l’avis qu’il donne à Juliette sert ses intérêts, ils sont aussi sincères quant à la situation malsaine dans laquelle elle évolue. Quoiqu’il en soit, ce que Domenico a semé chez Juliette est mûr, il va bientôt pouvoir en récolter les fruits.
Argh…. What ?
Quand Sarah devient trop exaspérante et que Diana perd le contrôle… Diana voyage dans le temps ! La scène était largement préparée par les deux précédentes mais la réalisation est bonne et rend les choses plausibles. J’aime aussi que l’on ait une petite démonstration de la connexion sensorielle qui existe entre Diana et Matthew. Il la sent, entend son cœur battre et perçoit sa présence à chaque instant. Belle connexion !
(et normalement dans cette scène, vous devez boire !)
Quand Hamish est la clef
J’aime beaucoup le personnage d’Hamish et dans le livre j’étais beaucoup frustrée de voir ce brillant personnage cantonné à des rôles de clerc et de second violon pour Matthew. Dans la série, on a déjà vu l’influence majeure qu’il a sur Matthew en tant que Jiminy Cricket. Il était temps de découvrir son réel pouvoir dans le monde et celui des créatures. En un plan sur le Gherkin, on comprend qu’il est associé aux puissantes plate-formes de la finance. En un second plan, on voit son immense bureau et l’on comprend qu’il en est l’un des leaders. Dans le livre, les démons ne communiquent pas ou peu. Ici je trouve formidable que l’on voit Agatha venir consulter et chercher de l’aide auprès d’Hamish. C’est tellement logique ! Si l’on connaissait l’agenda d’Agatha vis-à-vis de la protection de sa famille, il est intéressant de voir que sa vision sur le statut des démons converge avec celui exposé par Hamish dans l’épisode 2. Une nouvelle graine est ici semée pour la saison 2 par les scénaristes avec une exposition un peu plus importante sur l’impact des familles inter-espèces et ce qu’elles peuvent représenter pour la Congrégation.
Juliette se libère
Je sais que Juliette fait partie des méchants mais j’étais tellement heureuse de cette scène ! La composition est formidable, notamment l’entrée solennelle et hypocrite dans l’église de Gerbert avec Juliette à son bras, absolument soumise et sublime dans sa robe Roland Mouret et sa capeline en fourrure (tenue complètement outrancière pour un office ordinaire). On voit Baldwin arriver et l’on s’attend à un coup d’éclat entre les deux hommes. Finalement, il n’est là que pour faire déborder le vase trop plein de Juliette qui réalise enfin qu’elle n’est que l’instrument dévalorisé de Gerbert. « No. I don’t ». Ces mots sont libératoires et lui permettent une sortie magistrale devant un Gerbert soufflé et un Baldwin narquois. Lorsqu’elle se drape en sortant de l’église, j’ai eu en tête la chanson de Tom Jones « She’s a lady ». Je sais que c’est inapproprié mais c’est ce que j’ai pensé en la voyant (enfin !) prendre son envol !
A chat
La scène expose tout d’abord quelque chose de très important pour le spectateur : comprendre la magie de Diana. Les choses vont tellement vite dans le show qu’il est bon d’avoir utilisé la séance d’entraînement pour que Matthew nous rappelle que la base de la magie de Diana est instinctive et ne fonctionne que lorsqu’elle a besoin de quelque chose ou plus exactement, lorsqu’elle en ressent le besoin.
Lors de l’essai, Diana se blesse légèrement et si j’aime beaucoup la façon dont elle prend la main sur la scène, je n’aime pas le geste qu’elle a de coller sa main ensanglantée sous le nez de Matthew. Le couple fonctionne sur la connexion de l’un à l’autre, sur l’empathie et le respect des différences de chacun. Lorsque Matthew réalise qu’elle saigne, il dit automatiquement son mantra « I won’t harm you ». C’est un moyen pour lui de garder son sang-froid et de ne pas se laisser dominer par sa soif de sang. Que Diana augmente son inconfort en ne respectant pas son besoin de distance n’est pas représentatif de leur couple et des personnages et c’est dommage. Par contre, j’aime la suite où elle invite chacun à se laisser aller à ses instincts pour se dépasser. Le tout dans une atmosphère séduisante et sensuelle…
La scène où le bundling n’est plus de rigueur
La scène a fait débat dans la fanzone.
Je sais très bien que dans le livre, Matthew et Diana attendent le second tome pour consommer leur mariage pour de très nombreuses raisons plus ou moins obscures. Dans la série, on ne sait même pas qu’ils sont mariés et là, on suggère très clairement qu’ils ont fait l’amour. Finalement cela ne me gêne pas. Les personnages sont un peu différents et l’histoire aussi. C’est une adaptation. Elle va plus vite, moins dans le détail et voir les scénaristes simplifier certains aspects de leur relation n’est peut-être pas plus mal. J’attends de voir ce qu’ils vont en faire dans la saison 2.
Je dis « suggère » la relation car la scène est finalement assez pudique. On y voit peu mais on sous-entend beaucoup. Comme pour le bundling, on plonge dans une vraie intimité de couple qui n’est ni dénuée de passion ni de communication. On les voit se déshabiller avec impatience, Diana grimpant même sur Matthew dans les escaliers comme un singe à son arbre. Matthew la jette totalement sur le lit entre deux baisers enflammés et là ils s’arrêtent. On voit qu’ils savourent l’instant, le moment de cette intimité. Une nouvelle fois, c’est le plaisir de Diana qui est mis à l’honneur et l’habileté de Matthew… Et on les retrouve tous deux juste après, nus, repus et visiblement heureux.
Je ne peux manquer ici d’indiquer deux anecdotes qui m’ont beaucoup fait rire. Tout d’abord, la théorie des sous-vêtements coordonnés. Connaissant le personnage de Diana qui n’est pas très coquet, il y a fort à parier qu’elle ne s’embarrasse pas à coordonner l’ensemble de sa lingerie. Le fait qu’elle porte un parfait petit ensemble montre bien qu’elle avait bon espoir de montrer ses jolis dessous à Matthew. La seconde anecdote concerne encore le coordonné. Vous souvenez-vous qui avait emballé les bagages de Diana lors de l’épisode 3 ? C’est bien Matthew qui est en charge du choix de la lingerie emmenée par Diana dans leur périple. Monsieur a du goût… (et des idées derrière la tête)
Puis, c’est le moment des confidences sur l’oreiller. J’aime que Matthew se livre (ce qui est contraire au livre mais une des bonnes améliorations de son personnage) et parle d’Eleonor et de Cécilia. Mais ce que j’aime le plus c’est que Diana le rassure, cherche à lui donner confiance en lui et en leur couple.
Hey Mum I’m home !
J’aurais tellement aimé entendre Marcus faire cette réplique en arrivant ! Malgré tout, l’arrivée de Miriam et Marcus à Madison reste réussie. Miriam est plus énervée que jamais (elle grogne sur Tabitha !) et Marcus essaye de faire bonne figure pour deux. Ils sont en quelque sorte le pendant de Sarah et Em, tels un effet miroir lorsqu’elles ouvrent la porte. L’antagonisme apparent entre les personnages est formidable !
Si je n’ai pas eu ma réplique, j’ai tout de même eu l’évocation de la connexion entre Marcus et la Sarah Bishop de la guerre d’indépendance. C’était déjà super de pouvoir prendre le temps d’y faire allusion dans un timing très serré car il ne reste que 5 minutes !
With respect Sarah !
Malgré les efforts de Em et Marcus pour détendre l’atmosphère, la cocotte-minute de Sarah explose et la maison n’aime pas ça du tout. L’attitude provocante et amusée de Matthew me fascine sur cette séquence car je n’arrive pas à l’analyser ni à comprendre ce qu’il cherche à obtenir de la situation.
Quoiqu’il en soit, la maison a décidé de cracher le parchemin, aussi tout s’arrête. Je ne sais pas trop à quoi je m’attendais en terme d’effet visuel pour l’apparition du parchemin mais pas à ça. Peut-être est-ce lié à l’absence des fantômes ?
Le parchemin par contre est magnifique. C’est clairement une réinterprétation du mariage alchimique du Splendeur Solis et il est bien plus beau que celui présenté dans The World of All Souls. Evidemment Miriam et Sarah se battent pour l’avoir, science et magique s’affrontant une fois de plus.
Je trouve adorable que Matthew soit le seul à intervenir et à demander à Diana si elle a besoin d’un moment seule. Cette scène finit de mettre toutes les pièces de l’intrigue en place et nous rappelle que Ashmole 782 est tout de même l’élément central de notre histoire.
Quelques instants plus tard, enfin seuls, on retrouve notre couple partager un grand moment de complicité. La façon avec laquelle leurs mains sont posées, s’effleurent, montrent à quel point ils sont désormais à l’aise l’un avec l’autre, avec leur intimité. Et tout cela pendant qu’ils apprécient mutuellement leur formidable intellect et dénouent ensemble les nœuds de l’intrigue.
Où Domenico détient toutes les pièces
Après avoir mis la main sur Satu (et je n’aimerais pas savoir dans quelles conditions elle est détenue), Domenico se montre une nouvelle fois inscrutable. Baldwin sent clairement la menace mais ne voit pas (encore) d’où le coup va partir. Et je trouve cette intrigue parallèle plutôt intrigante.
A vampiric presence
Nous revoilà en séance d’entraînement dans un cadre familier. La grange et la forêt ont été des lieux de réconforts ou de complicité, on se sent donc en sécurité. Diana avance, joueuse et nous dit sentir une présence vampirique. Le spectateur voyant Matthew sourire et se cacher se dit que Diana ne maîtrise pas encore pleinement ses pouvoirs….pour se laisser surprendre comme Matthew par Juliette, qui n’est plus du tout glamour mais totalement létale.
Et comme pour chaque épisode, nous le clôturons avec le regard terrifié de Diana.
Comment ça il ne reste que 43 minutes pour boucler les très nombreux chapitres restants et des intrigues secondaires ? Mais c’est impossible !
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