Tumgik
#avec à peine un jour de retard !
luma-az · 8 months
Text
Des milliers de bouteilles à la mer
Défi d’écriture 30 jours pour écrire, 30 août 
Thème : au revoir/écrire
. .
Chaque jour, elle allait jeter une bouteille à la mer. Une bouteille en verre, soigneusement scellée, contenant une feuille de papier chargée de mots.
Personne n’était censé les lire.
Ecrire, pour elle, c’était une décharge. Un moyen de se défouler, de se sortir de la tête des idées qui y trainaient trop, des pensées qui sentaient le rance, des rancunes et des regrets. C’était aussi un moyen de parler sans être interrompue. Et même si au final elle les destinait au grand large, elle se sentait écoutée, en écrivant ses messages, comme jamais elle ne l’était dans sa vie de tous les jours.
Au quotidien, c’était une gentille fille. Toujours positive. Toujours prête à aider. Un soutien, une oreille, une main secourable, un pilier.
Et elle aimait ça. Elle n’avait pas envie de le gâcher. Elle parlait, oui, et elle était même sincère, parfois. Mais elle ne disait jamais tout. Le reste, elle le gardait pour elle, dans un coin de sa tête, au fond de son cœur, elle le ruminait, le ressassait, avant de le régurgiter sur la feuille. L’acte d’écrire lui a toujours paru salutaire, jamais élégant. Peu importe. Les vagues ne s’en sont jamais plaintes.
Aujourd’hui, elle n’a écrit que deux mots sur sa feuille : Au revoir.
Je sais que personne n’était censé lire. Sauf que depuis tout ce temps, moi j’ai lu. Et j’hésite. J’angoisse. Que faire ? En réalité, je n’ai aucune idée de ce qu’elle compte faire, de ce que veulent vraiment dire ces mots. Sauf qu’au fond de moi, après avoir dévoré tous ses messages, je sais très bien ce qu’ils veulent dire. Je sais ce que voulait dire le geste, depuis le début, de jeter une bouteille à la mer. Ça a toujours été un appel à l’aide désespéré.
Ça me terrifie, mais j’ai pris ma décision. Tant pis pour elle, je suis trop inquiet pour ne pas m’en mêler.
Par contre, me rencontrer risque de lui faire un sacré choc.
.
.
22 notes · View notes
e642 · 4 months
Text
Une fois sortie du train hier, il m'a récupérée, sans être en retard. Il m'a dit "t'es belle quand tu pèles, on dirait un gros lézard". Il m'appelle comme ça depuis mes peelings, je sais qu'il sait que je me trouve pas belle et il prend toujours le soin de me dire que je suis jolie, encore plus quand je pèle mdr. Quand on est arrivés chez lui, c'était tout rangé, il faisait chaud, ça sentait bon, puis il y avait une lumière violette sur la table et il m'a dit "ça c'est ton cadeau de Noël en avance". Je me suis approchée et il y avait une mangue coupée en morceaux (mon fruit préféré) puis le cadeau. Le fameux. J'ai ouvert et c'était.. une rose éternelle. C'est-à-dire une vraie rose qui a eu des soins de conservation et qui est sous verre. Il faut y faire attention mais certaines peuvent durer des années voire des décennies. Et j'me souviens du jour où on est passés devant et que j'ai discuté avec la dame en lui demandant comment elles étaient conservées. Et elle m'avait dit "vous êtes la première à me le demander". J'ai jamais compris comment on peut ne pas s'intéresser à ça, surtout quand on veut en offrir une. Et du coup, ça veut dire qu'il a retenu. Puis, c'était accompagné d'un petit mot "en hommage à Patrick, on l'oublie pas, mais celle là au moins c'est pour la vie". Pour le contexte, Patrick c'est mon caféier d'Arabie que j'ai reçu à mes 18 ans par mes potes du lycée lorsque j'étais encore à l'hôpital psychiatrique. C'était une petite pousse sous verre que je me suis evertuée de faire croître pendant bien 3 ans, puis il nous a quitté après un gros stress hydrique. Et mine de rien, je l'adorais, c'était une grosse valeur sentimentale. J'ai eu beaucoup de peine quand il a fallu l'enlever du pot. Son cadeau m'a touchée. Et après, on a fait l'amour passionnément et c'était super. Je sais pas pourquoi tantôt c'est un mec super et pourquoi, tantôt, il est si faillible. Quoiqu'il en soit, j'en suis reconnaissante. Ça m'a fait du bien de le voir.
21 notes · View notes
leparfumdesreves · 2 months
Text
Tumblr media
LA PEINE ESSENTIELLE DES NON-ESSENTIELS...
LE LIBRAIRE
Il a toujours aimé lire mais il n'y arrive plus trop en ce moment. Trop d'angoisse. Les charges qui tombent, le propriétaire qui réclame les deux mois de loyer en retard, le conseiller bancaire qui est un peu plus sec. "Désolé mais je ne peux pas donner des crédits à la terre entière. Faites du click and collect." Son neveu lui a bricolé à toute vitesse un site Internet mais il paraît qu'il n'est pas bien référencé. C'est un métier de vendre sur Internet et ça n'est pas le sien. Lui, il aime faire des petites fiches manuscrites sur les livres et conseiller ses clients.
Il a mis son unique employée en chômage partiel, il a installé une table pour bloquer la porte de la librairie et faire comme un guichet. Parfois les visages s'éclairent : "Oh mais vous êtes ouvert." "C'est pour le click and collect", il répond. Puis, en baissant la voix : "Dites-moi ce que vous voulez et on va faire comme si vous l'aviez commandé." On lui dit "bon courage" en baissant la voix comme s'il avait une maladie grave.
Derrière son guichet toute la journée, il attend que le téléphone sonne puis va sur le site vérifier s'il n'y a pas de commandes.
Le quincaillier lui a pris quelques livres en dépôt. Avant tout ça, ils allaient parfois boire des bières le soir dans le petit café d'à côté. L'autre jour, le quincaillier a vendu un livre de Marcel Proust à quelqu'un qui venait acheter des clous. Il était tellement fier que le libraire a souri derrière son masque, il y a juste cette boule dans la gorge qui ne s'en va pas.
LA FLEURISTE
Comme la nuit elle ne dort plus, la journée elle ne tient pas debout, alors elle boit café sur café. Ses enfants ont dû s'apercevoir de quelque chose, quand ils rentrent de l'école ils jouent en silence et elle n'a même plus besoin de crier pour qu'ils rangent leurs affaires. Elle a déposé des bouquets à 17 euros à la boulangerie d'à côté. La boulangère vend cinq, six bouquets par jour, c'est déjà ça, mais ce n'est pas comme ça qu'elle va arriver à payer les charges. Les fleurs, c'est pour les fêtes, les anniversaires et les amoureux ; en ce moment il y a surtout des enterrements. Parfois, la fleuriste a des idées noires puis elle regarde ses enfants et elle se dit qu'elle doit tenir le coup.
L'INTERMITTENT
On lui a tellement répété qu'il était un privilégié qu'il a fini par le croire. C'est vrai qu'il fait un métier sympa avec des horaires sympas et des gens sympas. Pendant le premier confinement, il faisait des vidéos sur Internet, là il se demande comment il va payer son loyer. Parfois il a l'impression qu'il ne sert à rien.
LE RESTAURATEUR
Ça faisait longtemps qu'il rêvait d'avoir son restaurant. Depuis ses années d'apprentissage, quand il se levait à 4 heures du matin pour accompagner son patron à Rungis. Il a ouvert en janvier 2020 et tout de suite ça a cartonné. Au premier confinement, il apportait des repas dans les hôpitaux et disait en rigolant : "On pourra dire que j'ai bien choisi mon année." Là, il s'est inscrit sur Deliveroo, prépare des salades César en barquettes plastique à 9 euros et du chirashi saumon au quinoa à 11 euros : les gens dans les bureaux ne mangent que ça à Paris. Le ministre de l'Economie a annoncé qu'il y avait des aides, mais il y a plein de trucs à remplir en ligne. Le restaurateur a du mal, il manque toujours un papier. Il a dû aller aux impôts, la dame derrière le guichet a dit : "Eh ben, vous avez bien choisi votre année pour démarrer", et le restaurateur s'est mis à pleurer.
NE LES OUBLIEZ-PAS ! LEUR VIE NE TIENT QU'À UN FIL...
7 notes · View notes
pierre-hector · 1 month
Text
Tumblr media Tumblr media
D'avant guerre
Bruges, le 29 mars 1940
Très chère Femme,
Enfin, je t’écris ! Tu m’auras certainement taxé de négligence, mais… Que de péripéties, depuis ma rentrée !
À peine arrivé à 13h45, on m’apprend qu’un planton du C. T. Ter Hippo était venu me demander d’urgence, le matin. Heureusement que l’adjudant, qui est très débrouillard, aura eu la présence d’esprit de répondre que le commandant Picard m’avait accordé la permission jusque midi. Je me suis donc préparé dare-dare sans avoir même le temps de dîner et me suis rendu à mon nouveau cantonnement. Là, j’ai été mis directement en rapport avec l’adjudant Zwaenepoel, mon nouveau chef qui, sans retard, m’a mis à la tâche et désigné pour le bureau de la compagnie où je suis resté deux jours 1/2. Ensuite, j’ai de nouveau changé de fonction et depuis hier soir, j’ai été bombardé “fourrier aide comptable”. Ce mot de fourrier ne te dit sans doute rien. Le fourrier est tout simplement le sous-officier qui est chargé de l’équipement de toute la compagnie, c-à-d que je suis en quelque sorte un chef magasinier qui doit veiller à l’entretien et réparations de tous les vêtements, bottines, armes, etc. Tu te rends compte ? Ton petit Totor qui va maintenant manipuler vestes, pantalons, capotes, chemises, caleçons, etc, etc. ! Vraiment, il y a de quoi rire. Le chef comptable de la firme Marchal faire un tel métier ! Non, mais des fois, tu rigoles !? … En tout cas, moi, je ne rigole pas.
Te dire que je suis très bien serait mentir. Disons tout simplement que ma situation, bien que n’étant pas très bonne, est cependant simplement passable. Je suis logé dans mon magasin avec l’ancien fourrier à qui j’ai permis de rester. Comme nourriture, ce n’est pas brillant et bien souvent il ne m’est pas possible de la manger… Mais, que veux-tu ? À la guerre comme à la guerre et, ma foi, je me console en pensant qu’il y a plus malheureux que moi.
Bien des amitiés à tous et mille baisers à la petite Rérétje. Pour toi, tout mon amour et mon affection ?
Ton maréchal des logis fourrier aide-comptable, Hector (tu vois que j’ai de la distinction, comme les nobles)
Écris-mois à l’adresse, ci-dessous et non pas à mon ancienne adresse du mess que je ne renseigne sur l’enveloppe que pour la faire accepter plus facilement par la poste civile.
Maréchal des logis Hector Bracké C. T. Ter /Pon Hippo Rue de Jérusalem Bruges
2 notes · View notes
Text
Les mésaventures de Dr. X.
Par un doux vendredi d’octobre je me réveillai. Tout heureux de partir rejoindre mes deux camarades de voyage, j’eus à peine le temps d’ouvrir mes mails pour voir mon vol annulé. Je suis allé à l’aéroport dans l’espoir de malgré tout m’envoler. Je me retrouvai ainsi avec trois correspondances me menant successivement à Munich, Montreal, Bogota et enfin Santiago. Alors que j’arrivais à Munich sans encombre, je vis ce mail énigmatique:
Tumblr media
Deux avions pour le prix d’un! Mais lequel prendre? Une sympathique dame allemande m’informait que mes trois vols suivants avaient été annulés, et remplacés par un Munich-Londres-Santiago ! Ainsi je me retrouvais avec six cartes d’embarquement dont trois inutiles.
Heureusement la suite du voyages se déroulait comme sur des roulettes (de valise). Après un vol vers Londres et la visite d’un aéroport fort déplaisant (malgré sa boutique Harry Potter), je montais enfin dans un avion ayant la bonne destination! Ainsi j’arrivais 14h plus tard, et avec seulement un jour de retard, à Santiago! Mes gentilles compagnes de voyage m’attendaient sagement à la sortie de l’aéroport (Peut-être depuis 24h car l’une d’entre-elles avait très froid), et notre véritable aventure démarrait enfin!
Tumblr media
3 notes · View notes
sofya-fanfics · 10 months
Text
Pourquoi m’as-tu sauvé ?
Tumblr media Tumblr media
Fandom : Tokyo Revengers / My Hero Academia
Relationship : Mikey x Izuku
Voici ma participation pour le Crossover Ships Week 2023 pour le prompt : Pourquoi m’as-tu sauvé ?
J’espère que ça vous plaira.
Résumé : Soudain, Mikey vit un camion arriver vers lui. Il avait dévié de sa route sans s’en rendre compte. Tout à coup, il sentit quelqu’un l’attraper et le porter. Il avait l’impression de s’envoler. Il entendit sa moto s’écraser contre un mur. Il atterrit doucement sur le sol et la personne qui venait de le sauver le lâcha. Il leva les yeux et vit devant lui un garçon de son âge. Il le reconnaissait. Il l’avait vu à la télévision lors du tournoi sportif de U.A. Il s’agissait d’Izuku Midoriya.
Disclaimer : Tokyo Revengers appartient à Ken Wakui et My Hero Academia appartient à Kōhei Horikoshi.
@crossover-ships-brainrot​
AO3 / FF.NET
Mikey roulait bien trop vite. Il savait qu’il aurait dû ralentir, mais il avait besoin de sentir cette vitesse. Il avait dissous le Toman, lui et ses amis avaient enterré la capsule temporelle. Désormais, il ne les reverrait plus, c’était terminé. Il ne devait plus rester auprès d’eux s’il voulait les protéger. Il savait qu’un jour où l’autre sa noirceur allait le rattraper et il se refusait à les entraîner avec lui.
Il accéléra encore un peu. En allant toujours plus vite, c’est comme s’il essayait d’échapper à la noirceur. Soudain, il vit un camion arriver vers lui. Il avait dévié de sa route sans s’en rendre compte. Il allait trop vite et il n’aurait pas le temps de l’éviter. C’était peut-être mieux ainsi. Peut-être valait-il mieux qu’il en finisse maintenant.
Tout à coup, il sentit quelqu’un l’attraper et le porter. Il avait l’impression de s’envoler. Il entendit sa moto s’écraser contre un mur. Il atterrit doucement sur le sol et la personne qui venait de le sauver le lâcha. Il leva les yeux et vit devant lui un garçon de son âge. Il le reconnaissait. Il l’avait vu à la télévision lors du tournoi sportif de U.A. Il s’agissait d’Izuku Midoriya. Un apprenti héro venait de lui sauver la vie. Pourquoi ? Pourquoi s’était-il donnait la peine de le sauver ?
« Est-ce que tout va bien ? Demanda Izuku. »
Mikey acquiesça, ne sachant pas quoi répondre d’autre. Il entendit les secours arriver. Il jeta un nouveau coup d’œil vers Izuku. Il remarqua qu’il portait son uniforme de U.A. Il devait certainement se rendre en cours. Mikey eut presque envie de rire. Cela faisait bien longtemps qu’il ne se rendait plus au lycée et il n’avait aucune envie d’y retourner. Izuku écarquilla les yeux en regardant son téléphone.
« Oh non, je suis en retard, marmonna-t-il. »
Il regarda Mikey avec bienveillance. Mikey eut du mal à se souvenir de la dernière fois que quelqu’un l’avait regardé comme cela. Les adultes le regardaient avec mépris parce qu’il faisait parti d’un gang. Les collégiens et les lycéens le regardaient avec peur parce qu’il était Mikey l’invincible. Les membres du Toman le regardaient avec respect et admiration parce qu’il était leur chef. Shinichiro avait été le seul à le regarder ainsi.
« Les secours sont là, dit Izuku. Est-ce que ça va aller ? -Oui, ça ira. »
Izuku acquiesça et lui sourit. Il partit en courant en direction de U.A. Mikey le regarda s’en aller, jusqu’à ce qu’il disparaisse au loin. Il venait d’avoir une seconde chance, mais à quoi cela lui servirait-il si sa pulsion noire le rattraperait.
******
Mikey était dans un bâtiment désaffecté où se trouvaient les anciens bureaux d’une entreprise. Koko et Sanzu étaient avec lui. Peu de temps après la dissolution du Toman, ils l’avaient retrouvé et lui avaient proposé de former un nouveau gang. Le Bonten. Le gang était petit, mais avec la réputation de Mikey, plusieurs personnes cherchaient à devenir membre du Bonten. Ils s’étaient spécialisés dans le vol et le racket. Ils étaient bien loin de ce que pouvait représenter le Toman.
Mikey éteignit la télévision. Elle était vieille, l’image n’était pas bonne et le son était criard, mais il avait compris l’essentiel.
Dabi de l'alliance des super-vilains venait de révéler qu’il était Toya Todoroki, le fils aîné d’Endeavor que tout le monde croyait mort. Non seulement il venait de révéler qui il était, mais aussi qu’Endeavor, le héro numéro un que tout le monde admirait, était un mari et un père violent. Il était évident qu’après ces révélations et les batailles qui venaient d’avoir lieu entre les héros et les vilains, le pays allait entrer en crise. Koko se tourna vers Mikey et lui sourit malicieusement.
« Avec ce qui est entrain de se passer, je sens qu’il y a moyen de se faire beaucoup d’argent. -Les gens risquent de ne plus faire confiance aux héros et voudront s’armer pour se protéger, dit Sanzu. -Qu’en dis-tu Mikey ? -Pourquoi pas. »
Cela suffit à Koko qui souriait de plus belle en pensant aux profits qu’il allait faire. Mikey fixa l’écran noir de la télévision. Que vas-tu faire maintenant, Deku ?
******
Plus le pays s’enlisait dans la crise, plus cela profitait aux affaires du Bonten. Le gang grandissait et se faisait une renommée dans le milieu. U.A avait ouvert ses portes pour protéger les habitants. Mikey se demandait si les anciens membres du Toman s’y étaient réfugiés. Au fond de lui, il l’espérait. S’il avait dissout le Toman et qu’il s’était éloigné de ses amis, c’était pour les protéger et qu’ils aient un avenir. Il n’avait pas le droit de les emmener dans les ténèbres qui étaient entrain de l’envahir.
Mikey tourna dans une ruelle et vit du coin de l’œil quelqu’un qui le suivait. Il avait senti une présence depuis qu’il était parti d’un de ses repères. Il avait dit à Sanzu d’aller s’occuper d’une livraison d’arme qui venait d’arriver illégalement des États-Unis. Si quelqu’un le suivait, il voulait être seul pour régler le problème. Il s’arrêta de marcher et se retourna.
Il vit qu’il s’agissait du chef d’un gang de Roppongi. Mikey ne l’avait jamais rencontré jusqu’à présent, mais il avait souvent entendu parler de lui, même à l’époque où il était encore le chef du Toman. Il était plus âgé que lui et il faisait parti de ceux à qui la crise profitait. L’homme leva le bras et pointa son pistolet sur Mikey.
« Alors c’est toi Mikey l’invincible ! Dit-il avec un sourire mauvais. Je n’arrive toujours pas à comprendre comment un gamin comme toi peut me mettre autant de bâtons dans les roues. »
Mikey ne put s’empêcher de sourire. Alors c’était à cause d’une histoire de concurrence entre gang. L’homme tira. La balle frôla la joue de Mikey. L’égratignure était suffisamment profonde pour saigner, mais pas assez pour faire des dégâts.
« Arrête de sourire ! »
Mikey essuya le sang qui coulait avec sa manche. Il lui lança un regard menaçant. Il n’avait pas de temps à perdre avec cet idiot.
« La prochaine fois ne me loupe pas si tu ne veux pas que je te tues. »
La main de l’homme trembla légèrement. Il n’était peut-être qu’un gamin, mais tout le monde connaissait sa réputation. Il était Mikey. L’ancien chef du Toman et celui du Bonten.
Sans qu’il comprenne ce qui était entrain de se passer, Mikey vit des lianes noires s’enrouler autour de l’homme devant lui et le projeter en arrière. Le choc était suffisamment puissant pour lui faire perdre connaissance, mais pas assez pour le blesser sérieusement. Mikey vit la personne qui venait de le sauver. Il s’agissait d’un héro qui était encore en service. Mikey avait entendu parler de lui. Il arrêtait les hors-la-loi sans relâche. Certains civils le craignaient à cause de son apparence. Mais sous son costume endommagé et crasseux, Mikey reconnu Deku.
« La police va bientôt arriver, dit Izuku. »
Il allait s’en aller, mais Mikey l’arrêta.
« Tu ne m’arrêtes pas, Deku ? »
Izuku se figea.
« Sais-tu qui je suis ? Continua Mikey. »
S’il avait une idée de qui il était et du mal qu’il était capable de faire, il ne le laisserait pas s’échapper.
« Manjiro Sano, le chef du Bonten. »
Mikey écarquilla les yeux.
« Alors pourquoi tu ne m’arrêtes pas ? Je ne vaux pas mieux que lui où les vilains. »
Izuku baissa son masque. Il se retourna et le regarda. Malgré une immense fatigue, Mikey vit la détermination dans son regard.
« La première fois que l’on s’est rencontré, j’ai vu quelque chose dans ton regard. Il y avait de l’espoir, comme si tu voulais t’en sortir. Je me battrais jusqu’au bout pour garder cette espoir. »
Izuku remit son masque et partit. L’espoir, pensa Mikey. Est-ce qu’il y en avait encore pour lui ? Il ne put s’empêcher de penser que c’était la deuxième fois qu’Izuku le sauvait.
******
Les années passèrent. Tomura Shigaraki et All For One avaient été vaincu. Les héros étaient de nouveau admirés, l'espoir et la paix étaient revenus. Les jours heureux étaient à nouveau présents. Pourtant, Mikey n'avait pas connu de jours heureux depuis longtemps. Il avait l'impression que plus l'avenir était lumineux pour les habitants du pays, plus il plongeait dans les ténèbres.
Le Bonten était devenu la première organisation criminelle du Japon, mais personne ne savait où il se trouvait. Il avait fait en sorte qu'aucun de ses anciens amis ne le retrouvent. Il s'était quand même renseigné sur eux. Il avait appris qu'ils étaient tous heureux et épanouis dans leur vie et c'était tout ce qu'il avait toujours voulu.
Il savait qu'il était surveillé par les autorités Aussi bien par la police que les héros, mais il avait toujours fait en sorte de ne pas se faire arrêter. Deku avait arrêté plusieurs membres de son organisation et il pouvait l’arrêter à tout moment. Alors pourquoi ne le faisait-il pas ? Est-ce qu’il croyait encore qu’il pouvait être sauvé ? Qu’il y avait de l’espoir pour lui ? Il était devenu comme une coquille vide, il ne ressentait plus rien.
Mikey se trouvait dans un des repères du Bonten. Il s’agissait d’un ancien bowling qui était fermé depuis des années. Cela faisait presque un an que ni lui, ni aucun membre de son gang n’y avait mis les pieds. Personne ne savait qu’il était là. Il s’approcha du bord et regarda en bas. Une chute pareille le tuerait sur le coup. Il sourit jusqu’aux oreilles et se laissa tomber en avant. C’était terminé.
Sa chute s’arrêta d’un coup et il se sentit remonter dans le bâtiment. Il ouvrit les yeux et il vit des lianes noires qui l’entouraient. Il sut que Deku venait de le sauver à nouveau. Il atterrit doucement sur le sol et les lianes le lâchèrent. Devant lui se tenait le héro numéro un du Japon, le nouveau symbole de la paix, celui qui avait réussi à surpasser All Might. Mikey éclata de rire. Un rire dément qui résonna dans le bâtiment.
« Quand est-ce que tu finiras par comprendre, dit Izuku. »
Mikey s’arrêta de rire et lui lança un regard noir.
« Pourquoi ? Pourquoi m’as-tu sauvé ? »
Izuku retira son masque. Cela faisait des années que Mikey n’avait pas vu son visage. Il avait changé, il n’avait plus rien de l’adolescent qu’il avait été. Son regard aussi était différent. C’était le regard d’un héro, prêt à le sauver. Mais Mikey aussi avait changé.
« Il est hors de question que tu abandonnes aussi facilement. »
Aussi facilement ? Pour qui se prenait-il ? Izuku ne connaissait rien de lui, à part les crimes qu’il avait commis.
« Même si cet espoir est infime, il est toujours là, continua Izuku. -Il n’y a aucun espoir pour moi. Peu importe ce que tu as pu voir, ça a disparu il y a longtemps. -Tu te trompes. Ce que j’ai vu dans ton regard est toujours là. Toi aussi tu as le droit d’être sauvé. Tu as le droit de demander de l’aide. »
Mikey ferma les yeux et serra les poings. Il ne pouvait pas demander de l’aide. Il finirait par gâcher cette nouvelle chance, comme il le faisait à chaque fois.
« Je n’arrêterais pas ! S’exclama Izuku. Je serai là pour te sauver encore et encore, tant que tu en auras besoin.
Ses mots résonnèrent dans la tête de Mikey. Sans qu’il ne s’en rende compte, des larmes coulèrent sur ses joues. Il posa ses doigts sur sa joue. Il n’avait pas pleuré depuis la mort d’Emma. Que penserait-elle de lui si elle était toujours vivante ? Tout à coup, il eut l’impression que le mur qu’il s’était construit autour de son cœur était entrain de s’effondrer. Tout ce qui lui était impossible de ressentir depuis des années était entrain de le submerger. Il pleurait et il ne pouvait plus s’arrêter.
« Je t’en pris, sauve-moi. »
Izuku s’approcha de lui et le prit dans ses bras. Mikey écarquilla les yeux, surpris. Il leva lentement les bras et les passa autour d’Izuku. Il le serra contre lui. Il avait l’impression que seul Izuku l’empêchait de sombrer. Il comprit qu’il avait besoin de lui, comme il n’avait jamais eu besoin de personne.
******
Mikey arrêta sa moto devant l’agence d’Izuku. Trois ans étaient passés depuis qu’il l’avait sauvé. Ces trois dernières années n’avaient pas été faciles, mais grâce à Izuku, il avait réussi à reprendre sa vie en main.
Il avait dissous le Bonten. La plupart des membres avaient été arrêté et si Mikey avait pu échapper à la prison, c’était grâce au témoignage d’Izuku. Il avait repris contact avec Draken et il travaillait maintenant avec lui dans son atelier motos. Izuku était resté auprès de lui durant toutes ces épreuves. Au fil du temps, il était devenu bien plus que son sauveur ou son héro. Il était celui qu’il aimait et il avait la chance d’être aimé en retour.
Leur relation en avait surpris beaucoup parmi les amis d’Izuku. Ils avaient eu du mal à comprendre comment un héro avait pu tomber amoureux d’un criminel. Mais ils avaient vu qu’ils étaient heureux et cela leur suffisait.
Il salua les collègues d’Izuku qui avaient terminé leur journée. Izuku sortit du bâtiment et un sourire illumina son visage lorsqu’il vit Mikey. Il s’approcha et ils s’embrassèrent. Izuku mit le casque que Mikey lui tendit et monta derrière lui. Mikey démarra et les conduisit jusqu’à leur appartement.
Mikey avait eu la chance de pouvoir recommencer sa vie et il s’était promis de se servir de cette seconde chance pour rendre Izuku heureux.
Fin
6 notes · View notes
atticuswritersoul · 11 months
Text
10/12/18 : Les papillons
Tumblr media
Il est petit. La même peau hâlée, le même regard sombre, les mêmes cheveux corbeau. Sa voix est douce et aiguë, légèrement chantante. Son sourire innocent, ses yeux rieurs, ses fossettes qui apparaissent. Inconscient de son monde environnant, ne vivant que dans l'instant présent. Dan pourrait donner n'importe quoi pour goûter à nouveau, le temps d'une seconde, à cette douce enfance. Si simpliste, si aisée. Rien ne semble pouvoir atteindre le cœur du petit Tyler, occupé à chasser les papillons dans le champs.      Dan est installé contre le tronc d'un arbre, en train de surveiller le petit garçon, plongé dans ses pensées. Voilà cinq jours que les obsèques ont eu lieu. Aujourd'hui, il est désormais, aux yeux de la loi, le responsable légal de ce garçon qui court après les papillons.       Que la vie est drôle. Que la vie est amusante. Ironique, antipathique, insensible, voilà ce qu'elle est aussi. Incontrôlable, imprévisible et sadique, elle adore attaquer sa création. Une épidémie par-ci, un génocide par-là. Sans oublier, évidemment, les quelques têtes qu'elle prend par plaisir çà et là. C'est ce qu'elle lui avait fait. De sang froid, elle avait pris la mère de Tyler. La seule personne qui restait à l'enfant. Brighton.        Son cœur se serre, et il ferme rageusement les yeux. Il déteste être égoïste, encore plus lorsque ça concerne les personnes qu'il aime. Mais il n'y arrive pas, c'est impossible... à chaque fois que ses yeux azurs se posent sur ce petit bout d'humain, à chaque fois qu'il voit son sourire étincelant, à chaque fois qu'il entend sa petite voix douce... à chaque fois, il repense à elle. La petite Brighton de onze ans, celle qui devenait son amie. La Brighton qui se vantait d'être une sirène, qui détruisait ses ennemis avec un seul de ses cris. La Brighton enceinte, qui lui demandait d'être le parrain de son enfant. La Brighton morte, et Tyler.       - Hey...       Il rouvre brusquement les yeux en sursautant, et tombe sur deux billes bleues glacées. Un air maussade, des cheveux légèrement désordonnés et des pommettes rougies. Elle s'excuse pour son retard d'un ton plat. Elle est abattue, à terre, sa peine étalée à vue d'œil. Elle est détruite, tout comme il l'est. Il ouvre ses bras, et elle vient contre lui. Elle pose son front contre le sien, il referme sa prise sur elle, et ils se serrent très forts l'un à l'autre. Longtemps, intensément.        Le vent souffle fort, vient ébouriffer leurs cheveux. Il est doux, à la limite de l'affection. Un peu comme un vieil ami, qui serait venu les réconforter depuis loin, très loin. Sa mâchoire se décrispe doucement, et Dan laisse sa tête se reposer sur l'épaule de Lexie.     Brighton n'est plus parmi eux, mais le vent est là. Ainsi que Tyler, Lexie, et les papillons qui virevoltent dans les près et dans son ventre. Il inspire le parfum de la fille, son esprit apaisé. La mort le suit de près, il en a conscience. Mais tant qu'ils seraient là, il saurait y faire face. Parce qu'ils sont ensemble. Parce qu'ils sont sa nouvelle famille.
2 notes · View notes
Text
Le vol de la Joconde
Tumblr media
C'est le 21 août 1911 que lors d'une de ses rondes, un gardien du Louvre constate la disparition du plus célèbre tableau du monde La Joconde de Léonard de Vinci. Contre toute attente, l'employé ne donne pas immédiatement l'alerte. En effet, la simple idée du vol du portrait de Mona Lisa semble si incongrue qu'il pense que l'oeuvre a simplement été déplacée par les conservateurs. Ce n'est que le lendemain que les responsables s'alarment, et que la police est tardivement prévenue. L'affaire est si grave que les autorités renforcent les contrôles aux frontières. Les soupçons portent d'abord sur le poète Guillaume Apollinaire, mis en cause quelques années plus tôt dans le vol de statuettes ibériques que son ami Géry Pieret avait revendu à Picasso. Apollinaire est emprisonné à la Santé du 7 au 11 septembre 1911, avant d'être blanchi. Deux ans durant, la presse internationale spécule sur l'affaire. l'incroyable histoire de cette disparition achève de porter au pinacle la célébrité de Mona Lisa. La revue L'Illustration promet cinquante mille francs pour qui rapporterait le tableau dans les locaux du journal. L'écrivain italien Gabriele D'Annunzio revendique le forfait au nom de son nationalisme italien. Il n'est pas pris au sérieux. Pourtant, le mobile était le bon, le voleur était un ouvrier italien nommé Vincenzo Perugia, qui travaillait au Louvre. Il conserva le tableau pendant deux ans, caché dans sa chambre, avant de le proposer, contre 500 000 lires, à Alfredo Geri, un antiquaire Florentin. Ce dernier examina le tableau le 11 décembre 1913 en compagnie d'un ami, Giovanni Poggi, directeur du musée des Offices. Et ils prévinrent la police. Le 13 décembre 1913, jamais en retard d'un scoop, le New York Times publiait la première déposition de Perugia : "Souvent, pendant que je travaillais au Louvre, je m'arrêtais devant la peinture de Vinci, et j'étais humilié de la voir ainsi en terre étrangère. La subtiliser fut très simple. Je n'avais qu'à choisir le moment opportun. Un matin, j'ai rejoint mes camarades décorateurs au Louvre, j'ai échangé quelques mots avec eux, puis je suis entré dans le salon où la peinture était accrochée. Il était désert. La peinture souriait devant moi. En un instant, je l'avais décrochée du mur. J'ai déposé le cadre dans l'escalier et glissé le panneau sous ma blouse. Tout s'est fait en quelques secondes. Personne ne m'a vu, personne ne m'a suspecté…" Tenant compte de ses intentions patriotiques, le tribunal condamna Perugia a un an et quinze jours de prison, peine qu'il n'accomplit pas dans sa totalité. Le 4 janvier 1914, La Joconde retrouvait le Louvre, sous une plus étroite surveillance
15 notes · View notes
bonheurportatif · 11 months
Text
J’ai aimé mai
1er mai J'ai réorganisé l'affichage des fonctions de mon smartphone. J'ai pris le temps de découvrir les pilules magiques de Dana Wyse. (Je me suis pesé et je n'ai pas aimé ce que j'ai vu.) (Un cousin a émis l'idée que l'on mange ensemble et j'ai pensé qu'il devait forcément exister une pilule de Dana Wyse pour remédier à ce petit désagrément.) J'ai lu Vie 2 de Nicolas Bouyssi. J'ai reçu un mail m'annonçant qu'un de mes textes avait été retenu pour une revue. J'ai aperçu un renard traverser devant la voiture. Ma chérie m'a fait remarquer que j'avais interverti Cadette et Benjamine dans les notes des mois précédents. J'ai corrigé toutes mes erreurs.
Tumblr media
2 mai J'ai sorti Benjamine de la panade, toute affaire cessante. Je me suis auto-interviewé. J'ai abattu à toute vitesse tout un tas de petites tâches qui allaient m'enquiquiner. (Impossible de pousser efficacement la voiture sur un sol gravillonné.) (Impossible de redémarrer la voiture.) Benjamine m'a offert un sachet d'oursons à la guimauve. (J'ai passé l'après-midi sur mon pensum délibératif mensuel.) Je suis allé posé mes fesses sur le sable, et mon regard sur l'horizon. (La journée s'annonçait tranquille et ne l'a pas été tant que ça.) Ma mère a appelé pour me dire qu'elle allait mieux, qu'elle était trop chiante et que c'était pour ça que le bon dieu ne voulait pas d'elle. 3 mai (Les pollens m'ont sauté dessus dès le réveil.) Je suis allé à l'atelier à vélo. J'ai shunté un mec qui m'avait doublé en vélo électrique, en prenant les bons chemins. (Le train a été annoncé avec 45mn de retard quand je suis arrivé à la gare.) Le mécanicien a fini les réparations sur la voiture. J'ai bu une grenadine. (Junior s'est plaint qu'il n'avait toujours pas accès au Monde.) (Pas plus que Cadette.) (Le service en ligne du Monde n'était pas accessible.) J'ai trouvé un épais portefeuille posé sur une pile d'ananas et je suis allé le rapporter à la caisse. (J'ai erré comme une âme en peine dans les allées du supermarché.) J'ai préparé un risotto. 4 mai (Mon bracelet de montre a cassé.) J'ai été applaudi à l'issue de l'atelier. Un bouquin que j'attendais est arrivé plus tôt que je ne le pensais. (Nous nous sommes promenés dans une zone artisanale.) La queue à l'unique caisse de la recyclerie m'a fait bien vite reposer le livre que je m'apprêtais à acheter. J'ai récupéré une voiture avec un nouveau démarreur. (Le débranchement de la batterie a verrouillé l'autoradio.) (Je n'ai pas retrouvé le code inscrit sur un papier dans le vide-poches.) Je me suis mis à jour des quelques tâches qui me restaient à régler (relance, prise de contact, devis, mot de présentation, candidature). (On m'a fait une réponse compliquée à une requête simple.) (Je me suis perdu dans les topics d'un forum automobile où j'espérais qu'on m'aiderait à retrouver le code de la voiture.) J'ai mangé les premières fèves de l'année. J'ai fini par retrouver tout seul le code de l'autoradio. 5 mai J'ai remonté toute la rue en une looongue marche arrière. (Le passage à niveau s'est abaissé juste devant moi.) J'ai empoché plein de petits carnets mis à disposition. (Sur le trottoir de gauche, un maître, sur le trottoir de droite, son chien, entre eux, la laisse déroulante, bloquant la route.) J'ai acheté une nouvelle montre. (J'ai pété l'antenne de l'autoradio.) Nous sommes revenus du resto par la plage. Ma chérie a pris une photo incroyable. J'ai fini Éloge de la plage, par Grégory Le Floch. J'ai reçu la nouvelle du dernier groupe d'étudiant.
Tumblr media
6 mai J'ai emprunté un vélo du premier coup. (Je n'ai pas trouvé le code de l'antivol.) J'ai mangé une gaufre sur la plage. J'ai fait une sieste. (Un oiseau a dégringolé entre la maçonnerie de la cheminée et le conduit du poêle à bois.) J'ai fini Mauvaises méthodes pour bonnes lectures, d'Eduardo Berti. (Je suis monté sur le toit, sans parvenir à libérer l'oiseau.) (Nous l'avons entendu, démunis, gratter par intermittence.) 7 mai (L'oiseau est resté coincé dans un endroit inaccessible de la maçonnerie.) J'ai repris la course sans ressentir de douleur au mollet. J'ai préparé des aubergines grillées au four. J'ai lu ce mot, "rubigineux", dans Absolutely nothing. J'ai bouquiné tout l'après-midi. Nous avons cessé d'entendre gratter l'oiseau. (Il s'est probablement envolé.) 8 mai J'ai lu ce mot, "chyme", dans Absolutely nothing de Giorgio Vasta et Ramak Fazel, dont j'ai fini la lecture dans la matinée. On a fait des frites. (J'ai écouté le long monologue de l'amie qui nous a visités.) 9 mai J'ai couru 45mn. Entendu sur le parking : "J'attendais à qu'à m'dise : 'j'ai cassé les deux miroirs'. Bon, ça peut arriver." (J'ai ramé pour avoir le service abonnement du Monde.) (J'ai reporté le paiement d'une facture.) J'ai lu Traité des mondes factices, de Pierre Déléage. (J'ai avancé à pas comptés dans le remplissage d'un dossier administratif en ligne.) (Je me suis inscrit de mon propre chef à un "webinaire".) J'ai survolu des bouquins de théorie littéraire, sans y comprendre grand chose. 10 mai (J'ai reçu une nouvelle version d'une nouvelle d'étudiant déjà relue et éditée.) J'ai reçu un des paiements que j'attendais. (Je me suis préparé une omelette avec des lardons végétaux ayant dépassé leur date limite de consommation de quinze jours.) (J'ai senti le début d'une crampe en courant.) J'ai noté quelques idées pour un nouveau projet avec les collégiens. J'ai demandé un extrait de casier judiciaire. (Sur le temps de traitement de la requête, j'ai eu une boule au ventre : "Et si j'étais un bandit ?") Une “belle femme brune” (dixit ma chérie) dans un SUV m'a chaleureusement salué dans la rue mais je n'ai pas pu voir de qui il s'agissait. Sur la plage, dans l'écume, des milliers de vélelles échouées. (Je n'ai découvert qu'au retour qu'il s'agissait de vélelles, j'avais d'abord pensé qu'il s'agissait de physalies.) J'ai boulotté des pois chiche au cumin. (J'ai regretté avoir regardé le film que j'ai regardé.)
Tumblr media
11 mai J'ai fait une lessive de blanc. (J'ai taillé dans la masse d'un texte d'étudiants bancal.) (J'ai suivi un webinaire, et son assortiment de colifichets numériques : micros et caméras qui s'activent et se coupent, prises de paroles qui s'entremêlent, mains virtuelles qui se lèvent, silences flottants, questions qui se télescopent.) J'ai freiné à temps pour ne pas tamponner la voiture devant moi. J'ai apprécié d'attendre dans la salle d'attente. J'ai compris pourquoi mon antécédent familial m'exonérait d'un certain examen (mais me destinait à un autre.) (J'ai mangé un Snicker sur la route.) 12 mai (J'ai démarré la journée par des négociations de bouts de ficelle.) J'ai tenu bon et obtenu gain de cause. J'ai reçu le règlement de mes ateliers. (Le chèque n'était pas signé.) J'ai terminé la saisie de mon dossier. (L'option de partage pour la relecture du dossier n'a pas fonctionné.) Les deux jeunes libraires discutaient de l'organisation de leurs bibliothèques respectives et je n'ai pas osé m'immiscer dans leur conversation. J'ai été raisonnable et je n'ai pas pris le recueil de fanzines de Jacques Reda à la librairie. (Le chèque signé n'avait pas été déposé à l'accueil, contrairement à ce que m'avait dit la comptable au téléphone.) J'ai étoffé ma collection naissante de temps d'attente en pleine conscience. J'ai récupéré Junior sur la passerelle de la gare. J'ai dit une connerie sur le nombre de dents de Benjamine et j'ai fait déborder ma chérie. Retour d'Oscar le pôle-nordiste. 13 mai J'ai nettoyé, rincé, lustré la voiture qui avait été la cible des oiseaux. (Je me suis copieusement arrosé.) J'ai fini Station Goncourt, d'Arnaud Viviant. 14 mai Mon rendez-vous sur Doctolib a avancé de trois mois et demi. Ma chérie a préparé un gâteau aux noix et au miel. J'ai lu la biographie de Robbe-Grillet par Benoît Peeters. J'ai cuisiné mon Petit tofu aux lentilles. Cadette nous a écrit d'Espagne pour nous dire qu'elle avait décroché son niveau 3 de plongée. 15 mai (Le premier moustique m'a tourné autour durant la nuit.) J'ai abandonné mon enfant sur le quai de la gare. Je suis arrivé très en avance pour ma mission d'espion. (J'ai aidé à placer des chaises, à mettre les plats du traiteur dans le frigo à glaces.) (Je me suis départi du dernier exemplaire d'un de mes livres, sans garantie de retour.) (On m'a zappé à la fin du tour de table, avant de me présenter comme celui qui ne dira probablement rien.) J'ai multiplié les expériences de socialisation, avec plus ou moins de réussite. On a eu droit à un petit pavé au chocolat. J'ai mené ma mission d'espion derrière la console son. (J'ai tenté d'effacer mon nom écrit au marqueur à même le verre.) J'ai fait un sans faute avec le vélo partagé. (J'ai oublié mon chargeur de portable.)
Tumblr media
16 mai J'ai assorti mes chaussettes à ma marinière. J'ai demandé trois fois à ChatGPT la signification d'un même acronyme et j'ai obtenu trois réponses différentes. (J'ai croisé Carole sur le port et on a laissé passer une seconde de trop, suffisante pour rendre perceptible qu'on n'avait rien à se dire.) Caroline m'a rendu mon livre. J'ai récupéré mon chargeur et repris mon poste derrière la console. Je me suis enquis de mes droits de formation professionnelle. J'ai obtenu d'une source humaine et fiable la signification de l'acronyme que ChatGPT m'avait baratinée. J'ai écouté avec intérêt la promotion expresse du no-code. Je me suis rabattu sur la seule proposition végétarienne du menu, la salade d'entrée. Et le gâteau au chocolat, dont j'ai repris une part. J'ai enregistré les échanges de la journée, et réduit ma prise de notes. J'ai suis ressorti bredouille de la librairie. (Je me suis fait assez sèchement éconduire par une femme qui portait malaisément sa lourde trottinette électrique dans l'escalier de la gare et à qui j'avais proposé mon aide.) J'ai tenté de comprendre l'embrouillamini de mon statut professionnel. (Et renoncé.) 17 mai (Je me suis rendormi.) J'ai inséré quelques derniers mots-clés avant d'envoyer mon dossier. (J'ai relu avec peine les versions retouchées et engraissées de mes articles minimalistes.) J'ai abandonné les travaux en cours et imprimé des cartes postales. J'ai installé ma première appli de musique. J'ai reçu Le Matricule des anges. La revue qui m'a pris un texte m'a écrit pour me demander une photo où l'on voit toute ma tête. (On a été pris dans les embouteillages du grand week-end.) (On a démonté un lit au rez-de-chaussée pour mieux le monter et le remonter à l'étage.) J'ai bu une limonade avec un revenant. 18 mai Il m'a fallu un peu de sport pour m'extraire de ma flemme. J'ai haché du persil avec la lame courbe. J'ai fait une sieste dans la chaise longue, sous un soleil timide. (On a suivi une voiture lente sans pouvoir la doubler.) J'ai parcouru les petits carnets manuscrits d'Oscar le pôle-nordiste, de retour d'expédition en mer de Norvège. J'ai vu une étoile de mer à onze branches. (J'ai eu la respiration un brin sifflante à cause des pollens.) 19 mai J'ai pré-commandé le 4ème volume de l'Atlas des Régions Naturelles. (Le point-relais le plus proche est une boutique de croquettes pour chiens dans une zone commerciale.) (Le bar du bout de la rue est resté toujours aussi peu accueillant, malgré la nouvelle gérance.) On a trouvé à acheter quatre livres pour deux euros au vide-maison : Choderlos de Laclos, Bailly, Manchette et Pennac. J'ai écrit tout l'après-midi le début de mon récit de séminaire. J'ai fait des pizzas maison. (J'ai eu les yeux attaqués par le pollen.) 20 mai Je me suis réveillé tôt et je me suis rendormi tard. (Les allergies m'ont sauté dessus dès le matin.) (J'ai eu des démangeaisons inexplicables dans les pieds.) On a grignoté sur le pouce. J'ai lu tout le début d'après-midi. (J'ai craqué pour un sachet d'oursons.) J'ai sombré dans le canapé. J'ai suivi de loin en loin le match de rugby sur les fils d'actus. (Je me suis aperçu d'un télescopage d'horaires dans les rendez-vous de la semaine prochaine.) J'ai senti l'odeur de la pluie sur le bitume chaud. J'ai testé l'option de lecture audio des articles du Monde par une voix artificielle : Fuck y est prononcé "fuque" et Artpress, "arpre". 21 mai On a déclaré nos revenus. J'ai mangé un Nuts (je ne savais pas que ça existait encore, les Nuts.) J'ai révisé mon code de la route avec Benjamine. (Je n'ai pas toujours répondu correctement.) J'ai lu tout l'après-midi. J'ai bien réussi à faire sauter du tofu fumé. 22 mai J'ai accompagné Benjamine à vélo. Je me suis fait détartrer, nettoyer, rincer, lustrer les dents. J'ai acheté le recueil de fanzines de Jacques Réda. J'ai fait une ballade à vélo jusqu'au ravitaillement. J'ai fait la lecture des unités de mesure anglo-saxonnes à Benjamine. 23 mai J'ai fait une longue marche arrière pour me sortir d'un embouteillage. (Un van a bloqué la rue.) J'ai découvert une nouvelle salle d'attente. (Le médecin n'a posé que des questions fermées.) J'ai pris un rendez-vous pour une nouvelle salle d'attente. J'ai travaillé assis sur mon ballon gonflable.
Tumblr media
24 mai J'ai remonté la plage à vélo au petit matin. J'ai bidouillé une maquette pour le journal des collégiens. J'ai fait une pause dans ma rédaction pour manger une gaufre avec Benjamine et ma chérie. J'ai fini Factographies, de Marie-Jeanne Zenetti. 25 mai J'ai remonté la plage à vélo. (J'ai overloadé mon cloud.) Je suis retombé sans le chercher sur une ancienne tentative de journal, assez proche de celle-ci. (Je me suis retrouvée dans une réunion syndicale qui ne me concerne pas en salle des profs.) Barbara m'a offert un café. (Aucune prise HDMI sur l'ordinateur du collège.) La séance de bouclage avec les collégiens a été assez plaisante. (J'ai enchaîné directement par une visio barbante depuis ma voiture.) Je suis passé prendre un café chez Pierre. Nous sommes allés ensemble à la conférence de rédaction. (Je n'ai pas eu le temps de manger.) (Les collègues ont été d'incorrigibles bavards, comme à leur habitude.) Je suis passé à la librairie. J'ai englouti tout ce qui pouvait entrer dans la composition d'un sandwich en arrivant à la maison. J'ai mangé mes premières cerises de l'année. J'ai commencé une nouvelle série "factographique". Cadette a enfin pu accéder aux articles abonnés du Monde. (J'avais prévu d'aller m'acheter un jean, j'ai oublié.) Je suis tombé de fatigue. 26 mai Je me suis réveillé avec Au Mont Sans-Souci dans la tête. Sur la route, à vélo, j'ai senti une odeur de grillé, agréable, connue, sans parvenir cependant à retrouver son origine. J'ai pris un café sur le sable avec ma chérie. (J'ai mangé un plein bol de cerises, et comme j'avais encore faim, je me suis jeté sur une baguette.) (La malédiction des dernières merdes à envoyer au pigiste avant de partir en week-end a encore frappé : une vague scélérate de mails m'est tombée dessus en fin d'après-midi.) J'ai rejoint un document Canva partagé en tant que "héron". J'ai décidé de ne m'occuper de rien avant au moins lundi. J'ai lu Journal du dehors d'Annie Ernaux. 27 mai J'ai rendu mes bouquins dans diverses bibliothèques et acheté un jean en 30 mn chrono. J'ai salué Florence et nous n'avons pas fait semblant de n'avoir rien à nous dire, nous ne nous sommes rien dit. J'ai racheté un bouquin volatilisé. La libraire m'a offert un bouquin. J'ai attendu à proximité du parking où m'ont rejoint ma chérie et Benjamine. Nous avons pique-niqué au pied des tours, face à la mer. J'ai mangé un flan. Et mes premières fraises. (J'ai effacé sans le vouloir les dernières notes d'hier et je ne suis pas sûr de les avoir toutes retrouvées.) (J'ai entendu un gars soupçonné de vol s'enfoncer dans ses explications à la caisse du Décathlon.) (J'ai vu un marcassin agoniser sur la route.) J'ai mangé un deuxième flan. J’ai lu Épuisez-vous, d’Antoine Mouton. 28 mai (Je me suis réveillé dans la nuit, la respiration sifflante, attaqué par les pollens.) On a dénoyauté 2,5 kg de cerises pour faire des confitures. J'ai fini Du lisible au visible : la naissance du texte, d'Ivan Illich. Je me suis mis à la cuisine en fin d'après-midi. Nous sommes allés sur la plage voir l'échouage massif de méduses.
Tumblr media
29 mai (J'ai travaillé.) J'ai rejoint un document Canva partagé en tant que "ours" J'ai sorti la poubelle au moment où le camion-benne passait dans la rue. J'ai avalé en douce une noisette échappée du distributeur de vrac. J'ai fait une chouette pizza tomates fraiches-poivrons-mozza. J'ai traversé les marais de l'île au soleil couchant et réalisé qu'il s'agissait sans doute d'une des dernières fois. J'ai reçu la newsletter Scotch & Penicillin (en seulement deux clics à partir de cette lettre, je me suis retrouvé sur Pandi-Panda de Chantal Goya.) 30 mai (J'ai mal dormi à cause de mes allergies.) Ma chérie a trouvé le bon anti-histaminique à la pharmacie. J'ai rejoint un document Canva partagé en tant que "tortue de mer". J'ai pris de l'avance sur mes différentes tâches. J'ai enchaîné médiathèque-librairie-librairie. Je me suis demandé de quoi pouvaient bien parler les deux gars fatigués sur le banc. J'ai entendu "méthadone", j'ai eu ma réponse. J'ai retrouvé Junior, qui m'a offert un livre. J'ai pris un mini-fanzine en libre-service. (J'ai bloqué un énième bot porno sur tumblr.) 31 mai J'ai remonté le front de mer à vélo. J'ai rayé un à un les items de ma to-do list : j'ai envoyé mon pensum délibératif mensuel, j'ai uploadé mon devis de prise en charge, j'ai pris mon ticket pour un séjour à l'hôpital, j'ai toiletté les versions provisoires de projets en cours. (J’ai reçu un mail pour noter la façon dont j’avais moi-même rempli mon dossier de pré-admission.) Je suis allé chercher le volume 4 de l’Atlas des Régions Naturelles au magasin de croquettes. J’ai découvert l’existence du métier d’ostéopathe animalier. (J’ai reçu un mail pour noter la façon dont s’était déroulé mon retrait au magasin de croquettes.) (J’ai bravé une déviation pour travaux, fait un faux détour pour éviter les travaux et je suis tombé sur les travaux, qui n’avaient pas commencé.) (J’ai accompagné ma mère à un lieu dont elle ne connaissait ni l’adresse, ni le nom exact.) On m’a proposé d’exposer à nouveau l’expo des Secrets. (J’ai assisté à une horrible table ronde, sans possibilité de m’en échapper.)
Tumblr media
6 notes · View notes
selidren · 2 years
Photo
Tumblr media Tumblr media
Eté 1894 - Champs-les-Sims
2/12
On m’a immédiatement envoyé un télégramme à mon hôtel de Bordeaux. Comme chacun sans doute, j’ai tout de suite sut ce qu’elle risquait de trouver donc je suis parti séance tenante. Mais je suis quand même arrivé trop tard. J’ai tout de même eu le soulagement d’apprendre que ma grand-mère n’était pas encore venue pour identifier le corps. 
Quelle affreuse mâtinée. Vous ne pourriez imaginer pire supplice que d’être appelé pour reconnaître le cadavre de celui qui vous a élevé comme un père. J’avais l’estomac tellement serré par la peur, puis le chagrin, que je tremblais de tous mes membres. Ce fut pire que ce que j’escomptais. Je vous passerai bien entendu les détails, mais de mon cher oncle, il ne restait pas grand chose et j’aurai été bien en peine de le reconnaître. C’est sa montre que je reconnu, qui avait été retrouvée dans ce qui lui restait de poche de veston. Celle que Tante Lucrèce lui avait offert pour ses trente-cinq ans. Une suisse, poinçonnée à Genève, que je trouvais très belle. Du reste je n’ai rien vu car je me suis mis à pleurer et les larmes ont obstrué ma vue. 
J’ai écouté le médecin me faire le récit de son supplice le reste de la matinée. Si il lui a été impossible d’identifier la cause du décès, il a soulevé le nombre de fractures important que portait son squelette et les nombreuses déchirures que présentaient des vêtements. Il me fit part de son étonnement car il n’avait vu de telles blessures que très rarement : elles lui donnaient l’impression d’un corps molesté par un ours. Il avait lui-même dans les Alpes constaté les dégâts que pouvaient infliger un ours traqué à un chasseur imprudent. Si cela me semble toujours incompréhensible, cela m’assure également que cet idiot de policier se trompe, car jamais Tante Lucrèce, affligée d’une maladie depuis sa naissance, n’aurait pu lui infliger une telle fin. Ni aucun être humain d’ailleurs. 
Je trainais le reste de la journée. Il me fallut cependant en soirée rentrer chez moi pour annoncer la terrible nouvelle à ma grand-mère. En relisant les lignes précédentes, je me permet de me corriger. Si l’épreuve face à la dépouille de mon oncle fut affreuse et me fit verser plus de larmes que pendant ma vie entière, voir ma grand-mère s’effondrer fut bien pire et me fit souffrir les mille morts.
Transcription :
Eugénie : J’aurai du y aller moi-même. Quelle sorte de femme suis-je donc pour forcer mon petit-fils à prendre de telles responsabilités ?
Adelphe : Ne dites pas cela. J’espérais justement vous distancer.
Eugénie : Tu arrives avec deux bonnes journées de retard. Quelle mère refuse de regarder le visage de son enfant pendant deux jours et préfère envoyer quelqu’un le faire à sa place ?
Adelphe : Non arrêtez... Pour rien au monde je n’aurai voulu vous voir là-bas.
Eugénie : Alors c’est bien lui ? C’est mon petit garçon qu’ils ont trouvé dans ce trou ?
Adelphe : Je... comment... non, enfin... Oui. C’est lui.
Eugénie : Mon tout petit... non... Ce cauchemar s’arrêtera-t-il un jour ?
7 notes · View notes
Text
Salon de l’auto de New York, Lincoln Corsair PHEV 2022 et autres
Le 13 avril 2023
Il y a de ces jours où tout ne fonctionne pas comme vous le voulez. C’est un peu ce qui m’est arrivé la semaine dernière et qui se continue même de ces jours.
Par exemple, l’activité principale à laquelle je voulais participer, c’était le Salon de l’Auto de New York. Tout était organisé. Mais il y a eu de petites embûches. J’avais réservé un VUS Mitsubishi Outlander pour m’y rendre mais, à la dernière minute, j’ai dû renoncer à ce véhicule. Pour le remplacer, on m’a offert une version 2022 du petit VUS de luxe Lincoln Corsair (tout neuf) mais en configuration PHEV (Plug-in Hybrid Electric Vehicle).
Qu’importe, j’étais prêt à rouler vers New York…mais mon partenaire de voyage a eu un pépin de santé. J’ai voulu retarder mon départ mais avec l’annonce de la tempête de verglas, j’y ai renoncé ayant préféré demeurer à la maison au cas où…Sage décision, ma maison fut une des premières à perdre l’électricité. J’ai donc pensé la protéger et je l’ai équipé des outils nécessaires (une chance que j’ai un foyer au gaz propane !).
Qu’importe, j’étais certain de tout trouver très tôt sur Internet (pas possible à la maison!). Malgré ma patience, il n’y avait rien de publié sauf pour le dévoilement du VUS coupé que Genesis a présenté en prototype. En d’autres mots, malgré l’importance de ce Salon, il n’y avait pas grand-chose à rapporter sauf quelques véhicules reconduits en version révisée comme le Subaru Crosstrek Wilderness.
Tumblr media
Les amateurs de Corvette ont été gâtés au Salon de New York avec le dévoilement de la Corvette E-Ray hybride (Photo Chevrolet)
Tumblr media
La plus importante nouveauté a certes dû être cette version coupé sportive du VUS Genesis. (Photo Genesis)
Tumblr media
Ça ne paraît peut-être pas trop mais la calandre de la Jeep Wrangler sera modifiée très bientôt alors que le tableau de bord sera redessiné. (Photo Jeep)
Tumblr media
Les amateurs de pick-up ont eu l’opportunité de voir la version toute électrique du Ram 1500 REV. (Photo Stellantis)
Tumblr media
La populaire familiale Crosstrek de Subaru sera bientôt disponible en version robuste Wilderness. (Photo Subaru)
Tumblr media
Aimez-vous le nouvel avant du VUS Palisade de Hyundai? (Photo Hyundai)
Peut-être que j’aurais apprécié y voir le Ram 1500 REV en version électrique 2025 (dont Stellantis annonce une autonomie de quelques 500 milles ou 800 kilomètres), le Prius Prime ou le Hyundai Kona électrique…Mais faire six heures de route que pour cela?
C’est dommage car, si l’on se fie à d’autres reportages, le Salon de New York serait déjà un succès, tout comme celui de Chicago (ou de Montréal et de Québec, plus près de nous!). Semble-t-il que les constructeurs américains n’y étaient pas en évidence (mais qu’ont-ils à bouder leurs propres salons ?). Alors, ce que j’ai compris, c’est que je me suis économisé un voyage.
Dans un autre ordre d’idées, je voulais me payer un petit «road trip» avec le VUS Lincoln. Mais celui-ci est aussi tombé à l’eau (le voyage, pas le Lincoln!) . L’électricité n’est revenu que trop tard et, après tout, on ne laisse pas sa maison ainsi!
Tumblr media
Le petit Lincoln Corsair 2022 que j’ai utilisé la semaine dernière. (Photo Éric Descarries)
Rapidement dit, j’ai quand même utilisé le Corsair à bon escient ayant pris des notes sur son comportement tant routier que «technique». Notons, avant tout, que la version 2023 de ce VUS est presque identique à celle de 2022 sauf pour quelques modifications esthétiques à l’avant (nouvelle calandre, nouveaux phares etc.) et de nouvelles roues. Pour le reste, on pourrait dire que le Corsair 2022 devrait nous informer aussi bien que le 2023.
Toutefois, autre pépin! La dernière fois que j’ai conduit le Corsair, c’était en…février 2022! Donc, à peine un an (https://blogueericdescarries.tumblr.com/search/Lincoln+Corsair)! Par conséquent, mes commentaires n’auront pas changé (ou si peu) sauf que, cette fois, la température était un peu plus clémente ce qui m’a permis de charger la batterie jusqu’à une réserve de 42 kilomètres! Mais j’ai quand même apprécié ma semaine au volant de ce Corsair.
Comme mentionné plus haut, la version 2023 du Corsair aura cette plus grande calandre et des phares différents. Techniquement, le moteur turbocompressé de 2,3 litres disparaît du catalogue mais il y a toujours le quatre turbo de 2,0 litres et le quatre turbo avec principe Atkinson de 2,5 litres pour la version enfichable, ce dernier faisant 266 chevaux.
À l’intérieur, le tableau de bord du plus populaire Lincoln commercialisé se voit doté d’un nouvel écran de 13,2 pouces et du système Sync 4. La version de base débute à 48 900 $, la Reserve à 53 400 $ et la Grand Touring PHEV à 59 900 $. On peut s’attendre à ce que ce prix grimpe bien au-delà de 70 000 $ avec les options, le transport, les taxes et autres!
Tumblr media
Le petit VUS Corsair de Lincoln affiche désormais un avant différent pour 2023. (Photo Lincoln)
Tumblr media
La plus importante différence? Un nouvel écran de 13,2 pouces au tableau de bord du Corsair. (Photo Lincoln)
Malgré cette semaine «ratée», il y a eu beaucoup de nouvelles qui me sont parvenues ce dont je pourrai vous parler dans un avenir rapproché. De plus, Buick m’a invité à ses studios de Detroit pour nous montrer un nouveau VUS et nous faire conduire la toute nouvelle version de son plus petit Encore GX. Ce devrait être intéressant!
2 notes · View notes
jkpfr · 1 year
Text
Hier soir, elle est passée devant un garçon qui pleurait. Il était assis par terre contre un mur, renfermé sur lui-même, et cachait très mal le bruit de ses sanglots. Hésitante, elle s'est arrêtée à quelques pas de lui, mais il ne l'a visiblement pas remarquée. Pour une raison ou une autre, elle avait beaucoup de peine pour lui, mais sa crainte d'être en retard à la maison la dépassait de loin... alors elle a passé son chemin.
Ce soir, elle est contente ; le prof de maths a laissé sa classe sortir plus tôt. Elle aurait pu en profiter pour bavarder avec ses copines, exceptionnellement, mais elle a décidé de rentrer. Elle se demande si c'est normal. En fait, plus elle avance, plus elle se demande s'il ne va pas trouver un moyen de s'énerver, s'il ne va pas croire qu'elle a séché...
C'est alors qu'elle le revoit – pas lui, le garçon. Exactement au même endroit, il cache une fois de plus son visage contre ses jambes, un peu plus silencieux cette fois.
Il n'a pas dormi là, quand-même.. ? Il ne vit pas dans la rue... si ? Non, non, se dit-elle. Elle l'aurait vu ce matin aussi. Pour une raison ou pour une autre, il est revenu. Au fond, on pourrait dire que « pour une raison ou pour une autre, elle a décidé de rentrer tôt... » Elle ne peut pas reprocher à d'autres de faire des choix inexplicables.
Une fois de plus, elle s'arrête. Une fois de plus, il ne réagit pas. Elle le regarde quelques instants en silence... Peut-être qu'il sait qu'elle est là, car il fait d'audibles efforts pour faire taire ses larmes.
Elle ne sait pas pourquoi ce garçon la dérange. Hier même, elle aurait pu passer son chemin sans y prendre garde, mais quelque-chose a attiré son attention. Quand elle le voit, son cœur se serre... Elle sait qu'elle est sensible, mais elle se bat chaque jour pour ne plus l'être. Est-il une preuve de son échec ? Ça, ça la dérange...
C'est pourtant une pensée différente qui finit par dominer son esprit : « je serai à l'heure. »
Elle décide alors de s'asseoir par terre à côté de lui, et elle reste là, à le regarder, plusieurs minutes en silence.
Tumblr media
Il doit être un peu bizarre, pour décider de l'ignorer aussi longtemps, mais il n'est probablement pas complètement idiot ; en fait, il essaie plus fort encore de retenir ses sanglots, mais ça a l'air d'empirer les choses.
C'est peut-être parce qu'il craque qu'il lève enfin la tête pour la regarder. Il a séché son visage contre son jean, mais ses yeux sont rouge vif.
« - Qu'est-ce que tu veux ? »
Il ne parle pas très fort, au point où il doit s'agir de plus que de se retenir de pleurer. Il doit être timide.
Elle est un peu surprise qu'il lui parle enfin, alors elle hésite quelques instants avant de répondre :
« - T'as l'air triste, alors forcément, je me demande ce qui va pas. »
Il la regarde comme si c'était elle qui était bizarre, et tourne lentement la tête pour fixer ses propres jambes, puis marmonne :
« - Forcément.. ?
- Quoi ?
- Forcément de rien du tout. Plein de monde s'en fout.
- Oh. »
Elle hésite une fois de plus. Elle peut facilement s'imaginer qu'il se sent isolé à l'école, ou quelque-chose comme ça. À voir enfin son visage, elle réalise qu'il est un peu plus âgé qu'elle, mais il ne doit pas être beaucoup plus vieux. Peut-être un an, maximum deux ans de plus.
« - C'est pour ça que tu es triste ?
- ...Non. »
Il tourne encore plus la tête, pour ne pas la regarder. Elle reconnaît ce « non, » c'est un non qui veut dire « j'ai réalisé que c'était un peu oui alors que j'étais en train de le dire. » Elle continue néanmoins...
« - Alors pourquoi ?
- C'est... c'est n'importe quoi. Je vais pas raconter mes problèmes à une gamine que je connais pas. »
Une gamine ? C'est un peu condescendant, non ? C'est ce qu'elle se dit, mais sa voix contient tellement de peine... qu'elle n'arrive pas à ressentir quoi que ce soit d'autre envers lui.
« - Moi, quand je me sens seule, j'aimerais bien que quelqu'un me laisse lui raconter tout ce qui va pas.
- ... »
Quelques secondes s'écoulent, puis un gros sanglot lui échappe.
« Pour une raison ou pour une autre, » d'un coup, elle tremble.
« - Je peux vraiment.. ?
- Oui ! »
Est-ce qu'elle est cruelle ? Quand elle réalise qu'au lieu de s'énerver, il pleure plus fort, elle se sent rassurée. Elle se sent mieux... elle n'a pas de peine à attendre qu'il se calme un peu avant de continuer à parler.
« - … Ma maman me manque. »
En guise de ponctuation, il choppe son propre visage avec violence, comme s'il regrettait ce qu'il vient de dire. Pourtant, quand le cœur de la jeune fille se met à battre plus vite, ce n'est toujours pas par peur.
« - Elle est partie ?
- Elle est... elle est... morte. Il y a longtemps.
- Oh, je suis vraiment désolée de l'apprendre. »
Elle secoue de la tête... oui, c'est vraiment très triste. Elle ne sait pas pourquoi sa réaction le fait grimacer.
« - Moi non-plus, je n'ai pas ma maman. Mais je ne me souviens pas d'elle, et je ne sais pas ce qui lui est arrivé.
- Hein ? »
Il fronce les sourcils et la regarde droit dans les yeux. Quoi, il ne la croit pas ? Enfin, ce qui compte, c'est qu'il pleure un peu moins fort.
« - … J-Je vois. Alors peut-être qu'on se comprend un peu. »
Il détourne une fois de plus la tête, mais qu'il dise ça, ça lui fait plaisir.
« - Après, si tu es triste parce que tu es en deuil, je ne peux pas forcément comprendre complètement, mais...
- Je ne sais pas si c'est pour ça que je pleure.
- Ah ? »
Il cache une fois de plus son visage contre ses jambes. Elle est obligée d'approcher sa tête pour mieux l'entendre.
« - J'ai peur.
- De ? »
Il hésite longuement. Elle ne peut pas s'empêcher de regarder l'heure sur sa montre... mais ça va, elle est encore dans les temps.
« - Mon père.
- ...Oh. »
Elle... rigole.
Elle rigole, et ça les choque visiblement tous les deux.
« - Moi aussi !
- Quoi ?
- J'ai même pas le droit d'être dehors ! Mais si je rentre tôt, il va dire que je lui mens, et que j'ai séché un cours. »
Le garçon ouvre grand la bouche, et quand il lui répond, elle est surprise d'entendre sa voix normale.
« - Papa, par moments il est extrêmement strict sur nos horaires, et par d'autres il rentre super tard le soir, et je ne sais jamais s'il va me traiter comme un... un abruti d'avoir été trop sage, ou m'engueuler pour ne pas avoir respecté toutes les règles quand-même.
- P-Pareil, un peu. J'essaie d'apprendre par cœur les règles, mais des fois, j'ai l'impression que quoi que je fasse, il va s'énever.
- Est-ce qu'il te frappe ? 
- Euh... »
Tout d'un coup, le garçon s'est emballé, et tourné vers elle, la main par terre pour se rapprocher d'elle. Il ne pleure plus, et la regarde une nouvelle fois droit dans les yeux. Elle s'imagine encore une fois que c'est l'élève un peu bizarre, à l'école.
Elle est un peu embarrassée... Mais il a l'air tellement sincère... Qu'elle fait un effort.
« - Pas trop. Enfin, pas souvent. En-enfin, pas vraiment. Ça arrive, mais j'irais pas dire « mon père me frappe, » c'est... je pense pas que ce soit ça, tu vois ?
- Même s'il te frappe que des fois, c'est pas juste. »
Elle sursaute. Il... Il lui a mis les larmes aux yeux.. ! Qu'est-ce qu'il lui prend ?
« - Je déteste me faire frapper. Ça me donne pas envie qu'une fille plus jeune que moi se fasse frapper. »
Il la traite vraiment comme si elle était beaucoup plus jeune.
« - J-Je... C'est vrai... Je trouve que c'est pas juste.
- Je... suis désolé. »
Il fixe le sol entre eux, cette fois.
Elle se trouve légèrement troublée. Ce qu'il dit, ça l'énerve d'une manière qu'elle a du mal à comprendre – mais en même temps, son cœur bat fort à l'idée d'être tombée sur quelqu'un qui la comprend.
Elle ne sait plus quoi dire. Elle hésite... hésite... hésite encore... Et c'est lui qui coupe le silence.
« - Il est quelle heure ? Tu vas être à l'heure à la maison ?
- Han ! »
Rougissant, elle regarde à nouveau sa montre. Quand elle voit qu'elle est pile dans les temps... elle pousse un long soupir.
« - Oui... ça va... il faut que j'y aille, par contre.
- D'accord. »
Elle se lève immédiatement et replace son sac correctement sur son épaule. Il reste assis par terre, la fixant d'en bas, et elle réfléchit à toute vitesse... elle veut lui dire quelque-chose avant de partir.
Mais quoi ?
Quelle est la bonne chose à dire ?
« - … Et toi ? Tu ne vas pas avoir de problèmes ? »
Pour la première fois, il sourit.
« - J'en sais rien. »
2 notes · View notes
christophe76460 · 24 days
Text
Tumblr media
En visite dans une famille, l'évangéliste Erino Dapozzo (1907-1974) assiste un matin à ce petit drame. Alors que Martin se prépare pour l'école, il déchire la couture de son pantalon. C'est le seul pantalon présentable dont il dispose… Il ne peut pas partir comme ça ! Contraint d'attendre que sa mère raccommode le vêtement, Martin se tourmente à l'idée d'arriver en retard à l’école. Il se tourne alors vers l'évangéliste et implore : « Vous ne pourriez pas prier pour que je ne sois pas en retard ? »
Le cours commence à huit heures. Or il est presque huit heures ! Martin devrait déjà être à l'école. Prier maintenant pour ne pas être en retard, n'est-ce pas demander l'impossible ?
Pourtant Erino Dapozzo présente à Dieu tout simplement la requête de Martin. Lorsque l'enfant est enfin prêt, il est huit heures et quart. Le temps d'arriver à l'école, il s'écoulera encore quelques minutes…
À midi, Martin est radieux. Il raconte : « Ce matin, la maîtresse avait oublié ses clés. L'école n'a commencé qu'à huit heures et demie. »
Quelle belle réponse à cette simple prière, pour un cas désespéré ! Aurions-nous osé prier si simplement ?
Bien sûr, il faut le faire avec une conscience libre et un cœur droit. Mais le Dieu qui, autrefois, avait fait reculer l'ombre sur le cadran solaire en réponse à la prière du roi Ézéchias (2 Rois 20. 5-11), a tous les moyens dans sa main. Et il se plaît à répondre à la foi.
Que l'expérience de Martin nous encourage à présenter nos requêtes à Dieu en toute situation, et avec foi, comme celle de cette fillette dont voici l’histoire :
Il n’avait pas plu dans la région depuis des mois. La terre était sèche et la végétation pauvre. Les agriculteurs étaient très inquiets pour leur récolte. Ils décidèrent une réunion exceptionnelle pour demander à Dieu qu’il envoie de la pluie. Le jour prévu, en fin d’après-midi, alors qu’il faisait encore chaud, le soleil brillant dans un ciel bleu sans nuage, on vit les paysans venir de tous les villages environnants et se diriger vers le temple. Parmi eux se trouvait une petite fille portant un parapluie.
« Et bien ma fille, lui dirent quelques-uns avec un sourire parfois amusé, parfois ironique, que fais-tu avec ce parapluie alors qu’il fait si beau. Regarde, il n’y a pas un nuage dans le ciel !
– Mais nous allons bien à l’église, répondit-elle, pour demander à Dieu la pluie, n’est-ce pas ? Dieu ne répondrait-il pas ? »
La réunion de prières à peine terminée, on entendit la chute de grosse gouttes sur le toit. Puis la pluie s’intensifia et dura longtemps de sorte que la petite fille au parapluie fut la seule à rentrer chez elle sans être trempée.
Combien de fois nous demandons quelque chose à Dieu en doutant de sa réponse ! La Bible nous exhorte à demander avec foi, sans douter en rien... (Jacques 1 v.6)
http://www.la-verite-sure.fr/page835.html
0 notes
benlettres · 2 months
Text
En retard
Chaque soir, au moment d’aller au lit, monsieur Lazure levait la main et pointait le doigt vers le ciel en déclarant :
— Demain, le jour se lèvera puis se recouchera. Qu’aurai-je fait?
Nous connaissions tous son obsession maniaque de la gestion du temps et surtout sa hantise d’être en retard. Bien qu’il soit à la retraite depuis des dizaines d’années, il tenait encore à posséder un agenda. Chacun notre tour, nous passions y inscrire une tâche ou un commentaire. Sur chaque page, il fallait qu’il y ait au moins une inscription, idéalement deux. Il ne les lisait pas vraiment, il avait juste besoin de savoir que son horaire était ordonné et que lui était à jour.
L’ancien professeur avait gardé de sa carrière un style pompeux et des expressions théâtrales, même pour les banalités du quotidien. Il s’adressait à nous comme s’il prêchait du haut de sa tribune. Un jour, il m’a surpris en me prévenant avec une voix qui avait soudainement retrouvé son autorité d’autrefois:
— Méfiez-vous, jeune homme. Chaque heure qui passe est soustraite de votre avenir.
Il est vrai qu’on s’amusait un peu de ses manières empesées, mais malgré les pertes qu’il n’arrivait plus à masquer, il nous impressionnait tous. Pour nous, il est toujours Monsieur le professeur.
Hier matin, quand je suis entré dans sa chambre, le soleil d’hiver se levait à peine. Une lumière blanchâtre, sans chaleur, traversait la fenêtre. Je savais qu’il était réveillé et qu’il m’attendait avec la question qui lançait chacune de nos journées.
— Sommes-nous déjà aujourd’hui? Aurons-nous le temps de parvenir à demain?
Je n’ai peut-être jamais saisi le sens réel de sa question. Encore une fois, je me suis contenté de ma réponse habituelle.
— On est bien aujourd’hui, monsieur Lazure. Ne vous inquiétez pas, vous avez tout votre temps.
Le regard vers la fenêtre, il a poursuivi :
— On dirait que le jour se lève sur la pointe de pieds, avec prudence, incertain.
Même quand la routine quotidienne retenait son attention, son inquiétude à l’égard du temps ne se relâchait pas totalement. Pendant sa toilette matinale, il m’a demandé :
— Dîtes-moi je vous prie, que s’est-il passé hier? Je n’en ai gardé qu’un vague souvenir.
C’était sa vie maintenant. Jour après jour, il ne gardait qu’un souvenir très vague de la veille. Aussi, je repassais les évènements récents avec lui et je remontais plus loin dans son passé. Il aimait revoir les vieilles photos, surtout une qui avait été prise des années auparavant à l’occasion d’un repas d’anniversaire. Il y apparaissait avec d’autres résidents réunis dans la salle commune. Il a scruté les visages un après l’autre.
— La photographie me dit quelque chose.
Avec lui, j’ai refait la liste des convives. Quand j’ai nommé madame Daveluy, il m’a regardé avec un sourire orgueilleux :
— Ah, chère Madeleine, Si on observe attentivement cet instantané, on devine qu’elle m’adresse une œillade polissonne.
L’exercice se répétait presque tous les jours. À l’occasion, il me demandait à revoir ses amis.
— Bien sûr, nous les rejoindrons bientôt.
Au besoin, j’étirais un peu les soins ou je profitais d’une visite pour le distraire. Je ne lui ai jamais dit que parmi ce groupe, il était  le seul survivant. Un après l’autre, le temps les avait emportés. Tous.
Au moment où je finissais de l’habiller, ou bien il avait oublié sa demande ou bien il était tellement épuisé qu’il se rendormait dans son fauteuil. C’était toujours le cas. Jusqu’à hier.
Étrangement, hier son esprit était plus vif, son corps plus alerte. Il a demandé à revêtir son complet trois-pièces marine. Il s’est choisi un nœud papillon constellé de cristaux de glace sur fond bleu ciel. Et malgré ses pieds enflés, il a insisté pour mettre ses chaussures neuves. Enfin, il m’a demandé de l’amener jusqu’à la salle commune.
Dans son fauteuil, il se tenait le corps bien droit, le front haut. En entrant dans la salle commune, il a fouillé l’espace du regard. Hésitant d’abord, puis désarçonné par ce qu’il voyait, il a inspecté toute la salle une nouvelle fois. Il n’a repéré aucun des visages qu’il s’attendait à voir.
J’allais tenter une explication pour l’apaiser, mais il m’a interrompu en soulevant sa main décharnée. Lentement, il a observé chacun des occupants. Au fur et à mesure qu’il examinait  les corps repliés dans leur fauteuil, lui s’affaissait dans le sien.
— Je suis le seul, a-t-il fini par laisser tomber.
Je n’ai pas osé lui imposer la vérité.
— J’ai bien peur que nous soyons arrivés en retard, ai-je inventé comme excuse.
Il a fermé les yeux, m’a souri faiblement, et m’a demandé de la ramener à sa chambre.
Je repense à la suite des choses et je me dis qu’il avait tout compris. Quand je l’ai laissé, monsieur Lazure m’a soufflé :
— Le temps m’a déjoué. Je ne pensais pas qu’il puisse être possible d’arriver en retard à l’heure de sa mort.
On m’a raconté qu’il avait passé la journée dans son complet trois-pièces. Il a même refusé de le retirer pour la nuit. Il s’est tout simplement étendu sur le couvre-lit. C’est tout juste si on a pu lui enlever ses chaussures.
Quand les employés l’ont laissé, il n’a pas répété sa sempiternelle question sur le lendemain.
Ce matin, en entrant dans sa chambre, j’ai vu son corps allongé dans la position de la veille. Il avait rattrapé son retard.
Tumblr media
Benoit Bolduc / février 2024
0 notes
mathildedonabedian · 5 months
Text
Allegoria sacra, AES+F, 2011
Allegoria Sacra est une vidéo qui a vu le jour en 2011, réalisée par un groupe de 4 artistes russe : AES+F.  
Elle est la dernière partie de la trilogie nommée « The Liminal Space Trilogy », projet composé de trois vidéos, qui reflètent la réalité de notre société contemporaine, le groupe s’appuie sur des références bibliques qui ont structuré notre culture et notre compréhension du monde pendant des siècles : le paradis, l’enfer et le purgatoire ; et avec elles, le bien et le mal, la vertu et le vice. 
La vidéo met en scène un aéroport international, qui rencontre un souci avec plusieurs vols en retard et, en conséquence, cause l’accumulation d’une foule composée de figures de la mythologie chrétienne (tirées du tableau de Bellini) ainsi que de passagers divers représentent différents groupes sociaux (dirigeants chinois, un homme néonazi, un prêtre, un centaure…) 
Tumblr media
On passe alors de scènes les plus surréalistes les unes que les autres ; la mort du personnage biblique Job, la naissance d’un nouveau prophète, une sieste improvisée entre un prêtre noir et l’homme néonazi. Le tout évolue dans différents décors tels que la jungle, le désert et la mer. 
Tumblr media Tumblr media
J’ai choisi cette œuvre parce qu’elle traite de sujets sociétaux comme le trouble de l’identité, le transhumanisme, le dérèglement climatique, les conflits politiques internationaux, l’avènement des IA. De plus je trouve ça très pertinent d’utiliser les codes de la peinture religieuse pour les adapter à nos problématiques contemporaines, en utilisant des symboles et icônes que tout le monde connaît ; cela facilite la lecture de la vidéo et permet aux spectateurs de créer leur interprétation. 
Les visuels de la vidéo nous induisent en erreur, on peine à discerner ce qui est réel et ce qui est une image de synthèse.
1 note · View note
marie-bradshaw · 6 months
Text
Alerte tornade 🌪️
Aujourd’hui, j’ai décidé de prendre la journée pour prendre soin de moi, ce qui globalement implique une grosse partie de sport/de photos glamour/ et de ponçage de ma couette devant l’une de mes series preférées.
Le genre que tu ne remates que dans des périodes particulièrement compliquées, quand tu as besoin de positif, de reconfort, de « good vibes ».
Je suis sûre qu’en y réfléchissant bien vous devez forcément en avoir une ou deux en tête.
Des choix assez revelateurs de votre personnalité en général.
Personnellement j’en ai deux en ce moment:
- Reina Del Sur
- Wednesday
Deux salles, deux ambiances.
J’ai bien du les voir 4 fois chacune mais à chaque fois ça me fait du bien.
Typiquement la dernière fois que j’ai rematé Reina Del Sur je venais de me faire ouvrir le bide apres une torsion ovarienne et je devais presenter mon Business Plan à la banque 7 jours apres, quasi incapable de bouger.
Aucune honte à avoir ses petits rituels « recuperation de force » bien au contraire.
Même si les amis c’est cool aussi.
D’ailleurs cette journée s’est terminée en beauté puisque j’ai rejoint mon amie d’enfance Lulu apres un periple tram le plus long de l’histoire de l’humanité + retards inexpliqués + terminus 3 arrêts avant sans explication non plus, qui n’alimentent pas mon amour pour les transports en commun, + 15 min de marche à travers parcs/parkings et micro-chemins pour arriver à destination.
Bref- Pekin Express.
Mais ca en valait la peine.
Déjà parce que c’est Lulu, et qu’on a traversé un paquet d’épreuves ensemble, ensuite parce que je n’avais pas encore eu l’occasion de rencontrer son nouveau-né Léon: tellement mignon qu’on en mangerait (mais on va s’abstenir, Halloween est passé).
C’est notre moment debrief des derniers episodes de nos vies respectives avec sélection de tisane au programme, en bonnes trentenaires fatiguées qui se respectent.
Nos challenges sont différents, elle sa vie de famille, moi mon entreprise, mais ils sont tout aussi réels et importants.
Et même mère de deux enfants, ça reste Lulu.
La Lulu qui me connaît depuis 20 ans maintenant, avec qui je faisais du scooter bridé en essayant de dépasser les 50 dans les descentes en chantant à tu-tête « petit oiseau, si tu n’as pas d’ailes, ah ba tu peux pas voler ».
Si vous n’avez pas la ref, je ne peux pas vous expliquer.
Bref- Lulu.
Qui n’est donc pas étonnée quand je lui raconte mes dernières aventures amoureuses et crises de nerfs.
« Nan mais avec l’historique que tu te trimbales avec ton père aussi, t’es trop sur la defensive à chaque fois »
Sans blagues.
Ma figure paternelle etant ce qu’elle est, y’a pas vraiment de surprise au fait que je me sois endurcie, et que je sois à l’affût de signes de negligence de la part de la personne qui va vraiment m’intéresser.
Rajoutons à cela le sang latino, et on obtient un combo assez detonnant.
En en étant parfaitement consciente, j’arrive en temps normal plus ou moins à prendre un temps de recul suffisant et respirer avant de trancher - ce qui n’est clairement pas evident en periode de trouble.
Comme de monter une start-up à mission sur une enorme base scientifique, que de base, je n’avais pas.
De se prendre deux opérations chirurgicales et une autre en suspens dans la tronche, de devoir revenir vivre chez sa mère, et de se rendre compte que cet ex/ami qui a toujours pris le rôle de protecteur/sauveur etait en réalité faux sur toute la ligne.
Une epaule qui vous tourmente deux fois par semaine risquant de se redeboiter à tout instant telle une épée de Damocles, avec le niveau de douleur musculaire que ça implique.
Quand tu additionnes le tout et le poids constant que je continue à perdre, faute d’appetit, tu comprends que je sois légèrement à fleur de peau en ce moment, je pense.
Le moment de se reconcentrer sur mes priorités, en arrêtant de vouloir jouer les mères theresa avec la planète entière.
Ce qui ne veut pas dire se fermer aux opportunités de rencontrer quelqu’un qui valorise votre temps et qui s’intéresse sincèrement à ce qui se passe de votre côté.
Apres tout il n’y a jamais de moment idéal.
Il n’y a que ce que deux personnes en font.
Mais vu ma complexité et ipso facto celle que je mets à crush sur « la bonne personne », c’est à dire quelqu’un de sportif, de bienveillant, de bien éduqué, d’ambitieux, de gentleman, avec de la culture et de la répartie mais aussi beaucoup d’humour et de fun, de déterminé, tendre et de sincère…
Quelqu’un avec une ouverture au Monde, une sensibilité et en même temps un équilibre…
Un esprit aussi libre et loyal que le mien.
Bon, en faisant ma checklist à Lulu pendant qu’elle tapote dans le dos de Leon niché dans ses bras, je me rends bien compte que oui- ça devient compliqué aujourd’hui de trouver tout ça en une seule personne.
Mais je ne désespère pas!
« Il faut que tu respires, surtout au debut » me dit-elle, « tous les hommes ne sont pas comme ton père. Ils ne vont pas tous te malmener, te devaloriser ou t’abandonner » rajoute-t-elle d’un ton plus doux, compréhensif.
En un éclair, furtif, mes yeux se mettent à briller, ma gorge à se serrer.
« Tu as raison. Et je le sais. Ce qui me prouve que là tout de suite j’ai encore plus besoin de communication et de reassurance pour que ça fonctionne, même avec quelqu’un qui a tout ça. Je suis trop à vif, le mode auto-defense s’enclenche instinctivement et c’est cool pour personne » lui répondis-je, songeuse
« Maintenant tu laisses couler, et tu verras bien » me glisse-t-elle avec un petit sourire en coin
Sur le trajet du retour, seules à seules dans le confort obscure de son suv, d’un ton calme je lui confie:
« Ce qui me fait vraiment relativiser en fait, c’est de me dire que quand quelqu’un a vraiment un crush sur toi et pas sur 5 personnes en même temps, les gestes suivent pour te le montrer. Notamment essayer de comprendre certaines réactions. Si rien ne se passe, c’est que ce n’était pas vraiment réciproque. Et c’est ok.»
Sur cette dernière affirmation, j’expire profondément.
Tout vient à point à qui sait attendre.
0 notes