Tumgik
#mais on est bien d’accord qu’il ne faut pas faire ça
luma-az · 10 months
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Et boum
Défi d’écriture 30 jours pour écrire, 17 août 
Thème : Marécage/dur à cuire
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Tu sais à quel point c’est dur de faire un feu, dans un marécage ?
Oui, ici, TOUT est humide. En permanence. Tu veux sécher ton bois pour le feu ? Il te faut du feu. Plus de feu que le bois que tu arriveras à sécher un jour. Oui, c’est un putain d’enfer.
Sans les flammes. Du coup.
Donc voilà, faire un feu c’est DUR, ultra-dur. Il te fait un chaudron en métal pour mettre le feu lui-même. Une pâte très spéciale dont la composition est aussi un enfer dans le chaudron. Et un briquet. Non, un feu follet ne fera pas l’affaire. Un briquet, lui aussi bien protégé.
Et maintenant que tu as ton feu, comment tu comptes la cuire, ta viande ? En la mettant dessus pour qu’elle grille tranquillement ? Tu parles. Il y a rien de plus dur à cuire que la viande de dragon des marais. Tu pourrais y passer des HEURES, et je te le promets, ton feu, il va pas durer des heures. Ou alors quoi, au bouillon ? En comptant sur l’eau pour attendrir ta viande ? Et ben bon courage. Tous les moustiques vont trouver qu’elle sent drôlement bon, ta tambouille, et une fois rameutés ils ne vont pas tarder à se dire que derrière ta croûte de vase séchée, toi aussi tu sens la chair fraiche après toi. Ils vont te dévorer vivant, c’est moi qui te le dit.
Non, non, le seul moyen, l’UNIQUE moyen de manger du dragon des marais, c’est la chasse au miroir. Tu t’avances doucement derrière un grand miroir. Le dragon, il se voit de dedans. Il se dit « oh putain, un autre dragon sur mon territoire ! » parce que c’est pas fut-fut, les dragons des marais, on va pas se mentir. Alors là il se met à gonfler, histoire d’impressionner l’autre. Et là il voit que dans le miroir, l’autre dragon se met à gonfler aussi ! Genre c’est un intrus et il essaye de l’impressionner ! Alors il va se gonfler encore plus ! Tu sais que les dragons se gonflent avec leur propre gaz. Et au bout d’un moment, à force de vouloir être plus gros que lui-même…  ET BOUM ! Il va exploser.
Et là j’aime autant te dire, dragon des marais grillé par l’explosion de son propre gaz, il va être impeccable. Délicieux ! Et ça sera nettement moins fatiguant.
Crois-moi, quand on veut manger une viande aussi dure à cuire, il faut en avoir dans le ciboulot.
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pommunist · 3 months
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En vrai Quackity le gars il a utilisé la strat habituelle des streamers quand t'as un drama, qui est le "je savais pas uwu je suis un pauvre choupinou tout aussi victime que vous" mais ça marche pas dans cette situation en fait... (Après on pourrait faire tout un truc sur les streamers qui découvrent que leurs potes sont chelous comme par hasard quand ça sort publiquement alors que bon... m'ouais, mais c'est un autre sujet.) Pour le coup là c'est sa boîte, tu peux pas juste dire "oui mais vous voyez j'ai créé une entreprise qui porte mon nom, qui publie des truc en ligne pour moi, qui utilise mon logo et dont je suis trop fier, mais euh en vrai je sais pas ce qu'ils font lol". Il y a un moment, tu peux faire l'autruche mais ton entreprise=ta responsabilité. S'il voulait pas qu'ils fassent de la merde, il fallait qu'il supervise le bordel, et là déso mais le gars est fautif, même si c'est par négligence (ce qui est limite pire parce que quand on voit le manque de comm, il peut faire des excuses publiques tant qu'il veut personne pourra me convaincre qu'il en avait quoique ce soit à foutre des conditions de travail ou du bien-être de ses employés ptdr)
Un autre truc c'est le côté limite insultant du type qui fait un petit gameshow sympatoche avec les copains alors que ça fais trois semaines qu'il a balancé un "oui oui je règle les problèmes" et que... bah rien. Il a rien fait pour ses employés? Pas un mot pour l'admin de Pomme, ce serait bien de se pencher sur ça au lieu de jouer à minecraft mon gars? J'ai l'impression que si tu ouvre un dico, tu vois sa photo quant tu trouve les mots "foutage de gueule".
On est bien d’accord. Même si on laisse le bénéfice du doute et qu’on admet qu’il était au courant de rien (perso je veux bien le croire là dessus), il reste le problème de la négligence.
Désolée t’es le patron d’une boîte à ton nom, tout est à ton image et tu ne te tiens ABSOLUMENT PAS au courant de ce qu’il se passe en coulisses ? Pour ce qui est « lore » on va dire je comprends qu’il veuille pas s’immiscer dedans car c’est aussi un joueur mais pour tout ce qui est des conditions de travail de ses employés, de leur rémunération ? C’est pas excusable.
En plus faut pas oublier que de ce qu’on sait c’est lui qui finance beaucoup de chose et il sait jamais demandé comment c’était possible que ça lui revienne si peu cher toutes ces personnes fournissant autant d’heures de taf pour sa boîte ?
« Non mais il est jeune c’est son première projet blabla » alors OUI mais dans ce cas si t’es pas sur d’être capable de gérer un truc de l’envergure du QSMP comme on l’a connu pendant 10 mois revoie les choses à la baisse ? Le projet aurait eu du succès même en étant un peu moins ambitieux.
Et quand tu découvres que ta négligence en tant que boss a donné lieu à des abus comme ça dsl mais tu devrais te donner à fond pour essayer de corriger ça au mieux. Je vais pas me répéter sur le manque de com parce que j’en ai beaucoup parlé déjà mais lancer le dialogue avec les admins aurait du être la première étape.
Pour le game show je vais pas trop rager car c’était sûrement prévu pour le Tubbathon depuis longtemps (pour les awards par contre j’ai bien la rage)
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selidren · 2 months
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Printemps 1918 - Champs-les-Sims
5/10
Ils ont une relation assez particulière. J'ai parfois l'impression de voir un grand frère s'adresser à sa petite soeur, alors qu'ils ont strictement le même âge. C'est assez touchant quelque part. De son côté, elle tempère le caractère parfois un peu trop sévère de son frère et lui rappelle qu'il est toujours un enfant. C'est en les voyant que je regrette de n'avoir eu ni frère ni soeur. J'y pense d'ailleurs, en avez-vous vous-même ? Votre époux s'est parfois essayé à nous décrire les méandres de votre arbre généalogique, mais je ne crois pas qu'il ait déjà abordé le sujet.
Transcription :
Arsinoé « Mais bon, ne le lui dit pas, ça ne servirai à rien. Ah ! Je crois qu’on y est presque. Tu as pensé à prendre l’écharpe et le vieux chapeau de Grand-Père ? »
Marc-Antoine « Une minute… Le chapeau de Grand-Père ? Pour faire un bonhomme de neige ? Tu es sure que ce n’est pas trop… irrespectueux ? »
Arsinoé « J’ai demandé à Papa, et il pense que ce n’est pas grave. Il dit que de toute façon, plus personne n’oserait porter cette vieillerie. »
Marc-Antoine « Oui, mais de là à le laisser à la merci des éléments… »
Arsinoé « Bon, si ça te dérange tant que ça, je suis sure qu’on peut trouver autre chose. Oncle Adelphe est souvent d’accord pour nous prêter des choses. »
Marc-Antoine « Non ça ira, je ne vais pas jouer les rabat-joies. Mais tu ne te pose pas des questions sur notre grand-père de temps en temps ? »
Arsinoé « Non, pas tant que ça. Il faut dire que Grand-Mère ne cesse de nous rabattre les oreilles avec ses transactions, l’aménagement du jardin d’hiver, à quel point c’était un fils et un père exceptionnel… Parfois j’ai l’impression de l’avoir un peu connu. »
Marc-Antoine « Moi, pas du tout. Mais il avait l’air d’être quelqu’un d’exceptionnel. Grand-Mère dis que je devrai lui ressembler. »
Arsinoé « Mais tu lui ressembles déjà, c’est ce que dis Papa en tous cas. »
Marc-Antoine « Je ne suis pas sur que dans sa bouche, ce soit un compliment. »
Arsinoé « Ah heu… bah… on s’en fiche de son avis non ? »
Marc-Antoine « Wahou ! Arsinoé Le Bris se permet d’être irrespectueuse ? On devrait le faire dire à la gazette régionale ! »
Arsinoé « Oh arrête un peu. J’en ai peut-être marre que les seuls compliments que me font les adultes sont que je suis gentille et bien élevée ! Oh, mais ne répète pas à Maman que j’ai dit ça, je pense qu’elle ne serait vraiment pas contente. »
Marc-Antoine « Je serai muet comme une tombe. Grand-Mère dit que notre grand-père était très doué pour garder les secrets de la famille et que c’est utile. Donc je pense que je peux bien garder les secrets de mon héritière. »
Arsinoé « Ton héritière ? »
Marc-Antoine « Oui enfin, c’est une façon de parler. Mais dès que tu diras du mal des adultes, je serai là pour me taire et te couvrir. Tu peux compter sur moi ! »
Marc-Antoine « D’ailleurs, ça te dirait de faire quelque chose d’interdit ? »
Arsinoé « C’est à dire que… le soleil va bientôt se coucher. »
Marc-Antoine « Justement. Grand-Mère avait promis de m’emmener me promener et elle ne l’a toujours pas fait, alors que dirai-tu d’aller à l’étang pour patiner un peu ? Kléber m’a dit qu’il laissait toujours ses paires de patins là-bas pour éviter que sa mère ne les lui confisque. »
Arsinoé « C’est vrai que Kléber est malin, mais… tu es sur de toi ? On ne risque pas de se faire disputer vraiment très fort ? Et puis tu sais, Grand-Mère oublie pas mal de choses en ce moment, elle a peut-être juste besoin que tu lui rappelle de t’emmener en promenade. »
Marc-Antoine « Mais je n’étais pas en train de me plaindre ! Pas du tout ! Bon, après oui, on risque de récolter une volée de bois vert mais ça vaut le coup non ? »
Arsinoé « Bon allez, d’accord ! »
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marie-swriting · 5 months
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La Traînée D'Hawkins - Steve Harrington [1/2]
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Emails I Can't Send Masterlist
Stranger Things Masterlist
Partie deux
Partie une - deux (version anglaise)
Résumé : Tu subis les conséquences pour être sortie avec Steve Harrington.
Warnings : les italiques sont des flashbacks, Slutshaming, harcèlement scolaire (reader se fait harceler) (parlez avec quelqu'un si vous subissez du harcèlement !) , sous-entendu de sex, Steve est un peu un lâche, mauvaise relation avec les parents, angst, fin triste, bagarre.
Nombre de mots : 3.8k
Chanson qui m'a inspiré : Because I Liked A Boy par Sabrina Carpenter
Les rires remplissaient l’air frais du début de soirée. Allongée sur le trampoline dans ton jardin, tu étais dans les bras de Steve. Vous êtiez devenus proches récemment et tu devais avouer que ça faisait du bien d’avoir quelqu’un à qui parler, surtout quand tes parents n’étaient pas là - ce qui était assez souvent, ce soir en était une nouvelle preuve.
Steve t’avait serré un peu plus contre lui alors que vous parliez de vos artistes musicaux favoris. Tu avais donné quelques noms comme Madonna, Bowie et c’était à la mention des Beatles que tu avais eu toute son attention. 
-L’album Help! est définitivement mon préféré, t’avais informé Steve. 
-Pareil pour moi, j’aime toutes les chansons mais You’re Going To Lose That Girl et It’s Only Love ont une place dans mon cœur, avais-tu dit alors que Steve détourne le regard. Tout va bien ?
-Ouais, c’est juste que It’s Only Love était notre chanson préférée, à Nancy et moi.
-Tu l’as vraiment aimé, hein ?
-C’était mon premier amour. Malheureusement, ça s’est assez mal fini. C’est surtout devenu compliqué après la disparition de Barbara, sa meilleure amie. Et puis, je dois admettre que j’ai mes torts dans l’histoire, mais j’essaye de me racheter. 
-Je suis sûre que tu y arriveras, avais-tu affirmé en le serrant un peu plus contre toi. Tu n’es plus le même Steve que tu étais au début du lycée. Autrement, on ne serait pas là. Tu es quelqu’un de bien, Steve, n’en doute pas une seconde. 
-Merci pour ce que tu viens de dire, t’avait souri Steve. 
-Sinon, qu’est-ce que tu penses de I Need You ? 
-J’ai dû mal avec cette chanson.
-Steve Harrington, je suis outrée ! Comment oses-tu dire ce genre de chose ? t’étais-tu exclamée, faussement choquée.
-T’as demandé mon avis.
-Et tu es censée être d’accord avec moi. 
-J’arrive pas à l’apprécier c’est pas de ma faute.
-Tu ne comprends juste pas cette chanson. Tu vas voir, tu en seras fan un jour, je m’en assurerai, avais-tu déclaré en le regardant droit dans les yeux. 
-Je veux bien voir ça. 
Vos lèvres n’étaient qu’à quelques centimètres de l’une de l’autre. Tu n’osais pas faire le premier pas, même si tu en mourrais d’envie, tu avais peur d’avoir trop lu entre les lignes. Steve te plaisait beaucoup, mais tu n’étais pas sûre qu’il voulait la même chose. Steve te regardait avec des yeux remplis d’étoiles et de tendresse, les tiens n’étaient pas très différents. Vous attendiez seulement de voir lequel d’entre vous craquerait en premier. Steve était celui qui avait fini par briser les centimètres qui vous séparaient en posant ses lèvres sur les tiennes. Vos lèvres bougeaient doucement, appréciant ce moment si innocent du début de votre relation. 
Maintenant, l’innocence est partie. Quand tu refermes ton casier, le mot “traînée” est écrit en grosses lettres, te rappelant le prix que tu as dû payer pour ce moment. Qui aurait cru qu’un câlin dans un trampoline pouvait être si dangereux ? 
Au loin, Steve te regarde. Toutefois, la seconde où tu te tournes vers lui, il baisse les yeux et part dans la direction opposée. C’est la même chose depuis un mois. Tu reçois des insultes et Steve regarde ailleurs. Tu es accusée d’être une briseuse de couple et Steve reçoit la sympathie pour la douleur que tu lui aurais causée. 
Pendant ta journée de cours, tu gardes la tête baissée, ne voulant pas attirer plus l’attention sur toi. Malheureusement, les insultes tout comme les bouts de papier dégradant continuent de fuser sur ton passage. Ton seul moment de répit est pendant le déjeuner. 
Au début, tu te cachais dans les WC du lycée puis, tu as fini par croiser quelques filles qui t’ont bien fait comprendre qu’elles n’étaient pas de ton côté alors tu t’es réfugiée dans le placard du concierge. Au moins, personne ne peut venir t’embêter là-bas. Tu n’aimes pas la façon dont tu as fini par accepter le harcèlement, mais toutes les fois où tu as essayé d’expliquer la situation, personne ne t’a écouté. Alors, maintenant, tu ne dis plus rien et tu laisses les personnes définir qui tu es tout en espérant que cette histoire se tasse bientôt. 
L’après-midi, tu as cours de chimie. Comme à ton habitude depuis un mois, tu restes au fond de la classe, voulant être loin du regard de tes camarades. Tu fais de ton mieux pour écouter le cours, mais tu dois avouer que depuis cette histoire, tes notes ont commencé à baisser. Tu conserves toute ton énergie pour survivre aux remarques alors il ne t’en reste plus pour avoir des bonnes notes. 
Alors que tu finis de noter ce que le professeur Kaminski vient de dire, il annonce que vous allez travailler en groupe de deux. Tout de suite, ton ventre se tord et tu as envie de vomir. Tu ne veux pas travailler en groupe. Tu n’as jamais été fan de travaux de groupe, maintenant, tu les hais ; c’est la porte ouverte aux insultes pendant une heure sans arrêt. Le professeur informe qu’il a déjà fait les groupes avant de les énoncer à voix haute. Comme un condamné, tu attends qu’il dise ton prénom. Tu fais partie du dernier groupe et tu es avec Tucker Walker. À l’annonce de ton partenaire, tu as envie de mourir. Il fait partie de l’équipe de basket et il se croit tout permis. Tu ne l’aimes pas. Tu essayes de négocier avec ton professeur pour travailler seule, mais il insiste. 
-Viens, Y/L/N, je vais pas te manger, rigole Tucker. 
À contrecoeur, tu réunis tes affaires et tu le rejoins à sa table. Tu mets un maximum de distance entre vous deux, voulant éviter de nouvelles rumeurs. 
-Je vais faire tout l’exercice et je mettrai ton nom sur la feuille comme ça, tu n’auras rien à faire, annonces-tu en commençant à lire ce que tu dois faire.
-Qui a dit que je ne voulais pas bosser avec toi ?
-Je ne veux pas bosser avec toi, précises-tu. Maintenant, occupe-toi et laisse-moi travailler.
-Au contraire, je suis sûr que je peux être utile, contredit-il en posant sa main sur ton genou.
-Enlève ta main, dis-tu en serrant les dents.
-Quoi ? 
-Ta main. Je ne t’aime pas et si je ne me trompe pas, tu es en couple.
-Ça ne t’a pas arrêté avec Harrington, dit-il avant de se pencher vers toi. Tu peux venir me rejoindre derrière le lycée tout à l’heure. 
-Non.
-Tu n’as pas à faire la fille difficile parce qu’on est en cours.
-Je ne fais pas la difficile, je ne t’aime pas, répètes-tu en essayant de rester calme.
-C’est ce que tu dis maintenant. 
Par chance, Tucker finit par retirer sa main et te laisse travailler. Tu es surprise de voir qu’il a abandonné si vite. Tu sais que ça cache autre chose, il faut que tu l’évites. 
Tu termines l’exercice de chimie pile quand le cours se termine. Tu ranges tes affaires en quatrième vitesse et rends la feuille à ton professeur avant de quitter la salle. Tucker ne t’a pas suivi, te permettant de lâcher un soupir de soulagement. 
En repassant devant ton casier, tu découvres que l’insulte a disparu. C’est un des points positifs avec le concierge du lycée, il efface rapidement les insultes. Cependant, peu importe le nombre de fois qu’il l’efface, il ne l’a jamais signalé au principal, te laissant seule face au venin des lycéens. 
Quand tu sors du lycée, tu te diriges vers ta voiture quand on te bloque la route. Devant toi se trouvent quatre filles dont Jessica, la petite amie de Tucker. Tu essayes de faire bonne figure, te préparant déjà à ce qu’elle va te dire.
-Qu’est-ce qui te fait croire que tu peux faire des avances à Tucker, mon petit ami ? demande-t-elle sèchement. Être son partenaire de chimie et lui dire de te rejoindre derrière le lycée ? C’est là où tu allais, n’est-ce pas ? Il ne viendra pas. Contrairement à Steve, il ne laissera pas la traînée d’Hawkins briser notre couple, affirme Jessica, tu t’apprêtes à lui répondre quand elle te devance. N’essaye même pas de le nier, Tucker m’a dit et Sarah t’a entendue !
-Elle entend mal, alors. Tucker est celui qui m’a fait des avances et je l’ai repoussé. Il a posé sa main sur mon genou et m’a dit de le rejoindre derrière le lycée, rétorques-tu, agacée.
-Tu penses que je vais croire une fille comme toi plutôt que mon copain ?
-Je sais que tu ne vas pas me croire. C’est tellement plus facile de croire le gars qui te dit de belles paroles plutôt que la fille qui te montre le vrai visage de ton copain. Ne sois pas trop déçue le jour où tu découvriras qu’il t’a trompé, si ce n’est pas déjà fait, déclares-tu avec un faux sourire.
-Retire ce que tu viens de dire.
-Pourquoi ? Tout le monde sait qu’il n’est pas fidèle.
-Il est différent avec moi, insiste Jessica et tu secoues la tête.
-C’est ce qu’il te fait croire mais la vérité c’est qu’il va voir ailleurs tout en te gardant sous le coude. 
Le bruit de la claque résonne dans le parking du lycée. Tu regardes Jessica avec de grands yeux alors que tu te tiens la joue. Pour toi, c’est la goutte de trop, tu réponds à son attaque en lui tirant les cheveux. Le cri de Jessica alerte les adultes alors que ses amies essayent de défaire ton emprise. Tu continues à lui dire ses quatre vérités alors que deux bras s’enroulent autour de ton corps et t’éloignent de Jessica. Être séparées ne vous empêche pas de continuer à vous insulter et à essayer de vous sauter à la gorge à nouveau jusqu’à ce que monsieur Jenkins arrive.
-Ça suffit ! Mais qu’est-ce qui se passe ici ? 
-Elle m’a attaqué ! ment Jessica en te pointant du doigt.
-Quoi ? C’est toi qui m’a giflée en premier.
-C’est faux, monsieur, on l’a vue ! ajoute une amie de Jessica.
-Elles mentent, Jessica l’a tapée en premier.
En regardant derrière toi, tu réalises que celui qui t’a retenu et qui te défend n’est autre qu’Eddie Munson. Tu ne l’avais même pas vu dans les alentours et tu ne t'attendais certainement pas à ce qu’il prenne ta défense. 
-Vous allez sérieusement pas croire les mots de Munson ? questionne Jessica, les larmes aux yeux. Il est toujours contre nous ! Il dirait n’importe quoi pour nous attirer des ennuis. Je suis la victime dans l’histoire…
-Tu dis n’importe quoi, tu…, l’interromps-tu avant que monsieur Jenkins attire votre attention.
-Stop ! J’en ai assez. Chez le principal, tout de suite ! 
Et c’est ainsi que tu te retrouves pour la première fois dans le bureau de monsieur Higgins. Tu n’arrives pas à croire que la situation ait dégénéré à ce point. Le pire ce n’est pas d’entendre le discours réprobateur du principal, c’est d’être témoin de la déception de ta mère à tes côtés pendant qu’il le fait. 
Alors que le principal explique à ta mère et à celle de Jessica ce qu’il s’est passé, tu regardes tes chaussures tout en retenant tes larmes de colère. Quand il a fini de parler, Higgins attire votre attention à toi et Jessica.
-Vous avez quelque chose à ajouter ?
-Je ne l'ai pas attaquée en premier, insistes-tu. 
-Tout le monde t’a vue ! rétorque Jessica.
-C’est toi qui es venue m’accuser de voler ton petit ami. Je n’ai rien fait. 
-Ouais comme tu n’as rien fait pour briser le couple de Nancy et Steve. 
-Monsieur, commences-tu en gardant une voix posée, ça fait plus d’un mois que je me prends des insultes de la part de tout le monde dont Jessica. Elle m’a traité de traînée puis elle m’a giflé quand j’ai dit que son copain n’était pas fidèle. Eddie Munson est témoin, il l’a dit à monsieur Jenkins. 
-Munson, celui qui dirige une culte ? Quel témoin fiable ! déclare la mère de Jessica en levant les yeux au ciel.
-Madame, s’il vous plaît, réprimande le directeur. Un témoin contre les trois amis de Jessica, ça n’apporte pas grand chose. 
-Et vous n’allez rien faire pour les insultes qui me sont adressées ?
-Y/N, dit ta mère d’un ton sec.
-Je n’ai jamais entendu parler d’insultes à ton égard. Toutefois, tes notes sont de moins en moins bonnes pour une raison inconnue.
-Si vous faisiez plus attention à vos élèves, peut-être que vous sauriez pourquoi.
-Y/N, ça suffit ! te rappelle à l’ordre ta mère avant de se tourner vers monsieur Higgins. Je vous présente mes excuses. J’imagine que Y/N sera punie ?
-En effet, on ne peut tolérer ce comportement. Logiquement, ce genre de situation peut amener à l’expulsion mais étant donné que Y/N a toujours été une élève modèle jusqu’ici, nous allons dire que c’est seulement une mauvaise phase. Y/N aura un mois de retenue et tu devras faire un devoir sur le harcèlement.
Avant que tu puisses protester, ta mère te lance un regard noir. Tu restes silencieuse alors que ta mère s’excuse encore une fois pour ton comportement. L’emprise de ta mère sur ton bras te force à te lever et à quitter le bureau. Elle ne dit rien jusqu’à ce que tu arrives à ta voiture où elle t’ordonne de rentrer à la maison. 
Quand tu arrives chez toi, ta mère t’informe que tu es privée de voiture, t’obligeant ainsi à aller à l’école en bus puis, elle te dit de rester dans ta chambre jusqu’à l’arrivée de ton père.
Quand tu refermes la porte de ta chambre, tu laisses enfin tes larmes de colère couler sur tes joues. Tu es frustrée par toute la situation et tu ne t’es jamais sentie aussi seule. Tu t’allonges sur ton lit en boule, cherchant un peu de réconfort. Pendant que tu recherches ce réconfort, ton esprit te ramène à un moment de ta vie où tu l'avais sans avoir besoin de faire un effort. As you search for that much-needed comfort, your mind takes you back to a time in your life when you had it without needing to make any effort.
À un moment, tu avais ce réconfort. Quand tout allait encore bien, il n’était pas rare que Steve vienne chez toi et qu’il te fasse sourire. 
Vous étiez en couple depuis trois mois et personne ne savait pour votre relation. Vous aviez préféré ne rien dire, voulant chérir ce que vous aviez. Grâce à votre relation, vous vous sentiez moins seuls, vous aviez enfin l’impression que quelqu’un s’inquiétait pour vous, c’était pourquoi tu étais si bien avec lui. Par conséquent, vous vous voyez quand vos parents ne sont pas chez vous. Ne voulant pas rester seule une autre nuit, tu avais invité Steve à venir chez toi. Étant dans la même situation, Steve avait sonné à ta porte une trentaine de minutes plus tard. 
Allongés dans ton lit, vous profitiez de la présence de l’autre après votre premier moment intime que vous veniez de partager. Steve a ses bras autour de tes hanches, plaquant ton dos contre son torse. 
-Tu sais, avait commencé Steve en murmurant à ton oreille, peut-être que tu es en retard pour être mon premier amour, mais tu seras toujours mon préféré. J’aime ce qu’on a.
-Moi aussi. Je t’aime beaucoup, Steve, avais-tu dit en te retournant pour le regarder. 
-Je t’aime beaucoup aussi, avait-il répondu en t’embrassant tendrement.
Tes pensées sont interrompues par la voix dure de ton père t’ordonnant de descendre. Tu essuies rapidement tes larmes et te prépares pour ce que tes parents s'apprêtent à te dire. En descendant les escaliers, ton père te fait signe d’aller dans la cuisine. Tu t’assois alors que tes parents restent debout de l’autre côté de la table, une expression sévère sur leur visage.
-C’est quoi cette histoire que ta mère m’a raconté ? Tu te bats maintenant ? s’indigne ton père. 
-Je ne faisais que me défendre, Jessica m’a attaqué en premier. 
-Pourquoi est-ce qu’elle t’aurait attaqué ? Je connais son père, c’est une fille adorable.
-Elle m’a insulté de traînée et elle m’a accusé de lui voler son petit ami alors que je n’ai rien fait. 
-Pourquoi est-ce qu’elle dit que c’est le cas alors ? questionne ta mère, agacée.
-Parce qu’elle est contre moi, comme tout le monde dans ce lycée !
-Baisse d’un ton, jeune fille, t’ordonne ton père. 
-C’est par rapport à ce qu’elle dit sur Steve et Nancy, n’est-ce pas ? veut savoir ta mère avec un regard accusateur.
-Oui, on m’accuse d’avoir brisé leur couple alors que c’est faux.
-Parce que tu n’as jamais rien fait avec Steve peut-être ?
-Comment tu…, commences-tu, surprise de découvrir qu’elle sait.
-C’est une petite ville et tu pensais vraiment que les voisins ne te verraient pas faire rentrer un garçon dans notre propre maison ? 
-Tu as fait venir un garçon en douce ? s’énerve ton père.
-Et d’après madame Johnson, ça a duré pendant plusieurs mois, précise ta mère. Tu n’as pas honte de toi ?
À cette phrase, le peu d’espoir que tu avais concernant tes parents disparaît. Tu n'arrives pas à croire que ta propre mère soit contre toi. Tu commences à t’habituer à la réputation que l’on t’a faite, mais entendre ta propre mère sous-entendre que tu es moins bien à cause de ta relation est le coup de grâce. Tu n’arrives pas à comprendre comment aimer un garçon a pu à ce point tout détruire. 
-Steve et moi, on s’était mis en couple après sa séparation avec Nancy, je lui parlais à peine quand il était encore avec elle. Steve était mon petit ami et on a rien fait de mal ! te défends-tu, sentant les larmes monter.
-Bien sûr et tu n’as rien fait de mal quand tu as attaqué cette pauvre Jessica ?
-Pauvre Jessica ? Elle m’a insulté et frappé. Je n’ai rien fait. Pourquoi est-ce que vous ne voulez pas me croire ? Je suis votre fille et pourtant, vous préférez croire Jessica que moi.
-Les faits sont là ! tonne ton père. Et puis, on aurait dû agir il y a un moment, tu as vu tes notes aussi ? Tu penses vraiment réussir ton année ainsi ?
-Mes notes se dégradent parce qu’on me fait vivre un enfer au lycée. 
-Arrête de te victimiser ! On en a assez de ton comportement. Tu as intérêt à remonter la pente et très vite. Monte dans ta chambre, tout de suite ! Et tu n’oublieras pas de faire tes excuses à Jessica.
Fatiguée de crier dans le vide, tu ne réponds pas à l’ordre de ta mère et cours te réfugier dans ta chambre. Énervée, tu fais claquer la porte derrière toi. En temps normal, tu aurais peur de recevoir d’autres réprimandes, mais à cet instant précis, c’est le cadet de tes soucis. 
Tu te jettes sur ton lit et tu te retiens de hurler ta frustration. Tu n’arrives pas à comprendre comment tes propres parents ne te défendent pas. Ils n’ont même pas essayé de t’écouter, ils n’ont fait que de te blâmer encore plus. Tu sais que c’est idiot, mais une part de toi espérait qu’ils essayeraient de te comprendre. Tu avais tort. Personne n’est de ton côté. Tu ne le pensais pas possible, pourtant, tu te sens encore plus seule. 
Si tu pensais déjà être l’ennemi public numéro un, quand tu retournes en cours le lendemain, tu réalises que c’est pire. Tout le monde te lance des regards de travers, les insultes se font plus nombreuses comme les messes basses. Tu te fais encore plus discrète que d’habitude - si c’est possible - restant dans ton coin. 
Finalement, tu te dis que tu ne recommanderais à personne de sortir avec des garçons qui ont des exs, ça ne vaut pas toute la douleur et le harcèlement qui vient avec, surtout si ledit garçon vous ignore. 
Quand tu vas à ton dernier cours de la journée, tu aimerais pouvoir dire que tu t’apprêtes à enfin respirer, mais tu as ta retenue. Tu vas devoir rester au lycée encore quelques heures. 
En t’asseyant à ta table habituelle de ta salle d’histoire, tu poses ton cahier sur ta table. Tes yeux se posent sur la dernière page où tu as écrit jusqu’à ce qu’ils dérivent sur une inscription gravée sur ta table : “la traînée d’Hawkins = Y/N”. Tu ne découvres pas ces mots, c’est d’ailleurs ces mots sur cette table qui t’ont fait réaliser que ta vie allait changer sans que tu puisses réagir. Malgré le temps, ces mots te font toujours l’effet d’un coup de poignard. Tu te rappelles encore de ce moment où tout a basculé. 
Tu étais derrière le lycée avec Steve. Vous étiez en couple depuis quatre mois mais contrairement aux trois premiers, ça n’allait plus entre vous. Vous n’étiez plus sur la même longueur d’onde. Peu importe tes efforts pour essayer de le garder auprès de toi pour sauver votre couple, ça se finissait toujours en dispute. Le sujet principal était que tu étais plus investie dans votre relation que Steve. Tu avais notamment remarqué ceci quand tu avais essayé d’être plus proche de lui au lycée. 
-Je ne t’en demande pas beaucoup Steve ! Je demande pas à t’embrasser avec la langue devant tout le monde, je veux juste pouvoir au moins te parler sans que tu m’ignores. Je suis ta petite amie et pourtant, on dirait que je suis inconnue pour toi, avais-tu demandé, à la fois énervée et désespérée.
-T’as dit que tu voulais garder notre relation pour nous, avait rétorqué Steve en évitant ton regard.
-C’était avant que ça devienne plus sérieux entre nous. Je t’aime beaucoup et je veux pouvoir dire que tu es mon petit ami.
-Je sais mais tu sais avec Nancy…
-Pourquoi est-ce que tu parles d’elle ? Elle a avancé, contrairement à toi ! Elle est avec Jonathan, je pense qu’elle s’en fiche si tu es de nouveau en couple. Pourquoi est-ce que tu cherches des excuses ? Je croyais que tu m’aimais beaucoup aussi.
-C’est le cas. 
-Ah bon ? On dirait pas ! t’étais-tu offusquée. J’ai l’impression d’être seule dans cette relation. À chaque fois que je fais un pas vers toi, tu me repousses un peu plus. Je commence à en avoir marre. Je ne sais même pas pourquoi je continue à essayer de sauver notre couple alors que c’est clair que tu t’en fiches, avais-tu fini en rentrant à l’intérieur du lycée. 
-Y/N, attends…, avait-il essayé de te retenir
-Non, c’est fini, Steve ! 
Ce jour-là, tu avais mis fin à ta relation avec Steve, signant aussi la fin de ta tranquillité au lycée. Pendant que vous vous disputiez, quelqu’un vous avait entendu et avait tordu toute l’histoire. Avant que tu puisses réagir, quelques jours plus tard, les rumeurs avaient commencé à tourner au lycée disant que tu avais ruiné le couple de Nancy et Steve en le séduisant. Tu n’avais rien pu faire pour corriger les rumeurs. Juste parce que tu avais aimé un garçon, on t’avait jugé comme une briseuse de couple et tu devais accepter ta sentence.
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iranondeaira · 11 months
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FERRÉ : Je ne suis pas, je ne peux pas être un militant. Je ne peux pas militer pour quelque idée que ce soit car je ne serais pas libre. Et je crois que Brassens et Brel sont comme moi, parce que l’anarchie est d’abord la négation de toute autorité, d’où qu’elle vienne. (…)Je vous assure que quand vous prononcez le mot anarchie, ou anarchistes, même en scène, les gens ne rigolent plus, ils sont d’accord, et ils veulent savoir ce que c’est.
BRASSENS : C’est difficile à expliquer, l’anarchie… Les anarchistes eux-mêmes ont du mal à l’expliquer (…). C’est d’ailleurs ce qui est exaltant dans l’anarchie : c’est qu’il n’y a pas de véritable dogme. C’est une morale, une façon de concevoir la vie, je crois…
BREL : …Et qui accorde une priorité à l’individu !
FERRÉ : C’est une morale du refus. Car s’il n’y avait pas eu au long des millénaires quelques énergumènes pour dire non à certains moments, nous serions encore dans les arbres !
BREL : Je suis entièrement d’accord avec ce que dit Léo. Cela dit, il y a des gens qui ne se sentent pas seuls ni inadaptés et qui trouvent leur salut collectivement.
BRASSENS : Bien sûr. En ce qui me concerne, je ne désapprouve jamais rien, les gens font à peu près ce qu’ils veulent. Je suis d’accord ou je ne suis pas d’accord, c’est tout. Parce que j’avais dit ça, on m’a souvent reproché de ne pas vouloir refaire la société. C’est que je ne m’en sens pas capable. Si j’avais des solutions collectives…
BREL : Mais qui, qui a la solution collective ?
BRASSENS : Il y en a qui prétendent l’avoir. Mais dans le monde actuel, il n’y en a pas beaucoup qui semblent la détenir… [rires] Moi, je ne sais pas ce qu’il faut faire. Si je le savais, si j’étais persuadé qu’en tournant à droite ou à gauche, en faisant ceci ou cela, le monde allait changer, je la sacrifierais ma petite tranquillité ! Mais je n’y crois pas tellement…
FERRÉ : Moi je suis moins lyrique que lui…
BRASSENS : …Toi, Léo, tu es complètement désespéré !
BREL : Il y a un phénomène d’impuissance aussi, qui est absolument affreux, quoi…
- Vous avez donc vraiment l’impression de ne rien pouvoir faire ?
BRASSENS : Non, je fais quelque chose auprès de mes voisins, de mes amis, dans mes petites limites. Je pense d’ailleurs que c’est aussi valable que si je militais quelque part… Ne pas crier haro sur le baudet, c’est une forme d’engagement comme une autre.
FERRÉ : Je trouve que Georges, dans son cœur, il milite bien plus que moi. Parce que moi, je ne crois plus en bien des choses auxquelles il veut croire.
BRASSENS : Je fais semblant, Léo. Je fais comme lorsque l’amour s’en va. Je fais semblant d’y croire, et ça le fait durer un petit peu…
FERRÉ : Non, non. Quand l’amour s’en va, il est déjà parti depuis longtemps.
- Propos recueillis par F-R Cristiani et J-P Leloir. 1969
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De Emma à Bruce
Cher Bruce,
Nous avons réussi ! La malédiction est brisée ! Rupert est libre ! Longue vie à Rupert !
En y repensant, c’est dingue que nous ayons essayé de faire plein de choses nous-mêmes. Nous aurions dû nous douter que lorsque nous réussirions enfin, ce serait avec toute l’équipe présente – en l’occurrence, Jem, Tessa, Kit et Magnus. (Mina a aidé en nous remontant le moral et aussi en dessinant partout avec sa petite stèle.)
Tout le monde est encore là, et nous pouvons nous détendre un peu dans notre nouvelle maison dé-maudite. (Elle est assez chaleureuse, maintenant que nous avons fait le ménage et que, tu sais, nous nous sommes débarrassés de son aura démoniaque.) Tout le monde sauf Magnus, qui est reparti à New York en quatrième vitesse cet après-midi.
Nouveau paragraphe à ce sujet. Parce que j’ai beaucoup de questions qui restent sans réponse et je ne peux les poser qu’à toi, Bruce. Bon, Magnus était pressé de rentrer pour assister à une réunion qu’Alec a organisée avec Luke et quelques autres Créatures Obscures au sujet des négociations avec la Cohorte. D’accord, mais je trouve que la Cohorte n’a pas grand-chose à faire peser dans la balance. La situation est bien pire pour eux que pour nous. Nous devrions pouvoir attendre qu’ils se décident à sortir… tu ne crois pas ?
Enfin, je suppose qu’ils ont un avantage symbolique. Nous sommes tous des Chasseurs d’Ombres et Idris, Alicante et le Lac Lyn nous manquent à tous. Nous sommes certainement nombreux à avoir laissé des affaires là-bas que nous ne pourrons pas récupérer et puis, c’est vrai, il y a aussi beaucoup de gens qui vivaient là-bas et qui ont dû évacuer pour aller aux quatre coins du monde et qui veulent rentrer chez eux. Je comprends ça. Mais, je veux dire… qu’est-ce que la Cohorte peut bien manger là-bas ? Il n’y a pas vraiment de cultures à Idris. Est-ce qu’ils sont tous devenus fermiers ? Pour s’occuper des récoltes ? Et battre le beurre ? C’est difficile d’imaginer Zara faire tout ça. Mais on ne sait jamais. C’est-à-dire qu’il n’y a même pas de démons à chasser. Ce qui nous rappelle que les Chasseurs d’Ombres ne sont absolument pas censés s’enterrer à Idris là où il n’y a aucun démon à chasser. Il me semble que Raziel a été très clair sur ce point-là.
Ils doivent devenir fous dans leur enclos. J’espère qu’ils ont trouvé des jeux de société ou quelque chose pour s’occuper.
Peut-être que Zara s’est déclarée Reine à Vie et qu’elle n’a pas à cultiver quoi que ce soit parce qu’elle se contente de parader en menaçant de tuer quiconque ne lui fait pas pousser une pomme de terre à l’instant.
Ou peut-être que nous n’avons pas de nouvelles parce qu’ils sont tous devenus cannibales. Ou peut-être qu’ils se sont tous retournés contre Zara et c’est quelqu’un d’autre qui menace de tuer les gens maintenant.
Bon, assez de théories sur la Cohorte. Je suis de bonne humeur, ou du moins, je l’étais avant de commencer à écrire cette page. Nous passons du temps avec Jem, Tessa et Kit et c’est vraiment génial. Nous avons commandé chinois (les livreurs ont toujours un peu peur de monter l’allée, mais nous leur donnons d’énormes pourboires alors nous avons commencé à être connus depuis notre arrivée). Nous avons allumé des bougies (pour l’ambiance et pas pour de la magie noire, qui l’eut cru ?) et avons mangé des raviolis chinois jusqu’à être trop rassasiés pour simplement nous lever, ce que je n’avais pas fait depuis le mariage de Magnus et Alec. Il faut croire que si on me propose des raviolis, j’en mangerai jusqu’à en devenir un moi-même. Moi, ce que j’en pense, c’est que je ne refuserai jamais de devenir ce que j’aime le plus.
Bref. Même Kit était moins morose ce soir par rapport à d’habitude ! Il discutait avec Round Tom et ils semblaient bien s’entendre. Ah, j’allais presque oublier ! Comment puis-je oublier ? Les entrepreneurs ont trouvé un cercueil enterré dans le jardin. Mais il n’y avait pas du tout un épouvantable cadavre à l’intérieur, mais plutôt un tas de vieux trucs ! ça m’a semblé bizarre d’utiliser un cercueil en tant que capsule temporelle, mais aux têtes qu’ont fait Tessa et Jem et à ce qu’ils ont marmonné, j’ai cru comprendre que c’était une histoire assez longue que nous leur demanderons de nous raconter plus tard.
Enfin bref, dans le cercueil se trouvait UN FOURREAU POUR CORTANA. C’est incroyable ! Tu le crois, ça ? Tessa a dit qu’il avait appartenu à Cordélia Carstairs, qui était la propriétaire de Cortana il y a plusieurs générations. Le fourreau doit être bien nettoyé (vraiment bien nettoyé) mais ensuite il pourra être réuni avec Cortana. (D’ailleurs, je crois qu’il est plus la propriété de Cortana que de quiconque ; peut-être qu’ils seront contents d’être réunis.)
Il y avait aussi une épée pour Julian : ce qui était auparavant une épée de la famille Blackthorn, mais il n’y a plus que la garde, la lame a complètement disparue, je ne sais pas du tout pourquoi. Il songe à la faire reforger. Surprise : Round Tom connait quelqu’un. Triangular Jerry. Non, je blague pour le nom, mais Round Tom connait effectivement un forgeron et lui et Julian ont commencé à planifier ça. (En fait, ce que Round Tom veut faire, c’est installer une forge à Chiswick, ce qui est sympa, mais est-ce que nous voulons rajouter un chantier à tous les autres ? Enfin, peut-être… avoir une forge à la maison serait assez cool.)
Tu te demandes peut-être ce qui est arrivé à la bague de Rupert, puisque ce n’est pas comme s’il pouvait l’emmener avec lui, et il n’est pas revenu la chercher d’une manière fantomatique. Magnus a vérifié et a dit qu’elle n’avait plus rien de magique, c’est juste une bague ordinaire que Tatiana a dû ensorceler pour retenir Rupert. Mais personne ne va la porter, bien évidemment. Alors nous l’avons posée sur le manteau de la cheminée dans le salon. Où elle va rester.
Les Gray-Carstairs-Herondale repartent à Cirenworth demain. C’était très agréable de les avoir à la maison, mais tu sais, ce sera sympa quand il n’y aura plus que Julian et moi ici, sans que ce soit effrayant tout le temps. Je pense que nous allons passer de bons moments.
#
Bruce, les bons moments, on annule. Tout va de travers. Je crois que le fait que tout aille bien m’a rendu un peu trop suffisante ; il fallait que l’univers vienne tout bouleverser.
Mina a disparue.
Et par disparue, je veux dire qu’elle a été kidnappée.
Et par kidnappée, je veux dire que le kidnapper a laissé à sa place une vieille poupée en porcelaine inquiétante (avec de grands yeux vides, beurk !), avec une note.
Je venais juste de finir d’écrire ce qu’il y a avant quand j’ai entendu un horrible cri venant d’en haut et des pas très bruyants. Quand je suis arrivée, tout le monde était réuni dans la chambre de Mina, frappé d’effroi.
Je me suis tout de suite dit : « Oh non, une autre malédiction, ou la même malédiction, nous n’en avons pas fini avec la malédiction. » Et peut-être que toi aussi, mais ce n’est pas ça. Ça n’a rien à voir. Ça a à voir avec les Fées. Avec le Royaume des Fées.
Tessa a pris la note, l’a lue et l’a donnée à Jem avec un regard sinistre. Julian ouvrait déjà la fenêtre pour voir s’il y avait quelqu’un dehors, et j’ai lu par-dessus l’épaule de Jem :
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Texte original de Cassandra Clare ©
Traduction d’Eurydice Bluenight ©
Illustration de Cassandra Jean ©
Photomontage d’Eurydice Bluenight ©
Le texte original est à lire ici : https://secretsofblackthornhall.tumblr.com/post/694568297733177344/emma-to-bruce
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mmepastel · 11 months
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youtube
Je l’ai enfin vu ! J’avais un peu peur, je croyais que c’était absolument tragique et dérangeant.
J’ai trouvé que c’était très bien. Remuant, certes, mais très très intéressant.
Sans parler de morale, je suis assez d’accord avec le constat que l’alcool (comme peu d’autres substances de MA connaissance - je ne dis pas qu’il n’y en a pas d’autres-) est un formidable désinhibiteur, et qu’en cela, il permet de sortir de soi-même, d’aller plus facilement vers les autres, de ressentir plus de joie, d’éprouver l’impression plus forte d’être en vie. Les problèmes liés à ces pouvoirs sont évidents, et traités dans le film, diversement déclinés, de la plus légère à la plus tragique.
Je choisis donc dans ce film de m’attacher au parcours lumineux de Martin, joué par Mads Mikkelsen, qui passe de mort vivant à l’envol (cf danse ci-dessus). Il s’éveille, après un genre de coma non éthylique, enterré dans sa propre vie, grâce à l’alcool oui. C’est immoral évidemment. Mais gardons juste l’idée d’éveil, d’amusement, de lâcher prise. La dernière scène est très belle, notamment grâce au grand corps de viking de l’acteur (qui a été danseur professionnel) qui s’anime et qui s’enivre gaiement après la réussite de ses élèves.
Eh oui, les quatre potes qui font cette expérience (être toujours à 0,5 g. au quotidien), sont profs. Quelle drôle d’idée, et que d’échos pour moi ! Ça donne des scènes assez hilarantes il faut bien le dire. Je ne l’expérimenterai pas, mon surmoi est trop grand, j’aurais trop peur. La soirée interminable aussi est une réussite totale.
Ce qui est intéressant aussi, c’est l’aspect documentaire. C’est bel et bien une fiction scénarisée et jouée, mais tout comme les quatre potes font l’expérience avec sérieux et en prenant des notes, le réalisateur me semble au plus juste de ce que vivent les personnages, sans embellir ni assener de sentences. Il semble les observer dans leurs différents degrés d’ivresse. On y croit.
Je me demande comment les autres gens ont perçu le film. L’ont-ils trouvé choquant ? Lui reprochent-ils de faire du prosélytisme ? C’est une lecture possible. Ce n’est pas celle que je fais. Mais je ne prétends pas détenir la vérité.
En conclusion, je rappellerais au bon souvenir de mes lecteurs potentiels la fameuse pastille des Nuls « tu t’es vu quand tu as bu de l’eau », parodiant une pub de prévention contre l’alcool dans les années 80-90, qui me fait mourir de rire et à laquelle le réalisateur Thomas Vinterberg ne trouverait rien à redire je pense. Et oui, parfois, on a un peu besoin d’un bouchon qui saute pour enjoliver le réel, une variante du « mother’s little helper » dont parlaient les Stones il y a un demi-siècle, où encore les stupéfiants loués par Baudelaire… c’est pas très politically correct, mais c’est honnête.
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harleystuff · 2 years
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Greugreu les crédits des gifs.
Bon j'ai clairement pas l'habitude de faire des messages comme ça là, probablement personne le verra mais tant pis faut que ça sorte.
On voit souvent des crackships passer ici et là, avec des des pairings plus ou moins originaux et c'est toujours incroyable de voir ce dont les gens sont capables en terme de créativité, vraiment. Perso j’adore voir ce que vous faites avec mes gifs, vous avez pas idée à quel point c’est même gratifiant qu’ils soient utilisés.
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Trop souvent les crédits ont tendance à être oubliés. Pour rappel on est beaucoup à mettre à disposition gratuitement des gif packs (là où certain.es font payer des com ou carrément l’accès au pack -j’ai vu des tarifs, genre j’aurai pu me faire au moins 2000€ si j’avais fait ça j’crois que je vais revoir ma vocation mdr-), ça prend énormément de temps à faire et la moindre des choses c’est de créditer les créateurices. (”Gnagnagna, on sait, vous êtes chiants à toujours dire pareil.” -bah oui mais ça a pas l’air de rentrer alors on répète.) Alors c'est volontaire ou pas, j'm'en fous, mais juste ça fout la rage quand on a passé des heures voire des jours à produire des gifs, tout ça pour que quelqu’un sans aucune considération s’en serve et récolte tous les lauriers.
Prendre les gifs des autres pour faire vos crackships, c’est ok (dans la mesure où c’est autorisé par lea gifmaker, bien entendu, tout le monde n’est pas d’accord avec ça alors prenez bien le temps de lire et de vérifier les attentes et les demandes de chaque créateurices, c’est super important), ne pas créditer, c’est pas ok.
Et imaginez pas qu’on le sait pas ou qu’on le verra pas, surtout à partir du moment où ils sont postés sur tumblr. Les gifmakers ont toujours moyen de savoir si c’est leurs gifs qui ont été utilisés ou pas, même si y a des redimensionnages ou autres colorings appliqués. Nous sachons, soyez-en sûr.es.
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Même sur les forums et si vous ne les postez pas dans une galerie ou sur tumblr, lorsque vous faites des crackships, que ça soit pour illustrer vos rp ou pour décorer vos profils, généralisez le fait de créditer les gifmakers originaux aussi, s’il vous plait. (Parce que voir “crackship par micheline” alors qu’on sait très bien que c’est pas ses gifs à la base, ça fait souffler très fort.)
Pour la plupart en plus on est franchement pas trop relous je crois, et on demande vraiment pas grand chose en contrepartie hein, juste un petit crédit (taguez nous ou pas on s’en fout aussi, genre juste foutez un lien vers le blog source et tranquille, tout le monde sera content.)
Et ça vaut également quand vous mettez juste un gif en illustration de profil ou de signature sur les forums, pour rappel “tumblr” n’est pas un crédit !! et c’est pas parce que ça vient d’un random gif pack ou d’un gifset ou d’un post edit qu’il faut y couper. Y a déjà eu des posts à ce sujet, y en aura sûrement d’autres et à raison parce que visiblement c’est encore un peu compliqué. Vous créditez bien vos avatars, ça vous coûte rien de rajouter un nom pour les gifs dont vous vous servez et nous vous avez pas idée à quel point ça fait plaisir.
Au passage, j’en profite pour du coup remercier les personnes qui le font systématiquement, comme je disais plus haut moi ça m’fait kiffer de voir ce que vous faites et c’est toujours super plaisant ! Continuez à régaler, j’vous aime. <3
Voilà, déso de râler et de sortir un long truc mais j’avais besoin là.
Merci d’avoir lu (ou pas), bisous.
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NSBC • Chapitre 34
Un jour, en début de soirée, alors que je suis tranquillement en train de regarder la télévision, je reçois un sms qui contient une nouvelle à laquelle je ne suis pas préparé. Du tout.
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Maman… Non… Et ma petite sœur qui se retrouve toute seule… ! Sans attendre, je me lève précipitamment et, après un mot à Kalpita et un enfilage express d’une tenue plus légère, je sors de la maison en courant, me dirigeant vers celle de mon enfance.
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Devant la maison, je trouve Raphaël, qui a l’air anéanti.
« Gaby… Tu… Tu as entendu… ?
— Oui… Ça… Ça va aller… »
Je dois jouer mon rôle de grand-frère…
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Mais on dirait qu’il n’y a personne dans la maison. Où est Gaëlle… ?
Au moment où je pense ça, je la vois qui arrive en courant, en uniforme de restauration rapide, apparemment. Elle se jette dans mes bras.
« Pardon, j’étais au travail, je suis arrivée aussi vite que j’ai pu… ! »
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Nous sommes entrés dans la maison… et avons découvert l’urne.
« Maman… »
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Je venais de finir la lettre que j’allais lui envoyer pour l’inviter à mon mariage… et je me faisais une joie de sa présence à l’anniversaire d’Aurèle, dans quelques temps… Pourquoi maintenant… ?
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Et Gaëlle, qui reste toute seule… Elle n’est même pas encore adulte ! Elle est d’ailleurs montée pleurer dans son ancien lit d’enfant.
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Il faut que je lui parle, elle ne peut pas rester toute seule ici… !
« Gaëlle… Gaëlle ! »
Elle semble m’avoir entendu puisqu’elle est redescendue. Raphaël, lui, n’arrive pas à arrêter de pleurer.
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« Gaëlle… Tu ne peux pas rester ici toute seule… Viens vivre avec moi jusqu’à ta majorité, d’accord ?
— Non, Gaby… Je veux rester ici… »
Je ne m’attendais pas à cette réponse.
« Tu… Tu es sûre… ?
— Certaine. Je… J’aurai l’impression de l’avoir encore avec moi, comme ça… »
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Je peux comprendre. J’ai eu le désir inverse à la mort de notre père, mais j’avais aussi besoin d’oublier tous les mauvais moments qu’on a passé à s’engu.euler dans cette maison.
« Si c’est ce que tu souhaites, alors je n’ai rien à dire… »
Je suis allé voir Raphaël qui semblait vraiment très mal le vivre.
« Ça va, Raph… ?
— Je… Je voulais lui… Je voulais lui annoncer qu’elle allait être grand-mère une deuxième fois…
— C-C’est vrai ?
— Oui, Mariko est enceinte…
— C’est… C’est une super nouvelle, malgré tout, Raphy…
— Oui, mais… J’aurais voulu qu’elle puisse le ou la connaître… »
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Je l’ai enlacé, et nous avons passé un petit moment tous ensembles dans la maison de maman. Puis, ayant des obligations familiales, Raphaël et moi sommes rentrés, après nous être assurés que Gaëlle n’allait manquer de rien.
« Attendez, j’ai même un petit boulot, pas de panique les gars ! nous a-t-elle dit. »
Elle est forte, je ne me fais pas de soucis.
Je suis rentré, et j’ai tout de suite commencé à préparer le repas, histoire de me changer les idées. Kal’ n’est pas venue me voir tout de suite, et je lui en suis reconnaissant. J’avais besoin de me retrouver seul avec mes sentiments…
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Kalpita a aussi été affectée par la mort de ma mère. Elle l’aimait bien. Donc nous n’avions pas spécialement la tête à faire la fête lorsque l’anniversaire d’Aurèle est arrivé. Nous l’avons alors fêté tous les trois. Et c’est moi qui aie eu le privilège de le sortir du berceau, dès que nous sommes rentrés du travail.
« Viens là mon grand ! »
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Je sentais les yeux de Kal’ sur moi. Je pense qu’elle s’étonne de me voir aussi enthousiaste. En même temps, ça veut dire moins de pleurs au milieu de la nuit… !
J’ai pris le temps de le changer, et ensuite je l’ai fais marcher jusqu’à moi.
« Allez, viens voir papa ! »
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Bon, il a tout pris de sa maman, ce petit bonhomme… mais je crois reconnaître la bouche de ma mère (et donc la mienne) sur sa petite frimousse. C’est bien le mien ! Un élan d’amour me submerge à cette constatation. Mon fils…
« Petit sacripant, viouuuh !
— Hihihi ! »
Son rire est le son le plus adorable que je n’ai jamais entendu.
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Comment… Comment n’ai-je pas ressenti ça tout de suite ? J’ai une pensée pour maman. Elle savait que ça viendrait.
« J’aurai tellement aimé que tu la connaisses, bonhomme. »
J’ai eu l’impression qu’il avait compris de qui je parlais, puisqu’il a affiché par la suite une moue d’une profonde tristesse…
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luma-az · 11 months
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La forêt qui s'agite
Défi d’écriture 30 jours pour écrire, 12 août 
Thème : forêt/sur le devant de la scène
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Quand on fait la forêt, on n’est pas sur le devant de la scène. C’est comme ça.
On a un rôle muet collé par la maitresse parce qu’il fallait bien que tout le monde participe au spectacle de fin d’année et qu’elle pense qu’on ne sera pas très bon pour apprendre un texte ou le réciter en public, ou les deux. Et ce n’est pas parce que c’est vrai que c’est pas très énervant. En fait c’est même pire.
Donc on est planté là – lol, planté, comme un vrai arbre – au fond de la scène, et il faut agiter les branches. Enfin les bras. Les branches sont attachées sur les bras. Donc il faut agiter les bras pour faire comme si on était un arbre qui bouge les branches. Alors il ne faut pas faire ça n’importe comment, les arbres ça ne fait pas des grands mouvements de ventilateur avec leurs branches, sinon tout le monde s’inquiète, donc on s’entraine, et la maitresse dit que ça ne va pas, alors on refait, et au bout d’un moment c’est bon, on sait faire les branches qui s’agitent.
Sauf qu’en fait, si on y réfléchit bien, les branches d’un arbre ça ne s’agite pas du tout. Des fois un peu, quand il y a du vent. Mais pas dans tous les sens comme on fait. Comme si la maitresse voulait juste nous faire faire quelque chose.
C’est trop nul d’être une forêt.
Ca y est, c’est le grand jour. Tous ceux qui font la foret ont leur costume d’arbre en carton. On est bien alignés. On agite nos branches quand les autres font leurs répliques. Eux, ils ont droit de faire du vrai théâtre, il y a une histoire et tout.
Bon. Imaginons  - juste comme ça – que ce soit l’orage. Ça peut arriver.
Si c’est l’orage, il peut y avoir la foudre.
Si il y a la foudre, elle peut tomber dans la forêt.
Si elle tombe dans la foret, elle peut faire s’écrouler un arbre.
Et après cet arbre peut rouler, rouler, rouler, et faire tomber tous les autres arbres de la forêt comme des quilles, et finir tous en tas, sur le devant de la scène.
Moi je pense que ça serait super intéressant dans la pièce. Histoire que les parents ne s’ennuient pas. Il y a de la surprise, de l’aventure, des troncs d’arbres qui roulent. Ce serait top !
Vous n’êtes pas d’accord ?
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wehadtodayandstuff · 1 year
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Les semelles de mes chaussures, les plantes de mes pieds, l’arpentent pour la toute dernière fois. Je fais durer le moment, longe la pièce, marche délicatement sur chaque recoin. Je sais exactement �� quel endroit je vais l’entendre craquer, douce mélodie à mes oreilles apprivoisées, tel un chant de mine dont chaque souvenir en serait le détecteur. Il continue à briller comme il l’a toujours fait, peut-être un peu plus aujourd’hui, pour signifier l’instant, marquer la séparation ; me dire au revoir. Il n’est pas rancunier. Comme il est étrange, que de toutes les choses que je laisse derrière moi, ce soit ce parquet qui m’émeut le plus. Lui, qui va sans doute le plus me manquer. Il faut dire qu’avec le temps, nous avons partagé tellement de choses, notre relation en est presque devenue fusionnelle. Combien de temps avons-nous passé l’un contre l’autre au fil de ces années, dans l’intimité de cet appartement, dans notre bulle, à l’abri du monde extérieur. Sans doute la relation la plus longue et fidèle que j’ai pu connaître. Un peu bizarre ? D’accord, mais je vous interdis de me juger. Il a toujours été là pour moi dans les moments importants, qu’ils soient difficiles ou plus heureux. Et les souvenirs remontent de manière tellement prévisible que je n’ai ni la force ni l’envie de les arrêter. Toutes les fois lors desquelles je me suis simplement allongé de tout mon long, casque sur les oreilles, le regard perdu dans le vide immaculé du plafond, pour évacuer une journée difficile ou frustrante. Ne plus rien ressentir que la douce dureté de ce parquet sous mon corps, sa stricte froideur m’offrant un point de concentration pour oublier tout le reste. Être accroupi dans un coin contre le mur bourré d’anxiété parce que je suis incapable de passer ce coup de téléphone. Danser tout seul sur une musique enjouée, donnant toute liberté à mes mouvements, lâchant prise comme je le fais si rarement. Danser à deux sur un rythme lancinant, caressant délicatement le parquet de nos pieds déchaussés. Nos corps nus entrelacés, séparés du parquet par une simple couverture, alors que nous venons de partager la chose la plus intime qu’il est possible de partager pour deux personnes. Ma tasse préférée qui m’échappe des mains et répand tout son contenu caféiné sur les lattes en bois cirées de ce parquet, qui n’aura heureusement pas eu le temps de trop en absorber. Les moments anodins et répétitifs du quotidien, les grands événements qui ne se produisent qu’une fois et se transforment instantanément en souvenirs inoubliables ; tout ce qui fait le cœur d’une vie.
Et je pense aux autres vies qui ont été ou seront en contact avec ce parquet, dans cet appartement. Les vies passées et futures qui noueront des liens peut-être aussi forts que le nôtre. J’imagine un couple d’amants, à l’histoire tortueuse et passionnelle, ayant enfin fini par se trouver, mais confronté à une nouvelle séparation, un nouvel au revoir. Ils sont assis sur ce parquet, l’un face à l’autre, les larmes aux yeux, se tenant par le bras. Il dit qu’il part, elle dit qu’elle reste, et que tout ira bien. J’imagine une jeune femme brune couchée le long de ces lattes à chevrons, écouteurs dans les oreilles, se passant la dernière musique que son défunt mari a composée. Échos d’une distance qui s’était installée depuis bien longtemps, fantôme d’une présence qui ne quittera plus ces murs, mais dont elle doit faire le deuil. Tous les pas, tous les meubles, toutes les chutes, tout ce temps, qui abîmeront inexorablement ce joli parquet. Et lui qui perdurera. Lui qui survivra. Qui me survivra. 
Je le remercie, de m’avoir accordé ce petit bout de sa longue existence. J’en connaîtrais peut-être d’autres, des parquets à chevrons, mais aucun ne sera lui. Nous disons au revoir si souvent, désormais. Aux gens. Aux choses. Je n’ai pas envie que ça devienne banal, j’ai envie que ça continue à signifier quelque chose, à être une étape marquante. Je soulève le dernier carton qu’il me reste à débarrasser avant de quitter définitivement les lieux. Un carton rempli de livres, bien entendu. J’en choisis consciencieusement un qu’il me tient à cœur de lui offrir. Je le dépose contre le mur, juste à côté de la porte d’entrée. Il faudra bien qu’il ait de quoi lire, jusqu’à l’arrivée du prochain locataire. Et il faudra bien qu’il reste un bout de moi, ici, pour ne pas qu’il m’oublie trop vite. Je dépose mon dernier pas qui craque avant de me retrouver dans le couloir. Avant de fermer la porte sur un autre chapitre de ma vie, marqué par un parquet verni à chevrons.  
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selidren · 2 months
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Printemps 1918 - Champs-les-Sims
8/10
Je me rends compte dès lors que je n'ai pas demandé de nouvelle de votre fille. Comment va Louise ? J'imagine que se faire ainsi abandonner sur l'autel a été une terrible épreuve, vous lui transmettrez bien toute ma sympathie. Ce qui lui est arrivé est atroce et prouve bien à quel point les hommes de bonne famille sont capables des pires indélicatesses par pur égoïsme. Jules a toujours dépeint sa fille avec des mots très doux que je réserve quand à moi à mon aînée, mais vous qui la connaissez bien mieux, comment était-elle adolescente ? J'admet sans trop de honte que j'ai peur de ne pas être à la hauteur en ce qu'il s'agit d'élever de jeunes gens, ni vraiment enfants, ni vraiment adultes.
Transcription :
Arsinoé « Et si on essayait de faire une figure ? Comme les Syers aux Jeux Olympiques ! »
Marc-Antoine « Les quoi ? »
Arsinoé « Les Syers. Avant la guerre, on les voyait parfois dans les journaux. C’est un couple de patineurs anglais, ils sont tellement élégants. Sur la piste, on dirait qu’ils dansent comme si ils n’étaient pas sur la glace. Enfin, c’est ce qu’on dit. »
Marc-Antoine « Noé, tu patines depuis moins de vingt minutes. Je veux bien que tu sois déjà à l’aise, mais de là à tenter quelque chose comme ça... »
Marc-Antoine « Non, vraiment, je ne pense pas que ce soit une bonne idée. »
Arsinoé « Quel rabat-joie ! Tu voulais faire quelque chose d’interdit non ? »
Marc-Antoine « Interdit, mais pas dangereux. Je n’ai pas très envie de me rompre le coup au milieu de la rase campagne. Si je me casse une jambe, qui me portera ? Toi ? »
Arsinoé « Allez, regarde, ce n’est rien. Tu es presque aussi dramatique que Cléo en fait... »
Marc-Antoine « Bon, d’accord. Mais fais attention hein ? »
Arsinoé « Tu vois. Tout va bien. »
Marc-Antoine « Pour le moment... »
Arsinoé « Tu es si négatif ! Je croyais que c’était moi qui n’aimait pas prendre de risques ? Il faut toujours que tu vois le pire arriver… »
Marc-Antoine « Tu vois. Je te l’avais dit ! »
Arsinoé « Je proteste ! C’est ton fichu pessimisme, tu as fait un faux mouvement parce que tu t’attendais à tomber, c’est tout ! »
Marc-Antoine « Je n’ai pas fait exprès... »
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marie-swriting · 1 month
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Perte De Temps - Jake "Hangman" Seresin [1/2]
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Top Gun Maverick Masterlist
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Partie deux
Partie une - deux (version anglaise)
Résumé : Tu n'arrêtes pas de repenser à ta relation avec Jake, malgré votre rupture.
Warnings : angst, fin triste, Jake est un connard, dites-moi si j'en ai loupés d'autres.
Nombre de mots : 2k
Chanson qui m'a inspiré : Things I Wish You Said par Sabrina Carpenter
Assise sur ton lit, tu tiens ton téléphone en face de toi avec la photo de contact de Jake sur l’écran. Tu as un grand sourire à l’idée d’enfin pouvoir lui parler. Tu es actuellement en déploiement donc tu n’as pas pu communiquer avec ton petit ami ces derniers jours. 
Après quelques secondes, tu découvres le visage de Jake et tu vois qu’il est sur son canapé. 
-Hey, je suis désolée de ne pas t’avoir appelé avant, c’est la folie ici, t’excuses-tu.
-C’est pas grave, je suis bien placé pour comprendre que ça peut être compliqué d’appeler.
-Bon, qu’est-ce que tu as me dire de beau ? 
-Pas grand chose, c’est assez calme, dit Jake en évitant rapidement ton regard. En fait, je voulais te parler.
-D’accord, tu veux me parler de quoi ?
-Je… Écoute, commence-t-il, nerveusement et tu te redresses, craignant la suite, je ne sais pas comment le dire alors je vais le faire d’un coup, on devrait se séparer.
-Quoi ? Qu’est-ce que tu racontes ?
-Ce n’est pas toi, je te le promets, c’est moi. 
-C’est quoi cette excuse de merde ! t’énerves-tu, perdue. Tout va bien entre nous. Je ne comprends pas pourquoi tu veux tout arrêter. J’ai fait quelque chose ?
-Non, comme j’ai dit, ce n’est pas de ta faute. C’est juste que je veux me concentrer sur ma carrière et…
-Et quoi ? Je suis une distraction ? Tu peux pas avoir une relation et travailler comme un grand garçon ? rétorques-tu, agacée. 
-Je comprends que tu puisses être énervée, mais c’est mieux comme ça, répond calmement Jake, ce qui a le don de te rendre encore plus en colère. 
-Clairement. 
-Y/N, tu es quelqu’un de bien, je ne veux pas que t’en doutes pendant une seule seconde.
La phrase de Jake qui se veut réconfortante te braque un peu plus. Tu ne regardes même plus ton téléphone, un million d’émotions traversant ton corps. Tu n’arrives pas à savoir si tu es plus énervée ou dévastée. Comprenant que ça ne sert à rien d’insister, Jake soupire avant de parler une dernière fois : 
-Je vais te laisser tranquille.
Tu reposes les yeux sur ton téléphone, t’attendant à ce que Jake dise quelque chose d’autre, mais rien. Jake n’ajoute même pas un “désolé” avant de raccrocher, te laissant dans ta chambre, seule et dans un silence lourd. Tu gardes les yeux rivés sur ton téléphone, toujours sous le choc par ce qui vient de se passer. Tu n’arrives pas à comprendre. 
Tu as rencontré Jake il y a environ quatre mois et tout s’est fait rapidement, mais ça ne semblait pas vous déranger. Certaines personnes avaient bien essayé de te prévenir en te parlant de la réputation de Jake avec les femmes, mais tu les avais ignorées. Jake et toi, vous vous étiez tout de suite bien entendus et c’était ce qui comptait. Et puis, tu ne vas pas mentir, il a su te rendre accro en une conversation. Tu avais l’impression que c’était pareil pour lui, que Jake était autant attaché à toi que tu l’étais à lui, maintenant tu en doutes. Ce qui te perturbe le plus dans cette histoire, c’est que votre relation devenait de plus en plus sérieuse, jusqu’à maintenant. Vous vous voyiez dès que vous pouviez, vous aviez même parlé de prendre une maison ensemble. Vous aviez commencé à imaginer un futur ensemble et un coup de fil, Jake vient de tout jeter aux oubliettes. 
Ce soir-là, tu n’arrives pas à lâcher une larme. Tu te dis que tu as sûrement rêvé ce coup de fil. Cependant, le lendemain, quand tu ne te réveilles pas avec le message habituel de Jake te souhaitant une bonne journée, tu prends conscience de la réalité et tu fonds en larmes lorsque tu finis ta journée. Jamais ton cœur n’avait connu une telle détresse, n’ayant rien vu arriver. 
Cinq mois se sont écoulés depuis ce sinistre appel. Tous les soirs, votre dernière conversation tourne dans ta tête, tu repenses à ta relation avec Jake, à la recherche de ce que tu as pu faire de mal et plus tu réfléchis, plus tu réalises que tu as toujours mis plus d’énergie dans cette relation que Jake. Maintenant, tu te trouves idiote pour avoir espéré quelque chose de beau alors qu’on t’avait prévenu que Jake ne savait pas s’engager. Tu pensais être différente. Tu ne l’es pas. Tu te trouves encore plus pathétique car Jake est toujours dans ta tête. Même quand il n’est plus avec toi, il arrive encore à te faire perdre ton temps. 
Ce soir en est encore une preuve. Tu as recroisé Jake lors d’une soirée spéciale pour la Navy. Tu as malheureusement revu Jake et te voilà maintenant allongée dans ton lit à repenser à lui et à cette soirée, mais surtout au moment où tu l’as vu dans le parking en partant, un moment qui ne quittera pas tes pensées pendant plusieurs jours.   
Tu t’es rendue à cette soirée, sans grande conviction. Tu as été accompagné par ton nouvel ami Scott que tu as rencontré lors de ta dernière mission. 
Au début, tu n’avais juste aucune envie d’être là, puis tu as vu Jake et à la seconde où tu as reconnu son rire au loin, tu as voulu fuir la soirée. Scott, en bon ami qu’il est, est resté à tes côtés et a su te divertir. Il a réussi à te faire rire, même si intérieurement, ton cœur se brisait à nouveau. Tu n’as pas parlé de Jake toute la soirée. En fait, tu ne t’es pas approché de lui, tu l’as évité comme la peste. Enfin, jusqu’à ce que ça devienne acceptable de quitter la soirée. À la seconde où la soirée a commencé à se conclure, tu as vite quitté les lieux. En marchant vers ta voiture, tu es tombée face à face avec Jake. Au début, vous êtes restés là, à vous regarder dans le blanc des yeux sans vous parler, puis n’étant pas prête à le confronter, tu as commencé à te diriger vers ta voiture quand Jake t’a retenu.
-Est-ce qu’on peut parler, s’il te plait ?
-Je n’ai pas grand chose à te dire, Jake, avais-tu dit, sur tes gardes. 
-J’imagine que me parler est la dernière chose que tu veuilles faire, mais j’ai besoin de te dire quelque chose.
-Tu en as assez dit la dernière fois, avais-tu déclaré en te tournant pour aller dans la direction opposée à lui.
-Justement, je n’en ai pas assez dit. Tu mérites que je m’excuse.
À sa phrase, tu t’es retournée, choquée. Avoir des excuses de Jake était bien la dernière chose à laquelle tu t’attendais. Tu t’es mis face à lui, les bras croisés sur ta poitrine afin de montrer que tu ne te laisserais pas attendrir facilement alors qu’en réalité, ça te demandait un effort surhumain.
-Je suis désolé d'avoir rompu de cette façon en donnant si peu d’explications. Je suis désolé d’avoir sorti la carte du “c’est moi, ce n’est pas toi”. Ce n’était pas réglo. Et je suis…, avait soupiré Jake, tu mérites de vraies excuses, mieux que celle-ci, mais je me devais de te dire au moins ça. Peut-être que je vais aller trop loin, mais je serais ravi de me faire pardonner comme il faut si on se revoyait un de ces quatre. 
-Jake, je ne pense pas que ça soit une bonne idée, avais-tu refusé en baissant les yeux pendant une seconde. Mais merci pour ce que tu m’as dit, ça fait du bien de l’entendre.
Suite à ta phrase, tu pensais que la conversation était finie alors tu as sorti tes clés de ton sac quand la voix de Jake a résonné à nouveau dans le parking : 
-C’est à cause du gars avec qui tu étais ce soir que tu refuses ? Ça fait longtemps que vous êtes ensemble ?
-Scott ? C’est un ami. 
-La manière dont il t’a fait rire…, avait dit Jake en riant jaune, ce n’est pas l’impression que j’ai eue.
-Pourtant, il n’y a rien, avais-tu répliqué, sur la défensive. Et puis, pourquoi ça t’intéresse ? On est séparés, c’était ta décision, je te rappelle.
-Et c’était con. Tu me manques, putain ! s’était-il exclamé avec un air coupable sur le visage. Tu n’as pas idée. Le moindre détail me fait penser à toi. Quand une de tes artistes préférées passe à la radio, je te revois en train de chanter les paroles, un grand sourire au visage. Qu’est-ce que je donnerais pas pour revoir ce sourire ! avait-il ajouté plus faiblement. Encore maintenant, quand je suis dans la voiture, il m'arrive de tendre le bras pour le poser sur ta cuisse puis, je réalise que tu n’es plus là parce que j’ai merdé. Je m’assure toujours d’entendre tes derniers exploits. J’ai toujours su que tu étais une pilote hors pair et tu continues encore à m'impressionner. J’aurais dû réaliser la chance que j’avais de t’avoir avant de la gâcher. Je n’arrive pas à avancer et je n’arrive même pas à m’imaginer aimer une autre personne que toi, avait avoué Jake avant de faire un pas vers toi. 
Quand tu l’as vu proche de toi, tu n’as pu t’empêcher de regarder ses lèvres, ses lèvres qui t’ont tant manqué. En le regardant avec plus d’attention, tu as bien vu que, lui aussi, il avait voulu te toucher. Ses mains étaient prêtes à prendre les tiennes, mais il s’était retenu, ne voulant sûrement pas ruiner ce moment en agissant encore plus impulsivement. Entendre la confession de Jake a presque réussi à te faire craquer et à te faire oublier la douleur qu’il t’avait causée. Toutefois, tu es restée mutique, sachant que si tu ouvrais la bouche, tu n’aurais su lui résister. D’une voix désespéré, Jake a tenté le tout pour le tout en déclarant une dernière fois :
-Je te jure que si tu me laissais une nouvelle chance, je saurais mieux agir avec toi. Je saurai être l’homme que tu mérites, je ne te briserai pas le cœur. J’ai appris de mes erreurs, je te le promets.
-Jake, tu m’as fait du mal, avais-tu dit d’une voix faible. 
-Je comprends, mais si tu changeais d’avis, je serais toujours libre. Encore une fois, je suis désolé. 
Sur cette dernière excuse, Jake t’a laissé tranquille et tu es monté dans ta voiture, les larmes aux yeux. Tu les as retenues jusqu’à ce que tu aies quitté le parking. 
Malheureusement, ça ne s’est pas passé de cette manière. 
Tu as bien croisé Jake sur le parking, mais il est resté mutique. À un moment, tu as pensé qu’il allait te dire quelque chose, mais il a juste quitté les lieux, un air coupable sur le visage. 
Et te voilà, maintenant, dans ton lit à imaginer les choses que tu aurais aimé qu’il te dise. Malgré ces cinq mois de séparation, tu es toujours aussi désespérée pour son amour. Malgré la douleur qu’il t’a causée, tu te languis d’excuses de sa part, mais surtout, tu voudrais qu’il te veuille encore et même si dans le scénario que tu as rêvé, tu as refusé de revoir Jake, tu sais qu’en rentrant chez toi, tu l’aurais appelé. Tu l’aimes encore et tu souhaiterais que ça ne soit plus le cas. Il joue encore avec tes sentiments alors qu’il ne te parle plus. Ton cœur complote contre toi en te torturant et en te faisant imaginer un Jake qui saurait réparer ses erreurs et être l’homme que tu mérites. Cependant, ça ne sert à rien. Jake ne changera jamais et s’il revenait, ça serait juste pour jouer un peu plus avec tes sentiments avant de te jeter à nouveau. Tu perds ton temps sur des choses futiles. C’est une perte de temps d’espérer qu’il change, c’est une perte de temps de penser aux choses qu’il aurait pu te dire et aux choses qu’il ne te dira jamais. Jake est une perte de temps et tu t’en veux de dédier autant ta vie pour un homme qui ne pense plus à toi depuis longtemps. Tu espères juste qu’un jour tu arriveras à avoir l’esprit plus léger, loin de Jake et de tes sentiments pour lui.
Partie deux
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lilias42 · 1 year
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Nouveaux chapitres pour CF ! L'introduction et les deux premiers chapitres !
Coucou tout le monde ! Petit retour dans CF avec les trois premiers morceaux de l'histoire !
J'avoue qu'en ce moment, je fais pas mal de trucs dans le désordre alors, j'avance pas beaucoup sur CF, c'est une petite pause on va dire avant de repartir de plus belle. Cependant, j'ai relu l'intro de cette histoire y a peu le temps pour la corriger et ça fait un moment que je voulais la mettre ici, histoire de mettre le début de cette histoire (et il faudra que je réfléchisse à un résumé de quatrième de couverture aussi)
Donc, pas de note de début cette fois, on commence in medias res sous la coupe ! Bonne lecture !
Ah si ! Erratum, j'ai une note à faire ! La prière que chante Rodrigue dans le chapitre 1 est inspirée de la traduction française officielle de la prière chrétienne "Pater Noster", mais adaptée à Fodlan.
(voilà ce que je t'avais dit @ladyniniane ! J'espère que ça te plaira !)
Introduction
« La Déesse fit les plan… plantes et les bêtes… peuplant la… la terre et les cieux ; Elle cré… créa aussi les hommes.
– Bien Rodrigue, à vous Alix.
Le petit garçon releva le nez de son missel pour regarder son frère, se mettant à lire à son tour comme il pouvait.
– Les hommes dé… désiraient le pou… pouvoir et la Déesse ré…pon…dit à leur demande… Pourquoi les hommes voulaient le pouvoir Rosemonde ?
– C’est expliqué après, vous le savez, continuez.
– Je sais… c’est « Elle acc… accor…da les biens faits…
– Non, pas comme ça, répétez. « Bienfaits », en un seul mot.
– Bien… bienfaits des cieux, les bienfaits de la terre et les bienfaits de la magie… » Oui mais, pourquoi elle ne leur a pas donné avant ?
– Et pourquoi les animaux et les plantes n’ont pas demandé le pouvoir comme les hommes ? Ils n’en ont pas besoin ? Ajouta Rodrigue.
– C’est simplement que les animaux ont des griffes et des crocs pour se protéger et chasser, des choses que nous, les humains, n’avons pas. C’est pour cela que nous devons cultiver la terre pour nous nourrir et que nous pouvons utiliser la magie pour nous défendre contre le danger. Mais ce n’ait pas le sujet de la leçon, nous verrons ça plus tard. Vous avez déjà posé beaucoup de questions et j’aimerais que nous finissions cette leçon de lecture. Alors, continuez.
– Y a des trous dans l’histoire… marmonna Alix en posant sa joue sur son poing. Papa et maman, ils disent que c’est bien de poser des questions.
– Papa taquine même souvent la prêtresse en lui en posant quand il va à l’église, ajouta Rodrigue avant de se rappeler. Mais maman a dit que les trous, c’est parce que les textes sont très, très, très vieux alors, on en a perdu.
– Dommage, j’aurais bien aimé savoir pourquoi ils ont pas demandé des trucs les’animaux…
– Un peu de concentration tous les deux, il faut qu’on reprenne la leçon et que vous appreniez à lire. Rodrigue, reprenez et Alix, tenez-vous correctement.
– Oui Rosemonde, obéit-il en reprenant son livre pour continuer, même s’il s’arrêta assez vite. « Les hommes u… u…
– Il est compliqué celui-là, « usèrent ».
– uzère… de l'art de la magie et acc… accrurent leur pouvoir ; mais les zom…
– Pas de liaisons ici, il y a un « h » qui la coupe.
– D’accord… « …les… » il fit une grosse coupure pour être sûr de ne pas faire une faute. « …hommes ne virent pas que le pouvoir attirait le mal. »… Pourquoi le pouvoir de la Déesse attire le mal ? La questionna-t-il encore, curieux. La Déesse, elle est gentille alors, elle peut pas faire des choses méchantes ?
– La Déesse ne fait jamais de mauvaises choses quand elle utilise ses pouvoirs, parce qu’elle n’oublie jamais le bien et le mal. Même ses actes durs sont toujours justes. Par contre, quand c’est les hommes qui l’utilisent, il est tellement grand qu’ils peuvent oublier le bien et le mal car, ce pouvoir est assez puissant pour tout faire.
– Alors, pourquoi elle l’a donné comme ça ? Elle ne pouvait pas en donner moins pour qu’on fasse pas de bêtise ? Demanda à son tour Alix, tout aussi curieux que son frère.
– Hum… je ne connais pas assez les Écritures pour répondre à toutes vos questions. Vous pourrez demander à la prêtresse quand vous la croiserez ou au prochain office.
– Oh non… ça endort l’office…
– Alix, ne parlez pas comme ça. Vous n’allez tout de même pas faire comme votre père et avoir aussi peu de considération pour la Déesse ?
– Bah c’est pas grave, intervient Rodrigue pour soutenir son frère. J’en aurais pour nous deux vu qu’Alix aime pas !
– C’est vrai ! On est pareil donc, ce que fait Rod, c’est comme si c’était moi qui le faisais !
– Non, ça ne marche pas comme ça…
– Tout se passe bien ?
Les deux frères se retournèrent et virent leur maman entrer dans la pièce, accompagné de leur tonton Nicola. Ce n’était pas vraiment leur tonton mais, c’était leur compère et le meilleur copain de leur papa donc, c’était pareil, même s’il avait une tresse marron comme le poil d’un ours et les yeux de la même couleur, pas des cheveux noirs comme la nuit comme leur papa ou jaune, orange miel comme leur maman. Ils sautèrent de leur chaise pour aller faire un câlin à leur maman. Alix commença à lui parler de la leçon, vite suivit par Rodrigue qui complétait ses phrases.
– On s’entraine à lire…
– …Donc on lit les Écritures…
– …mais y a plein de trous…
– …tu peux nous expliquer ?
– D’accord, cela doit être dur parfois. Vous vous en sortez bien pour lire ? Et qu’est-ce que vous ne comprenez pas ? Les questionna-t-elle.
– Oui, ils lisent de mieux en mieux, même si cela manque encore de fluidité, intervient Rosemonde. Par contre, ils n’arrêtent pas de poser des questions sur plusieurs points…
– Tant mieux alors, c’est sain de poser des questions et de remettre en question les choses, assura Aliénor, son regard tout vert allant vers Rosemonde.
– Tout de même Dame Aliénor, il s’agit de la Parole de la Déesse…
– Non, il faut aussi savoir La remettre en question, cela leur permettra de construire leur propre moral quand ils seront grands, lui jura leur maman. Guillaume partage mon point de vue sur le sujet, même si notre foi est très différente. Je préfère que nos louveteaux commencent par se poser des questions plutôt que de croire tout ce qu’on leur raconte, même s’ils critiquent jusqu’aux Écritures. Ils réfléchissent quand quelque chose leur semble étrange au moins. Guillaume en est très fier.
– Ah ça… pour être les fils du Loup, ils le sont… ce ne sont pas vos enfants pour rien… marmonna Rosemonde, même si un petit sourire fier ornait sa bouche fine.
– Nous sommes bien d’accord, répondit Aliénor. Bon, il faut qu’on retourne tous au travail, je reviendrai plus tard pour voir comment ça se passe…
« Eh ! Regardez ! S’écria un domestique qui devait se trouver dans une pièce d’à côté. C’est pas le convoi royal ? Là-bas ! Aux portes !
– Oui ! On dirait bien ! Je vois l’étendard du roi ! »
Rodrigue eut un grand sourire en regardant son frère qui s’exclamait, tout identique tous les deux, entendant à peine leur maman dire qu’ils rentraient bien plus tôt que prévu.
« Tu as entendu ?!
– Oui ! Oncle Ludovic arrive ! Alors…
Ils s’écrièrent ensemble en sautant hors de la pièce.
– Papa est de retour !
– Rodrigue ! Alix ! Ne courrez pas dans les couloirs ! Et attention dans les escaliers ! Les reprit leur nounou.
– Oui Rosemonde ! Répondirent-ils en se précipitant quand même hors de la pièce pour retrouver leur papa. Le revoir plus vite valait bien de se faire gronder après.
Ils bousculèrent un peu un serviteur qui venait leur annoncer ce qu’ils avaient déjà entendu, l’homme riant un peu en les voyant aussi pressés.
– Doucement les louveteaux ! Le seigneur Guillaume ne va pas se renvoler tout de suite !
Rodrigue l’écouta à peine, courant plutôt à toute vitesse avec son frère à travers les couloirs de leur maison. Papa était rentré ! Il avait dit qu’il reviendrait quand les capucines fleuriraient mais, il était déjà de retour !
« Papa est le meilleur ! Il a déjà fini tous ses devoirs ! S’exclama Alix avec joie à l’idée de le retrouver.
– Oui ! Et il est rentré plus vite ! » Sourit Rodrigue à son frère en arrivant aux escaliers qui les forcèrent à ralentir le rythme. Les marches étaient encore trop hautes pour eux, ils ne pouvaient pas encore les dégringoler sans tomber. Ils ne pourraient le faire que quand ils seraient aussi grand que leur maman ou leur papa. « Par contre, on ne va pas pouvoir faire notre plan…
– Oui, c’est vrai… on n’a qu’à remplacer les capucines par des ancolies, c’est pareil ! Sourit le deuxième-né en ayant la bonne idée. Et ce sera joli dans sa tresse aussi !
– C’est vrai ! Se rappela Rodrigue. En plus, Bruno dit qu’elles restent pas longtemps, faut les lui mettre dans sa natte avant qu’elles repartent chez elles !
– Et cette fois, on ne se fera pas prendre quand on les mettra ! On fait comme on l’a dit ! Tu lui demandes comment bien écrire avec ta main gauche…
– Et toi, tu les mets dedans !
– On est d’accord alors !
– Et cette fois, ça va marcher !
– Oh oui ! Cette fois, papa ne le verra même pas ! Ça sera joli ! Rit Alix, les deux frères se tapant dans la main pour se mettre d’accord, alors qu’il arrivait sur la dernière marche. Prêt ?
– Oui ! Répondit Rodrigue en se mettant aussi en position.
– Et… hop !
Ils sautèrent en même temps au sol, faisant le concours de celui qui irait le plus loin mais, comme à chaque fois, ils firent la même distance au pouce près. C’était normal après tout, ils étaient jumeaux alors, ils faisaient presque tout pareil. Ils étaient même nés identiques, c’était normal.
– Faites attention dans les escaliers, les prévient leur maman, les suivant de près dans le colimaçon.
– Oui maman !
– On a sauté que de la dernière marche… la rassura Rodrigue.
– …et on est encore à égalité ! Continua Alix avant de dire à nouveau à son frère. Car on est vrais jumeaux !
– Pour toujours ! Compléta-t-il.
Ils repartirent à toute vitesse dans les couloirs sans l’attendre, trop impatients de revoir leur papa. Ils s’excuseraient plus tard pour ça.
Après encore quelques grandes foulées dans les couloirs, ils arrivèrent dans la cour où se trouvait le carrosse d’Oncle Ludovic. C’était bizarre… c’était pas le même que d’habitude… l’autre devait être cassé, ça devait casser comme leurs petits chevaux de bois, les jumeaux avaient brisé la patte d’un l’autre jour en jouant aux chevaliers, même si Bruno avait dit qu’il pourrait le réparer cette fois.
Leur oncle était déjà descendu alors, leur papa ne devait pas être loin. Il y avait même Lambert ! Il était avec Gustave ! Bon, Rufus aussi mais, ça voulait surement dire qu’ils allaient rester longtemps vu que leur travail s’était fini plus vite ! Il y avait quelqu’un de penché à l’intérieur du carrosse, leur papa devait l’aider à descendre quelque chose de la voiture !
– Papa ! Tu es là !
Cependant, ce ne fut pas leur papa qui sortit du carrosse mais, un autre homme, qui aidait le premier à porter une grande boite en bois sombre, aussi grande que Nicola. Oncle Ludovic se tourna vers eux en les attendant appeler leur papa. Il était tout blanc et semblait très triste. C’était bizarre, papa l’aidait souvent pourtant, et leur oncle n’était jamais triste quand il venait ici au printemps d’habitude. Très occupé et c’était dur de savoir s’il était en colère ou pas mais, pas triste.
– Rodrigue… Alix…
– Oncle Ludovic… où est papa ? Demanda le premier-né.
– Il va bientôt arrivé ? Continua le second jumeau. Il nous a manqué !
– Papa a encore du travail chez toi ?
– Pourquoi tu n’es pas avec lui alors ?
Oncle Ludovic devient encore plus pale, mal à l’aise. Il devait être malade s’il était blanc comme ça. Il jeta un œil à la boite en bois, avant de bégayer après s’être rapproché d’eux et s’être baissé à leur hauteur, comme leur papa et leur maman quand ils leur expliquaient quelque chose de dur. Les deux frères ne l’avaient jamais vu comme ça, aussi hésitant et triste. Il avait les yeux tout rouge… il devait être fatigué… il avait vraiment besoin de l’aide de leur papa pour travailler.
– Gui… Guillaume est… est dans… il regarda encore la boite en se taisant, les frères comprenant que leur papa était dedans, alors que leur oncle continuait avec peu de voix. Je… Je suis désolé… c… c’était pour me protéger… Guillaume… votre père… votre père est…
Oncle Ludovic les serra tous les deux contre sa poitrine en retenant ses larmes, posant la tête des jumeaux contre ses épaules alors qu’il leur annonçait quelque chose en rapport avec leur papa mais, sans qu’ils comprennent vraiment. Rodrigue en tout cas ne comprenait pas, et en jetant un regard à Alix, il sut que lui non plus.
En six ans d’existence, c’était la première fois qu’il était confronté à ça d’aussi près, quand les gens allaient dormir dans une boite. Alix et lui ne connaissaient pas leurs grands-parents, ils étaient morts peu de temps après la naissance de leur papa à la guerre. Quand ils avaient demandé à leur nounou pourquoi ils n’avaient pas de grand-maman comme à Lambert, elle leur avait dit qu’elle était partie très loin pour le bien du Royaume et qu’elle ne reviendrait pas, tout comme son mari. Leur papa, il leur avait dit qu’elle et leur papi étaient partis très loin, avec la Déesse dans l’astre céruléen et qu’ils veillaient sur eux de là-bas avant de naitre à nouveau.
C’était un des rares moments où il ne leur souriait pas.
Leur papa semblait toujours gentil avec eux, sauf quand ils faisaient une bêtise où il était sévère, ou quand il n’était pas un peu énervé contre leur oncle Ludovic et les vassaux. Il chantait aussi tout le temps à tue-tête, comme si le silence le gênait, reprit en chœur par ses jumeaux au grand dam de leur nounou. D’après Rosemonde, « les chansons des sous-lards de l’armée ne convenaient pas à deux jeunes ducs » et elles étaient trop grossières pour eux. Eux, ça les faisait rire de chanter avec Guillaume.
C’était surement pour ça qu’ils ne comprenaient pas.
– Ne pleure pas Oncle Ludovic… papa va se réveiller et tout arranger, comme toujours ! S’exclama Alix.
– C’est vrai, papa ne dors jamais très longtemps, comme maman. Il se couche toujours après nous, il est toujours debout quand on se réveille la nuit et il est toujours levé avant nous. Il va vite se réveiller, assura Rodrigue en tendant sa main pour essuyer ses larmes.
– Rod a raison ! Il va vite se réveiller ! Il ne faut pas pleurer parce qu’il dort plus que d’habitude ! Ça lui fera du bien ! Par contre… il s’éloigna un peu de l’adulte pour pouvoir échanger un regard et des mots silencieux avec son frère.
– Moi aussi, répondit-il à la suite qu’il avait devinée sans souci.
Les deux petits visages complètement identiques se tournèrent alors vers leur oncle, plantant leurs yeux étonnés dans les siens en demandant d’une même voix.
– Pourquoi papa dort dans une boite ?
Ludovic eut un regard triste, puis souffla en posant une de ses mains sur leur épaule, sans arriver à trouver ses mots.
– Rodrigue, Alix… votre père ne se réveillera plus. Il est avec vos grands-parents à présent. Il… il est mort à ma place… il ne se réveillera plus…
– Quoi ? Deux hoquets lui répondirent en même temps, alors qu’Alix s’exclama, se différenciant du calme apparent de son frère.
– Pourquoi il ne se réveillera plus ?! Il nous avait promis qu’il allait vite revenir pour jouer ! Papa n’est pas un menteur ! Aussi sûr que Rodrigue est moi et que je suis Rodrigue !
– Papa ne ment pas, c’est un adulte. Sa chanson avant de partir, c’était même pour nous jurer que quand il reviendra, il serait bien et qu’on ne se séparera plus. Un adulte, ça ment pas non ? Pourquoi tu dis qu’il ne reviendra pas alors ? C’est si bien d’être mort ?
– Il préfère être avec papi et mamie qu’avec nous ?
– On a fait quelque chose de mal ?
– C’est peut-être parce qu’on arrête pas d’échanger nos places pour pas faire ce qu’on aime pas ? Proposa Alix en regardant son frère.
– C’est vrai que Rosemonde a dit qu’elle allait écrire à papa pour lui en parler car, ça ne gêne pas trop maman qu’on le fasse, même si elle nous fait la morale après pour nous dire pourquoi c’est pas bien… il est en colère à cause de ça ?
– On peut arrêter si c’est ce qui le met en colère. C’était juste pour pas m’entrainer à la lance alors que j’aime pas ça et que Rodrigue préfère la manier plutôt que l’épée…
– Oui, ça nous fait juste rire que personne n’arrive à nous différencier à part papa et maman. Si c’est ça, on arrête…
– Mes enfants… les coupa doucement Ludovic. Votre père ne serait jamais assez en colère contre vous deux pour partir loin de vous. Ça le faisait plutôt rire de vous voir inventer des stratégies pour échanger vos places sans que les adultes le voient, ou pour mettre des fleurs dans sa natte. Les adultes peuvent mentir mais pour ça, il ne mentait pas. Vous étiez ses deux petits louveteaux. Il aurait eu le choix, il serait avec vous à cet instant, avec votre mère.
– Alors pourquoi il n’est pas là ? » Demandèrent-ils ensemble, le fixant avec leurs grands yeux de chats bleu comme l’eau du lac, exactement les mêmes que ceux de Guillaume… comme leurs cheveux, leur teint, leur petite silhouette…
« Déesse… ce que vous ressemblez à votre père… ce que vous vous ressemblez les uns les autres… » songea le roi en cherchant ses mots, ne sachant pas comment expliquer qu’un humain pouvait vouloir en assassiner un autre, tout ça pour empêcher une paix et en criant que c’était au nom de la Déesse. Surtout pour ces deux-là… il… il n’aurait jamais cru devoir leur annoncer la mort de leur père… Guillaume était si fort… l’était encore plus depuis que la Déesse les avait bénis Aliénor et lui de deux petits louveteaux…
Ludovic ne pouvait pas oublier le jour où ils étaient nés, comment Guillaume tournait en rond en attendant qu’Aliénor accouche, n’ayant pas le droit de rentrer étant donné que le travail était compliqué. Le bébé s’était présenté dans le mauvais sens, les pieds les premiers. Ce n’était pas un bon signe, surtout après toutes les fausses couches d’Aliénor… Une aide finit par enfin l’autoriser à entrer dans la pièce, le nouveau-né était pratiquement sorti à part un bras, quand la sage-femme ne s’écria.
« Attendez ! Attendez ! Ne le laissez pas encore rentrer ! Il y a un deuxième bébé ! Il tient la main de son frère ! »
Guillaume était pratiquement tombé par terre d’étonnement, de joie et d’inquiétude en entendant la nouvelle. Après tout ce temps et faux espoirs, son Aliénor et lui avaient des jumeaux pour leur premier enfantement qui arrivait à terme, se tenant même pas la main pour ne pas être séparés. Des jumeaux…
Il se souvenait du sourire de Guillaume, de sa joie à l’idée d’avoir des jumeaux, rassurant le premier-né qu’on lui avait confié. Le petit appelait son frère de tous ses petits poumons alors, le nouveau père lui assurait qu’il arriverait bientôt, qu’ils ne seraient pas séparés longtemps, tout en priant pour qu’Aliénor ressorte vivante de cette épreuve, même s’il croyait peu… Guillaume n’avait jamais été aussi doux avec quelqu’un d’autre de sa vie, cajolant le bébé pour le rassurer alors qu’il était loin de son frère, les notes toutes douces qui calmèrent un peu les pleurs…
« Il doit être terrifié loin de son jumeau dans un endroit aussi nouveau… ne t’en fais pas mon bébé, ça va aller… tu vas vite le retrouver et tu es en sécurité ici, tout comme ton frère ou ta sœur… vous êtes en sécurité, je vous protégerai tous les deux jusqu’à mon dernier souffle, je vous le promets… »
Les larmes de joie de Guillaume avaient coulé sans s’arrêter quand il prit ses deux fils pour la première fois contre lui aux côtés d’Aliénor, le premier-né s’arrêtant de pleurer en retrouvant son double, tout identique à lui. Les nouveaux parents leur donnèrent le nom des parents de Guillaume, Rodrigue et Alix, morts à la guerre quand il avait à peine trois ans. Il arriva à rire en disant qu’il avait de la chance que le nom de sa mère soit unisexe, leur jurant de toujours les aimer. Que Guillaume avait aimé ses fils de tout son cœur et de toutes ses tripes dès le premier jour de leur existence. Il arrivait même à les différencier instinctivement, même quand ils faisaient tout pour rester identiques. Un vrai « loup » avec ses petits, ses crocs d’habitude tout le temps sortis pour le bien de son fief et du Royaume se cachant sous ses rares sourires, qu’il ne montrait vraiment qu’à sa famille…
« Il aurait tant voulu rester en vie avec vous… il ne voulait pas mourir… il voulait revenir vers vous… vous revoir… puissiez-vous me pardonner un jour pour avoir provoqué la mort de votre père… cela arrive bien trop souvent… votre père avait déjà perdu ses parents avant de pouvoir le connaitre… ils ont également donné leur vie pour le Royaume… votre famille a versé trop de sang et de larmes pour la mienne… puissiez-vous nous pardonner… »
Ludovic tenta donc, même s’il n’était pas sûr de lui, ne trouvant pas de meilleure tournure.
– Un… un homme très méchant a tenté de me faire du mal. Votre père l’a arrêté mais, c’est à lui qu’il a fait beaucoup de mal et il ne s’est pas relevé. Il…
Les mots se bloquèrent dans sa gorge mais, le regard perdu des petits les poussèrent à sortir, alors que l’adulte priait pour que cela adoucisse un peu le sort de leur père, même si ce dernier allait surement revenir de la réincarnation pour le chercher en enfer, afin de lui tirer les oreilles de désaccord. Déesse, ce qu’il serait furieux contre lui… mais il ne voyait rien d’autre pour adoucir la situation aux enfants et leur expliquer, c’était la seule image de la mort qu’ils connaissaient en lien avec celle de leur père.
– Guillaume est mort comme un vrai chevalier…
Cette fois, les deux petits comprirent, s’attrapant la main instinctivement pour ne pas se lâcher. Ça avait toujours été normal de se tenir ainsi, depuis qu'il était né même…
– Il ne se réveillera pas ?
– Non. Il va rester dans son cercueil…
– Il ne chantera plus ?
– Non. Il ne pourra plus chanter à présent…
– Même les chansons de l’armée qui mettent Rosemonde en colère ?
– Même elles…
– Il ne nous racontera plus d’histoire ?
– Non, il ne pourra plus… même les histoires de chevaliers et de gentils voleurs…
– Il ne jouera plus avec nous ?
– Non… il ne pourra plus…
– Il ne rira plus avec maman sans qu’on comprenne vraiment.
– Non plus… même s’il adorait votre mère…
– On ne pourra plus lui mettre des fleurs dans les cheveux sans qu’il le voie et se faire toujours prendre…
– Non… hum… un petit éclat de rire triste arriva à sortir de sa gorge. Vous le faisiez toujours rire quand vous tentiez de le faire…
– Il ne te dira plus « c’est mon boulot de t’empêcher de faire des conneries » ?
– Non… c’est vrai qu’il me le disait trop souvent…
– Il restera avec papi et mamie maintenant ? Et il va se réincarner aussi ?
– Oui… je suis vraiment désolé… Guillaume aurait préféré rester avec vous deux plus longtemps aux côtés de votre mère… mais quitte à mourir, je crois que c’est ce qu’il aurait voulu… pour protéger la paix afin que vous grandissiez bien sans vous inquiétez de la guerre… tenta-t-il avant de répéter. Il est mort comme un vrai chevalier… comme un vrai chevalier… même s’il voulait rester avec vous… Guillaume voulait tellement rester avec vous…
– – Non, non… tu mens… refusèrent-ils en donnant un petit coup de poing faible sur sa poitrine, comprenant qu’Oncle Ludovic leur disait que leur papa ne reviendrait plus jamais, ajoutant d’autres petits coups impuissants à chaque phrase. T’es un vilain menteur Oncle Ludovic… c’est pas vrai… papa va se réveiller… il va revenir… il a promis… papa va revenir, sourire et chanter… c’est toi qui mens… papa est pas avec papi et mamie… on va le dire à papa et maman… t’as pas le droit de mentir… papa va te gronder… papa va… papa… notre papa… on veut papa !
Les deux jumeaux s’effondrèrent contre l’épaule de l’homme, pleurant à chaudes larmes en réclamant leur père, voulant plus que tout le revoir et qu’il se réveille avec son grand sourire. Aliénor essayait de rester à peu près entière derrière eux malgré sa peine, soutenant ses enfants avec Ludovic, même s’ils étaient inconsolables… Ce dernier ne lâcha pas les louveteaux jusqu’à ce qu’ils s’épuisent à force de pleurer et d’appeler leur père. Ils se tenaient toujours tous les deux. Après avoir confié Lambert et Rufus à Gustave, il les prit alors dans ses bras pour les porter dans leur lit, suivit d’Aliénor qui n’avait plus assez de force pour les porter, même si elle resta toujours à la hauteur de ses enfants.
« Je n’ai pas le temps d’être triste », déclara-t-elle quand il lui demanda comment elle allait, « ni même pour te tirer les oreilles pour avoir comparé Guillaume à un chevalier. Ça a tué ses parents je te rappelle et on n’avait pas le temps pour se prendre la tête avec ça. On a toujours visé au plus efficace pour notre fief et notre famille… même si c’était surement pour le mieux… il n’aurait surement pas compris sinon, surtout qu’ils aiment beaucoup les histoires de chevalerie, marmonna-t-elle en priant pour que ses fils ne l’entendent pas dans leur sommeil. Je dois m’occuper d’eux et du duché… Gui ne me le pardonnerait jamais si quelque chose leur arrivait… je dois être forte pour eux… »
On enterra Guillaume dans sa boite le lendemain, au bord du lac comme il l’avait toujours voulu d’après leur maman. Il aurait deux tombes, une au bord de l’eau et une autre dans le caveau familial, sur la seule ile de Lac Egua, celui du Brave Fraldarius toujours pur.
Habillés de la même façon en noir et blanc, les jumeaux se tenaient toujours par la main, ne se lâchant pas, même pour poser le dernier repas de leur papa sur un petit bateau de bois puis, le pousser sur la surface. Ils avaient trop peur pour se lâcher, trop peur que l’autre s’en aille aussi pour toujours pour seulement y penser.
Délaissant ses bleus habituels, Aliénor s’était drapée de noir et de blanc, ses cheveux blonds-roux couvert d’une mantille noire, tout comme Nicola à ses côtés. La seule chose de couleur qu’elle portait était une broche d’argent, frappée avec leur emblème, un cadeau de Guillaume. Elle s’était baissée afin d’être à leur hauteur, la main sur leurs épaules. Lambert était à côté d’eux, Rufus aussi, Ludovic juste derrière la famille Fraldarius. L’homme immense avait tenté de poser une cape sur leurs épaules mais, ils l’avaient repoussé. C’était le geste de leur papa. Leur papa se mettait toujours derrière eux et les enveloppait avec les pans de ses très longues capes très chaudes, autant pour les garder à proximité que pour les protéger du froid. Rodrigue disait souvent que quand il serait grand, il aurait la même cape immense que lui. Ça faisait rire leur papa… il ne l’entendrait plus maintenant. Ni rire, ni sourire, ni lire, ni chanter… plus rien… il ne l’entendrait plus jamais à part son silence…
Pendant la cérémonie, le prêtre répéta les mots de Ludovic.
« Sa Grâce le Duc Guillaume Ulysse Fraldarius, le septième du nom, dit le Loup, en protégeant sa Majesté le roi Ludovic le IIIème, a agi comme le devrait tout homme de Faerghus. Dans sa mort triste, nous devons trouver de la joie en voyant le roi sain et sauf ainsi qu’un exemple à suivre. Même s’il a laissé derrière lui une veuve et deux enfants encore trop jeunes, il a sacrifié jusqu’à sa vie pour son roi. Par cet acte instinctif d’abnégation pure, il a eu la mort la plus honorable. Pour Faerghus et pour le roi, Sa Grâce Guillaume le Loup est mort comme un vrai chevalier… »
« Lui aussi dit ça… pensa Rodrigue en serrant la main d’Alix dans la sienne, pleurant à nouveau quand on mit de la terre sur la boite où était son papa. Comme Ludovic… comme nounou… cela doit être vrai… »
                                                                          Chapitre 1                   
« Il manque un tranchoir et un tailloir. Et une chaise.
– Comment ça seigneur Alix ?
– Il manque ceux de papa… répondit Rodrigue à la place de son frère. Et « seigneur », c’est papa, pas nous…
Il sauta de sa chaise avec son propre tranchoir et le tailloir de son frère dans les mains, puis alla les poser à la place où devait être Guillaume. Ça faisait trois semaines qu’on avait enterré leur papa dans la terre du lac dans la boite, trois semaines que tout était en noir et blanc, que tout était silencieux. C’était pas comme leur papa… Guillaume, il souriait toujours avec eux, n’aimait pas les couleurs aussi sombres, et détestait encore plus le silence. Il n’aimerait pas une forteresse comme ça… c’était comme s’il n’avait jamais été là… et pourtant, même si on leur parlait tout le temps de leur « père », ça sonnait toujours faux, comme des mensonges. Ni l’un ni l’autre des jumeaux ne comprenaient tout, à part que ce n’était pas comme leur papa… c’était pas comme lui… et on ne les appelait plus par leur nom maintenant… c’était juste « seigneur Rodrigue » et « seigneur Alix », ou « Vôtre Grâce » les rares fois où ils étaient séparés, ou « Vos Grâces », plus Rodrigue et Alix, sauf leur maman et Nicola qui les appelaient toujours par leur prénom, ou « les louveteaux » quand ils leur parlaient à tous les deux en même temps, comme le faisait leur papa.
Le cuisinier eut un air triste et répondit.
– Excusez-moi pour cet oubli. Je vous apporte un autre tranchoir et tailloir. Par contre, maintenant que… maintenant, on doit tous vous appelez ainsi.
– Maman ne le fait pas, rétorqua Alix. Nicola aussi.
– Dame Aliénor est votre mère, c’est normal, et le Sieur Terrail est un ami d’enfance de votre père, ils ont beaucoup fait ensemble tous les trois. C’est pour ça qu’il se permet d’être plus familier avec vous. C’est parce que vous êtes tous les deux quasiment ducs maintenant.
– C’est papa le duc, c’est son travail, rétorquèrent-ils d’une même voix.
Le cuisinier ne répondit pas, l’air encore plus triste, comme figé par leur regard identique. Tout en noir et blanc, ils se ressemblaient encore plus… et sur les lèvres de l’homme, Rodrigue pouvait encore lire les mêmes mots : « ce qu’ils ressemblaient à leur père »… mais ils lui ressemblaient depuis toujours non ? Et pourquoi ils disaient tous « père » ? Avant qu’il soit dans la boite, tout le monde leur disait « papa », pas « père »… pourquoi tout changeait d’un coup ? Papa, c’était papa, pas père.
– Que se passe-t-il ?
– Ah ! Dame Aliénor !
Les jumeaux se tournèrent vers leur maman qui venait d’entrer, elle aussi tout habillée de noir. Même ses cheveux blonds-roux devenaient noirs sous sa grande mantille… c’était la seule qui n’avait pas trop changé avec Nicola. Elle était toute triste car, Guillaume était dans la boite, et souvent fatiguée mais, elle continuait à agir comme leur maman. C’était rassurant…
– Il a oublié de faire la place de papa alors, on lui a donné une partie de nos affaires, lui expliqua l’ainé en montrant là où devrait être la chaise de Guillaume.
– Je vois. Ça arrive ce genre d’oubli.
– Oui mais, depuis que papa est dans la boite et mort comme un vrai chevalier, tout le monde oublie de le faire.
– Les choses sont un peu compliquées en ce moment, souffla-t-elle simplement en s’approchant. Tout le monde est triste car, papa est mort en faisant son travail.
Elle passa sa main sur les cheveux des louveteaux puis, les rassit sur leur chaise, avant qu’ils ne fassent tous ensemble une prière de remerciement à la Déesse pour leur permettre de bien manger. Ces mains étaient toutes chaudes contrairement à la forteresse, c’était bien… ils mangèrent ensemble en parlant de ce qu’ils avaient fait ce matin, Aliénor les écoutant patiemment, toujours attentive. C’était la meilleure des mamans… normal, elle était toujours avec le meilleur des papas… elle était très, très occupée en ce moment, comme papa avant mais, elle faisait tout pour arriver à manger et passer le soir avec eux, leur lisant des contes et des légendes pendant la veillée au coin du feu. Ils lui réclamaient toujours la légende du Brave Fraldarius ou celle de Kyphon et de Loog, c’était leur préférée. Les aventures de leur ancêtre avec le Roi Lion tout en s’occupant de sa fille Clothilde… ça leur faisait penser à Guillaume quand il n’était pas encore dans une boite.
Après le repas, Aliénor dut retourner travailler, et les jumeaux filèrent dans le jardin, le seul endroit où le silence n’était pas total, toujours occupé par les bruits de la nature, du lac et du travail des jardiniers pour le garder aussi beau. C’était le début du printemps en plus. Ça sentait toujours bon par-dessus l’odeur de fumier en ce moment. S’ils trouvaient Bruno après avoir joué, ils lui demanderaient s’ils pouvaient l’aider à s’occuper des fleurs de potentilles, c’était les préférées de leur papa… il ne les verrait pas fleurir cette année dans sa boite dans la terre…
Les deux petits jouaient avec des petits animaux de bois sur le sol, quand le jardinier les trouva assis par terre.
« Ah ! Rodrigue ! Alix ! Vous êtes là les louveteaux ! Votre gouvernante vous cherchait ! Il ne fait pas un peu frais par terre ? Vous ne jouez pas dans la grande salle ?
– Bonjour Bruno ! Répondirent-ils en souriant. Lui, il les appelait toujours par leur prénom.
– Non, ça va, on est bien là ! Et on est mieux dans le jardin ! S’exclama Alix, tout content d’entendre quelqu’un continuer à leur parler normalement.
– C’est bien vrai ! Si seulement cette vieille rigide de Rosemonde voulait bien l’entendre…
– En plus, y a le portrait qui fait peur dans la grande salle. C’est papa mais, c’est pas papa… ajouta l’ainé en s’accrochant à son frère. On est mieux près du lac.
– Ah oui… il est horrible ce portrait de Gui’. Même lui le détestait mais, il avait dû être sérieux tout le long et bon, notre Gui’ quand il était sérieux… mouais, il pouvait faire assez peur. Surtout qu’il souriait tout le temps avec vous, ça fait une sacrée différence.
– Papa fait pas peur… qu’est-ce que tu dis Bruno ?
– Oh, trois fois rien, ce n’est pas important, je m’égare. L’important, c’est que votre papa, il vous adorait et aimait sourire avec vous, leur assura-t-il avant d’ajouter. Au fait, les lilas viennent de fleurir, ils sont magnifiques ! Vous voulez le voir ?
– Oh oui ! Et on pourra t’aider à t’occuper des potentilles ?
– Bien sûr les p’tits loups… leur sourit-il plus doucement.
Les deux enfants rangèrent leurs jouets à leur place, pendant que Bruno prévenait une domestique qu’il les avait retrouvés puis, ils suivirent le jardinier jusqu’aux arbustes de lilas et effectivement, ils étaient tous en fleur ! On aurait dit que des boules de laine blanches, violettes, mauves et bleutés étaient accrochées aux branches ! C’était si joli !
– C’est super beau ! Ils doivent être super vieux pour avoir autant de fleur !
– Ah ! Ah ! Non, ce n’est pas comme les coccinelles ! Certains sont un peu vieux oui, mais les blancs doivent avoir une petite dizaine d’année ! C’est pas si vieux pour un arbre. C’est encore des louveteaux, comme vous deux !
– Vraiment ? Et on grandira autant qu’eux ?
– J’en suis sûr.
– Mais on sera encore pareil ? Demanda Rodrigue. J’ai pas envie qu’on ne soit plus pareil avec Alix, même si tout le monde à part maman et papa se trompe quand on est habillé de la même manière.
– Moi aussi, je veux pas me différencier de Rod ! En plus, on est déjà bien assez différents comme ça !
– Ah ça, l’avenir nous le dira. Et même si vous devenez très différents l’un de l’autre, vous resterez toujours des jumeaux, rien ne pourra vous enlever ça.
L’image de la boite passa dans la tête de Rodrigue, tout ce qu’elle enfermait et avait mis dans la terre froide : leur papa, son sourire, ses chansons, sa chaleur, son énergie, la joie de leur maison… est-ce que les boites pouvaient tout enlever quand on les mettait dans la terre ? Et est-ce que… est-ce que ça pouvait même enterrer ça ? Est-ce que vraiment rien pouvait leur enlever le fait qu’ils étaient des jumeaux ? Même…
– Même la mort ? Même si elle a réussi à prendre papa ?
– Ah non ! Ne parle pas de ça Rod ! S’exclama Alix d’un coup, horrifié en attrapant ses mains, comme toujours. Je ne veux même pas penser à être sans toi ! Ce serait mon pire cauchemar si tu n’étais plus là ! On ne sera jamais séparés ! Même par la mort ! On sera toujours ensemble !
– Alix… oui, tu as raison, arriva-t-il à sourire en resserrant les mains de son frère. On sera toujours ensemble ! Tu seras toujours moi…
– …Et tu seras toujours moi aussi ! Je suis toi et tu es moi ! Pour toujours !
Bruno n’intervient pas, se contentant de passer doucement sa main sur leur tête, silencieux. Ils se mirent à s’occuper des lilas avec lui, fredonnant une chanson de Guillaume. Ça leur faisait du bien de chanter un peu… c’était comme s’il était avec eux d’une certaine manière… ils en récupéreraient quelques gerbes pour aller lui donner sur sa tombe…
« Un jour notre papa m’a dit,
Vous êtes mes azalées mes fils,
Quand il nous a vu tout surpris,
Il a alors ri dans sa grande pelisse.
Je n’ai pas compris pourquoi papa ri,
Mais j’ai quand même aussi ri fort avec lui,
Car il est toujours bon et bien de rire,
Alors on rit toujours ensemble dans la nuit
Un jour, mon papa a dit à ma maman,
Mon amour, nos enfants sont de lierre,
Maman a alors répondu tout en riant,
De lierre et de nigelle mon tendre cher,
Quand ils nous ont vu tout surpris,
Ils ont encore ri dans leur pelisse.
Je n’ai pas compris pourquoi ils ont ri tous deux,
Mais j’ai quand même aussi ri très fort avec eux,
Car il est toujours bon et bien de rire tous ensemble,
Alors on rit toujours jusqu’à ce que la terre tremble,
Un jour, papa nous a dit,
Vous êtes comme le myosotis,
Quand il nous a vu surpris,
Il a expliqué dans un sourire.
La joie d’un amour sincère dans la belle azalée,
Par la nigelle et le lierre pour à jamais nous lier,
Le myosotis conserve votre souvenir dans l’éternité,
Telle est la couronne qui dans mon cœur est tressée.
Ce fut à notre tour de bien rire,
Alors papa, il doit alors y fleurir,
Un grand drap de potentilles,
Pour toute notre petite famille. »
Ils aidèrent Bruno jusqu’à ce qu’ils entendent Rosemonde les appeler, ça voulait surement dire qu’ils devaient retourner étudier. Le jardinier leur passa de l’eau sur les mains de son arrosoir, puis les laissa se les sécher avec un torchon pour nettoyer le plus gros de la saleté, même s’ils devraient changer de chausses et taper leurs chaussures pour ne pas mettre de la terre partout à l’intérieur. Il les raccompagna jusqu’à la gouvernante pour lui expliquer mais, dès qu’elle les vit, Rosemonde devient toute blanche en s’écriant, furieuse.
« Au nom de la Déesse, qu’est-ce qui s’est passé ? Vous êtes dans un état déplorable !
– Mais… mais on a rien fait de mal ! On a juste voulu aider Bruno… bafouilla Rodrigue sans comprendre.
– C’est vrai ! C’est tout ! C’est pas la première fois qu’on le fait !
– Ne vous en faites pas Rosemonde, ils m’ont juste donné un petit coup de main. Ils jouaient dans la cour alors, j’en ai profité pour leur montrer les lilas en fleur et ils ont voulu m’aider. Ça leur a un peu changé les idées. Dame Aliénor ne me l’a jamais interdit, tout comme le Sieur Guillaume.
– Je comprends Plantet mais, ils ne peuvent plus s’abaisser à gratter la terre comme deux fils de paysans. C’était déjà bien peu digne de fils de Fraldarius de se mêler ainsi des tâches des domestiques mais, à présent, ils sont les ducs. Ils doivent tenir leur rang en toute circonstance, ce qui n’est guère le cas quand ils mettent les mains dans la terre de cette façon ! Je sais que le sieur Guillaume le tolérait mais, cela reste indigne d’un homme de si haute naissance !
Alix et Rodrigue échangèrent un regard sans comprendre. C’était vraiment mal ce qu’ils venaient de faire ? Ils le faisaient tout le temps pourtant, et leurs parents ne leur disaient rien… bon, d’accord, Rosemonde n’aimait pas trop mais, papa et maman lui disaient de les laisser faire. C’était si mal que ça d’aider Bruno à s’occuper des lilas ? Pourquoi elle disait qu’ils ne devaient pas le faire car, ils étaient fils de Fraldarius ou de duc ? Ils savaient qu’ils auraient beaucoup de travail et qu’ils devraient protéger les roturiers quand ils seraient grands mais, pourquoi c’était mal d’aider Bruno ? Et pourquoi elle l’appelait Plantet et pas Bruno comme d’habitude ? Ils avaient fait une si grosse bêtise que ça ? Les jumeaux ne comprenaient plus rien…
– Enfin Rosemonde, ne parlez pas comme une adrestienne à autant séparer les choses, le roi Loog en personne faisait son pain et son ménage lui-même. Je veux bien que maintenant, ils sont plus ducs qu’avant mais, ce sont aussi des enfants et les enfants ont besoin de souffler un peu. J’ai jamais vu la forteresse ducale aussi silencieuse de ma vie, et je connaissais Gui’ depuis qu’il était en langes. Un tel silence l’aurait rendu fou. Un décalage pareil entre ce qui se passe d’habitude et maintenant doit rendre le tout encore plus violent pour eux. Non, croyez-moi, un bon moment dehors sans penser à tout ça et en chantant un peu comme avec Gui’ ne peut leur faire que du bien.
– Là n’est pas la question. Ce n’est pas très respectueux envers son âme du Sieur Guillaume d’agir comme s’il était encore là. Le chant était sa grande passion et son don, on ne peut nier qu’il avait une des plus belles voix de tout Fodlan mais, nous ne pouvons pas singer son chant, et nous devons respecter les morts en observant le silence afin de ne pas gêner le recueillement de chacun. De plus, même si je comprends votre raisonnement, nous ne pouvons pas nier ce qu’ils sont à présent : les ducs en titre. Ils ne règnent pas, ils sont trop petits et notre Dame assure la régence jusqu’à leur majorité mais, ils restent ducs et ils doivent montrer l’exemple. J’en suis la première désolée mais, pour eux, le temps de l’enfance et de l’insouciance est terminée et ils doivent agir selon leur…
– Mais papa ne voudrait jamais ça ! Il ne voudrait pas ! Il détestait trop le silence ! Et ils ne nous disaient pas ça ! C’est pas papa… ou… ou… Ouuuuuiiiinnnn !!!!
Rosemonde s’arrêta de parler en entendant Rodrigue fondre en larmes. Il n’en pouvait plus, il n’en pouvait juste plus d’entendre tout ça. Ce n’était pas leur papa, pas leur vrai papa ! Leur papa ne voudrait jamais un tel silence de… de… un silence de mort ! Il détestait le silence ! Il ne voudrait jamais ça ! Et pourquoi tout changeait d’un coup ?! Leur papa n’était plus là mais, il jouait souvent avec eux et ils riaient tous ensemble ! Pourquoi ils ne pouvaient pas continuer à le faire ? Leur papa ne voulait pas qu’ils jouent sans lui ? Ils ne comprenaient plus rien !
– Rodrigue… Ne pleure pas… Alix lui prit à nouveau la main, tout aussi secoué que lui par les mots de Rosemonde. On n’est pas les ducs ! On ne le sera jamais ! C’est papa ! »
Le cadet entraina son frère en le tirant vers la forteresse pour les éloigner de leur gouvernante, courant dans les couloirs en passant entre les jambes des serviteurs, avant de pousser la porte de la pièce où travaillait leur maman. Elle sursauta sur sa chaise quand ses petits entrèrent en trombe et s’accrochèrent aux pans de sa robe, tous les deux en larmes maintenant. Elle lâcha son travail pour se glisser vers eux, passant sa main sur leur dos avec douceur, comme toujours avec eux. Quand ils commencèrent à se calmer, Aliénor les redressa un peu pour leur demander.
« Vous voulez en parler ? Qu’est-ce qui s’est passé ? »
Les deux petits lui expliquèrent ce qui venaient de se passer avec Rosemonde, répétant encore.
« C’est pas nous les ducs… c’est papa…
– C’est vrai que vous êtes encore petits pour l’être. Vous le serez quand vous serez aussi grand que papa. Pour l’instant, vous avez le droit d’être des enfants. Et vous avez le droit de chanter. Guillaume ne se taisait jamais, il ne voudrait pas vous priver du chant, surtout si ça vous fait du bien. J’en parlerai avec Rosemonde. Elle n’a pas à vous priver des choses qui vont font du bien, surtout en justifiant ses actes avec Guillaume… »
Les mots d’Aliénor les rassurèrent un peu, même s’ils ne la lâchèrent pas de la journée, faisant leur sieste dans son bureau pour rester avec elle.
Quand le soleil se coucha, elle les emmena à la chapelle ducale pour prier pour l’âme de Guillaume. Il risquait de passer un peu de temps avec la Déesse avant de se réincarner… d’habitude, Alix ne suivait pas autant son frère et sa maman à l’église. Il était comme Guillaume sur ce point, il ne croyait pas beaucoup. Mais là, les deux jumeaux se collaient encore plus que d’habitude. Si l’un d’eux partait ou s’ils se sépareraient, ils étaient sûrs de le retrouver dans une boite. Leur maman aussi… il ne fallait surtout pas se séparer…
Rodrigue récita ses prières sur le bout des doigts, fredonnant doucement le Mater Nostra que lui avait appris sa maman. Il faisait rouler à chaque mot un chapelet dans ses doigts que son papa lui avait offert, avec des perles de roseaux et les emblèmes des Braves et des Saints en breloque. Toutes étaient là, afin de prier la personne qui pouvait le plus les aider, comme Cichol et Cethleann aujourd’hui car, ils étaient liés à la famille. Il avait aussi son propre emblème dans les mains et celle de Sothis pour qu’ils protègent son papa. Guillaume ne croyait pas vraiment en la Déesse mais, il ne l’avait jamais empêché de prier autant qu’Aliénor, disant que cela ne lui faisait rien de mal.
« Toi Notre Mère, toi qui es aux cieux,
Que ton nom si respecté soit sanctifié,
Que ta bienveillance reste en ces lieux,
Que ta volonté soit faite pour l’éternité,
Accorde-nous du pain et de l’eau pour aujourd’hui,
Pardonne-nous pour nos offenses si grandes et si graves,
Nous serons sages pour que tu reviennes cette nuit,
Nous ne laisserons plus tenter par le pouvoir qui déprave,
Veilles sur nous, veilles sur les défunts,
Veilles sur nous et délivre-nous du mal,
Que ta Volonté soit faite.
Amen. »
Cela lui avait toujours fait du bien de prier. C’était comme pouvoir confier les choses qui lui faisait le plus mal au cœur, tout en sachant qu’il ne ferait pas mal à la personne en face. Le petit garçon pouvait tout dire à Alix, son papa et à sa maman mais, cela les inquiéterait alors qu’avec la Déesse, ça ne lui ferait pas aussi mal et elle pourrait surement intervenir. C’était peut-être pour ça qu’il se mettait à lui demander des choses que personne d’autre qu’elle pouvait faire.
« S��il te plait Déesse… supplia-t-il avant de réciter la formule que sa maman lui avait appris, celle à dire avant un vœu. Déesse de justice et de paix, envoie ton esprit sur les peuples en conflit, pour que le pardon et la réconciliation construisent une paix durable dans les cœurs et entre les hommes… ne mets pas Alix et maman dans une boite… s’il te plait… »
Rodrigue alluma une petite bougie sur l’autel, ainsi que sur celui de Saint Cichol et de Fraldarius pour qu’il protège sa famille, croisant la prêtresse au passage qui manipula les chandelles à sa place, il n’avait pas le droit de toucher au feu. Il en profita pour attraper le pan de son aube et il lui demanda. Elle devait savoir.
« Dites Ma Sœur, où est papa ?
Une prêtresse, c’était forcément très proche de la Déesse non ? Elle devait bien savoir. La femme âgée eut un sourire triste puis, se baissa à sa hauteur en lui assurant.
– Maintenant, Votre père est auprès de la Déesse. Elle l’a rappelé à Elle quand il est mort, comme tous les chevaliers qui ont été dignes de leur titre.
– Et pourquoi il n’est pas avec nous ? On a fait des bêtises ?
– Bien sûr que non. C’est juste que quand on… on part, il faut un peu de temps pour se reposer avant de revenir dans ce monde, surtout quand on part comme un vrai chevalier… votre père est seulement très fatigué.
– Alors, il reviendra quand il se sera reposé ?
– D’une certaine manière mon enfant… d’une certaine manière… souffla-t-elle d’un ton énigmatique. Il viendra surement vous voir…
Rodrigue ne comprit pas vraiment pourquoi elle hésitait autant à lui répondre… « Il viendrait surement vous voir »… ça voulait surement dire que les légendes sur les revenants étaient vraies ! Il en parla avec Alix et sa maman en sortant de la chapelle. Son frère retrouva d’un coup son énergie folle en se rappelant les légendes, avant de s’écrier.
« Il faut qu’on lui fasse comprendre qu’il peut rester ! Vient Rod !
– Eh ! Attends-moi Alix ! »
Ils filèrent dans les cuisines pour demander s’ils pouvaient faire un ragout de poisson que leur papa adorait. Leur papa adorait le poisson, surtout ceux du lac. Ça lui fera plaisir d’en trouver prêt pour lui quand il reviendra une fois bien reposer ! Les cuisiniers les laissèrent faire, et les jumeaux préparèrent aussi bien que possible une truite pour leur papa avec leur aide puis, ils posèrent le ragout sur la table de la salle où ils mangeaient. Ils allèrent aussi décrocher le portrait qui faisait peur pour le remplacer maladroitement par celui d’une de leur chambre, où c’était vraiment leur papa, avec un grand sourire. La Déesse était d’accord pour qu’il le fasse de toute façon, leur emblème les avaient aidé à enlever la planche de bois très lourde barbouillée de peinture, pour éviter qu’ils ne tombent à cause de son poids.
En courant dans tous les coins, ils entendirent des gens que n’aimait pas beaucoup leur papa discuter à voix basse. Ils chuchotaient entre eux qu’avec son sale caractère, Guillaume s’était fait beaucoup d’ennemis alors, si ce n’était pas en protégeant le roi, il allait sans doute se faire tuer à un moment ou un autre. Les jumeaux ne les écoutèrent pas. Leur papa était très gentil avec eux, il était juste sévère. C’était normal d’être sévère avec les personnes qui faisaient des bêtises. Ces gens étaient juste des méchants. Personne ne pouvait dire que c’était bien mérité de mourir comme ça.
Leur papa ne l’avait pas « bien mérité », il était juste mort comme un vrai chevalier, comme leur mamie et leur papi. C’était tout.
Le soir, quand leur maman les mit au lit, ils allèrent tous les deux dans celui d’Alix. Depuis que leur papa était mort comme un vrai chevalier, ils le faisaient plus souvent qu’avant, ayant peur de ne pas retrouver l’autre à son réveil. Quand ils le faisaient, leur maman les laissaient faire en ce moment, même si avant, elle était comme Rosemonde et ne voulait pas qu’ils prennent l’habitude de ne pas dormir chacun dans leur lit, sauf parfois, comme quand Guillaume était chez leur oncle Ludovic… avant de partir chez lui, leurs parents les laissaient même parfois dormir avec eux.
« En plus, si on reste tous les deux, papa… hum… ! Je suis coincé ! Râla Alix alors qu’il s’était perdu dans sa chemise pour la nuit, avant qu’Aliénor n’aide sa tête à trouver le bon chemin vers le trou pour elle. Merci maman ! En plus, papa pourra venir nous voir tous les deux si on est ensemble !
– C’est vrai ! Ajouta Rodrigue en posant son oreiller sur le lit de son frère.
– Hum… Rodrigue… Alix… les reprit doucement leur maman, essayant de ne pas être trop brusque avec eux. Même si Guillaume venait vous voir, il ne pourrait rester. Les revenants sont comme… comme les fantômes… même s’ils peuvent venir vous voir, ils ne peuvent pas rester, ni faire les mêmes choses que nous… Guillaume veille sur vous d’une certaine manière mais, il ne reviendra jamais vraiment non plus…
– Oui mais, on pourra le voir non ? Demanda son premier-né. On veut le revoir encore une fois… s’il revient, on pourra le voir alors, même s’il reste pas… il reviendra non ?
– Oui, c’est tout ce qu’on veut, le soutient son frère. On veut juste encore voir papa… il viendra bien non s’il n’est pas loin ?
Le visage de leur maman devient très triste, comme si elle avait une boule dans la gorge qui ne voulait pas la laisser parler. Elle leur embrassa le front en chuchotant, passant sa main dans leurs cheveux.
– C’est une histoire compliquée…
– Bah non, on veut juste voir papa, et papa aussi doit vouloir nous voir. Toi aussi, il doit vouloir te voir maman ! Il ne veut pas venir papa ?
– Bien sûr que non… votre père détestait s’éloigner de vous et rester loin de la maison… vous êtes nos petits louveteaux… enfin, elle les coucha en relevant l’édredon tout chaud, maintenant, c’est l’heure de dormir… vous avez tout ?
– Si Alix est là, oui !
– Et si Rodrigue est là, aussi ! S’exclamèrent les deux jumeaux l’un après l’autre. Et tu ne pars pas pendant la nuit ! J’aurais peur que tu ne reviennes pas si t’es pas là !
– Promis ! Et toi aussi, si tu vas faire pipi, tu me réveilles et on y va ensemble… je ne veux pas que tu ne reviennes pas…
Leur maman sembla éviter de dire quelque chose avant d’ajouter avec un sourire un peu triste, comment souvent depuis que papa était dans une boite.
– D’accord… Hum… et si je vous racontais comment le Brave Fraldarius a rencontré Blaiddyd et Dominic ?
– – Oh oui ! S’il te plait ! Racontes-là nous maman ! S’agitèrent-ils, tout contents d’entendre cette histoire.
– Une fois que vous serez de nouveau couché et sages.
Les deux jumeaux se recouchèrent tout de suite, l’un contre l’autre en attendant l’histoire. Une fois que le silence régna, Aliénor commença à raconter, faisant les voix alors qu’ils l’écoutaient religieusement.
– A l’aube des temps, alors que la Déesse n’était pas encore connue de tous, Fraldarius, votre ancêtre, serait né du lac même. Fils de l’eau, il fut élevé par son père adoptif au bord de sa Mère alors que les humains commençaient à peine à peupler Fodlan, ignorant encore le nom de la Déesse qui leur avait donné la vie. Dans le but d’aider son peuple et sa Mère, Fraldarius décida d’apprendre à maitriser l’eau pour rendre celle du lac buvable à tout instant, afin de préserver son peuple et son père des maladies.
– Fraldarius est très gentil, souffla Rodrigue, ses paupières commençant déjà à s’alourdir de sommeil.
– Cependant, un jour alors que son village encore fragile se réveillait, un grand vacarme résonna de toute part et ils furent attaquer par un des peuples voisins au leur ! Son père y mourut, et Fraldarius fut capturé par l’homme qui avait tué son père, l’emmenant au loin avec lui pour en faire son esclave.
– Oh non ! C’est la pire partie de l’histoire ! Il est méchant ! Il n’a pas le droit de faire du mal au papa ! S’écria Alix en remuant dans tous les sens.
– Alix, du calme, tu vas finir par frapper ton frère en t’agitant comme ça, le reprit Aliénor en posant sa main sur ses épaules pour le calmer. Je peux reprendre ?
– Oui maman ! Répondirent-ils tous les deux.
– Bien… pendant le voyage, il rencontra une autre prisonnière de guerre, Dominic, fille de la forêt…
– Ton ancêtre à toi maman… souligna Rodrigue.
– Oui… elle aussi avait été arraché à son village et à sa famille qui avait trouvé la mort dans l’attaque. Ils se rapprochèrent alors tous les deux, le même chagrin, la même peine, le même désir de rentrer chez eux et la même soif de vengeance les animant à présent, avec le don pour la magie et la musique mais, il ne rencontra pas qu’elle. Dans la maison de leur ravisseur, ils rencontrèrent un autre enfant de leur âge, fils de l’hiver, en secret tout aussi passionné qu’eux de magie, mais étant esclave depuis sa naissance, il n’avait pas de nom. Ils décidèrent alors de lui donner le nom de Blaiddyd, de l’endroit où il allait promener les bêtes, tous finissant berger, propriété du ravisseur et assassin des proches de Dominic et Fraldarius. Le temps passa, les été et les hivers se succédèrent au rythme des lunes. Petit à petit, les trois enfants se lièrent, amoureux de la magie et de la musique, devenant chaque jour de plus en plus puissant afin de pouvoir s’enfuir et retourner dans leur peuple un jour prochain…
Aliénor fit une pause pour regarder ses fils. Ils dormaient déjà l'un contre l'autre. Avec toutes les émotions de ses derniers jours, ils étaient épuisés, même s’ils avaient du mal à s'assoupir. Ils avaient peur que l’un ou l’autre disparaisse… tellement qu’ils n’arrivaient plus à dormir séparer, ils étaient tout le temps collé… ce n’était pas étonnant… ils avaient beaucoup de chemin à faire ensemble pour arriver à se remettre… ils étaient trop jeunes pour pleurer leur père…
La mère les recoucha correctement sous l’édredon d’Alix, ses jumeaux se serrant d’eux-mêmes, afin d’être au plus près l’un sur l’autre. L’un bougeait, l’autre se réveillerait… mais elle faisait tout de même gardé la porte de leur chambre par un garde chargé de veiller sur eux, c’était plus prudent. Elle embrassa leur petite frimousse avant de repartir vers son bureau. Elle avait encore des lettres à lire avant de dormir elle-même…
En retournant dans son étude pour finir son travail de la journée, Aliénor passa dans la salle où ils mangeaient tous ensemble, et vit le plat froid attendre quelqu’un qui ne reviendrait jamais à sa place, recouvert d’une assiette pour empêcher les chats de le manger. Épuisée, elle se laissa tomber sur son propre siège à ses côtés, fixant la chaise voisine comme s’il était là à l’écouter, même si c’était impossible.
« J’aimerais tellement que tu sois là… pour tenir le fief, je m’en sors, notre peuple nous soutient dans son immense majorité et pleure ta perte autant que nous, et on a bien fait le ménage en arrivant. La plupart de nos vassaux te respectait ou te craignait trop pour se révolter, quand ils ne nous doivent pas tout. Ceux qui sont passés entre les gouttes sont les plus difficiles à contrôler mais bon, eux aussi, quand ce n’est pas leurs voisins qui leur règlent leur compte pour trahison en pleine période de deuil, c’est leur propre population qui tente de les pendre pour oser s’en prendre à une veuve et des orphelins fraichement endeuillés, surtout que les roturiers te sont reconnaissant pour tes hôpitaux et tes écoles. Le vrai problème, ce sont les seigneurs extérieurs, et les ambitieux de tout bord… si tu m’avais dit que ma main pleine d’encre vaudrait aussi chère un jour, je ne t’aurais pas cru…
Elle fit une pause, regardant son alliance en la tournant autour de son doigt, libéra ses longs cheveux blonds de leur mantille noire et de leur chignon. Elle était encore à l’ancienne, apparaitre les cheveux détachés et sans chapeau devant quelqu’un d’autre que son mari la gênait un peu, même si de moins en moins d’hommes et de femmes se couvraient la tête en permanence en public. Là, elle était seule, et Guillaume aimait beaucoup ses mèches blondes, c’était presque leur petit secret à eux deux de se voir les cheveux détachés… elle passa ses doigts dedans, pensant au nombre de fois qu’elle avait peigné la longue chevelure de son mari, ses épaisses boucles noires toutes douces, enfermées à la va-vite dans une longue tresse tombant jusqu’à ses hanches… il ne prenait jamais le temps de les couper ou alors, il prenait sa dague et tranchait tout d’un coup… du Guillaume tout craché… même s’il avait arrêté quand leurs louveteaux avaient commencé à marcher, il aimait trop quand leurs petits essayaient de mettre des fleurs dans sa natte sans se faire repérer, même si c’était toujours un échec cuisant. Ils étaient bien trop adorables quand ils le faisaient… même s’ils se faisaient prendre à chaque fois, Rodrigue et Alix riaient toujours tellement quand Guillaume les attrapait… elle ne les avait plus entendus rire depuis trop longtemps, les rires étant remplacés par les pleurs, l’incompréhension et la peur…
– Il y en a un autre qui a tenté de m’enlever l’autre jour… rien de grave, je te rassure mais, c’est tout de même le troisième alors que ton corps a à peine eu le temps de refroidir… ils se jettent tous sur mon veuvage, comme les chiens errants qu’ils sont en croyant que convoler avec ta veuve leur donnera un quelconque droit sur tes louveteaux… s’ils croient qu’ils obtiendront quoi que ce soit de moi en me passant un bout de ferraille au doigt, ils se trompent lourdement. Je ne les laisserai jamais saccager tout notre travail », lui jura-t-elle, sortant les griffes en pensant à ces petits braquets jappant derrière sa famille, et qui pensaient que leurs petits jappements allaient réussir à faire trembler un loup féroce. « En plus, ils s’en prennent à moi pour le moment, je sais me défendre, et le premier à avoir essayé a fini sur une roue sur ordre de Ludovic, histoire que les autres ayant envie de se faire de l’argent avec mon veuvage réfléchissent à deux fois avant de tenter leur chance. Non, je ne m’inquiète vraiment pas pour moi… ce qui m’inquiète le plus, c’est s’ils décident de s’en prendre à nos petits…
Aliénor fit une pause, une boule de plus en plus grosse dans sa gorge, l’inquiétude lui serrant le cœur.
– Rodrigue et Alix sont prudents mais, ils restent des enfants, m��me s’ils risquent de grandir beaucoup plus vite dans une situation pareille. Parfois, il faut que le duc ou le futur duc soit présent afin que quelque chose se fasse, comme quand l’assemblée d’Egua enregistre une décision, même si c’est symbolique… alors, je leur fais prendre un de tes portraits pour faire comme si tu étais encore là et duc… même si en réalité, c’est eux… Ils ne comprennent pas encore que c’est eux, voir même que tu ne reviendras jamais… pour le moment, c’est plus un coup de main qu’ils te donnent ou je leur présente ça comme un jeu, j’essaye d’éviter de leur dire qu’ils font leurs devoirs ducaux… ils sont si petits… ils ont à peine six ans… je sais à quel point c’était dur pour toi, et même s’ils sont dans une situation moins difficile que toi, je voudrais leur éviter autant que possible d’avoir à prendre des responsabilités d’adulte… je sais que tu ne voudrais pas qu’ils aient autant de responsabilité que toi à leur âge… au moins, pour le moment, il n’y a pas d’assassins qui attentent à leur vie comme pour toi, et Ludovic est un précieux allié. Il endigue une bonne partie des velléités de certains… même s’il va falloir qu’on le ramène à la réalité avec Catherine, il faut avouer que faire pendre tous les cerveaux derrière ta mort alors qu’ils étaient nobles, et jurer que toute personne ayant trempé dans ce complot subirait le même sort, a calmé pas mal de monde. Mais je ne peux pas m’empêcher de m’inquiéter pour Rodrigue et Alix. Ils sont tellement jeunes, et tu leur manques tant… on est jamais assez vieux pour affronter ce genre d’épreuve… jamais… ils aimeraient tellement te voir… … … j’aimerais tellement te voir… qu’il ait raison et que tu viennes manger ce qu’ils t’apportent… tu me manque déjà… … … j’aimerais tellement que tu sois là Guillaume…
Elle sentit des larmes roulées les unes après les autres sur ses joues… elle leur avait pourtant interdit de se montrer à nouveau depuis qu’elle s’était effondrée une fois seule avec Nicola et Ludovic, après avoir appris ce qui s’était passé et avoir vu le corps de Guillaume dans son cercueil… elle n’arrivait juste pas à croire qu’il se soit fait tuer sans voir son cadavre… pas lui… pas Guillaume… il avait résisté à pire qu’un coup de couteau, ça n’avait pas pu le tuer… pas son loup de mari… pas son mari… pas lui… tout mais pas Guillaume… pas déjà… il allait survivre plus longtemps que les autres, vivre autant que Kyphon et Clothilde… ne pas mourir pendant sa trentaine comme trop de ses ancêtres… que ses propres parents morts dans leur vingtaine…
Mais quand ils avaient soulevé le couvercle, elle n’avait pu que le reconnaitre, habillé dans la sarcelle ducale, les plis du tissu cachant à peine la blessure mortelle en plein ventre… sa peau encore plus pale à cause de la perte de sang, sa longue tresse reposant sur son épaule, ses beaux yeux de chat provenant du Brave Fraldarius lui-même fermés à jamais, cachant pour toujours le bleu d’eau si semblable à celui du lac… même inanimé, son visage conservait son aspect mordant, ferme face à ses ennemis mais, cachait tout l’amour et la douceur qui se peignaient dans ses traits quand il était avec elle et surtout quand Guillaume restait avec leurs fils… Déesse… ce que leurs jumeaux ressemblaient à leur père… c’était Guillaume au même âge… leurs louveteaux étaient bien les fils de leur père…
« Comment cela a-t-il pu arriver ? » fut sa première question, vite suivit par :
« Reste avec nous… » puis d’un :
« Je t’aime… »
Elle l’avait embrassé une dernière fois avant de refermer le couvercle du cercueil pour toujours. Rodrigue et Alix dormaient, ils étaient tombés d’épuisement à force de pleurer mais, elle refusait de prendre le risque qu’ils voient le corps de leur père. La simple vue du cercueil avait déjà été une épreuve terrible pour eux, elle refusait de les traumatiser encore plus s’ils voyaient le cadavre inanimé de Guillaume… ils étaient trop jeunes pour voir le corps de leur père… bien trop jeunes… tous… Guillaume était mort si jeune…
Elle s’était effondrée, incapable de retenir ses larmes et sa peine. C’était injuste ! Qui était les monstres qui avaient osé leur faire ça ?! Qui étaient les lâches assoiffés de sang qui avaient voulu empêcher une paix ?! Rationnellement, elle connaissait tous les arguments en bois mouillé que les coupables avanceraient mais là, sur le coup de l’émotion, elle voulait juste entendre ce qu’ils avaient à dire sur le meurtre d’un père de deux enfants, que ce soit Guillaume ou Ludovic si leur bras armé avait atteint leur objectif. Qu’ils disent la vérité qu’ils se fichaient des autres et de la mort, qu’ils voulaient juste gagné de l’argent et du prestige facilement avec la guerre et le butin, comme au temps de Clovis le Sanglant avant que Ludovic, Catherine, Guillaume, elle-même et bien d’autres ne le renversent… qu’ils aient le courage d’avouer leur soif de sang et d’or devant elle au lieu de se cacher derrière leur petit doigt…
Ludovic et Nicola aussi avaient beaucoup pleuré avec elle… Nicola avait perdu son ami de toujours avec qui il avait survécu à leur minorité, presque comme son frère, avec qui ils avaient affronté et survécu à bien pire des dizaines de fois… c’était comme perdre un membre de sa propre famille… Guillaume était autant un membre de sa famille que Nicola en était un de la leur…
Et pour Ludovic, c’était encore pire… Aliénor ne l’avait presque jamais vu aussi émotif… lui qui était toujours froid et presque sans émotion apparente… elles étaient toujours très subtiles et faciles à manquer, c’était rare de le voir les extérioriser ainsi… les deux seules fois qu’elle l’avait vu pleurer, c’était de rage en voyant Clovis commencer une autre guerre sanglante qui tuerait trop d’innocents, puis de soulagement quand ils l’avaient enfin renversé. Il aurait aussi pleuré Guillaume en le voyant mort dans ses bras… il avait toujours été aux côtés de Ludovic depuis qu’il était petit, que ce soit quand il fallait tirer le gamin des champs de batailles de son père, ou quand un gosse de quatorze ans commençait à comploter pour renverser le dit père, puis qu’il mettait son plan en application quatre ans plus tard… encore plus après quand il lui avait fallu régner, ainsi que le ramener dans le droit chemin par la peau du cou quand il faisait des conneries… « c’est mon boulot de t’empêcher de faire des conneries », l’éternelle maxime de Guillaume qui répétait souvent au roi quand il s’entêtait… sa mort revenait à perdre son principal soutien et son grand frère pour Ludovic…
« Je suis désolé… Guillaume ne voulait pas mourir… il voulait vous revoir… il voulait revenir auprès de vous tous… je suis désolé que ce soit passé ainsi… »
Aliénor l’avait fait taire, ce n’était pas la faute de Ludovic. Il avait déjà tout fait pour rendre cette rencontre la plus sûre possible mais, il y avait toujours une zone d’ombre inévitable… et elle avait suffi pour que…
« Aaaoooouuuhhhh… Aaaoouuhhh… oouuuhhh… aaaaooouuuhhh… »
La veuve releva la tête en entendant un loup hurler à la lune. Il y en avait vraiment beaucoup sur leurs terres mais, assez peu d’attaques, la Déesse soit louée. Après tout, un loup et son louveteau ornait leur blason depuis Kyphon et sa fille Clothilde, en référence à leur surnom de « Loup » eux aussi, capable même d’en monter un géant… peut-être que les vrais lupins de leurs terres sentaient qu’ils avaient à faire avec des loups humains, qui savait ? C’était ce que disait la légende en tout cas… Rodrigue et Alix aimaient beaucoup cette histoire…
Elle les écouta, leur chant s’envolant vers l’astre lunaire et à l’étoile céruléenne, brillant dans le ciel comme si de rien n’était en bas… les réponses de ses amis à sa plainte ne tardèrent pas, plus forte, venant de partout et de plus en plus énergique au fil des minutes. Les hurlements semblaient de tout âge : des vieux, des jeunes, des adultes, des pas encore en âge, d’autres trop…
Aliénor sourit en les entendant, percevant presque la voix derrière les cris lupins et entendant ses mots piquants mais toujours attentionnés avec elle.
– Tu as raison, ce n’est pas mon genre de me morfondre. On s’en sortira, je ferais tout pour les protéger de la moindre menace, et même si tu n’es plus là, je sais que tu en feras autant de ton côté. Ce ne serait pas la première fois que tu interviens quand on s’y attend le moins. Un autre coup de bluff, n’est-ce pas ? En tout cas, je sais que tu n’es plus là mais, tout en étant proche en quelque sorte… tu ne nous abandonneras pas… elle embrassa son alliance en souriant un peu. Montrons-leurs que le loup n’a pas encore poussé son dernier cri et n’a pas encore perdu tous ses crocs.
Elle se releva en saluant la meute de loups hurlant à la lune, sentant la présence de Guillaume à ses côtés alors qu’elle retournait travailler, plus déterminée qu’elle ne l’avait été depuis sa mort.
                                                                                    Chapitre 2         
Les jours passaient et rien ne changeait vraiment. Les petits faisaient tous les jours quelque chose pour leur papa, le posait sur la table et chaque matin, ils étaient tristes de voir qu’il n’était toujours pas assez reposé pour venir les voir. Leur maman leur avait expliqué que s’il revenait, il ne pourrait rien toucher et qu’il devrait vite repartir pour ensuite revivre mais, les jumeaux continuaient quand même. Ça faisait un lien avec leur papa…
Leur maman restait autant que possible avec eux, elle évitait même de quitter la maison pour rester avec eux. C’était bien, ils ne voulaient pas que leur maman rentre aussi dans une boite. Ils ne voulaient pas qu’elle soit aussi fatiguée que papa…
Cependant, environ un mois et demi après que la boite de Guillaume avait été mise dans le sol, un messager vient voir leur maman pour lui demander de venir dans une ville plus au nord, dans la forteresse de Crèvecœur. Ils ne comprirent pas vraiment la raison, à part que cela avait avoir avec le nord et surtout, que c’était à cinq jours au moins de chez eux, et ils qu’étaient trop petits pour la suivre.
« Non maman ! Ne pars pas ! »
Ils s’accrochèrent de toutes leurs maigres forces à la robe de leur maman. Elle allait partir, tomber sur quelqu’un de méchant et elle rentrerait dans une boite ! C’était sûr ! Ils ne voulaient pas la perdre ! Ils ne voulaient pas la perdre ! Ils voulaient garder leur maman ! C’était leur maman ! Elle n’avait pas à partir ! Elle devait rester avec eux ! Ils pleurèrent même pour qu’elle ne parte pas, refusant qu’elle meure comme un vrai chevalier aussi.
« Chut… chut… ça va aller… ça va aller… ne pleurez pas… je ne mourrai pas, c’est promis… je dois y aller, c’est mon devoir mais, je ne mourrai pas…
– Pourquoi c’est ton devoir ? Demanda Rodrigue. Nicola ne peut pas y aller tout seul ?
– Les adultes n’ont pas des devoirs comme ça à faire ! Restes ! S’exclama Alix.
– Tout le monde a des devoirs. Le mien en tant que duchesse et de régente, c’est de protéger le fief, comme Guillaume le faisait. C’est le devoir de tous les seigneurs de protéger leur fief et leur peuple, ainsi que tous ceux qui leur sont chers. Tout le monde n’a pas le temps d’apprendre à se défendre alors, nous qui avons ce temps, nous devons les défendre de toutes nos forces. Autant les personnes plus faibles que les plus jeunes, que les plus vieux et les personnes qui nous sont chers, comme les loups défendent leur meute. Votre père s’entrainait et travaillait beaucoup pour protéger son fief, mais aussi pour vous protéger tous les deux.
– Pour de vrai ?
– Bien sûr… pourquoi vous mentirais-je ? Votre père vous adorait et voulait tout faire pour vous protéger… elle les attira contre elle et les embrassa tous les deux. Vous êtes nos louveteaux… Il voulait vous protéger plus que tout au monde… »
Ils se calmèrent un peu grâce aux mots de leur maman mais, ils restèrent inquiets… cela devient pire toute la journée, puis ils ne purent plus se tenir quand leur maman était sur le point de partir. Il y aurait Nicola avec eux et ils l’adoraient mais, ce n’était pas pareil, ce n’était pas maman…
Les jumeaux filèrent alors sur le bord du lac pour se calmer avant d’aller lui dire au revoir, même s’ils ne voulaient pas… peut-être que s’ils ne venaient pas lui dire au revoir, leur maman ne partirait pas et elle resterait… ils pourraient même dormir un peu sous les buissons pour se cacher encore plus et l’empêcher de partir… ils avaient sommeil…
Il y avait beaucoup de brume aujourd’hui au-dessus de l’eau et elle était sombre, on n’y voyait pas à trois pas. Se prenant la main pour ne pas se perdre, les jumeaux marchèrent un peu le long de l’eau, n’entendant rien d’autre que son clapotis. C’était un jour étrange aujourd’hui…
Rodrigue crut entendre quelque chose souffler dans son oreille, une voix peut-être. Il tourna la tête vers le lac et vit alors des petites lumières sur la surface de l’eau.
« Alix… regarde…
– Qu’est-ce que c’est ? Demanda-t-il, ses doigts se resserrant sur les siens. Tu crois que… tu crois que c’est papa ?
Leur papa les emmenait souvent sur le lac, leur parlant de tous les détails à savoir sur leur fief. C’était peut-être qu’il voulait rentrer par le lac ? Ils ne savaient pas… et ils ne voyaient pas assez bien dans le brouillard pour le dire. Mais ils voulaient le voir là, dans la brume, au-dessus de l’eau…
Ils se tournèrent vers l’onde en levant leur main libre, ne se lâchant pas.
– Papa…
Ils mirent les pieds dans l’eau sombre.
– Papa… c’est toi ? Papa… papa !
Ils s’avancèrent jusqu’à avoir de l’eau jusqu’à la poitrine, même si c’était très difficile de marcher dedans. Elle était méchante l’eau ! Elle les empêchait d’aller voir leur papa ! Puis ils entendirent la voix de leur maman à travers la brume.
– Rodrigue ?! Alix ?! Où êtes-vous ?! Ô Déesse ! Rodrigue ! Alix ! N’avancez plus !
Elle se précipita à toute vitesse dans l'eau et les tira en arrière alors qu’ils protestaient, la main toujours tendue vers les lumières.
– Non ! Non maman ! C’est papa ! Papa est là ! Regarde ! C’est papa !
– Rodrigue… Alix… ce n’est pas Guillaume… ce n’est pas lui… il n’est pas là… il ne vous mettrait jamais en danger… jamais… il ferait toujours tout pour vous protéger… toujours… il a toujours fait passer sa famille avant tout autre chose… ce n’est qu’une illusion… des feux follets… ce n’est pas Guillaume. Quel père digne de ce nom mettrait en danger ses enfants ?! Ô Déesse… Déesse… j’ai eu si peur… Déesse…
– Maman… ils sentirent les larmes d’Aliénor rouler sur ses joues, se tournant vers elle pour les essuyer avec leurs mains trempées. Maman… ne pleure pas…
– Ce n’est rien… ça va aller… ça va aller… j’ai juste… ô Déesse… j’ai eu tellement peur… ne me refaites jamais une peur pareille… j’ai bien cru que j’allais vous perdre tous les deux vous aussi…
– Maman… » répétèrent les jumeaux, ayant très mal dans leur poitrine de voir leur maman pleurer comme ça, ils n’avaient pas voulu lui faire autant de peine ! Ils voulaient juste qu’elle ne parte pas, c’était tout ! Ils ne pensaient pas… Ils devaient faire attention à ce qu’ils faisaient sinon, leur maman pleurerait encore et ils n’aimaient pas ça… « On ne te fera plus peur… c’est promis… ne pleure pas… »
Leur maman retarda un peu son départ pour Crèvecœur afin de rester un peu plus avec eux mais, quand elle partit, les jumeaux lui promirent de rester très sages avec Nicola et Rosemonde. Quand elle n'était pas là, ils travaillèrent bien, même si Rosemonde les grondait un peu parfois mais, elle leur laissait aussi du temps pour jouer tous les deux dans le jardin avec Bruno, mais aussi la fille de Nicola, Loréa, ils s’entendaient bien tous les trois.
Quand leur maman revient, elle ne les lâcha plus des yeux ou alors, il fallait que quelqu’un de confiance les surveille. Ce fut long avant qu’elle n’accepte de les lâcher un peu mais, c’était normal… il ne voulait plus l’inquiéter comme ce jour-là.
Avec le temps, les jumeaux acceptèrent petit à petit que les gens les appellent « seigneur » ou « Votre Grâce » sans se fâcher, les surnoms étant souvent changés en « petits seigneurs » ou « Petite Grâce », les vrais étaient pour leur papa. Ils ne voulaient pas donner encore plus de travail à leur maman en refusant quelque chose comme ça. Ils devaient être aussi forts que leur papa et leur maman. Ils savaient qu’ils ne pouvaient pas faire autant de chose qu’eux car, ils étaient trop petits mais, ils feraient tout pour être aussi forts qu’eux.
Ils avaient arrêté de compter le nombre de jour depuis que leur papa était dans une boite mais, un jour d’été, ils arrêtèrent de poser de la nourriture pour lui sur la table. Ils avaient compris que Guillaume ne reviendrait pas.
Ce jour-là, les jumeaux passèrent la journée à remplir un petit coffre plein de choses, plein de souvenirs. Ils la remplirent de tout ce qui était important pour eux et leur papa puis, après que leur maman ait aussi mis quelques objets à l’intérieur, ils l’enterrèrent sous les fleurs de potentilles que leur papa aimait tant.
Il y avait des objets et une lettre, pour leur papa, même s’il ne la lirait jamais. Peut-être que Rodrigue et Alix déterreraient la boite un jour, quand ils seront aussi grands que leur papa. Peut-être pas. Ils verraient bien… mais cette fois, ils comprenaient mieux ce qui se passait… ils allèrent ensuite au lac avec leur maman et un dernier repas pour leur papa qu’ils posèrent sur une petite barque. Les jumeaux avaient l’impression que quelqu’un était là, dans le lac tout autour d’eux, alors qu’ils s’avançaient plus facilement dans l’eau que ce jour-là… ils devinèrent qui c’était et lui dirent tous les deux, s’en voulant de ne pas avoir été gentil alors qu’Il les avait sauvés avec leur maman…
« Désolé d’avoir dit que tu étais méchant Fraldarius… on est désolé… merci de nous avoir aidé… »
Rodrigue et Alix sentirent une chatouille sur leurs chevilles dans l’eau, et ils surent que leur ancêtre leur pardonnait de s’être mal comportés. Ils poussèrent alors la petite embarcation en disant, comme ils s’étaient mis d’accord tous les deux.
« Au revoir papa… on se reverra mais, après avoir vu la Déesse… tu seras fier de nous et on sera aussi fort que toi, on te le promet…
Leur maman se baissa alors à leur hauteur, les embrassant tous les deux sur le front alors qu’elle leur promettait.
– Vous vous en sortez très bien. Votre père sera toujours fier de vous, louveteaux. »
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Vus que c'est un peu plus court que d'habitude (enfin, comparé à ce que je peux sortir en ce moment vu que c'est souvent des arcs entier que je pose dessus), petites anecdotes !
-A la base (soit au tout début début), Aliénor ne devait pas être aussi développée ou même existée. Les jumeaux étaient sensés être orphelins des deux parents et être élevés par Ludovic (Nicola n'existait pas encore à l'époque), et ils considéraient ce dernier comme leur père vu qu'ils ne se souvenaient déjà plus de Guillaume (on devait direct passé de l'intro [donc grosso modo l'intro à partir du moment où Ludovic commence à dire ce qui s'était passé avec Guillaume jusqu'à la fin de cette partie] à la partie à GM). C'est qu'après en écrivant l'histoire que j'ai eu plus d'idée autour de leur enfance et de leur mère qu'elle s'est ajouté au lot, notamment en écrivant l'UA "Bye !" où Guillaume et Aliénor sont encore en vie
-quand je me suis dit que leur mère allait s'appeler Aliénor, sa personnalité s'est écrite toute seule car bon, juste le nom la rend badass de base vu la personnalité de l'Aliénor historique
-Ludovic aussi était très différent, c'est même un des personnages qui a le plus changé entre son apparition dans ma tête et ce qu'il est à présent : à la base, cela devait être un jeune roi assez incertain qui s'accrochait beaucoup à Guillaume pour régner car, son père Clovis était incompétent sans être aussi dangereux mais, avait laissé le Royaume dans un sale état, et la mort de Guillaume le forçait à s'affirmer (il l'est encore un peu dans "Bye !" avec des circonstances différentes). Ce n'est qu'en écrivant le reste de l'histoire qu'il est devenu aussi froid et peu expansif, et que Clovis soit devenu un monstre assoiffé de sang que Ludovic met hors d'état de nuire d'un coup d'état, ce qui le rend plus intéressant à mon avis, surtout vis à vis de Lambert dont il est l'opposé.
-Dans la même veine, c'est quand Clovis est devenu un tyran que Ludovic a commencé à être aussi froid : c'est sa personnalité de base de ne pas être expansif sur ce qu'il ressent mais, c'était aussi un système de défense pour rester impénétrable pour Clovis (les deux se tiraient joyeusement des flèches dans les pattes)
-Mettez Ludovic et Byleth dans la même pièce et vous entendrez les mouches volées. J'ai tendance à penser à Byleth quand j'écris Ludovic, ils sont aussi inexpressif l'un que l'autre (au début pour Byleth)
-Lors de l'histoire d'Aliénor au chapitre 1, c'était à la base une histoire sur Kyphon et un loup avec qui il s'était lié d'amitié, qui l'avait suivi partout et dont les descendants continueraient de veiller sur la famille ducale. Cela racontait notamment comment cette louve l'avait protégé des hommes de son père (qui le reconnaissait que parce qu'il n'avait plus d'héritier, tout en le considérant comme une femme alors que c'est un homme trans) alors qu'il accouchait de sa fille et toute la relation entre "la Noiraude" et la petite famille de Kyphon jusqu'à sa mort, ainsi qu'une anecdote de jeunesse de Guillaume et Nicola qui, attaqués par des hommes de Clovis le Sanglant, ont été sauvé par un grand loup noir, et tout le monde est persuadé que c'était un petit de la Noiraude... sauf que ça faisait 9 pages et que ça n'allait pas être exploité plus tard, l'ancêtre le plus mise en avant dans cet histoire étant le Brave Fraldarius de première génération Pertinax. Donc, coupé au montage.
-faudrait que je voie si j'ai pas trop la flemme de le faire vu que c'est un micro-détail mais, je vais peut-être ajouté que Ludovic a les yeux vairons, comme son ancêtre Simplex qui a l'oeil gauche de Pertinax après qu'il ait été crevé. ça pourrait ressortir de temps en temps, et pour Ludovic, ça pourrait faire ressortir son lien avec les Fraldarius.
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soulthom · 6 days
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Position électorale :
Suite à la lecture du programme dit de « Front Populaire » (https://drive.google.com/file/d/1oawDcR2kmwhGslvh87MU-fr7qgMIsWm2/view?pli=1) et à quelques réflexions je pense que j’opterai pour un vote pour cette formation au second tour, sans illusions pour les raisons exposées dans mon texte précédent. Il est vrai que ce programme représente un compromis intéressant (*) voire alléchant dans ses propositions et ambitions affichées…
Néanmoins la question reste pour moi de savoir si cette formation saura être à la hauteur de son appellation, à savoir si elle saura réinsuffler de la combattivité ouvrière (mais aussi de la combattivité tout court) voire concrétiser notamment la création de coopératives, redonner le goût de l’autogestion, d’une vie moins consumériste, smartphoniste, instagrammo-facebookiste, playstationniste, etc., et basée sur des emplois utiles voire intéressants (minimisation de tout ce qui concerne la viande, publicité, bagnole etc.). Ma crainte reste que ce FP reste lettre morte, se désagrège peu à peu ou ne subsiste que par un minimum trop minimaliste, et par conséquent creuse encore plus le fossé qui sépare les exploités, chômeurs, petits paysans, certains exclus etc. des idées de gauche et de l’activité politico-économique, de sorte à ce qu’une victoire du RN devienne plus profonde et dangereuse encore qu’elle ne pourrait l’être présentement (**). Mais nous verrons bien !
(*) Bien que dans le détail, je me méfie par exemple de la notion d’islamophobie, si du moins au nom de cela on s’en prenait au fait de critiquer cette religion, comme une autre. Strictement d’ailleurs islamophobie signifie-t’il « peur de l’islam » ou « peur des musulmans » ?
De plus est-ce que la peur est réellement dans tous les cas la motivation du racisme ? Où est-ce que ce n’est pas bien souvent un prétexte ?
Si une personne critiquant ou mettant en avant une peur de l’islam pense qu’il faut en expulser ou exclure les musulmans, c’est soit un prétexte, soit qu’il s’appuie bien souvent lui-même sur des idées religieuses au contenu nauséabond ! Mais son fondamentalisme lui-même n’est-il pas un prétexte ? Je pense qu’on pourra dans les deux cas précités dire qu’il s’agit de racisme.
J’ai tendanciellement peur de l’Islam comme de toutes les religions (et comme de tous les « prêt à penser », comme une certaine manière d’être scientifique par exemple etc.), bien que je reconnaisse à la fois certaines valeurs morales universelles dans la plupart, mais qui a dit que ce n’était que contre les non-musulmans, puisqu’on veut en faire un cas particulier ? Certainement pas moi, j’ai « peur » de la religion autant pour ses effets sur les religieux que sur les non religieux !
Je pense qu’il vaut mieux exiger des gens qu’ils fassent preuve d’intelligence (du Latin « intellegere » : comprendre), donc mieux formuler la lutte contre la xénophobie (et voir que l’islamophobie, au sens du rejet du musulman, n’est bien souvent qu’une valeur ajoutée au racisme ou juste un prétexte) et de discernement que de les désarmer intellectuellement, même si ça simplifie les choses en apparence… mais à terme c’est à mon avis perdant sur tous les fronts.
De la même façon je pense que le terme, par trop essentialiste, de « féminisme » est un problème (ainsi que bon nombre de développements « théoriques » qui se font en son nom), et que ça crée peut être plus de confusion que ça ne fait avancer la lutte contre le sexisme et les libertés (bien que je pense qu’il y ait un danger spécifique dans tous ce qui est « bio-tech », en matière de procréation : qu’est-ce qu’on ne risquerait pas d’engendrer au nom du « droit » ou de ses sacro-saint désirs ? Il est parfois bon d’en rejeter, et puis personnellement je ne suis pas très pro nataliste…), et je ne suis pas d’accord avec les lois inutilement « spécifistes » (et paradoxales) qui ont cours depuis Sarkozy (certes d’inspiration « de gauche »), non plus avec la parité, cet anti-sexisme au rabais. Je ne renoncerai pas au rêve nécessaire d’un monde combatif, créatif, courageux et réactif ! Il n’y a pas vraiment d’alternative à terme.
(**) Cependant concernant l’ « antisionisme » maladif de LFI et NPA il n’est pas sûr qu’il soit moins dangereux s’il se retrouve dans l’opposition qu’au pouvoir, surtout s’ils se targuent d’être l’ « alternative de gauche » par excellence (le PS-PB n’étant pas très fort pour ça, et pour cause !) dans une situation où ils peuvent plus facilement faire valoir une telle posture. Il n’est pas dit que cela ne puisse pas aider à raviver une tendance historique du FN-RN, de l’extrême droite en général, dans tous les cas.
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christophe76460 · 16 days
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✝️ Une écoute plus attentive ❤️
Un expert souligne que les bons dirigeants touchent votre cœur avant de vous serrer la main.
C’est la loi de la connexion.
Avant qu’un leader puisse toucher le cœur d’une personne, il doit savoir ce qu’il contient.
Et ça s’apprend par l’écoute. La réticence à écouter est trop courante chez les patrons médiocres. Plus de la moitié des problèmes de gestion sont la conséquence d’une communication défectueuse. Et c’est souvent à cause d’une mauvaise écoute.
De nombreuses voix réclament notre attention. À la réflexion, il y a deux raisons d’écouter : se connecter avec les gens, et en savoir plus sur eux. Y compris les concurrents. Sam Markewich a dit en riant : «Si vous n’êtes pas d’accord avec moi, ça veut dire que vous ne m’avez pas écouté.»
Il plaisantait bien sûr, mais hélas, lorsqu’un dirigeant ne voit chez l’autre qu’un rival, il concentre son attention sur la construction de son propre dossier ou sur la défense de son propre objectif et oublie d’apprendre des efforts du voisin.
Maintenant, vous ne voulez pas nécessairement baser vos actions sur ce que fait l’autre, mais vous devez quand même écouter et apprendre à vous améliorer.
Être si occupé(e) à faire ce qui vous plaît ou à essayer de faire bouger les choses, au point de ne pas prêter attention à ce qui se passe autour de vous, voilà qui vous coûtera cher. Chaque jour, chaque expérience que vous vivez, négative ou positive, peut vous apprendre de précieuses leçons.
Mais il faut écouter !
Prière du jour :
Seigneur, apprends-moi à écouter l’autre.
Parole du jour de Bob Gass,
7 juin 2024
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