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adalidda · 5 months ago
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Sorgho : Libérer le Potentiel Mondial pour les Pays en Développement
Le sorgho, l'une des cultures les plus résistantes à la sécheresse au monde, recèle un potentiel inexploité pour les coopératives agricoles et les entreprises agroalimentaires des pays en développement. Sa résilience face au changement climatique, combinée à son applicabilité dans divers secteurs industriels, en fait une denrée d'exportation précieuse. Les variétés de sorgho, notamment le sorgho blanc et rouge, sont de plus en plus recherchées sur les marchés mondiaux, notamment dans les secteurs de l'alimentation, des boissons et des cosmétiques.
Tendances et Demande du Marché Mondial
La demande mondiale de sorgho a considérablement augmenté, portée par plusieurs facteurs clés :
1. Mouvement Sans Gluten : Le marché des aliments sans gluten a connu une expansion rapide en raison de la sensibilisation accrue à la maladie cœliaque, des sensibilités au gluten et des tendances de mode de vie. Le sorgho, naturellement sans gluten, est devenu un ingrédient de base pour les fabricants de produits alimentaires ciblant ce créneau.
2. Tendances Santé et Bien-Être : Les consommateurs mondiaux se tournent de plus en plus vers des produits naturels et à base de céréales complètes. Le profil nutritionnel du sorgho, riche en protéines, fibres et antioxydants, en fait une option premium pour les aliments, boissons et cosmétiques axés sur la santé.
3. Durabilité Environnementale : Avec ses faibles besoins en eau et son adaptabilité aux conditions arides, le sorgho est une culture respectueuse de l'environnement. Face aux préoccupations croissantes concernant la pénurie d'eau, notamment en Europe et en Amérique du Nord, l'attrait du sorgho sur les marchés soucieux de l'environnement ne cesse de croître.
Applications du Sorgho dans les Industries Clés
1. Industrie Alimentaire
L'industrie alimentaire reste un moteur majeur du potentiel d'exportation du sorgho :
Production de Farine : La farine de sorgho est un ingrédient clé dans les produits de boulangerie sans gluten comme le pain, les biscuits et les pâtes. En Inde, par exemple, des partenariats entre coopératives et exportateurs ont permis une augmentation de 30 % des exportations de farine de sorgho vers les États-Unis en trois ans.
Utilisation en Grains Entiers : Les marchés européens et nord-américains ont adopté les céréales anciennes comme le sorgho. Des entreprises maliennes ont réussi à commercialiser leur sorgho entier de haute qualité comme une alternative plus saine au riz et au quinoa, se frayant un chemin dans les chaînes alimentaires haut de gamme en France et en Allemagne.
Sorgho Soufflé : En tant que collation saine et innovante, le sorgho soufflé gagne en popularité. Une coopérative en Ouganda a accru ses exportations de sorgho soufflé vers le Moyen-Orient, répondant à la demande pour des options de snacks sans gluten.
Alimentation Animale : Au Brésil, les entreprises agroalimentaires exportant des aliments pour animaux à base de sorgho vers la Chine ont adopté des technologies de traçabilité, renforçant la confiance du marché et augmentant les exportations de 20 % en deux ans.
2. Industrie des Boissons
Le sorgho joue un rôle essentiel dans la production de boissons traditionnelles et modernes :
Brassage de Bière : Au-delà de l'Afrique, l'intérêt mondial pour les bières traditionnelles à base de sorgho a explosé. En Afrique du Sud, des brasseries exportent des bières à base de sorgho vers le Royaume-Uni, répondant à la demande des amateurs de bières artisanales pour des saveurs uniques et exotiques.
Boissons Non Alcoolisées : Des entreprises nigérianes ont réussi à exporter des boissons maltées à base de sorgho vers les marchés du Moyen-Orient, où elles sont commercialisées comme des boissons halal et nutritives.
Sirop de Sorgho : Aux États-Unis, la popularité croissante des cocktails artisanaux et des édulcorants naturels a stimulé la demande de sirop de sorgho. Les exportateurs du Burkina Faso ont capitalisé sur cette tendance, concluant des accords d'approvisionnement à long terme avec des entreprises de boissons artisanales.
3. Industrie Cosmétique
Les propriétés uniques du sorgho en font un ingrédient prisé dans les cosmétiques :
Hydratants et Produits Anti-Âge : Les marques de beauté sud-coréennes se tournent de plus en plus vers l'extrait de sorgho éthiopien pour ses bienfaits hydratants et anti-âge, doublant les exportations éthiopiennes dans ce segment.
Soins Capillaires : En Inde, les produits capillaires à base de sorgho ont gagné du terrain dans le mouvement des soins capillaires naturels, avec des exportations vers l'Amérique du Nord, où la demande pour des produits écologiques et riches en nutriments est en hausse.
Colorants Naturels : Le sorgho rouge est devenu un colorant naturel attractif pour les fabricants de cosmétiques européens respectant des réglementations strictes sur les colorants synthétiques. Des entreprises tanzaniennes ont réussi à pénétrer ce marché en mettant en avant leurs pratiques agricoles biologiques.
Succès à l'Exportation du Sorgho
1. Le Sorgho Entier du Mali en Europe : Grâce à des partenariats avec des organisations internationales de commerce équitable, les coopératives maliennes exportent du sorgho entier vers des consommateurs soucieux de leur santé en France et en Belgique, mettant l'accent sur l'approvisionnement éthique et les pratiques durables.
2. Le Sorgho Soufflé Ougandais au Moyen-Orient : De petits producteurs ougandais ont exporté vers le marché moyen-oriental en commercialisant le sorgho soufflé comme une collation polyvalente et un ingrédient pour céréales, répondant à la demande régionale pour des produits innovants et sans gluten.
3. Le Sirop de Sorgho du Burkina Faso dans les Boissons Artisanales Américaines : Le Burkina Faso est devenu un fournisseur clé de sirop de sorgho pour l'industrie des boissons artisanales américaines, profitant des incitations gouvernementales pour établir des canaux d'exportation et garantir des prix compétitifs.
Défis et Stratégies pour Réussir
Bien que le sorgho offre un immense potentiel pour les pays en développement, plusieurs défis doivent être relevés pour exploiter pleinement son potentiel sur le marché mondial. Voici une analyse approfondie de ces défis, accompagnée de stratégies concrètes pour réussir :
1. Contrôle de la Qualité et Normalisation
Défi : Respecter les normes internationales de qualité représente un obstacle majeur pour de nombreux pays en développement. Une qualité incohérente, des contaminations et un manque d’adhésion aux réglementations mondiales de sécurité alimentaire peuvent freiner l'accès au marché et réduire la compétitivité.
Stratégies
Créer des Laboratoires d’Analyse : Les pays en développement peuvent suivre l'exemple du Kenya, où des coopératives ont établi des laboratoires pour tester le sorgho destiné à l’exportation. Ces laboratoires vérifient la présence d’aflatoxines, le taux d’humidité, et d'autres paramètres de qualité.
Programmes de Certification : Obtenir des certifications telles que ISO, HACCP ou biologiques peut renforcer la crédibilité. Par exemple, des exportateurs éthiopiens ont pénétré le marché sud-coréen des cosmétiques grâce à des certifications de qualité et biologiques rigoureuses.
Formation des Agriculteurs : Offrir des formations sur les meilleures pratiques agricoles, de la récolte à la post-récolte, peut améliorer la qualité. Au Mali, des coopératives agricoles ont collaboré avec des ONG pour organiser des ateliers sur des techniques agricoles durables, augmentant ainsi la qualité du sorgho exporté.
2. Accès aux Marchés et Barrières Commerciales
Défi : Naviguer à travers les réglementations commerciales mondiales, les droits de douane et les barrières non tarifaires est un défi pour les petits producteurs et entreprises agroalimentaires.
Stratégies
Exploiter les Accords Commerciaux : Les pays en développement doivent participer activement aux accords régionaux et internationaux pour réduire les droits de douane et accéder à des marchés clés. Par exemple, les pays africains membres de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) peuvent bénéficier d'une réduction des barrières commerciales intra-africaines, facilitant les exportations de sorgho.
Partenariats avec des Agences d’Exportation : Collaborer avec des agences nationales de promotion des exportations peut aider les entreprises à comprendre les exigences du marché et surmonter les obstacles réglementaires. Au Nigéria, les exportateurs ont travaillé avec le Conseil nigérian de promotion des exportations pour accéder aux marchés européens et moyen-orientaux.
Intelligence de Marché : Investir dans la recherche de marché pour identifier les tendances de la demande, les préférences des consommateurs et les exigences réglementaires est essentiel. Les exportateurs ougandais ont réussi �� pénétrer le marché du Moyen-Orient en adaptant leurs produits de sorgho soufflé aux besoins régionaux en snacks sans gluten.
3. Gestion de la Chaîne d’Approvisionnement et Infrastructure
Défi : Des chaînes d’approvisionnement inefficaces, des infrastructures de stockage inadéquates et des réseaux de transport limités entraînent des pertes post-récolte et une augmentation des coûts.
Stratégies
Investir dans les Infrastructures de Stockage : Des installations de stockage climatisées peuvent réduire considérablement les pertes post-récolte et maintenir la qualité du produit.
Améliorer la Logistique : Développer des réseaux de transport efficaces, y compris des chaînes du froid pour les produits périssables comme le sirop de sorgho, est crucial. Au Burkina Faso, le gouvernement a collaboré avec des entreprises privées pour améliorer les réseaux routiers, facilitant ainsi les exportations.
Solutions Digitales : L’utilisation d’outils numériques pour le suivi des chaînes d'approvisionnement peut renforcer la transparence et instaurer la confiance avec les acheteurs.
4. Accès au Financement et aux Investissements
Défi : Le manque de financement pour les petits agriculteurs et les entreprises limite leur capacité à investir dans l’amélioration de la qualité, les infrastructures et l’expansion des marchés.
Stratégies
Microfinance et Coopératives : Encourager la formation de coopératives agricoles et fournir un accès à la microfinance.
Investissements Publics et Privés : Offrir des subventions, prêts à faible taux d’intérêt ou garanties pour soutenir les chaînes de valeur du sorgho.
Financement Participatif : Explorer des modèles alternatifs comme le financement participatif ou l’investissement d’impact.
5. Changement Climatique et Durabilité
Défi : Bien que le sorgho soit résistant à la sécheresse, les aléas climatiques, les parasites et les maladies menacent les rendements et la qualité.
Stratégies
Agriculture Intelligente Face au Climat : Promouvoir des pratiques agricoles adaptées au climat, comme l’interculture et l’utilisation de variétés résistantes à la sécheresse.
Recherche et Développement : Investir dans la recherche pour développer des variétés de sorgho résistantes et à haut rendement.
Certification Durable : Obtenir des certifications comme Commerce Équitable pour répondre à la demande des consommateurs soucieux de l’environnement.
6. Valorisation et Diversification
Défi : Se limiter à l’exportation de sorgho brut réduit la rentabilité.
Stratégies
Unités de Transformation Locale : Établir des installations pour produire de la farine, du sirop ou des snacks à base de sorgho.
Innovation Produit : Encourager le développement de produits novateurs, comme des snacks sans gluten ou des bières artisanales.
Branding et Marketing : Développer des marques fortes mettant en avant les bienfaits nutritionnels et la durabilité du sorgho.
Conclusion
La demande mondiale pour le sorgho est en pleine croissance, offrant aux pays en développement une opportunité unique de tirer parti de cette culture résiliente et polyvalente. En adoptant l'innovation, en améliorant les normes de qualité et en exploitant les tendances du marché mondial, les entreprises agroalimentaires et les coopératives agricoles peuvent libérer de nouvelles possibilités d'exportation. Les succès du Nigeria, du Ghana, de l'Éthiopie et d'autres pays démontrent le potentiel transformateur du sorgho pour stimuler la croissance économique et améliorer les moyens de subsistance. Pilier de l'agriculture durable, le sorgho est appelé à jouer un rôle de plus en plus vital sur le marché mondial.
J'espère que vous avez apprécié la lecture de cet article et que vous y avez appris quelque chose de nouveau et d'utile. Si c'est le cas, n'hésitez pas à le partager avec vos amis et collègues qui pourraient s'intéresser à l'agriculture et à l'agrobusiness.
M. Kosona Chriv 
Directeur des Ventes et du Marketing du Groupe 
Groupe Solina / Sahel Agri-Sol (Côte d’Ivoire, Sénégal, Mali, Nigeria, Tanzanie) 
Vice-Président en charge des Opérations (COO) 
Deko Group (Nigeria, Cambodge) 
Conseiller Senior 
Adalidda (Inde, Cambodge) 
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Photo: Farine de sorgho (Image générée par IA)
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lescientifique · 2 years ago
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Techniques de multiplication de semence homogène du sorgho (Sorghum Bicolor L.) « variété Papèsèk » dans le Nord d’Haïti à Limonade
  Résumé La production du sorgho (Sorghum Bicolor L.) en Haïti fait partir de l’une culture de rente et contribue grandement dans le régime alimentaire des haïtiens. L’objectif principal de ce rapport de recherche vise à expliquer les techniques de multiplication de façon homogène d’une variété de semence de sorgho « variété Papèsèk » et estimer son rendement et résistance contre l’attaque des…
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vodrae · 2 years ago
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Poison Ivy : *Is bombing Batman with horny pollen* So, what are you plan for tonight, handsome ?
*She says while vines are growing around Batman*
Batman : Justice !
Poison Ivy : HOW ?! *Cuffed and thrown in the back of the Batmobile*
Batman : *Growls* You can't filled something already full, Pamela !
Poison Ivy : So you desire me, uh ? You are just just like the rest of them ! A pig !
Batman : What ? No ! Look. *He says pointing Harvey Dent's adverstisement billboard*
Harley : Batsy slays ! *She says sitting shotgun, cuffed too*
Ivy : How did you ended up here ?
Harley : He said he had candies. There's plenty !
Ivy : How many times did I tell you not follow someone-
Harley: He has sorgho cakes too.
Batman: *Growls* Robin likes them.
Ivy : Slay.
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aibagence · 2 days ago
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Ganzourgou/Baccalauréat 2025 : 1009 candidats dans la province
Burkina-Ganzourgou-Examen-Scolaire-Baccalauréat-Lancement Ganzourgou/Baccalauréat 2025 : 1009 candidats dans la province Zorgho, 24 juin 2025 (AIB) – Le haut-commissaire de la province du Ganzourgou, Aminata Sorgho/Gouba, a procédé ce mardi 24 juin 2025, à l’ouverture officielle de la première enveloppe de l’examen du baccalauréat, session de 2025. La cérémonie s’est déroulée au lycée privé Saint…
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zehub · 8 days ago
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Maïs, riz, sorgho... Une production en chute libre à cause du changement climatique
La plupart des cultures vivrières devraient subir des pertes de production importantes en raison du changement climatique au cours du XXIe siècle, selon une étude publiée le 18 juin dans la revue Nature. L’étude analyse les effets de l’élévation de la température globale sur six cultures (maïs, soja, riz, blé, manioc et sorgho), à partir de données provenant de 12 658 régions dans 54 pays.
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toto-a-lu · 6 months ago
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Il y avait un camp spécial des forces spéciales, il y avait un écriteau spécial pendu sous le porche du camp spécial, à côté de drapeaux des confédérés. Cet écriteau disait:
SI TU TUES POUR L'ARGENT TU ES UN MERCENAIRE.
SI TU TUES POUR LE PLAISIR TU ES UN SADIQUE.
SI TU FAIS CES DEUX CHOSES TU ES UN BÉRET VERT.
BIENVENUE À TOI.
“If you kill for pleasure your a sadist. If you kill for money your a Mercenary. If you kill for both you are a Marine »
•••
La méthode de la coupe claire, dit-il, consiste à éradiquer la forêt naturelle - les forestiers industriels appellent ça "désarbrer" - puis à planter des arbres d'une seule et même essence, bien alignés pour des raisons pratiques, exactement comme on plante du maïs, du sorgho, de la betterave sucrière ou n'importe quelle autre culture agricole.
Ensuite, on asperge le sol de fertilisants chimiques pour remplacer l'humus emporté par les eaux de ruissellement, on dope les jeunes pousses aux hormones de croissance, on pulvérise du répulsif à cerfs tout autour de la parcelle et on fait pousser une génération d'arbres uniformes, tous identiques. Lorsqu'ils atteignent une certaine hauteur (pas leur maturité, ça prendrait trop de temps), on envoie une flotte d'engins spéciaux et on abat ces enfoirés. Jusqu'au dernier.
Ensuite on brûle les petits déchets, on passe la herse, on re-sème, on re-fertilise et on recommence, on tourne en rond comme ça éternellement, toujours plus vite, jusqu'à ce que, tel le légendaire Oiseau Spirale de Malaisie qui vole en décrivant des cercles sans cesse plus petits, l'on disparaisse dans son propre trou de balle.
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zobalex · 6 months ago
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Sorgho Squad: Chapter 3: The Milo Mystery - “The Milo Mystery” – An Eco-Adventure Filled with Laughter and Lessons - https://zestforbooks.blogspot.com/2024/12/sorgho-squad-chapter-3-milo-mystery.html
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bachassclub · 8 months ago
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LE NOM
“Ta langue n’invente que malice, comme un rasoir affilé, fourbe que tu es !” Psaumes 52.2
Pour le “Dauphiné Libéré” l’actualité chabeuilloise est couverte par deux éminents collègues, Françoise Méligon et Thibaut Carage. Comment se partagent ils la rubrique en fonction de l’actualité, je l’ignore. Méligon voyageait. Carage était en partance pour “La Provence”. J‘avais longtemps écripatouillé pour “La Savoie” avant de couler une retraite de bouliste à Montélier où j’aimais perdre mon temps vespéral à la terrasse des Chicas. Le Dauph me repéra (pas besoin d’un drone) et m’enjoignit de bien vouloir m’intéresser à cette histoire que j’entreprends de raconter sans l’avoir bien comprise moi-même.
Dans la plaine de Valence la conversion en bio des pratiques agricoles accélérait. Ceux qui ne s’y résignaient pas plantaient de la vigne, de la lavande ou du sorgho en espérant des jours meilleurs. Les silos bios de la Coopérative Dromoise de Céréales, aux Barachines, sur la commune de Chabeuil, étaient saturés. Il avait fallu en ajouter deux. Pas si simple. L’implantation de ces silos il y a une quinzaine d’années avait généré d’âpres polémiques, de nombreux recours, une fièvre procédurale interminable. Et pourtant ce n’étaient pas des éoliennes ! Des haies d’arbres de haute tige et des files de noyers dérobaient maintenant la volumineuse installation aux regards des usagers de la départementale. Pour ne pas raviver les braises couvant sous la cendre la CDC déposa un permis de construire au nord de sa parcelle conformément au Plan Local d'Urbanisme. Il s’agissait sans doute d’esquiver de nouvelles procédures avec les châtelains des Roziers car les chabeuillois intramuros maintenant que les sites nord et sud des anciens silos enclavés de la CDC avaient été rasés, désamiantés et lotis, avaient oublié les nuisances des tracteurs et des remorques qui polluaient chaque été. Les trottinettes avaient remplacé les convois céréaliers. Les citoyens avaient vieilli de quinze ans et reportaient leur acrimonie sur ce ballet incessant de nouveaux auriges qui froissait l’air.
La CDC dut faire une concession. Les deux nouvelles cuves de 28 mètres de haut s’apercevraient des nouveaux immeubles à étages avec terrasses récemment construits en limite sud de la ville de Montélier. Quelle compensation la CDC pouvait-elle offrir ? Pour le maire l’occasion fut propice. Il avait décliné récemment la demande d’un club de nouveaux résidents de construire un mur d’escalade. Si la CDC l’aménageait à ses frais en façade nord de ses nouveaux silos il donnerait un avis favorable au commissaire enquêteur...Le maire de Chabeuil, convaincu par son collègue, qui le soutiendrait en retour aux élections départementales, signa le nouveau permis de construire. Il signa sans trembler d’ailleurs ; il n’avait plus rien à craindre de « Vivre à Chabeuil », association pseudo-rebelle et environnementaliste, qui s’était comme évaporée. C’est ce que j’ai compris après une brève enquête. Tout cela était public et bien perçu.
Une entreprise privée n’étant pas tenue à une procédure d’appel d’offres, la CDC fit construire son mur par une boîte spécialisée qui le couronna par une casquette anti intempéries.  Large de 14 mètres, haut de 18 , il était criblé de près de 1200 prises de résine colorée. L’association drômoise Minéral Spirit le testa et l’adopta comme site d’entraînement le week-end après avoir obtenu la clé des sanitaires du site.
Pendant des mois tout cela ne semblait pas poser problème...Jusqu'à ce jour, un dimanche d’automne où, de deux minibus immatriculés en Suisse, débarquèrent une trentaine de hassidim, vêtus de noir, chapeautés, barbus, papillotés, qui se prosternèrent et psalmodièrent devant le mur comme si c’était celui des Lamentations. Au même moment sur Instagram YHWH_FOREVER apparut la photo du mur d’escalade avec le commentaire : ” Ils ont osé profaner le NOM”. Les hassidim rembarquèrent après quelques dizaines de minutes et les quelques grimpeurs bien qu’interloqués, certains étaient restés scotchés à la paroi pendant cet intermède, reprirent leurs exercices. Dans la soirée la photo du mur fut publiée sur des sites en hébreu ou en yiddish avec des commentaires sans traduction. C’est le lendemain matin que le Dauphiné Libéré m’a demandé de bien vouloir « tirer cette “affaire” au clair ». J’avais carte blanche et j’étais accrédité pour enquêter comme il me plairait. Tout de même sans excès dans mes défraiements !
A Valence la communauté juive était abasourdie. Certes elle est assez réduite et quand il faut réciter le Kaddish autour d’une tombe, elle a du mal à trouver dix fidèles. Mais elle m’assura qu’elle enquêterait et me tiendrait au courant. Peut-être, me suggéra-t’on, y’avait-t’ il eu méprise et confusion sur le mot SILO qui est le nom de l’antique capitale juive en Samarie à l’époque des Juges , où l’Arche d’Alliance fut un temps conservée? Ah bon ?
 Je me rendis sur le site et observai ce mur. Je ne remarquai rien. Cette constellation de prises colorées, on aurait dit un tableau de Signac. Je me rendis le lendemain au siège de la CDC, à Montélier, près de chez moi, zone de la Pimpie. Le directeur m’attendait et avait étalé sur son bureau la documentation appropriée. Il était furax....La préfecture venait de lui demander d’établir un contrôle d’accès au site  à l’entrée de la contre-allée de service…Pas si facile depuis le rond-point!
La CDC avait fait appel à UP&DOWN, une entreprise andorrane spécialisée dans la conception et la réalisation de ce genre de structures. Il me montra les plans d’exécution, le calepinage d’implantation des prises, les factures, les certificats de conformité. J’essayais de faire bonne figure. Pas plus que lui je ne comprenais ce qui avait pu motiver cette irruption hassidique. Était-ce une pitrerie ? Une flashmob ?
Le lendemain un article de l’édition française du Jerusalem Post aussitôt repris par le Figaro, nous offrit le début de l’énigme. L’article intitulé “Le Tétragramme a-t-il été découvert dans la vallée du Rhône sur un mur d’escalade ?” Je résume. Une famille juive hollandaise en vacances au camping du Grand Lierne a un fils autiste passionné de drones qu’il fait voler quotidiennement. Le garçon assure qu’il a vu le tétragramme en lettres géantes sur le mur des silos. Les parents se rendent sur place et ne distinguent rien. Ils ont l’habitude des hallucinations rétiniennes de leur garçon.  De retour en Hollande, celui-ci utilise un traitement d’image. En ne gardant que le rouge tout le reste passant au noir on voit la lettre Y, avec le bleu ce sont les deux H et avec le jaune on distingue clairement le W. Les parents abasourdis en parlent à leur entourage. Un rabbin est informé. Les réseaux sociaux crépitent. Je peux livrer un article épatant qui fait un appel en une du Dauph.
J’avais une photo couleur du mur que le directeur de la CDC m’avait confiée. J’entrepris de déchiffrer l’éventuel tétragramme loupe en main. Sans succès. Je me disais : « On sait que Signac a dissimulé le prénom de sa maîtresse en pointillé dans chacune de ses œuvres mais personne n’a pu le mettre en évidence ! » J’en étais là quand le directeur de cabinet du préfet de la Drôme m’appela. Il me félicita pour mon article, qu’il trouvait judicieux. Aurais-je l’amabilité de rencontrer une émissaire d’Interpol, enfin une représentante d’Israël à Interpol, susceptible de me faire progresser dans mon enquête ? La direction générale du groupe EBRA, les proprio du Dauphiné, était d’accord pour rapprocher enquête journalistique et enquête policière. C’est ainsi que voguent les galères !
A la réception de La Martinière je demandai « Shoshanah ?». Dans mon dos, une voix : « Je suis là ! » Je me retourne et je vois une femme en train de boire à la paille un jus de pamplemousse ou une margarita. C’est trompeur la couleur. Elle se lève. Je devrais dire : elle se déploie. Elle est belle comme un nénuphar, un lys au milieu des épines (houlàlà ! où est-ce que j’ai lu ça ?). On se serre la main. « Venez » me dit-elle. C’est un comble ! Elle est sur son territoire Bethsabée ? Elle a réservé une table dans une encoignure. Elle a gardé son verre et commande « La même chose pour monsieur ». Bon j’échappe au pamplemousse, c’est une margarita bien dosée.
-Je ne suis là qu’officieusement et je ne dois pas laisser de traces. Je compte sur votre discrétion. Israël est gouverné par une coalition extrêmement sensible aux questions religieuses… Nous ne comprenons rien à cette histoire de mur. Comme je suis en poste à Lyon, les services m’ont envoyée ici. La préfecture pense que vous êtes la personne ressource pour essayer d’y voir plus clair…
-Vous êtes française ? (Elle n’a aucun accent.)
-Pas du tout ! Je suis née à Haïfa, Mais j’ai été longtemps en poste au siège de l’UNESCO avant que mon pays quitte cette boîte en même temps que les États Unis. On aurait dû rester ! J’aurais gardé mon abonnement à l’Opéra Bastille…Enfin, Lyon c’est pas si mal pour la saison lyrique….Elle est sérieuse, là ? Où veut-elle en venir ? L’opéra c’est vraiment pas mon truc (ah si ! le gâteau au chocolat, mais je m’en lasse vite). 
-Il y a deux choses que nous devons éclaircir : pourquoi le tétragramme a-t-il été tracé en caractères romains et non pas en caractères hébreux ? (Elle me montre sur son téléphone le tétragramme en hébreu), qu’est-ce que ça révèle ? Et aussi pourquoi les deux H, la seconde et la quatrième lettre sont très différentes comme si elles n’étaient pas de la même main ? On ira sur place demain en fin de matinée…Vous passerez me prendre ici vers dix heures. » C’est un ordre. J’acquiesce. Dans quel guêpier me suis-je fourré !
Le lendemain pluie battante. On y va quand même. A l’entrée de la contre-allée il y a une barrière métallique et une guérite abritant un agent de sécurité. On passe sans problème. On a été annoncés sans doute. Shoshanah a troqué ses mocassins Gucci de la veille pour des pataugas. Je me gare le plus près possible. Je sors mon parapluie. Elle doit me prendre le bras et sa hanche puissante roule contre la mienne. La pluie est sévère et décourage toute observation. Il faudra revenir. « Vous savez si on peut louer une nacelle par ici ? » Oui chez Rey, aux Gouvernaux, mais il faut aussi un permis nacelle pour s’en servir et la louer. « J’ai un permis nacelle, comme tous les officiers de Tsahal » dit-elle en secouant ses boucles brunes perlées de pluie.
Le lendemain il pleut. La météo promet  meilleur fortune le jour suivant. Je passe chez Rey commander la nacelle. Je traite avec Dany, un ancien camarade de bar devenu très sobre maintenant. Sur mon iPhone j’ai le permis nacelle de Shoshanah, en hébreu et en anglais avec un QR code. C’est bon pour lui. Je règle avec ma carte et nous prenons rendez-vous pour 14 heures le lendemain aux silos après une nouvelle vérification météo.
J’ai prévenu le vigile de l’arrivée de la nacelle. Shoshanah est en battle-dress et coiffée d’un bob Gucci. Dany est pile à l’heure. Il explique à ma camarade le tableau de commande de l’engin. Il a un vélo électrique arrimé derrière la cabine. Il le détache et s’en va. Retour dans deux heures. Shoshanah monte dans la nacelle et essaie les différentes fonctions. « Venez maintenant ! » Je dois vraiment embarquer ?
La nacelle s’élève. Elle est très étroite. On s’approche du mur. On le longe. On le frôle. On s’arrête, on repart, horizontalement, verticalement. Je ne comprends rien à la manœuvre. A certains endroits ma camarade dévisse une prise et l’empoche, une de chaque couleur me semble-t’il. Elle fait des photos avec son téléphone. Je crois que je vais avoir le vertige. Je le lui dis. « Fermez les yeux alors ! Voilà le remède ! » Elle m’embrasse. Je me souviens maintenant : « comme un lys au milieu des épines » c’est dans le Cantique des Cantiques. Est-ce que j’ai encore le vertige ou est-ce une tout autre émotion que sa langue m’a transmise ?
Au Dauph ils s’impatientent. Je n’arrive plus à leur cracher un article avec de nouvelles infos alors même qu’à New York des journaux en yiddish brodent sur le sujet et qu’une nouvelle thèse voit le jour : c’est Adonaï, le Seigneur, qui a écrit lui-même son nom qu’on ne doit jamais prononcer… Et s’il l’a tracé en alphabet romain c’est pour confondre les renégats papistes et leur rappeler Qui est Qui… Même « The Forward », de tradition progressiste, a fait état de l’affaire, en plagiant mes premiers articles, mais son tirage étant désormais assez restreint on peut pas lui demander grand-chose. Donc j’écris aussi gratos pour la presse yiddish, quel honneur ! Je crois que je ne vais pas inclure la location de la nacelle dans mes défraiements, il y aurait trop de questions délicates.
Shoshanah a gardé sa chambre à l’hôtel avec ses affaires mais depuis deux jours elle n’est plus là… La voilà de retour le surlendemain. « UP&DOWN, l’entreprise d’Andorre spécialisée dans la réalisation de murs d’escalade, a été liquidée assez récemment. Le marché du mur d’escalade semble tari. Elle a réalisé treize murs en cinq ans, surtout des pignons de gymnase, des halles sportives. Nos services les ont scannés. Il y en a trois qui affichent le tétragramme qui nous occupe, un autre à Rodez et un autre à Toulouse… C’est invisible à l’œil nu. Il y a rarement un adolescent autiste en vacances à proximité qui fasse voler un drone ! Celui de Rodez est le plus énigmatique. Il est juste en face du Musée Soulages et toutes les prises sont en résine noire vissées sur le mur de béton brut, mais les prises qui dessinent le tétragramme sont en résine outrenoir striées, on les discerne brièvement à midi en lumière zénithale. Dans les trois cas UP&DOWN a sous-traité la pose des prises et le client l’ignore.  La facture finale ne le mentionne pas. Nous cherchons à savoir qui est le sous-traitant car c’est le même, il y a la même différence entre les deux H chaque fois. »  Dans l’expectative on se console à la margarita. Là j’ai de quoi trousser un article qui fera honte au « Midi Libre ».
En fait à Toulouse le mur est le pignon nord d’une plateforme Amazon récente. Il semble identique à celui des silos, une nébuleuse multicolore. Mais la pose des prises n’a pas été sous-traitée. C’était l’objet d’un lot distinct. Shoshanah l’apprend le lendemain. Il faut croire qu’elle, elle a des sous-traitants qui ne rechignent pas à bosser la nuit… La boîte familiale « Les Frères ChTarbais » est une entreprise de cordistes, spécialisés dans les travaux en hauteur. Elle a l’adresse, à Tarbes. Y’a plus qu’à aller voir. Ah oui et on y va comment à Tarbes ?
-En trottinette évidemment ! rétorque-t ’elle, en faisant voleter ses bouclettes.
La trottinette, c’est un bimoteur Piper Cheyenne dernier cri qui nous attend le lendemain sur le tarmac de l’aéroport de Valence Chabeuil. Visiblement la délégation israélienne à Interpol a des moyens que je n’ai pas. Le pilote nous assure qu’en une heure de vol on sera à l’aéroport de Tarbes-Lourdes. Il n’y a pas d’orage cévenol annoncé. Tout ira bien. On embarque dans l’appareil.  Les sièges sont en cuir mais l’habitacle c’est quand même un cylindre d’un mètre cinquante de diamètre. Pas de quoi s’ébrouer. Attention la tête !  Shoshanah en a vu d’autres et prend ses aises. Elle s’est déchaussé et, appuyée sous un hublot, étirant ses jambes par-dessus les miennes, elle s’endort. Elle a des jambes de trapéziste, chaudes et musclées qui verrouillent les miennes. Elle se réveille quand le zinc vibre un peu pour l’atterrissage. « Tu n’as pas eu le vertige aujourd’hui, pas besoin de remède alors ! » Est-ce qu’elle dormait vraiment ? Attendait-elle une nouvelle défaillance de ma part pour en profiter décemment ?
« Les Frères ChTarbais » ont leur « siège » dans une zone artisanale, où plus simplement ils occupent un hangar. Je demande au taxi de patienter. Le hangar est fermé. Il y a un écriteau plastifié… « Nous sommes au Népal les gars ! A l’année prochaine ! Pour le courrier merci de le déposer chez maman, 28 rue des Tilleuls  (Régis & Valentin) ». Le taxi nous y emmène. Il est onze heures du matin. Au 28  : un pavillon cossu des années 1930. Une plaque émaillée sous la sonnette : « Mme Vve Consuelo Richard ». On sonne. Deux fois. Une petite dame s’avance sur le perron, hésitant à nous ouvrir. « Bonjour madame Richard ! Pardonnez-nous ce dérangement, nous sommes journalistes (ah oui elle a aussi une carte de presse Bethsabée ?) et nous voulions voir vos fils pour un article…Peut-être pourriez vous nous donner quelques informations en leur absence ? » La petite dame débloque le portillon et nous prie d’avancer. « Vous prendrez bien un café ? » Elle nous ouvre un vaste salon carrelé. On s’assoit dans des fauteuils vintages aux têtières en dentelle au crochet. Elle sert le café avec des calissons et demande : « C’est pour quel journal ?»
-C’est pour le Diori d’Andorra et la revue Verticales, assure Shoshanah.
-Ah oui , Andorre, mes fils travaillent souvent avec la Principauté….
-Nous voulions les interviewer et faire des photos mais ils sont au Népal je crois…
-Oui ils sont partis il y a deux mois…ça fait longtemps qu’ils en rêvaient….Ils ont bossé dur pour s’offrir ce voyage… Ils sont même allés à Paris nettoyer la Pyramide du Louvre…Ils sont très demandés comme cordistes, ils travaillent toujours ensemble, ils n’ont pas le vertige… ! ( A ce mot Shoshanah me jette un regard malicieux) .
- Mais au Népal ils font quoi exactement ?
-Ils s’acclimatent, ils s’entraînent… Ils veulent faire l’ascension du Dhaulagiri en juin prochain…
La dame Richard se lève et prend sur un bureau quelques cartes postales envoyées par ses fils. Les timbres népalais sont magnifiques. Plusieurs cartes montrent cette montagne, le Dhaulagiri, une puissante pyramide glacée de 8167 m. C’est pas maintenant qu’on va pouvoir les chatouiller les frérots.
-Ils habitent ici avec vous ?
-Très peu, ils sont presque toujours en déplacement, mais oui on peut dire ça….Ils ont gardé chacun leur chambre ici…
-On pourrait les voir ?
-Oui mais revenez cet après-midi après la sieste, maintenant j’attends mon infirmière, c’est son heure…
Nous prenons congé, avec gratitude et courtoisie ; oui nous allons revenir !
Pas le jour-même ! Shoshanah appelle le pilote pour décaler le vol retour. Pas question ! Le mistral va se lever en vallée du Rhône ce soir. On doit décoller à 15 heures au plus tard. Donc on a juste le temps de déjeuner…
-La garce ! Elle nous a bien baladés…Je crois qu’on brûlait ! Mais elle savait ce qu’on cherchait et qu’on allait le trouver sans doute dans les chambres de ses fils…Crois moi, on aurait pu planquer pendant des heures devant chez elle, on n’aurait pas vu d’infirmière se pointer…
On déjeune au Sushidrome de l’aéroport. Il y a du jurançon sec alors tout va bien.
-Elle nous a menti ?
-Non tout ce qu’elle a dit est vrai, les deux frangins sont au Népal, c’est certain, et c’est bien eux qui ont dissimulé le tétragramme sur les murs…Crois moi, des veuves comme elle, j’en ai interrogé souvent à Naplouse ou à Hébron…Je devine l’instant où elles esquivent…
-Mais pourquoi ont-ils fait ça ? C’est insensé…
-Quelqu’un a pu le leur demander, pour créer du bruit, de la suspicion, du désordre, ou alors c’est une méchante blague dont eux seuls peuvent se réjouir. C’est ce que nous devons établir et nous n’y arriverons pas aujourd’hui.
On s’installe à nouveau dans la cabine. On décolle à 14h47. « Déchausse-toi ! Je vais te masser les pieds, ça te rendra plus perspicace…Le monde est un buisson d’épines ! … (Elle sait masser c’est sûr !  Elle connaît les méridiens plantaires. Quant à ma perspicacité, va falloir que j’achète des neurones en option)
- Dis- moi, le jurançon, c’était pas le vin préféré du Roi Henri IV ?
-Oui, il adorait deux vins, le jurançon et le Givry rouge du sud de la Bourgogne.
-Oui mais celui qui le faisait bander, c’est bien le jurançon ? (Je vois qu’elle a étudié l’histoire de France dans ses moindres détails !)
-Je crois, oui…
-Tu as bu combien de verre de ce vin-là avant d’embarquer ?
-Trois verres, il me semble…
-Alors il est temps de vérifier les vertus de ce breuvage !
Il y a maintenant quatre jours que Shoshanah a rendu les clés de sa chambre et me laisse sans nouvelles. Des véhicules de la gendarmerie, à Romans, à Pont-de l’Isère, interceptent des bus de pèlerins hassidim et les refoulent en application d’un arrêté préfectoral que personne ne juge bon pour une fois de déférer au Tribunal Administratif. La CDC et la préfecture décident de bâcher le mur « des lamentations ». Au même moment le grand rabbin Ephraïm Sitruk de Montevideo (Eh oui, l’histoire est arrivée jusqu’en Uruguay !) explique que « le mur noir » de Rodez est casher. Il est noir, obscur et n’accapare pas la lumière de Dieu, l’escalader est une expiation. Ceux qui chutent sont les Réprouvés dont Adonaï n’a cure. Ceux qui atteignent le sommet et glissent le long de leur sangle sont les Élus. Pour tout dire, ça soulage beaucoup la préfecture de la Drôme et la CDC… À Rodez, en revanche, c’est terrible ! Il y a bientôt plus de monde au pied du Mur qu’aux guichets du Musée en face. Les Lituaniens sont les mieux organisés ; ils sont les seuls à avoir des chaussons d’escalade noirs. Les autres grimpent pieds nus.
Shoshanah m’appelle et reviendra le lendemain. Je dois aller la chercher à la Gare TGV.
-J’ai fait bosser les bourriques et nous voilà bien servis ! (les bourriques, comme elle dit, ce sont ses sous-traitants  quelque part à Tel Aviv….)
Elle me tend une copie d’un article du Midi Libre de juin 2003. J’hallucine : une photo d’Yvette Horner en rousse péroxydée et tailleur Jean-Paul Gaultier embrassant un adolescent !
« A Tarbes, sa ville natale, la pétulante octogénaire félicite le jeune Régis Richard, vainqueur du concours du Jeune Accordéoniste avec son interprétation de la valse-musette « Le dénicheur »
 Yvette Horner ! Y H…Nous y voilà donc…
-Mais alors, W H ?
-Les bourriques épluchent tous les journaux du groupe Baylet, tout ce qui a été numérisé et est accessible sur France-Archives ou RétroNews, mais c’est une constellation de titres cet empire Baylet !
Je lui découvre une moue nouvelle, comme un rictus de dégoût…
-La famille Baylet, ils étaient cul et chemise avec Bousquet, et Bousquet c’est celui qui a fait arrêter et déporter mon grand-père Aaron à Toulouse en 1943… » Elle pleure. Mon Lys pleure au milieu des épines. Je la prends dans mes bras.
Les bourriques, il leur faut trois jours pour nous cracher la sortie de l’énigme. C’est un article d’avril 2008, de L’Indépendant, le journal de Perpignan.
« A Céret pour la traditionnelle Fête des Premières Cerises, le « Concurs de Cançons » a été remporté brillamment par Cindy Jimenez pour son interprétation de « Bambino » , le premier succès de Dalida. Le jury n’a pas pu départager pour la seconde place Marisol Puech, superbe dans « Milord » d’Edith Piaf et Valentin Richard qui, accompagné à l’accordéon par son frère, n’a pas vraiment convaincu avec « I will always love you » de Whitney Houston. »
Whitney Houston…WH…Yvette Horner et Whitney Houston ! Ah les frérots vous vous êtes bien marré en vissant les prises…Régis côté gauche et Valentin côté droit… Restez bien encordés au Dhaulagiri et continuez à envoyer des cartes postales à maman, la fine mouche qui était au courant.
Des margaritas bien tassées, voilà l’essentiel maintenant. Shoshanah et moi on est au sommet de tous ces murs qui se superposent et enchevêtrent leurs facéties graphiques. On descendra pas en rappel, on est trop bourrés pour ça ! Dany, au secours ! Viens vite nous chercher avec ta nacelle !
J’ai fini d’écrire l’article du siècle. Shoshanah l’a relu. « Ils le publieront jamais ! Le groupe EBRA ne peut pas se permettre de chatouiller le groupe BAYLET et réciproquement ! ». Je l’envoie quand même. Deux jours plus tard cela se confirme. On me félicite pour la qualité professionnelle de mon enquête et les conclusions remarquables auxquelles elle aboutit. Cependant Thibaut Carage ayant achevé sa période d’essai à « La Provence » sans y être définitivement engagé, il est de retour au « Dauphiné » et reprend la couverture du territoire chabeuillois. Mes contributions d’intérim étant propriété du journal, il en assurera la synthèse que le journal publiera prochainement. Fermez le ban !Il y a quand même un très gros chèque, supérieur aux dépenses que j’ai pu engager. Je vais  pouvoir retourner jouer aux boules et assurer le pastaga. Y’a plus qu’à attendre qu’on débâche le mur des silos des Barachines mais ça va prendre un peu de temps, j’imagine.
Une dizaine de jours plus tard je reçois un appel d’un numéro inconnu. Juliette Anquetil !?!? Oui, bien sûr ! Elle était lieutenant à la gendarmerie de Chabeuil, mais ça fait déjà un moment. Elle est à Lyon à Interpol. Elle y est toujours ? Oui, et elle partage son bureau avec Shoshanah. Sa collègue déprime. Ce serait gentil de venir la voir.
Jean-Marc Félix
  Shoshanah est un prénom hébreu qui signifie Lys ou Rose selon le buisson d’épines au milieu duquel elle fleurit !
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echosmedias · 8 months ago
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Niger : Exportation céréales
Octobre, 17 : Le Niger interdit l’exportation de certaines céréales hors des pays de la Confédération des États du Sahel (AES), apprend-on par un communiqué du Secrétariat Général du Gouvernement du Niger en date du 16 octobre 2024… Les céréales concernées, précise le communiqué, sont le riz paddy, le riz blanchi, le mil, le sorgho, le niébé et le maïs… Le site de l’Agence Nigérienne de Presse…
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atukaworld · 9 months ago
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Bon réveil,  bonne journée ?
Bon reveil a toute la famille. Merci, chère patriote, chère combattante, l’élue, la fille de mon Père ! Quand je pense que nous avons fui le pays du soleil, de l’étoile, de la lune, de la pluie, de l’or, du cuivre, de l’uranium, du manganèse, du souffre, du pétrole, de la mangue, de la goyave, de la cassiterite, du coeur de beuf, de la nèfle, du mil, du sorgho, du mercure, du coltan, de la…
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dixvinsblog · 9 months ago
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Des âmes exilées ! - Ismaël CISSE
Je vois des jours nocturnesEt des âmes tristes, exiléesSur leur terre nataleQui jours après jours s’exilentMême si elles tentent en vainÀ mettre à échéance ce vrai cauchemar Elles ne possèdentQue rienD’antan, des grandes cultivateursLe sorgho, le maïs, elles avaient aussi des jardinsMais là, elles ne possèdent rienNi terre, ni bétailÀ l’aube des jours,Elles courent,Dans les rues, elles…
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adalidda · 6 months ago
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hopetribune · 10 months ago
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thealphareporter · 10 months ago
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aibagence · 2 months ago
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Ganzourgou : Une concertation provinciale pour bâtir une province plus propre
Burkina-Ganzourgou-Salubrité-Concertation Ganzourgou : Une concertation provinciale pour bâtir une province plus propre Zorgho, (AIB) – Les forces vives de la province du Ganzourgou se sont réunies le 18 avril 2025 à Zorgho, sous la présidence du haut-commissaire de la province, Aminata Sorgho/Gouba, pour une concertation autour de la problématique de la salubrité dans les villes et villages.…
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columbianewsupdates · 10 months ago
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