Tumgik
#oui je parlais beaucoup à cette personne avant
dazeofcoral · 4 months
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le monde du rp c'est devenu des séances psy gratuites ? vous êtes au courant que les autres personnes qui font du rp ont pas les diplômes pour ça / peuvent eux-même mentalement mal supporter d'être votre soutien moral h24 où ça se passe comment ? écouter les gens ; ok
supporter leurs angoisses, les conseiller, tenter de les rassurer ; ok
le faire h24 7/7j toute l'année : pas ok à un moment faut bien se dire qu'on a tous des problèmes et des sensibilités, mais tenir la main à quelqu'un qui provoque ses propres malheurs dans la commu rp et vient chialer continuellement parce que machin et truc l'aiment pas non désolé, quand on a des réactions que même mon gosse de moins de cinq ans n'a pas faut pas s'étonner que les gens le supportent pas non mais c'est quoi ça
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needtowriteaf · 6 months
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« Maman, tu sais ce qu’il se passes ? »
Ce sont les derniers mots qu’a prononcés Jonathan, à sa mère, tétanisée, assise à son chevet. C’était quelques minutes avant de mourir.
Je me demande si elle a trouvé la force de lui répondre. Et si oui, qu’a-t-elle bien pu lui dire ? Je n’ai jamais eu le courage de lui en parler, moi. De la fin. Cette fin qui le menaçait, qui planait constamment autour de lui, depuis l’annonce de la rechute de sa maladie.
Un jour, lors d’un long trajet menant au zoo, il était assis sur le siège passager. En baissant le son de la radio local qui passait, je lui ai demandé innocemment :
« Alors, tu as peur de partir ? »
Interloqué, il m’a répondu aussitôt, du tac au tac :
« Partir où ? »
Sa réponse m’a glacée le sang. J’ai compris le quiproquo. Non, je ne parlais pas de son futur décès. D’ailleurs, personne n’en parlait jamais. On esquivait.  Je faisais plutôt référence à son départ proche en hexagone pour une évacuation sanitaire. Il devait prendre son vol la semaine suivante pour un énième essai thérapeutique. Une ultime chance. Un dernier espoir.
J’ai rétorquée :
« Bah de prendre l’avion, tu sais, de repartir à Paris ! ».
Il m’a répondu que non. Il était content à l’idée de retrouver ses amis en pédiatrie, ainsi que le personnel soignant, à qui il s’était beaucoup attaché la fois précédente.
Lui, aurait voulu qu’on en parle, je crois. Après-coup, j’me dis qu’on avait plus peur que lui. C’était un petit homme vaillant, du haut de ses 14 ans.
Un autre jour, les soins palliatifs nous ont appelés, pour nous dire qu’il n’allait pas passer le week-end et qu’il fallait venir le voir, si on le souhaitait.
Je me souviendrais pour toujours de son petit corps dans ma rétine ce jour-là. Tellement différent du Jonathan que j’avais vu deux semaines plus tôt. Qui jouait encore à la playstation. Amaigri, les lèvres sèches, blanches, rugueuses. Le visage creusé. La langue lourde. Son crâne lisse. Ses maigres doigts posés sur ce drap d’hôpital, qui recouvrait la moitié de son corps fluet. Créant un contraste parfait entre les draps blancs et sa peau noire. J’ai pensé :
« C’est sûr qu’il ne peut plus jouer, maintenant ».
Ses yeux. Ils étaient partiellement ouverts et quelque peu révulsés vers le plafond. Il semblait à moitié endormi. À moitié vivant.
Je me suis dit :
« Putain, c’est ça le cancer. »
Il reprenait ses esprits par à-coup. Il nous a parlé. Mes souvenirs sont décousus. Mais je sais que le début de la conversation m’avait mise mal à l’aise. On ne trouvait pas les mots. Et lui, ne comblait pas les silences. Jonathan était toujours comme ça de toute façon. C’est lui qui mène la danse. On s’est détendu au fil des phrases. Il avait l’air de s’être emplie du peu de force qu’il lui restait, pour honorer cet échange.
Il a même ri. Nous avons parlé de GTA . A sa demande, nous avions tenté d’avoir des financements pour lui offrir ce jeu vidéo qu’il voulait tant, sans succès. L’hôpital de Paris lui avait donné une PS5 avant son départ. Et le docteur des soins palliatifs d’ici a fini par lui acheter le jeu.
Je lui ai fait remarquer le tatouage que j’avais sur le bras :
« Here we go again »
Je lui ai demandé s’il l’avait déjà vu. Il m’a dit oui. S’il l’avait compris ? Il m’a dit oui aussi. J’étais surprise. Il avait la référence, mais ne m’avais jamais fait la remarque.
C’est la phrase que prononce CJ dans GTA San Andreas, à chaque fois qu’il meurt, et que la partie recommence. Le personnage revient à la vie en sortant d’un hôpital. C’est là qu’il dit :
« Oh shit, here we go again »
C’est reparti pour un tour. Une nouvelle partie. Une nouvelle vie. Jamais de vraies fins, en fait, seulement de nouveaux commencements, ce ne sont que des cycles. C’est la philosophie que j’ai inscrite sur mon avant-bras droit. J’ai pris soin de le faire tatouer avec la calligraphie de la pochette de grand theft auto. Ainsi, ceux qui savent, savent.
Jonathan savait. Mais la partie était déjà finie pour lui. Et c’était trop injuste. À 14 ans, on n’a jamais assez joué.
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christophe76460 · 7 months
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(Tiens compte de Dieu) avant que la poussière ne retourne à la terre comme elle en est venue, avant que le souffle de vie ne retourne à Dieu qui l’a donné (Ecclésiaste 12:7).
Retour à la case départ ; l’acte créatif originel est inversé. Je lis deux passages :
L’Éternel Dieu façonna l’homme avec de la poussière du sol, il lui insuffla dans les narines le souffle de vie, et l’homme devint un être vivant (Genèse 2:7).
Tu leur ôtes le souffle, les voilà qui expirent, redevenant poussière (Psaume 104:29).
Tout ce qui est vivant, plantes, animaux et l’homme, a été tiré de la terre et y retourne. Dieu a dit à Adam :
C’est avec beaucoup de peine que tu tireras du sol ta nourriture tout au long de ta vie … jusqu’à ce que tu retournes au sol dont tu as été tiré, car tu es poussière et tu retourneras à la poussière (Genèse 3:17, 19).
À la mort, l’âme retourne à Dieu. Elle continue à être, mais en dehors du corps qui lui dort dans la poussière jusqu’à la résurrection des justes ou des injustes selon le cas.
Quelquefois, je vais dans un vieux cimetière et je lis les noms sur les pierres tombales ; je me demande alors si cette personne est auprès de Dieu. Certains symboles religieux indiquent clairement sa croyance et quand c’est autre chose qu’une simple croix, c’est de mauvais augure, car le signe indique qu’elle n’avait probablement pas placé sa foi en Jésus-Christ ; encore qu’on ne peut jamais en être certain. Qui sait ce qui se passe dans les derniers instants de vie d’un être humain ? Peut-être que sur son lit de mort, quelqu’un lui a expliqué que Jésus seul pouvait lui pardonner ses fautes et lui accorder la vie éternelle. Selon le Nouveau Testament, les croyants ont immédiatement accès à la présence de Dieu. L’apôtre Paul écrit :
Nous aimons mieux quitter ce corps et demeurer auprès du Seigneur (2Corinthiens 5:8).
C’est uniquement par grâce que quelqu’un peut être sauvé ; ce n’est jamais dû à des rites ou à des œuvres, aussi bonnes et méritoires soient-elles. On a un jour demandé à un très vieux croyant qui s’appuyait sur sa canne comment il allait. Il a répondu :
Oh pas si mal, mais cette vieille baraque dans laquelle je vis devient de plus en plus faible et je crois bien que je ne vais pas tarder à déménager.
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Vanité des vanités, dit le Prédicateur. Oui, tout est dérisoire (Ecclésiaste 12:8).
Cette thèse exposée au début du livre (Ecclésiaste 1:2) et répétée tout au long de sa démonstration est reprise ici en conclusion. La sagesse et les efforts de l’homme sont vains. Les misères que le Prédicateur a déplorées tout au long de sa réflexion rendent la vie futile. Mais tout n’est pas aussi noir qu’il y paraît puisqu’il a aussi affirmé que la vie est belle et vaut la peine d’être vécue (Ecclésiaste 11:7).
Ces deux vérités parallèles nous enseignent comment bien mener l’existence que Dieu nous donne sous le soleil. Nous devons profiter des instants de bonheur qu’il nous accorde tout en le révérant. Par contre, l’existence de celui qui ne vit que pour lui-même sans tenir compte de Dieu est absurde. À la fin de son passage sur terre, il n’aura qu’une poignée de cendres dans les mains, et l’éternité devant lui. Le psalmiste écrit :
Apprends-nous donc à bien compter nos jours, afin que notre cœur acquière la sagesse ! (Psaume 90:12).
Et quelqu’un d’autre a dit :
Quand j’étais enfant, je riais et pleurais, et le temps se traînait. Quand j’étais jeune, je rêvais et parlais, et le temps marchait. Quand j’étais adulte, le temps courait. Une fois vieux, le temps s’est mis à fuir, et bientôt pour moi il va finir.
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Non seulement le Prédicateur fut un sage, mais il a enseigné la science au peuple. Il a pesé, examiné et mis en forme un grand nombre de proverbes. Il s’est efforcé de trouver des paroles agréables et d’écrire avec justesse des vérités (Ecclésiaste 12:9-10).
L’auteur fait valoir ses compétences. Les paroles de ce livre ont été soigneusement pensées ; elles sont vraies dans le fond et agréables dans leur forme.
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CLOSE-UP REPORT / Reportage : Gros plan sur… Livaï – Partie 1
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[ La série des interviews/reportages n’a pas été traduite officiellement en anglais. Il n’existe que des traductions de fans. Pour le Close-up report sur Livaï, j'ai donc utilisé la traduction de @yusenki​, élaborée en 2015 (à partir d’une version chinoise) : ici. ]
[ La partie 1 de ce reportage se situe entre la bataille de Trost et le procès d’Eren, dans la saison 1. ]
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Si on demande aux citoyens de nommer une personne célèbre dans le Bataillon d’exploration, la plupart d’entre eux vous répondront la même chose... On l’appelle « le soldat le plus fort de l’humanité », il est revenu vivant d’un nombre incalculable d’expéditions et il a une personnalité froide et qui va droit au but. Son passé est un mystère : son nom de famille et ses origines sont en effet inconnus. C’est pour cette raison que les citoyens et les recrues sont nombreux à vouloir en savoir plus sur lui.
Cette fois-ci, suite aux demandes insistantes de la part de l'équipe, nous avons obtenu l’autorisation d’effectuer ce reportage dans son entièreté… Par chance, le major Erwin, ainsi que plusieurs autres hauts gradés de l’armée, ont jugé qu’il s’agissait d’une belle occasion pour améliorer l’image du Bataillon d’exploration.
LA FONCTION DE CHEF D’ESCOUADE
Reportage : Jour 1. Le caporal Livaï arrive. Il arbore un visage visiblement fermé.
Journaliste reporter (J) : Bonjour ! J’ai entendu dire qu’il n’y avait que de l’entraînement au programme aujourd’hui.
Livaï (L) : Alors comme ça, vous êtes le journaliste dont Erwin a parlé. Franchement, il faut toujours que je me tape de ces corvées…
J : Nous avons déjà interviewé le major au sujet des tâches qui lui incombent.
L : Sûrement parce que ça peut aider à améliorer l’image du Bataillon d’exploration… Ce n’est pas une mauvaise idée après tout. Avec ce qu’il a en tête… J’accepte de me prêter au jeu de votre interview en fin de compte.
Livaï soupire, puis part en direction de la forêt qui sert de terrain d’entraînement. Sur place se trouve un groupe de soldats qui se prépare pour sa prochaine expédition.
L : Explique-lui.
Petra (P) : Ah oui… Le reportage, c’est vrai… Merci pour tout le travail que vous faites.
Erd : L’entraînement du jour est axé sur le travail d’équipe en combat. Nous allons être mis dans la situation où nous rencontrons des titans lors d'un déplacement à pied ou à cheval. C’est une séance de simulation.
Une recrue pointe du doigt la forêt, où se trouvent des mannequins de titans, petits ou grands, et de formes différentes.
J : C’est un entraînement plutôt difficile qui vous attend, n’est-ce pas ?
Auruo : Forcément. Les soldats du Bataillon sont d’une autre trempe que ces jeunes recrues. Nous avons une connaissance approfondie des titans… Comprendre comment les combattre et évaluer leur taille ne peut s’acquérir que par l’expérience.
P : Pourtant, ce n’est pas toi qui as fabriqué ces mannequins, Auruo. Les mannequins sont actualisés régulièrement sur la base des nouvelles informations que nous rapportons de nos expéditions. Le scénario du jour consiste à se retrouver entouré de titans. Si on ne fait pas attention, on peut finir dans la bouche d’un titan, et – si la situation tourne mal - on doit aider les soldats qui sont coincés.
J : Ce scénario annonce un entraînement vraiment rude… N’est-ce pas le genre de situations auxquelles seule une équipe extrêmement talentueuse comme l’Escouade Livaï peut faire face avec succès ?
L : C’est Erwin qui valide en dernier lieu les simulations que nous mettons en place à l’entraînement, et c’est quelqu’un de sensé. Il ne demanderait jamais à qui que ce soit de réaliser l’impossible.
Pour des raisons de sécurité, notre équipe s’est mise en hauteur. Cela nous permet par ailleurs d’avoir une vue d’ensemble sur l’entraînement. Jusqu’à présent, Livaï arborait un visage fatigué et impassible, mais son expression a changé en une seconde au moment où il s’est mis à donner ses directives avec clarté.
L : Petra et Gunther, vous attaquerez ensemble le titan de 8 mètres derrière vous. Auruo et Erd, vous sectionnerez les articulations de celui de 12 mètres, qui se trouve à 10h. Ne le laissez pas approcher de la cible !
Escouade Livaï : Reçu, Caporal !
Ensuite, Livaï se sert lui-même de sa lame pour abattre un immense mannequin de titan de 15 mètres placé devant la cible, afin de la sauver. D’autres soldats utilisent des câbles de maintien pour faire bouger les mannequins et Livaï s’envole avec agilité dans les airs.
L : … !
Grâce à ses déplacements imprévisibles, le « titan » auquel il fait maintenant face, a du mal à anticiper ses mouvements ; puis, dans un dernier mouvement fulgurant, Livaï fait une entaille profonde dans la nuque du mannequin.
P : Le titan de 8 mètres a été abattu ! Devons-nous attaquer les autres ?
L : La cible n’est plus en danger. On se replie.
A lui seul, Livaï est venu à bout de plusieurs mannequins et il prouve ainsi qu’il mérite son titre de « soldat le plus fort de l’humanité ». Désormais, la philosophie qui est la sienne au cours d’une expédition nous paraît évidente : il fait de sa mission une priorité et il évite les sacrifices inutiles.
UN « MANIAQUE DE LA PROPRETE » PRAGMATIQUE
Nous sommes à présent le soir et, tout comme ce matin, Livaï est de mauvaise humeur.
J : C’était un sacré spectacle ! Vous n’êtes pas seulement fort, mais vous faites aussi preuve de beaucoup de clarté quand vous transmettez vos ordres à vos subordonnés.
L : Je ne peux pas vous parler maintenant. A cause de l’entraînement d’aujourd’hui, mes habits sont extrêmement sales. Je dois aller me changer et aussi… En fait, laissez-tomber : je vous parlerai après le dîner.
J : Ah, très bien. Pas de soucis.
Visiblement, il déteste avoir de la saleté sur ses vêtements. Ce doit être son côté « maniaque » dont ses collègues nous ont parlé.
Hansi (H) : Alors comme ça, vous faites un reportage sur Livaï ? Il faut s’accrocher, n’est-ce pas, pour interviewer un personnage aussi distant et maniaque ?
Erwin (E) : Hansi, je pense que tu dis cela parce que toi, tu ne fais pas attention aux détails.
H : Mais il demande même à ses subordonnés de nettoyer leur propre chambre de fond en comble !
E : … Il a sa personnalité. Ce reportage est une bonne chose pour nous.
Une fois Livaï revenu, nous lui demandons la raison pour laquelle on dit de lui que c’est un « maniaque de la propreté ».
J : Caporal, en tant que soldat qui vous trouvez en toute première ligne lors des combats, est-ce qu’on vous demande souvent pourquoi vous êtes un maniaque… euh, je veux dire… pourquoi vous aimez tant la propreté ?
L : Hein… ?
J : Si cela ne vous dérange pas, nous aimerions beaucoup en connaître la raison.
L : Vous voulez une raison… hmm… Vous êtes journaliste, pas vrai ? Donc, il vous arrive d’aller voir des nobles. Dites-moi : quand vous interviewez l’aristocratie, est-ce que vous portez de vieux vêtements sales ?
J : Non, bien sûr que non. Je mets une tenue propre et correcte.
L : Eh bien, c’est pareil pour moi. En tant qu’êtres humains, il est nécessaire que nous maintenions un certain niveau de propreté.
J : Y-a-t-il d’autres raisons ? Je ne parlais pas seulement des vêtements. J’ai en effet entendu dire que vous êtes très tatillon en ce qui concerne la propreté de votre chambre, aussi.
L : Un environnement insalubre est un ennemi en soi. Prenez Hansi par exemple… Elle est bien trop sale, comme un microbe. Si votre chambre n’est pas propre, vos chances de tomber malade sont beaucoup plus élevées.
J : En effet… Les maladies contagieuses sont une menace, encore aujourd’hui, pour les gens à l’intérieur des murs.
L : De plus, nous nous rendons dans des lieux qui n’ont jamais été explorés par l'homme. Si nous venions à contracter des maladies inconnues, comment les soignerions-nous ?
J : Ah, je comprends. Ainsi, votre comportement n’est pas la manifestation d'un simple amour de la propreté, mais il y a une raison logique derrière.
L : Mais il s'explique aussi par mon expérience personnelle.
Il veut certainement parler de ce qu’il a vu dans sa jeunesse. A ce moment-là, notre équipe s’intéresse aux mots qu’il a employés : « expérience personnelle » semble faire référence au passé mystérieux de Livaï. Il est né dans les Bas-Fonds et il est devenu membre du Bataillon d’exploration après avoir fait le choix de suivre Erwin.
J : Pouvez-vous nous parler de votre passé ?
L : Ah… il s’agit d’un sujet classé confidentiel. Je ne suis pas sûr qu’Erwin soit d’accord pour que je parle de ça. Si vous me posez une question qui reste dans les clous, alors je vous donnerai plus de détails.
Même si Livaï déteste obéir aux autorités ou à la chaîne de commandement, il obéit toujours aux ordres d’Erwin. Avait-il déjà cette attitude rebelle avant de rentrer le Bataillon d’exploration ?
J : Premièrement, une rumeur circule selon laquelle vous êtes né dans les Bas-Fonds. Est-ce exact ?
L : C’est exact. Mais je ne suis pas le seul à avoir eu ce parcours : les habitants des Bas-Fonds qui sont déterminés peuvent atteindre la surface, parfois en envoyant leurs gosses dans l’armée… Je n’ai pas de raison de le cacher.
J : Caporal Livaï, est-ce votre cas ? Avez-vous été envoyé dans l’armée par vos parents ?
L : Non. Quand j’étais jeune… quand j’avais à peu près le même âge que ces gosses… maintenant que j’y pense, j’ai été le chef d’une bande de délinquants pendant un temps.
J : Il y avait donc des gens qui vous suivaient ? Vous étiez si jeune et on vous considérait déjà comme un leader.
L : Qui sait ce que ces gosses voyaient en moi ? Le temps a passé… J’imagine que je le saurai jamais. Afin d’atteindre un objectif, il faut quelqu’un pour décider qui fait quoi et quand. C’est la même chose aujourd’hui aussi.
J : Et comment êtes-vous passé de gamin des Bas-fonds à officier dans le Bataillon d’exploration ?
L : Cette information est classée confidentielle. Je ne peux pas en discuter avec vous.
J : Dans ce cas, je vais reformuler ma question. Quand et où avez-vous rencontré le major Erwin pour la première fois ?
L : … Vous utilisez donc ce genre de procédés pour parvenir à vos fins. Bon, peu importe. Nous nous sommes rencontrés pour la première fois dans les Bas-Fonds.
J : Quelle a été votre première impression en voyant le Major ? Comment le voyez-vous aujourd’hui ?
L : Ma première impression… eh bien, il est très tenace, et il serait prêt à tout pour atteindre les objectifs que se fixe le Bataillon d’exploration. Il ne dévoile ses plans à personne - pas même à Mike, Hansi ou moi-même.
J : S’il est vraiment comme ça, pourquoi avoir choisi de travailler sous les ordres du Major ? Est-ce parce que vous aimez votre travail au sein du Bataillon d’exploration ? Ou parce que vous avez été séduit par ce petit plus qu'on peut trouver dans les relations humaines ?
L : … Vous êtes vraiment obligé de le formuler ainsi ? Pfff… Eh bien, il y a plusieurs raisons. La sensation du vent sur la peau quand nous nous rendons de l’autre côté des murs… Ce vent est différent de celui des Bas-fonds, ou même de celui qui souffle à l’intérieur des murs, et la sensation qu’il procure est plutôt séduisante. En ce qui concerne les relations humaines particulières… comment dire… Avant de le rencontrer, je trouvais simplement ces soldats des Brigades spéciales imbus de leur personne… Au moins, le Bataillon d’exploration vaut largement mieux que la plupart de ces types… C’est vraiment tout ce que j’ai envie de vous dire à ce sujet pour le moment.
J : C’est déjà bien. Merci beaucoup.
Derrière ses apparences de héros prétentieux et distant, il est évident que le caporal Livaï sait transmettre des ordres clairs et précis à ses subordonnés, qu’il se soucie de ses camarades, et que les décisions qu’il prend sont rationnelles. Ce n’est pas seulement sa grande force qui fait de Livaï un héros, mais également le fait que c’est une personne entière et dévouée. Dans la deuxième partie de notre reportage, nous plongerons encore plus en profondeur dans la période de sa vie qui s’est déroulée dans les Bas-Fonds, afin d’essayer d’en savoir plus sur son passé et le mystère qui entoure Livaï.
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cursedcleopatra · 3 years
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Salut! Merci d'avoir répondu à ma question, je ne savais pas que tu parlais français!
Les frères musulmans veulent que l'Égypte devient comme l'Arabie Saoudite où les femmes n'ont pas de droit et sont sous l'autorité d'un homme! Je trouve ça très triste, car si tu regardes des reportages ou des films sur la société égyptienne dans les années 60/70, celle-ci était nettement plus ouverte d'esprit et plus libre. Les femmes n'étaient pas forcées de se couvrir et elles avaient plus de place dans le gouvernement/place publique. Je trouve ça très hypocrite que les frères musulmans et la société égyptienne en général veulent empêcher les femmes d'avoir une place dans la société puisque auparavant, dans le temps de pharaon, il y a eu beaucoup de femmes qui étaient au pouvoir en Égypte! Nous pouvons notamment penser à Cléopâtre ou Néfertiti. Ce sont ces femmes qui ont révolutionné le monde et particulièrement l'histoire égyptienne! Elles sont jusqu'à ce jour admiré par plusieurs personnes!
Je ne suis pas arabe, mais je trouve ça très triste que dans la majorité des pays du monde arabe, les femmes deviennent un "objet" dominé par un homme à cause que la société est dominé par des hommes égoïstes qui jugent leurs comportements comme étant "approprié" à cause de la "religion musulmane".
De plus, ce qui m'avait choqué était d'apprendre que la danse du ventre était devenue illégale en Égypte à cause que les frères musulmans jugeaient cela d'acte "pornographique"? Les danseuses sont très mal vue dans la société et elles ne sont pas respectées. Je trouve cela très hypocrite puisque la danse du ventre à été crée en Égypte et fait partie de sa riche culture. Le gouvernement préfère enlever toutes les danseuses d'origine égyptienne et mettre des femmes européennes à la place smh...
La culture égyptienne m'a toujours passionné et cela me dégoûte et me frustre de savoir que les femmes en Égypte perdent leurs droits aussi facilement.
Désolé pour le long paragraphe et passe une bonne journée :-)
P.S.: tu es tellement belle et j'adore ta façon de t'exprimer tu as beaucoup d'éloquence!
Nan tkt, c’était un plaisir à lire! 🥰 Merci beaucoup t’es si doux (ou douce)💋 et ouais j’étudie le français, j’ai toujours aimé la langue car elle est si belle!
Les frères musulmans reçoivent en fait beaucoup de financement de l’Arabie Saoudite, ainsi que des salafistes. La famille royale saoudienne bénéficie des investissements dans les mouvements religieux extrémistes en Afrique du Nord car ils contribuent à “l’arabisation” de la région, ce qui garantit que la Mecque et l’Arabie Saoudite en général restent le centre du moyen-orient. C’est extrêmement frustrant car, comme tu l’as dit, l’identité égyptienne existait des milliers d’années avant la colonisation arabe et pourtant notre propre peuple a oublié notre histoire et a choisi de s’identifier à nos colonisateurs arabes. Les années 60/70 étaient vraiment les dernières décennies de normalité, c’était un peu après cette époque que Sadat a changé la constitution et fait de la charia la source de la législation. Ça me rend très triste de voir mon pays d’origine de cette façon...nous étions autrefois le centre du monde moderne et maintenant les gens vivent dans la pauvreté et nos femmes sont traitées avec tellement de manque de respect. Et oui, maintenant les night clubs du Caire sont remplis de danseuses du ventre ukrainiennes qui ont ruiné l’art 😔 Mais, je suis heureuse qu’il y a des gens qui s’intéressent à notre culture, merci beaucoup anon et je souhaite que t’as passé une bonne journée aussi ❤️💕
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lesarchivesmagnus · 4 years
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Les Archives Magnus – Episode 2 : Ne Pas Ouvrir
ARCHIVISTE
Déposition de Joshua Gillespie, concernant son temps passé en possession d’un cercueil en bois apparemment vide. Déposition originale faite le 22 novembre 1998. Enregistrement audio par Jonathan Sims, archiviste en chef de l’Institut Magnus, Londres.
Début de la déposition.
ARCHIVISTE (DEPOSITION)
Tout a commencé lors d’un séjour avec des amis à Amsterdam. Tout ce que vous êtes en train d’imaginer et vrai. Nous avions tous une vingtaine d’années, étions fraichement diplômés et avions décidé de passer quelques semaines à faire les fous sur le continent, vous pouvez sûrement donc imaginer le reste. Il y a très peu de moments pour lesquels je peux dire que j’étais sobre et encore moins ou j’agissais comme tel, même si ce n’était pas pire que mes amis qui avaient carrément du mal à se gérer parfois.
C’est peut-être pour ça que je suis sorti seul ce matin-là ; aucune idée de la date exacte mais ça devait être mi-mai. Les autres étaient en train de dormir pour se remettre se leur gueule de bois collective et j’ai décidé de sortir me promener sous les rayons de soleil de cette matinée néerlandaise. Avant d’être diplômé de Cardiff avec les autres, j’étudiais l’architecture, donc j’attendais avec impatience de pouvoir me balader seul quelques heures et d’admirer l’architecture du centre d’Amsterdam. Je n’ai pas été déçu, c’est une magnifique ville, mais j’ai réalisé trop tard que je n’avais pris aucune carte ou guide avec moi, et une heure ou deux plus tard me retrouvais complétement perdu.
Je n’étais pas particulièrement inquiet comme c’était encore le milieu d’après-midi à ce moment-là, et me perdre dans les ruelles avait été en quelque sorte ce que j'essayais de faire, mais j'ai quand même décidé que je ferais mieux de faire un réel effort pour retrouver mon chemin vers l'endroit où mes amis et moi étions logés sur Elandsstraat. Je fini par y arriver, mais comme je ne parlais pas le néerlandais, j'ai passé une bonne heure à prendre le tramway dans des mauvaises directions.
Quand je suis enfin rentré sur Elandsstraat, il commençait à faire nuit et je me sentais très tendu, alors j'ai décidé de faire un saut dans un des cafés pour me détendre avant de rejoindre mes amis. Je ne peux pas dire avec certitude combien de temps j'y suis resté, mais je sais qu'il faisait déjà nuit lorsque j'ai remarqué que je n'étais pas seul à ma table.
J'ai essayé de décrire l'homme qui était assis en face de moi à plusieurs reprises, mais c'est difficile. Il était petit, très petit, et il donné l'impression d'avoir une étrange intensité. Ses cheveux étaient bruns, je pense, coupés assez courts, et il était rasé de près. Son visage et sa tenue n'étaient pas du tout marquants, et plus j'essaie de penser à son apparence exacte, plus il est difficile de se faire une image claire de lui. Pour être franc, cependant, je suis tenté de mettre cela sur le compte de la drogue.
L'homme s'est présenté sous le nom de John, et m'a demandé comment j'allais. J'ai répondu du mieux que j'ai pu, et il a hoché la tête, disant qu'il était aussi un Anglais se trouvant en pays étranger. Je me souviens qu'il a utilisé cette phrase exacte parce qu'elle m'a paru très étrange à l'époque. Il a dit qu'il était de Liverpool, bien que je ne me souvienne pas qu'il ait un accent quelconque, et qu'il cherchait un ami sur lequel il pouvait compter pour lui rendre un service.
Là, aussi défoncé que j'étais, je me suis méfié dès qu'il dit ça et j'ai commencé à secouer la tête. John m'a dit que ce n'était rien de trop coûteux, qu'il fallait juste s'occuper d'un paquet pour lui jusqu'à ce que des amis viennent le chercher, et qu'il était prêt à bien payer. Je pensais qu'il parlait de trafic, et j'étais sur le point de refuser à nouveau quand il a mis la main dans sa... veste, je crois ? et a sorti une enveloppe. Il y avait 10 000 livres à l'intérieur. Je sais ; je sais, j'ai compté. Je savais que c'était un choix stupide, mais je n'arrêtais pas de repenser à mon ami Richard qui m'avait dit combien il avait été facile de faire passer une livre de haschisch à la douane lors de son premier voyage en Hollande, et ayant maintenant cette somme d'argent dans mes mains...
J'ai dit oui. John a souri, m'a remercié et m'a dit qu'il me contacterait. Il a quitté le café et j'ai immédiatement commencé à paniquer à cause de ce que j'avais accepté. Je voulais le rattraper et lui rendre l'argent, mais quelque chose me pesait, m'empêchait de quitter mon siège. Je suis resté assis là pendant un long moment.
Je ne me souviens pas de grand-chose des jours suivants, si ce n'est que je m’inquiétais de savoir quand je reverrai John. Je faisais attention à ne pas dépenser l'argent qu'il m'avait donné, et j'avais décidé de le lui rendre dès qu'il se présenterait. Je lui dirais que j'avais fait une erreur et que je ne pouvais pas accepter son argent ni m'occuper de ses affaires. J'ai essayé de profiter, mais c'était comme une ombre qui planait sur moi, et je ne pouvais pas m'empêcher d'y penser. J'ai attendu pendant des jours, jusqu'à la fin de notre voyage, mais il n'est jamais venu. J'ai vérifié ma valise de façon maniaque avant de monter dans l'avion de retour, au cas où quelqu'un y aurait glissé quelque chose, mais il n'y avait rien de spécial dedans. Je suis rentré en Angleterre avec mes amis encore défoncés et 10 000 livres dans la poche de mon manteau. C'était surréaliste.
Ce n'est que près d'un an plus tard que je me suis senti assez confiant pour dépenser une partie de l'argent. J'avais déménagé pour travailler dans un petit cabinet d'architectes à Bournemouth, sur la côte sud. C'était un emploi de départ et le salaire n'était pas très élevé, mais c'était la seule offre que j'avais obtenue dans le domaine que j'avais choisi, alors j'y suis allée dans l'espoir d'acquérir de l'expérience et d'obtenir un meilleur poste dans un an ou deux.
Bournemouth était une ville de bord de mer de taille décente, bien que beaucoup moins idyllique que ce que j'avais imaginé, mais les loyers pour un logement à moi seul étaient un peu hors de ma gamme de prix, étant donné mon niveau de salaire de départ. Je ne connaissais personne d'autre là-bas et n'étais pas disposé à partager mon logement avec des inconnus, alors j'ai décidé d'utiliser une partie de l'argent qu'on m'avait donné à Amsterdam l'année précédente. Je me suis dit qu'il était peu probable qu'ils me retrouvent à ce stade - je n'avais donné à John aucune de mes coordonnées lorsqu'il m'avait parlé, pas même mon nom, et s'ils n'avaient pas pu me trouver au cours de l'année dernière, il était peu probable qu'ils puissent me suivre ici. De plus, s'il s'agissait de trafic de drogue, comme je le soupçonnais, 10 000 livres n'étaient probablement pas une somme d'argent si importante pour eux pour qu'ils veuillent me traquer jusqu'ici. Et puis, avec le recul, ça paraît stupide, mais je venais de me laisser pousser la barbe et je pensais qu'il serait difficile pour quiconque de me reconnaître comme le même type. J'ai donc dépensé un peu de l'argent de John pour louer un bel appartement d'une chambre dans le Triangle, près du centre-ville, et j'ai emménagé presque immédiatement.
Environ une semaine plus tard, j'étais dans ma cuisine en train de couper des fruits pour le petit-déjeuner quand j'ai entendu la sonnette de ma porte. J'ai ouvert et suis tombé sur deux livreurs au visage rouge. A eux deux, ils transportaient un immense paquet, qu'ils avaient manifestement dû manœuvrer dans les escaliers étroits de l'immeuble où j'habitais. Ils m'ont demandé si j'étais Joshua Gillespie, et quand j'ai dit oui, ils ont dit qu'ils avaient une livraison qui m'était adressée et l'ont fait passer dans le hall.
Ils ne semblaient pas venir d'une entreprise de livraison que je connaissais et ils ne portaient pas d'uniforme. J'ai essayé de leur poser quelques questions, mais dès qu'ils ont posé le paquet par terre, ils se sont tournés et sont sortis. Ils mesuraient tous les deux plus d'un mètre quatre-vingt et étaient très imposants, alors je n'aurais pas pu faire grand-chose pour les empêcher de partir, même si je l'avais voulu. La porte s'est claquée derrière eux, et je me suis retrouvé seul avec ce paquet.
Il mesurait environ deux mètres de long, peut-être un mètre de large et à peu près la même profondeur. Il était scellé avec du ruban adhésif et mon nom et mon adresse étaient inscrits en lettres épaisses et courbées sur le dessus, mais il n'y avait ni adresse de retour ni cachet postal d'aucune sorte. Je commençais à prendre le risque d'être en retard au travail à ce point-là, mais j'ai décidé que je ne pouvais pas me permettre de partir sans avoir vu ce qu'il y avait à l'intérieur, alors j'ai pris le couteau sur le comptoir de ma cuisine et j'ai coupé le ruban adhésif en gardant le paquet fermé.
A l'intérieur se trouvait un cercueil. Je ne sais pas à quoi je m'attendais, mais ce n'était pas à ça en tout cas. J'ai fait tomber mon couteau et ait juste regardé le cercueil sous la surprise. Il était fait de bois non verni, jaune pâle, et était enroulé d'une lourde chaîne de métal, qui était verrouillée par un lourd cadenas de fer. Le cadenas était fermé, mais la clé se trouvait à l'intérieur. Je m’apprêtais à la prendre, quand j'ai remarqué deux autres choses sur le couvercle du cercueil. La première était un morceau de papier, plié en deux et placé sous la chaîne, que j'ai pris. L'autre était la présence de trois mots, gravés profondément dans le bois du cercueil en lettres de trois pouces de haut. Ils lisaient : NE PAS OUVRIR.
J'ai retiré ma main du cadenas lentement, sans savoir ce que j'étais censé faire. À un moment donné, j'ai dû m'asseoir, car je me suis retrouvé par terre, appuyé contre le mur, fixant cette chose bizarre qui était apparue inexplicablement chez moi. Je me suis souvenu du morceau de papier, et l'ai déplié, mais il était simplement écrit " Livré avec remerciements - J ". Aussi étrange que cela puisse paraître, c'est seulement à ce moment-là que j'ai fait le lien avec l'homme que j'avais rencontré à Amsterdam. Il m'avait dit qu'il voulait que quelqu'un s'occupe d'un paquet pendant un certain temps. Était-ce le paquet dont il parlait ? Est-ce que je devais garder un cadavre ? Qui allait venir le chercher ? Quand ?
J'ai téléphoné au travail pour dire que j'étais malade et je suis resté assis là, à regarder le cercueil pendant ce qui pouvait être des minutes ou des heures. Je n'avais aucune idée de ce qu'il fallait faire. J'ai fini par me déplacer vers le cercueil, jusqu'à ce que mon visage soit à quelques centimètres du couvercle. J'ai pris une profonde inspiration, en essayant de voir si je pouvais sentir quelque chose de l'intérieur. Rien. S'il y avait un cadavre là-dedans, il n'avait pas encore commencé à sentir. Non pas que je savais vraiment ce qu'un cadavre sentait. C'était au début de l'été à ce moment-là, ce qui voudrait dire qu'il devait être mort récemment. S'il y avait un cadavre là-dedans. En me levant, ma main a effleuré le bois du cercueil et je me suis rendu compte qu'il était chaud. Très chaud, comme s'il avait été exposé au soleil pendant des heures. Ça m'a fait avoir un frisson et j'ai rapidement retiré ma main.
J'ai alors décidé de me faire une tasse de thé. J'avais un sentiment de soulagement en me tenant à côté de la bouilloire, car de cet angle je ne pouvais pas voir la chose dans le hall. Je pouvais juste l'ignorer. Je n'ai pas bougé même après avoir rempli ma tasse ; je suis resté là à siroter mon thé, sans même remarquer qu'il était encore bien trop chaud pour être bu confortablement. Quand j'ai finalement eu le courage de retourner dans le couloir, le cercueil était toujours là, immobile.
J'ai finalement pris une décision et, en saisissant fermement le cadenas, j'ai récupéré la clé et l'ai placée sur la table du hall d'entrée, à côté de la porte. J'ai ensuite saisi le cercueil et la chaîne et j'ai commencé à le tirer plus loin dans mon appartement. C'était bizarre de le toucher : le bois avait encore cette chaleur troublante, mais la chaîne était aussi froide qu'on s'y attendrait d'un épais morceau de fer, et apparemment elle n'avait pas pris la chaleur. Je n'avais pas de placard avec assez d'espace pour le ranger, alors j'ai fini par le traîner dans mon salon et par le pousser contre le mur, le plus loin possible. J'ai découpé le carton dans lequel il avait été placé et l'ai mis avec les ordures à l'extérieur. Et c'est comme ça que j'ai, semble-t-il, commencé à garder un cercueil chez moi.
À ce moment, je pense que je présumais qu'il était pleine de drogues, du moins aussi loin que je pouvais supposer quoi que ce soit sur la question. Pourquoi quelqu'un stockerait-il quelque chose de façon aussi évidente ou avec un parfait inconnu comme moi, ce n'était pas une question à laquelle je pouvais même supposer une réponse, mais j'ai décidé qu'il valait mieux y réfléchir le moins possible. Pendant les jours qui ont suivi, j'ai évité mon salon, car le fait d'être si près de la chose me rendait nerveux. Je restais également attentif à une quelconque odeur de pourriture, qui pourrait indiquer qu'il y avait quelque chose de mort à l'intérieur du cercueil finalement. Mais je n'ai jamais rien senti, et au fil des jours, je faisais de moins en moins attention à ma mystérieuse cargaison.
Environ une semaine après son arrivée, j'ai finalement recommencé à utiliser mon salon. Je regardais la télévision, surtout, et je gardais un œil sur le cercueil immobile. À un moment donné, j'ai eu l'audace de l'utiliser comme table. Je buvais un verre de jus d'orange à ce moment-là et je l'ai placé par inadvertance sur le couvercle, sans vraiment me rendre compte de ce que j'avais fait. Du moins, pas avant que j'entende un mouvement en dessous. Je me suis figé, en écoutant attentivement et en regardant fixement, en espérant avoir imaginé les choses. Mais je l'ai encore entendu – un grattement doux mais insistant, juste en dessous de l'endroit où j'avais placé mon verre. C'était lent et délibéré, et cela provoquait de légères ondulations à la surface de mon jus.
Il va sans dire que j'étais terrifié. Plus que cela, j'étais troublé. Le cercueil était resté dans mon salon, enchaîné et immobile, depuis plus d'une semaine à ce moment-là. S'il y avait eu quelque chose de vivant à l'intérieur au moment de sa livraison, il semblait peu probable que ça soit encore en vie. Et pourquoi ça n'avait pas fait de bruit avant s'il y avait quelque chose à l'intérieur capable de bouger ? Je pris doucement mon verre et immédiatement, les rayures cessèrent. J'ai attendu un certain temps, en considérant mes options, avant de le remettre en place à l'autre bout du couvercle. Il a fallu environ quatre secondes pour que le grattement reprenne, maintenant avec plus d'insistance.
Quand j'ai enlevé le verre cette fois-ci, il ne s'est pas arrêté pendant encore cinq minutes. J'ai décidé de ne plus faire aucune autre expérience, et j'ai plutôt pris la décision très sérieuse de l'ignorer. J'ai alors estimé qu'il me fallait soit utiliser la lourde clé en fer pour l'ouvrir et voir par moi-même ce qu'il y avait dedans, soit suivre l'instruction de l'entaille et prendre la résolution de ne jamais regarder à l'intérieur. Certains pourraient me traiter de lâche, mais j'ai choisi la seconde solution, qui consistait à interagir le moins possible avec la clé pendant que ça vivait dans ma maison. Bon, j'imagine que "vivre" n'est peut-être pas le bon terme.
Je savais que j'avais pris la bonne décision la fois suivante où il a plu, et que j'ai entendu le cerceuil se mettre à gémir. C'était un samedi, et je passais la journée à rester à l'intérieur et à lire un peu. J'avais peu d'amis à Bournemouth, et le fait d'avoir un mystérieux cercueil dans mon salon me rendait réticent à établir le genre de liens qui pourraient amener les gens à venir, je passais donc la plupart de mon temps libre seul.
Je ne regardais pas beaucoup la télévision avant même que mon salon ne soit occupé par le stockage de cette chose, et je me suis donc retrouvé assis dans ma chambre à lire beaucoup. Je me souviens qu'à l'époque, je venais de commencer Le Monde Perdu de Michael Crichton, quand il s'est mis à pleuvoir dehors. C'était une forte pluie, du genre qui tombe tout droit, sans vent pour la perturber, jusqu'à ce que tout soit sombre et humide. Il était à peine midi passé, mais je me souviens que le ciel était tellement couvert et sombre que j'ai dû me lever pour allumer la lumière. Et c'est alors que je l'ai entendu.
C'était un son doux et grave. J'ai vu L'Armée des Morts, je sais à quoi les gémissements des morts-vivants sont censés ressembler, mais ce n'était pas du tout ça. C'était presque... mélodieux. C'était presque comme un chant, s'il était étouffé par vingt pieds de terre battue. Au début, j'ai pensé que ça venait peut-être d'un des autres appartements de mon immeuble, mais au fur et à mesure que ça continuait, et que les poils de mes bras commençaient à se dresser, je savais, je savais tout simplement, d'où ça venait. Je suis allé dans le salon et me suis tenu dans l'embrasure de la porte, regardant la boîte en bois scellée continuer à émettre son doux son musical avec la pluie.
Il n'y avait rien à faire. J'avais pris la décision de ne pas l'ouvrir, et cela ne m'a certainement pas donné envie de reconsidérer la question. Je suis donc retourné dans ma chambre, j'ai mis de la musique et ai monté de volume assez fort pour couvrir le bruit.
Et ainsi, cela a continué pendant quelques mois. Ce qui se trouvait dans le cercueil grattait dès que quelque chose était placé dessus et gémissait à chaque fois qu'il pleuvait, et c'était tout. Je suppose que cela montre qu'on peut s'habituer à tout et n'importe quoi, aussi bizarre que ça soit. J'ai parfois envisagé d'essayer de m'en débarrasser, ou de trouver des gens comme vous pour enquêter, mais j'ai finalement décidé que j'avais en fait plus peur de celui qui était responsable m'avoir confié le cercueil que du cercueil lui-même. J'ai donc gardé le secret.
La seule chose qui m'inquiétait, c'était de dormir. Je crois que ça m'a donné des cauchemars. Je ne me souviens pas de mes rêves, je n'en ai jamais fait, et si je faisais des cauchemars, ils n'étaient pas différents - je ne m'en souvenais pas et je ne m'en souviens certainement pas maintenant. Mais je sais que je me réveillais toujours en panique, serrant ma gorge et luttant pour respirer. J'ai aussi commencé à être somnambule. La première fois que cela s'est produit, c'est le froid qui m'a réveillé. C'était au milieu de l'hiver et j'ai tendance à ne pas garder le chauffage allumé quand je dors. Il m'a fallu quelques secondes pour me rendre compte de l'endroit où j'étais. Je me tenais dans le noir, dans mon salon, au-dessus du cercueil. Ce qui me préoccupait le plus dans cette situation était le fait que, lorsque je me suis réveillé, j'avais l'impression de tenir la clé dans ma main.
De toute évidence, cela me préoccupait. J'en ai même parlé à mon médecin traitant, qui m'a orienté vers la clinique spécialisée dans le sommeil de l'hôpital voisin, mais ces incidents ne se sont jamais reproduits dans le cadre clinique. J'ai décidé de cacher la clé dans des endroits de plus en plus difficiles d'accès, mais je continuais à me réveiller avec elle dans les mains et je commençais à être paniqué. Quand je me suis réveillé un matin pour découvrir que j'avais en fait placé la clé dans la serrure et que j'étais, pour autant que je sache, à quelques secondes de l'ouvrir, j'ai su que je devais trouver une solution.
En fin de compte, ce que j'ai entrepris de faire était peut-être un peu compliqué, mais cela a semblé fonctionner : Je plaçais la clé dans un bol d'eau et je la mettais ensuite dans le congélateur, en l'enfermant dans un bloc de glace solide. Il m'arrivait encore parfois d'essayer d'atteindre la clé dans mon sommeil, mais le froid de la glace me réveillait toujours bien avant que je puisse en faire quoi que ce soit. Et au final, c'est devenu une nouvelle partie de ma routine.
J'ai vécu comme ça pendant près d'un an et demi. C'est drôle comme la peur peut devenir aussi routinière que la faim - à un certain moment, je l'ai juste acceptée. Le premier indice que mon temps à garder le cercueil touchait à sa fin a été quand il a commencé à pleuvoir et que c'est resté silencieux.
Je ne l'ai pas remarqué au début, car mon habitude à ce moment-là était de mettre la musique dès que le temps commençait à se dégrader, mais après quelques minutes, je me suis rendu compte qu'il n'y avait aucun bruit à couvrir. J'ai donc éteint ma musique et suis allé vérifier. Le salon était silencieux. Puis on a frappé à la porte. Le son était léger et discret, mais il résonna comme le tonnerre dans l'appartement silencieux. J'ai su ce que je verrais dès que j'ai ouvert la porte, et j'avais raison. John et les deux livreurs se tenaient là.
Je n'étais pas surpris de les voir, comme je l'ai dit, mais eux semblait surpris de me voir. John a pris une seconde pour me regarder de haut en bas, presque stupéfait, alors que je lui demandais s'ils étaient venus chercher leur cercueil.
Il a répondu que oui, et qu'il espérait que cela n'avait pas posé trop de problèmes. Je lui ai fait savoir ce que je pensais de lui, et n'a rien eu à me répondre. Il a cependant semblé réellement impressionné lorsque j'ai sorti la clé du congélateur. Je n'ai même pas essayé de la décongeler - j'étais tellement impatient d'avoir cette chose hors de ma vie que j'ai juste fait tomber le bol de glace sur le sol et l'ai brisé. J'ai regardé John ramasser la clé glacée sur le sol et je leur ai dit que la chose était dans le salon.
Je ne les ai pas suivis. Je ne voulais pas voir ce qu'ils faisaient du cercueil. Je ne voulais pas voir s'ils l'avaient ouvert. Et quand les cris ont commencé, je ne voulais pas voir qui criait ni pourquoi. Je n'ai quitté la cuisine que lorsque les deux livreurs ont passé la porte avec le cercueil. Je les ai suivis dans les escaliers et j'ai regardé, sous la pluie battante, ils l'ont enfermé dans une petite camionnette portant l'inscription "Livraisons Breekon et Hope". Puis ils sont partis. Il n'y avait aucun signe de John.
C'est la dernière chose que je sache. J'ai trouvé un nouvel emploi et j'ai déménagé à Londres peu de temps après, et maintenant j'essaie juste de ne pas trop y penser.
ARCHIVISTE
Fin de la déposition.
Il est toujours agréable d'entendre que ma ville natale n'est pas entièrement dépourvue d'événements ��tranges et d'histoires sinistres. Les glaces, les plages et l'ennui, c'est très bien, mais je suis heureux d'entendre que Bournemouth a au moins quelques apparitions à son actif. Cela dit, le fait est que la déposition de M. Gillespie commence par la consommation de drogue et se poursuit avec le manque de témoins corroborants comme thème central, ce qui signifie que qu'il s'agit bien uniquement d'une histoire sinistre. Lorsque l'Institut a enquêté pour la première fois, il semble qu'il n'ait pas été en mesure de trouver une seule preuve pour appuyer l'existence de ce cercueil griffé, et pour être franc, j'ai pensé que cela valait la peine de faire perdre du temps à qui que ce soit maintenant, près de vingt ans plus tard.
Cela dit, j'en ai parlé à Tim hier, et apparemment il a fait quelques recherches de son côté. Breekon and Hope existait en fait, et était un service de coursiers qui a opéré jusqu'en 2009, date à laquelle ils ont été mis en liquidation. Ils étaient cependant basés à Nottingham, au nord de Bournemouth, et s'ils ont conservé des traces de leurs livraisons, elles ne sont plus accessibles.
Ce qui est intéressant, cependant, c'est l'adresse que M. Gillespie a fournie pour l'appartement dans lequel tout cela s'est déroulé. La société de location qui le gère tient des registres détaillés sur les locataires qui ont habité dans ses bâtiments depuis quarante ou cinquante ans. D'après ce que Tim a pu trouver, il semble que pendant les deux années de sa résidence, M. Gillespie était la seule personne à vivre dans tout l'immeuble, les sept autres appartements étant totalement inoccupés. Personne n'a emménagé après son départ, et l'immeuble a été vendu à un promoteur et démoli peu après cette déposition.
Comme on pouvait s'y attendre, personne ayant travaillé pour cette société de location dans les années 90 n'est encore là, et malgré les efforts de Tim, nous n'avons pu obtenir aucune explication sur la raison pour laquelle, dans un immeuble de cette taille, M. Gillespie a passé près de deux ans à vivre seul, à l'exception d'un vieux cercueil en bois.
Fin de l'enregistrement.
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BLACK LIVES MATTER Après avoir parlé des discriminations que les femmes et les personnes queers subissent au sein de la scène metal, le prochain gros sujet que je voulais aborder ici, c'est celui des personnes racisées (À comprendre : qui subissent du racisme, tout simplement). C'est d'autant plus pertinent depuis la médiatisation de #BlackLivesMatter. On va pas se mentir, il y a très peu de personnes noires, d'origine arabe ou asiatique dans notre communauté et c'est avant tout pour un tas de raisons historiques et culturelles, je vais pas m'étendre là-dessus. Mon but n'est pas que l'on force des minorités à venir écouter notre musique parce que "de toute façon, c'est la meilleure du monde" (même si ce serait bien le genre de certains). Ce qui serait déjà merveilleux, c'est que le peu qui s'y intéresse, y trouve leur place. Mais voilà, le peu qui s'y intéresse justement, déserte. En cause ? Le racisme, évidemment. On le sait toutes et tous, il peut prendre des formes très diverses (et pas seulement la violence physique ou verbale) : l'inégalité d'accès à l'emploi, au logement, et tout ce qui en découle de précarité derrière. Dans le metal, ça peut se manifester de bien des manières aussi. Oui, il y a des remarques et des blagues racistes, comme dans le reste de la société, mais ce qui revient souvent dans les conversations que j'ai eu, dans les articles que j'ai lu : ce sont des regards, insistants. Ce n'est pas toujours malveillants, mais ça créé un sentiment de malaise, d'être un.e intrus. Quand je parlais d'accès à l'emploi, ça englobe aussi toutes les personnes travaillant dans le milieu de la musique (le son, les lumières, la gestion des tournées et aussi les artistes) : par exemple, un festival ou une salle qui refuse d'embaucher une personne à cause de sa couleur de peau, ou qui programme des groupes nazis, racistes ou jouant simplement sur l'ambiguïté pour faire parler d'eux sans en assumer les conséquences. Les conséquences, ce sont les personnes racisées qui les subissent : c'est autant de concerts, de festival où elles refuseront d'aller, par opposition avec les valeurs des groupes, mais surtout par peur pour leur intégrité. Car oui, il y a en effet beaucoup de gens qui écoutent des groupes racistes sans être en accord avec leur idéologie, mais certains y adhèrent et se sentent poussés des ailes dans ce genre de concert : ça zieg, ça insulte, ça agresse. Et quand il n'y a pas de personnes racisées à prendre pour cible, ça peut être ce mec un peu trop efféminé ici ou cette meuf au "look féministe" là. Aimer un groupe nazi uniquement pour la beauté de la musique et/ou aller le voir en concert est un privilège que beaucoup n'ont pas. On me rétorque souvent que ces groupes sont libres de faire leur musique, je réponds que nous sommes libres de ne pas les promouvoir et ne pas les soutenir financièrement. Je conviens que ça peut paraître abstrait, mais : notre inconscience et notre laxisme a des conséquences directes sur des gens qui aiment ou auraient pu aimer la même musique que nous. Est-ce que ça ne vaudrait pas le coup de changer quelques habitudes, de réfléchir à nos responsabilités individuelles et collectives pour rendre notre communauté plus vivable et accueillante ?
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denimatio · 4 years
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Le génie du cœur, tel que le possède ce grand mystérieux, ce dieu tentateur, ce preneur de rats des consciences, dont la voix sait descendre jusque dans le monde souterrain de toutes les âmes, ce dieu qui ne dit pas un mot, ne hasarde pas un regard où ne se trouve une arrière-pensée de séduction, chez qui savoir paraître fait partie de la maîtrise — pour qui ne point paraître ce qu’il est, mais ce qui, pour ceux qui le suivent, est une obligation de plus à se presser toujours plus près de lui et de le suivre plus intimement et plus radicalement.
Le génie du cœur qui force à se taire et à écouter tous les êtres bruyants et vaniteux, qui polit les âmes rugueuses et leur donne à savourer un nouveau désir, le désir d’être tranquille, comme un miroir, afin que le ciel profond se reflète en eux.
Le génie du cœur qui enseigne à la main, maladroite et trop prompte, comment il faut se modérer et saisir plus délicatement ; qui devine le trésor caché et oublié, la goutte de bonté et de douce spiritualité sous la couche de glace trouble et épaisse, qui est une baguette, divinatoire pour toutes les parcelles d’or longtemps enterrées sous un amas de bourbe et de sable. Le génie du cœur, grâce au contact duquel chacun s’en va plus riche, non pas béni et surpris, non pas gratifié et écrasé comme par des biens étrangers, mais plus riche de lui-même, se sentant plus nouveau qu’auparavant, débloqué, pénétré et surpris comme par un vent de dégel, peut-être plus incertain, plus délicat, plus fragile, plus brisé, mais plein d’espérances qui n’ont encore aucun nom, plein de vouloirs et de courants nouveaux, de contre-courants et de mauvais vouloirs nouveaux…
Mais qu’est-ce que je fais là, mes amis ? De qui est-ce que je vous parle ? Me suis-je oublié au point de ne pas encore vous avoir dit son nom ? À moins que vous n’ayez déjà deviné par vous-même quel est ce dieu et cet esprit étrange qui veut être loué d’une telle façon. Car, comme il arrive à tous ceux qui, dès l’enfance, ont toujours été par voies et chemins, qui ont toujours été à l’étranger, il m’est arrivé que des esprits singuliers et dangereux ont passé sur ma route et, avant tout et toujours, celui dont je parlais à l’instant qui n’est autre que le dieu Dionysos, ce puissant dieu équivoque et tentateur, à qui, comme vous le savez, j’ai jadis offert mes prémices, avec respect et mystère — (je fus le dernier, à ce qu’il me semble, qui lui ait offert quelque chose : car je n’ai trouvé personne qui comprît ce que je fis alors).
Entre temps j’ai appris beaucoup, beaucoup trop de choses sur la philosophie de ce dieu et, je le répète, de bouche à bouche, — moi le dernier disciple et le dernier initié des mystères du dieu Dionysos. Et j’oserais enfin commencer, mes amis, à vous faire goûter, autant qu’il m’est permis, un peu de cette philosophie ? À mi-voix, cela va sans dire : car il s’agit ici de bien des choses secrètes, nouvelles, étranges, merveilleuses et inquiétantes.
Déjà le fait que Dionysos est un philosophe et qu’ainsi les dieux se livrent eux aussi à la philosophie, me semble une nouveauté qui n’est pas sans danger et qui peut-être pourrait exciter la méfiance, surtout parmi les philosophes ; — parmi vous, mes amis, elle trouve déjà moins d’obstacles, à moins qu’elle ne vienne trop tard et à un moment qui n’est pas le sien. En effet, on me l’a révélé, aujourd’hui vous ne croyez pas volontiers à Dieu et aux dieux.
Peut-être aussi dois-je laisser aller la franchise de mon esprit plus loin qu’il n’est agréable aux sévères habitudes de vos oreilles ? Certainement le dieu en question, dans de pareils entretiens, allait-il plus loin, beaucoup plus loin, et fut-il toujours de plusieurs pas en avant sur moi… Certes, s’il m’était permis d’agir selon l’usage des hommes, j’aurais à lui donner de beaux noms solennels, des noms d’apparat et de vertu, j’aurais à vanter sa hardiesse de chercheur et d’explorateur, sa sincérité hasardée, sa véracité et son amour de la sagesse.
Mais un tel dieu n’a que faire de tout cet honorable fatras, de tous ces oripeaux. « Garde cela, dirait-il, pour toi et tes pareils et pour quiconque en a besoin ! Moi — je n’ai pas de raison pour couvrir ma nudité ! » — On le devine : la pudeur manque sans doute à ce genre de divinité et de philosophe ? — Aussi me dit-il un jour : « En certaines circonstances j’aime les hommes — et en disant cela il faisait allusion à Ariane qui était présente. — L’homme est pour moi un animal agréable, hardi, ingénieux, qui n’a pas son pareil sur la terre, il sait trouver son chemin, même dans les labyrinthes. Je lui veux du bien. Je songe souvent aux moyens de le pousser en avant et de le rendre plus fort, plus méchant et plus profond qu’il n’est. — Plus fort, plus méchant et plus profond ? dis-je, effrayé. — Oui, répéta-t-il, plus fort, plus méchant et plus profond ; et aussi plus beau » — et en disant cela le dieu tentateur se prit à sourire, de son sourire alcyonien, comme s’il venait de dire une ravissante gentillesse.
On le voit donc : cette divinité ne manque pas seulement de pudeur… Il y a en général de bonnes raisons de supposer que, pour bien des choses, les dieux feraient tous bien de venir s’instruire auprès de nous autres hommes. Nous autres hommes, nous sommes — plus humains. —
— Friedrich Nietzsche (Par delà le bien et le mal, IX, § 295, 1886, trad. Henri Albert)
illustration : couverture du roman "Dionysos le Conquérant" (Louise Roullier , 2014) par Michel Borderie
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spicylia · 4 years
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     💗 ~La Naissance de Spicylia~ 🖤 -Chatbotticelli
@Cendrillon : $urprise Bee’tch ! I bet you thought you’d seen the last of this ?!
Je pense que c’est le Post qui aura bien chauffé comme il le faut notre chère Synder, élue Connasse de l’Année 2019 - par Moi même - vu que j’ai posté mon avis une fois sur le Livre d’Or d’Eldarya, elle l’a supprimé. Je lui ai donc expliqué mon mécontentement par rapport à ça et j’ai édité mon Post (parce qu’elle m’a laissé l’éditer ? Non non non ! Et retenez bien ça car je vais y revenir !), et quand j’ai édité j’ai bien précisé que SPICYLIA EST UN OC, autrement dit elle est INVENTÉE ! Elle n’existe PAS ! Ce n’est PAS une joueuse, breeeef, vous allez comprendre peut être mieux mon Concept vu que Synder n’a pas l’intelligence de comprendre... (à se demander ce qu’elle fout là franchement !)
Dans tous les cas, ce Post me tenait à coeur vu qu’au Final c’est Bel et Bien mon Post le plus important de tous - sur Eldarya - vu que comme dit, il s’agit là de mon Avis sur l’Ensemble du Jeu Eldarya, à l’époque où j’avais encore un peu de Respect pour ce jeu ET pour Bee’tch’moov.
Parlons d'abord du Livre d’Or :
C’est quoi un Livre d’Or pour vous ? Car à mes yeux un Livre d’Or c’est l’Endroit où on peut s’exprimer plus que jamais, sur l’Ensemble du jeu - certes - mais surtout laisser sa marque. Je n’avais pas posté plus tot sur le Livre d’Or alors que j’étais inscrit depuis 2014, par flemme, mais aussi par Optimisme. Car en soit, mon avis je le donnais un peu partout sur le Forum, quand il y a des news j’étais pas du genre à dire “j’adore merciii.” mais “j’adore, merci, mais par contre là faites attention car ceci et cela” ...sauf que je suis clairement arrivé au stade où je frôlais le Pessimisme concernant Eldarya, ce qui est une chose incroyable pour moi car c’est clairement contre mes principes, mais je sentais que LA si je faisais pas un vrai Post, long, argumenté ET nuancé (retenez bien ce mot !) avec ma petite touche de folie habituelle pour détendre l’atmosphère, ben les choses auraient été pires qu’elles le sont maintenant ! 
Et je n’avais ABSOLUMENT PAS envie de supprimer la présence de Spicylia car sa présence m’a permis beaucoup de choses (mais, au final j’ai dû créer Sojariel pour prendre le relais afin que mon avis soit validé x’) :
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Bipolaire ? Troubles de la Personnalité ? Ou Intelligence ?
Les gens stupides se diraient d’une part que je suis bipolaire... ou, qu’est-ce qu’elle m’avait dit déjà Togame ? Troubles de la personnalité... Désolé de ne pas être désolé, mais j’ai un ami qui a de vrais troubles de la personnalité et qui est en même temps hyper intelligent et bienveillant, donc quand on est intelligent on sait normalement que la Bipolarité et les Troubles de la personnalité ne se contrôlent pas. Et donc qu’il faut bien se renseigner avant de dire des Conneries comme ça ET, le pire, vouloir faire passé pour Con des gens en fait plus intelligents que soit qui connaissent le RESPECT. x’) @RavenQueen.
Plein de personnes sur le jeu ont voulu que leur Gardienne soit une personne incroyablement vertueuse, princesse ou réincarnation d’une déesse de la Lune, etc etc etc, mais pour ma part, on a beau m’étiqueter “princesse” moi j’ai décidé que Sugariel serait d’abord une humaine qui se cherche ET qui a des troubles de la personnalité ! Je ne dirais pas bipolaire, parce qu’après Spicylia vient aussi Sojariel, et plus tard Sodariel, donc le terme exacte serait plutôt “Quadrupolaire”, mais bref, tout ça pour dire que j’ai voulu m’exprimer de manière Originale sur le Livre d’Or en mettant en scène ma Gardienne et son backgroud x’) ! Car après tout Eldarya c’est SUPPOSÉ être un jeu de Roles donc, je n’ai vraiment pas compris que je me fasse censurer pour ça....
“Tu prétends défendre les designers mais tu te moques des joueuses avec ce personnage que tu appelles Spicylia !”
Ça c’est ce que Synder m’a dit lorsque j’ai essayé de lui expliquer la présence de Spicylia, et ce, MALGRÉ MON EDIT x’) ! ...là encore sorry not sorry, mais niveaux fausses accusations c’est vraiment une Perle Synder !
Si tu as envie de croire que “j’ai essayé de me moquer des joueuses avec mon OC Spicylia”, tu en as le droit. Mais par contre c’est TON avis Subjectif, car Objectivement ce n’est pas forcément le cas. Et c’est là qu’est tout le problème de Synder : Quand on sait pas se montrer Objectif on a rien à faire dans la Modération d’un Forum x’) ! Je précise même bien FORUM, parce que sur le FORUM on s’exprime à l’écrit, c’est donc super important de savoir être Subjectif mais SURTOUT Objectif. (et tu diras ça à Loplo aussi !)
Quand j’ai écrit mon avis sur le Livre d’Or, il faut savoir d’une part que j’avais fait un Post antérieur ou je parlais précisément de la Team Maananas VS Team Bank Band, j’avais fais ce Post suite à l’Event d’Halloween :
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...Vous savez celui avec Cornélia ! J’adore Cornélia ! Franchement c’était ma nouvelle Best Friend ! Ils lui ont fait un background hyper intéressant en plus ! Le problème c’est que plein de gens s’en foutaient et la seule chose qu’ils relevaient de l’Event c’était le prix des illustrations qu’ils n’ont pas obtenu !
Moi je trouvais ça super ingrat de la part de certaines joueuses de ne même pas citer la multitude de bons points de l’Event à commencer par le fait que c’était le PREMIER EPISODE D’HALLOWEEN ! J’ai l’impression que personne ne l’a remarqué ! Donc quand je voyais toute cette ingratitude, j’ai tenu à le faire savoir sur le Livre d’Or en expliquant pourquoi je tenais à remercier les bosseurs de Bee’tch’moov - financièrement - et que les Maananas ne devraient pas être si ingrates. Ou alors partir tout simplement, car ce sont bien les même joueuses qui se plaignent sans arrêt, donc voilà voilà... bref. #ViveLaFrance!
Ce Post-ci a donc été supprimé par Synder, mais ça je l’ai COMPRIS et ACCEPTÉ ! Je n’ai pas contre-attaqué là dessus !
Ok mais Spicylia alors ???
Je trouvais quand même hyper important de parler de l’attitude de certaines joueuses dans un avis GLOBAL sur l’Ensemble du Jeu, car le Livre d’Or n’est pas juste destiné aux employés de Bee’tch’moov-land mais aussi aux joueuses JUSTEMENT. Mais comme j’ai COMPRIS et ACCEPTÉ que je pouvais pas en parler de ça de façon trop EXPLICITE, c’est d’une part pour ça que j’ai créé Spicylia !
“Spicylia est née d'une expérience de Sugariel qui voulait extérioriser son coté Obscure grâce à ses capacités d'Absynthe. Elle est tout le contraire de Sugariel : Elle affirme fièrement être une "dirty bitch", elle pense également être "la Voix du Peuple", toujours là quand il y a des scandales, c'est la première a pointer du doigt tout ce qui ne va pas, mais jamais la concernant. Elle s'attire toujours des ennuis, ce qui la rend un peu suicidaire... Mais elle s'entend très bien avec Sugariel qui la complète parfaitement ! Sa phrase fétiche est : "Ça commence à me casser les bonbons !" Elle a un faible pour le coté Obscure de Leiftan. Mais elle avoue qu'elle se taperait bien Ezarel, juste pour le plaisir..”
Et ça @Cendrillon, avant de parler de harcèlement tu feras pas genre que je ne te l’avais pas expliqué en MP - ET - que j’allais la ressortir un jour !
Le Lac des Cygnes est mon deuxième conte préféré après La Petite Sirène.
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Et c’est là que normalement vous comprenez mieux le Concept. Spicylia c’est en fait la reprise du Concept du “Black Swan”, l’Opposé, le Yang du Ying, l’ÉQUILIBRE et la NUANCE, qui faisait que mon Post était NUANCÉ !
Je trouvais beaucoup plus intéressant de la créer plutôt que de “faire comme tout le monde ET ensuite passer - encore et toujours - pour un bisounours” car oui, Spicylia c’est bien l’Opposé de Sugariel, et je voulais voir ce que ça faisait de dire le contraire de ce que l’on pense, car ce que je pense n’est PAS une Vérité Absolue, tout comme ce que “l’Opposé” pense n’est PAS totalement un Tas de Mensonges !
C’est donc un avis nuancé que j’ai fais sans réellement me moquer de certaines joueuses mais plutôt comme une pièce de théâtre dans laquelle Sugariel rencontre son Opposé et elles débattent ensemble afin d’offrir un avis GLOBAL qui ne détient PAS la VÉRITÉ mais un tas d’éléments plus ou moins vrais ET intéressants, voire comiques. C’est exactement dans cet esprit là que j’ai fait mon Avis sur le Jeu Eldarya. J’ai suivi les règles mais je me suis permis quelques fantaisies comme j’aime bien le faire en tant que Littéraire x’)
Parce que OUI j’ai un Bac Littéraire, j’ai jamais cherché à le faire savoir comme notre chère Togame qui se croit tellement Supérieure parce qu’elle est Prof de Français (et honnêtement ça me fait chier de te citer, parce que je sais que si je ne le fais pas, tu vas t’amuser encore à te croire tellement Intelligente) sauf que j'ai rarement l’occasion de pouvoir montrer mon Amour de la Littérature, et c’est là qu’on pense tous à la Section des Contes d’Eel, sauf que non, faut arrêter les clichés, c’est pas parce que j’ai un Bac Littéraire que je devais “FORCÉMENT” aller traîner dans “la Section des Littéraires”.
Et là encore je sais qu’on pourrait se dire que “ouais mais non c’est pas ça la Littérature !” et là encore je tiens à répéter que MOI, je ne cherche JAMAIS à faire comme tout le monde x’) ! Je me trouverais ennuyeux si je faisais ça.
Tout ça pour dire que j’adore les Figures de Styles, je m’exprime énormément en Métaphores filées quotidiennement et exclusivement (d’où toutes mes comédies musicales autour des $irènes et les $iren $ongs), j’adore également utiliser de nombreux Champs Lexicaux, je fais ça par exemple pour m’auto-censurer (par exemple quand je dis “Phoque” renvoyant aux Sirènes-Selkies ou  encore “Cendrillon tu me casses les bonbons !” renvoyant à Sugariel x’) bref.
L’italique aussi, dans la Littérature c’est une marque d’Ironie mais faut le savoir.
Pour le coup j’ai surtout utilisé l’Allégorie et la Satyre pour mon Avis Global du Jeu. Spicylia est de manière totalement assumée une Allégorie du Mal, sauf que pour moi “le Mal” n’est pas forcément mauvais.
Donc oui on peut se dire que j’ai essayé de “me moquer de certaines joueuses” mais je ne l’ai pas fait clairement x’) ! Parce que NON, je suis désolé de ne pas être désolé mais j’ai fais une Satyre ! La Satyre à la différence de la Comédie sert précisément, en Littérature, à dénoncer des choses mais de façon amusante. C’est quelque chose de PUREMENT Français, je trouve ça absolument inconcevable d’être censuré pour ça sachant qu’il y a pire.
Parce que comme dit, moi je veux bien me faire taper dessus quand je suis trop explicite, c’est quelque chose que j’assume, mais QUAND j’essaye de me montrer imaginative, et donc mieux, histoire de bien respecter les règles mais avec ma petite touche LITTÉRAIRE - et - de folie, je me sens complètement insultée, donc faut pas s’étonner que j’insulte en retour.
Jamais au grand jamais je ne tolérerais qu’on me dise que mes OC ne sont pas la bienvenue sur un JEU DE ROLE, et ce, sachant que j’ai PRÉVENU.
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"Je t’avais prévenu en fait, donc arrête de faire l’étonnée.”
A tous les coups elle a supprimé mes conversations avec elle, mais en soit ça change rien, vous l’avez bien vu ? Elle s’est mis à parler de harcèlement ! 
Je me suis senti obligé de faire des cours de Français à Synder en détails, vu qu’elle comprend rien quand elle voit quelque chose de Différent devant elle.
Et vous savez quoi ? Vous savez ce qui moi me choque le plus ?
Ce qui me choque le plus c’est que les Modérateurs n’ont clairement pas de Charte. D’un Modérateur à un autre on a des fonctionnements complètement différents, et “apparemment” c’est sensé être normal...
Comment en SIX ANS, je n’ai aucun problème sur la Section de Chupalovely aka @LaFéeBleue, aka Meilleure Modératrice Ever, mais quand je m’aventure ailleurs je me fais taper dessus par votre Synder-là, aka @Cendrillon ?!
Je précise bien encore et toujours Synder car voyez vous, ce post est officiellement mon Troisième Post sur le Livre d’Or. Le deuxième étant celui sur Team Maananas VS Team Bank Band (supprimé et assumé), mais le premier se nomme “Thank U Next, Lamas” (supprimé d’une part MAIS édité !)
Quand j’ai écris mon tout premier Post sur le Livre d’Or, cette fois-ci j’ai fais un avis global sur le jeu, mais je voulais surtout parler de la tournure trop sexuelle du jeu, en reprenant ainsi un champ lexical associé comme quand je disais : “VOUS CROYEZ QUE ÇA M’INTERESSE DE VOIR ERIKA SE FAIRE FOURRER PAR SON CDC H24 ?!!!” ....un truc du genre.
Ce post a été supprimé à cause de ça, MAIS (retenez bien surtout !) j’ai été agréablement surpris et éternellement reconnaissant envers Adzriel car, certes, mon premier post sur le Livre d’Or avait été supprimé MAIS Adzriel a eu la gentillesse de copier-coller mon énoooorme post avant et de me le passer par mp pour justement que je puisse l’éditer !
C’était pas un petit paragraphe, c’était un pavé ! Et cette Modératrice m’a laissé éditer mon Post ! Ce que Synder ne fait JAMAIS. Donc au bout d’un moment, elle pleurniche, mais si en même temps elle fait du travail sale il faut pas s’étonner. Parce que à coté moi je remercierai jamais assez Adzriel.
Et en attendant Adzriel, elle est tranquille elle, je connais personne qui est venu me voir pour me dire : “REGARDES CE QU’ELLE DIT SUR DISCORD !!!”
C’est moi qui ai dû copier-coller moi même mon Post après l’avoir posté PARCE QUE je savais que Synder n’était pas assez intelligente et bienveillante pour laisser la possibilité d’éditer. Et pas que sur le Livre d’Or. Sur son propre topic de l’Amûûûr dans vos posts aussi, (est-ce que j’ai besoin d’en reparler ?! ...Bien sûr que oui !) voire surement partout. 
Donc voilà en fait, quand tu prends sur ton temps pour rédiger un énorme Post qui n’est pas forcément “le Mal incarné” et que tu vois qu’il est supprimé SANS possibilité d’éditer ET sans possibilité de s’expliquer parce que Synder est trop incompétente... faut pas s’étonner qu’un jour ça VOUS retombe dessus. 
Car oui, en soit je parle de Synder, mais le vrai problème c’est Bee’tch’moov. Vu qu’ils savent pas choisir ET former correctement leurs Représentants. Qu’ils assume[ro]nt !
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...ya pas de soucis Bee’tch. Moi non seulement j’assume et j’explique tous mes fais et gestes, avec preuves en veux-tu-non-en voilà-quand-même, mais je fais aussi en sorte que les autres fassent pareil qu’ils le veulent ou non ! Oh oui.
T’as cru voir de la Provocation mais c’est moi que t’as provoqué Bee’tch.
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💕 Screen Queen Unexpected Season, Épisode 5 :
Cendrillon & son manque d’Amûûûr propre.
Oui, je sais bien que t’en as marre de relire ça encore et toujours, mais j’en ai rien à foutre. Tu m’as gâché Noël, donc voilà ce que ça en coûte au sens littéral comme figuré d’être une Connasse dans ton genre qui s’est cru incontestable mais qui n’a clairement rien à faire dans la Modération d’un Forum tenu par une supposée entreprise microscopique qui semble assumer ta présence illégitime parmi eux et donc TES Conneries - au pluriel - en plus des leurs, les enfonçant ainsi dans la merde dans laquelle ils étaient déjà ET que j’illumine donc encore et toujours !
Mais reprenons depuis le début…de Décembre :
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Décembre est censé être le mois le plus Joyeux de l’Année. Et moi j’adorais ce mois justement pour ça ~le Mood de Noël~ ainsi Décembre est clairement le mois où je suis le plus Joyeux - en temps normal - car je pense déjà au joli sapin synthétique qui décorera mon Salon, au Centre Ville et aux Boutiques joliment décorées plus que d’habitude, avec les jolies guirlandes lumineuses s’éclairant le soir et tout le tralala de l’Esthétique de Noël… 
On pourrait croire que ma vie est un “Conte de Fées” car c’est clairement ce que je dégage et ce que je fais en sorte que ma vie soit - aussi dure la vie étant - et ce, peu importe que j’ai ensuite l’air “perchée” (je vous emmerde :D .!.) : Je venais de perdre ma Meilleure Amie je n’avais clairement pas envie de me rajouter des problèmes et des Connasses à combattre - à Noël.
DONC, pour me changer les idées j'ai fais ce que je fais de mieux : Être moi même, mais doublement plus Joyeuse* que d’habitude en véhiculant que des bonnes ondes sur le forum Eldarya !
Ça faisait un moment que je ne faisais plus les épisodes car ils m’ont trop traumatisé (je dois avoir abandonné à l’épisode 24 il me semble..) et je savais que je n’étais pas la seule traumatisée par les épisodes, je me suis donc dis que c’était le Meilleur Moment de l’Année de faire sourire plus que d’habitude les Habitants d’Eldarya !
…mais, malheureusement, tout le monde n’a pas “l’Esprit de Noël”, certains détestent au plus haut point Noël car selon eux c’est une “Fête Commerciale remplie uniquement d’Hypocrisie”. Ainsi, lorsque ce genre d’individus voient des gens comme moi, trop “hype” pour citer justement Togame, eh bien ça les dérange plus que d’habitude ! Et ce n’est pas qu’une impression. A tel point que j’ai été banni une première fois justement parce que ma personnalité dérangeait trop Togame, et il a donc fallu qu’on prenne le thé convivialement dans le Château de Cendrillon~
A mon retour je reste dans mon Mood de Noël, je fais donc un petit Coucou aux Découvertes du Jour en rajoutant plus de $ucres que d’habitude, mais mes découvertes sur mon Premier Bannissement font chier Loplo. Et seulement Loplo. A ce moment là, précisément, Togame c’est de l’histoire ancienne ! De l’histoire ancienne car malgré tout notre petite Tea Party m’a permis d’avoir confirmation que c’était bien ma personnalité qui la dérangeait. Et vous savez quoi ? *sort son mégaphone rose bonbon à paillettes*
📣 Quand je vois clairement qu’on cherche à me pourrir la vie parce que je suis “trop Joyeuse”, eh bien j’applique le pouvoir du BIG BIGGER 🎵 THAT’S BETTER 🎶
Je l’avais dit en rigolant en plus sur le topic “Qu’est-ce que j’ignore chez toi” de la section de Synder (on l’oublierait presque !) :
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…Oups ! Mauvais Screen ! Olala… (hum hum. Honnêtement je sais pas qui vous êtes, et j’ai pas envie de le savoir, mais vous valez pas mieux que Synder clairement x’) …je parlais de ça :
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Le problème c’est que, moi, je débarquais sur la Section de Synder car la section du Jeu Eldarya devenait moins active (retenez car c’est Hyper Important à retenir) ce qui fait que… vous vous en doutez, il y a toujours des Habitués et des Délires Habituels, Togame en faisait partie. Et moi débarquant avec ma personnalité trop “hype” cela dérangeait certaines. Elles n’étaient pas habituées. Moi ça me blessait parce que comme je l’ai dis je sais plus où, quand je me connecte sur Eldarya c’est pour me DÉTENDRE, donc je n’ai pas clairement pas envie de “faire la coincée parce que c’est à la mode” autrement dit, je suis pas du genre à me donner un “style” pour “faire comme tout le monde”, j’essaye toujours de rajouter mon petit grain de folie - surtout - en cette période.
Puis je découvre le Fameux Topic de Synder~
��[JEU] De l'amûûûr dans vos post !” …un topic qui fait référence à mon valuret ? Et qui consiste à donner de l’Amour ? C’était TOTALEMENT pour moi ! Vraiment ! Absolument ! …parce que je suis quelqu’un de très Reconnaissant. Et vous savez pourquoi ? Parce que peu de gens savent être reconnaissants. (et c’est clairement LE problème que j’ai rencontré !) C’est à dire que dans une journée on retient plus le Négatif que le Positif, on retient plus nos fréquentations habituelles mais pas forcément les autres qui ont apporté quelque chose à notre journée OU qui ont clairement besoin qu’on leur apporte quelque chose. Ce topic c’était donc pour moi le Meilleur Endroit du Forum pour remercier toutes les personnes qui ont contribué à ma journée !
…Autant en bien qu’en mal. Et c’est là qu’on en vient !
Voyez, il y a une gardienne - que je ne nommerai pas - qui a la même date d’inscription que moi, et étant donné que je la trouvais jolie, je l’ai ajouté, et je l’ai appelé amicalement “jumelle”. On sympathise normalement tout va bien à mon sens…et puis, elle me bloque. Sans explications. Moi quand on me bloque sans explications ça me frustre énormément… alors j’ai décidé de lui donner de l’Amûûûr :
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…c’est en retournant ainsi sur le topic “Qu’est-ce que j’ignore chez toi” que j’ai compris qu’en fait elle était très proche de Togame. En soit, ça je m’en fout un peu, mais j’aurai quand même tellement voulu qu’elle me dise clairement qu’elle ne m’appréciait pas. A mon sens, lui envoyer de l’Amûûûr était donc le meilleur moyen que j’ai trouvé pour espérer…enterrer la hache de guerre ?
Et ce qui est fée est fée. Je partais du principe qu’elle vu mon post et que peut être elle se rendrait compte que je cherchais pas à paraître “toxique” comme elle me l’a dit plus tard - sur Tumblr.
Ah oui il faut savoir aussi que j’avais aussi envoyé de l’Amûûûr à Togame bien évidemment ! Et ce, suite (ou avant je sais plus) à mon Post des Découvertes du Jour. Je disais un truc du genre :
 “Je t’offre de l’Amûûûr car grâce à toi je suis plus forte !”
Je ne nie pas le fait que ça peut passer pour de la provocation dans un certain sens, mais y voir de la provocation serait un avis Subjectif, car Objectivement ce n’est pas totalement le cas. 
Comme dit je suis quelqu’un de très Reconnaissant, et je pars du Principe que : “Ce qui ne te tue pas te rend plus forte !” donc vu que ma Personnalité dérangeait Togame, je voulais que Togame sache que je la remercie car grâce à sa Négativité je suis devenue deux fois plus “Hype” ! Donc deux fois plus Positive ! Il n’y avait donc rien de Négatif sauf si on veut y voir du Négatif !
📣 Et donc @Cendrillon je te Balance encore que : NON. 
Et que tu ferais mieux de revoir certaines définitions dans le dictionnaire parce que NON ça veut dire NON, surtout si je te prouve que NON ! Et ce sera justement le Prochain épisode vu que t’as aggravé ta Connerie plutôt que de l’arranger. 
Ça, et aussi que tu devrais sérieusement changer ta Triste Mentalité parce que tu es Désespérante. Et tu n’es pas la seule vu que LOPLO justement est la Raison pour laquelle je fais ce Post :
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TOUTES les personnes à qui j’ai informé de mon départ ont vu la conversation entière que j’ai eu avec Loplo (message de départ qui est justement le message qui suit ce screen, vu que j’ai aussi informé Loplo et c’est comme ça que je l’ai démasqué !) …ce qui fait que “normalement” j’ai plein de témoins ! Et dans tous les cas, vu que parmi mes témoins il y a aussi des Hypocrites, je rendrais publique - encore une fois - cette fameuse conversation, ainsi que la suite dans laquelle Loplo devient beaucoup plus virulente ! …elle m’a reproché de ne pas tout poster (parce que je lui avais confié un secret me concernant qu’elle a détourné en me faisant passé pour une Raciste) donc vu que ça ne semble pas la déranger, je vais exaucer son $ouhait ! Et ça sera un épisode de Screen Queen donc ! En tout cas ce qu’il faut retenir surtout, c’est que : 
Dans les conversations entières que j’ai eu avec Loplo JAMAIS à AUCUN MOMENT elle ne m’a dit que lui offrir de l’Amûûûr la dérangeait !
…ni Togame ! Ni ma “jumelle” ! Ce qui fait que, si personne ne m’informe je ne peux pas deviner. Je ne suis pas assez Magical Girl pour ça ! Juste constater que mon Noël a été gâché parce que me montrer gentille à l’égard de Loplo la dérangeait !
Sachant que JE NE SAVAIS PAS que c’était à cause de Loplo ! Parce que comme vous pouvez le lire tout en haut, j’ai offert de l’Amûûûr a énormément de personnes ! Et vu que Synder a supprimé tous mes posts où elle y a vu ce qu’elle a voulu voir uniquement : Je ne savais pas QUI cela avait dérangé ! 
Comme vous pouvez le lire - indigo sur blanc - je pensais  premièrement que c’était parce que j’ai offert de l’Amûûûr à mes Haters. Ceux dont ma personnalité “Hype” dérangeait tellement. 
Plus je parle avec Synder, plus je me dis que c’est surement Togame ! Après tout c’est avec elle que j’ai été bannie ! A mes yeux ça ne pouvait PAS être Loplo, parce que dans la première conversation que j’ai eu avec Loplo, elle a certes été froide mais pas au point de vouloir ma mort que je pensais. 
Donc la conversation que j’ai avec Synder ne sert à RIEN, vu qu’elle ne veut rien savoir ! Et rien comprendre ! Et me déçois plus que jamais ! (ou plutôt c’est ce que je pensais puisque ça s’empire après !) Je la considérais comme une amie de base. C’était même pas une Modératrice avec qui j’ai jamais parlé ou parlé juste pour des modalités sur le jeu, c’était une Gardienne que j’ai connu AVANT qu’elle devienne Modératrice et avec qui je discutais amicalement sur le jeu et ses nouveautés de temps en temps. Et ce n’était pas la première fois qu’elle supprime mes posts SANS me laisser la possibilité d’éditer ! (alors que c’était possible avec Adzriel !) Mais là c’était donc la fois de trop ! Là elle m’a saoulé comme jamais ! 
Au final “la personne que ça dérangeait” ce n’était absolument pas ça le problème ! Loplo peut voir le Mal et la Provocation autant qu’elle veut, c’est son problème, ce n’était pas censé me condamner à mort ! Je dis ce que je dis, ça plait ou ça plait pas mais me cassez pas les bonbons comme Synder qui n’a aucune objectivité :
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Le problème c’était donc clairement que Synder supprime ENCORE mes Posts SANS me laisser éditer ! Et ensuite me sort un “Bonne Soirée” alors que j’ai pris sur mon temps pour rédiger un énorme Post pour donner de l’Amûûûr à plein de personnes dont UNE qui n’en voulait pas MAIS qui ne me l’a pas dit directement.
Quelqu’un qui laisse NI le temps de s’expliquer, NI la possibilité d’éditer ses posts, et qui n’est NI Objective, n’a RIEN à faire dans la Modération d’un Forum ! 
Donc elle devait dégager. 
…Parce qu’en plus d’être Incompétence et s’être changé en robot Synder est une Connasse Confirmée qui n’a rien de mieux à faire de son temps libre que de se foutre “joyeusement” de la gueule des Joueuses de l’Entreprise qu’elle est censé représenter - et ce, sans salaire ! C’est pire donc. (parce qu’avec un salaire je suis pas sûr qu’elle se croirait tout permis justement !) 
J’aimerai dire que “je regrette d’être passé sur sa Section” mais je ne trouve absolument pas normal que d’une Section à une autre les fonctionnements soient complètement différents.
Et vu que moi je me fais punir par ce Genre précis d'Individu Malfaisant Incompétent et Hypocrite qui n’a que son tas de jolis pixels blancs comme neige pour plaire ET que “apparemment” ça semble l’excuser si j’en crois la majorité des gens qui la soutiennent malgré toutes les preuves contre elle, alors qu’elle est trop incompétente en comparaison avec d’autres Modérateurs, bah au final, vu que Bee’tch’moov trouve ça normal “apparemment” bah du coup : C’est pas elle qui dégage. C’est Bee’tch’moov tout entier :
Vous êtes clairement trop incompétents et vous avez trop de torts, donc je vous fait dégager.
Votre entreprise est microscopique et vous êtes clairement en faillite par VOTRE faute, notamment en recrutant ce genre de personnes. 
Une entreprise qui préfère patauger dans la merde plutôt qu'écouter ses Clients Fidèles ET s’excuser qu’importe le tort subit n’a AUCUNE raison d’être.
Je n’ai jamais reçu d’excuses, à AUCUN MOMENT, même pas de façon courtoise dans une phrase m’informant d’une erreur que j’ai fais nécessitant une intervention de ma part, ce que autant Synder, autant Mrzelis, autant le Support ET autant les Représentants de Bee’tch’moov que j’ai vu en face à face n’ont jamais dénié faire à mon égard. Donc : Thank U Next ! S’excuser c’est la base de la Communication lors d’un litige dans une Entreprise, peu importe que le Client soit en tort ou non, et la Communication est justement la BASE du Commerce. Chaque Chef d’Entreprise vous le dira ! Donc en fait c’est simple, à mes yeux si vous n’avez pas cette Notion Capitale qu’est la Communication : Vous changez de métier !
Mais vu qu’apparemment… vous m’avez pris pour un “bonbon rose” parce que je crois que vous pensez trop que vos clients ce sont les même que ceux d’Amour Sucré au départ, donc toujours des adolescents sans compétences professionnelles qui ne peuvent rien faire contre vous, mais au final peut être plus qualifiés que vous même (parce que nope, savoir faire de jolis pixels et de jolis mini jeux ça ne fait pas tout !) moi, comme j’ai repéré un peu trop de cadavres dans vos placards, que je me suis TROP investi pour vous et être si ingratement remerciée, ET que vous semblez vous considérer TROP comme intouchables alors que vous ne l’êtes clairement PAS : Bah vous allez devoir Payer. Comme vous le méritez. 
Car comme dit, gâcher Noël devrait être un Crime.
J’étais hyper Joyeuse maintenant je suis hyper Haineux. 
Synder n’était que la Cerise qui a fait déborder le vase. Bref :
“Merci de bien prendre en compte ce message. Bonne soirée !”
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Dans le Prochain Épisode, découvrez les Préparatifs de la “Black Flowers Garden Party” que $ugariel a réservé pour remercier comme elle le mérite, Cendrillon, de lui avoir gâché Noël !
En deux semaines de préparatifs - sans Noël - il y avait de quoi faire quelque chose de vraiment… Mémorable.
La Suite au Prochain Épisode. 💕💥
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aux-aventures · 4 years
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Septembre
Mercredi 9 septembre
Ça me fait bizarre de me dire qu’il me reste plus que 3 mois, que je suis aux ¾ de mon service civique. Je fais d’ailleurs des lapsus, tendant à réduire la durée. D’habitude, je n’ai pas autant de rapport avec le temps. D’habitude, les évènements rythment ma vie : les saisons souvent, petite déprime de l’hiver, me rentre dans ma coquille, éveil au printemps et explosion durant l’été. Et jusqu’ici, l’année scolaire définissait bien chaque période : douces vacances, examens stressants, cours répétés…
Cette année s’est définie dès le début dans un rapport particulier avec le temps : ce sera le temps d’une année. Et chaque étape vient rappeler ce processus temporel. Au début, il y a l’incommode, l’étrangeté. Des premiers instants assez bancals, car il n’y a pas de repères connus. Puis, vient l’étape de la familiarisation. Jusque-là, il y a une certaine euphorie. On commence à sympathiser avec quelques personnes, à trouver notre aise dans les endroits phares. Toute cette nouveauté vient rajouter un plein d’images, de pensées inédites. Dans le cerveau même, ça déménage. Les nouveaux lieux physiques rajoutent de nouveaux contenus à la psyché. Comme si on refaisait la déco de la maison, entièrement. On la construit toujours avec les mêmes règles : la manière de pensée initiale reste majoritairement la même, surtout au début, mais on enlève les locataires installés depuis des années pour de nouveaux, on change les tapisseries et les revêtures, les meubles. La façade reste la même, en quelque sorte. Le temps passe et laisse place, si on est suffisamment curieux de la manière dont sont faites les fondations et de comment les autres à l’extérieur font leurs fondations, de changer un peu la nôtre.
La fin se fait sentir… La maison rappelle ses anciens locataires. Je pense que les nouvelles tapisseries fraiches sont trop fragiles pour pleinement s’inscrire durablement. On commence à revoir réapparaître progressivement la couche derrière. Et le connu nous manque.
Je sens que c’est la fin parce qu’aujourd’hui je suis bien campée sur mes deux pieds dans cette nouvelle vie. Ca y est, je m’y suis installée. J’ai tout à fait perdu mes inquiétudes du commencement, parce qu’instable, parce que ne sachant jamais sur quel pied je vais danser. Mes relations sont de plus en plus inscrites, le lien de plus en plus tangible. Et de l’autre côté, ne cesse de me venir en imaginaire les moments de mon retour. Mes proches me manquent plus que jamais. L’absence est si tangible. 
Samedi 12 septembre
Avant que je parte, et pendant mes premiers temps ici, une question me fut, à plusieurs reprises, adressée : mais comment tu vas faire pour être psychologue sans maîtriser la langue ? Cette idée venait sous-entendre : peux-tu vraiment aider des gens alors que tu ne saisis pas tout de ce qu’ils disent et que tu ne peux pas toujours exprimer les mots justes que tu aimerais ? Celle qui était psychologue avant moi, native d’Espagne, espagnol incroyable, donc, avait plusieurs fois lancer cette réflexion au groupe : « non mais pour les autres postes, c’est pas grave si tu parles pas bien la langue. Mais pour la fonction de psychologue je trouve ça compliqué si tu parles pas très bien ». A chaque fois, ça m’irritait. Ca m’irritait parce que je ne parlais pas bien l’espagnol à ce moment-là, j’ai encore pas mal de difficultés aujourd’hui, mais le propos est que mon irritation venait du fait que j’y entendais un « à cette heure-ci, tu n’es pas entièrement faite pour ce poste ».
Avec le recul que j’ai aujourd’hui sur mon poste et mon expérience, je vois les choses avec beaucoup de différence. La réponse simple et trop évidente serait de dire « oui, c’est vrai, il faut bien maîtriser la langue ». Dans les faits, pourtant, je ne suis pas tellement d’accord avec cela.
Je pense que cela vient nous amener sur une autre question : quel est le but de mon travail ? quel est le but d’un espace comme celui de la thérapie ? Est-il celui de comprendre le patient ? Eh bien, cela peut paraître étonnant, mais je crois que non. Et puis, ce serait vraiment une illusion de croire que l’on se comprend vraiment entre humains. On se comprend, certes, dans certaines idées, on résonne dans des émotions, mais c’est un piège de penser qu’on se comprend entièrement. Je crois que, le plus important, le plus précieux, de cet espace thérapeutique : c’est la rencontre, premièrement. Et la rencontre c’est quoi ? C’est bien plus la tentative de la création d’un lien et de la découverte que l’autre, l’effort incertain de découvrir cette nouvelle personne qui se présente à nous. La rencontre c’est donc tenter d’accueillir l’autre, dans tout ce qu’il est, avec tout ce que nous sommes, déjà, a priori, et de laisser la place à la création d’un entre-deux où chacun pourrait être soi et, dans l’idéal, se transformer, dans cet espace.
De ce que j’ai vu, mon ancienne collègue n’allait pas tant chercher l’espace de la rencontre, ne questionnait pas le symptôme comme l’expression d’un conflit psychique plus profond ni le compromis ou une facette plus identitaire de la personne. Il fallait rééduquer le symptôme, il fallait le faire taire, il fallait qu’il meure. 
Alors, c’est vrai que je passe à côté de détails probablement très précieux de l’histoire de ces jeunes. Probablement, je rate des lapsus ou ne peut interroger l’utilisation et le sens de certains mots. Mais là où je vois que c’est thérapeutique pour eux c’est que je tente de les comprendre. Il me semble que c’est bien plus la tentative continue de les écouter, de les aider, de les soutenir que la compréhension claire et nette du discours qui crée quelque chose. Et qu’est-ce que cela crée ? Le sentiment que notre discours, que notre histoire compte. Le sentiment que notre être vaut quelque chose. Si l’autre reconnaît mon existence, si l’autre pense que j’ai de la valeur, que je mérite de l’attention, alors peut-être puis-je me regarder, moi-même, avec plus d’attention. Alors peut-être, je peux commencer à penser que j’ai de la valeur.
J’ai d’ailleurs même perçu, il me semble, une pointe d’agacement quand je leur demandais de dire une idée d’une autre forme car je ne la comprenais pas. Ça peut paraître paradoxal avec tout ce que je viens de nommer. Néanmoins, je vois qu’ils préfèrent que je les écoute et que j’essaie de les comprendre, plus que je les comprenne vraiment.
Là où je vois que ça fonctionne avec les jeunes, où un espace précieux se crée, c’est lorsque je prends une posture agissante avec eux. Lorsque je pose des questions pour approfondir un thème, lorsque je propose une interprétation ou que je partage les idées qui me viennent à la suite de leurs discours. Lorsque je leur propose une autre manière de voir ou que je propose une clé qui pourrait les aider à débloquer la situation. Parce qu’ils se sentent vus. Après cela, le discours et la posture semblent prendre plus d’assurance. Le discours s’assume. Il s’explore.
Mardi 15 septembre
Plus que deux mois. Deux. C’est très étrange. Ca paraît tout petit, je commence à sentir l’empressement : vite, il faut venir à bout de tous mes projets. Alors, mon temps est beaucoup plus occupé que d’habitude, et ma date limite me donne de l’énergie. Dingue, dingue. J’ai tant fantasmé ce moment, celui où je retrouverai mes proches. Mais toujours comme un projet lointain. Tout d’un coup, le rapproché se sent. C’est comme si je pouvais les voir au loin. Et, en même temps, ça me paraît encore loin.
Ca y ait, je crois que j’ai passé le plus dur. Je sens qu’il y a déjà une grande part qui est derrière moi. Ca me fait du bien. Mais ça me rend triste, quand même. Me dire que je ne reverrai peut-être jamais ces visages… J’ai l’impression d’avoir vécu quelque chose de fort avec eux. Ils étaient les premiers patients  que j’ai eus. Et les liens privilégiés, bien que professionnels, lors de cette aventure tellement hors du commun. 
Mon dieu, quelle année j’ai vécue là. Quelle année. En y pensant, j’ai les tripes qui parlent. Oh mon dieu, elles ont emmagasiné tellement : en montées en puissance, en amour, en descente aux enfers, et désespoir. Je crois que, sans exagération, il y aura, à cette expérience, un avant et un après. 
J’ai le sentiment que ma vie en sera changée pour toujours. Je sens, à l’intérieur de moi, que c’est si différent. J’ai l’impression de porter un autre regard sur les autres choses. Je me sens autrement. Je juge différemment. Je me projette différemment.
Je découvre, ce que c’est, professionnellement, de penser à l’autre avant de penser à soi. Je découvre le plaisir d’être psychologue. De vouloir aider, de vouloir donner de soi.
Dimanche 20 septembre
Comme je le disais à mon père, du fait que mon départ soit proche, je sens que mes pensées changent. Avant, j’étais complètement prise par l’aventure, j’étais dedans, plongée. Depuis quelques jours, depuis que je sais que je partirai le 13 novembre, je commence à tirer des conclusions. Je sais que j’ai fait le plus gros, le plus dur, le plus éprouvant de mon voyage. Le plus magnifique, je ne sais pas, je ne peux pas prévoir. Concernant la difficulté de l’épreuve, je pense, toutefois pouvoir le dire.
Je commence à regarder derrière moi. La perspective change. Je me sens autre. Avant, je percevais progressivement les changements, les évolutions, les gains, les pertes, les abandons. A présent, il y a quelque chose qui s’est durablement installé, qui est acquis. J’ai moins l’impression que je suis dans ce déséquilibre ballant. Je tiens mieux sur mes deux pieds. Je me suis stabilisée.
Bien que je tente toujours de chopper des bouts de mots, d’idées, de pensées pour venir conter cette nouvelle moi, je pense que je suis bien loin de l’attraper. Il y a un bout de moi qui a pris beaucoup d’autonomie sur mon mental, ces derniers temps. Je pense donc, qu’infailliblement, mon mental ne peut imaginer et tout enfermer avec ses outils à lui.
Mercredi 30 septembre
Fin du mois de septembre, déjà. Ca me fait sourire. Les jours passent vite. Plus qu’un mois et demi, avant mon retour. Et je me sens plus que comblée, plus que récompensée. Mon aventure ne cesse de se renouveler, de m’apporter des surprises. Mais, je peux le dire, j’y suis bien pour quelque chose. Oui, car, quelque chose que j’ai aimé le plus, ce sont les thérapies, donc les rencontres, avec les jeunes. Ce qui s’est déroulé dans ces bureaux, je sais que c’était précieux. Leurs confidences, leurs sourires. Les voir prendre confiance, les voir accorder de la valeur à leur histoire. Déployer des liens superbes. J’ai voulu ces thérapies.
C’est vraiment beau. Unique. Comme expérience.
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sammyjomcl · 5 years
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Bonjour!
J'ai commencé une histoire il y a des mois de ça et je voulais vraiment la finir d'autant qu'il ne me restait plus grand chose à écrire donc voilà, je suis contente que ce soit fait. Elle prend place pendant CL quand Nath et Su sont déjà en couple mais elle comporte un grand flash back sur Highschool. Merci à celles qui ont le courage de me lire! N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez.
A bientôt!
***
J'ouvre la porte de mon appartement et j'entre, ma petite-amie sur mes talons.
-T'as fait aucun effort Nath!
-Je me suis déplacé jusqu'au ciné, j'ai regardé ce satané film, je ne me suis même pas endormi et je suis encore debout. Je pense avoir fourni plein d'efforts!
On se chamaille depuis qu'on est sortis du cinéma qui passe des films rétro. Su' a insisté pour aller voir "Pretty Woman" et j'ai cédé. Mais ce classique n'est absolument pas fait pour moi. Ça se regarde oui mais pas de là à en faire des caisses.
Su' enlève sa veste et pose son sac avant de se diriger vers moi, les mains sur les hanches.
-Je t'ai entendu soupirer toutes les 2 minutes.
-Qu'y-a-t-il de mal à ça?
Elle se hisse sur la pointe des pieds et nous sommes presque nez à nez.
-C'est une jolie histoire d'amour, j'ai jamais dit que c'était un chef-d'oeuvre mais ça reste beau de voir comment leurs vies changent quand ils se trouvent et que malgré leurs différences ils veulent être ensemble.
Je vois qu'elle est sérieuse et je me retiens de rire. Elle n'a pas tout à fait tort mais surtout je la trouve adorable de vouloir défendre ce film qu'elle apprécie même si c'est peine perdue pour moi. Je l'attire contre moi.
-D'accord Su' tu as gagné, ils font un beau couple et tout finit bien pour eux. On peut même refaire quelques scènes du film si tu veux.
Mes intentions sont très claires et elle me sourit légèrement. Je me penche un peu pour l'embrasser mais elle pose un doigt sur mes lèvres.
-Hum... Et si tu allais nous faire un café? Je t'ai vu bailler pendant le film. Comme ça on pourra discuter de nos passages favoris... Et on verra après si j'ai envie d'être ta Julia Roberts...
Je ne réalise que trop bien que je me suis fait avoir par mon attitude mais qu'importe, autant répondre positivement à sa requête. Je la vois se diriger vers le canapé pour rejoindre Blanche alors que je vais dans la cuisine faire du café.
Seul l'affreux bruit de la machine à café résonne dans l'appartement. Bien vite, les cafés sont préparés.
-Ooooh mais moi aussi je t'aime!
Je manque de renverser les tasses par terre mais je parviens in extremis à les stabiliser même si cela me brûle les doigts. Je ne comprends pas du tout ce qui a pu déclencher cette phrase. à QUI parle-t-elle? Je déboule dans le salon et observe Su' en train de câliner Blanche. Je m'approche pour déposer les cafés et j'observe la scène. Blanche ronronne et Su' affiche un énorme sourire. Elle finit par relever la tête et la confusion doit se lire sur mon visage.
-Un problème?
-...C'est à Blanche que tu parlais à l'instant?
-Bah oui, à qui d'autre?
-Tu as dit à Blanche que toi aussi tu l'aimes?
Elle fronce les sourcils.
-Et? Toi aussi tu lui parles!
-Oui mais...
-Elle m'a dit qu'elle m'aime alors je lui ai répondu, c'est tout.
Je ne sais pas quoi répondre à ça... Il y a clairement quelque chose qui m'échappe.
-Elle t'a... enfin... Tu as entendu Blanche te dire qu'elle t'aime, c'est bien ça? C'est le film qu'on a vu qui t'a perturbée à ce point?
Elle me regarde avec des yeux ronds comme si j'étais un extra-terrestre.
-Nathaniel, j'ai du mal à croire qu'un amoureux des chats comme toi ne sait pas qu'un chat sait dire quand il aime quelqu'un! Tu n'as jamais lu de bouquins sur la communication avec les animaux?
-Je communique très bien avec Blanche, merci, on se comprend pas mal. Mais pas de là à se faire des déclarations.
-Et bien je vais t'apprendre quelque chose. Quand un chat te regarde et cligne lentement des yeux, il te dit qu'il t'aime. Il ferme les yeux devant toi, il sait qu'il peut se rendre vulnérable devant toi car tu ne lui feras pas de mal. Il relâche son attention en ta présence. C'est une preuve d'amour. C'est beau, non?
Quelques secondes de silence passent et elle soupire.
-Ma pauvre Blanche, ton maître ne te dit jamais qu'il t'aime?
-Je la nourris bien, je la câline, je la laisse dormir sur mon lit, je brosse sa fourrure, je la fais jouer et j'ai même investi dans un grand arbre à chat. C'est pas par amour tout ça tu crois?
-Pffff! C'est bien beau tout ça mais...
Elle ne finit pas sa phrase et elle se contente de caresser Blanche. Elle semble soudainement perdue dans ses pensées alors que sa main passe machinalement dans le même mouvement à répétition sur la fourrure du chat.
Je regarde les tasses de café qui dégagent encore de la chaleur mais les volutes ne me donnent aucun indice sur ce qui rend ma petite-amie si pensive.
Je promène mes doigts sur ses cheveux et elle sursaute, comme si elle avait oublié ma présence.
- Je donnerais cher pour savoir lire dans tes pensées, tu sais...
- Et moi je paierais encore plus cher pour que ça n'arrive pas!
Blanche se lève de sur ses genoux et va faire sa toilette plus loin. Su reste silencieuse et attrape sa tasse de café.
-Su'... ne m'oblige pas à te chatouiller jusqu'à ce que capitules et que tu me dises à quoi tu penses.
-Je pense que je veux du lait dans mon café.
Elle se lève en me souriant avec un air espiègle et disparaît dans la cuisine. Elle revient quelques instants plus tard et se dirige vers la fenêtre mais son regard se pose sur une petite balle au sol, qu'elle lance à Blanche. Celle-ci galope après le jouet. La balle rebondit jusqu'à ma chambre et Blanche y court en manquant de se cogner contre un mur. Je vais sûrement retrouver cette balle sous mon lit.
Je me lève et prends Su dans mes bras. Elle pose sa tête sur mon épaule. Je la sens encore pensive.
Elle se retourne pour me faire face, toujours légèrement souriante.
-Tout va bien, Nath, je me remémorais juste certaines choses.
-Dont tu n'as pas envie de parler?
- Hum... c'est juste un souvenir... une journée qu'on avait passée ensemble à la fin des vacances après le lycée.
-On a passé pas mal de journées ensemble à ce moment-là...
-Oui mais là je parle d'une de nos premières fois. Une première fois... spéciale.
-Une première fois spéciale?
Elle fronce les sourcils et rapproche son visage du mien.
-Je parle bien d'une fois où on était dans ton lit mais pas de la première fois où on a fait l'amour. Je suis juste un peu nostalgique de cette époque, j'imagine...
Je me fige totalement et tout me revient comme si un mur de briques me tombait dessus. Ma réaction la fait rire. Elle m'embrasse rapidement mais je suis toujours immobile.
-Pas la peine d'en faire tout une histoire Nath, j'avais juste ce souvenir en tête, rien de plus.
Elle se libère de mon étreinte et se dirige vers ma chambre.
- Je vais voir si Blanche n'a pas mis le bordel dans ta chambre pendant qu'elle jouait.
Ses derniers mots m'atteignent à peine. Me voilà à mon tour plongé dans les souvenirs que j'avais pris soin de ranger bien loin dans ma tête pour oublier. Mais tout parait encore frais dans mon esprit. Cette journée en particulier où je lui ai dit pour la première fois que je l'aimais.
*** 4 ans plus tôt ***
-Je t'aime bébé... Oui moi aussi... bisous!
Enfin elle raccroche. Je suis dans le bus et une fille qui doit sûrement être au collège était pendue au téléphone à balancer des "je t'aime", faisant profiter tous les voyageurs de sa conversation qui pourtant n'intéresse personne. Elle se retourne vers ses copines qui sont en train de glousser.
-Ça se passe trop bien entre vous!
-La chance!
-Oui ça fait déjà trois semaines qu'on est ensemble!
Heureusement, je descends au prochain arrêt pour aller à la librairie. J'ai assisté à ce genre de scènes assez souvent, au lycée ou dans les transports. Je reste toujours perplexe. Tout le monde semble se balancer des "je t'aime" comme si c'était facile et sans importance. N'y-t-il que ça qui intéresse les gens? Cela dit... Je ne suis sûrement pas le mieux placé pour en parler. Je n'ai jamais prononcé ces mots et dans ma famille ça ne s'est jamais dit non plus. Je vois mal mes parents dire ce genre de choses d'ailleurs.
Je réalise que je suis planté devant la librairie depuis un petit moment. Inutile de penser davantage à tout ça, je dois rendre des livres et en prendre des nouveaux.
***
L'horloge du centre commercial sonne 16h. Il y a toujours autant de monde ici. Mais ma petite-amie a envie de tester un café qui vient d'ouvrir et je ne peux rien lui refuser. Je vois d'autres mecs beaucoup moins enthousiastes à l'idée d'être là avec leurs copines. Il y en a même une qui traîne littéralement son copain en le tirant par le bras.
-Alleeeeez encore une dernière boutique!
-J'en ai un peu marre tu sais, ça fait des heures qu'on marche!
-Je te promets je fais vite! J'ai besoin de chaussures!
-Tu as un million de chaussures.
La demoiselle se pend au cou de son copain.
-Allez, si tu m'aimes tu peux bien faire un tout petit effort!
-Je t'ai acheté une robe qui te plait, c'est pas assez comme effort?
-Hmmm dis-moi que tu m'aimes alors...
-Quoi, ici comme ça ???
-Bah pourquoi pas?
-C'est pas le bon moment ni même l'endroit!
Je ne sais pas comment ce type va s'en sortir mais... Il est grand temps pour moi d'arrêter de suivre la discussion.
Mon cerveau bloque cependant sur quelque chose... J'aime ma petite-amie, je n'ai aucun doute à ce sujet mais je ne lui ai jamais dit. On parle de tout, je ne pense pas qu'il y ait de réels tabous entre nous... Mais je n'ai jamais vraiment pensé à lui dire et... Quand ces mots se disent-ils? Et où? Est-ce si important? Toutes les filles ont l'air totalement obnubilées par ça. Je commence à avoir des sueurs froides alors qu'une main s'agite devant mes yeux.
-Naaath! Tu peux redescendre sur Terre!
Je réalise que Su se tient devant moi. Je ne l'avais pas vue arriver.
-B-Bonjour Su, je... enfin, désolé, je ne t'ai pas entendue arriver.
Elle m'embrasse et m'observe.
-Tu vas bien? Tu as l'air un peu pâle... Et tu étais complètement dans tes pensées, quelque chose ne va pas?
Je ne me vois pas lui dire que je me pose des questions sur la façon d'exprimer mes sentiments correctement parce que je vois trop de couples autour de moi qui en parlent.
-Je vais bien, ne t'en fais pas. On devrait aller au café, il doit déjà y avoir du monde.
-Oui je suis un peu en retard en plus. Le bus a fait une déviation. Pour m'excuser du retard je t'invite! Le café est au premier étage.
Je prends sa main et essaie de me concentrer sur ce qu'elle dit mais mon esprit refuse de penser à autre chose... aurais-je déjà dû lui dire que je l'aime ? Est-ce que c'est ce qu'elle attend? Je doute de plus en plus mais je me dois de faire bonne figure pour ne pas éveiller ses soupçons.
Le café est bien rempli quand nous nous installons. Des filles venues passer un moment entre copines et beaucoup de couples. Su regarde la carte.
-Il paraît que tout est bon et fait sur place! Je ne sais pas quoi choisir...
-Je choisis pour toi?
Elle lève les yeux du menu pour me regarder et un petit sourire apparaît sur ses lèvres. Elle pose le menu et je vois le challenge dans son regard.
-D'accord, je suis sûre que tu sauras choisir ce qu'il y a de mieux pour moi!
Une serveuse s'approche et je lui montre discrètement ce que j'ai choisi sous le regard amusé de Su.
-Tu veux faire les boutiques après ça?
Elle secoue la tête.
-J'ai déjà assez de fringues. Et je préfère ne pas dépenser trop d'argent. Comme ça on pourra faire d'autres sorties. Peut-être même un week-end ?
-Tes parents accepteraient?
-Je passe déjà des nuits chez toi. Et je suis majeure maintenant même si c'est récent. Mon père ne se fera jamais l'idée de ne plus être le seul homme de ma vie mais ça ira. Et puis c'est pas comme si on irait loin. Quoique... une escapade aux Etats-Unis ça me dirait bien.
J'aime beaucoup l'entendre se projeter. J'ai encore parfois du mal à le faire mais rien que de m'imaginer avec elle, que ce soit pour un week-end dans la ville d'à côté ou pour planifier un voyage très loin, je me sens déjà impatient comme un gamin. Et savoir qu elle économise de l'argent pour qu on puisse s évader un peu tous les deux... Ça me rend si heureux que je dois me retenir de lui dire que je prendrais l avion dans une heure si elle me le demandait. Je me sens bien bête... Je ne sais pas comment lui dire que je l'aime mais je suis prêt à la suivre n'importe où...
La serveuse arrive et dépose ce que j'ai commandé devant nous. Su regarde le tout avec de grands yeux ronds.
-Wouah c'est super beau! J'adore!
Je lui ai commandé un cupcake et un chocolat chaud. Le tout est décoré de morceaux de fruits joliment coupés, de chamallows et autres petites décorations.
-Il faut que je prenne une photo pour Rosa, elle va saliver en voyant ça! Et toi tu as pris quoi?
-Un thé et un tiramisu aux framboises.
-Oh ça a l'air super aussi!
-On peut partager si tu veux.
Nous profitons de notre pause sucrée. Su semble ravie d'être la. Elle soupire de contentement alors que je lui donne une cuillère de mon dessert.
-Tout est trop bon, les framboises sont excellentes! Merci d'avoir accepté de venir ici avec moi!
-De rien! Il y a pas mal de monde mais c'est vrai que c'est bon.
Du bruit vient d'une table un peu plus loin, attirant notre attention. La serveuse apporte un gâteau a un couple. Des cœurs en chocolats décorent le tout et une bougie trône sur le gâteau. Tout le monde chuchote autour. Su attrape ma main.
-C'est chouette, ils fêtent leur premier anniversaire ensemble! J'avais vu que le café pouvait faire des petites prestations pour les anniversaires et autres fêtes.
La jeune fille et son copain soufflent la bougie en même temps. Ils ont l'air bien heureux même si lui paraît gêné. Je serre la main de Su dans la mienne et je ne peux m'empêcher de m'imaginer avec elle ici, fêtant notre anniversaire de rencontre ou une autre date importante pour nous. Est-ce que c'est cela qu'attend? Est-ce que c'est ce genre de choses que je dois organiser pour lui montrer mes sentiments?
Je suis sorti de mes interrogations par Su qui me tend un petit cœur en chocolat qui se trouvait sur son cupcake. Elle le glisse entre mes lèvres. Se pose-t-elle parfois les mêmes questions? Je sais qu'il serait sage de lui parler de tout ça mais je ne suis pas sûr d'en avoir le courage pour l'instant.
***
Nous sommes heureusement bien couverts quand nous descendons du bus car il y a pas mal de vent sur la plage, même si le soleil arrive à se montrer.
Su et moi marchons tranquillement à quelques mètres de l'eau. Seules quelques rares personnes se promènent avec leurs chiens ou s'essaient au surf.
-Regarde, un bateau de croisière là-bas! Il y en a de plus en plus qui passent dans le coin.
-Oui il y a pas mal de publicités pour ces voyages. Ma sœur voulait que mes parents lui paient un tour du monde sur un bateau de luxe. Ils n'ont pas du tout aimé cette idée.
-Tu m'étonnes!
-Et toi Su, ça te tente?
-Disons que j aimerais bien voyager. Je suis assez curieuse de découvrir d'autres pays. J'ai un peu voyagé à cause du travail de mon père mais j'aimerais aller un peu plus loin. Cela dit...
Elle se tait et son regard troublé se perd sur les vagues. Je m'arrête et serre sa main pour l'encourager à parler.
-L'avenir me fait encore un peu peur. Tout me paraît si... incertain.
-On a que 18 ans Su, c'est normal. Ça reste grisant de m'imaginer avec toi, partant pour l'autre bout du monde.
Elle détache son regard de l'eau et me sourit.
-J'ai pas mal d'incertitudes mais il y a bien une chose dont je suis sûre. Nous. Notre relation. Ça m'aide beaucoup à appréhender l'avenir avec plus de sérénité.
Je lui ai déjà dit à quel point être avec elle m'a sauvé et que je lui dois mon bonheur actuel. Je ressens aussi que je peux affronter mon avenir plus sereinement avec elle à mes côtés.
Elle m’entraîne sur un banc de sable et s’assoit. J'allais m’asseoir à mon tour quand elle me tire pour que ma tête atterrisse sur ses cuisses. Elle se met à caresser ma chevelure. J'accepterais volontiers de rester comme ça pendant des heures.
Je ferme les yeux pour me concentrer sur ses mains qui se perdent dans mes cheveux ou sur mon visage, l'océan en bruit de fond. Et si c'était le moment opportun pour lui dire mes sentiments? J'ouvre les yeux pour l'observer. Elle semble totalement détendue. Mais les mots restent bloqués dans ma gorge. Peut-être parce que je me pose trop de questions?
Je me redresse, ce qui la surprend et sans lui laisser le temps de réagir je l'embrasse avec avidité. Sa surprise ne dure qu'une seconde. Elle m'entoure de ses bras. Nos lèvres se rencontrent encore et encore. Je la mordille et un petit gémissement lui échappe et j'adore ça. Elle en redemande, me laissant approfondir le baiser autant que je le souhaite.
Notre éteinte se termine plus langoureusement et je consens à quitter ses lèvres. Nous sommes presque à bout de souffle. Ses joues sont roses et le regard plein d'envie quelle m'offre quand elle ouvre les yeux reflète très certainement le mien. L'océan serait un excellent spectateur d'une déclaration mais les mots me paraissent inutiles à cet instant.
***
-Ambre tu commences à sérieusement m'ennuyer... commence par enlever tes chaussures du canapé, veux-tu?
Elle se contente de grogner. Elle est avachie sur le canapé et essaie de caresser Blanche mais celle-ci refuse de se laisser approcher. Elle connaît bien ma sœur mais elle n'arrive pas à vraiment lui faire confiance.
-Pffffff... il est difficile ton chat. Je vais bouquiner un peu. Tu m'apportes des snacks?
Bouquiner? C'est nouveau ça... Je vais dans la cuisine et lui ramène du chocolat et un jus d'orange. Elle boude.
-T'as pas des bonbons?
-...
- Oui je sais tu n'aimes pas ça mais tu pourrais en avoir pour moi !
Je fais mine de repartir dans la cuisine et elle m'attrape par le bras.
-C'est bon c'est bon je prends!
Elle sort un livre de son sac et j'en aperçois le titre.
-L'étoile de Beverly Hills?
-C'est l'histoire d'une fille qui part faire carrière aux États-Unis et elle devient célèbre petit à petit et se fait remarquer par le meilleur parti du coin. Elle va devoir se faire accepter dans un monde sans pitié pour vivre son histoire avec lui.
Je n'ai même pas fait un effort pour étouffer un rire.
-Y a quoi de drôle ?
-Déjà si elle est aux États-Unis c'est qu'elle parle anglais... Tu me rappelles ton niveau d'anglais ?
-Quel rapport avec moi ?
-C'est ce que tu veux il me semble. Être célèbre et rencontrer un homme riche. Mais ton livre ça reste de la fiction.
-Et toi tes bouquins y a que des meurtres !
-Ça malheureusement, c'est réaliste.
Elle n'a pas le temps de répondre, son téléphone sonne.
-Hum... Maman a une audition pour moi. Je dois filer.
Elle regarde les carrés de chocolat posés devant elle, soupire et se lève.
-Tu peux prendre le chocolat si tu veux, j'en ai encore.
-Non, ça va, une autre fois. Je file sinon maman va être de mauvaise humeur. Essaie de faire comprendre à ton chat que je suis une fille super d'ici ma prochaine visite!
Elle passe la porte en un coup de vent. Je ne sais pas ce que le futur me réserve mais l'avenir d'Ambre me fait assez peur. Je doute même des capacités de ma mère à s'occuper d'elle et sa carrière.
Mon téléphone vibre. Su m'indique qu'elle sera libre d'ici une heure... Parfait, on va pouvoir passer un peu de temps ici. Il commence à faire bien gris dehors, on sera mieux en intérieur.
-Blanche tu peux sortir de ta cachette, Su va arriver!
Elle passe la tête de derrière le canapé avant de se diriger vers ma chambre. Je sais qu'elle viendra demander à Su des caresses ou de jouer avec elle, elles s'entendent bien toutes les deux. Je ne sais pas quoi faire pour qu'elle s'attache aussi un peu à ma sœur. Je vais plutôt la laisser faire comme elle le sent.
Quelques moments de rangement plus tard, Su arrive et se pend à mon cou. Je la serre contre moi alors que je sens quelque chose frôler nos jambes. Blanche est bien sûr venue réclamer de l'attention.
-Bonjour Blanche! Oui je vais te faire des câlins à toi aussi, ne t'en fais pas! Je peux câliner ton maître d'abord?
-Elle risque de bouder mais ça lui passera. Tu as passé la journée avec ta tante comme prévu?
-Oui. Mes parents ont l'air assez occupés, je ne sais pas ce qu'ils ont. Sûrement trop de boulot. Du coup ma tante a proposé qu'on aille chez elle faire du tri pour ensuite donner des affaires à des associations.
-J'ai un peu de mal à imaginer le genre de choses qu'elle a chez elle.
Su secoue la tête et va s'installer sur le canapé.
-Elle a un million de choses. On a littéralement fait des fouilles archéologiques dans ses armoires. On a pu trouver plein de fringues à donner. Je suis contente qu'on ait fini, je n'en voyais pas le bout! Je me suis littéralement enfuie dès que j'ai pu pour venir ici.
-Tu dois avoir soif, je vais te chercher quelque chose...
-C'est gentil!
Je ramène un plateau avec de quoi boire et grignoter et je retrouve Su', un livre à la main.
-L'étoile de Beverly Hills? Ambre est passée te voir?
-Je suis content de voir que tu as deviné que ce livre lui appartient!
-Ça ne ressemble pas à du Agatha Christie donc forcément...
-Je pense qu'on en est même très loin! J'ai même un peu peur du genre d'histoire dont il s'agit mais je me dis qu'au moins c'est positif qu'elle lise un peu.
Su prend une gorgée de jus de fruits alors qu'elle parcourt les pages. Elle repose son verre en gloussant et se met à lire.
-Joshua enlaça Capri, ses mains se promenant sur sa robe à paillettes. Tu as encore des scènes à tourner ce soir demanda-t-il. Oui, répondit-elle, inquiète. Une scène d'amour. J'ai peur de ne pas montrer les bons sentiments à l'écran. Il chuchota à son oreille. Ne t'en fais pas ma chérie, on va répéter cette scène toi et moi.
-Je t'assure que je ne veux pas en savoir plus. Je ne suis même plus sûr d'avoir envie de le rendre à ma sœur ce bouquin mais si je le jette elle va se fâcher.
Hilare, Su referme le livre et le pose sur la table basse.
-Tu n'as qu'à lui dire que Blanche l'a déchiré, elle ne lui dira rien.
-Elle est déjà assez déçue que Blanche ne s'approche pas trop d'elle...
-Ha! Les chats savent qui approcher ou pas!
Je soupire en m'asseyant près de Su.
-Je suis désolée Nath. Je sais que ta sœur n'est pas vraiment mauvaise mais elle est si dure à encaisser et ça ne s'arrange pas avec le temps. Je ne suis pas sûre de pouvoir m'entendre avec elle un jour. Mais je ferai des efforts.
-Je sais.
Son regard se tourne sur le plateau que j'ai ramené de la cuisine.
-Oh! Des chocolats?
-Ce sont des chocolats italiens.
Elle prend un chocolat et détaille l'emballage.
-Ça s'appelle "baci"? Ça veut dire "des baisers" en italien, non?
-Oui mais je ne sais pas pourquoi ils s'appellent ainsi.
Elle déballe le chocolat et croque dedans.
-Y a une noisette dedans! C'est bon!
-Je ne peux pas les faire goûter à Ambre à cause des noisettes. Mais je me suis dit que ça te plairait.
-Vu que tu es fan de nourriture italienne, c'est un pays qui est direct sur la liste d'endroits à visiter. Y a plein de musées que je veux voir là-bas!
On se met à parler d'éventuelles visites qu'on aimerait faire. Je ne sais pas si on aura l'occasion de voyager avec nos études. Peut-être pendant un été si on ne doit pas faire trop de stages.
Je regarde l'heure sur mon téléphone.
-Tu dois rentrer chez toi bientôt?
-Je n'ai rien de prévu. A part peut-être profiter de tes "baci" pour l'instant.
Elle se rapproche de moi. Les chocolats attendront. Ses lèvres se posent dans mon cou et je me détends pour profiter de ses caresses. J'ai besoin de sentir sa peau. Je passe mes mains sous son haut et j'ai déjà terriblement envie de lui enlever. Ses lèvres glissent de mon cou jusqu'à mon oreille. Elle a vraiment pris de l'assurance depuis notre première fois et ça me fait un effet dingue. Elle se retrouve à califourchon sur moi. Une de mes mains se perd dans sa chevelure. Elle tourne le visage vers moi et nos bouches se rencontrent encore et encore. Je finis par la soulever du canapé pour me diriger vers la chambre. Nous ne prenons que quelques secondes pour laisser nos vêtements tomber au sol avant de continuer nos caresses sur le lit.
Un miaulement me tire de mon court sommeil. Blanche se trouve sur mon bureau. Je ne sais pas quelle heure il est, elle a peut-être faim. Su dort encore, ses cheveux en bataille sur son visage et éparpillés sur son oreiller. Je m'accorde un petit moment pour l'observer en toute tranquillité. Ses gémissements d'il y a peu résonnent encore dans mes oreilles. J'aimerais que l'été ne finisse pas pour que nos journées ne ressemblent qu'à ça tout le temps: des moments rien que nous deux, à parler de tout et de rien, à profiter des regards pétillants qu'elle me lance et de moments tendres ou passionnés. Mes années de solitude me paraissent désormais bien loin.
Juste avant qu'elle ne s'endorme, j'ai eu envie de lui dire que je l'aime. Je ne l'ai pas fait, de peur que ça ne soit trop cliché, comme dans les films que ma sœur affectionne. J'ai même eu envie de chercher dans des livres des conseils mais je ne suis pas sûr que ça soit la bonne approche non plus. J'ai voulu m’entraîner devant mon miroir mais je me suis ravisé très vite. J'ai même pensé en parler à quelqu'un mais même si j'ai pensé à Armin ou même à Kim, je ne me sens pas assez proche d'eux pour le faire.
Me voilà avec ces mots au bord des lèvres et aucune idée de quand les laisser sortir. Quel idiot je fais. Je me sens parfaitement bien dans l'instant présent, pourquoi me compliquer la vie?
-Je t'aime Su...
Je sens mon cœur battre un peu plus vite et mes lèvres s'étirer en un sourire alors que je réalise que c'est aussi simple que ça. Certes, elle dort mais au moins c'est sorti et au final j'avais juste trop réfléchi à la question. Je pose une main sur mon visage, comme pour me cacher. J'aurais déjà pu lui 100 fois au lieu de me casser la tête. Pas grave, je me sens prêt maintenant.
-Tu.. Tu as QUOI?
Je sursaute en entendant sa voix bondir dans les aigus. Je me risque à enlever la main de sur mon visage et voir ses yeux ronds me dévisager. Sa peau se teinte de rose alors que moi je dois être blanc comme un linge. Elle m'a entendu? Qu'est-ce que je peux bien lui dire maintenant pour m'expliquer?
Elle se redresse et se jette sur moi.
-Nath! Tu as parlé, j'ai pas rêvé quand même???
-... Et bien... ça dépend... Tu dormais vraiment ou bien...
-JE DORMAIS! Et j'ai entendu un miaulement je crois? Et TU AS DIT QUELQUE CHOSE!
-... Oui...
-Et tu... tu me dis *CA* pendant que tu penses que je dors? Enfin... Tu as bien dit... tu as dit que........
-Je... C'est sorti tout seul. Je me demande depuis quelques temps quel est le meilleur moment pour te le dire et...
-Mais Nath!!!!!!!
Elle se lève et fait les cents pas à côté du lit. Elle finit par s'arrêter et se tourne vers moi.
-Le meilleur moment... Y en a pas de meilleur moment, ce sont des choses qu'on dit quand on en a envie mais surtout quand la personne à qui on veut le dire est RÉVEILLÉE!!!
Je me mords la lèvre pour éviter de rire. Elle est toujours nue, les mains sur les hanches et de toute évidence elle attend que j'arrange tout ça. Je laisse mon regard se perdre quelques secondes sur son corps, ce qu'elle remarque. Elle arrache la couette du lit et s'enroule dedans.
-Je vais prendre une douche.
Je saute hors du lit et la rattrape avant qu'elle ne passe la porte. J'essaie de la prendre dans mes bras mais la couette ne me rend pas la tache facile. Elle tourne la tête légèrement vers moi et je remarque que ses yeux sont un peu humides.
-Je suis désolé Su. J'aurais dû t'en parler avant mais j'avais envie de trouver les réponses à mes questions moi-même pour que ce soit parfait.
Je me voyais faire une déclaration dans un restaurant sympa ou dans un parc ou même dans la grande roue d'une fête foraine. Certainement pas nu dans ma chambre pendant que Su est à moitié couverte de la couette de mon lit.
Je l'embrasse tendrement et je la sens trembler un peu quand mon regard croise le sien et que ces mots que je me torturais à garder pour moi trouvent enfin leur place au creux de son oreille.
*** 4 ans plus tard ***
Je lui ai dit très souvent que je l'aimais après ça. Et depuis qu'on est de nouveau ensemble aussi. Elle est la seule à qui j'ai dit ces mots d'ailleurs. Il n'y a qu'avec elle qu'ils trouvent tout leur sens.
-J'ai récupéré la balle sous ton lit, y en avait même une autre! Nath?
Je sors brusquement de ma rêverie.
-Ah? OK merci Su.
Elle lance une balle à Blanche et l'autre dans ma direction. Je la rattrape.
-Tu me prends pour un chat?
-Tu as un petit côté félin je trouve. Ne me dis pas que tu étais perdu dans tes pensées pendant tout le temps où je jouais avec Blanche dans la chambre?
-... Je pensais à certains moments de notre passé moi aussi.
-Des bons moments?
-De très bons moments.
Elle sourit et vient se blottir dans mes bras.
-On en aura d'autres.
-Bien sûr. Tu n'as encore rien vu.
Elle me regarde, un énorme sourire en coin.
-Ah oui? Tu as des déclarations à me faire? Tout nu ou bien...
Je l'embrasse pour l'interrompre et je la sens rire contre moi. Elle me lance ce regard que j'adore pendant que je lui dis que je l'aime. J'entends distraitement une balle faire des rebonds contre les murs autour de nous.
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tenebreuseclique · 4 years
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HALFNAKED et mise à nu
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Attends, Mehdy, t'as vraiment repris ton site juste pour faire la promo d'un deux titre? 
Complètement. 
C'est mon site, je fais ce que je veux. Connivences, pas connivences, j'ai le désavantage d'être corruptible au talent. 
PSA : la rédaction de TNBRSCLQ ne valide pas la diffusion de dick pics via rétroprojecteur. Fut-ce en référence à Fight Club ou pour n'importe quelle autre raison.
Bluume. Comme d'habitude, j'ai deux semaines de retard sur l'actu la plus chaude de ta région, mais c'est pas grave. Être dans les temps, c'est pour les journalistes. Bluume donc, prononcé bloum arrive d'un peu nul part, ayant à son compteur deux titres disponibles sur les plateformes avant la sortie de son deux titre HALFNAKED. 
On a ici un rap vaporeux, assez lent, très balade sous la pluie avant la fin du monde, ou avant sa propre fin, au choix. Ce deux titre nous offre une véritable carte de visite de la musique (et de la psyché) de Bluume. Véritable musique cathartique, son auteur nous propose de traîner dans les déboires de sa vie par ses mentions diffuses d'addictions, de relations mal finies, d'incompréhension globale et de doute existentiel. Ce message, au fond pas si rare, mais toujours aussi crève cœur pour qui peut (ou veut, ne soyons pas sectaires,) s'y retrouver est porté par le flow lancinant, murmuré presque parfois adolescent de Bluume. 
Aucune démonstration technique, juste de l'émotion brute soulignée par une utilisation de l'autotune assez inhabituelle sur Swoosh rappelant presque ITSOKTOCRY. 
À noter aussi, la prise son de la voix semble avoir été rudimentaire ce qui renforce cette sensation de pénétrer dans un journal intime. Les prods sont correctes, assez classiques, mais font le travail, et ce bon Bluume les sublime. 
HALFNAKED, la suite est grave fucked up, bien sûr qu'on va en parler.
A la suite de sa victoire au tournois de freestyle organisé par les frères de Cul7ure, on est allés passer le bonjour au jeune homme et avons échangés quelques brèves de comptoir, confiné cela va de soi.
Autant je déteste cette question la plupart du temps, autant dans ton cas ça semble important. Est ce que tu peux, brièvement, te présenter? 
J’habite à Toulouse, je rappe sous le pseudonyme de Bluume et je commence à sortir des trucs depuis le début de cette année 2020 à côté de mes études, en solo, et avec le collectif Anesthézik! 
Est-ce que tu pourrais nous expliquer d'où est venue l'envie de rapper?  Et quelle a été l’étincelle qui a fait que tu as finalement pris le micro?
Ça fait plus de 5 ans que je rappe et c’est venu naturellement parce que j’en écoutais. Depuis petit j’ai toujours aimé jouer avec les mots et écrire donc ça s’est fait comme ça. J’ai commencé au début du lycée à remplir des notes sur mon iPhone comme beaucoup sauf que j’ai jamais arrêté. J’ai rencontré des personnes qui avaient du matériel à différents moments et j’ai notamment posé quelques sons il y a 2 ans grâce à ça, mais j’avais du mal avec le fait de pas pouvoir enregistrer quand je veux donc j’ai acquis mon matériel cette année. 
L’étincelle qui m’a fait poster mes sons c’est un contexte personnel qui a fait que je me suis senti plus libre, plus indépendant et plus à même de contrôler par moi-même ce que je renvoyais. Je suis content d’avoir attendu autant de temps parce que ça me permet d’être assez sûr de ce que je propose.
On voit un peu partout cette posture du rappeur français qui dit qu'il écoute pas de rap français. Ça semble pas être le cas chez toi, je me trompe? 
Non en effet j’écoute presque que du rap français. Ça me complexe un peu d’ailleurs parce que je sais que la scène américaine est super fournie (et plus inventive sûrement). J’essaie de me tenir au courant mais la barrière de la langue me gène beaucoup.
Du coup, t’écoutes pas de musique dont tu comprends pas les paroles ou c’est spécifiquement pour le rap?
En dehors du rap, la majeure partie de ce que j’écoute n’est pas en français! Ce qui a particulièrement retenu mon attention l’année passée, ça a été James Blake, FKA Twigs et Lana Del Rey.
Quels ont été les retours pour HALFNAKED? 
Ce qui m’a marqué en premier lieu c’est la profusion de retours par rapport à mes singles précédents. Les gens ont vraiment compris que même si c’était un deux titres ça avait représenté bien plus de travail que la somme du travail nécessitée par deux morceaux séparément. Des gens qui me suivaient depuis quelque temps sur les réseaux mais qui ne m’avaient jamais communiqué leur enthousiasme vis à vis de ma musique l’ont fait et ça m’a vraiment fait plaisir! 
La seule critique négative que j’ai eu s’attardait sur la violence et la presque misogynie de l’écriture de Swoosh. C’est quelque chose que j’entends totalement mais qui ne me représente pas dans la vie, j’ai d’ailleurs beaucoup de mal à écouter le morceau pour ça. J'étais d’ailleurs conscient de ça avant le retour, dans un prochain titre je rappe « j’me sens comme Orelsan, j’écris des choses horribles, personne me touche. ». Mais si j’ai proposé le morceau c’est que je trouve que la musique est aussi intéressante quand elle est sans concession, radicale, la traduction directe et sans filtre d’une pulsion. Le domaine de l’art permet ça sans que ce n’ait trop d’impact négatif je pense. Après je ne suis pas sûr de sortir des morceaux aussi frontalement violent, parce que ça me met dans une position vis-à-vis de mon entourage qui écoute ma musique assez bizarre.Sinon pour évoquer les retours du côté des médias, Cul7ure (@Septculture) qui m’a répondu très vite et m’a donné beaucoup de force, et 6e sens by Trillshit (@6emesensbyTS) m’a contacté pour une playlist. C’est des médias que je suis personnellement depuis longtemps et que j’estime beaucoup donc ça représente quelque chose pour moi.
Tu t'attendais a des retours pareils? 
Je m’attendais pas à un tel engouement à mon échelle et ça fait vraiment plaisir! Après rien a changé dans ma vie, c’est plutôt l’image que je renvoie qui est différente. Quand tu rentres dans certaines playlists et que Genius France tweete sur ton projet beaucoup de gens ont l’impression que c’est quelque chose de fou alors que c’est quelque chose que le réseau permet sans trop de difficultés.
J'aimerai rebondir sur ce retour négatif. Autant, de par la mise en scène de Swoosh, la violence du texte ne me dérange pas du tout, autant, sur Turtleneck, "je lui fait la bise avec la main" me gène vraiment. (NDLR : Les deux auteurs avaient compris cette line de la même manière.) Tu penses que cette ligne avait vraiment sa place? 
Ça m’étonne que tu parles de cette line c’est une de mes préférées. Peut-être tu penses que je parlais d’une femme?Je parle de l’ex masculin d’une copine. J’aime beaucoup l’énergie très primitive que cette line dégage. C’est quelque chose qui me parle beaucoup dans le rap cet espèce d’égo démesuré retranscrit par des tournures de phrases toujours plus farfelues. 
J'ai l'impression que tu écris sans fard, et sans relecture, tu penses continuer dans cette voie?
Mon processus de relecture est immédiat, si je dis une line qui me correspond pas en général je m’en rend compte très vite et je la change dans la minute. Je pense que ça a beaucoup de charme cette absence de contrôle et ça me rappelle quelque chose que VALD a dit en interview, c’est pas parce que tu passes plus de temps sur un truc qu’il sera mieux. Après je pense tout de même essayer de cadrer mon processus pour la suite et de réfléchir en amont à ce que je veux dire.
Venons en à ton univers. En dehors des références directes a Fight Club, je trouve ton écriture très imagée, presque cinématographique dans l'approche. C'est quelque chose qui t'influence? 
Clairement je trouve que ce que le rap a de plus intéressant dans l’écriture c’est la création d’images. Les artistes dont l’écriture me marquent le plus (SCH, sean, Rufyo, PNL...) ont tous cet aspect là au sein de leur écriture. Tout ce qui est visuel est super important maintenant et je pense que pour faire quelque chose de marquant il faut qu’il y ait cette connexion de l’oreille aux yeux de l’auditeur.
J'ai l'impression que certains vont chez le psy pour exorciser leurs démons, toi tu murmures face à un micro, tu vois la musique comme une catharsis? 
En vrai oui, j’aime pas trop l’image que ça renvoie de poètes torturés parce que c’est pas comme ça que je me considère mais souvent je fais spontanément du son quand j’ai un problème intérieur à régler. Après je suis clairement capable de créer quand je vais bien, ça me prend juste plus de temps, c’est moins direct.
Est ce que l'exercice du featuring t’intéresse? Si oui, est ce qu'il y a quelqu'un avec qui tu voudrais faire un projet?
Ça m’intéresse énormément mais pour être tout à fait honnête c’est quelque chose qui me stresse parce que c’est nouveau pour moi. Il y en a quand même quelques uns qui sont en discussion et devraient aboutir je l’espère!Concernant un projet en binôme, c’est quelque chose qui serait très dur à mettre en place pour moi parce que j’ai beaucoup de mal avec le travail de groupe et les concessions, il faudrait que ce soit avec quelqu’un pour qui j’ai des affinités humaines plus que musicales. 
Ça fait quoi d’être le premier champion Cul7urel? 
C’est cool d’être le champion et Cul7ure m’a donné de la force dès le début, grosse big up à eux, mais le côté bataille de communauté ça m’a un peu saoulé, haha.
Le mot de la fin?
La suite est grave fucked up, bien sûr qu’on va l’fêter.
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insanekiddo · 4 years
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Histoire personnelle #1
J’avais planté mes crocs dans le cou de ma nouvelle victime qui me priait de l’épargner, mais si je devais me fier à mon instinct de vampire, je n’hésiterai pas une seconde à boire son sang. Je me nourris rapidement, lâche le corps inanimé de ma proie griser sur le sol, mis ma capuche pour qu'on ne me reconnaisse pas et me dépêche de m’enfuir du village de Zarael. Cette nuit était loin d’être une nuit de repos je crois. Je glissais mes mains dans les poches de mon sweat et retournais au château, l’air de rien. Si les humains venaient à apprendre notre identité et le fait que nous sommes des vampires, tout ce qui resterait de nous seraient des cendres… Donc je ferai mieux de rester discret. Une fois devant l’immense château d'Ellyrion, je tombai nez à nez avec les autres vampires.
-Merde, chuchotai-je.
-Tu t’es encore emparé d’un humain, c’est ça? demanda Meynah, s’avançant dangereusement de moi.
Meynah est la petite soeur du chef de notre clan. Elle a seulement 17 ans et elle est la plus jeune, mais malgré son âge elle est beaucoup plus intelligente que la majorité de notre population. Elle est une sorte d’hybride, mi-vampire, mi-elfe. Les hybrides sont très intelligents et ont des sens en plus. Ils sont de plus en plus rares à notre époque, il n’empêche qu’elle a eu une chance extraordinaire. Les hybrides sont également très appréciés, non seulement des vampires mais par tous les clans existants, comme les fées, les nymphes ou encore les mages.
Elle croise les bras, signe qu’elle perd patience.
-Nevra? reprit-elle, voyant que je ne réponds pas
Je ne pouvais pas lui mentir, elle allait le découvrir tôt ou tard. On ne peut rien mentir à celle-là, et je tiens encore à ma vie. Ça y 'est, je me déclare perdant.
-Oui… Je suis retournée à Zarael, avouai-je, en me mordillant la lèvre inférieure 
-Et pourquoi?! crie-t-elle, ce qui me fait sursauter. Ce n’est pas dans ses habitudes, je ne sais pas ce qu’il lui prend mais je sais à quel point elle fait peur quand elle est en colère. Je recule d’un pas et Isaac décide de s’interposer entre nous. 
-Calme toi Meynah, je vais lui parler.
Isaac, un ancien, se retourne vers moi et me lance un regard noir. Décidément, tout le monde me déteste.
-Si les humains t’auraient repéré tu serais mort. M-O-R-T. Pourquoi est-ce que tu dois toujours tout compliquer?!
Il dit à Meynah de se calmer et pourtant lui ne paraît pas plus calme. Je soupire avant de lui répliquer:
-j’avais soif ! Dans tous les cas je risquerai de mourir ! Soit de soif, soit à cause des humains.
Isaac soupira. Il était désespéré. Il pointa la plaine d’Ellyrion tout en me regardant.
-Tu’es au courant que tu peux boire le sang des animaux? Pourquoi tu veux toujours risquer ta vie, hein?!
-Sinon ce ne serait pas drôle.
Je lui tourne le dos, n’écoutant pas par son monologue.
-NEVRA ! Reviens, je n'ai pas fini avec toi !
Je continue mon chemin sans savoir où je vais. Tout ce que je voulais c’est les éviter et rester tranquille le reste de la nuit. Je marche donc une bonne dizaine de minutes jusqu’à arriver à un lac. Je m’allonge dans l’herbe en contemplant les étoiles jusqu’à ce que je m’assoupisse.
J’ouvre mes yeux petit à petit et remarque que je suis toujours près du lac et qu’il fait toujours nuit. Je me frotte les yeux mais je me lève rapidement quand j’eus entendu un bruit de craquement de branches et regarde aux alentours, mais il n’y a rien. Je jette un dernier coup d’oeil vers les arbres mais au moment où je voulais me rallonger, un nouveau bruit retentit.
-Eh ! Qui est là? criai-je, pour me faire entendre.
Je me lève et recule pour prendre une vue d’ensemble. Soudain, des pas comme si un animal courait en ma direction se firent entendre. 
-Nevra !
L’animal ses jetta sur moi me faisant tomber et léchant mon visage.
-Nevra, c’est moi, Leiftan !
Le loup se métamorphosa en un humain en un clin d’oeil et me prit dans ses bras.
-Leiftan?! Tu’es revenu? Il s’est passé quoi?! Je me lève grâce à son aide et le regarde surpris, ne pouvant cacher ma joie.
Leiftan est mon meilleur ami depuis toujours. Lui, c’est un loup-garou, mais il a dû partir car son clan a été pourchassé par les humains. En gros, les humains ont toujours pourchassé les êtres fantastiques et ont voulu s’emparer de nos terres pour former qu’une seule et même race. Ils ont donc voulu d’abord exterminer les loups-garous. Ils sont devenus une menace pour eux donc ils devaient fuir le plus loin possible pour éviter de se faire tuer. Depuis, les humains n’ont plus jamais reposé les pieds sur l’une de nos terres, manquant de courage.
-Ils ont abandonné ! On a été obligés de se battre... Les autres loups-garous ont réussi à en tuer la moitié et les autres se sont enfuis. Je crois qu’ils nous avaient estimés. Il émet un petit rire nerveux et me retourna la question.
-Et vous donc? Il s’est passé quoi depuis?
-Oh tu sais… Rien de spécial.
-Tu te disputes toujours avec ceux de ton clan? Il tourna la tête sur le côté, ce qui me fait rire.
-Comme toujours. Ils me reprochent toujours le faits de partir dans le royaume des humains. Ils ne me font pas confiance, comme s'ils allaient me surprendre. Je soupire et détourne le regard.
-Mais tu sais… Ils n’ont pas tort on plus. Ils font ça pour te protéger. Je me doute qu’ils veulent que tu sois réduit en poudre. Ils tiennent à toi, on tient à toi, dit-il en appuyant sur le ‘’on ".
Leiftan est vraiment un bon ami. Il m’a vraiment manqué ces derniers temps. Heureusement qu’il est revenu, j’avais toujours eu l’impression d’être de trop ici et je me sentais terriblement seul. Leiftan est l’ami que tout le monde aurait aimé avoir, beau, gentil, drôle, assez naïf, et moi j’ai la chance de l’avoir. Beaucoup de gens envieraient notre amitié et c’est compréhensible. Il a toujours été là pour moi, et j’ai toujours été là pour lui. -Je sais pas, Lef’... J’ai toujours cette impression d’être de trop.
Je m’assois et m’amuse à jeter des cailloux dans le lac. Leiftan s’assoit à mes côtés et regarde au lointain.
-Tu sais... Moi aussi j’avais l’impression d’être de trop, surtout la première fois que je suis arrivé ici… Rappelles-toi, je croyais être un humain banal qui n’a rien de spécial mais il s’avérait que j’étais un loup-garou. Tout le monde me parlait froidement, me donnait des ordres et puis je t’ai rencontré, on est devenus des formidables d’amis et j’avais oublié tout ça, je ne leur accordais même plus d’importance.
-Je vois pas en quoi ça m’aide, répliquai-je en fronçant les sourcils
-Tu m’as pas laissé finir. Bref, tout ça pour dire que soit tu te fais des allusions, soit tu leur accordes pas d’importance et il faut que tu te préoccupes de toi, et de tes amis. C’est le plus important.
Je baissais ma tête, il avait raison. Et je hais le fait qu’il ait toujours raison. Depuis le départ je me plaignais sans arrêt des autres, mais il faudrait que je me concentre davantage sur moi, mes amis et le sang… Non, pas le sang. Faudra que j’arrête de courir après les risques également. On resta quelques minutes à regarder le paysage mais Leiftan du me quitter après avoir entendu le hurlement de ses frères loups. Je m’allongeais et regardais de nouveau les étoiles afin de m’endormir de nouveau. 
Le lendemain, je fus, à mon plus grand désespoir,  réveillé par le doux bruit des personnes qui semblaient courir, de lointain.
-C’est quoi encore ce bordel, marmonnai-je, en me retournant de l’autre côté. Les bruits avaient cessé pendant un petit moment alors je pensais enfin être tranquille et dormir paisiblement mais tout à coup, je sentis quelqu’un me prendre la main et m’entraîner avec derrière un des arbres.
-Que...;
-Shh !
Ladite personne dévoila son visage et plaqua sa main sur ma bouche, me faisant signe de me taire. Une fille ayant des yeux violet clair telle l’iolite et de longs cheveux blond platine se tenait face à moi, surveillant l’endroit où il y a à peine deux minutes, je somnolais tranquillement avant mon dur réveil. Elle était plus petite que moi d’au moins une tête et portait une robe bleu clair et dorée qui arrivait à ses genoux, et une capuche qu’elle avait mise sur sa tête.
Je regardais dans la même direction qu’elle. Des hommes vérifiaient les alentours avant de faire demi-tour, accompagnés de leurs destriers.
-Je crois qu’ils sont partis pour de bon, dit-elle avant de poser son regard sur moi et enlever sa main de ma bouche et sa capuche. 
-Alors, bonjour à toi aussi. Devrai-je te remercier pour le fait que tu ait en partie sauvé ma vie où te détester parce que-ce que tu as interrompu mon sommeil? Osai-je, ayant un sourire ironique scotché aux lèvres.
-Désolé, je ne pouvais pas te laisser là-bas sinon ton sommeil se serait transformé en un sommeil éternel, poursuit-elle, le même sourire ironique aux lèvres. Bref, Je viens du royaume Ancaria, je suis donc-
-Un mage, continuai-je en l’interrompant. Je sais, dis-je en prenant un air ennuyé.
Quelques secondes passèrent sans que l’un d’entre nous reprenne la parole, nous scrutant du regard. Je décide cependant d’interrompre ce moment.
-Tu sais ce qu’ils voulaient? je ne pris pas la peine de préciser de qui je parlais, elle avait tout de suite compris.
-Ce sont des Humains, après les lycanthropes, ils ont décidé de s’attaquer à d’autres royaumes, comme le mien. Ils m’ont poursuivie partout et comme mon royaume se trouve à l’extrémité du tien, je me suis retrouvée ici
-Pourquoi te cherchaient-ils toi, en particulier?
-J’ai volé quelque chose qui leur appartenait pour l’une de mes potions. Un ingrédient assez rare qui ne se trouve dans aucun des royaumes que celui des Humains.
Quelle bonne idée ! pensai-je, en gardant un sourire moqueur, ce qui ne manqua pas de se faire remarquer.
-Hé le vampire, arrête de te moquer, dois-je te rappeler que toi aussi tu es allé rendre visite aux Humains la nuit dernière?
Mon sourire s’estompa immédiatement. Comment elle savait? Est-ce peut-être le fait que c’est un mage? Reste à voir, mais pour le moment je devrais rester sur mes gardes.
-Ne fais pas cette tête. Je t’ai directement reconnu hier soir. Tu étais en train de courir pour retourner dans ton royaume.
Une stalkeuse en plus.
-Bon on va dire qu’on a eu TOUS les deux la même mauvaise idée, répliquai-je en insistant. Maintenant, si ça ne te dérange pas, je vais retourner au château.
-ATTEND ! crie-t-elle, en me retenant le bras. Et bah.
-Je... Je sais plus comment retourner chez moi, pourrais-tu m’aider?
-Sérieusement? Je fronçai un sourcil, en la regardant insister.
-Allez ! Tu pourrais bien me rendre ce service, après tout je t’ai sauvé la vie.
Je soupire. Elle avait raison, elle m’a quand même sauvé la vie et si elle ne m’avait pas emmené avec elle je serai sûrement mort. J’acceptai de l’aider à contre coeur, je n’ai jamais vraiment aimé aider les autres, surtout quand il ne s’agit pas de mes amis. Dire que j’aurais pu tuer mon temps en faisant autre chose de plus passionnant.
-Tu marques un point. Je vais t’aider. soupirai-je. Je déteste être dans ce genre d’états de faiblesse. Je suis un vampire merde je devrais pas être le soumis ici !
-Vraiment? Merci ! Même si tu ne sembles pas être si content que ça d’aider un pauvre mage en détresse, chuchota-t-elle.
-J’ai entendu ce que tu as dit tu sais?
Elle sourit de toutes ses dents et me tape légèrement l’épaule.
-Et te réjouis pas trop vite, ma compagnie ne risque pas d’être si agréable. Annonçai-je, en marchant en premier.
-Ce n'est pas grave, continue-t-elle, en s’avançant près de moi en gardant toujours son sourire.
Au fait, moi c’est Wheein !
-Super. Ravi de de le savoir.
-Et toi tu es…? 
-Tu ne le sauras pas.
-Drôle de nom, tu-ne le sauras pas. Elle sourit et prend de l’avance sur moi en courant devant elle.
Je roulais des yeux, en continuant de marcher à ses côtés. Je sens que cette journée va être longue.
-Oh regarde, un griffon ! s’exclame-t-elle, en pointant le ciel.
-...Très longue. Disai-je en un soupir, sachant à quoi m’attendre.
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questiondevolonte · 5 years
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En 2014, je rentrais dans la guilde et tout le monde passait ses nuits sur Skype. On riait, on parlait, on se soutenait, on se clashait, et on dormait, même. On a fait notre première IRL et déjà avant l’IRL, je le voyais comme ce garçon qui grandissait et qui se cachait mais qui était supra-intéressant derrière ça, derrière son manque de confiance en lui parce que sa honte première, c’était son obésité. A l’IRL, c’est d’un autre garçon que j’ai préféré l’attirance, ça a duré deux semaines, c’était vraiment juste une attirance, un coup de coeur, comme on dit.
Et une fois l’IRL terminée, retour sur Skype. toujours les mêmes réflexions, c’est un garçon intelligent, derrière ce qu’il laisse paraître. Sauf que des obstacles il y en avait à la louche. Parmi eux, la distance. Je sortais d’une relation Paris-Bruxelles de deux ans et demi, aucune envie d’en ch*** autant à nouveau, je n’avais connu qu’une belle-mère castratrice, je n’imaginais pas que les choses pourraient être plus simples ailleurs. Et puis l’âge. Il est né la même année que ma petite soeur, ok, deux ans et demi d’écart seulement, mais si jeunes, il y a tout un monde, j’avais déjà connu une vraie relation, lui non. J’allais travailler, lui, en était vraiment loin. Et puis, il s’appelle R., on n’en a pas des prénoms comme ça ici, j’ai toujours eu peur du jugement des gens. C’est de la connerie, oui. Peur d’un jugement d’un prénom, et en même temps, me dire tous les deux jours qu’il ne l’a pas choisi et que moi, ça ne me dérangeait pas. Et puis, “il a les oreilles un peu décollées non ? Et son nez, bon on peut rien dire vu le nôtre, mais bon ça fait un duo”, ma mère m’a dit un jour. C’était pas méchant, c’est sûr, mais c’était injustifié. Et tout s’est écroulé. Moi qui avais peur du regard des gens, peur du jugement, moi qui avais toujours peur de mal faire, j’ai rayé l’idée à tout jamais. Un garçon aux traits pourtant si mignons, pour moi. Mais il était jeune, et qu’allaient dire les gens, du surpoids, des oreilles, et du nez. Et si je m’étais plutôt inquiétée de ce qu’allaient dire les gens lorsqu’à 23 ans, je n’aurai toujours pas de copain, toujours pas de fiançailles en vue, toujours pas d’enfant programmé, toujours pas ?
J’ai rayé l’idée, et puis j’ai trouvé quelqu’un, je suis tombée amoureuse il paraît. Même si avec le recul, je pense que c’était “voulu” plus que spontané. Je suis restée deux ans et demi avec. Et pendant ce temps, je parlais à R. C’était mon ami, ça changerait pas. Et C. me disait qu’il changeait, qu’il avait perdu son surpoids, qu’il s’était mis au sport à fond, qu’il faisait beaucoup plus attention à ce qu’il mangeait. Mais aussi que la confiance en lui que ce changement a apporté, a fait qu’il s’amusait à séduire, partout, tout le temps, plein de filles en même temps. Et ça m’a déçue, je me suis dit que même si c’était normal pour un garçon qui devient un homme, et puis normal pour quelqu’un qui découvre qu’il peut plaire.. moi avec mon histoire de tromperie de deux ans et demi, j’aurais gagné la même histoire, avec lui ou avec celui avec qui j’étais. Donc tant pis. Et puis en 2016 on a fait une IRL en Bretagne, chez C. . Et là-bas, je n’avais que deux hâtes : Voir C.. Et puis voir R.. Et j’étais avec mon trompeur de deux ans et demi, il était en opération extérieure et je n’ai jamais pensé ailleurs ou fait de bêtise. Mais je passais mon temps à essayer de m’approcher de R.. Je galérais pour calculer le timing pour avoir ma place à côté de lui sur le canapé. Pour être à côté ou en face à table. Pour aller dans l’eau en même temps à la plage. On est montés au viaduc et j’ai essayé de l’entraîner, parce que j’ai pas plus confiance en moi que lui, mais je voulais une photo avec lui, alors on est montés et on a fait un joli selfie. Et j’avais le coeur tout doux, c’est idiot, moi j’attendais que mon trompeur de deux ans et demi rentre d’opération un mois plus tard. On est chacun rentrés chez soi, moi je travaillais, je n’ai pu y passer que deux jours et demi, et on s’est un peu oubliés. Entre temps, je me suis fait appareiller aux oreilles, mais je ne l’avais dit à personne. Le temps de l’acceptation, tout ça, d’être encore plus différente au quotidien, de passer pour une vieille. Ca m’est tombé dessus d’un coup, pas de casque, pas de concerts, jamais allée en boîte, perte de 30% d’audition. Pourquoi un garçon voudrait de moi maintenant, c’est trop tard.
En février 2018, je n’étais plus avec mon trompeur de deux ans et demi. Et R. m’a appelée, m’a demandé si ça pouvait être cool qu’il vienne à Paris et qu’on se fasse une semaine de rires. J’ai dit oui, et on est allés à Disney, on a mangé chez Vapiano, on a regardé les Cars, et je me rappelle qu’il osait pas trop se rapprocher alors que je cernais un peu ces moments d’hésitation. Et sur le canapé, j’osais pas me poser sur lui. Et si je gâchais tout ? Si je me faisais des idées ? Et puis je souffrais énormément de mon histoire d’avant, je n’avais confiance en personne depuis un an et je ne voulais pas être cette fille constamment dans le besoin d’être rassurée par quelqu’un d’autre, alors j’ai tenu ma distance. Je lui avais préparé un lit dans une autre chambre mais il avait dit que si je m’endormais devant le film il irait dormir avec moi, c’était un peu une incitation au pari. J’ai rien répondu. Et je me suis endormie devant le film. Acte manqué ? Je ne sais pas, mais je suis allée me coucher sans lui, parce que j’ai pas osé, je comprenais pas, si j’étais capable d’être en couple, si c’était pas un caprice de mon esprit de le vouloir lui. Et on s’est envoyé des snaps pour rigoler, d’une chambre à l’autre, pendant une heure et demie. Sur le lit quand on regardait des vidéos de moto un jour, c’était un peu “the moment” parce qu’il n’y avait qu’un pas, entre ce qu’on était, et le “plus”. Juste un bisou, qui flottait dans l’air, c’était mon impression, mais personne n’a osé l’attraper, et surtout moi, j’étais allongée et tout proche, alors je me suis relevée et assise en tailleur pour mettre une distance. Pourquoi ? Je n’aurai jamais la réponse. Et on est allés à la salle ensemble pour qu’il m’explique le fonctionnement des machines, et il est rentré chez lui, c’était une semaine merveilleuse. Ma mère avait fait des photos de nous, je pense qu’elle pensait qu’il voulait quelque chose, c’est ce qu’elle a dit après. Et ma soeur avait pensé la même chose, elle avait dit à son fiancé qu’elle était “sûre que c’était pour annoncer qu’on était ensemble” qu’on venait les voir pendant qu’il était à Paris. Mais non, même pas. “Il a une coupe de cheveux que je n’aime pas. Qu’est ce que les gens en penseraient ?”. Ma mère a dit quand je suis revenue de la gare sans lui “C’est génial, c’était génial. Bon par contre t’as vu, ses oreilles maintenant qu’il est tout fin, ça se voit encore plus, c’est presque choquant.”. Alors que je trouvais pas. Mais j’ai rien dit, j’ai dit que c’était quand même mieux qu’il ait perdu ce qu’il avait, qu’il a quand même la motivation que trop n’auront jamais. Après ça j’avais écrit dans mon Bullet Journal, “Et si c’était pas juste de l’amitié en fait ?”. Et j’ai rayé.
Et on ne s’est pas trop parlé ensuite. En juin, on s’est parlé parce qu’il passait le bac. Et on a parlé de sport, de déménagement. Il a dit qu’il pensait toujours venir à Paris, qu’il avait pas oublié ce qu’on avait dit, qu’on ferait une coloc’ et du sport ensemble. Et j’ai dit que le sport j’avais un peu délaissé pourtant j’avais eu des résultats. Alors je lui avais envoyé mes résultats en photo, un petit avant-après parce que c’était lui qui m’avait donné mes premiers “programmes 4 séances” que j’avais suivis. Et il avait dit qu’il y avait une “évolution de dingue !!”, qu’il “était fier de moi ♥” et que “à la salle il doit y avoir pas mal de garçons qui te regardent du coin de l’oeil, et en tout honnêteté j’en ferais partie si on s’entraînait ensemble”. “T’es pas désagréable à regarder arrête toi..”. Et il avait ajouté “Tu veux que j’me confesse ?” et j’ai jamais osé lui dire ce qu’il voulait dire, après ça, j’ai changé de sujet. Puis on n’a plus trop parlé.
En février 2019, R. est encore venu, trois jours. On a parlé moto, moto, et moto encore maintenant qu’il a son R1. Et on a regardé des films, de moto. Et on est allées dans des boutiques. De moto. Il m’avait dit au téléphone qu’il avait une copine maintenant. E. qu’elle s’appelle. Et que c’est récent mais que ça se passe bien. Et on a dormi ensemble, mais c’était “comme ça”, c’était pour pas refaire un lit dans une autre chambre. Et le matin, chaque matin, j’aurais voulu me poser sur son bras qu’il laissait sur le côté. Mais je l’ai jamais fait, à la place, je dormais au bord du bord du lit, pour être sûre de pas l’effleurer, de pas déranger, de pas créer de malentendu. De pas me rajouter alors qu’il a une copine, et que d’après moi j’étais toujours pas capable d’être en couple. Il m’a dit qu’il fumait, il a dit “t’es vraiment LA personne que je veux pas décevoir, s’il te plait sois pas déçue K...”. Malgré la situation, je sentais encore les échanges qui en disaient longs, similaires à ceux de l’année d’avant. Comme s’il suffisait d’un pas. Et tout se retournait. Et c’était génial, et il est reparti, et j’étais un peu triste. Il m’a dit de venir faire un tour de moto le mois d’après, dans sa région, dans les montagnes.
Un mois après, j’y suis allée un week-end. Et on a fait de la moto. Gênée de devoir me coller à lui pour pouvoir être sa passagère après toute la distance que je m’efforçais à mettre partout pour pas risquer de le blesser en faisant un pas et en revenant sur l’idée. Mais un week-end en or, un week-end de bonheur, ce week-end là en voyant les montagnes, j’ai décidé que c’est là-bas que j’irai vivre. Le temps de finir mes études et de trouver un travail, et j’irai pour finir ma vie dans la région, c’est sûr. Ce week-end là j’ai rencontré la copine de R. C’est moi qui ai demandé à la rencontrer. Je m’étais dit que face à elle, je comprendrais, R. me sortirait définitivement de la tête et puis, voilà. Et depuis, j’ai rencontré T. dans la team de motards, et c’était un enfoiré. Et l’ami de R.. Il m’a demandé le premier jour, pourquoi je n’étais jamais sortie avec R. J’ai répondu que je n’étais pas son style de fille, qu’il préférait les grandes très minces et assez plates, et que j’étais le contraire. Petite et carrée. Et que je le connaissais depuis trop de temps, j’arrive pas à imaginer comment faire ni comment être sûre de pas tout gâcher, donc c’était loupé, maintenant il est avec E.”. T. m’avait répondu qu’il n’était pas avec E. depuis longtemps quand je l’ai vue, que c’était pas le grand amour. Il a dit qu’il lui avait posé la question à lui aussi. Il a répondu “Je pense que K. me prend encore pour un gamin immature, et elle a de l’expérience dans la vie, à côté, je suis un bébé, elle voudrait jamais de moi.”, apparemment. Et j’ai plongé dans mon histoire avec ce mec, à fond, alors qu’il n’était mon style en rien du tout, mais j’y suis restée accrochée pendant quelques mois, après qu’il m’ait déçue et qu’il m’ait fait énormément de mal. Et derrière je pense que j’ai laissé R. penser que jamais je n’avais ressenti quoi que ce soit pour lui, puisque je me suis mise avec un ami à lui quelques mois. Et quelque part je me demande si c’était pas un acte manqué, une bête erreur, une échappatoire. J’ai vu E. la copine de R. et je me suis éprise de T. qui pourtant ne m’avait pas attirée du tout au départ. Quand j’étudie ça, c’est comme si pour me faire une raison, ou pour encore mettre de la distance avec R., j’avais regardé ailleurs. Et maintenant quand je vois R., je lui dis qu’il a l’air heureux, qu’il est bien avec E.. Et elle est partie en Erasmus de cinq mois, et il l’attend, il a pris ses billets pour aller la voir en Suède, et je lui ai dit de surtout pas trop se laisser embobiner par T. et ses mauvaises idées, mais d’être plutôt fidèle à E. et de pas lui faire de mal, de l’attendre, que rien ne vaut les retrouvailles ensuite. Et il m’avait répondu “Non mais K, je suis amoureux d’E., c’est sûr, je ferai pas de bêtise t’inquiètes pas.”. Et j’ai vraiment souri, il est beau d’être amoureux comme ça, il le mérite, et il sont heureux. Il est merveilleux comme copain, malgré tout. En tout cas, il a l’air.
Et au fond, au final, je me dis que je suis une personne horrible, d’avoir eu peur du jugement il y a cinq ans et demi, du jugement et du râteau. Parce qu’aujourd’hui, il a peut-être ses séquelles de surpoids, ses oreilles et son nez. Mais j’ai des problèmes de genoux, des problèmes d’audition et des problèmes de vue. J’ai subi une opération qui me laissera des cicatrices sur une partie que les hommes affectionnent, et je ronge mes ongles. Et au final le souci, c’est moi, et il méritait de toute façon pas ça. J’ai constamment peur de le perdre, pourtant je suis solitaire. Peur quand il ne me répond pas, que T. lui ai dit quelque chose contre moi parce qu’il sait que R est important pour moi. Il ne faut jamais rien regretter dans la vie, mais T., c’était une erreur. C’était ma plus grosse erreur. Parce que déjà que R., c’était le malentendu qu’on ne voulait pas entendre du tout, mais maintenant, je dois plus avoir ni aucune chance, ni aucune légitimité à me poser ces questions, à me demander “Et si.”. R. il a pas ma vision des choses, ni mes passions, ni mes questionnements, je n’ai pas son potentiel de sociabilité, sa capacité à s’entendre avec n’importe qui. Mais ça fait cinq ans que l’histoire est fait de choses qui marquent.
Et moi, trop souvent, je me repose la question, je me repasse le film et je me demande, si tout est écrit comme ça ou si je suis passée à côté de ma vie ?
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lelivredecoco · 5 years
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CHAPITRE DEUX
C’est comme si il avait planté une bactérie en moi, et que la maladie se propageait de jours en jours. J’ai fini par devenir ce qu’il voulait que je sois.
Il me disait que j’étais un diamant brut, et qu’il était le tailleur de pierre. Que pour briller j’avais besoin de lui, que si je l’écoutais j’allais obtenir tout ce que je souhaitais. Qu’il me parlait pour mon bien, que j’étais sa vie. Son but à lui c’était l’amour, donc c’était moi. 
Je ne voyais rien de malsain dans ses propos, mais maintenant ils m’écoeurent. Il me disait clairement que j’étais son objet, qu’il allait me façonner à sa manière, et que c’était sa seule occupation. Au début je ne savais pas que cela allait impliquer des violences physiques, même si il avait des mots durs envers moi. J’acceptais, je me disais: « Il n’y a qu’avec de l’exigence qu’on évolue ». Et comme je n’étais jamais bien à ses yeux, ou ce que je faisais n’était jamais bien, je voulais tous les jours m’améliorer. Après tout si l’homme que vous aimez vous rabaisse c’est pour votre bien, non ? En tout cas, c’est la logique qu’il a fini  par me faire entrer dans la tête.
Les derniers compliments que j’ai eu de sa part c’était à notre troisième mois. Et je suis restée trois ans avec lui. J’ai fini par m’habiller comme il le voulait, juste pour lui plaire. J’ai arrêté de me maquiller, juste pour lui plaire. J'écoutais la musique qu’il aimait, juste pour lui plaire. Je parlais de la manière dont il souhaitait, juste pour lui plaire. Je pensais comme il voulait que je pense, juste pour lui plaire. Et pire, je mangeais même comme il voulait que je mange, juste pour lui plaire. Et vous savez quoi? Je ne lui ai jamais plu. C’était jamais assez, sauf quand je l’ai quitté, j’ai enfin trouvé grâce à ses yeux. Et je vous l’avoue ça m’a fait quelque chose, après tout ce temps, avoir enfin un compliment de sa part.
Et si je vous faisais la liste de certaines choses que j’ai faites parce qu’il m’y a obligé ?
J’ai arrêté de porter des chaussures à talons. Il me disait que c’était vulgaire, que la femme qu’il épouserait, c’était une femme qui porterai des baskets. Celle qui porterai bien la Nike Dunk High, plus exactement. Pour les personnes qui me connaissent, vous savez que je suis une fan de sneakers. Sachez qu’avant j’avais uniquement des Dunk High en paire de basket, et maintenant et jusqu’à la fin de ma vie, je pense que vous ne me verrez plus avec ce modèle aux pieds.
J’ai porté des vêtements à imprimé floral. Avant lui, j’étais le genre de personne qui quand elle faisait son shopping se disait « Il n’existe pas en noir ? ». Le noir, le tweed, et le cuir, trois mots de prédilection pour mon dressing. Puis il est arrivé dans ma vie. Avec toute la noirceur qu’il m’a apportée, je pense qu’il avait raison d’un côté; porter des motifs floraux me rendaient plus vivante. Tous les jours je portais des fleurs, j’avais le droit à des insultes, à me faire rabaisser si je n’en portais pas. C’est ridicule je sais, mais c’était mon quotidien, alors j’ai fini par m’y faire. Désormais quand je faisais du shopping, je me disais « Où est ce qu’il y a des motifs à fleurs ? ». Je pense que mon entourage sait à quel point j’aime faire les magasins toute seule, et bien sachez que j’étais interdite de cela. Il devait être tout le temps-là, Il avait un regard sur tout ce que je prenais. Il jugeait tous mes choix vestimentaires. Au début j’affirmais mes choix, mais au fur et à mesure je suivais ces conseils. Il m’a enlevé mon identité, petit à petit, jusqu'à ce que je ne sache même plus ce que j’aime. Il a embrouillé mon cerveau, et j’ai mis du temps à redevenir celle que je suis maintenant.
Tous les jours de ma vie c’était un « no make-up day ». Je ne me maquillais pas beaucoup avant lui, je me mettais un peu de fond de teint quand j’avais des boutons, un peu de mascara, un trait d’eye-liner, et puis du rouge à lèvre, mais pas tous les jours. Le jour où j’ai arrêté, c’est parce qu’il avait passé des heures à m’expliquer le pourquoi j’allais être mieux sans maquillage. Il m’a fait le listing des effets néfastes sur la peau du maquillage. Il me disait que je m'enlaidissais avec. Certes c’est peut être un compliment, sauf que quand j’ai arrêté je n’ai pas vraiment eu de retours positifs de sa part, bien au contraire. Et si un jour j’avais envie de me maquiller, même juste un tout petit peu, j’avais le droit à des insultes. Avec le temps j’ai fini par ne plus avoir l’envie, j’avais même plus envie de prendre soin de moi, je me laissais totalement aller. J’écoutais juste ses désirs, et ses désirs devenaient les miens.
J’ai arrêté de manger du porc. C’est la première fois que j’avoue la raison pour laquelle je ne mange plus de porc à l’heure d’aujourd’hui. Quand on me demande pourquoi tu ne manges pas de porc ? Je réponds que je n’aime pas, et c’est bien vrai. Mais la question qu’il faut poser c’est pourquoi je n’aime plus ? Parce qu’il m’a interdit d’aimer, et que le mental à un pouvoir incontestable. Aujourd’hui je n’aime vraiment plus le goût, mon cerveau a été formaté par ses paroles et ses actes. Peut-être qu’un jour je vais aimer de nouveau ? En tout cas j’ai tenté l’expérience il y a une semaine, et après quatre ans de rupture, je n’aime toujours pas. Si vous voulez savoir comment il a fait, d’abord il n’acceptait pas mes bisous si j’avais mangé du porc dans les heures qui précédaient. Ensuite quand on vivait ensemble, il ne voulait pas que je cuisine de porc, et si je voulais en acheter j’aurai dû m’acheter un réfrigérateur avec, car j’avais interdiction d’en mettre dans notre réfrigérateur. Notez bien, je dis « notre » par politesse, car c’était chez moi, je payais tout, le loyer, les factures, les courses, les meubles. Et enfin, tous les jours j’avais le droit à un discours anti porc. Vraiment imaginez-vous, tous les jours, on vous ronge avec quelque chose, on vous fait un bourrage de crâne, pensez-vous vraiment que vous n’allez pas céder ? En ajoutant le fait que vous êtes isolé, et que la personne vous fait culpabiliser d’être ce que vous êtes. Je vous assure que toutes ces circonstances finissent par vous changer. Votre bourreau a vraiment le pouvoir de faire de vous ce qu’il souhaite. Je tiens à préciser que l’homme dont je parle n’avait aucune conviction religieuse, et qu’il n’était pas non plus végétarien. 
Il a choisi le nom de mon Instagram, en partie. Attention scoop ! Au tout début mon nom sur Instagram était « DEVILCOCO » Ça me représentait bien, je pense. J’ai toujours aimé Cruella: le noir, les vêtements en peau, sa voiture, sa façon de fumer, je vous rassure, je n’ai jamais aimé les fourrures de Dalmatien. Coco, c’est mon surnom, donc Devil Coco c’était un peu mon double imaginaire. Mais Monsieur n’était pas d’accord, il m’a interdit de le mettre, j’ai été insulté de « pute », de « sataniste » à cause de cela. Mon nom Instagram a été l’objet d’une longue dispute, à laquelle j’ai fini par céder à ses désirs. Ne sous estimer pas cette dispute, ses réactions ont toujours été démesuré. Je veux dire par là qu’on aurait dit qu’il avait appris une infidélité. Il m’a agressée verbalement, il m’a littéralement épuisée psychologiquement, juste pour ça. Donc sur Instagram je suis « cindycortes__31 », je n’ai toujours pas changé à l’heure d’aujourd’hui. Parfois j’en ai envie mais j’ai l’impression qu’en faisant cela, je lui donnerai de l’importance. Et je ne veux pas. Il ne m’atteint plus aujourd’hui, même quand je suis sur Instagram, et que je vois mon pseudonyme je ne pense même plus à cette dispute. 
Je vais m’arrêter là pour la liste. Il y a tellement de choses, que je ne finirai jamais. Mais vous devez juste comprendre que de mes réseaux sociaux jusqu’à ma manière de respirer, je faisais tout comme il le voulait. Vous voulez savoir pourquoi ? Dans un premier temps c’était par amour, parce que je me cherchais aussi, puis pour avoir un peu de paix et de tranquillité, et enfin par peur.
Vous en savez enfin un peu plus sur l'atmosphère dans laquelle je vivais. J’ai été victime de violences mentales. Et si vous aussi vous en êtes victime, ne minimisez rien. Même si il n’y a pas de coups physiques, être victime de paroles est un fait, c’est possible. Ce n’est pas être un fragile de l’admettre. Aucune personne ne peut rester intacte avec des violences mentales. Oui, même toi qui penses que cela ne t’atteindrait pas, crois-moi je me disais la même chose que toi.
Vous ne devez pas en avoir honte, et surtout essayer de vous rendre compte que vous ne méritez pas ce qui vous arrive. Recentrez-vous sur vous-même, imaginez-vous sans toutes ces insultes, sans ce bourrage de cerveau au quotidien. C’est ce que devrait être votre vie.
Je sais que c’est beaucoup plus facile à dire, qu’à faire, mais refusez de vivre ça! Vous méritez mieux, peu importe qui vous êtes, ce que vous avez fait, à quoi vous ressemblez, vous méritez mieux que cette personne qui vous rabaisse tous les jours. Prenez le temps qu’il vous faut pour partir, mais partez.
J’ai l’intime conviction que si vous êtes victimes de paroles, de menaces, un jour vous serez victime de coups. Je pense que les deux font la paire. Ce n’est qu’une question de temps, mais ces personnes là finissent toujours par être violentes physiquement.
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