basbleus
basbleus
Bas Bleus
116 posts
by Mélissandre L. 
Don't wanna be here? Send us removal request.
basbleus · 7 years ago
Photo
Tumblr media
Coincée entre deux toiles, le cul entre deux chaises
English below
Je dois envoyer un fichier à un client mais le wifi du café ne fonctionne pas. L'heure et les gens passent. Des centaines de secondes, des centaines de visages flous et bruyant. J'ai réalisé que tu arriverais sûrement par cette gare sous peu.
 Je te sens tellement près que ça en ferait mal. Le piano à fond contre mes tympans est la seule chose qui me tient droite sur mon si��ge. Se donner un peu de contenance, s’immerger, chercher une raison de rester là. Je scrute la foule, les points qui la compose. J'ai toujours su noter les petits détails des inconnus. Parfois, j'ai la sensation de les connaître mieux que les gens croisés au quotidien. L'habitude efface toutes les rugosités intéressantes des caractères. Mais ce soir la foule est sauvage, de celles qui me donnent envie de me terrer à vie dans le fin fond d'une île néozélandaise. Et chaque visage, descendant de chaque train qui n'est pas le tien me mange un peu plus de l'intérieur. Je ne savais pas que tu passerais par ici, mais sentir que nous allons nous rater est intolérable. Dans l'antre d'Amélie Poulain, le destin n'aura ce jour rien de fabuleux, ni aucune pitié pour la licence littéraire. Te croiser ici ferait une bien plus belle histoire que celle qui s'écrit près d'une mauvaise tasse, vide aux trois quarts, d'élèves insupportables et autres accidents de la vie. Le hasard objectif, comme la passion, ne se commande pas.
Texte et photographie : ©Mélissandre L.
Falling in between stools
I have to send a file to a client but the café wifi doesn’t seem to work. Time and people passes me by. Hundreds of seconds, hundreds of blurred and blaring faces. I just realized that you would probably arrive in this very station some time soon. You’re so close that I almost feel you and it hurts. The piano blasting in my ears is the only thing that helps me to stand straight. I try to keep my composure, to blend in, to find a reason to stay here. I stare at people, focus on the features of the painting. Sometimes it feels I know those characters more than the folks I see everyday. Routine erases all the interesting facets on their frames. Tonight the crowd is wild, so wild I would gladly burry myself deep in the heart of some New Zealand island. Each face getting off the trains that isn’t you eats me up a little more. I didn’t know you were to cross my way today, yet feeling that we will miss each other is unbearable. This is where they shot Amelie - in French, the movie is called the Fabulous Fate of Amelie Poulin. Today my fate will remain far from fab, so much for poetic licence... To meet you here would have made for such a better story than the one writing itself next to a mediocre half emptied cup of coffee, insufferable high-schoolers and other life misfortunes. Objective hasard, as passion is not on the menu.
Text & photography : ©Mélissandre L.
2 notes · View notes
basbleus · 7 years ago
Link
Petite interview chez Audrey, du Coin d’Audrey ! 
2 notes · View notes
basbleus · 7 years ago
Text
Fiche de Lecture : Un Palace en Enfer de Alice Quinn
Tumblr media
Je vous avais déjà parlé d’Alice Quinn l’année dernière dans un genre très sombre. Au salon Livre Paris 2017, j’avais également eu la chance de rapporter un exemplaire du tome 3 de sa saga Rosie Maldonne. L’année ayant été chargée, je n’ai pas eu le temps de commencer ses aventures plus tôt. Mon deuxième travail me permettant depuis octobre d’écouter des livres audios plusieurs heures par semaine, j’en ai profité pour m’offrir le tome 1 “Un palace en enfer”. Un besoin d’humour, de changer d’air qui au final s’est avéré comblé ! On a vraiment de la chance d’avoir des indés français aussi doués.
Le pitch : 
Première enquête de Rosie Maldonne, Un palace en enfer est un roman policier alliant suspense et humour, les tontons flingueurs et Westlake... Sexy et grande gueule, Rosie Maldonne est une jeune mère de trois enfants qui a pour seules ressources les versements du RSA. À quelques encablures de Cannes, elle vit dans une vieille caravane posée sur un terrain vague, à la lisière d'une petite ville. Ce matin-là, la voilà partie à la recherche de quelques sous en mettant en pratique son système D habituel, quand le destin va frapper à sa porte : un gros paquet de fric lui tombe dessus sans prévenir ! Cette manne imprévue ne sera-t-elle pas finalement la source de tous ses ennuis ? À qui étaient destinés ces milliers d'euros ? Pourra-t-elle les garder sans dommages collatéraux ? Est-ce un piège ? Comment va-t-elle se sortir de ce traquenard ? Qui est ce flic trop mignon qu'elle croise partout ? Pourquoi sa meilleure amie et son bébé ont-ils disparu ? Est-ce vraiment la mafia russe qui la pourchasse ? Rosie, toujours cœur d'artichaut, est-elle vraiment en train de tomber amoureuse ? Va-t-elle suivre son cœur, sa raison, ou l'attrait de la fortune ? Cet argent tombé du ciel lui ouvrira-t-il les portes d'un palace, ou d'un enfer ?
La fiche :
Le personnage de Rosie Maldonne est à recommander à toute personne souffrant de dépression hivernale. Elle est pimpante, drôle, et comme je suis un peu superstitieuse, j'ai envie de croire qu'elle m'a porté chance avec ses affaires de "trouver" et "gagner".
Dans n'importe quel autre roman autant de Deus Ex machina n'aurait pas fonctionné mais en choisissant un personnage aussi délicieux et semblant attirer les histoires les plus folles comme un aimant, Alice a réussi un pari audacieux. L'histoire repose vraiment sur ce personnage hors du commun parce qu'au final, elle est tellement attachante qu'on pourrait la suivre à peu près n'importe où, jusque dans des scandales royaux ! Cette philosophie du tout peut arriver, et puisque tout arrivera autant profiter, n'avoir peur de personne et rester une personne bien en toutes circonstances, me plait beaucoup.
Ce n'est pas le seul choix technique original de ce premier tome. Par exemple, j'ai adoré les messages chantés de l'au-delà ! C'est un principe de préfiguration vraiment charmant, on finit par les attendre et se demander à chaque fois ce qu'ils impliqueront.
Petit bémol concernant la version audio, j'ai vraiment aimé la performance d'Alice Quinn dont la voix sonne comme le bonheur. En revanche, je reproche un peu au studio de s'être lâché sur les effets sonores et les musiques d'ambiances qui parfois couvrent le son de sa voix et sont trop fréquents. Plutôt que de jouer la surenchère, ils auraient pu fournir à Alice un matériel d'enregistrement un poil plus pro. Ça n'enlèvera que peu de choses à l'effet survitaminé de ce roman et je vous le recommande vraiment si vous avez besoin d'un peu de peps. L'autrice et sa Rosie apportent une bonne dose de fraicheur à un genre (le thriller policier) qui se prend parfois trop au sérieux.
J'avais la chance de connaître l'auteure et de savoir la puissance de sa plume, mais comprends d'autant plus l'enthousiasme de tous bords qu'elle génère. Indépendants, éditeurs mainstreams, blogueurs, etc tout le monde aime Alice Quinn, ou en tous les cas, tout le monde devrait. J'ai du coup commandé le second tome derechef histoire de ne pas laisser Cricri faire l'école buissonnière trop longtemps.
Avant, j'allais en librairie pour me faire diagnostiquer les livres correspondants le mieux à mes états d'âmes... Pour les quelques semaines à venir, je sais que je pourrai reprendre quelques doses de Rosie et sourire à la vie.
Un palace en enfer, de Alice Quinn chez Alliage Editions
Envie de lire le livre ? C’est par ici : http://amzn.to/2nKKMke
Retrouvez Alice sur son site , sa page Facebook, son Twitter et son Instagram
1 note · View note
basbleus · 8 years ago
Text
Fiche de lecture : Petit éloge des fantômes de Natacha Appanah
Tumblr media
Le Pitch 
Un recueil constitué d'essais et de textes courts tous centrés sur cette très belle image du fantôme.
La Fiche 
La teinte exotique qui règne au fil des lignes me ramène à mon enfance d'un île à l'autre. Qu'il s'agisse d'un cyclone, de plats ou de paysages, le dépaysement serait pour tout autre lecteur très appréciable. Ce que j'aime dans ces évocations sont en revanche qu'elles me rappellent quelque chose de profondément familier : je suis à la maison dans les textes de Natacha Appanah. Chaque page, j'ai envie de la prendre par la main et de lui dire : je sais, mais oui, je sais.
Au-delà des peintures de souvenirs, c'est cette impression de manque que l'auteur retranscrit avec tant de justesse et tant de poésie. La plume est vraiment très fluide et mérite tout le succès et la reconnaissance qu'elle a rencontré. Je n'avais pas eu la chance de lire Appanah jusqu'ici; cependant, je pense qu'elle deviendra pour moi une référence à la fois en terme de lecture favorite, mais aussi d'écriture.
Les récits permettent de piocher dans l'ouvrage comme dans un plateau de samossas, histoire de faire durer l'impression plus longtemps, de faire revivre nos propres fantômes et les garder auprès de nous encore un instant.
L’extrait 
"Oh, je sais que Lili n'est pas vraiment là, que c'est mon esprit qui me "joue des tours" comme le dit le docteur C. , mais pourquoi devrais-je arrêter ce réchauffement du corps, cet afflux de sang au cerveau, ce boum boum du coeur, ce fourmillement agréable dans les doigts, ce "ah te voilà" que je lui lance avec ma voix d'avant, ma voix claire de sueur ? Pourquoi devrais-je refuser cette vie-là, que les autres appellent délire, fantômes, hallucinations mais qui est ma version à moi du vivant, du présent, du palpable, du survivable ?"
Petit éloge des fantômes, de Natacha Appanah aux éditions Folio. 
Envie de lire le livre ? C’est par ici : http://amzn.to/2jU0xWM
0 notes
basbleus · 8 years ago
Text
Fiche de lecture : Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une de Raphaëlle Giordano.
Tumblr media
Bilan mitigé pour moi mais recommandation tout de même (attention nano spoilers) :
Le pitch : 
Pour ce premier roman, Raphaëlle Giordano raconte l'histoire de Camille qui va rencontrer un personnage un peu excentrique, Claude, "routinologue" de sa profession qui va l'aider à changer sa vie de fond en comble au gré d'exercices thérapeutiques et d'expériences ancrées dans le réel. 
La fiche :
Le roman se lit très vite et je pense que pour le coup la version audio n'est peut-être pas la plus adaptée pour prendre des notes et garder les leçons proposées pour pouvoir les appliquer dans sa propre vie. Le ton est léger, avec de l'humour mais semble parfois forcer le trait de caractère de Camille qui semble résister un peu gratuitement aux propositions de Claude 5 minutes mais qui progresse tout de même à pas de géante. On a l'impression qu'un an lui suffit pour modifier les comportements de toute une vie et imprimer à son quotidien des changements qui prendraient des années à des personnes du monde réel. Les personnages secondaires sont assez creux et il semble qu'il n'y ait là que des alliés et aucun réel écueil qui ferait douter de la réussite du personnage. D'ailleurs la seule difficulté rencontrée est vite surmontée, un peu trop vite à mon goût. Je pense qu'essayer de monter une entreprise en France n'est pas aussi simple que cela. Après je comprends la volonté de l'auteure de vouloir présenter le contraire, pour motiver d'autres gens à franchir le pas, mais mon expérience personnelle m'empêche d'y voir là une situation réelle.  
Que ma notation personnelle ne vous empêche pas de lire ce livre qui est excellent lorsque l'on traverse une phase de dépression et que l'on n'est pas prêt à consulter un thérapeute ou un coach. Les exercices proposés fonctionnent et sont bons pour s'améliorer. D'ailleurs je compte l'offrir à ma maman qui sera certainement plus réceptive à ce format que moi. Je suis souvent un peu déçue par ces livres de "non-fiction" qui se camouflent dans des romans dont les "plot-twists" sont très visibles, les dialogues assez convenus et dont le personnage principal est très énervant (parce qu'il ou elle possède les mêmes défauts que moi mais s'en sort miraculeusement et bien plus rapidement que je ne saurais le faire, haha.)
Quoi qu'il en soit, si vous aimez Laurent Gounelle et/ou avez envie de changer un peu votre votre vie, n'hésitez-pas à vous procurer ce petit ouvrage.
3 notes · View notes
basbleus · 8 years ago
Photo
Tumblr media
Congés 
Action de se retirer ou de s‘absenter.  Autorisation.  Feu vert. Repos, vacances, permission.  Laissez-passer. Interruption de service.  Droit de prendre la mer donnée au capitaine d'un navire.
J'écris souvent du creux de la vague, des paragraphes amers et salés, imbuvables. C'est là que j'en ai le plus besoin, des voyelles comme une bouffée d'oxygène quand il n'y a personne à qui parler. C'est comme ça que j'ai commencé à gratter du papier, encore trop gamine pour comprendre la violence des sentiments. Sous l’eau avant d’avoir pris la mer. Enfermée dans ma cabine à parler très fort à mes carnets pour ne pas entendre le bruit de la mer houleuse du dehors et faire taire mes peurs d'enfant. J'écrivais comme une bête terrée qui n'a que ça comme échappatoire et c'est resté. Mais la pièce a deux faces, l'étiquette qui est la mienne inclut de grandes descentes (les naufrages de sérotonine et autres bouées de secours dans mon cerveau qui me donnent envie de tout laisser tomber et de me noyer dans des verres d’eau) et des montées toutes aussi excitantes que les phases précédentes peuvent être mortifères. Et comme elles, il suffit d'un rien pour les déclencher :
- le compliment d'un client, - avoir pu rayer plus de 5 items de ma to-do list, - avoir tenu une journée entière sans crise d'angoisse, de dermatillomanie, de boulimie   - un geste ou un mot amical inattendu (surtout si cela vient de quelqu'un que j'aime bien) - une température ou une météo clémente - avoir croisé un chien qui me plait ou une voiture excentrique - avoir été témoin d'un acte de bienveillance - un étranger qui me sourit en silence dans la rue sans attente ou sous entendu - une réponse positive à une demande formulée depuis trop longtemps pour m'en souvenir - avoir pu écrire, sans trop douter, assez peu pour finir un texte, une page, un chapitre - une abeille ou un oiseau venant se reposer sur mon balcon - une de mes plantes décidant de fleurir inopinément - une de mes chansons préférée qui passe dans un lieu public
Il m'en faut peu. Un peu qui ne fonctionne pas comme un interrupteur et que j'ai du mal à provoquer artificiellement. Ce qui rend ces moments de soulagement et de transports si précieux peut-être. Ou bien, c'est encore une histoire de déséquilibre chimique, je ne sais pas.
Quoi qu'il en soit, ce soir, ça me semblait être un bon soir pour le fixer un peu dans les yeux. Expliquer la montée de sève. C'est comme si je partais pour l'été dans ces moments-là. La frénésie du départ, le cœur déjà au rythme des réacteurs, un petit moteur à explosion dans le thorax. « Et quels vêtements je vais porter ? Et quels livres j'emporte ? Bof, on s’en fout ! Tout fera parfaitement l’affaire ». Dans ces quelques heures, j'ai envie de tout. De tout faire en même temps aussi, ce qui est plus problématique et plus brouillon. Je me disperse, j'asperge de mon énergie tout un tas de petites taches qui ne sont pas forcément urgentes, ni mêmes importantes... Cependant, jusqu'ici, à défaut d'aller faire un grand trek au Pérou, de faire une croisière aux Marquises ou de gravir le Kilimanjaro, ces petites taches font partie des rares instants où je me sens en vie. Je ne pars peut-être pas en voyage cette année, mais j'ai la chance de me sentir aux antipodes dès que mon cerveau malade se met en vacance.
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Texte & modèle : © Mélissandre L.
Photographies : © Vincent Lautier 
3 notes · View notes
basbleus · 8 years ago
Text
Fiche de lecture : The last days of Rabbit Hayes d’Anna McPartlin (en livre audio)
Tumblr media
À voir toute la blogosphère en parler, j'ai fini par céder et fort est de constater que nous vivons une période riche en belles histoires tristes. Loin du simple pathos gratuit, Anna McPartlin arrive à couvrir l'histoire de Rabbit Hayes avec une légèreté déconcertante. 
Le pitch : 
Quand Mia, que l'on surnomme affectueusement Rabbit, entre en maison de repos, elle n'a plus que quelques jours à vivre, même si elle refuse de l'accepter, tout comme ses proches qui assistent, impuissants, au déclin de leurs fille, sœur, mère et amie. Au fur et à mesure que les jours passent et que l'espoir de sauver Rabbit s'amenuise, sa famille et ses amis sont amenés à s'interroger sur leur vie et la manière dont ils vont se construire sans cette femme qui leur apporte tant.Rabbit est au cœur de ce petit groupe et des préoccupations de chacun de ses membres. Rabbit a quelques idées bien particulières pour leur faciliter la tâche. Mais très peu de temps pour les mettre en œuvre... 
La fiche :
Le sujet du cancer peut rapidement tomber dans le mièvre et la surenchère mais ici, pas question de jouer avec les nerfs du lecteur en faisant miroiter une autre fin que celle qui arriverait dans la vraie vie. On sait dans quoi on met les pieds. Il s'agit d'observer d'une part les proches de Rabbit et leur façon d'appréhender cet inconnu et cet intolérable, mais aussi suivre Rabbit qui revit un épisode de jeunesse décisif.
Une histoire d'amour comme celle qu'elle aura pu vivre pourrait également tomber dans un sucre indigeste mais ici dépeinte en petites touches, sans jamais verser dans le larmoyant, l'histoire fonctionne. On comprend le besoin, face à la mort, que l'esprit peut avoir de se rassurer avec le meilleur. J'ai aussi aimé qu'il n'y ait pas de twist, pas de découverte ou de secret familial, c'eut été de trop.
Point fort, on retrouve dans ce livre l'ambiance de ces familles anglo-saxonnes nombreuses et pleines d'amour comme dans Les quatre filles du Dr March ou Orgueil et Préjugés. D'autres exemples ne me viennent en tête à l'heure de ce retour, mais il y a du réconfort à vivre quelques heures au sein de ces familles bruyantes et chaleureuses, qui ne se disputent que pour des broutilles, qui ne se blessent pas à vie et qui se serrent les coudes quoi qu'il arrive.
Cette chaleur était décuplée pour moi puisque j'ai choisi de le découvrir en audio et que l'actrice irlandaise qui incarne tour à tour les divers membres colorés de cette famille fait un travail formidable.
D'autres choses m'ont plu comme le drôle d'usage de l'image du sang qui est ici utilisée par l'auteure pour souligner les liens affectifs et familiaux. Le sang n'est pas sale, jamais, que ce soit à l'arrivée des règles d'une jeune fille ou sur les lèvres d'une femme mourante. Au contraire, il est symbole du soin que l'on apporte à ceux qui sont importants toute la vie : un oncle avec sa nièce, une fille avec sa mère, un premier amour... Il est curieux de voir une plume l'utiliser de façon si douce et naturelle.
Et puis contrairement à Avant toi de Jojo Moyes, les transitions d'un point de vue à l'autre sont très bien gérées par Anna McPartlin qui conserve le même narrateur omniscient et permet de lisser l'histoire malgré un nombre de personnages impressionnant.
Pas non plus d'après Rabbit qui pour le coup aurait trop fait sonner de violons, on s'arrête où il faut, sur une très belle image, qui sert la gorge et donne envie de fuir dans le prochain van.
Je déconseillerais le livre si vous êtes trop fragile ou trop triste, il faut avoir les épaules solides face à ce genre d'histoire. Mais si vous souhaitez passer quelques heures dans une famille aimante et retrouver l'espoir du bonheur alors Les derniers jours de Rabbit Hayes sont un must-read.
(Je tiens à préciser que ceci n’était pas un cadeau d’Audible, même s’ils me gâtent beaucoup cette année, c’est un achat effectué avec mon abonnement mensuel. De toutes façons, je préviens toujours quand c’est un CP ou un cadeau, c’est la moindre de choses pour les quelques personnes qui passent ici.)
Le livre en papier et en numérique en VF en cliquant ici.
Le livre en papier et en numérique en version originale en cliquant ici.
Le livre audio en anglais (avec un merveilleux accent irlandais) en cliquant là.
0 notes
basbleus · 8 years ago
Text
Fiche de lecture : Avant toi de Jojo Moyes (en livre audio)
Tumblr media
Récemment, je me suis pris quelques remontrances de la part de Jeanne du blog Romanceville concernant mes propos dans mon interview avec Neil Jomunsi sur le genre de la romance, qui n’est vraiment pas mon préféré (en terme de schéma narratif et de deus ex machina). Nous en avons rediscuté par la suite en privé toutes les deux et je suis parfaitement d’accord avec l’idée que mon opinion de ce genre et mon ressenti ne concernent évidemment pas 100% des romances. Du coup, je vais essayer de mieux cerner ce qui ne me convient pas et d’en lire/présenter un peu plus souvent, plutôt celles qui m’ont plu puisque je n’aime pas descendre un livre pour descendre un livre. On commence avec le livre que vous avez peut-être (sûrement si vous êtes bookblogueuse) déjà lu, Avant toi de Jojo Moyes qu’Audible m’avait offert fin Mars (Merci Hermine <3)
Le pitch (sans spoiler, ps ne lisez pas les résumés sur les sites marchants) : 
Lou est une fille ordinaire mais pleine de peps qui mène une vie monotone à souhait. Quand elle se retrouve au chômage, dans ce trou paumé de l’Angleterre dont elle n’est jamais sortie, Lou accepte un contrat de six mois pour tenir compagnie à un handicapé. Malgré l’accueil glacial qu’il lui réserve, Lou va découvrir en lui un jeune homme exceptionnel, brillant dans les affaires, accro aux sensations fortes et voyageur invétéré. Mais depuis l’accident qui l’a rendu tétraplégique, Will a perdu le goût de vivre. Lou va tout faire pour lui rendre l’envie et la joie. 
La fiche : Voilà, en parlant d’exceptions qui touchent, Avant Toi symbolise vraiment l’intérêt de la romance aujourd’hui qui peut aborder des sujets controversés, et compenser par un fond sans superficialité, une forme prévisible. 
Ici, au-delà d'une fin assumée par son auteur, il y a surtout des personnages très bien construits et entiers, absolument pas caricaturaux et donc différents sujets sociaux très difficiles à traiter, qui sont amenés à la considération du lecteur avec habilité, par les yeux de Lou, cette petite merveille à laquelle on s'attache si facilement.
Le seul reproche que j'ai à faire à Avant toi, ce sont les interludes dans la narration de la protagoniste pour faire participer les voix d'autres personnages. Cela m'a paru un peu incongru étant donné qu'on ne leur donne la parole et leur point de vue qu'une ou deux fois dans le livre. L'utilité que je peux trouver à ce procédé, c'est de retenir un instant la montée des émotions qui il faut l'avouer, est vraiment très intense dès la moitié du roman et le premier reveal.
Certains trouveront les twists un peu trop clichés, mais si l'on a connu des situations proches de celles évoquées dans le livre ou bien si l'on accepte de laisser Lou entrer dans notre tête, alors on ne peut qu'essayer de croire avec elle jusqu'aux dernières pages. Et cet espoir appuie plus honnêtement sur l'affect et la tristesse que d'autres romances auraient pu le faire. 
J’en ai profité pour visionner le film qui même s’il est très fidèle au roman et possède un casting très adapté aux personnages, ne m’a pas semblé ajouter quoi que ce soit au roman, on peut très bien s’en passer si l’on a déjà lu le livre. 
Merci à Jojo Moyes pour cette séance de lecture très cathartique. Attention, prévoir quelques paquets de mouchoirs. Et merci à Audible, j’avoue que je n’aurais peut-être pas lu ce livre en papier ou en numérique et c’eut été bien dommage.
Lire le livre en papier ou en numérique en cliquant ici.
Lire le livre audio en cliquant là.
0 notes
basbleus · 8 years ago
Text
U chrysalis di i stranieri - Écorces corses #3 / The stranger’s chrysalid - Corsican scorches
Tumblr media
Troisième partie de ma collaboration avec la talentueuse Rachel Saddedine. J’ai attendu un moment avant de pouvoir écrire ce texte, car ces photos font partie de mes préférées non seulement de la série, mais de toutes mes collaborations confondues. Elle a parfaitement su retranscrire le futurisme que je voulais avec ces looks, le sentiment de transformation et faire ressortir cette créature alien que j’ai en moi qui exude une confiance en soi qui me fait souvent défaut. J’espère que le texte vous plaira. Retrouvez la première partie des Écorces Corses ici et la seconde là. 
Tumblr media
Des années de voyage avec pour simple loisir ma peau à gratter, enveloppe après enveloppe. Je sais que la véritable forme se trouve au-dessous. Si près de mes doigts, si près maintenant. J'ai mangé tout le sucre, toute la cendre et tout le vide. J'ai mangé toutes les pensées sombres, digéré les brûlures, absorbé les déceptions. Sous tout ce noir, je suis prête à montrer la couleur de mes ailes. L'atterrissage n'aura pas été sans douleur, mais les bleus se marient à merveille avec le reste de mes pigments. Néon, j’ai le coeur qui brille comme un néon et fuit par les trous que je creuse sur mon corps. Mes tâches de rousseurs racontent chacune une turbulence et si elles doivent rester, luire aux yeux des autres, elles deviennent aujourd'hui une armure de fierté. Les mettre en lumière comme des peintures de guerre. Elles ne sont plus de simples points d'exclamation ou d'interrogation. Chaque cicatrice est une balise, un marque -page, un manifeste de survie, une réécriture vers un lendemain de conquête. La mienne, celle de mon corps, celle de l'autre. Un matin, je n'aurai plus peur de montrer qui je suis. Un soir, il y aura bien une paire d'yeux dans l'univers pour me voir la vérité, étrangère et pourtant si prête à tendre mes mains à travers les murs de charbon de mon vaisseau. Étrangère, mais prête à rentrer à la maison.
Tumblr media Tumblr media
Text : ©Mélissandre L. Pictures : ©Rachel Saddedine
You can find more about Rachel on her blog, her fb and her instagram.
2 notes · View notes
basbleus · 8 years ago
Link
Il y a quelques jours, j’ai été interviewée par Neil Jomunsi, merci à lui pour son temps. 
0 notes
basbleus · 8 years ago
Text
Fiche de lecture : Au nom de Clara de Patrick Philippart
Tumblr media
J’ai rencontré Patrick cette année au Salon Livre Paris, chez Amazon. Je n’avais aucune idée du genre de son roman, j’avoue que la couverture vendait plutôt un drame familial qu’un polar mais je ne suis pas la dernière à apprécier un bon polar alors ma foi, j’étais ravie de pouvoir repartir avec un exemplaire d’Au nom de Clara.
Le pitch 
Pour ce genre de roman, je n’aime pas trop vous donner de pitch détaillé. Je vous bricole un petit bout à partir de celui présent sur le site mais je vous déconseille d’aller trop en lire avant le livre : Ce matin-là, lorsque Dimitri Boizot entra dans la salle de rédaction de L’Actualité, il se précipita en entendant sonner son téléphone de bureau. À l’autre bout du fil, la voix de cette femme n’avait rien de menaçant. Elle était juste un peu trop aiguë, avec un zeste d’accent picard. Et quand elle lui annonça lui offrir le scoop de sa série de meurtres, il ne la prit pas au sérieux. Au début tout du moins... 
La fiche
J'ai eu un petit peu de mal à rentrer dans le livre mais simplement parce que ce n'est pas la première enquête de Dimitri Boizot. C’est toujours difficile quand on prend une série en cours, il me manquait quelques données sur le personnage pour m'attacher à lui. J'aurais voulu le voir entrer en action un peu plus, aller encore plus à l'encontre des directives de la police, se mettre encore plus en difficulté, mais ça arrive peut-être dans d'autres tomes. Pourtant, le genre polar est bien respecté par Patrick Philippart, le personnage de la tueuse (pas de spoiler, on sait que c'est une femme dès la première page) est assez intéressant. La narration de son point de vue est ce qui m'a le plus tenue en haleine, même si j'aurais bien aimé découvrir sa véritable identité un tout petit peu plus près de la fin. La typographie de l'enquête est un des éléments les mieux réussis : on pourrait s'attendre qu'avec autant de lieux, il nous manquerait des informations pourtant ici on sent que l'auteur a fait ses recherches et du coup l'histoire est vraiment bien ancrée en Ile-De-France et dans les divers endroits où la tueuse nous balade. Je ne sais pas si Vandroux est un clin d'oeil à l'auteur de thrillers français, mais si c'est le cas, j'ai trouvé ça charmant ! Concernant la fin, elle colle bien au retour au statut quo demandé par le genre série policière, mais j'aurais bien imaginé que la coupable soit punie plus drastiquement par le sort. Je pense qu’à l’occasion, j’essaierai de lire au moins la première enquête de Boizot, je pense que la série se tient et peut-être que sa clé réside dans ses premiers pas littéraires. 
1 note · View note
basbleus · 8 years ago
Text
Interview : Carène Ponte, étoile Librinova et auteure chez Michel Lafon
Tumblr media
Étant très fan du travail de Librinova avec les auteurs n’ayant pas de contact dans l’édition française, j’étais curieuse d’en découvrir l’un des plus grands succès qui fleurit aujourd’hui chez Michel Lafon. Ça a été un réel plaisir de discuter par questions interposées avec Carène Ponte qui représente tout ce que j’aime dans la communauté des auteurs passés/passant par l’auto-édition, authenticité, proximité et un véritable désir de partage avec les lecteurs. Je ne suis toujours pas une afficionada du feel-good mais l’univers de Carene est un must-read si c’est là votre dada. 
Peux-tu te présenter en quelques mots ? Je m’appelle Carène PONTE, j’ai 36 ans (pour encore quelques mois…), j’ai 2 enfants, je vis en couple. Dans la vie, je suis responsable de formation et de formation initiale juriste (oui je sais ça fait trèèèèès sérieux !)
Dans les remerciements d’Un merci de trop, tu expliques que publier en maison était un rêve d’enfant, tu as d’ailleurs écrit une nouvelle en fanfic du club des cinq à cet âge-là, comment est née cette passion ? C’est la lecture qui a amené ce rêve je crois. Je lis depuis que je suis toute petite, et lorsqu’un roman me transportait, je me disais que ce serait drôlement chouette d’être capable d’en faire autant. Avant l’auteure, il y a avant tout une lectrice. Je me souviens que chaque semaine, lorsque j’accompagnais ma mère pour faire les courses, j’avais le droit de déposer des livres dans le caddie. Et je peux vous dire qu’à l’époque (on dirait que j’ai 70 ans en disant cela…), il n’y avait rien ou quasi en littérature jeunesse. Quand je vois tout ce qui existe aujourd’hui, j’ai presque envie de redevenir une ado (presque hein.. Parce quand même avoir une carte bleue c’est pratique).
Tu as commencé par publier Un merci de trop sous forme de saga, est-ce que tu continues à écrire tes romans de cette façon ou bien est-ce que tu as changé de procédé entre-temps ? J’ai arrêté et heureusement ! Parce qu’en fait procéder de cette façon n’est pas du tout une bonne idée ! Lorsque j’ai commencé à publier les aventures de Juliette sur le blog, je n’avais aucun plan, ni même aucune idée de ce que je ferai vivre au personnage la semaine suivante. Bien sûr ça permet de créer des tas de rebondissements mais quand on met tout bout à bout on s’aperçoit qu’il y a pas mal d’incohérences et surtout qu’entre les rebondissements, il faut écrire du liant pour que ça ressemble à un vrai roman et non plus à des épisodes d’une histoire sur un blog. Pour tout dire, j’ai un peu galéré du coup à étoffer une histoire déjà existante. Aujourd’hui, je sais où je vais avant de commencer à écrire et j’ai un plan avec en gros ce que je veux mettre dans chaque chapitre, même si au fur et à mesure de l’écriture, des chapitres se rajoutent. Mais comme je sais dans quel sens je veux emmener l’histoire, tout s’insère.
Si oui, est-ce que tu peux nous parler un peu de ce process et de tes manies d’écriture ? Hihihihii c’est rigolo parce que lorsque je rencontre un auteur c’est aussi la première question que je lui pose. Je suis moi aussi très intéressée de savoir comment les uns et les autres s’y prennent pour écrire. Et je crois qu’il y a autant d’auteurs que de manière de travailler. Avant tout je réfléchis à l’histoire que j’ai envie de raconter, aux thèmes que j’ai envie de développer. Ensuite, je travaille les personnages, je les décris, je pose leur histoire, leurs goûts, leurs dégoûts, leurs failles. Une fois que j’ai le sentiment de sentir complètement les personnages, de leur avoir donné corps dans mon esprit, j’essaie de construire l’histoire dans son enchaînement : dans le chapitre 1, voilà ce que je veux, et donc ensuite dans le chapitre 2, il pourrait se passer telle chose. Et ainsi de suite. J’ai aussi un carnet dans lequel j’écris les idées de scènes qui me viennent, je ne sais pas encore forcément dans quel chapitre la scène s’insérera, ni même si au final je l’intégrerai, mais si j’ai une idée de réplique, de situation drôle, hop je l’écris dans ce carnet. Tout ce travail préparatoire je le fais à la main, papier, stylo. Je ne prends mon ordinateur que lorsque je commence à écrire véritablement le roman. Ensuite, j’écris sans chercher à obtenir quelque chose de parfait du premier coup. J’avance, j’avance et je me dis qu’ensuite lors de la relecture, je pourrai développer tel point ou retravailler tel autre. Lorsque je me mets devant mon écran, je relis juste le dernier chapitre écrit pour me remettre dans l’atmosphère, mais je ne remonte pas plus loin. Je peine souvent à écrire la première phrase du chapitre et quand je peine trop je me dis « vas-y écris quelque chose même n’importe quoi ». Et contrairement à beaucoup d’auteurs, j’écris sans musique. Je n’ai pas de playlist associée à tel ou tel roman. La musique n’est sans doute pas suffisamment présente dans mon quotidien pour que je l’associe à ce travail d’écriture.
Puis, tu es passée par la plateforme Librinova, est-ce que tu peux nous raconter cette expérience ? J’ai découvert Librinova dans le cadre d’un concours auquel j’ai participé (concours de nouvelle) et que j’ai gagné. C’était même avant l’écriture d’Un merci de trop. J’ai découvert à la fois Librinova et le monde de l’auto-édition à ce moment-là. Ce qui m’a séduit, c’est le concept « En route vers le papier » et cette possibilité d’agent littéraire à partir de 1000 ventes. J’avais évidemment ce rêve toujours enfoui d’être un jour une auteure publiée en librairie et avec ce concept, ça paraissait moins insurmontable.
Sur son blog, Carène vous raconte en détails son expérience chez Librinova.
Est-ce que tu as des conseils de choses à faire ou à ne pas faire quand on passe par cette maison d’auto-édition ? Les choses à faire : travailler la couverture et la quatrième. Faire relire et rerelire son texte. Il y avait des coquilles dans la toute première version d’Un merci de trop et ça m’a valu des commentaires 1 étoile sur Amazon… C’est comme si les gens étaient encore pus intransigeants avec un auteur auto-édité qu’avec un auteur édité par le circuit traditionnel. Je ne sais pas vraiment s’il y a des choses à ne pas faire.
Tu as pu profiter des services d’agent littéraire proposés par Librinova. En combien de temps as-tu atteint les fameux 1000 exemplaires vendus ? Qu’est-ce que ça fait ce moment où on passe ce cap avec un roman qu’on a porté aussi longtemps ? Oui, tout à fait, j’ai bénéficié de ce service d’agent littéraire pour Un merci de trop et c’est même grâce à ce service que j’ai pu rencontrer mon éditeur Michel Lafon. Ce sont Laure et Charlotte qui ont parlé de mon roman à Elsa Lafon, qui ont su éveiller son intérêt et quelques semaines plus tard je rencontrais l’équipe alors que de moi-même jamais je n’aurais osé envoyer mon manuscrit à une maison d’édition. La version auto-éditée d’Un merci de trop a été publiée en mars 2015 et pendant les premiers mois, j’ai dû en vendre 200 ou 300. Puis, il y a eu cette offre flash Amazon (négociée par Librinova), le 16 juin 2015. Et là, en une journée, il s’est vendu 1000 exemplaires d’un coup. Avec en prime, une première place dans le top 100 pendant 3 jours. J’étais comme une dingue devant mon écran. Je n’y croyais pas.
Quel est ton meilleur souvenir de cette période-là ? Cette journée de juin 2015 reste un moment très fort. Parce qu’en atteignant les 1000 ventes, ça devenait concret, je me suis dit « maintenant le rêve va peut-être pouvoir devenir réalité ». Et puis, cette journée de novembre 2015, lorsque j‘ai rencontré pour la première fois Elsa Lafon, Cécile Majorel et Florian Lafani, dans les locaux de Michel Lafon reste gravée dans ma mémoire à tout jamais. Ce jour-là, on a évoqué le texte, les choses à retravailler, la date de parution envisagée, c’était magique.
Quels étaient les avantages et les inconvénients d’entrer dans le monde de l’édition par la porte de l’auto-édition ? Les avantages : pour ce qui est de passer par Librinova, clairement la facilité. J’ai posté mon texte Word et c’est Librinova qui a créé le fichier .epub, s’est chargé de toutes les démarches, la publication sur toutes les plates-formes numériques. Moi je n’ai eu qu’à déposer mon fichier et ma couverture sur le site. Ensuite, je me connais, jamais je n’aurais osé envoyer un manuscrit. Pour tout t’avouer lorsque Charlotte m’a dit on a envoyé ton manuscrit à michel Lafon, j’ai ri pensant à une blague. Et ensuite, j’ai eu peur en me disant « mais qu’est-ce qu’ils vont bien pouvoir penser de cette histoire banale et sans intérêt ». Tu la sens la fille qui a confiance en elle ? Oui, c’est moi. Donc l’auto-édition clairement m’a conduite vers l’édition et sans auto-édition il n’y aurait rien eu du tout. Avoue que ça aurait été dommage pour le paysage littéraire français ! En toute modestie (mouahahahahaaha)
Comment s’est passé la réécriture d’Un merci de trop avec ton éditrice ? J’ai adoré !!! Pour Un merci de trop, j’ai travaillé avec Cécile Majorel et ce sont des semaines merveilleuses que je garde à l’esprit. J’étais tellement en demande de ce regard de professionnel pour m’aider à grandir dans l’écriture. J’ai appris tellement grâce à Cécile. J’étais si fière de recevoir des compliments de sa part, ou de la faire rire des bêtises que je pouvais faire dire à mes personnages. Je souhaite à tout auteur d’avoir la chance de vivre ces moments d’échange sur leur texte. Cécile pointait du doigt des choses à retravailler, me donnait des indications, des explications. Je réécrivais et presque de manière magique, je voyais le paragraphe devenir meilleur sous mes yeux. Pour le roman qui sort le 1er juin, j’ai travaillé avec Denis Bouchain et là encore des semaines de travail de réécriture que j’ai adorées. Cécile m’a aidée à corriger des choses que Denis n’a donc pas au à reprendre, mais lui m’a aidée à ne pas tomber dans la facilité, à ne pas en faire trop (comme si j’en faisais trop… Pffffffff), à peaufiner. Vraiment, ça n’a pas de prix cet accompagnement et je passe mon temps à leur dire merci et combien j’apprécie ce travail de réécriture du texte.
Est-ce que maintenant que tu es en maison tu pourrais réenvisager l’auto-édition pour d’autres projets ? J’ai auto-édité en novembre 2016 un roman jeunesse, Mélissa Sac a gras (un roman sur le harcèlement scolaire d’où le titre). Oui, les deux ne me paraissent pas incompatibles. Michel Lafon m’accompagne sur des romans adultes, j’avais un roman jeunesse dans les tiroirs, il était difficile de lui trouver une place dans le catalogue, alors je l’ai auto-édité. Toujours avec Librinova, on ne change pas une équipe qui gagne et elles font partie intégrante de mon aventure littéraire.
Toi qui es maman, est-ce que tu peux me confirmer que la gestation d’un roman ressemble un peu à celle d’un enfant ou pas du tout ? Soyons honnêtes, c’est tout de même beaucoup moins douloureux !! Enfin je parle pour moi qui aie eu deux accouchements particulièrement pourris ! Mais le processus de création, c’est vrai se rapproche un peu de la grossesse. On fait grandir l’histoire dans son esprit, pendant un temps plus ou moins long, quand on se sent mûre, on commence à poser des mots, des phrases et quand le mot “fin” est là, on a en effet le sentiment jouissif d’avoir « mis au monde » quelque chose.
Justement la grossesse est un thème important d’Un merci de trop, comment est venue la genèse de ce roman, est-ce qu’il se nourrit de tes propres souvenirs  ? Comme je le disais, je n’avais aucune idée de là où j’allais quand j’ai commencé à écrire l’histoire de Juliette sur le blog. Je réfléchissais à des rebondissements possibles d’une semaine sur l’autre et je me suis dit « tiens et pourquoi pas une grossesse ». Il n’y a rien de mon histoire dans celle de Juliette. En revanche le personnage me ressemble (un peu, beaucoup ? Je n’en dirai pas plus sans la présence de mon avocat…)
Ton nouveau roman Tu as promis que tu vivrais pour moi aborde des thèmes moins légers, cependant d’après le pitch, l’héroïne tout comme Juliette envisage de changer radicalement de voie. Est-ce que ce thème de la renaissance est important pour toi ? Oui, ce sont des thèmes qui me tiennent à cœur. J’écris du feel good et quoi de plus intéressant que de prendre une héroïne et de l’emmener sur le chemin du bonheur et de la connaissance de soi. C’est important pour moi de véhiculer cette idée positive, qu’on est maître de ce que l’on fait de sa vie et que l’on a toujours la possibilité de faire des changements si on ne se sent pas heureux. Ne pas subir mais agir.
Est-ce que toi aussi tu as pu claquer la porte de ton travail alimentaire ? Hélas non. Mais ça viendra peut-être. J’en rêve bien sûr. Et peut-être qu’avec ce second roman cela se rapprochera. Il y a plein de belles choses qui sont en train de se passer autour de ce second roman, alors je me plais à espérer que peut-être dans un avenir proche ,je pourrai remplir mes journées d’écriture et en vivre.
Juliette rêve de vivre à New-York, est-ce que ce ne serait pas un de tes rêves également ? New-York, cette ville… Un an plus tard je ne m’en suis toujours pas remise. C’est grâce aux droits d’auteur d’Un merci de trop que j’ai pu faire ce voyage. Le symbole est pour moi très fort. J’ai vécu huit jours hors du temps, je ne pense qu’à une chose : y retourner. Alors l’idée d’avoir un appartement là-bas et de pouvoir y aller plusieurs fois par an… J’en défaillirais presque, rien que d’y penser.
Il me semble que le roman écrit par Juliette est actuellement en vente sur Librinova, non ? Est-ce que tu comptes encore lier les divers univers de tes histoires dans d’autres romans ? Alors Trois femmes est une nouvelle. C’est celle qui a gagné le concours Librinova auquel j’avais participé. Au départ, c’était une idée de roman que j’avais et j’en ai fait une nouvelle pour ce concours. J’ai aimé l’idée de faire un clin d’œil à ce texte dans Un merci de trop. C’est quelque chose que faisait Isabel Wolff dans ces premiers romans. On voyait furtivement apparaître dans le suivant, l’heroine du roman précédent. J’aime beaucoup. Et dans le troisième roman sur lequel je suis en train de réfléchir, je fais aussi un clin d’œil puisque l’héroïne rencontrera un des personnages de Tu as promis que tu vivrais pour moi (ahahahaha teasing de fou et information donnée en avant-première intergalactique).
Après la chicklit et le roman feel good, est-ce que d’autres genres te font de l’oeil en terme d’écriture ? Il y a ce qui me fait de l’œil et ce que je suis capable d’écrire. Je suis lucide, je serai parfaitement incapable d’écrire un thriller ou un roman à la Harry Potter. J’adorerais être capable d’inventer des mondes, mais je suis consciente de mes limites. Alors je vais rester dans le feel good et c’est un genre que j’affectionne en plus en tant que lectrice, donc ça ne m’ennuie pas du tout. Après, j’aimerais énormément écrire une saga, des personnages qu’on retrouve d’un roman à l’autre, qui évoluent. Je suis une grande fan de Sophie Kinsella et une série à l’image de L’accro du shopping est quelque chose qui me fait rêver.
Tu es également un peu blogueuse littéraire qu’est-ce que tu aurais à nous recommander en ce moment ? Mon énorme coup de cœur 2016 est pour le roman d’Anna McPartlin,  Les derniers jours de Rabbit Hayes . Ce roman est juste fabuleux et premier roman à m’avoir fait pleurer d’aussi loin que remonte ma mémoire de lectrice. Je viens de terminer hier la lecture du dernier Musso, Un appartement à Paris que j’ai également beaucoup aimé, c’est un thriller à l’intrigue très efficace. Je suis également fan de la plume de Joel Dicker et je ne peux que vous recommander de foncer sur La vérité sur l’affaire Harry Quebert et Le livre des Baltimore. Dernièrement j’ai lu aussi le nouveau roman d’Amélie Antoine, Quand on n’a que l’humour, un roman très touchant sur les rapports entre un père et son fils. J’ai aussi beaucoup aimé le dernier roman de Marie Vareille dont j’apprécie énormément la plume très moderne et drôle Là où tu iras j’irai. En fait, je peux en conseiller encore des dizaines et des dizaines ! ;-)
Enfin, qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour les mois à venir ? Que l’aventure continue et qu’elle soit toujours aussi belle ! J’ai l’immense chance d’avoir auprès de moi une équipe de choc pour m’accompagner : toute l’équipe de Librinova et toute l’équipe de Michel Lafon. Je me connais, j’ai besoin de ce soutien-là, de cette bienveillance pour avancer sereinement. Et qui sait ce que l’avenir me réserve encore… Si on m’avait dit en ouvrant le blog en juin 2013, que j’en serai là quatre ans plus tard, j’aurai probablement proposé à la personne de reprendre un verre…
Merci à Carène pour ses rires contagieux !
Lire Un merci de trop en cliquant ici, Trois femmes en cliquant ici
Précommander  Tu as promis que tu vivrais pour moi en cliquant là.
Retrouvez Carène sur son blog, sa page auteure Amazon, sa page Librinova, son Facebook et son Twitter.
0 notes
basbleus · 8 years ago
Photo
Tumblr media
7 ans
Encore un premier mai. Il faudrait célébrer la vie et la liberté. Pourtant sept ans après, ne pas avoir de réponse me pétrifie toujours autant. 
Et je n'ai toujours pas la clé des murs que j'ai construit autour de moi. Est-ce que j'ai encore le droit d'avoir peur après autant de temps ? Il y a quelque chose qui reste terrifiant dans cette date, comme si je m'attendais à ce qu'il arrive forcément quelque chose. Rien que je ne puisse définir, c'est une fausse intuition, une empreinte d'intuition qui s'est installée en moi beaucoup trop tard. Et s'il se passait quelque chose ? Dans le doute, je ne dis rien, on pense déjà suffisamment que je suis cinglée. Que pourrait-il arriver de plus douloureux ou destructeur ? Au fond, je sais très bien qu'il ne se passera strictement rien. Un premier mai, personne ne fait, ne tente, ne dit jamais rien. C'est la date la plus inoffensive du monde. Ce que je ne dis pas, c'est que pour moi chaque brin de muguet sent la cendre et qu'encore aujourd'hui, cette odeur s'infiltre partout. Alors j'attends, recroquevillée, j'attends que la date passe et que la routine reprenne son cours. La gorge et les poumons irrités, ce sont sûrement des allergies. J'ai engrangé suffisamment de travail en retard et de contradictions pour être certaine de ne pas avoir à affronter le vrai devoir, celui de vivre puisque je suis vivante.  
Texte et photographies : ©Mélissandre L.
7 years
It's May the 1st again. I should be celebrating life and freedom. Seven years later, not having any answer still petrifies me. And I still haven't figured out a way out of the walls I built around myself. Am I still aloud to be scared after all this time ? Something terrifies me about the day, as if I was expecting something to happen. Something has to happen. It's nothing I can explain nor develop, it's a false intuition, an imprint of an intuition that settled in way too late. What if something was to happen ? I don't talk about it, people already think I'm crazy enough as it is. It's the most harmless day in the world. In France, we celebrate May the first with a branch of Lily of the valley. For luck, they day. I didn't get any that day, seven years ago. Today lilies of the valley still smell of cinder and it gets everywhere. So I wait, my knees in my arms, wait for the day to be over and for the daily routine to start again. My throat and my lungs feel chafed today, probably allergies. I've so much belated work I need to do, so many contradictions I've collected that I'm sure I won't have to face the real duty, to live for good since I'm alive.
Text and photos : ©Mélissandre L.
0 notes
basbleus · 8 years ago
Text
Fiche de lecture : Quand on n’a que l’humour d’Amélie Antoine
Tumblr media
Pour bien faire, il faudrait commencer ce post comme une blague de Coluche, c’est l’histoire d’une auteure qui a plus de 30 000 lecteurs et qui à chaque nouveau livre tremble comme à un premier rendez-vous. Vous connaissez sûrement des gens qui sont beaux et d’autant plus beaux qu’ils n’en ont pas la moindre idée. La fraîcheur d’Amélie, c’est de ne toujours pas avoir réalisé qu’elle a une belle plume. Pourtant Quand on n’a que l’humour possède le seul ingrédient nécessaire à un bon livre, du coeur. Du vrai, pas du mielleux, pas du plastique, celui fait d’encre et de sentiments durs à avaler et rien que pour cela, elle devrait savoir Amélie qu’elle mérite tous ses lecteurs et de pouvoir 
Le pitch :
Ce soir, Édouard Bresson, l’humoriste préféré des Français, s'apprête à jouer son dernier spectacle devant un Stade de France plein à craquer. Ils sont plus de 50 000 à être venus rien que pour lui, à l'acclamer, à trépigner d'impatience, à scander son prénom de plus en plus fort au fil des minutes qui s'égrènent. De l'autre côté du rideau noir, lui ne s'est jamais senti aussi seul de sa vie. C'est l'histoire d'un artiste au sommet de la gloire, adulé de tous, mais qui pense ne pas le mériter. Un homme que tout le monde envie et admire, mais que personne ne connaît vraiment. Un homme blessé qui s'est accroché au rire comme on se cramponne à une bouée de sauvetage. C'est aussi l'histoire d'un garçon qui aurait voulu un père plus présent. Un garçon qui a grandi dans l'attente et l’incompréhension. Un garçon qui a laissé la colère et le ressentiment le dévorer. C'est une histoire de paillettes et de célébrité, mais surtout, l'histoire d'un père et d'un fils à qui il aura fallu plus d’une vie pour se trouver.
La fiche :
Très différent de Fidèle au poste, Quand on n’a que l'humour est un drame familial qui prend aux tripes et explore sans faux-semblants les failles, petites et grandes de l'être humain. Cette relation père-fils parlera sans doute à beaucoup de lecteurs et même si j'ai passé la moitié du roman en larmes, je ne peux que le recommander, ne serait-ce que pour faire sa propre catharsis, entamer avec Arthur un aller-vers l'avant, en ayant une plume amicale qui nous tient la main. Et puis tout simplement parce que c'est une très belle histoire, une qui n'a pas dû être simple à écrire, pleine de cette vérité que certains auteurs recherchent toute leur vie.
Amélie explique que son désir d'écriture provient d'une envie que ses personnages nous accompagnent longtemps après la lecture de ses livres. Un beau pari réussi avec Quand on n’a que l'humour qui est tellement poignant et touchant que je ne pourrai pas y laisser son personnage Édouard, il restera avec moi à chaque marinière croisée, à chaque fois que je m'en irait planquer des messages secrets dans mes textes et à chaque fois que j'utiliserais ma pensée magique. Si Amélie reste dans le top 100 tout le mois, alors tout ira bien.
Envie de lire Quand on n’a que l’Humour ? C’est par ici : http://amzn.to/2poitZl
Je vous recommande aussi Au nom de quoi, également d’Amélie : http://amzn.to/2oS9y18
1 note · View note
basbleus · 8 years ago
Text
Fiche de lecture : l’Autre Fils de Nick Alexander
Tumblr media
Découvert en 2016 au salon du livre, Nick Alexander avait été mon coup de coeur littéraire de l’année avec La femme du photographe. Ayant eu la chance de me voir offrir son nouveau bébé, L’Autre fils, je savais qu’il me faudrait peu de temps avant de vous en reparler à nouveau. Servez-vous un verre de rosé, prenez une tartine de votre choix, c’est tout de même le meilleur moyen d’entrer chez Monsieur Alexander.
Le pitch :
Depuis des années, Alice, 69 ans, vit dans le mensonge, affichant un bonheur conjugal et familial parfait, bien loin de la réalité. Elle n’est restée avec son mari que pour protéger ses enfants et ces derniers se sont pourtant éloignés d’elle. Son fils aîné, banquier brillant et ambitieux, s’est installé près de chez ses parents mais sa jeune épouse s’évertue à tenir Alice à distance. Quant à son autre fils, qu’elle n’a jamais réussi à cerner, il a choisi de parcourir le monde si bien qu’Alice ne sait même plus sur quel continent il se trouve. Peu à peu, elle ne parvient plus à accepter ce quotidien morose et artificiel. Les questions se bousculent dans sa tête : a-t-elle fait le bon choix en maintenant à tout prix un bonheur de façade ? Que se passerait-il si elle cessait brusquement de faire semblant ?
La fiche :
Je ne pensais pas que Nick Alexander pourrait me plaire plus qu'avec La femme du photographe. Il y avait la surprise de la découverte d'une plume, et son roman était vraiment d'une qualité supérieure à presque tous les indés lus jusqu'alors. La même qualité de style et la même excellence de narration que tous les auteurs étudiés durant mes études de littérature anglo-saxonne. Une subtilité des sentiments comme dans Les vestiges du jour, un don pour décortiquer les architectures complexes des familles comme on peut en lire chez Ian McEwan, une générosité qui lui est propre et qui fait du bien et un don pour les twists très surprenants en fin d’histoire. Bref, je partais dans la lecture de  L'Autre fils en ayant une nouvelle fois cette peur d'être déçue par un auteur que j'aime.
Mais ayant posé le livre il y a quelques minutes me voilà soulagée, L'Autre Fils m'a fait vivre beaucoup d'émotions. J'étais souvent obligée de m'arrêter en cours de lecture non seulement pour souffler face au flot que le livre faisait monter en moi, mais aussi pour me dire, me redire à quel point Nick était doué et qu'il avait absolument tout compris au métier d'auteur, de conteur. J'étais frustrée de ne pas l'avoir découvert plus tôt dans ma vie et mon parcours de lectrice, mais comblée d'avoir eu la chance de trouver ses livres sur mon passage. Parce que comme la Femme du photographe, peut-être même plus d'ailleurs, l'Autre fils est un de ces livres qui non seulement ne vous laisse pas indemne à la lecture mais qui continuera de vous accompagner longtemps après. La proximité à l'un des personnages, à certaines situations décrites ne peut expliquer tout mon attachement pour ce livre. Nick y déroule une vision du bonheur pleine d'espoir. Je pourrais m'étaler des heures sur la qualité technique de l'écriture, mais j'ai envie de rester sur cette impression béate pendant quelques temps, d'emmener la chaleur de la Provence avec moi pour essayer de cultiver ma pensée positive.
Merci Nick pour ce livre magnifique.
Envie de lire L’Autre fils ? C’est par ici : http://amzn.to/2pkVDVf
2 notes · View notes
basbleus · 8 years ago
Photo
Tumblr media
Résidence 
(English below)
Tu me connais tellement bien. Mieux que moi certains jours, tu vois les demains dont je rêve secrètement, la femme qui se cache sous mille coutures et cicatrices, les désirs de l'enfance et de l'âge adulte. Et je ne sais pas quel est ton secret. Même si j'ai arrêté d'y voir un signe.
Cette foi aveugle et sans frontière que tu as pour moi est tellement puissante et belle qu'il faut que je m'arrête pour la regarder dans les yeux. Même mes amis les plus fidèles n'ont pu être aussi convaincants. Cette foi, il faudrait la recueillir dans mes paumes comme on laisse couler une eau rare avant de boire. Approcher cette perle de culture de mon visage, non pas parce que je n'y crois pas (vois-tu, ce que cette foi a de si rare, c'est sa contagion), mais parce qu'au contraire, c'est l'animal le plus fabuleux qui m'ait été donné d'observer. Je comprends qu'on ait pu faire la guerre et la paix et l'amour pour ce sentiment, il donne une force qui fait tomber la fièvre. Mes murs de pierre disparaissent en un clin d'oeil, les voies d'eau de ma coque sont comme pansées instantanément. C'est beaucoup plus fort que la passion parce que cette dernière ne laisse pas le temps de la réflexion. Non, la foi gagne encore en superbe dans la contemplation silencieuse. Tu crois en moi, alors je décide de te faire confiance et la beauté de ce présent qui n'attend rien en retour est exceptionnelle. Cette simple pensée battement d'aile, balancée dans l'océan à ma rencontre crée un tsunami de force et d'envie en moi. Il aura suffit de quelques caractères de rien du tout, spontanés, authentiques, pour que je retrouve en un instant tous les trésors enfermés en moi depuis si longtemps. Ce « je crois en toi » presque anonyme, nonchalant, est probablement beaucoup plus grand de mon côté de l'Atlantique, tu me connais. Et c'est pour cela que je planque mes remerciements au fond d'un brouillon obscure. Chez moi les gouttes d'eaux sont des abysses, les grains de sables des Olympus Mons et le froid de la solitude provient du fin fond du système solaire. Mais il faut tout de même que j'explique au moins ce qu'il se passe au bout de cette ligne, à défaut de pouvoir percer ton mystère propre : ce n'est pas simplement gentil. Non, en me montrant la femme que je rêve de devenir, tu me rappelles qu'elle vit en moi et n'attend qu'un mouvement, qu'un seul pas en avant dans le vide pour venir au monde et rendre de tels moments aux autres. Il n'y a plus aucun doute, plus aucune nécessité de se faire mal et cela me laisse pour un temps la possibilité d'avancer sans me poser de question. Cette légèreté, bon dieu ! Si j'avais connu cela enfant, j'aurais déjà traversé les abysses, conquis l'Himalaya et diffusé ma chaleur à d'innombrables autres cœurs. En attendant, je garde cette torche précieuse entre mes paumes, j'y réchauffe mes mois dans le noir et je profite.
Texte et photographies : ©Mélissandre L.
Residency
You know me so damn well. Some days even better than myself. You see the tomorrows that I secretly dream of, the woman underneath a thousand stitches and scars, the childhood and the old age desires. And I don’t know what is your secret, even though I stopped seeing any sign in it. That blind and borderless faith that you have for me is so powerful and beautiful that I have to stop to look at it with my eyes wide opened. Even the dearest friends can’t be as convincing as you are. I wish I could make a cup out of my hands for the rare water that your faith is and drink from it. Bring that freshwater pearl close to my face, not because I don’t believe in it -- It is quite infectious. But because, on the contrary, it’s the most amazing creature I’ve ever seen. I understand how people made war and peace and love for it. That feeling can bring down a fever all by itself. My brick walls are tumbling down in the blink of an eye, the breaches in my hull are healed instantly. It’s much stronger than passion because passion doesn’t leave you time to reflect upon. No Faith gets even stronger and mightier in quiet contemplation. You believe in me, hence I decide to trust you and the beauty of that present that awaits for nothing in return is exceptional. That simple thought, that crossed your mind, tossed into the ocean brings me a tsunami of strength and will. Just a few letters, gratuitous, spontaneous and authentic, and there they are, all the treasures I locked inside myself for so long. That “I believe in you” almost anonymous and maybe even detached is probably much bigger on my side of the Atlantic, you know that from me. That’s why I’m burying my thank you note deep in this draft. My water drops are abysses, my grains of sands are Olympus Mons summits, and the frost of my solitude comes from the furthest parts of the solar system. Still, I need to explain what happens at the end of the line, since I won’t be able to get to the bottom of your own mystery : it is not just nice of you. Far from it. By showing me the woman that I long to be, you remind me that she lives inside of me and awaits for me to take the first stand. A leap of faith that I’ll then be able to share with others. There’s no doubt, no necessity to hurt myself anymore and that leaves me time to move forward without asking myself too many questions. That lightness, god dammit ! If only I’d known that state as a child, I would have crossed those abysses, conquered the Himalaya and diffused that healthy heat to numerous other heats. In the meantime, I keep that precious torch inside my palms, I warm my months on it in the dark and I enjoy it very much. 
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Text and photos : ©Mélissandre L.
0 notes
basbleus · 8 years ago
Photo
Tumblr media
La mémoire vive des fins de chapitres
English below
Le pire endroit possible pour te rencontrer, toi la délicatesse, la subtilité, la belle lumière. Je n'ai pas repensé à ce quai de la ligne A. Cette drôle de ligne pour te découvrir et te laisser entrer dans ma vie, des fois le hasard objectif est un peu rouillé, bruyant, malodorant, mal éclairé.... En y passant précipitamment (je ne voulais surtout pas être en retard cette fois-là), je n'ai pas repensé à notre première séance. 
Cet après-midi il y a 8 ans ne semblait pas être une première fois. Lorsque l'on rencontre quelqu'un qui vit sur les mêmes ondes extra-terrestres, c'est tout le temps que l'on a vécu avant et tout le temps que l'on vivra après qui semblent être étranges et inadaptés. Je ne me suis pas rappelé le goûter aux corsets, les affreux cupcakes à la betterave que j'avais concocté et le mal que je m'étais donnée par la suite pour te faire comprendre que je ne cuisinais pas si mal que ça quand je voulais, pas rappelé non plus la visite des costumes d'Adèle Blanc-Sec à la sortie de l'hôpital, pas rappelé la séance dans la galerie de Paléontologie après ma rupture, pas rappelé notre nuit d’hiver à New-York (!), pas rappelé les fous rires, les crises de larmes, les concerts, les private jokes, la galère de la Lady, les films et les expos. Chaque instant passé avec toi ces dernières années aura été une telle récréation, un tel ressort pour réapprendre à vivre et à devenir la personne que je rêve de devenir qu'ils semblent tous faire partie intégrante de mon corps. Alors je n'avais pas besoin d'y repenser, c'était là dans l'air ambiant de ce parc trop fréquenté dans lequel je ne voyais que les petits chiens et leurs petites filles. C'était là dans les deux millions de parfums de glaces. Là dans le soleil insolent. Tu n'es pas déjà partie que la météo fait déjà la gueule. Et moi aussi. J'ai tenu bon hein : on est des dures, on ne pleure pas. Voyons je reviens bientôt. Ne t'en fais pas tout va bien se passer. Mais parce que je crois en toi, je ne peux pas m'empêcher de croire que tu ne reviendras pas. Et je n'ai pas tellement envie d'essuyer mes joues trop rouges pour être photogéniques. Pas envie d'être raisonnable et logique là-dessus. Je veux voir ce départ comme un exemple à suivre et mériter nos retrouvailles en sautant le pas à mon tour. J'ai beau être malheureuse comme les pierres (ou comme un beignet sans sucre), je n'ai jamais été aussi fière de quelqu'un. Ce n'est pas la lettre la mieux écrite dans l'histoire des au-revoirs, mais bon sang, tu me manques déjà.
Texte et modèle : ©Mélissandre L. Photographies : ©Sophie Boss  www.SophieBoss.com Son Facebook : https://www.facebook.com/Sophie-Boss-Photographe-224152920987791/?fref=ts Son Instagram : https://www.instagram.com/sophie_boss_photography/
The end of a chapter random access memory
The worst place to meet you. You, delicacy, subtlety, ever beautiful light. I didn’t think about that platform on that day. What a weird train line to meet you, let you into my life ! Sometimes, the objective hasard is a but rusty, loud, stinky and badly lit. When I changed lines yesterday (I especially didn’t want to be late on that day), I didn’t think about our first session. That afternoon, eight years ago that never felt like a first time. When you meet someone who sings from the same out of space hymn sheet, a character from the same alien novel, then it’s all the time before and all the time after that feels odd and inadequate. I didn’t think about that corset tea-time, nor about the terrible beat cupcakes I had “baked”, nor how long it took for me after that to convince you that I wasn’t such a bad cook after all. Didn’t think about the time we went and saw the Adèle Blanc-Sec costumes, I was just out of the hospital. Didn’t think about the session we had in the Paleontology gallery after my break-up. Didn’t think about our cold winter night in New-York (!), the pain in the ass that our Lady was, the hysterical laughters, the tears, the concerts, the movies, the art exhibitions... Each and every instant spent with you all through those years was such a recess, such a stepping stone to learn how to live again and become the person I wanted to be that they all seem to be a part of my body. So I didn’t need to remember them. It was there. In the air of that overcrowded park in which I stubbornly noticed only the little dogs and their little girls. In the billion ice-cream flavors. In the brazen sun. You’re not even gone and the weather is already sulking. So am I. I held on like a trooper, you know. We’re big girls, we do not cry. Come on, I’ll be back soon. Don’t worry, everything will be fine. But I believe in you more than in myself. And for that, I can’t help but think that you’ll make it and won’t ever come back. And screw it, I don’t feel like wiping my un-photogenic red cheeks. Won’t be reasonable, won’t be logic. I want to see this departure as an example to follow, to deserve our reunion once I’ll jump in the void myself. I am sadder than a sugar-free donut, but I’ve never been as proud of someone. This might not be the most eloquent goodbye letter, but darn, I miss you so much already.
Text & model : ©Mélissandre L. Pictures : ©Sophie Boss www.SophieBoss.com Her Facebook page : https://www.facebook.com/Sophie-Boss-Photographe-224152920987791/?fref=ts Her Instagram : https://www.instagram.com/sophie_boss_photography/
0 notes