Tumgik
#on a supermarché sur la lune
mamaasawriter · 2 years
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Vent faible
La colonne de fumée au-dessus d'Auschwitz est bien droite
Le champignon nucléaire d'Hiroshima immobile
Les incendies en Amazonie
L'océan sous Fukushima
Flotte
Brûlent
Tranquilles
Tout se tient
Comme un i majuscule
Pour Inhumanité
Même un souffle rejoint le ciel
Sans trembler
C'est un temps
A hurler debout.
On a supermarché sur la lune, Sebastien Joanniez
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lesgenouxdanslegif · 1 year
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ECRIRE L`HISTOIRE AVEC UN GROS MARQUEUR.
Incroyable Barkley 2023 avec 3 finisseurs. Le dernier était en 2017.
• Aurélien Sanchez, France (à gauche sur la photo). Cocorico, il est le premier non anglo-saxon à terminer le puzzle. L’ingénieur (comme par hasard) est même le premier des trois à toucher la barrière jaune et montrer les pages de bouquins pour garantir qu’il est bien passé aux bons endroits. Sueur froide avec un bouquin puisqu’un randonneur, pensant que la course était terminée, avait chipé l’ouvrage. Le chrono : 58 heures, 23 minutes et 12 secondes.
• John Kelly, USA (à droite). Il est le troisième à terminer plus d’une fois. Il avait déjà plié le bazar en 2017. Le chrono : 58 heures, 42 minutes et 23 secondes.
• Karel Sabbe, Belgique (au centre). Troisième finisseur de ce grand cru 2023, à un poil de derrière de ne pas avoir son nom dans les livres. Le chrono : 59 heures, 53 minutes et 33 secondes.
Jasmin Paris récolte quant à elle 9 pages dans le 4ème tour. Elle terminera un jour, c’est écrit quelque part dans un bouquin.
Terminer la Barkley c’est gagner la coupe du monde avec un seul joueur. Terminer la Barkley, c’est perdre et retrouver ses parents dans un supermarché le 24 décembre. Terminer la Barkley, c’est aller sur la lune sans avoir de montre GPS. Quelle course incroyable. Vive le sport le plus stylé de l’univers.
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Photo Howie Stern
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alieninchina · 2 years
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中秋节快乐!
(English version below)
Joyeux festival de la Lune ! Ce festival de la mi-automne est en Chine l'occasion d'honorer la déesse de la Lune et de se réunir en famille pour manger les "gâteaux de lune" (月饼), fourrés au lotus, aux haricots rouges (mon préféré) ou encore au durian (si on a pas peur des odeurs).
Happy Mid-Autumn festival ! This celebration represents in Chinese culture a time to honor the Moon goddess and to gather around your loved ones to share traditional "moon cakes" (月饼) filled with white lotus, red bean paste (my personl favorite) or even durian (don't be afraid to get smelly with this one tho).
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Le mien, acheté dans un supermarché, n'était honnêtement pas très représentatif de l'esthétique poussée qui est travaillée en Chine, comme ci-dessous:
Mine was honestly bought at a small supermarket and not representative of the extent of the decorations done on them in China, as shown below:
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Enfin, pour les curieux d'à quoi ressemblent vraiment les célébrations, voici quelques photos reçues des étudiants déjà sur place:
Finally, for those curious to see what the celebrations actually look like there, here are a few pictures sent by the students of my campus:
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swedesinstockholm · 3 years
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hier
je me suis souvenue en me réveillant que j’avais envoyé un message à a. avant d’aller au lit (une photo du sapin et de moi pour lui dire que j’avais pensé à sa mère en le décorant) et je me préparais mentalement à ce qu’elle ait même pas ouvert mon message et puis je me suis levée et non seulement elle l’avait ouvert mais elle avait répondu! alors on a eu une petite conversation avant le petit-déjeuner et je lui racontais que j’avais passé la journée entière à chanter des chansons de noël vendredi même au supermarché je pouvais plus m’arrêter, mais je lui ai pas dit que j’écoutais 25 fois par jour everybody’s waiting for the man with the bag avec les paroles sur google pour l’apprendre par coeur et faire une petite performance devant le sapin, parfois je me demande si je suis pas maniaco-dépressive et qu’à noël c’est la phase maniaque qui prend le dessus jusqu’au 24 et puis c’est la phase dépressive qui reprend.
(est-ce que j’ai le droit de faire des blagues là-dessus si je suis moi-même concernée par la maladie mentale? est-ce qu’on fait tous partie de la même famille? est-ce que je dois mettre un disclaimer pour dire que la bipolarité est une maladie sérieuse?)
jeudi dans la douche pendant que je chantais encore des trucs de noël comme une enragée le soleil est venu me rendre visite et je me suis mise à lui parler avec les yeux fermés, je le sentais sur mon visage, je sentais pas sa chaleur mais je sentais sa présence avec moi dans la douche, même avec les yeux fermés, il est beaucoup plus invasif que la lune, je me suis sentie envahie. je lui ai dit mais qu’est-ce que tu fais là soleil? parce qu’il était sensé faire gris et neiger pour accompagner ma non-sortie de la maison. et puis vendredi matin j’ai ouvert les fenêtres pour passer l’aspirateur et après je me suis allongée par terre sur le tapis avec les jambes en l’air pour soulager mon dos, j’écoutais des chansons romantiques des années 90 en regardant le ciel blanc comme si c’était un décor de shooting photo et je sentais l’air frais sur mon visage en m’étirant et ça a fait un diptyque avec le moment de la douche.
hier après-midi je suis allée voir une expo de jeunes diplômés, je crois, dans une galerie nichée dans une rue minuscule de la vieille vieille ville, y avait un sous-sol en vieilles pierres et des passerelles et des escaliers en colimaçon blanchis à la chaux et une des oeuvres exposées prenait deux de ces pièces en sous-sol avec un escalier qui les reliait mais les pièces étaient vides et plongées dans la semi-pénombre pour que le spectateur, ou plutôt l’auditeur puisque c’était une pièce audio avec un casque, se retrouve seul.e avec son corps et puis la voix de l’artiste dans les oreilles. il le dit: because i am the artist. il raconte comment il s’est jamais senti à l’aise avec son corps et qu’il était désormais non-binaire. la curatrice qui m’a donné le casque et le site disent “il” donc je vais l’utiliser moi aussi. ça durait sept minutes, je me suis assise sur une chaise mais j’arrivais pas à m’empêcher de penser mais quel gâchis de l’espace quand même. ensuite, une fille avait fait un truc très moi avec des coquillages et une réflexion sur le concept des vacances et de paradis exotique et de travailler et gagner de l’argent pour partir en vacances etc mais c’était présenté d’une façon pas très intéressante, sauf les petits coquillages en relief à côté des prises et des interrupteurs. je mourrais d’envie de dire à la curatrice eh moi aussi je suis une artiste est-ce que vous voulez bien m’exposer je peux faire des trucs mille fois plus fun que ça. elle était très belle et elle avait l’air très gentille.
une autre oeuvre c’était des futons et des coussins cousus par l’artiste avec des broderies d’émoji pêche et des petites sculptures de sex toys et sur les murs y avait des petits textes qu’il avait écrits comme des confessions sur sa relation avec son corps et le sexe et le plaisir et la honte et en les lisant je me disais que les texte se suffisaient à eux-mêmes et qu’on s’en foutait des objets et je me disais que vraiment la forme d’art la plus intéressante c’était le livre, le texte, l’écriture, qu’y avait que ça de vrai, pourquoi il a pas tout simplement écrit un livre? et en même temps, je me rends compte que les mots peuvent me lasser, par exemple quand je lis les textes publiés sur le groupe fb de l’atelier d’écriture, ou quand je scrolle ig un jour particulièrement chargé en poésie. au bout d’un moment j’en peux plus des mots et je me dis c’est tout? c’est tout ce qu’ils ont à m’offrir? est-ce que ça y est j’ai fait le tour de la question et épuisé le sujet? parfois les mots ne veulent plus rien dire et tous les textes se ressemblent et tout est mauvais, même les trucs bien. alors je dois faire une pause. et je me dis que je peux pas me contenter d’un seul médium et je sais pas pourquoi je m’impose cette loi de la binarité toujours, du either/or, c’est plus fort que moi. j’ai l’impression que la division, le déchirement en deux est une constante de ma vie partout, par exemple avec les habits: je portais un pantalon noir avec des vans et un sweat à capuche qui dépassait de mon manteau et mon bonnet rayé qui cachait mes cheveux et je me sentais plutôt masculine et je me demandais pourquoi je m’habillais pas comme ça tout le temps, mais en même temps je viens de m’acheter des collants rouges-oranges pour noël et j’adore mettre des robes aussi, pourquoi je peux pas juste accepter... la multiplicité, je peux alterner, comme je peux alterner entre les genres qui m’attirent, entre l’image et le texte, l’intellectuelle et la paysanne, la ville et la campagne, etc. il me faut toujours un pouvoir contre-balanceur, une force qui vient contre-balancer l’autre force, pour créer un équilibre.
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Alors voilà, Je sais qu’on se connaît pas, mais je voulais savoir si ça te disait qu’enfin, On parte tous les deux ? Ouais je sais, ça paraît complètement barge, dis comme ça, mais… Imagine on se casse. Là, maintenant, à l’autre bout de la terre. Sans se retourner. Toute façon, la Terre est ronde alors regarder droit devant soi, c’est un peu comme regarder derrière non ? Arrête de sourire, je suis sérieux. Qu’est-ce que tu dirais ? T’a jamais eu envie de balancer ta caisse, claquer ta porte, gifler ton voisin, je ne sais pas… Y a pas des soirs ou t’as la tête qui tourne à vide dans ton lit, T’as pas des rêves aux galops dans la poitrine toi ? Eh il font quoi tes rêves ? Ils piétinent ? Ils marchent sur les pieds ? Ils ont… des chaussettes ? Allez ! Viens ! On part ! On crie ! On danse ! MIEUX ! Viens, on tombe amoureux. On ferait deux fois le tour du monde parce que le premier on se serait pas quitter des yeux. On prendrait la voiture, le taxi, le vélo, la trottinette, le bateau Enfin, on s’en fou, Pourvu que ça avance, pourvu que ça gronde Pourvu que ça nous arrache, à ce décor morbide, qui pue la mélancolie Et puis, si y a des gens qui sont pas d’accord, si y a des gens pour pas y croire, Et jeter sur nos rires, leurs regards d’oiseaux velus et démoniaques, Bah on les emmerdera ! Je ne sais même pas si j’ai le droit de dire ça à la radio, mais on s’en fout, Parce que c’est ma dernière, alors on les emmerdera ! D’accord ? On vivra d’amour et de cookies, On récitera des vers uniquement parce qu’ils sont jolis « Madame, si les baisers, s’envoyaient par écrit, vous liriez ma lettre avec les lèvres Que m’importe le jour, que m’importe le monde, je dirais qu’ils sont beaux dans tes yeux l’auront dit » On sera de ceux qui ne marchent pas sur les lignes de pavés de supermarchés On sera de ceux qui ont des fous rires à minuit, de ceux qui se réveillent Pour se dire « Je t’aime », de ceux qui se disent « farouche » et « pédoncule » Parce que ça sonne tout bizarre dans la bouche D’ailleurs, ça fait combien de temps que t’a pas fait la course ? Ça fait combien de temps que tu ne t’es pas tapé des barres ? En regardant un nuage en forme de caniche dans le ciel ? Que tu t’es pas bien fait kiffer ? Mais, je veux dire réellement fait kiffer ça fait combien de temps hein ? T’entends pas ta poitrine ? Hé, c’est pas ton coeur qui bat, C’est l’enfant qui est en toi qui frappe, et il est temps d’ouvrir Allez quoi ! La vie ça brule ! Et si ça te brule pas c’est que tu vies pas ! Tu comprends ? Ecoute pas les gens qui disent « Oh ba il est mort à 83 ans, il a bien vécu » C’est que des conneries ! C’est quoi 83 ans, face à l’éternité ? C’est quoi 83 ans face à la voie lactée ? Face à 197 pays ? Face à tous ces rêves qu’ils nous restent à accomplir ? Eh t’a pas envie d’hurler ? De secouer l’univers T’a pas envie de lécher le sommet du MontBlanc, de dessiner des cœurs dans les dunes du Sahara, De faire un basket sur la lune ? Allez, un peu de fantaisie, de folie que diable ! Un peu d’insolence ! De quoi t’as envie ? Là, maintenant, Viens on le fait, j’te jure qu’on le fait La première chose qui te vient à l’esprit. Tu l’ajoutes à l’itinéraire C’est que ça la vie, une succession de déviations. Nous, on veut des virages, On veut des bosses, On veut des PV pour excès d'ivresse On veut de la musique à fond dans les casques Et des lettres d’amour dans les boîtes à courrier, Parce qu’il est l’heure de s’enivrer disait Baudelaire, Et il a pas dit que des conneries, Il est l’heure de s’enivrer
Félix RADU
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girly-mess · 3 years
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{ Billet d’humeur #16 }
Les langages de l’amour et la théorie des 3 ans
Selon Gary Chapman, l’auteur des “5 Love Languages”, l’amour passionnel - celui des débuts, celui de la phase “Lune de miel” (comme j’aime l’appeler) de toute relation qui commence - peut durer 2 ans en moyenne. C’est la période où les choses deviennent obsessionnelles, où on ne fait que penser à l’un et à l’autre, où on a envie de passer tout notre temps ensemble, où on refuse de lâcher la bouche de l’autre et aussi où on ne fait que de souiller le lit de chacun (Bah quoi ?! Osez me dire que ça ne vous est jamais arrivés ! Ne faîtes pas vos prudes, les gens. Je vous vois, hein, avec votre boîte de capotes prête à être dégainée à tout moment et vos draps lavés plus souvent que prévu). C’est la période où on se sent euphorique, tellement euphorique qu’on pourrait se laisser avoir par ce sentiment de bonheur intense, au point où ça peut nous mener à prendre des décisions hâtives sans profonde réflexion au préalable. Comme, par exemple, emménager ensemble au bout de seulement quelques mois de relation, se marier parce qu’on pense être certain d’avoir rencontré LA bonne personne, ou encore faire des enfants. Pour certains, ça a tout de même fonctionné. Mais il ne faut pas se fier aux exceptions, parce que de belles exceptions, il y en aura toujours. 
“L’amour dure 3 ans”, écrivait Frédéric Beigbeder. Je n’ai jamais lu son livre, ni vu le film, mais... je pense qu’il parlait surtout de cette fameuse phase dont fait référence Gary Chapman. Cette phase où on a l’impression d’être fou amoureux et de n’avoir jamais ressenti une intensité pareille auparavant. Puis vient l’étape des 3 ans où la réalité nous rattrape et on commence à réaliser les gros défauts de l’autre, qu’on avait longtemps ignorés, aveuglé par nos sentiments. D’après les dires de Chapman, c’est à partir des 3 ans que l’amour véritable peut se manifester. C’est à partir de ce moment-là que ça passe ou ça casse. Pourquoi ? Parce que c’est là qu’on voit véritablement qui est la personne qui partage notre vie, ses défauts, ses habitudes les plus agaçantes... etc, et qu’on doit décider si cela nous convient ou non, si on est prêt à passer de nombreuses autres années avec et à l’aimer tel quel. 
Pour ma part, durant ma dernière relation, cette espèce de puppy love, ou d’honeymoon phase a duré entre 6 mois et 1 an, avant que la routine ne s’installe (Il n’y a aucun mal à ça. C’est même normal) et que les premiers gros doutes émergent (moins normal). Et il se trouve qu’à peine passé les 3 ans, la relation n’a pas tenu. Preuve qu’on n’avait rien à faire ensemble et qu’on n’était pas compatible.
Et maintenant, depuis la rupture, après avoir passé 4/5 ans à faire de l’introspection, à retrouver mon identité (longtemps égarée depuis la dernière relation), à reprendre un peu confiance en moi, m’accepter davantage et - bien entendu - à enchaîner les dates, les one-shot & les plans cul décevants, je me retrouve à nouveau dans cette phase d’immense attachement où je ne pense plus qu’à une seule personne. Je suis en plein dedans ! En plein dans cette phase où je ne peux pas m’empêcher de me projeter, de m’imaginer dans ses bras, de vouloir sentir sa peau contre la mienne. Je sais pertinemment que c’est l’euphorie de nos dernières interactions qui m’influence dans mes sentiments, qu’il y a quelque chose d’illusoire dans ce que je ressens puisque je le connais que depuis Juin dernier et qu’on est loin de s’être cerné encore. Je sais seulement que je me sens assez en confiance pour me dévoiler progressivement à lui. J’ai encore du mal à croire que je lui ai bel et bien parlé de certaines choses que j’avais, jusqu’à présent, toujours gardé pour moi. 
Mais pendant que mon coeur s’emballe beaucoup trop - et trop vite - ma raison me fait sans cesse redescendre de mes nuages. Il ne faut pas que je me laisse influencer par ce tingling feeling dans mon corps, qui me fait croire que ce mec est parfait, alors que personne ne l’est. J’ai envie de lâcher prise, pourtant, et laisser les choses se faire impulsivement, mais je ne dois pas refaire les mêmes erreurs. Je suis sans doute trop dans le contrôle, mais je ne peux plus me permettre d’être insouciante. J’ai beaucoup trop galéré à recoller les morceaux de mon coeur en porcelaine, pour prendre le risque de revoir tout se briser. Et Chapman, dans son bouquin, explique bien que les gens se font trop facilement berner par ces débuts de relation (ou de situationship, dans mon cas, en attendant de savoir si ça va évoluer d’ici l’automne) où tout est beau, tout est mielleux, et prennent ça pour de l’amour, alors qu’on connait à peine l’autre personne encore. 
Il est nécessaire, quand on débute une relation, de prendre le temps de découvrir l’autre, sans filtre, sans faux-semblant, sans tabou. Il faut découvrir comment l’autre communique pendant ou après une dispute. S’il est du genre à s’énerver vite et déblatérer des paroles blessantes qui dépassent sa pensée, s’il a aucun mal à venir s’excuser s’il est en tort ou s’il est plutôt de type à narguer pour montrer qu’il avait raison, s’il est prêt à faire des efforts pour subvenir aux besoins émotionnels de l’autre, dans le cas où les love languages ne seraient pas les mêmes (Je vais reparler de ça dans un instant). Et tout ça dans les deux sens, évidemment. Il y a énormément de choses à apprendre sur l’un et l’autre, et ça demande de la patience, de l’écoute et une certaine intelligence émotionnelle. Pas étonnant que beaucoup de couples n’aient duré que 3 ans, finalement. 
C’est beaucoup de boulot, une relation sérieuse et durable ! Que ce soit hors mariage ou non, d’ailleurs. Ca implique de faire des ajustements, de se fixer des règles pour que les choses s’organisent de manière harmonieuse et sans prise de tête inutile (même s’il y en aura quand même, un jour). On doit être prêt à s’investir corps et âme dans cette relation, où le but est d’avancer à la fois individuellement (dans ses projets perso, notamment) et ensemble en tant que binôme. Un peu comme des teamplayers, au final, dont l’objectif est de se soutenir mutuellement pour devenir de meilleures versions de nous-même, réaliser quelques uns de nos rêves respectifs, tout en répondant aux besoins émotionnels de chacun. 
D’ailleurs, en parlant de besoins émotionnels - avant que je ne m’égare encore dans mon monologue - Gary Chapman a classé les différents besoins de chaque individu au sein d’un couple. Avec plus d’une 30aine d’années de métier derrière lui, il a pu constater que ces besoins pouvaient se répartir dans 5 catégories distinctes :
- Words of affirmation 
Il s’agit des compliments, des mots doux laissés sur un post-it, des mots de soutien, d’encouragement, de reconnaissance... etc. Tout ce qui peut faire chaud au coeur et nous motiver.
- Physical touch 
Les câlins, les caresses, les gestes affectueux, les bisous, les massages (et plus, si affinités... mdr, je suis hilarante. Mais vous avez saisi là où je voulais en venir, je pense ;D). Se donner la main dans la rue, ça marche aussi, notamment
- Quality time
C’est à dire focaliser son attention sur son partenaire, passer des moments de qualité ensemble, prendre le temps de faire des activités à deux, de discuter ensemble sans distraction externe lors d’une balade ou d’un dîner en tête à tête... etc
- Acts of service
Là, on va plutôt soulager notre partenaire (si toi aussi, t’as eu l’esprit tordu, tape dans tes mains !) en diminuant sa charge mentale, via des tâches ménagères effectuées à sa place, par exemple, ou des services rendus. Bref, tout ce qui peut l’aider dans son quotidien
- Gifts
Montrer à notre partenaire qu’on a pensé à lui/elle en lui offrant un petit cadeau régulièrement. Ca peut aller du Kinder Bueno acheté à la caisse du supermarché - parce qu’on sait que c’est son préféré - à un super bijou de valeur, en passant par le cadeau fabriqué à la main ou encore la fleur cueillie sur le chemin de retour. C’est pas forcément toujours des cadeaux de malade quoi. C’est plutôt l’intention derrière qui compte, le fait d’avoir voulu ramener quelque chose pour lui faire plaisir.
Et devinez quoi. H. et moi avons le même Top 3 des langages de l’amour. C’est déjà bon signe, non ? Y a très peu de chances que nos piscines d’amour restent désespérément vides, si on finit ensemble. Nan mais sérieusement, je ne sais pas pourquoi je suis aussi tiraillée entre mon coeur et ma raison, alors que pour le moment, tous les feux sont au vert. On est même astrologiquement plutôt compatible, merde ! (... Oui, j’ai vérifié. Qu’est-ce qu’il y a ?!) Il a l’air d’être le genre de mec à s’investir corps et âme dans son couple, et moi aussi. La seule question, c’est : Est-ce qu’il est vraiment prêt à se relancer là-dedans, alors qu’il n’a pas entièrement fait le deuil de sa dernière relation et que c’est encore assez récent ?
Hey mais en fait... ! Je passe mes journées à me torturer l’esprit à propos de notre connexion, alors qu’au final, je sais déjà ce que je veux. Et ce que je veux, c’est me plonger dans une potentielle belle histoire avec lui, et personne d’autre. La décision lui appartient finalement de tout arrêter pour vivre pleinement son célibat, ou de tenter une relation sérieuse avec moi. Et c’est exactement ça qui me fait flipper... 
... ça passe ou ça casse.
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zoeobdura · 4 years
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La depression pour moi
Je sais que je tombe dedans : je l’ai pas vu venir, au contraire, elle m’est tombé sur la gueule quand je pensais “vivre ma meilleure vie” comme on dit. Je m’en suis rendu compte quand j’ai eu cette boule dans le ventre à l’idée de sortir de mon lit. Puis quand j’avais plus envie de me laver. Quand je me suis maquillée et que je me suis sentie moche dans le miroir. Quand j’ai plus eu faim mais que j’ai englouti tout un tas de bouffe bien grasse. Quand j’ai culpabilisé juste après. Quand j’ai eu envie de pleurer et que j’ai pas réussi. Quand j’ai regardé le programme que je m’étais efforcée de faire de ma journée et que j’ai vu que je n’avais rien à cocher. Quand j’ai lancé cette vidéo de Léo Ferré. Quand j’ai mis mon bonheur entre les mains d’un homme ; quand mes émotions ont dépendu de lui, quand j’ai passé ma journée à parler de lui, quand j’ai cru qu’il pourrait m’aider à aller mieux. Quand je suis sortie du supermarché avec un plat préparé de pâtes, un taboulé chimique et que je les ai dévorés en regardant “ça commence aujourd’hui”. Quand j’en ai voulu à ma mère de venir s’asseoir sur mon lit, de me regarder avec son air inquiet, à me dire qu’elle m’aimait, parce que tu veux faire quelque chose maman, mais tu ne peux rien faire et je suis désolée parce que je t’aime de tout mon coeur, de toute mon âme, mais je n’arrive pas à te donner ce que je donne aux hommes : le droit de régir mes émotions, de me rendre heureuse en un instant, et pourtant, j’aimerais tellement, parce que, toi, tu ferais n’importe quoi pour moi. J’aimerais être heureuse pour te rendre heureuse. 
Ca fait une semaine que ma seule activité est de jouer du Richard Cocciante toute la journée. J’aurais du comprendre que ça n’allait pas. Je te jure, j’ai vraiment cru que ce truc dégueulasse dans le bide était parti pour toujours. Et ma plus grande hantise c’est de me dire que même si j’arrive à le combattre je n’ai aucune garantie qu’il ne reviendra pas. Et ma seconde hantise, c’est de ne pas arriver à le combattre. Je voulais des papillons dans le ventre mais j’ai des blattes. Tu te rappelles quand on était petit et qu’on jouait à ce truc d’idiots, ce jeu où on te récitait l’alphabet en te grattant la main jusqu’à ce que tu aies trouvé des prénoms commençant par chaque lettre ? Tu vois cette brûlure qu’il laissait à la fin ? Cette blessure qui restait des jours ? Cette cicatrice qui restait des années ? Ben, c’est la brûlure : elle est constamment dans mon bide. 
Peut-être que j’ai appris des choses depuis la dernière fois que j’ai ressenti ça : je n’ai plus envie de mettre mon bonheur dans les mains d’un homme. Avec Antoine, je n’en avais pas conscience et je ne savais pas comment faire autrement. J’ai aussi appris que des choses futiles peuvent me redonner le sourire alors je m’efforce de leur donner de l’importance en me disant que ça finira par marcher. 
Comment je m’en suis sortie la dernière fois ? 
Je crois que ça m’a pris des années et tout un tas de petites étapes. Ca m’a pris de multiples rechutes. Je ne sais même pas vraiment comment j’en suis sortie, c’est un peu comme quand t’es amoureux ; pendant des jours, des mois, des années, tu te demandes comment tu vas t’en sortir, t’as l’impression que t’avances pas et puis un beau matin tu te réveilles et tu te rends compte que c’est parti. Tu sais pas depuis quand, tu sais pas comment, mais c’est terminé. 
Malheureusement, avoir arrêté d’aimer Antoine n’a pas été de pair avec sortir de ma dépression : ça aurait été trop beau. Ca aurait voulu dire que tout venait de lui, mais c’est faux : moi aussi, j’ai été faible, moi aussi je me suis fait du mal, d’autres m’en ont fait, ce bazar dans mon ventre, c’était un bon gros fil emmêlé de vexations, rancunes, blessures toutes mélangées et qu’il a fallu démêler. Comme à Madame la Lune. 
Je crois que le temps a joué : il y a une partie des horreurs que j’ai entendues que j’ai oubliées. Comme si le fait de continuer à vivre, d’emmagasiner de nouvelles choses en avait remplacé d’autres. Peut-être que j’ai eu de la chance, peut-être que j’ai été fatiguée d’avoir mal, comme on est fatigué de pleurer, comme on quitte un homme parce qu’on est fatigué de souffrir. 
Au fond de moi, j’ai ce rapport aux hommes : je choisis des hommes qui me font souffrir. Parce que je n’ai connu que ça ; des hommes qui m’aiment mais qui me blessent, par indifférence, par maladresse, par besoin de domination. Depuis le tout premier, j’en ai choisi d’autres, comme s’il n’y avait qu’en arrivant à régler la situation avec un que je pouvais me pardonner d’avoir échoué dans les autres. Alors que je devrais juste apprendre à ne plus entrer dedans ; accepter que toutes les personnes ne “matchent” pas, que certaines questions restent sans réponses, que les blessures s’assument et ne se solutionnent pas.
J’arriverais peut-être à régler tout ça si je n’avais pas cette culpabilité d’aller mal. Héritage maternel. Dans quelle mesure on attrape le stress et la tristesse de sa mère dans le ventre ?  
Pourquoi j’ai tant de mal à assumer mes choix ? Pourquoi j’ai tellement peur de ce qu’on dira de moi ? Pourquoi j’ai tellement mal? 
#i
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curvatio · 5 years
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13. Incendies
Quand je marche dans la rue je vois le monde en feu de forêt. Cette femme qui tire son enfant par les cheveux. Cette autre qui hurle des insultes à son chien. Il y a des petits feux partout, les voitures qui klaxonnent, ce monsieur qui m’houspille comme du poisson pourri parce que je n’ai pas le livre qu’il cherche, la dame devant moi à la caisse du supermarché qui rouspète parce qu’il faut attendre (comme si ce n’était pas la caissière que je plaignais, comme si généralement j’en avais quelque chose à cirer), cette collègue qui s’énerve parce que les travaux font du bruit, le jeune homme qui crie sur quelqu’un dans son téléphone, feux gras, feux secs : ça me brûle dès que je mets le nez dehors. L’agressivité me désole et m’effraie, l’énergie mal placée me désarme : nous avons si peu de temps, de cœur et de pitié que je n’en ai pas une goutte à perdre. Les plaintes, les cris, les sifflements réduiraient facilement ma petite musique en cendre. J’ai les os-de-verre de la violence, je voudrais éteindre tout ce qui gronde, devenir pompier des fulmineux – c’est idiot : c’est comme si je voulais annuler l’électricité. Tout le monde n’est pas un paillasson comme moi. Les gens ne se laissent pas faire. Ils ont des feux de paille au visage.
Alors je me baisse, je me terre, pour échapper à la fumée ; je ferme les yeux, j’accélère le pas – vite, vite rentrer chez moi, mon deux-pièces en cocon, l’amour à ras bord et ma ménagerie de verre – c’est le seul bois dont je me chauffe. N’empêche. J’aimerais faire passer la rue et toute la Terre au pays des muets, de la lune et du calme. Je voudrais que tout le monde parle doucement, enfermer les gens dans des brebis pour vingt mille ans et leur donner des livres à lire. Des fois je voudrais être la maman du monde entier pour que personne n’ait mal nulle part, pour étouffer les mauvaises flammes, les mettre dans un four & en faire des cookies, des berceuses de femme de marin, de Soeur Patience – leur sonner les cloches tout doucement et leur offrir des colombiers. Il faudrait toujours écouter les petites voix et n’accorder son attention qu’aux poissons-mystères au fond de nous ; pas aux supermarchés, aux marteaux-piqueurs et aux brutes. Parce qu’il y a un autre feu, là où la douceur est rangée (dans sa coque d’intelligence). Un feu aux étranges reflets bleus. Il est moins facile à trouver. Il ne prend que si l’on chuchote. Il crépite en secret, en-dessous des incendies, pour qui fait l’effort d’écouter.
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marianavogoulian · 5 years
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Je suis perchée
Je suis perchée. Le vent secoue mes branches. J’ai rencontré hier, en me promenant, une mésange particulière. Dans le parc où les oiseaux gazouillaient, ce spécimen gloussait. Je me suis détournée vers les jonquilles montantes, fausse monnaie des fleurs.
Est-ce à cause de la lune qui va pleine ? Est-ce à cause des premiers bourgeons pointus sous la gencive ? Est-ce à cause de la tristesse récoltée sur ton visage ? Est-ce à cause du déluge prochain, prélude d’apocalypse ?
Il faut que ça sorte. Les segments pressent la cocotte, et percent, comme les dents de sagesse en poussant. Avec le printemps précoce, j’ai rêvé de menthe bleue. Je ne pleurais plus dans les corn-flakes depuis longtemps.
Les arbres foncent les rainures de l’air avec leurs doigts de spectres cassés. Il fait beau mais le poison est monté zona des marottes qui montent comme la petite bête.
J’ai mal à cette mémoire, pas même la mienne d’un dos qui démange au milieu de la colonne écho d’un brutal coup de hache que tu me présentes en souffrant.
Il faut dire que nous venons au monde en hurlant.
*
Je t’ai reconnu. C’est toi, avec ton drap rouge qui revient me tenter ! Tu me dis que Dieu ni l’amour n’existent. Laisse-moi ! Laisse-moi !
Le bus s’obstine à prendre les bosses.
*
J’écoute les derniers hoquets de la ville.
Le crépuscule se précise. Bientôt nous goûterons au méthane du pergélisol. Nous ne savons pas renoncer.
Dévoiement du moindre désir nous buvons le pétrole jusqu’à la lie nous nous étouffons avec nos hypocrisies tour à tour coupables et innocents. C’est le siècle des loupiotes et des petits Sardanapale. Nous voulons plus.
L’air est contaminé les eaux sont contaminées les sols sont contaminés d’autres Atlantide seront noyées mais nous aurons beau supplier il est trop tard : le piège est fermé.
Les rafales passent au-dessus de nos têtes oiseaux de malheur, leur sifflement évoque la mort, les guerres les armes nucléaires qu’on garde qu’on commande encore qui rêve encore de ça ?
Pendant ce temps à la radio on se plaint des petits salaires des petites retraites, du pouvoir d’achat qui baisse, qui baisse… Le pouvoir d’achat ??? Fin du monde, fin du mois… Mensonges.
Nous agitons de jaunes gilets en guise d’avertissement. Week-end low cost à Madrid clic clic sur candy crush promo sur les écrans le tableau est médiocre.
La richesse nous mange les yeux et nous nous dirons pauvres tant qu’il y aura plus riches que nous et nous ne voyons pas le luxe de nos petits conforts. Nous nous voilons la face.
Il n’y aura pas de révolution. Il n’y aura pas d’alternative. Il n’y aura pas de retour possible seulement moins de terres fertiles moins d’air respirable et moins d’êtres vivants.
Partager ne suffira pas.
*
15h. Le soleil me repose. L’eau sombre a des reflets blancs, sous la Madeleine. Parallèles des voies aériennes grossies par la presque absence de vent.
« Salut les ptits canards ! » dit l’enfant qui me dépasse. Ding ! ding ! tournant du tram vrombissant dans l’âme du pont.
Dans les rayons du supermarché un couple d’adolescents se roulait fougueusement des pelles.
*
Écran, le ciel, ou écrin nacre, sel, mer, ou lasso je me balade encore. J’écoute ton nom. Je suis calmée.
Prier, écrire, même chose, un regard vers l’intérieur, un regard vers l’extérieur, pour s’assurer que les liens tiennent.
Nous renaîtrons en hurlant. Cette certitude me conforte. Silence du cœur, le jour. Les démons dorment. Je ne pédale plus dans la semoule
mais toujours à vélo
je zigzague dans la joie de ta présence.
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mamaasawriter · 2 years
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Tout le monde se tait. Personne ne sait ce que c'est. La vie le jour l'amour. On ne sait pas ce que Prévert voulait dire. Mais c'est beau. Comme un cheval rouge.
On a supermarché sur la lune, Sébastien Joanniez
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13/11/18
mon histoire de tension sexuelle se développe, petit-déjeuner on se raconte nos rêves, elle a couché avec une amie cette nuit et c’était la première fois qu’elle rêvait aussi explicitement de sexe. évidemment, je l’ai rapporté à moi. hier soir dans le bus en rentrant de la fac elle a brièvement posé sa tête sur mon épaule et je pouvais plus m’arrêter de sourire. je mourrais d’envie de poser la mienne sur son épaule mais je suis pas encore assez forte pour les démonstrations affectives physiques, même si ça me ronge de l’intérieur. ça commence à me rappeler j., à chaque fois que j’étais avec elle, quand j’étais pas en train de me lapider de l’intérieur, je me sentais invincible. j'ai commencé à penser à mon départ et je me suis rendu compte que je voulais pas du tout lui dire au revoir et que sa présence allait me manquer. bon elle écoute vraiment de la musique de merde par contre.
j’ai rejoint m. à sa réunion de classe cet après-midi, j’ai du me faire une place parmi eux à la grande table au milieu de l’atelier, entre une fille choupie et un mec quelconque, le prof m’a demandé qui j’étais et j’étais très en dehors de ma zone de confort mais j’ai vu comment ça marche en vrai à l’École d’Art et je crois que c’est vraiment pas pour moi, je préfère rester dans ma sphère comfortable de outsider art non commercialisable et aller nulle part. une fille a montré ses dessins sur des feuilles et le prof s’est énervé pendant vingt minutes parce qu’elle aurait du les accrocher au mur, c’était des très beaux dessins ils m’ont donné envie de dessiner mais je crois que j’aime pas dessiner. puis une autre fille a montré une vidéo d’elle toute nue en train de se débattre avec un filet et le prof a évoqué maya deren et une fille m’a demandé qui? et je lui ai expliqué qui était maya deren mais je voyais vraiment pas le lien entre cette vidéo et maya deren. c. est arrivée un peu plus tard et je suis partie manger du crumble aux pommes dans son atelier. elle m’a emmenée voir mary shelley au cinéma dimanche soir puis on s’est promenées dans la ville sous la pluie et elle me racontait l’histoire de till eulenspiegel. j’adore avoir des réminiscences de souvenirs d’enfance lointains quand je suis avec des allemands. m. nous a rejoint à l’atelier et j’ai doucement commencé à délaisser la conversation. je me suis sentie coupable. je regardais la pluie tomber par les grandes baies vitrées, un orage, puis un arc-en-ciel. c. voulait vendre une pensée écrite sur un bout de papier à leur art fair locale et j’arrivais pas à comprendre. quand elle est partie j’ai du repasser par l’atelier et la réunion pour prendre mon sac, j’ai fait un signe à m. mais je sais pas si elle m’a vue et je me suis sentie bête, j’avais peur de l’avoir embarrassée. je suis sortie vite fait et le gouffre de la paranoïa s’est ouvert devant moi, au milieu du parking recouvert de pluie. je m’y suis doucement laissée glisser. il finit toujours par surgir quand des gens s’intéressent à moi et m’accueillent dans leur vie. je me transforme en fraude imaginaire dont le temps est limité. alors je me mets aux aguets, je guette le moment où ils vont se rendre compte que finalement je suis pas fréquentable, je guette et dès que je fais un truc qui me fait douter je me dis que ça va arriver, ça y est, on m’aime plus. je me sentais plus en sécurité avec m., elle me donne plus confiance en moi que la moyenne, elle me fait du bien mais elle fait pas le poids, ma peur écrase tout sur son passage, j’ai trop peur qu’on m’aime pas, j’ai tellement peur que c’en est embarrassant. comme j’avais plus rien à faire je me suis dit que j’allais leur cuisiner un truc pour ce soir, même si c’est mon traumatisme n°2 de la vie en société parce que je sais pas cuisiner. j’ai erré dans les rues jusqu’à ce que je retrouve le supermarché bio près de la gare et j’ai retrouvé une recette de f. dans mon téléphone et ça m’a pris trois heures à tout trouver et ça m’a coûté un bras mais c’était pas du tout grave parce que je suis remplie d’amour pour m.
nouveau défi relevé, j’ai utilisé le mixeur hasardé les proportions et haché de l’ail au couteau tout en menant une conversation sérieuse avec une fille que je connais à peine (m. était pas encore rentrée) et j’ai réussi à faire un plat délicieux elle s’est resservie deux fois + elle m’a dit qu’elle aurait jamais cru que je sois le genre de personne à avoir du mal à se faire des amis, j’ai tout gagné.
l’autre truc qui me tétanise, à part la cuisine, c’est les allusions aux relations amoureuses. l’autre jour dans la forêt elle parlait de son voisin dont elle était amoureuse quand elle était ado et de tous ces trucs d’ados amoureux que je connais pas, moi je connais le désespoir, les relations imaginaires le silence et la solitude. je savais absolument pas quoi lui dire, alors je disais rien. j’ai toujours peur de dire aux gens que j’y connais rien, même à mel en islande qui était pourtant dans la même situation que moi. en revenant de la forêt on a bu un chocolat chaud et elle a commencé à parler de la mort et je lui ai raconté plein de choses très intimes sur mon père et sur ma psychothérapie mais c’est pas pareil. j’ai moins peur de la mort que du sexe. ce jour-là dans la forêt on a longé un champ de chou-rave tout en haut d’une colline et il faisait soleil et je regardais mes pieds avancer dans la terre et j’écrivais une lettre à vincent macaigne dans ma tête. je le mentionne pour pas oublier d’écrire la lettre en vrai, quand j’aurai le temps.
15/11/18
j’ai fait un pas de plus vers le gouffre, c’est quand qu’elle va se rendre compte qu’y a plus rien à creuser, que je deviendrai pas plus intéressante, que j’ai rien à dire sur rien, je fais tomber mes épluchures par terre en essayant de les jeter à la poubelle, bon c’est quand qu’elle s’en va? j’ai envie de lui dire comment ça se passe à l’intérieur de ma tête, de tout lui raconter dans le détail. j’aimerais lui raconter toute ma vie. hier soir en revenant de faire les poubelles des supermarchés on marchait toutes les deux sur la route avec nos sacs remplis de légumes dans les rues désertes et ça me rappelait tellement j., marcher avec elle dans les rues de paris la nuit avec ce mélange de joie et d’excitation et de névrose parano, de sensation de marcher sur des nuages et de peur constante de rien dire d’intéressant ou d’intelligent. c’est trop fatigant de passer du temps avec des gens que j’aime. voilà pourquoi je préfère regarder les téléfilms de noël de tf1. j’ai passé la journée à errer dans les rues toute seule hier, je suis pas sûre d’avoir envie de passer du temps toute seule à berlin. j’ai passé un très bon moment assise sur un banc derrière une église à dessiner une maison à colombages avec des feutres roses en écoutant la conversation ésotérique des deux femmes assises sur le banc d’à côté, puis j’ai acheté une mohnschnecke que j’ai mangée plongée dans un rayon de soleil aveuglant qui sortait du bout de la rue, juste avant de se coucher, en savourant chaque bouchée. c’était un moment très satisfaisant.
je suis encore à la bibliothèque, j’ai lu des livres de sophie calle, hans peter feldmann, weiss & fischli, joseph beuys, et un rapport fascinant sur l’antarctique de simon faithfull. m. est venue me voir tout à l’heure, elle s’est agenouillée devant moi pour me proposer de passer la soirée ici avec elle à travailler sur son magazine alors que je pensais qu’elle allait me proposer de faire un truc excitant. la première chose qu’elle m’a dite quand je suis arrivée jeudi dernier c’était qu’elle avait oublié à quel point j’avais une jolie voix. j’ose pas lui demander si je peux passer le weekend ici encore. je veux me serrer contre elle pour mon anniversaire. je demande la lune. je vois ma réflexion dans le métal verni au dessus du bureau en face de moi, ma tête penchée appuyée sur ma main appuyée sur mon genou et mon journal devant moi ça fait 14 ans que je le tiens et je suis toujours la même adolescente en mal d’amour.
je lui ai parlé de mes névroses dans le bus, elle a dit mais c’est pas tout le monde qui a peur d’être ennuyant parfois? elle m’a dit qu’elle aussi elle avait peur d’ennuyer les gens quand elle laissait partir la conversation dans le silence (abschweifen, quel joli mot). je cherchais le bon moment pour poser ma tête sur son épaule, j’y suis pas arrivé. je l’ai accompagnée à l’endroit où elle va organiser la release party de son magazine avec e., on était toutes les trois assises sur un banc dans ce petit espace d’exposition blanc et m. était très pro et e. était très détendue. une femme m’a demandé qui j’étais et j’ai dit oh une copine alors qu’elle voulait juste savoir mon nom. je m’oublie quand je suis avec des gens. lundi elles ont pris des photos dans un parc pour le magazine et je rodais autour d’elles avec mon téléphone en faisant mes propres photos et plus tard m. m’a dit que je ferais une parfaite photographe parce que je sais disparaître.
on est allé manger dans un petit resto vietnamien, on a parlé de son travail de fin d’études et de son catalogue et j’ai dit que si moi je devais faire un catalogue j’aurais envie de faire un truc absurde mais j’arrivais pas à lui donner d’exemple. alors j’ai rien dit. j’ai payé pour elle et elle m’a payé une rhabarberschorle et on a travaillé sur le magazine jusqu’à dix heures et demi. je choisissais les couleurs du poster de la release party.
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page-a-pages · 2 years
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On a supermarché sur la lune. Sébastien Joanniez, d'ado en ado
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Début 2007, Tibo Bérard fait ses armes de directeur de collection à Saint-Paul-Trois-Châteaux, à l’occasion de la fête du livre. Car depuis quelques mois, il travaille pour Sarabacane où il a monté Exprim’, une collection de littérature pour ados connectée à son époque. Quelques années plus tard, suivra Pépix pour les 10-12 ans. Tibo va rester chez Sarbacane jusqu’en 2021, date à laquelle, il choisit de se consacrer uniquement à l’écriture. (voir ici). Si la collection DoAdo, au Rouergue, accueille des auteurs punchy comme Guillaume Guérault et publie des romans de société, Exprim’ n’est pas en reste avec ses jeunes auteurs qui bousculent les codes de l’écriture, y intègrent rap ou poésie et racontent la banlieue. Au début de chaque roman figure une bande son choisie par l’auteur. En 2017, Tibo démarre avec Insa Sané (Sarcelles-Dakar), Anne Mulpas (La fille du papillon) et Sébastien Joanniez (Treizième avenir).
Sébastien Joanniez est lui aussi présent à Saint-Paul-Trois-Châteaux. Il me raconte sa passion pour le théâtre et je lui achète son roman qu’il dédicace d’un chouette texte pour ma fille. Treizième avenir est écrit en slam et sans ponctuation. Comme beaucoup d’adolescents, son héros ne supporte plus ses parents qu’il trouve étriqués - et c’est peu dire -, les voisins, la banlieue pavillonnaire dans laquelle il vit. Heureusement, il y a Justine avec qui il sort depuis peu et avec qui il va vivre sa « première fois. » L’histoire s’arrête là quand quinze ans plus tard, sur les conseils de Camille Bernasconi de la Joie de lire, j’ai l’occasion de lire le nouveau roman de Sébastien.
Ce roman, On a supermarché sur la lune, est très abouti. Treizième avenir se déroulant sur le temps de week-end et étant, comme dit plus haut, écrit en slam, on le parcourait comme un long poème, sans avoir le temps de s’attacher à son héros. Ici, c’est différent. Durant une année, Rosa raconte ses difficultés à supporter sa famille, l’école, la vie ; quantité de questionnements engendrés par les bouleversements de l’adolescence. Habitué à la prose particulière de Sébastien Joanniez et bien qu'écrit à la première personne, on ne comprend pas tout de suite qu’il s’agit d’un journal intime dans lequel Rosa s’essaye à l’écriture de chansons. Car pour se sortir de sa morosité, elle décide de monter un groupe de musique avec ses amis. Elle tombe aussi amoureuse de Lila, une amie, et cela la trouble. Au fil des mois, l’écriture change, au gré de l’évolution de la jeune fille ; une écriture pleine de trouvailles dont on se régale. Et le jour où Lila fait une fugue, le récit se resserre, s'accélère. Rosa réussit à convaincre sa mère de prendre sa voiture et de la mener en Espagne afin d'aller chercher Lila. Ce long trajet en tête à tête leur permet de passer du temps ensemble, d'aborder certains sujets. Et Rosa de constater que cette maman n’est en définitive pas si nulle que ça, d'autant plus qu’elle se fait à l'idée que sa fille soit tombée amoureuse d’une autre fille.
On a supermarché sur la lune, Sébastien Joanniez, La Joie de lire, 2022 (Encrage)
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cequilaimait · 6 years
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Les chroniques de Vojolakta –17ème Aar’on (le Pacificateur) – Synchotron malgré lui ! – 1. Des grandes réussites du dix-septième et de son petit problème kilianesque
– Aujourd’hui dans l’épisode spécial de « C dans l’espace » consacré aux attentats terroristes qui se sont enchainés ces derniers temps dans toute la Fédération, nous recevons le professeur Mathuz. Professeur, vous êtes actuellement doyen de la chaire d’Histoire d’Horus, et vous êtes plus notamment spécialisé dans l’Histoire des Aar’ons et des Kili’ans. Votre dernier ouvrage, « l’Histoire des Aar’ons, volume 2 » revient sur les règnes des 14ème, 15ème et 16ème bruns…
– C’est bien cela monsieur Ycal’vi. Dans le premier volume, je traitais principalement de l’histoire de Vojolakta jusqu’au treizième. Mais le temps de le rédiger, nous étions déjà au seizième. Du coup, j’en ai fait un deuxième tome…
– Passion
nant ! Et donc, pour vous, les attentats ayant touché le mois dernier les lunes de Wedo et revendiqués par l’anti-Humanité, pourtant réputée détruite depuis le quatorzième, seraient fortement liés à notre passé ?
– Tout à fait ! Il faut rappeler que l’anti-Humanité a connu de nombreuses itérations à travers l’Histoire. La dernière, dirigée par un certain Jar’no, a même réussi à pervertir le Kili’an d’alors, le poussant à trahir son pauvre « Malaimé » d’Aar’on. Un vrai roman de gare.
– Jar’no, qui est mort transformé en chair à saucisse par le quatorzième…
– Exactement. Le Malaimé n’était pas le plus finaud des bruns, il faut bien l’admettre, même dans sa manière de se débarrasser de ses ennemis. Cependant, Jar’no, obsédé par le blond, a refusé de mourir tranquillement et de rejoindre le grand flux pour l’éternité…
– Vous voulez dire que…
– Oui. Depuis sa mort, il hante Vojolakta comme une ombre, bien décidé à faire renaître l’anti-Humanité de ses cendres et de ravir une fois encore le Kili’an à l’Aar’on. Il me l’a confié lorsque je l’ai interviewé pour mon tome 2. Moment très sympathique au demeurant, même s’il fut partagé avec un macchabé.
– Mais c’est impossible ! Je veux dire… les fantômes, ça n’existe pas !
– Pas plus que les blonds intelligents… et pourtant, vous seriez surpris des aptitudes cachées de certains Kili’ans…
– En effet. Bien, nous poursuivrons donc cet entretien après une page de réclame publicitaire.
– Mangez du Nutella !
– Mangez du Nutella…
Extrait de l’épisode 265 359 de l’émission « C dans l’espace », présenté par Ycal’vi.
*****
Assis à la table des négociations, le dix-septième pouvait sereinement songer à ses nombreux succès, ceux-là même qui l’avaient poussé à prendre le surnom de « Pacificateur ». Tout dans sa vie, depuis sa prise de pouvoir à quatorze ans, n’avait été qu’une succession ininterrompue de réussites. Depuis trois ans, il volait de surprises en victoires et de victoires en triomphes.
Dès les premiers jours de règnes, il avait réussi à trouver le Kili’an qui lui était destiné, par hasard, en faisant ses courses au supermarché d’Horus, un magasin fréquenté chaque jour par des millions de clients qui proposait des centaines de milliers de références, dont pas moins de 97 434 spécialités au Nutella. La sagesse populaire disait qu’il était impossible de trouver qui ou quoi que ce soit volontairement dans ce capharnaüm. Pourtant, le destin avait bien placé sur la route du dix-septième les mèches blondes dont il rêvait depuis l’enfance. En plein au croisement des rayons petites culottes et pâtes à tartinée.
L’amour, intense et immédiat, commença dans une cabine d’essayage, perpétuant ainsi une douce tradition de coquineries planquées au milieu d’un lieu public, tradition qui remontait au tout premier des bruns. Et il en était fier, le premier, autant de ne jamais s’être fait prendre que d’avoir tant pu admirer le visage rosacé de son bienaimé, à chaque fois qu’il lui imposait une de ces sorties honteuses mais pourtant si agréables.
Le dix-septième avait kiffé l’instant, et tout ce qui avait suivi. L’entente entre ces deux être était quasi parfaite, si on occultait quelques disputes de ménages assez traditionnelles. Armé de cette blondeur qui lui était nécessaire pour se sentir entier, le brun avait entrepris d’intégrer un nouveau système à sa Fédération, le septième, Solnephthali, et ce le plus pacifiquement possible. D’où son surnom.
À vrai dire, c’était surtout la peur de se mettre à dos les Voduos – l’espèce endémique de la blanche et sèche Wedo – qui l’avait poussé à choisir la non-violence. Parce qu’en terme de griffes, de dents et de sexualités déviantes, les Voduos se posaient là. La guerre, la torture, les meurtres, ça pouvait passer, mais l’Aar’on n’avait pas réellement envie d’imposer à ses soldats tous les viols réglementaires auxquels ils s’exposaient s’ils se faisaient prendre. Artistique, la façon de procréer des Voduos avait cependant de quoi choquer le commun des mortels. On ne comptait pas moins de sept types sexuels chez ces Âminaux, avec à chaque fois un rôle bien déterminé. Le Fécondant, avec son membre viril rempli d’épines, transmettait sa sève au Masochistant, entraîné dès le plus jeune âge à supporter l’insupportable douleur de l’acte, pour pouvoir transmettre à son tour le précieux nectar au Maturant. Ce dernier gardait la semence plusieurs mois en son corps avant de la déverser avec certains de ses gênes à l’inséminant, dont le but était simplement de la placer où il fallait chez le Fécondé. C’était dans son ventre à lui que le petit Voduo à naître passait de l’état de bouillie blanche à celle d’être multicellulaire, mais c’était dans celui de l’Incubant qu’il grandissait jusqu’à l’accouchement. Le dernier genre, celui des Assistants, ne servait strictement à rien dans le processus, mais vu qu’ils étaient super bons au lit, on les retrouvait naturellement à chaque étape, pour exciter les autres et simplifier le tout.
La mission de paix avait été confiée directement à la team Kili’an, qui avait naïvement proposé une petite orgie diplomatique des familles pour resserrer les liens entre Humains et Voduos. L’Aar’on avait été naturellement furieux lorsqu’il découvrit que sa propriété avait offert ses services en tant qu’Assistant, mais n’avait pu s’empêcher d’éclater de rire en la voyant revenir en pleurs après avoir été pris pour un Masochistant. Le tribunal sexuel de Thot avait naturellement dû sévir, mais le protocole d’intégration de Solnephtali dans la Fédération avait calmement poursuivi son chemin, sans que rien ne semblât pouvoir l’arrêter. Naturellement, la dernière étape fut d’accorder le statut d’Âminètres aux Voduos, à travers le fameux tests d’Âmination. Une centaine de candidats participèrent aux épreuves imaginées par l’Aar’on lui-même, dans le plus pur respect de la tradition. Certains observateurs s’étonnèrent tout de même de l’extrême simplification du dit-test par rapport aux standards habituels.
– Oui, mais les standards, c’est pour que les espèces échouent ! – s’était emporté le brun devant ses conseillers. Là, j’avais envie qu’ils réussissent !
– Enfin quand-même… – s’était plaint le futur ex-premier ministre, exécuté depuis pour mauvais esprit. Pour la Conscience, plutôt que d’utiliser des Tyrafailinisaures, vous avez lâché vos chatons dans l’arène…
– Je voulais voir s’ils les trouvaient mignons, et ils ont parfaitement réussi !
– Pour la Sauvegarde, ils ont juste eu à baiser… au lieu de prouver leur capacité à dialoguer !
– Oui, mais ça excitait plus Kiki…
– Pour la Liberté, vous avez annulé l’épreuve pour cause de mauvais temps afin qu’ils n’aient pas à se justifier sur leurs croyances religieuses ! Et la Connaissance, je ne parle pas du niveau des questions…
– Leur demander l’ingrédient principal du Nutella, c’était important… tout le monde ne le sait pas
– Pour la Création, vous leur avez filé des Lego© et leur avez demandé de s’amuser avec…
– Ouais ! Et il y en a un, il a fait une tour super haute, c’était vachement impressionnant.
– L’amour, on a eu le droit à du cul, volume 2.
– Mais c’est Kiki qui mouillait… Et avec leur truc d’Assistants, ils avaient gagné de fait, vu que c’est pas forcément reproductif…
– Enfin, l’Esthétisme… Non, là… Le QCM à choix unique sur la beauté des Kili’ans…
– Bah, le choix unique,  ça aide quand même vachement en cas d’hésitation…
Ainsi, le premier ministre qui s’opposait trop franchement avait été donné à bouffer à un Tyrafailinisaures, tandis que les Voduos faisaient leur entrée remarquée dans le monde des Âminêtres, avec tous les avantages que cela comportait, à savoir une place au conseil, la souveraineté sur leur système et des bons de réductions dans le grand supermarché d’Horus.
Auréolé de cette franche réussite politique, le dix-septième avait été convié à réaliser la tournée des lunes de Wedo, un immense honneur que les Voduos réservaient uniquement aux êtres de valeurs. Cependant, avant de s’acquitter de cette obligation diplomatique, l’Aar’on tenait à réaliser un autre prodige similaire, resté hors de portée même du légendaire quinzième : intégrer Solphéra et les Kekchis à la Fédération.
À ses yeux, la recette utilisée avec les Voduos – à savoir des cadeaux et un test d’Âmination au rabais – ne pouvait que fonctionner avec les fiers Kekchis, alliés de l’Humanité depuis longtemps, mais toujours réfractaires à rejoindre la Fédération. Il y avait pourtant urgence. Car si le Merveilleux avait libéré ses amis du joug Ashtar, les monstres de Soljamine n’avaient pas pour autant bien sagement plié bagage. Les combats avaient continué et le Bottel’ron était plus que jamais déterminé à remettre la main sur ce système. Faute d’accord cadre, les armées de l’Aar’on ne pouvaient circuler librement en Solphéra, et les troupes Kekchis étaient à deux doigts de voir leurs lignes de défense brisées par leurs ennemis héréditaires. Le seizième n’avait rien pu faire. Le dix-septième, lui, usa de toute sa diplomatie pour convier un ambassadeur à la table des négociations. Table autour de laquelle siégèrent ainsi le Kekchi Cy’mès, ambassadeur de son peuple et médecin-présentateur télé dans le civil, Gabri’el, premier ministre par intérim depuis la mort du précédent par un bête accident d’exécution, et naturellement l’Aar’on, qui pouvait sereinement songer à ses nombreux succès, ceux-là même qui l’avaient mené à prendre le surnom de « Pacificateur », et cætera. Et il pensait à voix haute, ce qui ne manqua pas de faire réagir son invité :
– Certes… J’admets que nous aurions tout à gagner à suivre le chemin des Voduos, mais comprenez tout de même que nous avons de très bonnes raisons d’hésiter.
– Je ne vois pas lesquelles ! – fit mine de s’étonner le brun en haussant les épaules.
– Votre Kili’an…
– Quoi mon Kili’an ? – s’énerva l’Aar’on, rouge comme une tulipe comme à chaque fois qu’on critiquait l’être le plus important à ses yeux. Il a quoi mon Kili’an ? Il est parfait ! Tu touches pas à mon Kili’an, okay ? Tu le reproches quoi à mon Kili’an ?
– C’est que… C’est une femelle, quand même… Enfin… Votre Kili’an est… « une » Kili’ane… Du jamais vu de mémoire de Kekchi… Et entre nous, c’est pas super sérieux, quand on y pense. Du côté de mes chefs, ça les refroidit même vachement. S’allier à un Aar’on qui couche avec une fille, c’est un peu la honte, blonde ou pas… Et du coup, nos experts scientifiques remettent clairement en cause ses capacités à atteindre le stade de la Résonnance. Moi-même, quand j’y pense, médicalement parlant…
–  Quoi médicalement ? – grogna le brun, parfaitement énervé qu’on lui fasse une nouvelle fois remarquer que oui, il était différent, que oui, son Kili’an n’avait pas de zizi, que oui, c’était bizarre, que oui, il s’était lui aussi posé des questions, mais qu’il l’aimait et voilà tout et que franchement non, fallait arrêter de l’emmerder avec ça, il n’avait pas choisi. C’est bon, non, ça marche pas pareil avec un garçon ou une fille ?
Agacé de ce dialogue de sourd, Cy’mès souffla. L’ambiance était lourde. Là, il aurait adoré sortir une de ces petites blagues grivoises qui avaient fait sa renommée, du style « Pourquoi les blonds, ça rêve de sucer des éléphants sans en avoir le droit ? Parce qu’un éléphant, ça trompe énormément et que sucer, c’est tromper », mais il sentait que le moment était définitivement mal choisi. En plus, la blague n’était même pas drôle. Les éléphants, ça n’existait que sur Ahéquet et personne n’en avait jamais vu. Du coup, se reconcentrant, il murmura, gêné, quelques explications :  
– C’est-à-dire qu’entre son comportement de princesse qui refuse qu’on la prenne par derrière et le fait qu’elle prétende avoir ses règles tous les quatre matins dès qu’il faut coucher avec vous de manière moins récréative et plus reproductive… Moi, personnellement, je ne parierais pas sur une Résonnance à court ou moyen terme… Et sans Résonnance pour nous sauver, vous ne nous êtes d’aucune utilité, et nous n’avons donc aucune raison de rejoindre votre Fédération. Clairement, le côté génétiquement féminin de votre Kili’ane est un vrai problème.
– Ça, c’est un peu indirectement ma faute… – concéda Gabri’el en levant timidement la main, sans réussir à s’empêcher de ricaner comme à chaque fois qu’il pensait à cette situation tordue.
– Comment ça ? – demanda le brun, rose comme une pivoine comme à chaque fois qu’il avait l’impression qu’on se moquait de lui.
– Disons qu’il y a depuis le quatorzième ou le quinzième une anomalie dans le grand flux brun et blond. – expliqua le châtain en se grattant le haut du crâne. J’avais dit au quinzième que j’allais chercher l’origine du problème, mais entre temps, j’me suis retrouvé à refaire toute la déco chez moi. J’me suis installé un p’tit astéroïde sympa transformé en planète, j’vous inviterai à la pendaison de crémaillère. Du coup, comme le bug n’urgeait pas plus que ça, j’ai foutu cette quête en pause et je l’ai complétement oubliée… Mais c’est ce truc dans le flux qui explique la naissance d’une Kili’ane femelle… Mais à part son genre, y a rien de grave hein, ça marche pareil ! Elle est aussi chiante que les autres. P’têt même autant qu’un garçon, c’est dire ! Donc normalement, y a moyen d’avoir une Résonnance. C’est juste que celle-là, elle est chiante, donc ça bloque.
Loin d’être rassurantes, les explications plongèrent l’Aar’on dans une semi-déprime. De désespoir, il se plaqua les mains sur les yeux. Il était sur le point de devenir un des plus grands Aar’on de l’Histoire et ce de manière non-violente – admirez un peu l’exploit – et tout son plan était en train de foirer parce que « Madame » Kili’ane avait systématiquement mal à la tête.
Agacé de son côté par cette situation étrange dont son peuple était la première victime, Cy’mès coupa court à la conversation en lâchant un ultimatum :
– Dans trois mois, nous serons sans doute vaincus par les Ashtars. Si d’ici-là, l’Aar’on et sa Kili’ane ont une Résonnance, nous accepterons de joindre la Fédération. Vous n’avez pas un jour de plus pour nous prouver que cette… chose féminine a l’étoffe de ses précédentes incarnations masculines ! Sans quoi, il en sera terminé de nos bonnes relations !
Dit comme ça, l’Aar’on trouvait que cela sonnait de manière un peu stupide. Ce n’était pas lui qui était dos au mur, mais bien les Kekchis. Sauf que c’était sa gloire qui était en jeu. Il n’avait d’autre choix que d’accepter l’injonction. Plus que jamais, la Fédération avait besoin d’une Résonnance. Et c’était à lui, le dix-septième de son nom, d’en être à l’origine.
La réunion fut ainsi ajournée jusqu’à nouvel ordre. Cy’mès partit le premier. Ne restèrent plus dans la grande salle du conseil que le brun et son premier ministre. Ce dernier, compréhensif, posa sa main sur la tête du pauvre maître de toutes choses pour le réconforter. Touché, l’Aar’on lui témoigna sa reconnaissance :
– Merci d’avoir accepté de m’épauler quand je t’ai appelé, oh ange des temps anciens. Je suis même étonné que tu aies entendu mes nombreuses prières, mais le testament du quinzième était véridique. Malgré l’étrangeté de ce qui y était marqué, tu existais bel et bien…
– Hein ? – s’étonna le châtain en grimaçant, avant d’écarquiller les yeux. Ah mais nan… J’en ai rien eu à foutre de tes prières, je ne les ai même pas entendues, moi. Quand je travaille, j’écoute de la musique, ça me coupe complétement les oreilles… Non, si je suis venu, c’est simplement parce que j’ai lu dans le journal que ton Kili’an était une gonzesse ! Man mais sérieux, un truc ridicule comme ça, fallait absolument que je le vois de mes propres yeux !
– Tu… Tu veux dire que je me suis habillé d’un tutu pour rien et que faire la danse du ventre en chantant tes louanges devant ma Kili’ane n’était pas nécessaire, pas plus que de l’enregistrer sur vidéo cassette et de te l’envoyer par la poste ? – trembla le brun en repensant à certaines scènes particulièrement gênantes qui le traumatisaient encore.
– AAAAAAAAAH ! – s’exclama le châtain en tapant du poing dans sa main. C’était donc ça le colis qu’on a essayé de me livrer ? Je n’ai pas eu le temps d’aller le chercher, il m’attend toujours au guichet ! Et entre nous, ce testament, c’était des conneries hein ! C’est le Kili’an du quinzième qui l’a rédigé en douce. Il s’était fait punir parce qu’il avait encore laissé traîner sa langue n’importe où et il voulait se venger de son brun. Mais comme il l’aimait trop pour être méchant avec lui, il a décidé plutôt de faire une crasse à ses successeurs. Non mais c’est malin quand-même, un Kili’an, quand on y pense… Même moi, à l’époque, je ne savais pas ce qu’il avait écrit comme connerie. Mais j’avoue, c’est pas con, j’aime bien. En plus il a pensé à moi qui suis super branché art moderne et abstrait, c’est sympa…
Sous le choc, le brun resta muet et immobile, de longues secondes la bouche ouverte avant de partir dans un profond sanglot. Il s’était fait humilier, et il ne pouvait même pas se venger, vu que le Kili’an d’alors était depuis longtemps mort et que sa Kili’ane à lui était bien trop violente et susceptible – c’était une fille en même temps, hein – pour être punie à la place du responsable.
– J’ai fait tout ça pour rieeeeeeeen…
Compréhensif, Gabri’el lui tendit un mouchoir et lui adressa un sourire :
– Si ça peut te rassurer, le seizième s’est fait avoir tout pareil. J’ai encore les images à la maison, c’est à se tordre de rire ! Par contre, lui, il l’a vraiment fait pour rien, vu que je n’ai jamais répondu. Trop occupé par la déco. Et puis il était chiant, aussi… Ah, il n’a pas usurpé son nom de Gestionnaire, hein, parce qu’il n’a jamais rien été capable de faire d’autre, pas même de trouver son Kili’an ! C’est pour ça qu’il m’a demandé mon aide ! Comme si je n’avais que ça à foutre. Le chasser, c’est votre domaine. Moi, mon job, c’est de le dessiner. Et en parlant de dessin, j’adore les roploplos de ta Kili’ane !
Par réellement apaisé par ces mots, le dix-septième accepta tout de même de se moucher. En parlant des seins de la douce créature qui partageait sa vie et sa couche, il avait une folle envie de les malaxer et de les serrer contre lui. C’était là un des rares avantages que d’avoir une blonde au lieu d’un blond en son lit, et il tenait à en profiter un maximum. C’était même pour le coup une question de sécurité nationale.
Cependant, il dut attendre patiemment son tour. Lors des séances de pose, Gabri’el avait la priorité. Bien entendu, l’Aar’on s’était questionné sur les besoins de l’artiste d’ainsi tripoter son modèle dans tous les sens, et sur le fait que le modèle en question acceptait beaucoup plus de choses à base de cordes et de menottes quand il était question de servir l’artiste que de satisfaire son mec. Mais bon, lui, l’art, il n’y connaissait rien, il laissait ça aux professionnels. Et vu qu’il n’avait pas particulièrement envie de se faire aboyer dessus par sa Kili’anette d’amour…
– Arrête de m’appeler comme ça, chouchou, c’est ridicule… – s’agaça la concernée tandis que son homme l’observait sagement en train de se faire peindre.
– Oui mais… C’est que je t’aime… Je t’aime, toi, tes cheveux longs et tes yeux verts…
– Oh la déclaration d’amour ringarde… – soupira la blonde. Tu crois que je ne te vois pas venir ? Que je ne sais pas que, la suite, c’est de me demander d’avoir une Résonnance avec toi ? Je t’ai déjà dit que j’avais mal à la tête ce soir, et tous ceux à venir dans les trois prochains mois… Enfin, sauf si tu invites des copains à toi ! Là, ça ira mieux !
– Mais pupuce… C’est que c’est important… Enfin, on pourrait sauver les Kekchis, toi et moi…
– Si vous voulez, j’ai bien une idée ! – coupa Gabri’el, pensif.
– Laquelle ? – demanda aussitôt le brun avec une excitation remplie d’espoir en se jetant à son col. Par quel miracle je pourrais pousser ma bien aimée Kili’ane à avoir une Résonnance avec moi, comme un couple normal garçon-garçon ?
Le repoussant d’un coup de pinceau sur le nez, le châtain fronça les sourcils. C’était une vieille technique, qui permettait d’améliorer les choses et d’atteindre plus facilement cet état d’orgasme absolu…
– C’est le premier Aar’on qui l’a inventée pour satisfaire son Kili’an. On nomme ça « Synchotron ». Mais le détail de la procédure doit être enfermée dans les archives, elles-mêmes normalement planquées dans la chambre secrète des Aar’ons. Une pièce cachée sur Thot et fermée à clé depuis très longtemps. Je crois que le treizième avait gardé le pass sur lui au moment de mourir…
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hell-of-angel · 3 years
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Je voulais savoir si ça te disait qu’enfin, on parte tous les deux, ouai je sais ça parait complètement barge dit comme ça mais imagine on se casse, là, maintenant à l’autre bout de la terre sans se retourner. Ah de toute façon la terre est ronde, regarder droit devant soi c’est un peu comme regarder derrière non ?
Mais arrête de sourire je suis sérieux qu’est-ce que tu dirais ? T’as jamais eu envie de balancer ta caisse, de claquer ta porte, de gifler ton voisin ? Je sais pas, ya pas des soirs ou t’as la tête qui tourne à vide dans ton lit ? Eh t’as pas des rêves au galop dans la poitrine toi ? Eh ils font quoi tes rêves ? Ils piétinent, ils marchent sur les pieds, ils ont des chaussettes ?
Allé, allé viens on part, on crit on danse, mieux mieux mieux, viens viens on tombe amoureux. On ferait deux fois le tour du monde parce que le premier on se sera pas quitté des yeux.
On prendrait la voiture, le taxi, le vélo, la trottinette, le bateau enfin on s’en fou pourvu que ca avance, pourvu que ça gronde, pourvu que ça nous arrache à ce décors morbide qui pue la mélancolie. Et puis si ya des gens qui sont pas d’accord, si ya des gens pour pas y croire, et jeter sur nos rires leur regards d’oiseau velu et démoniaque et ben on les emmerdra voila ! Je sais même pas si j’ai le droit de dire ça mais on s’en fou alors on les emmerdra d’accord ! On vivra d’amour et de cookies, on récitera des vers uniquement parce que c’est joli. « Madame, si les baisers s’envoyaient par écrit, vous liriez ma lettre avec les lèvres, que m’importe le jour, que m’importe le monde je dirais qu’ils sont beaux quand tes yeux l’auront dit ».
On sera de ceux qui marchent pas sur les lignes de pavé de supermarché, on sera de ceux qui ont des fous rires à minuit, on sera de ceux qui se réveillent pour se dire « je t’aime », de ceux qui se disent « farouche » et « pédoncule » parce que ça sonne tout bizarre dans la bouche.
D’ailleurs ça fait combien de temps que t’as pas fait la course ? Ça fait combien de temps que tu t’es pas tapé des barres en regardant les nuages en forme de caniche dans le ciel, que tu t’es pas bien fait kiffer, mais je veux dire réellement fait kiffer ça fait combien de temps hein ?
Eh allé t’entends pas dans ta poitrine, eh c’est pas ton cœur qui bat, c’est l’enfant en toi qui frappe et il est temps d’ouvrir allé quoi la vie ça brule, la vie ça brule et si ça brule pas c’est que tu vis pas tu comprends pas ? Ecoute pas les gens qui disent « oh ba il est mort à 83 ans il a bien vécu » c’est que des conneries ! C’est quoi 83 ans face à l’éternité ? C’est quoi 83 ans face à la voie lacté ? Face à 197 pays, à tous ces rêves qui nous restent à rêver, à accomplir ?
Eh t’as pas envie d’hurler toi ? T’as pas envie de secouer l’univers, t’as pas envie de lécher le sommet du mont blanc, de dessiner des cœurs dans les dunes du Sahara, de faire un basket sur la lune ? Je sais pas allé un peu de fantaisie quoi, un peu d’folie que diable, un peu d’insolence.
De quoi t’as envie, pose-toi la question là maintenant, de quoi t’as envie ? Je te jure on le fait, la première chose qui te viens allé, tu l’ajoutes à l’itinéraire, c’est que ça la vie de toute façon, une succession de déviations. Nous on veut des virages, on veut des bosses, on veut des PV d’excès d’ivresse, on veut de la musique à fond dans les casques et des lettres d’amour dans nos boites à courrier, parce qu’il est l’heure de s’enivrer.
Félix Radu
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littlewattpader · 5 years
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Lovechild - fan fiction Percy Jackson (on Wattpad) https://my.w.tt/fPTnsw7CMX Et si Annabeth avait eut une soeur, une petite soeur? Je vous le rappelle, elle s'est enfuie de chez elle quand Luke l'a retrouvé. Et si Athena avait eut un second enfant avec Frederick Chase? Venez découvrir l'histoire que cela enclenche... Entre quêtes, découverte, amour, guerres, la vie des Chase et du Camp des Sangs mêlés n'est pas très calme! Cette histoire se passe après Le Dernier Olympien mais ne tient pas compte des Héros de l'Olympe.
Extrait: 
Annabeth Chase—
Son arrivée bouleversera tout mes plans. J'aurais du devenir une grande architecte, construite une meilleure et plus grandiose Olympe, mais tout c'est écroulé quand cette personne a fait son entrée dans ma vie et dans mon coeur.
Rien ne sera plus jamais pareil.
Encore une sang-mêlée venue me retrouver pour toutes les mauvaises raisons. Cette histoire, je vous la raconte à contre-coeur.
Quelques temps plus tôt— Dans la tête de Leilani
Papa gueula à travers la maison de descendre. Je ne comprenais pas pourquoi. J'avais fait tout ce qu'il m'avait demander de faire. J'avais lavé la vaisselle, rangé mes affaires de cours, passé l'aspirateur. Que me voulait-il? Il n'y avait rien de bon à ce qu'il veuille me voir. Il fallait se préparer au pire.
Mon père et moi entretenions une relation tendue depuis toute petite. Il m'avait clairement dit que je n'étais pas la fille de sa femme et qu'il ne savait pas comment cela se faisait que je partageais certains traits physiques avec lui.
Je savais en réalité que peu de temps après ma naissance, il passait encore du temps avec une jolie femme aux aspects divins. Elle me ressemblait, d'ailleurs, et j'en venais à la conclusion que j'étais pas sensée exister.
Je descendis les marches de l'escalier quatre à quatre, réfléchissant déjà à un argument contre les accusions grotesques de mon père. Il était d'ailleurs assis sur son canapé vert et il fixait la télévision. Plusieurs bouteilles de bière vides étaient couchées par terre. Je déglutis difficilement. Il était vraiment la carcasse d'un homme. C'était répugnant.
" Qu'est ce qui te prends de descendre aussi lentement, Leï? Tu sais à qui tu parles là? Tu dois m'obéir sale garce!
— Papa, je suis là. Je t'écoute.
— J'aurais jamais du fricoter avec cette femme, t'es qu'un sac à m-"
Je n'écoutais déjà plus. Depuis des années, je réprimais mes larmes. Je me battais contre assez de démons intérieurs et extérieurs pour en plus avoir à le supporter. En effet, en rentrant de cours, j'étais souvent confrontée à des monstres bizarres. Je pense que je suis folle.
A douze ans, c'est tôt pour faire des hallucinations. Des fois, j'ai encore mal où ils me frappent. Je crois que je disjoncte totalement. La seule fois où j'ai essayé d'en parler, papa m'a envoyé une bouteille dans la tête. J'ai failli être hospitalisé.
" Tu m'écoutes, petite? Je t'ai dit prends tes affaires et CASSE TOI! Toi et tes débilités vous me cassez la vie! Vous détruisez tout!
— je... Je comprends pas..."
Mon père se leva sur toute sa hauteur. Il avait un ventre proéminent— du à sa surconsommation de chips et d'alcool. Il s'est approché de moi doucement, ses yeux luisants. Son haleine fétide me donnait la nausée.
" Ta mère est une femme nommée Athena. Elle m'a dit que je devais t'emmener à New York, pas loin en tout cas, pour le Camp des Sang-Mêlés. Je ne vais pas y aller pour toi. Toi et ta batarde de soeur serons bien ensemble.
— J'ai pas de soeur...
— Ah. Oui. J'avais oublié. Cette petite idiote a fui quand elle avait sept ans." Il sourit bêtement, grognant en même temps. Je profite de son moment d'inattention pour reculer d'un pas. Quand il boit, il me fait peur.
" Annabeth Chase c'est son prénom. Débrouilles toi pour la trouver. T'as quinze minutes pour faire tes valises, après je te fous dehors."
Il faisait sombre dehors. Il devait être non loin de minuit, j'étais épuisée, je n'avais plus un rond, et le chemin pour New York s'avérait long et pénible. Je ne pouvais plus me permettre ni taxi ni bus, et je me devais de continuer à pieds.
Annabeth a intérêt à exister. Pareil pour le Camp. Cette Athena avait un prénom qui correspondait bien à son aspect divin, du moins de ce que je me souviens. Elle avait tout pour plaire, et on aurait dit que la lumière la mettait en valeur d'une manière spéciale.
Quelle idée d'écouter un alcoolique? Un homme si répugnant que je déteste l'appeler Père? Si j'avais une soeur, je comprends qu'elle se soit cassée. M'a t-elle connue? Pourquoi n'ai-je aucuns souvenirs d'elle?
Un souffle de vent se glissa sous mon t-shirt et la chair de poule me parcourut. Mon père avait été un type bien, autrefois. D'après ce que ma belle mère— supposément— il était doux et attentionné jusqu'à un évènement...
Et si c'était la fuite de ma supposée soeur?
" Une sang-mêlée ne devrait pas se promener seule et désarmée."
C'était la seconde fois que j'entendais l'expression sang-mêlée. Je me retournais vivement vers la source du bruit: c'était un garçon à peine plus âgé que moi. Il avait les cheveux bruns foncés et les yeux bruns. Il devait avoir à peine plus que quatorze ans.
" De quoi parles-tu et qui es-tu?" demandais-je fébrilement. Je souhaitais plus que tout me reposer. Avant de me faire expulser de mon chez-moi, j'avais passer une longue journée au supermarché en travaillant.
" Je suis Nico di Angelo. Et je crois que tu n'es pas au courant de tes origines... Il est temps de t'emmener au Camp."
Je sentis mon sang faire qu'un tour. C'était donc vrai, non? Si le Camp des Sangs-mêlés— que sais-je ce que cela signifie— existait, alors ma soeur aussi! Cela va contre toute logique. Le jeune garçon s'approcha prudemment, tendit sa main, prit la mienne, et je fus emmenée dans du noir.
Beaucoup de noir.
J'avais le mal de mer, soudain. J'avais extrêmement envie de vomir. Ma tête tournait sur elle même, j'étais empêtrée dans que du noir et encore du noir. Soudain, je sentis mes genoux s'écraser sur de la terre et j'ouvris les yeux péniblement.
Je regardais autour de moi. Partis les murs urbains. Je vois partout de l'herbe. Nous étions sur une colline. En haut, une sorte de portail antique avec écrit en grec Camp de Sang-mêlé ( στρατόπεδο μισό αίμα). Je ne compris pas comment je réussis à traduire la lecture dans ma tête.
" Comment...?"
A côté de moi, Nico est allongé au sol, semblant fatigué. Il respirait lourdement, comme si il avait couru un marathon. Je le fixais, ne comprenant pas comment j'étais passée de Virginie au Camp en même pas deux secondes.
" Je me suis évanouie et je rêve c'est ça?"
Nico releva difficilement pas la tête, toujours essoufflé.
" Non. Voyage de L'ombre. Shadow Travel. Je ne sais comment tu veux l'appeler. Il manque beaucoup à ta culture, tu es en retard sur les autres."
Je fis mine de comprendre ce qu'il baragouinait. Rien de tout cela était logique, et puis je le connaissais pas. Tout ce que je savais, c'était qu'on était près d'un Camp étrange. Puis nous l'entendîmes; en même temps.
Le son perçant d'un grognement de monstre. Sauf que s'il l'entendait, cela voulait dire que ce n'était pas une hallucination. Mon coeur manqua un battement. Face à nous se trouvait une sorte de gigantesque Minotaure.
" Tu le vois aussi?" je demandais faiblement
Il ne m'attendit pas. Il se mit à courir vers les portes. Je le suivis aussitôt, apeurée. Je venais seulement de comprendre que tout ce temps, je m'étais battue contre de véritables monstres. Je ne savais rien à ma propre vie, apparemment. Pendant que nous courions ensemble, nous passâmes des dizaines d'arbres— des pins, et autres— et on sauta par dessus des nids de poules. La lune était notre seul lampadaire. J'avais peur. Véritablement peur. Et je voulais tout savoir sur les sangs-mêlés. Maintenant.
Derrière nous, le monstre prenait de la vitesse. Le sol tremblait sous ses pieds, et je trébuchais plusieurs fois. Je n'avais jamais couru aussi rapidement de toute ma vie. Comme quoi l'adrénaline fait des merveilles!
Le portail gravé paraissait être à des années lumières de nous. Nico commençait à s'essouffler, surtout qu'il était déjà crevé.
Alors je pris une décision un peu suicidaire. Je m'arrêtais soudain de courir vers le portail, et à la place je me mis à foncer sur le monstre. Celui-ci ne s'y attendait pas du tout et nous nous rencontrâmes dans un énorme choc. Tout mes os me firent mal en symbiose. Je poussais un hurlement, pile au moment où je m'écrasais contre la terre comme une poupée de chiffon. JE grinçais des dents et me relevais et me jetai à nouveau sur le monstre. Nico s'était arrêté de courir.
" Barres-toi! Vite!"
Il opina du chef et s'en fut, et une minute après il était plus dans mon champ de vision. Je glissais mon regard vers la créature monstrueuse. Il était imposant, mi-homme mi-taureau blanc. On aurait presque pu le trouver majestueux à sa manière. Mais son envie de chair humaine ne me réjouissait pas et je préférais ne pas y penser.
" Coucou mon vieux. Tu vois, j'allais découvrir des trucs sur moi, alors si tu pouvais éviter de m'écraser et tout... je serais contente."
Je crus presque entendre le monstre rire. Mais il n'allait pas me laisser aller. Il avait été sonné quelques temps plus tôt, mais maintenant il se ruait sur moi en hurlant de sa voix de taureau. Je me redressais en vitesse, ignorant la douleur de mes côtes et de mes jambes. Il arrivait bien trop vite. J'eus le temps de sauter sur le côté pour éviter son buste, mais son bras m'envoya tout de même valser. Il avait planté ses griffes dans ma jambe avant de me lancer comme une poupée. J'hurlais de douleur alors que je tombais.
" Calme toi! Je veux juste... partir..." m'exclamais-je dans le vide
Ma tête tournait. Je voulais abandonner et dormir sur le sol pour l'éternité. Mais j'entendis le ching d'un object métallique qui se dégainait puis le cri féroce d'une guerrière, puis celui d'un homme. Je n'eus pas la force de redresser ma tête. Je sentais du liquide dégouliner de ma cuisse et mon coeur battait dans mes tempes.
Puis j'entendis le son d'un corps qui s'écrase contre le mou de la terre. Des bruits de pas. Je sentais que je perdais peu à peu connaissance, comme quand papa buvait trop et me frappait trop fort.
J'eus juste le temps d'entendre la voix cristalline d'une femme qui chuchotais:
" Nico a dit que c'était une sang-mêlée de Virginie..."
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habiterlespace · 4 years
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NEUF HEURES DU MATIN
Tandis qu’au ciel matinal s’attarde la lune Le vent d’est persistant fait frissonner la dune. Une légère brume enveloppe l’horizon Où l’on devine la stature de hautes maisons. En bas de l’immeuble, sur la chaussée Une, puis deux voitures circulent. Des silhouettes masquées déambulent En direction du supermarché. Telle une marée basse qui perdure La vie semble avoir reflué derrière les murs. Elle est plus que jamais casanière Au sein de la fourmilière. Une nouvelle journée s’avance à pas lents Sans doute semblable à la journée d’avant. Nostalgie et vague à l’âme Pourraient figurer au programme. Sentiments que fort heureusement efface L’arôme familier du café chaud dans la tasse. Une guêpe vient se cogner au carreau Comme pour me dire qu’il va faire beau. Les arbres ont enfin quitté leurs tenues de deuil Pour de revêtir de fringants habits de feuilles. De la première jacinthe aux multiples tulipes il n’y a qu’un pas. C’est sûr que c’est plutôt réconfortant de ce côté-là. On aimerait cesser de ruminer Et fuir les images du passé. On aimerait n’avoir en tête qu’une seule pensée Celle de la venue prochaine d’un véritable été.
Jean-Pierre Droulez
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