Tumgik
#comment faire revenir un homme dans son lit
roihangbe · 2 years
Text
retour de l'être aimé en 1h - retour d'affection témoignages
Retour affectif sérieux- retour affectif qui fonctionne, Medium d’amour sérieux et rapide, Comment faire un retour d’affection rapide, Rituel de retour affectif sérieux en 24h, Comment faire revenir mon ex, Comment jeter un sort d’amour, Retour d’affection rapide, Faire revenir l’être aimer, Comment reconquérir mon ex, comment rendre mon homme amoureux, comment faire un rituel d’amour efficace,…
Tumblr media
View On WordPress
0 notes
alexar60 · 1 year
Text
Vulgaire
Tumblr media
Trois vieilles dames partant à la messe, s’arrêtèrent devant une affiche du film « Emmanuelle ». Elles étaient éberluées par ce qu’elles découvrirent.
La première : C’est un film,
La seconde : Un film ? Mais pourquoi est-elle à poil ?
La troisième : C’est un film cochon. Ça c’est sûr, c’est un film cochon.
La seconde : Et ils vont le passer au cinéma ?
La première : Oui, c’est prévu dans quinze jours.
La seconde : C’est scandaleux ! Tous les hommes vont aller le voir. En plus, elle fait vulgaire assise comme ça, cette trainée.
La troisième : Ça c’est sûr, c’est une petite trainée. Oui, c’est vraiment une petite trainée.
La seconde : Une pute, oui ! Comment s’appelle-t-elle ?
La première lit l’affiche et répondit lentement: Sylvia Kristel.
La seconde : Avec un nom pareil, c’est une étrangère en plus !
La troisième : Ça c’est sûr, c’est une étrangère. Il n’y a pas de trainée par chez nous.
La seconde : A tous les coups, c’est une allemande. Il n’y a que les allemandes pour se foutre à poil comme ça en photo. On a bien fait d’avoir gagné la guerre. Ça ne m’aurait pas plu d’être à poil en photo.
La première : Ou de Paris. Ma sœur a visité Paris et m’a dit qu’il y avait beaucoup de femmes de mauvaise vie dans Paris.
La seconde : C’est pareil. C’est pas de chez nous !
La troisième : Ça c’est sûr, c’est pas de chez nous.
Un homme passe derrière eux. Il les salue en baissant sa casquette et continue de marcher en les regardant.
La seconde : A tous les coups, il va revenir mater l’affiche.
La troisième : Ça c’est sûr, c’est un cochon.
La première : C’est parce qu’il boit. Il ne va pas à l’église. Il va jouer au tiercé en face. Il va boire et va rentrer saoul comme une bourrique.
La seconde : Elle va être contente sa femme ! Et ce film parle de quoi ?
La première : Je ne sais pas.
La troisième : Ça ne peut être qu’un film grossier. Elle fait tellement vulgaire sur l’affiche. Ça c’est sûr, c’est un film grossier.
La seconde : C’est la faute à Giscard. Depuis qu’il est président, la France fout le camp. Ça ne se serait pas passé comme ça avec Pompidou ni avec le Général.
La troisième : Ça c’est sûr, c’est la faute à Giscard. Je n’aurais pas dû voter pour lui. Et c’est aussi la faute aux beatniks, ces jeunes mal-habillés qui traversent le village avec leurs motos.
La première : Tu as voté Giscard ?
La troisième : Oui, mon mari m’a dit de voter pour lui.
La seconde observe encore l’affiche : Et elle est maquillée comme une poufiasse.
La troisième : Ça c’est sûr, il n’y a que les poufiasses qui se maquillent. Ca fait vraiment vulgaire !
La première : Et ses seins sont tout petits. Elle n’a pas d’enfants.
La seconde : Encore heureux ! A sa place, je n’en ferai pas. J’aurais trop honte qu’ils voient le film.
La troisième : Ça c’est sûr, j’aurais honte aussi.
La première et la seconde commençaient à partir lorsque la troisième demanda : On laisse l’affiche comme ça ?
La première : Oui, on le signalera au curé. Il saura faire quelque-chose contre ce genre de mauvais film.
La seconde : En tous cas, si mon Marcel va voir le film, il prendra un coup de sac à main sur la tête.
La troisième : Et je suis sûr qu’il n’y a pas Louis de Funès dans ce film. Ça c’est sûr, il n’y a pas Louis de Funès.
Elles s’entrèrent dans l’église sans voir les deux garçons qui s’arrêtèrent devant l’affiche. Ils rougirent en voyant l’actrice nue avant de se poser des questions sur la poitrine des filles.
Le mari de la seconde n’ira jamais voir ce film. En revanche, le curé ira le voir incognito. Je veux dire sans son costume de curé.
Alex@r60 – août 2023
58 notes · View notes
edolasft · 1 year
Text
De la Lumière au Ténèbres : Chapitre 5
Tumblr media
D E S  M O T S  E M O U V A N T S .
Seuls. Ils étaient maintenant seuls dans la salle de soin, où la fenêtre entre ouverte fait légèrement voler le rideau blanc. Les femmes de la guilde semblaient mettre beaucoup d'espoir sur les épaules du rosée qui avait visiblement une grande responsabilité. Celle de faire revenir Lucy. Si cette magie noire peut être battue par la seule force des sentiments, Natsu allait tout faire pour la faire revenir. Comme dans ses plus beaux combats, le mage de feu allait se laisser guider par la force de ses amis, par la force de ses sentiments, qui est sûrement la force la plus brûlante et la plus puissante qu'il connaisse. Observant son amie se débattre contre elle, le rend malade et fou de rage. Il bouillonne sur place, se retenant de ne pas partir au quart de tour pour aller massacrer ce mage de pacotille qui sème la terreur avec ses objets magiques.
Debout a côté du lit de la mourante, il faut avouer que le mage ne savait pas comment s'y prendre. Que devait-il lui dire ? Est ce que ses camarades attendent de lui une chose en particulière ? Hormis de la ramener a elle ? Toutes ses interrogations ont tendance a perturber le mage qui décide finalement de prendre place sur le bord du lit. La vision qu'il avait de sa partenaire le dérange, la voir ainsi attacher au lit, ses poignées et chevilles marqués par le frottement des cordes .. Le mage décide de lui ôter ses liens pour qu'elle est moins de douleur a subir. Mais en faisant cela, il permet a Lucy de se remettre a bouger dans tous les sens, gesticulant sûrement pour essayer de gérer la douleur, la combattant de l'intérieur. Pour éviter qu'elle ne se blesse a nouveau, le rosée s'approche d'elle et la maintient contre lui. Partageant alors contre la peau opaline de la blonde, sa chaleur naturelle. En sentant cette présence, la mage stellaire semble se calmer quelque peu et ses lèvres rosées se mirent a bouger soufflant dans un son presque inaudible le prénom du mage a ses côtés.
Ce son, Natsu avec son ouïe sur développée pu l'entendre, c'était presque comme un appelle au secours. Etrangement, le jeune homme en la voyant ainsi, ne put s'empêcher de culpabiliser, de se dire qu'elle souffrait autant dut a sa faiblesse, il fut incapable de la protéger comme il lui avait promis. Cette rage et ce regret qu'il éprouve l'empêche presque de prononcer des mots, pourtant il sait qu'il devait le faire. Car il ne voulait pas que Lucy reste ainsi, ressemblant a un pantin guidait par la souffrance qui allait la conduire a une souffrance mortelle. Prenant son courage a deux mains, le rosée reste sur le lit, la blonde dans ses bras et commence a lui lâcher des mots sans réellement réfléchir a ses paroles. : 
« Lucy, pourquoi tu te fais souffrir comme ça ? Je t'en pris, revient a toi ! Tout le monde t'attend, je t'attends. On a besoin de toi, sans toi on est plus l'équipe il manque une personne .. Tss', tous ça ne te serait pas arrivée si j'avais pu te protéger ! Ecoute ton coeur, revient vers nous, n'écoute pas ses cauchemars qui te rongent ! Je te promets que si tu reviens, je ne rentrerais plus par la fenêtre de ton appartement sans prévenir ! Et je ferais même une mission de ton choix ! J'te promets ! Allez Lucy ... Ecoute moi !  »
Le mage se retrouve a dire des choses qu'il ne dirait pas habituellement, face a ses mots il eut le droit a un gémissement grisé de la part de la blonde, qui soupire a nouveau le prénom de l'homme. Comme si elle bataillait pour remonter a la surface, comme si elle avait entendu les paroles de son ami et partenaire de mission. Natsu n'allait rien lâcher, il allait la faire revenir bien que ce genre de chose ne soit pas habituel pour lui, il allait tout faire pour ne pas perdre patiente. Derrière la porte de la salle se trouvait Cana, qui visiblement, se retrouve chagrinée et touchée par les propos du mage. Se surprenant a penser que son ami pouvait parfois être doux et avoir des pensées censées. Elle reste derrière la porte, les bras croisées sur sa poitrine espérant que les mots du mage touche directement la constellationniste. La salle était silencieuse, apportant presque une atmosphère gênante et pesante pour le mage, qui se retrouve là face a son amie qui était incapable de s'exprimer. Cependant, une réaction de la part de la mage, va redonner espoir au dragon slayer. La blonde vient agripper la veste du mage s'accrochant fermement a lui alors que son visage était crispé par la douleur. En la voyant ainsi, le mage pose sa main sur la sienne. Et il souffle son prénom. 
Mais une fois que ce soupire fut prononcé, la blonde se met a hurler a nouveau se cambrant dans une douleur visiblement insoutenable. Ce cris fait réagir le rosée mais également la mage des cartes qui étaient juste derrière la porte. Elle entre en trombe et vient vers le lit. Elle attrape les bras de la blonde et hurle a Natsu de parler a la jeune femme pour que cette dernière revient a elle. 
« Lucy ! Réveille toi ! Je suis là , je te laisserais plus ! Ouvre les yeux bordel ! On t'attend tous ! - Lucy !, fit la brune en la regardant. - Même Cana est là , Lucy ! Je t'en pris ... N'abandonne pas , bat toi ! »
0 notes
tagnon123 · 2 years
Text
comment faire revenir son homme,comment faire revenir sa femme
comment faire revenir son homme,comment faire revenir sa femme
les rituels de magie blanche contre bougie son très puissant Faire revenir votre amour avec photo est l’une des spécialités du Marabout voyant honnête et grâce à ce grand homme, vous recevrez dorénavant tous les honneurs liés à votre requête. L’affection et l’attention de votre partenaire, amant, mari ou épouse qui ont subitement disparu avec le temps renaîtront inéluctablement. Aussi pire que…
Tumblr media
View On WordPress
0 notes
meilleur123 · 3 years
Text
Faire revenir son homme
Faire revenir son homme
comment faire revenir mon mari,comment faire revenir sa femme,comment faire revenir son ex,comment faire revenir un amoureux,faire revenir son ex avec photo,faire revenir son ex rapidement,mon homme reviendras en pleurants,comment faire venir son homme,comment faire venir son mari en france,comment faire venir son mari algerien en france,faire revenir son homme par la magie,comment faire…
Tumblr media
View On WordPress
1 note · View note
onepiecereactions · 3 years
Text
Le vice-amiral Smoker et les joies de l’administration
Smoker Os
Humour
Attention vulgarité
2250 mots
Version Française
Tashigi, Kizaru, Garp, Smoker.
Le vice-amiral Smoker et les joies de l’administration
Smoker détestait rentrer de mission. Ne vous méprenez pas, il adore son métier ! Mais deux choses l’énervaient au plus au point dans ces moments.
D’une part, cela voulait dire ne plus prendre la mer avant au moins quelques semaines. En effet, Marineford avait établi un système complexe de roulement des hauts gradés pour que, sauf exception, au moins 3 vices amiraux soient toujours présents sur la base en cas de nécessité.
La sensation de liberté, sentir l’air sur son visage, ne pas être enfermé entre quatre murs, c’était ça qui rendait Smoker heureux au plus profond de lui. Ça et le sentiment d’avoir aidé les citoyens et rétablit un peu de justice dans ce foutu monde, évidemment.
D’autre part, revenir à la base signifiait une montagne administrative titanesque. Et rien que d’y penser, des maux têtes migraient déjà dans le crâne du vice-amiral. Heureusement pour lui, Tashigi était toujours prête à l’aider et à s’acquitter d’une partie de ses tâches pour le laisser se reposer.
C’est donc avec le cœur lourd que Smoker posa le pied sur la base pour la première fois après de longs mois de mission, le cœur lourd. Tandis que Tashigi fonçait déjà dans son bureau dans la ferme intention de travailler toute la nuit pour rendre ses comptes-rendus en temps et en heure, Smoker marchait mécaniquement vers ses appartements privés. Il balança sa veste en lambeau par terre, prit une longue douche brûlante et s’engouffra dans son lit, maudissant déjà la journée infernale de demain.
Le lendemain matin, le vice-amiral se réveilla de mauvaise humeur. Il saisit sa veste qu’il avait abandonnée sur le sol trempé de sa salle de bain et soupira : elle était fichue. Aussi résistants soient les vêtements confectionnés par la marine, rester intact quand on se prend des boulets de canons dans le dos c’est compliqué. Et Smoker, contrairement à de nombreuses femmes présentes sur la base, détestait se balader torse nu.
Sa première résolution de la journée fut donc d’aller dénicher une veste potable. Et évidemment, il allait demander à Tashigi de le faire à sa place. Au début, en homme intègre, Smoker avait des remords à laisser autant de ses tâches à sa collègue, même si celle-ci s’en sortait à merveille. Mais après plusieurs années dans la Marine, honnêtement, maintenant il s’en foutait.
Il s’empara donc de son den den mushis et appela la brune. Après plusieurs secondes à attendre, l’épéiste ne décrocha pas. Smoker s’en inquiéta, s’était très inhabituel de la part de la jeune femme qui avait la réputation de décrocher même quand elle dormait.
Il prit alors rapidement deux cigares dans sa réserve, mit sa veste en lambeau sur son dos et partit rapidement vers ses bureaux.
Un malheur n’arrivant jamais seul, évidemment, en chemin il croisa l’amiral Kizaru. Ce dernier le rejoignit dans sa course vers ses bureaux et en profita pour discuter. L’amiral jaune avait la réputation d’être une vraie pipelette, au grand malheur de Smoker qui aimait par-dessus tout le calme.
« Oh, dis moi cher ami, c’est une nouvelle mode les trous dans la veste ? Je sais que je ne suis plus tout jeune mais quand même, cela me dépasse. Est-ce que c’est pour offrir un système de ventilation ? Ne me dis pas que tu as de la fièvre mon cher ami ? Veux-tu que j’appelle les chers soignants du »
Kizaru n’eu même pas le temps de finir son monologue qu’il se prit la porte du bureau de Smoker en pleine figure. Ce dernier avait déjà broyé ses cigares pour se retenir de frapper le haut-gradé en pleine poire.
Une fois qu’il fut certains d’entendre le singe jaune repartir, il s’affala dans le fauteuil en face de son bureau et plongea sa main dans le deuxième tiroir pour en extraire deux nouveaux cigares.
Après quelques secondes à profiter de la fumée rejoignant ses poumons, Smoker s’empara du den den mushi fixe de son bureau et, alors qu’il allait appeler Tashigi, une note collée sur le dos de son appareil l’intrigua.
« Même si je vous ai prévenu hier soir, que je vous ai envoyé un courrier officiel 48 heures avant et que j’ai glissé un mot sous la porte de votre appartement, je tiens à vous rappeler, au cas où, que je suis absente ce jour jusqu’à 19h30. Tous les capitaines ont une réunion urgente. Je vous souhaite une très bonne journée. Capitaine TASHIGI. »
Et merde. Pour un peu Smoker aurait pu pleurer. C’était certainement l’une des pires annonces qu’il pouvait recevoir. Pas de Tashigi. Pas de Tashigi pendant toute une journée ! Un lendemain de mission en plus ! Tous les appels et missions qu’elle recevrait aujourd’hui seront directement ramenés à lui, son supérieur ! En plus de son travail il allait devoir faire le sien ! Avec des trous dans le dos en plus.
Smoker décida de faire grève. Le planning de cette journée était déjà bien trop effrayant pour pouvoir la vivre. Il aurait mille fois préféré se battre contre Monkey D Luffy et vivre toute une journée de réunion comme Tashigi plutôt que de vivre ça.
Il décida alors qu’il ferait le strict nécessaire. Il se releva rapidement de son siège, sortit avec fracas de son bureau et courut presque vers le bâtiment C. Il était à peine neuf heures du matin mais le vice-amiral cru défaillir quand il vit l’énorme file d’attente devant la porte. Evidemment, on était lundi, et ces abrutis du secteur administratif ne travaillaient jamais le week-end.
Il fit alors comme tout le monde, s’approcha de la porte pour s’emparer d’un ticket numéroté, s’assit sur l’un des rares sièges libres et patienta.
A sa gauche se trouvait un soldat quelconque, sans chemise et pantalon, juste son sous-vêtement. Smoker put sentir une odeur familière de magma. Akainu avait encore fait des siennes pendant l’entrainement de ses subordonnés.
Smoker regarda son ticket, numéro 38 et soupira. Alors qu’il allait s’improviser une petite sieste en attendant son tour, son den den mushis portable sonna.
« Vice-amiral Smoker, j’écoute. » Dit-il lassement.
Le soldat à l’autre bout de la ligne sembla surpris de tomber sur le vice-amiral et non la capitaine. « La capitaine Tashigi est en réunion, ses appels me sont redirigés. Si ce n’est pas urgent raccrochez ». Sans plus de cérémonie, le soldat raccrocha pour le plus grand bonheur du vice-amiral.
1 heure plus tard.
« Je jure devant Gol D Roger que si ce maudit escargophone sonne encore une fois je lui explose le crâne contre le mur ». Maugréa le marine pour la troisième fois en une minute.
Après une heure d’attente et 15 appels, le vice-amiral fut enfin appelé pour entrer dans la pièce.
Il arracha presque sa veste de son dos, la posa violemment sur le bureau tout en essayant de garder ses nerfs et fusilla du regard la femme en face de lui qui restait de marbre.
« Vice-Amiral Smoker, matricule XXXX, j’ai besoin d’une nouvelle veste modèle 3 série AB taille 98 avec l’option 13 ». Smoker avait été clair, précis et presque pas énervé.
La femme, qui avait bien entamé sa cinquantaine, le regarda avec indifférence.
« Ça ne marche pas comme ça amiral. » fit-elle d’une voix lasse, comme si elle parlait au premier abruti du coin.
Smoker eu du mal à ne pas broyer ses cigares à nouveau mais se révisa en pensant qu’il serait difficile d’affronter cette épreuve sans cigares.
« Alors comment est-ce qu’on fait dans ce cas-là » Demanda-t-il sèchement.
La femme ne prit même pas la peine de lui répondre, elle se contenta de lui fournir un formulaire. Smoker cru à une vaste blague quand il se retrouva avec un document de cinq pages recto verso dans les mains.
« Vous vous foutez de moi ? Cinq putains de pages pour une putain de veste ? Vous ne pouvez pas juste écrire 22 putains de mots sur un putain de post it et qu’on en parle plus ? » Beugla le vice-amiral qui commençait déjà à se transformer en fumée sous l’énervement.
« blblblbl, blblblbl, blbllb » l’escargophone commença à sonner, mettant à mal les dernières forces de Smoker pour rester calme.
« C’est pas de ma faute ». Commença la femme d’une voix lente et ennuyante.
Blblblbl, blbllblb, blbllb
« Si vous être trop neuenu »
Blblblb, blblbl, blbllb
« Pour remplir un simple formulaire »
Blblbllbbl, blblbl
« Que même Kizaru arrive à »
Blblbl, SCRATCH.
L’escargophone du vice-amiral vola à travers la pièce pour finir sa course dans le mur.
A la voix lente de la femme s’ajouta donc les pleurs de l’escargophone.
« PUTAIN DE » Hurla Smoker alors qu’il sortit avec violence de la pièce pour s’assurer que son poing ne finisse pas dans le visage de la femme. Il sortit comme un fou et s’enferma dans son bureau pour essayer de retrouver calme et sérénité.
Il s’empara d’un troisième cigare et après une dizaine de minutes de relaxation, il commença à remplir le fichu formulaire. Il n’en était qu’à la moitié quand la porte de son bureau s’ouvrit avec fracas, mettant à mal le bois lustré qui avait déjà reçu pas mal de coups.
« Ah mon cher ami, je me suis rendu à l’infirmerie et je t’ai obtenu un médicament pour faire baisser ta température. Mais attention, c’est un suppositoire ! ».
Smoker sentit son cœur cesser de battre quand il aperçu le visage de l’amiral jaune devant son nez.
Blblblb, blbllb
« A mon cher ami je crois que quelqu’un essaye de te joindre sur ton escargophone fixe. »
Blblblb, blbllb
« Tu devrais peut être répondre, c’est peut être urgent, tu ne penses pas ? »
Blblblbl, blbllb
Smoker eut une vision. L’escargophone fixe, enduit de haki, en plein milieu du visage de l’amiral, le nez en sang.
Il fallut un self control phénoménal à l’amiral pour ne pas reproduire ses pulsions. Une énième fois, il choisit la fuite.
Il emporta un stylo avec lui et s’empressa de finir de remplir ce fichu dossier devenu complètement illisible tant il l’avait massacré.
Il se retrouva devant la porte de la lingerie, passa devant tous les soldats et rentra comme un fou dans le bureau. Il eut à peine le temps de poser un pied à l’intérieur qu’il sentit une agrafeuse lui traverser le visage grâce à sa fumée.
« JE NECROIS PAS AVOIR APPELE VOTRE NUMERO ! » Hurla la femme qui l’avait « renseigné » tout à l’heure.
Smoker broya la poignée de la porte mais se résolut. Il fit demi-tour, arracha un ticket de la machine qui se prit son poing droit et s’assit sur le seul siège disponible : celui à côté du vice-amiral Garp ».
Smoker soupira et pria tous les dieux pour que ce vieux fou le laisse en paix.
Il s’installa donc à ses côtés et l’inspecta discrètement. Il se rendit alors compte que l’uniforme du vieux était impeccablement porte si l’on omettait les traces de gras sur sa chemise à cause de tous les beignets qu’il engouffrait. Mais le héros de la marine ne portait pas de chaussettes.
« Pose pas de questions gamin ». Lui dit simplement le grand-père quand il croisa le regard de Smoker.
« Tiens Smoker, j’ai entendu dire que tu en avais après mon petit fils. Tu savais que quand il était jeune il s’amusait à mettre son doigt dans son nez pour manger ses crottes de nez ? Sauf que cet abruti, comme il est élastique, il bien il finissait toujours par saigner du nez. Du coup il se mettait à hurler et à courir dans tous les sens. La majeure partie du temps il se prenait un arbre ou un mur et tombait dans les pommes, le temps que le saignement finisse. Tu savais aussi qu’il a été propre très tard ? J’ai du lui acheter des combinaisons avec une poche ouvrable sur les fesses parce qu’il n’arrivait jamais à défaire ses boutons et finissait par se faire caca dessus ? Ah et aussi la fois où ».
Smoker avait envie de : mourir.
Blblblb, blbllbl
Un mirage ? une hallucination ?
« Vice-amiral Garp, j’écoute. Ah salut Sengoku, comment vas-tu ? Une partie de pêche ? Maintenant ? Ah j’arrive. Au fait, tu n’aurais pas des paires de chaussettes à me prêter ? » Et c’est ainsi que le vice-amiral disparut dans le labyrinthe de couloirs, au plus grand bonheur de Smoker.
Il fallut pas moins de quarante cinq minute d’attente supplémentaire pour que Smoker puisse enfin déposer le fichu dossier dans le fichu bon tiroir qui comme par hasard se trouvait dans le bâtiment A et comme par hasard aucun soldat administratif n’était disponible pour emmener le papier qu’il devait donc déposer lui-même.
Le même jour, à 22h.
« Un appel pour vous vice-amiral Smoker. » Le barman tendit l’escargophone au vice-amiral qui prit une dernière gorgée de saké avant de répondre.
« Bonsoir vice-amiral, j’espère que vous avez passé une bonne journée ! » Commença Tashigi. « Je me demandais pourquoi vous ne répondiez ni à votre escargophone fixe ni le mobile… J’ai reçu un document officiel pour vous. Il s’agit d’une amende pour « irrespect envers un collègue administratif » ainsi qu’une interdiction de deux semaines de revenir dans le bureau de la lingerie. Est-ce que tout va ».
« JE PREFERE ENCORE ME PROMENER A POIL QUE DE REVENIR DANS CE BUREAU A LA CON ».
8 notes · View notes
thebusylilbee · 3 years
Text
" La philosophe Manon Garcia s'en est récemment agacée dans un tweet. « C'est pénible les classements de la Bibliothèque nationale de France: je découvre que mon livre et mon recueil de philosophie féministe sont classés en féminisme et non en philosophie. Le Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir est en littérature et en féminisme, pas en philo. La philosophie féministe n'est pas de la philosophie ? » L'anecdote illustre parfaitement ce que démontre le recueil Philosophie féministe (patriarcat, savoirs, justice), que l'autrice d'On ne naît pas soumise, on le devient (Flammarion, 2018) fait paraître chez Vrin. Alors que dans les pays anglo-saxons la philosophie féministe est valorisée comme un champ à part entière de la discipline, la France considère encore bien souvent que philosophie et féminisme ne peuvent aller de pair.
Les dix textes majeurs ici rassemblés et présentés par cette spécialiste de Simone de Beauvoir, professeure adjointe à l'université de Yale à partir de juillet, prouvent exactement le contraire. Michèle Le Doeuff, Nancy Bauer, Sandra Harding, Geneviève Fraisse ou Christine Delphy expliquent pourquoi les femmes ont été si rares dans la discipline, se demandent si la philosophie est une science sexiste et ce que peut apporter le féminisme à la pensée (et pas seulement aux femmes). Certains textes s'opposent aussi, lorsqu'il s'agit par exemple de savoir si « le multiculturalisme nuit aux femmes ». Preuve que la philosophie féministe n'est pas un courant de pensée monolithe.
On voit la philosophie comme une discipline objective et abstraite alors que le féminisme est du côté de l'engagement politique. Une philosophie féministe, est-ce que ça existe ? Comment la définir ?
Il n'y a pas de contradiction entre philosophie et féminisme. Comme l'ont montré entre autres les philosophes féministes, c'est une illusion que de croire que la philosophie telle qu'elle a été pratiquée pendant près de deux millénaires était apolitique et objective. La position sociale dans laquelle on se trouve se reflète dans les questions que l'on se pose et l'histoire de la philosophie reflète les préoccupations de ceux qui s'y attellent. Par exemple, de Sénèque à Machiavel, certains philosophes ont été conseillers politiques, il est évident que cette position sociale a un effet sur la façon dont ils pensent le pouvoir. Et qu'ils vont nécessairement le penser différemment qu'une femme qui n'a pas le droit de participer à la vie de la cité parce qu'elle est femme. On peut dire que la philosophie féministe est une branche de la philosophie qui est informée par des considérations féministes et qui contribue aux combats féministes. C'est une certaine façon d'interroger le monde - comment les rapports de genre structurent notre pensée, nos sociétés ? - qui conduit la philo à s'attaquer à de nouveaux objets ou à considérer ses objets traditionnels de façon nouvelle. Un exemple très simple : l'histoire de la philosophie a été marquée par une pensée binaire entre le soi et l'autre, mon corps et le monde extérieur. Une fois que l'on réfléchit à l'expérience de la grossesse, ces questions se posent différemment puisque mon corps peut alors inclure un corps étranger qui est à la fois moi et non-moi. Le fait que cette expérience ne soit pas entrée en ligne de compte dans la philosophie traditionnelle du corps invite à se demander que faire du principe de non-contradiction ou des catégories binaires dont je parlais, mais ça peut aussi conduire à des questionnements philosophiques sur la façon dont le savoir est produit.
Rousseau, Hegel ou Comte leurs écrits ne sont pas tendres avec les femmes (1). La philosophie est-elle sexiste ?
L'histoire de la philosophie est sexiste, oui, mais sans doute en grande partie parce qu'elle est fille de son temps. Dans l'ensemble, la culture, la pensée, l'art ont été sexistes - mais aussi racistes, classistes - jusque très récemment. Pour autant, cela ne veut pas dire qu'il ne faille pas lire ces philosophes ou que la philosophie soit bonne à jeter à la poubelle. En revanche, il me semble important d'une part de les recontextualiser, c'est-à-dire de se demander ce que cela voulait dire de tenir de tels propos à cette époque. Par exemple, quand on pense au fait que Comte est contemporain de Mill [dans De l'assujettissement des femmes (1869), John Stuart Mill défend le droit de vote des femmes, ndlr] son sexisme est plus difficile à comprendre que lorsqu'on lit Rousseau à l'aune des théories du XVIIIe siècle sur les femmes. D'autre part, il faut se demander quelle place joue le sexisme dans leur système de pensée. C'est ce que montre la philosophe américaine Nancy Bauer dans un texte reproduit dans le recueil (2) : le problème, c'est de savoir si le sexisme est nécessaire à la pensée du philosophe en question. Le sexisme d'Aristote, par exemple, paraît moins indissociable de sa pensée que celui de Schopenhauer ou de Nietzsche de la leur.
Pourtant des femmes philosophes ont existé : la penseuse cynique grecque Hipparchia (IVe siècle avant notre ère), la théologienne anglaise Mary Astell qui publie ses Réflexions sur le mariage en 1730. Pourquoi sont-elles si méconnues ?
D'abord, la réalité est que les femmes n'étaient généralement pas considérées comme des êtres humains à part entière et donc dans leur immense majorité elles n'avaient pas accès à l'éducation, elles devaient se consacrer au travail manuel et au travail domestique ou, chez les plus favorisées, à l'organisation de la vie sociale. En tout cas, il était hors de question qu'elles soient des penseuses. Il y a par conséquent fort peu de femmes philosophes. Et dans les rares cas où des femmes ont pu accéder à la pensée, cela a très souvent été, comme l'a montré Michèle Le Doeuff, dans le cadre d'une relation amoureuse ou au moins amicale avec un penseur : Hipparchia, Héloïse, Elisabeth de Bohème, Harriet Taylor et d'une certaine manière Beauvoir. Elles sont ainsi passées à la postérité comme des compagnes. Et puis, prosaïquement, ces femmes ont souffert de tous les clichés sur les savantes, leurs travaux ont été considérés comme mineurs si jamais ils portaient sur des sujets peu sérieux comme les femmes. C'est un cercle vicieux !
Quel est l'apport majeur de la philosophie féministe ?
Son premier apport est sans doute de rendre visible le fait que la philosophie n'avait jusque-là pas pensé la féminité - ni la masculinité d'ailleurs. Quand Beauvoir ouvre Le Deuxième Sexe avec la question «qu'est-ce qu'une femme ?», ce qui saute aux yeux, c'est que cette question n'avait jusque-là jamais été sérieusement posée par la philosophie. Ça veut tout de même dire qu'elle avait, avec son ambition universaliste, implicitement écarté la moitié de l'humanité de sa réflexion, ce n'est pas rien ! Plus généralement, on peut dire que la philosophie féministe est faite de trois grandes contributions : une critique du canon philosophique ; l'introduction de nouveaux objets pour l'analyse philosophique (le genre, mais aussi la vulnérabilité, les violences domestiques par exemple) ; le développement de nouvelles façons de penser des questions traditionnelles de la philosophie, comme je le montrais à partir de l'exemple de la grossesse qui renouvelle la façon de penser le corps.
Pourquoi le concept d'«oppression» est-il central dans la philosophie féministe ?
Le concept d'oppression n'a pas été inventé par les philosophes féministes mais elles l'ont transformé : alors que pendant longtemps, on ne parlait d'oppression que pour désigner les effets du pouvoir des tyrans, les Américaines Marilyn Frye et Iris Young ont montré qu'il y avait oppression dès lors que des phénomènes structurels et syst��matiques créent des groupes sociaux dont les membres de l'un ont du pouvoir sur les membres de l'autre par le simple fait d'appartenir à ce groupe. Par exemple, les hommes sur les femmes, les riches sur les pauvres, les blancs sur les nonblancs. Parler d'oppression c'est, sur le plan descriptif, montrer que la société est structurée par des contraintes institutionnelles injustes et inégales et, par conséquent, sur le plan normatif, mettre en évidence la nécessité d'un changement social vers une société plus juste.
En prenant pour objet la sphère domestique, la philosophie féministe a montré que le privé est politique puisque s'y joue une grande partie de la domination sur les femmes.
La sphère privée est un des sujets centraux de la philosophie féministe. Par exemple, quand on réfléchit au consentement sexuel, on ne fait rien d'autre que d'analyser la façon dont les rapports intimes sont traversés par des rapports de pouvoir. Montrer que le pouvoir ce n'est pas seulement celui d'un gouvernement sur les citoyens mais que la société est un tissu de rapports de pouvoir et de domination qui viennent se déployer y compris dans la famille ou dans le couple est un des apports décisifs de la philosophie féministe.
Si elle a émergé en France avec Beauvoir, la philosophie féministe s'est développée principalement dans les pays anglosaxons depuis les années 70. Où en est-elle aujourd'hui en France ?
Elle a continué, bien après Beauvoir, à se construire en France, avec Michèle Le Doeuff, Colette Guillaumin et Sarah Kofman, par exemple. Mais c'est vrai que ces philosophes féministes en France ont été en quelque sorte mises en retrait de la vie universitaire et ont eu du mal à faire des émules. Puis est venue une nouvelle génération, notamment avec Elsa Dorlin et Sandra Laugier, qui a fait revenir la philosophie féministe en France, tant et si bien qu'elle est un des champs les plus dynamiques en ce moment, avec beaucoup de chercheuses comme Camille Froidevaux-Metterie ou Vanina Mozziconacci, mais aussi beaucoup d'étudiants et de doctorants qui s'intéressent à ce champ et en développent les possibilités.
Depuis quelques années, des polémiques virulentes opposent les féministes «universalistes» et «intersectionnelles», ou «deuxième» et «troisième vague» Peut-on réconcilier ces deux camps ?
Certes, il y a des désaccords parfois très forts parmi les féministes mais ils sont surtout la marque de la vitalité de la pensée féministe. Plus vous avez de gens différents qui luttent ensemble, plus il est probable que ces gens se disputent au sujet de leurs luttes ! C'est salutaire et cela nous permet à toutes d'avancer.
L'intersectionnalité, en considérant la multiplicité des identités et des facteurs de domination, ne met-elle pas en péril le fait de penser «les femmes» ? Ne met-elle pas ainsi la philosophie féministe dans une impasse ?
Pourquoi on ne pourrait plus parler « des femmes » ? On peut tout à fait parler d'elles sans postuler qu'elles ont exactement la même expérience du fait d'être des femmes. Je crois qu'il est très important d'arrêter de laisser l'extrême droite dicter nos façons de penser les concepts de la recherche en sciences sociales. Le concept d'intersectionnalité est sérieux et, comme beaucoup de concepts de sciences sociales, tous les chercheurs et chercheuses ne s'accordent pas sur sa définition, sur son emploi. Mais il faut arrêter le fantasme qui consiste à en faire un cheval de bataille d'idéologies séparatistes et dangereuses, ce n'est tout simplement pas le cas ! Il faut lire les philosophes féministes qui travaillent sur ces sujets comme Uma Narayan, Serene Khader ou Soumaya Mestiri. Le discours consistant à dire que l'intersectionnalité interdirait de parler « des femmes » transforme une question réelle et importante - quel est le sujet du féminisme si on ne pense pas que toutes les femmes sont opprimées de la même manière ? - en une affirmation fausse, dont la fonction est simplement de faire peur aux gens en disant : « Regardez tous ces gens qui luttent contre de multiples oppressions, en fait ils veulent détruire la lutte des femmes ! » C'est du fantasme, et du fantasme raciste. "
(1) Hegel écrivait : «Les femmes peuvent avoir de la culture, des idées, du goût de la finesse, mais elles n'ont pas l'idéal» ; et Auguste Comte : «C'est afin de mieux développer sa supériorité morale que la femme doit accepter avec reconnaissance la juste domination pratique de l'homme » (2) La philosophie féministe est-elle un oxymore ? de Nancy Bauer (2003).
Philosophie féministe de Manon Garcia éd. Vrin, 458 pp., 15 €.
20 notes · View notes
lamangasserie · 3 years
Text
Y a-t-il du fan-service dans Après la pluie de Jun Mayuzuki ?
Il y a quelques temps, sur Twitter, une personne que je suis s’étonne que des gens aient vu du fan-service (érotique, évidemment) dans le manga Après la pluie de Jun Mayuzuki. Moi-même étonnée qu’elle n’ait pas vu ce fan-service, s’en suit un petit débat sur la question. Je soutiens mordicus qu’il y en a, elle soutient mordicus qu’il n’y en a pas. Il se fait tard, je suis dans mon lit, j’ai les yeux aussi secs que le désert du Sahara d’avoir eu les yeux rivés sur mon téléphone, je vais dormir. Je ne dors pas. Comment dormir après un tel débat dans de telles conditions ?! Je décide alors que si après une relecture du manga, j’y vois toujours du fan-service, j’écrirai un article sur ce blog. Puisque cet article voit le jour, je peux tout de suite répondre que oui, il y a du fan-service dans Après la pluie. Dans cet article, je chercherai davantage à argumenter sur mon point de vue si peu populaire.
Après la pluie est un manga de l’autrice Jun Mayuzuki, prépublié dans le magazine Big Comic Spirits puis dans le Gekkan! Spirits. Le manga est publié en France, en 10 volumes reliés aux éditions Kana au prix unitaire de 7,45€.
Tumblr media
Voici le résumé de l’éditeur:
Akira est une adolescente de 18 ans qui travaille dans un Family Restaurant après les cours. Elle est secrètement amoureuse du gérant du restaurant, Masami Kondo, un homme de 45 ans, divorcé, ayant un enfant. Il n’est ni beau ni charismatique, juste un homme ordinaire, un peu fatigué, désillusionné, conscient de sa situation et de son âge qui avance. Akira était autrefois l’espoir du club d’athlétisme. Mais une blessure à la cheville lui a brisé ses rêves de gloire. C’est au moment où elle était encore dans le deuil de sa passion sportive qu’elle a rencontré Masami. Il a fait preuve de gentillesse à son égard. Il n’a évidemment pas mesuré à quel point son geste a été salvateur pour Akira. Ni à quel point cela a fait naître en elle le sentiment qu’elle porte aujourd’hui.
Avant toute chose, Après la pluie est un de mes coups de cœur de ces dernières années. J’y aime l’ambiance décontractée teinté d’une subtile poésie, le tout avec une touche d’humour. C’est aussi un manga qui m’a donné de la force, qui donne envie de croire à nouveau en soi. Lisez Après la pluie, donc.
Mais pour répondre à la question de l’article, il convient tout d’abord de définir le terme de fan-service. 
Le fan service est une pratique qui consiste à alimenter la passion des fans et leurs fantasmes avec des contenus digressifs ou superflus qui leur sont spécialement destinées, généralement par le biais de situations à forte connotation sexuelle ou érotique.
Voilà ce que nous dit Wikipédia. Ce que l’on retient surtout du fan-service, c’est sa dimension érotique avec, par exemple, le plan culotte classique. Mais le fan-service c’est avant tout faire plaisir au fan, rendre un service au fan. Ça peut aussi passer par la référence. Dans ma discussion sur Twitter, je disais que les références à Metal Gear Solid au sein de Death Stranding, deux jeux de Hideo Kojima c’est aussi du fan-service. C’en est dans la mesure où le fan sera content de s’apercevoir de la référence car ça créé une sorte de complicité entre l’auteur et le fan qui aura l’impression d’être de la bande, limite relation parasociale. Mais contrairement à Wikipédia, je ne pense pas que le fan-service de manière générale soit toujours superflu, il peut servir la narration, dans ce que l’auteur cherche à exprimer ou dans un moment comique, voire il est l’identité même de l’œuvre. Ce serait un non-sens de reprocher la présence de fan-service dans une œuvre qui cherche à en faire à tout prix.
Pour revenir à ce qui nous intéresse, le fan-service érotique, comment fonctionne-t-il ? Voici un exemple typique avec un gif tiré de Gurren Lagann, un anime avec des gros robots et se déroulant dans un monde post-apocalyptique (donc rien ne tend à une quelconque forme d’érotisme). J'en tire quatre points essentiels:
L’objet du fan-service est un personnage féminin.
Le fan-service survient de manière fortuite.
Le fan-service est gratuit.
Le fan-service est une pratique qui survient dans des œuvres destinées à une audience majoritairement masculine.
Immédiatement, ça me fait penser au male gaze, au regard masculin. C’est un concept surtout décrit dans l’audiovisuel qui avance que les images que nous voyons sont bien souvent pensées par et pour des hommes hétérosexuels. Il m’apparaît très clairement que le fan-service que je décris ci-dessus fait partie du male gaze. Il y est surtout similaire dans ce qu’il représente: des corps féminins sexualisés de manière totalement gratuite. Dans les deux cas, il s’agit pour le spectateur ou le lecteur de se rincer l’œil.
Si le fan-service peut être frontal en nous servant un bon plan bien serré sur une malheureuse culotte qui passait par là à tout hasard, il peut aussi être beaucoup plus insidieux. C’est, à mon sens, ce qu’il se passe dans Après la pluie.
Durant ma lecture du manga, la plupart des passages que j’ai relevé comme étant du fan-service m’ont tout de suite évoqué le travail du photographe coréen Rotta. C’était un photographe plutôt penché érotisme. Ses modèles ne sont jamais dénudées mais évoquent des sortes de girls next door en posant de manière faussement innocente suggérant l’érotisme des corps. Exemple UN, DEUX, TROIS, QUATRE, CINQ. Accusé de harcèlement sexuel et de pédophilie, on ne l’a pas revu depuis 2018.
Je retrouve ce côté faussement candide dans ces deux passages du manga, respectivement issus des tomes 2 et 3.
Tumblr media
Dans ce premier exemple, nous sommes à un moment clef du manga. Akira découvre, par inadvertance, la passion de Kondo pour l’écriture. Passion qu’il gardait secrète. En quelque sorte, elle découvre son jardin secret. Tout comme les filles de Rotta qui ne sont jamais qu’allongées sur des lits, Akira ne fait que regarder par la porte entrouverte. Si j’aime l’idée du faisceau de lumière qui laisse deviner l’ouverture de la porte et exprime l’idée d’entr’apercevoir le secret de Kondo, je ne comprends pas la pose d’Akira. Elle est à genoux, cuisses écartées et dos cambré. Ce n’est ni naturel, ni confortable mais c’est suffisamment érotique. On notera aussi l’absence de décors, qui, certes souligne le caractère intime du moment, il n’y a qu’Akira et le jardin secret de Kondo, mais qui souligne aussi la position dans laquelle Akira se tient. De plus, tout au long du manga, le regard perçant d’Akira est au cœur de l’histoire et des cases, pourquoi l’ignorer à ce moment ? Je serai de mauvaise foi de ne pas vous dire qu’on voit effectivement le regard d’Akira à la page précédente, mais il n’occupe qu’une case minime. Je me demande pourquoi avoir fait ce choix ? Si c’est pour nous dire qu’elle est corps et âme face au secret de Kondo, le choix de la pose d’Akira reste une curiosité. Il reste une curiosité et surtout un témoignage du fan-service dans le manga.
Tumblr media
Dans ce deuxième exemple, nous avons une scène anodine. Il fait extrêmement chaud si bien qu’Akira a envie d’une glace. Si la glace de forme tubulaire est plus répandue au Japon qu’en France, les cerveaux sont les mêmes. Si vous vous êtes déjà pris des réflexions salaces lors de votre dégustation de Mr.Freeze, il n’est pas impossible qu’une glace de forme tubulaire soit en réalité une glace de forme phallique, peu importe où vous vous trouvez sur le globe. Je passe l’expression faciale très sensuelle et la sueur d’Akira ainsi que la glace dégoulinante. Encore une fois, ce n’est que de la suggestion, bien plus subtil qu’un gros trait noir ou que la mosaic comme disent les japonais.
Je termine par un passage différent des précédents et bien plus intéressant issu du tome 4.
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Dans ce passage, Akira est alitée car malade, elle repense aux évènements passés: inquiète pour son manager malade et prétextant qu’elle s’inquiète pour lui, elle court chez lui malgré l’averse, et ils se retrouvent à discuter des sentiments d’Akira. Là, le manager l’enlace, en bon ami qu’il est. La proximité et le touché de l’être aimé lui apporte de nouvelles sensations, si bien qu’elle se met à fantasmer. L’encre noire, progressivement, nous plonge au cœur de l’intériorité d’Akira. C’est un moment très intime où nous partageons le fantasme de la jeune fille, c’est un moment auquel on peut fortement s’identifier. On peut au passage noter, encore une fois, l’absence totale de décors qui vient mettre en évidence cette intimité. Ou plutôt, cette fois-ci, le fait que nous soyons dans son intimité, avec elle. Puis vient une rupture, on quitte le monde d’Akira pour retrouver le monde réel. Les draps d’Akira réapparaissent et sa respiration haletante se fait entendre. On se retrouve de nouveau lecteur, spectateur. Ces deux cases qui marquent la rupture de point de vue et de ton, soulignent le caractère fan-service du passage. On a l’impression que notre regard est une caméra qui remonterait le long du corps d’Akira. Cette rupture peut aussi s’observer avec la différence de traitement de la poitrine de la jeune fille (oui). Quand on est plongé dans ses fantasmes, elle n’apparaît que très peu et de manière très naturelle. Mais quand on sort de son fantasme, alors qu’Akira est allongée, on distingue étrangement bien son sein qui apparaît plus gros et surtout dans une position défiant les lois de la gravité. Pour finir ce passage, on replonge au cœur de l’intériorité de ses pensées et le manga continue. Les deux premières doubles pages de ce passage sont des pages que j’adore car elles montrent avec énormément de délicatesse et de poésie la sexualité à l’adolescence. Mais cette rupture de ton si brutale me fait me poser les questions suivantes: pour quoi mais surtout pour qui sont ces deux cases ?
Si le fan-service est bien présent dans Après la pluie, il est plutôt insidieux et utilisé avec parcimonie et tant à disparaître au fil du manga. Jun Mayuzuki n’est pas absolument pas une maniaque de cette pratique et ça se ressent notamment dans les moments où elle ignore carrément des occasions de fan-service. 
Pour répondre de nouveau à la question de cet article, oui il y a du fan-service dans Après la pluie. Comme écrit bien plus haut, c’est est un de mes coups de cœur de ses dernières années pour ses jolis messages tout en poésie, en délicatesse mais aussi avec son humour et ses touches de sensualité. Il est aussi clair pour moi que ce fan-service fait partie de l’univers de Jun Mayuzuki et que passer à côté, c’est passé à côté d’un aspect de son œuvre. Maintenant, chacun en pense ce qu’il veut et, surtout, en fait ce qu’il veut. Personnellement, si je décortique cet aspect et que j’en questionne les choix, je le prends avec le reste. Il ne s’agit pas de refaire Après la pluie avec mes choix, autant faire son propre manga dans ce cas. Ici, j’ai juste cherché à défendre mon point de vue et, plus largement, à questionner les choix de l’autrice pour représenter son héroïne qui est une jeune fille de 18 ans.
Bref, lisez Après la pluie. Pour acheter le tome 1 du manga, c’est par ici ou encore ici ou auprès de votre libraire habituel ! Sur Twitter vous pouvez suivre @ Angel402_ et @ Kira_rosa1 qui ont participé au débat de l’enfer avec moi.
4 notes · View notes
maria03648763 · 3 years
Text
Le livre de cuisine démoniaque
Ne pensant pas à ce qu’il faisait, Eliott leva au ciel ses bras qui tenaient le livre de cuisine  en signe de frustration alors que Greg lui criait dessus. Les yeux de Greg reflétèrent alors une lueur de panique tandis qu’il positionnait ses bras devant son visage en guise de protection et reculait vivement. Son corps se mit à trembler et sa voix se brisa alors qu’il criait : 
Eliott non ! Eliott ! 
En entendant ces paroles, Eliott se figea avant de baisser ses bras et de lâcher le livre de cuisine qui tomba pour se rapprocher de Greg. Celui-ci reprenait son souffle, les mains sur son visage, et une vulnérabilité mêlée à une panique irrépressible faisait trembler son corps de façon incontrôlable. Il ressemblait tellement à un enfant effrayé qu’Eliott sentit une boule se former dans sa gorge et il demanda précautionneusement : 
Greg ? Qu’est-ce qui… 
Ses yeux se posèrent sur le livre qui était tombé sur son lit puis sur Greg et il souffla : 
Tu as cru que… que j’allais te frapper ? Avec le livre ? Que j’allais te le lancer dessus ? 
Greg hocha la tête, ses yeux regardant le sol et il s’écria : 
Je suis désolé je sais que tu n’aurais jamais fait ça ! C’était, c’était… 
Un réflexe ? Tu as cru voir ta mère lors de l’une de ses crises ? 
Greg ne leva toujours pas les yeux vers lui alors qu’il opinait du chef en guise de réponse et Eliott souffla, des larmes perlant à ses yeux :
Tu as vraiment eu peur de moi ? Peur que je te frappe ? 
Oui. Répondit Greg avant de rajouter, en attrapant le bras d’Eliott qui s’éloignait, abattu : enfin pas de toi mais j’ai cru me retrouver face à ma mère. J’ai complètement paniqué. 
Greg je… Je suis désolé. Tellement désolé. 
Greg releva la tête en entendant la voix d’Eliott se briser et dit : 
Désolé de quoi ? 
De t’avoir fait peur comme ça je m’en veux tellement.
Les traits d’Eliott étaient tirés dans une expression de souffrance et ses yeux de plus en plus brillants étaient fixés sur Greg qui fit un pas en avant en voyant la détresse de son copain pour le prendre dans ses bras. 
C’est moi qui m’en veux d’avoir réagi comme ça. Je n’ai pas réfléchi, c'était instinctif. 
Voyant qu’Eliott ne pouvait le regarder dans les yeux, Greg glissa sa main sous son menton pour le forcer à le regarder et affirma : 
Je sais que jamais, jamais tu ne lèverais la main sur moi Eliott tu m’entends ?  Ne te sens pas coupable tu n’as rien fait. 
Je t’ai fait peur ! Je t’ai fait craindre d’être frappé avec ce foutu livre ! Cria Eliott, en essuyant rageusement les larmes qui commençaient à couler sur ses joues.
Ses yeux en un instant furent entourés de traces noires et colorées, ce qui aurait presque pu faire rire Greg s’il s’en était rendu compte. Mais il répondit avec véhémence : 
Et moi ? Je t’ai pris pour ma mère et j’ai cru que tu allais me frapper comme elle le faisait ce n’est pas mieux ! Comment j’ai pu te prendre pour elle, cria Greg alors qu’il lâchait Eliott pour faire les quatre cent pas dans la pièce, furieux contre lui-même. 
Pendant plusieurs minutes, Greg resta à marcher rageusement dans la pièce avant qu’il ne revienne vers Eliott et plaque sa bouche contre la sienne pour l’embrasser. Ce baiser désespéré devint vite passionné avant que Greg ne se mette lui aussi à pleurer et lâche Eliott pour se pelotonner sur le sol, le corps secoué de sanglots. Pendant plusieurs minutes, le seul bruit perceptible dans la pièce fut celui des larmes versées par le couple avant que d’un même mouvement, ils ne tournent la tête l’un vers l’autre pour se prendre dans les bras et se serrer aussi fort qu’ils le pouvaient. Aucun des deux ne sut combien de temps exactement ils étaient restés dans cette position avant qu’Eliott ne s’éloigne lentement de Greg et lui demande : 
Ça va mieux ? 
Et toi ? Rétorqua Greg. 
Un peu, mais il me faudra un peu de temps pour ne plus m’en vouloir de t’avoir fait peur. 
Pareil, mais pour avoir vu ma mère en toi. 
Les deux hommes pouffèrent d’un rire sans joie avant que Greg regarde plus attentivement Eliott et se mette à rire franchement. 
Quoi ? Demanda Eliott, étonné, ne comprenant pas la soudaine hilarité de son camarade. 
Ton maquillage, déclara Greg. 
Oui ? Qu’est-ce qu’il lui arrive ? 
Il n’a pas survécu, répondit Greg en pointant ses yeux. 
Eliott se regarda dans un miroir avant de se mettre à rire lui aussi et se dirigea vers sa salle de bains, suivi par Greg. Lorsqu’il sortit le démaquillant et un sachet de cotons, il fut étonné de se les voir retirer des mains par Greg qui lui fit signe de s’asseoir. Agréablement surpris, Eliott s’assit et regarda Greg verser doucement du démaquillant sur un coton avant de commencer à nettoyer un de ses yeux, puis le deuxième. Ses gestes étaient tellement tendres, délicats et pleins d’amour qu’Eliott sentit tout son corps se détendre et il ne put retenir un petit soupir de bien-être qui n’échappa pas à Greg et le fit sourire. 
Voilà c’est bon, souffla Greg en regardant attentivement chacun des yeux d’Eliott avant de fermer le flacon de démaquillant. 
Merci, dit Eliott en souriant. 
Les deux hommes se levèrent et Greg regarda Eliott ranger les produits avant qu’il ne se tourne vers lui et sourit. C’était un sourire triste, mais un sourire quand même. Les deux apprentis s’embrassèrent doucement avant de revenir dans la chambre et d’attraper leurs sacs pour se rendre en cours. Quand le regard d’Eliott se posa sur le livre de cuisine situé sur son lit, il ne put s’empêcher de jeter un rapide coup d’œil à Greg en sentant son cœur se serrer et il se promit que jamais, plus jamais Greg ne ressentirait la peur d’être frappé par une personne qu’il aimait et qu’il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour l’aider à combattre et à vaincre ses démons. 
12 notes · View notes
joaniepencil · 3 years
Text
L’île de l’amour
Tumblr media
Chapitre 6
Résumé : Les vieux démons de Marshall refont surface.
Avertissement : 18 ans et plus. Smut, mention de maladie et de mort. Tristesse. Heureusement plein de fluff aussi! Comme toujours les photos ne m'appartiennent pas, Google est mon ami!
Durant les semaines qui suivirent, Rosie n’eut pas une seconde à elle. Les visites touristiques s’enchainaient les unes après les autres et dès qu’elle avait une minute à elle, elle en profitait pour donner un coup de main à Sarah au pub. Elle avait perdue une serveuse en pleine saison touristique. Rosie lui avait offert de la remplacer, voyant une façon de faire de l’argent de plus. Sarah à court de ressource avait accepter tièdement au départ mais Rosie avait accumulé tellement de dette qu’elle avait su la convaincre.
Elle se sentait souvent submergée et déboussolée, elle regrettait parfois de ne pas avoir prit le job à Londres le soir en fermant la porte de son studio complètement claquée.
Elle avait jeté sa carrière aux ordures pour quoi aux finales? L’image de Marshall souriant lui vint en tête. Pour une relation compliquée? Des gens qui ne l’appréciait que très moyennement et une vie de misère?
Son père était tellement fier et content que son avenir soit assuré dans une banque.
Une après-midi de pluie tandis qu’elle passait la serpillère au Shack en réfléchissant à tous les changements dans sa vie depuis 6 mois l’abattement et la déprime prirent le dessus sur son courage.
Le menton appuyé sur le manche de sa serpillière, elle regarda durant un instant la pluie tombée. La petite cloche de la porte sonna.
-On est fermé, désolée, dit-elle, les yeux dans le vague.
-Rosie? Qu’est ce que tu fais là? Lui dit Marshall. Sarah est là?
Marshall tenait dans ses mains un cageot de pomme de terre qui devait bien pesé 50 kilos dégoulinant d’eau. Rosie lui ouvrit la porte de la cuisine.
-Le plus jeune de Sarah avait mal au ventre, elle est rentrée. Elle va revenir plus tard ne t’inquiète pas. Elle ne me laisse pas toute seule ici.
Marshall entra un second cageot.
-Tu travaille ici maintenant? Tu n’es plus guide touristique?
-Je travaille ici aussi quand je n’ai pas de visite. Alors tu as de bonne récolte à se qu’on dit?
Il prit nonchalamment une tasse et se versa un café que Rosie venait d’infusé.
-Oui je n’ai pas à me plaindre. On a un bel été. Tu travaille beaucoup? Il s’appuya sur le comptoir du bar.
-Oui, je n’arrête pas beaucoup.
Elle recommença à passer la serpillère.
-C’est pour ça que tu ne me rappelle pas ?
Rosie s’arrêta de bouger. Il l’avait contacté à plusieurs reprises mais elle ne lui avait pas donné de signe de vie.
-Entre autres. Je m’excuse de ne pas t’avoir rappelé. Elle reprit le mouvement de sa serpillière. Ces temps-ci, je n’ai pas trop envie de voir des gens en dehors du boulot. Ne le prends pas personnel. Je suis simplement trop épuisée quand je rentre chez moi. Il s’approcha lentement entre les tables.
-Pourquoi tu ne prends pas une journée de congé ou deux? Ça te ferait du bien. Tu as l’air claquée, lui dit-il avec sollicitude. Rosie rit tristement.
-Je ne peux pas me permettre de prendre des journées de congés. L’argent ne pousse pas dans les arbres malheureusement. Elle continua de laver le sol. Je dois en profiter pendant que les touriste sont sur l’île.
Marshall s’approcha encore.
-Pourquoi tu as besoin de deux jobs?
-J’ai besoin d’argent c’est tout.
Marshall croisa les bras et se posta devant elle.
-Pourquoi tu as tant besoin d’argent? Ton loyer ne te coute pourtant pas une fortune…
-Qu’est ce que tu en sais? Dit-elle frustrée de cette interruption dans sa vie privé.
-L’immeuble où tu vis m’appartient. Pourquoi tu as besoin d’autant d’argent? Je peux t’aider si tu veux?
Rosie haussa un sourcil.
-Est-ce qu’il y a quelque chose qui n’appartient pas aux Syverson dans ce village?
Rosie retourna au bar en soupirant. Marshall n’avait vraiment pas l’air pressé. Il s’assit au bar devant elle pendant qu’elle lavait les verres sales. Elle grogna légèrement.
-Tu n’as pas du travail à faire toi aussi? Il haussa les épaules et prit une gorgée de son café.
-J’ai des employés. Pour une fois on peut discuter sans que tu puisse te sauver. Qu’est ce qui se passe, tu as tellement changé depuis notre rencontre. Tu as besoin d’aide?
Rosie soupira, les mains dans l’eau brûlante et savonneuse elle se mit à parler, le barrage de ses émotions refoulés céda, elle lui raconta tout.
-En octobre dernier, j’ai rencontré un homme merveilleux avec qui je me sentait tellement bien et que j’aimais à la folie… puis je me suis laisser embrumer la tête par la peur et la jalousie. J’ai fais l’erreur de le quitter… J’ai perdu mon père, j’ai perdu mon travail, j’ai refusé stupidement de retourner à Londres alors qu’on me proposait un poste parce que je croyais que ça serait facile de me trouver un travail ici mais finalement je me suis retrouvé sans emploi pendant 2 mois et demi, alors je me suis endetté, j’ai déménagé dans un minuscule studio et maintenant ma voiture est encore brisée…. Depuis novembre ma vie est une vraie piscine de merde dans laquelle j’essaie de ne pas me noyer. Et je ne parle même pas des habitants qui me déteste parce que j’ai brisé le cœur de l’homme le plus aimé du village…. Tous ce qu’il me reste c’est ma fierté alors merci mais je vais m’en sortir.
Pendant qu’elle parlait, Marshall avait fait le tour du comptoir et était venu la trouver. Il entourait doucement ses épaules et sa taille de ses grands bras. Elle le laissa faire. Cette tendresse lui faisait tellement de bien. Elle ferma les yeux et appuya sa tête sur sa poitrine. Il lui donna un baiser sur le dessus de la tête.
-Petite femme tu n’es pas seule. Lui murmura t-il en français.
Sa barbe douce effleurait sa tempe, Marshall sentait terriblement bon comme toujours. Il la tint dans ses bras pendant plusieurs minutes sans dire un mot de plus. Elle finit par se sentir moins désespérée et moins triste.
-Merci, je me sens mieux maintenant.
Il relâcha son étreinte avec un soupir et entreprit d’essuyer les verres qu’elle venait de laver.
-Je comprends que tu ne veux pas de mon aide financière mais je suis là si tu as besoin de discuter ou juste de câlins…
Rosie comprit où il voulait en venir.
-Marshall, à propos de nous deux… Ces temps-ci c’est compliqué… Tu sais comment ça c’est fini…
-Relax Rosie, je comprends. Je ne veux pas être une source de stress pour toi… On peut prendre tout notre temps. Je veux être ton compagnon. Amoureux ou non. Ça ne me dérange pas.
Rosie le regarda incrédule essayant de sonder son regard pour voir s’il se foutait d’elle juste pour l’avoir dans son lit. Bouche bée elle ne dit rien.
-Qu’est ce que tu veux de moi Rosie? Si tu veux encore de moi…
Le doute s’installa dans ses yeux.
-Bien sûr que oui! Je suis chanceuse que tu veuille encore de moi après ce que je t’ai fais. Je veux te garder dans ma vie Marshall. Je t’aime comme j’ai jamais aimé avant mais présentement … J’essaie de remettre ma vie en ordre. Je ne veux pas compliquer les choses avec ma jalousie maladive en plus… Toi, qu’est ce que tu veux? Dit-elle en le regardant dans les yeux. Son cœur battant tellement fort dans sa poitrine qu’elle crut qu’il allait l’entendre. Il lui vola un petit baiser.
-Je te veux toi, Rosie Gagné, je te l’ai déjà dis je suis dingue de toi. Je prendrais ce que tu peux me donner mais à une condition. Rosie l’écouta attentivement. Je veux que tu me fasse confiance. Je suis tout à toi, Rosie. Jamais je ne te tromperais mais en échange je veux que tu sois aussi à moi. Je sais que tu vois souvent d’autres gars… Sa mâchoire se resserra. Je déteste ça.
Rosie toucha doucement sa main sur le comptoir.
-Monogamie c’est facile mais la confiance c’est plus dure…Marshall inclina la tête en levant les sourcil. Je vais travailler la dessus. Je sais que je n’ai pas à avoir peur mais c’est les autres filles qui m’inquiète.
Le jeune homme prit ses deux mains dans les siennes.
-Quand tu te sentira trop jalouse ou que la panique t’envahira, parle moi. Peut importe l’heure qu’il est. Parle moi, appelle moi ou viens me voir. Je n’ai aucune envie que tu pète encore un plomb et que tu me quitte encore. Ça serait trop dure, Rose… J’ai cru que j’aillais devenir complètement fou. Il appuya le front sur le sien. Parle moi, crie moi dessus mais ne me quitte plus pour ça.
-D’accord… Je t’aime Marshall.
Un surplus d’émotion déborda des yeux de la jeune femme. Marshall les essuya de ses pouces et lui donna un doux baiser.
-Je t’aime aussi ma Rosie.
Il la serra très fort dans ses bras et soupira de contentement.
-Marshall Syverson! Qu’est ce que tu fais derrière mon bar?
Sarah venait d’entrer par la porte de service. Rosie se dégagea rapidement le rouge aux joues. Marshall souriant d’une oreille à l’autre en repassa de l’autre côté du bar en rajustant sa casquette.
-Tu dérange mon employée et toi Rosie ne laisse jamais cet homme rentrer dans la cuisine, il est capable de mettre le feu.
Marshall se mit à rire.
-C’est seulement arrivé une fois! Tu exagère!
-À peine! Tu m’as apporté mes pommes de terres? Dit la mère de famille les mains sur les hanches.
-Oui m’dam, elles sont dans la cuisine. Rosie donne moi tes clés.
Elle les repêcha sous le comptoir.
-Pourquoi?
Il lui tendit la main au dessus du bar.
-Je vais y jeter un œil si tu veux bien.
Elle lui donna la clé de sa mini Cooper.
-Tu es mécanicien maintenant?
Il lui fit un clin d’œil.
-Je suis fermier ma jolie, je peux tout réparer, au revoir mesdames. Je vous aimes, dit -il en sortant le sourire au lèvres.
Rosie finit de sécher les verres en souriant. Un immense poids venait de se retirer de sa poitrine. Marshall lui avait manquer terriblement.
Sarah s’appuya le dos au bar les bras croisés.
-Alors? Vous êtes de nouveau ensemble?
Rosie lui jeta un regard la brune n’avait pas l’air d’accord.
-Je crois que oui. Ça te dérange?
-Ne fais plus mal à mon frère. Il a assez souffert comme ça.
Sarah la fixa très sérieusement. Tellement que Rosie fini par se sentir mal à l’aise.
-Je vais faire de mon mieux…
Sarah fini par sourire.
-Bien. Je suis contente que tu sois de nouveau avec lui. Tu le rends heureux, il est bien avec toi ça se voit.
Rosie sourit de nouveau de toute ses dents le rose aux joues.
******************************************
Dans les semaines qui suivirent, les deux amoureux essayèrent de se voir autant que possible malgré leurs horaires chargées. Marshall essayait de lui laisser de l’espace même s’il avait très envie de la voir tous les jours. Rosie quant-à-elle essayait de lui faire plus confiance et de faire taire le monstre vert qui hurlait dans ses oreilles. Elle lui parlait beaucoup plus. Madeline essayait toujours de se mettre entre eux mais Marshall la repoussait encore et toujours.
Une nuit après une longue journée, Rosie retrouva Marshall endormit sur son canapé. Une pizza végétarienne attendait sagement son retour sur le four. Il devait l’attendre depuis un bon moment. Elle était affamée et comblée de joie.
Elle mit la pizza au four et s’approcha de son homme. Son petit canapé deux place était beaucoup trop petit pour lui. Son minuscule appartement dans les combes était surchauffé et ridiculement petit pour un homme aussi grand et large que lui. Il se cognait constamment la tête sur les poutres. Il aurait pu simplement lui dire de passer chez lui dans sa grande maison mais il lui avait fait une surprise. Sur la table reposait un joli bouquet de fleurs des champs. C’était presque trop beau pour être vrai.
Rosie se pencha sur lui et caressa sa joue. Sa barbe était plus courte que d’habitude et un peu rugueuse. Elle lui donna un baiser sur la joue. Il se réveilla.
-Tu es là, dit-il tout endormi en souriant. Il s’étira de tout son long. Il s’assit. Ton canapé est vraiment merdique tu sais.
Rosie passa à la salle de bain.
-Tu aurais pu simplement me demander d’aller chez toi.
Elle ressortit de la salle de bain vêtue uniquement d’un t-shirt gris et usé qu’il avait oublié là. Elle avait l’air minuscule dedans, il lui arrêtait aux cuisses.
-C’est ici que je l’ai laissé… dit-il en la prenant dans ses bras.
-Il est à moi maintenant, dit elle en se mordant la lèvre, elle passa les doigts sous son t-shirt. Elle lui retira son t-shirt marine et le regarda avec adoration et désir.
-Je ne me lasserais jamais de te regarder mon amour. Dit-elle en passant les mains sur son torse musclé et poilu. Il se pencha et l’embrassa à pleine bouche en caressant ses courbes douces. Il prit ses fesses à pleine mains et constata sa nudité.
-La pizza. Elle se tortilla loin de lui et sortit la pizza du four. En se relevant, elle sentit ses doigts qui parcouraient les plis de sa féminité.
-Marshall! Tu vas me brûler! Les pantalons du jeune homme étaient déjà tombé au sol. Il la prit par les hanches et la poussa loin de la surface chaude. Les doigts de Marshall firent place à son énorme engin.
-Haaa…. Enfin…. Soupira-t-elle de bonheur.
-Bon dieu chérie tu es toujours aussi trempée.
Il lui assena de grand coup de reins profond.
-C’est ta faute… Je suis folle de toi…
Quelques caresses plus tard, Marshall se vida dans les profondeurs de sa chattes chaudes et trempée.
-Depuis quand tu viens dans ma chatte? Tu n’as même pas mis de capote! Dit-elle en sentant le sperme couler le long de ses cuisses. Marshall haussa les épaules.
-J’aime te remplir et savoir que tu es pleine de moi encore un moment. De toute façon, tu prends la pilule non ?
Elle lui répondit de la salle de bain.
-Oui mais quand même. Tu devrais mettre des condoms. Ça serait plus sécuritaire et puis c’est dégueu le sperme qui coule!
-On est supposé voir personne d’autre non? Il prit deux verres et versa de la bière dedans.
- Je ne parle pas de maladie. Bien sur que je ne vois personne d’autre, je t’aime espèce de con! Elle posa deux parts de pizza dans les assiettes. Je parle de bébé. La pilule n’est pas fiable a 100%
Marshall prit une gorgée de bière.
-Ça serait si horrible si tu tombait enceinte?
Rosie faillit s’étouffé avec sa bouchée.
-Quoi?!
Marshall fit la grimace et avala un brocoli. Il joua un instant avec un bout de fromage.
-Je veux vraiment des enfants. C’est un de mes buts dans la vie, avoir une famille bien à moi. Il marque une longue pause, il prit sa main et lui dit les yeux dans les siens.
-Je … voudrais qu’on aille des enfants ensemble.
Rosie leva leur main et frotta sa joue sur le dos de sa main.
-Je vais faire tout ce que je peux pour te donner plein de bébés mon amour mais ce n’est pas garantie. On a essayer longtemps avec mon ex et ça n’a pas marché. Peut-être que je ne peux pas en avoir.
Marshall serra très fort sa main.
-Raison de plus pour les arrêter tout de suite!
Il prit une gorgé de bière.
-J’aimerais mieux qu’on attendent encore un peu. Nous ne sommes même pas officiellement ensemble … Je ..
Marshall soupira en chipotant avec sa pizza.
-Nous sommes monogame et nous nous aimons. Désolé mais je te considère comme ma copine et tu es ma propriété.
-Ta propriété? Je suis quoi? Ta jument? Marshall rit et repoussa leur assiette.
-Oui ma belle pouliche. Veux-tu monter ton étalon? Il la prit sur ses genoux. Elle mit les mains derrière sa nuque et frotta son entrejambe sur la sienne en l’embrassant.
-Tu es ma propriété Marshall Syverson autant que je suis la tienne.
La pizza fut mangée complètement froide.
Quelques jours plus tard, avait lieu le diner mensuel des Syverson qui cette fois-ci avait lieu chez Marshall. En pleine récolte, les frères Syverson donnaient un coup de main à Marshall. Les femmes préparaient le repas pendant que les hommes étaient aux champs.
Sur l’heure du repas, plus d’un remarquèrent le bonheur et l’amour évident du jeune couple.
Marshall regardait sa compagne avec adoration.
Jack, le père de Marshall dit à son fils :
-Mon garçon on dirait bien que tu as retrouvé le bonheur avec cette jeune femme. Rosie rougit en faisant la vaisselle le sourire aux lèvres.
-Oui, je crois bien que oui. J’adore cette petite femme.
Ericka, la fille de James, demanda alors à son oncle.
-Est-ce que vous allez avoir un autre bébé? Comme Louise?
En un instant l’ambiance dans la cuisine passa du tout au tout. Marshall se raidit à côté de Rosie et perdit une bonne partie de ses couleurs. La jeune femme n’y comprenait rien. Elle se pencha sur l’enfant de 6 ans et lui demanda.
-Qui est Louise, ma belle Ericka?
La petite brune haussa les épaules.
-Ma cousine Louise. Le bébé de mon oncle Marshall et tante Molly…
Marshall déglutit péniblement et continua de ranger la cuisine. Rosie le regarda les yeux ronds.
-Tu as un enfant? Marshall ne dit rien et évita son regard.
Sarah lui demanda.
-Tu ne lui a pas dit?
-Je ne peux pas, j’ai essayé mais je ne peux pas…
Rosie était complètement perdue, elle regardait Sarah, Jack et Marshall tour à tour, les autres membres de la famille semblaient s’être trouvés d’autres occupations.
-Si tu veux faire ta vie avec cette jeune femme tu dois lui dire fils.
-J’en suis tout simplement incapable. Vous le savez…
Il commençait à hausser le ton.
-Tu le dois mon garçon.
Marshall se fâcha et partie vers sa chambre, il revint un instant plus tard avec un album photo qu’il lança sur la table de la cuisine.
-Dites-lui!
Rosie savait que c’était grave, Marshall était complètement bouleversé, il mit son blouson et sortit en claquant la porte.
« Ben voyons calvaire. » En moins de 10 minutes, l’ambiance joyeuse s’était transformé en mélodrame.
-Bon sang où est Louise?
Sarah avait les yeux dans l’eau tous le monde était bouleversé. Personne ne lui répondit. Elle prit l’album photo.
Jack et Sarah se regardèrent.
-Quelqu’un doit lui dire.
Rosie ouvrit l’album et la parcourut lentement.
La première était une des photos qui avait été prise au mariage de Marshall et Molly, souriant et amoureux, ils s’étaient mis du gâteaux partout dans le visage.
La suivant Marshall tenait un test de grossesse avec un air totalement surpris. Probablement que Molly avait pris la photo à l’instant même au elle lui avait annoncé la nouvelle.
La suivante montrait Molly avec un petit ventre bombé, en sous-vêtements dans la salle de bain. Elle était très mince et plutôt pâle.
Autour de Rosie la famille Syverson discutait à voix basse. Tranquillement, elle commençait à comprendre.
La photo suivante, le jeune couple avait été pris par un professionnelle probablement pour marqué sur pellicule la grossesse de Molly. Elle portait une magnifique robe rose poudre qui moulait son petit ventre rond. Marshall vêtue d’une chemise blanche était à genou devant elle et donnait un baiser à son ventre les yeux fermés. La photo était magnifique.
La suivante avait été prise dans un lit d’hôpital en égo portrait par Marshall. Molly et lui était couché tous les deux dans le lit, Molly dormait le nez dans son cou. Marshall regardait la caméra un petit sourire triste aux lèvres, ses yeux bleus étaient rouge vif et gonflés. Molly était visiblement malade, son teint était gris, son visage était beaucoup trop maigre pour une femme enceinte. Rosie réalisa soudain qu’elle regardait les derniers moment de Molly.
L’avant dernière photo montrait Marshall tenant dans ses bras un tout petit bébé emmitouflé dans une couverture rose. Il lui donnait un baiser sur sa toute petite tête de boucle blonde.
La page suivante n’était pas un photo mais un avis de décès. La petite Louise Syverson avait vécut à peine un mois.
Rosie lâcha l’album photo qui tomba sur la table et mis ses deux mains sur sa bouche. Des frissons parcoururent tout son corps. Les larmes se mirent à couler sur ses joues.
-Qu’est ce qui s’est passé? Pourquoi Marshall n’a plus sa fille ?
Sarah lui donna un verre d’eau et l’invita à s’asseoir. Jack se mit à parler doucement.
-Durant la grossesse de Molly, son médecin à découvert un tumeur sur son sein droit. Elle avait un forme agressive de cancer… Si elle avait avortée, elle aurait peut-être pu s’en sortir mais elle ne voulait pas. Malgré les supplications de Marshall, elle a continuée sa grossesse le plus longtemps qu’elle a pu. Les médecins lui ont donné plein de médicaments pour que le bébé grossisse plus vite. Elle a accouché à 26 semaines. Son cœur a lâché. Elle n’a pas pu voir son bébé.
Jack prit une profonde inspiration.
-Qu’est ce qui est arrivé à Louise? Demanda Rosie en essuyant ses yeux. Sarah lui répondit pendant que Jack essayait subtilement ses yeux.
-Elle était trop petite, son petit cœur travaillait trop fort, ses organes ont lâchés.
Rosie digéra toute cette horrible histoire. Son cœur se serrait pour l’homme qu’elle aimait.
-Comment ce fait-il que Marshall ne soit pas devenu fou? Demanda-t-elle la tête dans les mains.
-Des heures de thérapie, des heures passés à la salle de sport, de bons antidépresseurs et sa famille autour de lui même quand il ne le voulait pas, lui dit Sarah.
-Maintenant je suis supposé faire quoi? Je ne peux pas faire comme si de rien était! Il faut que je le vois. Elle sortit comme une tempête de la cuisine et chercha Marshall. Elle le retrouva dans le garage, seul, pencher au dessus du moteur de sa petite voiture.
-Mon amour… Il se releva mais ne se retourna pas.
-S’il te plaît ne dit rien. Je ne veux pas de ta pitié.
Rosie ne dit rien mais s’approcha et le serra dans ses bras. Il éclata en sanglots silencieux. Il ne faisait aucun bruit mais Rosie sentait tout son corps secouer de tremblements et de chagrin. Elle le serra encore plus et mit une main sur son cœur. Il mit les mains sur les siennes et les serra à lui faire exploser les os. Elle le serra contre elle longtemps jusqu’à ce que la tempête se calme. Il prit sa main et lui donna un baiser dans le creux de sa paume.
-Laisse moi travailler maintenant ma chérie.
Elle lui donna un baiser sur la nuque.
-Je t’aime Marshall Syverson, je comprends que tu ne veuilles pas en parler. Je respecte ton silence, je t’aime, je vais faire tout ce que je peux pour te donner la famille que tu mérite mon amour.
Il lui donna un autre baiser sur la main, sa voix encore plus grave lui répondit.
-Merci ma chérie.
Ce soir là, Marshall rentra très tard de son garage. Il prit sa douche et se glissa dans le lit auprès de Rosie qui dormait. Il se lova dans son dos. Elle était nue et sentait bon. Elle se réveilla quand elle sentit son érection glisser sur l’entrée de sa fente humide.
-Mon amour…
-Je t’aime Rosie, laisse moi te faire l’amour.
Lentement et tendrement, il lui fit l’amour en cuillère en la serrant dans ses bras.
1 note · View note
alexar60 · 3 years
Text
L’hôtel particulier (42)
Tumblr media
Chapitres précédents
Chapitre 42 : Le chat et la souris
Je suivis Diane. Sa robe fendue ne cachait pas grand-chose de ses longues jambes fines. Elle grimpa marche par marche d’une cadence rapide malgré ses talons hauts. Je ne vis pas son visage contrarié. Et elle me surprit en ne s’arrêtant ni au premier ni au second étage.
Elle poussa la porte du grenier. Devant nous, une multitude de cloisons se dressèrent tel un labyrinthe dans lequel je n’osai m’engouffrer. La jeune femme brune me dévisagea. Sa figure plus blanche que d’habitude confirma ma peur. Sur le coup, je ne réalisai pas mais le visage de Diane ressemblait fortement à celui de Marion.
-          Restez derrière-moi et surtout ne vous arrêtez pas ! dit-elle d’une voix discrète.
Je restai toujours dans son dos. Les couloirs se ressemblaient tous. Certains plus long que d’autres. Chaque fois, nous tournions si bien que je crûs revenir au point de départ. Cependant, après une petite dizaine de minutes, nous nous trouvâmes devant la porte de la chambre verte.
Légèrement tremblante, elle posa une main sur la poignée et ouvrit la porte. La chambre n’avait pas changé. Nous entrâmes découvrant l’absence de Tatiana et de cet homme. Le silence régnait tellement que je crus avoir les oreilles bouchées. Diane resta immobile devant le bureau, elle regarda l’armoire avec un air terrifié. Dès lors, j’ouvris la porte du meuble mais ne découvris qu’une multitude de fringues sans importance. Aussi, je refermai l’armoire et fus saisi d’effroi en constatant la disparition soudaine de la prostituée.
N’ayant aucune raison de rester, je retournai à l’étage mais à peine sorti de la chambre verte, je me retrouvai dans une obscurité complète. Marchant à tâtons, je ne rencontrai aucune des palissades servant de cloison. Aussi, je me dirigeai vers ce qui semblait être la sortie. Aussi surprenant fut-il, je me retrouvai dans la cuisine. Il n’y avait plus de rires ni de musique. La soirée semblait avoir fini ou plus précisément, tout comme Diane, elle avait disparu. J’observai afin de me rassurer d’être dans ma propre cuisine, puis, je remontai les étages pour rejoindre Tatiana.
Devant la porte de notre ancienne chambre, son rire fit frémir mon être. Je restai paralysé avant de souffler un grand coup et d’ouvrir la porte avec fracas. Tatiana était assise sur le lit. Elle cacha sa nudité sous le drap et me regarda d’un air interrogateur. Etendu à ses côtés, le chat noir rayonnait comme un pacha dans son palais. Je ne dis rien, je scrutai des yeux la chambre dont l’odeur de détergeant avait disparu. Puis, me sentant perturbé par le fait de découvrir mon amie seule, je sortis sans même fermer la porte.
Des échos, de la musique parvinrent à mes oreilles. Je descendis vers cette mélodie que je connaissais si bien. Mais, chose surprenante, le hall ainsi que la salle principale étaient entièrement vide. Inquiet, angoissé par ces soudaines apparitions ou disparitions, je réfléchis si je devais retourner voir Tatiana. Je n’avais plus cette envie de la protéger, toutefois, il restait des interrogations qui tracassaient mon esprit. Notamment au sujet de cet homme si influent envers certains fantômes qu’il semblait avoir un rôle dans ma propre vie. Enfin, c’était mon impression.
En montant les marches, je reconnus les cris des enfants en train de jouer dans les couloirs. Cependant, ils n’apparurent pas. Je connaissais leur position : Premier étage, couloir de ma chambre actuelle. Alors, je pris cette direction, la direction opposée de Tatiana en espérant les rencontrer et avoir peut-être une aide. Qu’avais-je à perdre ? Je marchai lentement vers les voix. Ils étaient quatre, peut-être cinq. Leur silhouette commença à prendre forme sur les murs à peine éclairés par la lumière de la nuit. Il y avait trois garçons et surement une fille car une robe apparente voltigeait. Je toussotai interrompant leur jeu mais, un cri me prit d’effroi.
J’avais reconnu ses formes larges. L’infirmière en chef ordonna dans une langue gutturale aux garnements de retourner dans leur chambre. Ils ne devaient pas quitter le lit. Dès lors, un immense frisson parcourut mon corps en même temps qu’un coup de vent. J’observai l’aide-soignante, son visage caché par la noirceur du couloir n’apparut pas. Elle portait une coiffe recouvrant le sommet de son crâne. Pendant un temps, je crus à la possibilité d’être vu par cette mégère car elle insista à rester bloquant le couloir de toute sortie possible. Mais, sans explication, elle fit demi-tour et partit vérifier que les enfants étaient à leur place.
Je courus presque et constatant le calme soudain, je rejoignis mon amie. Elle était encore assise sur le lit à caresser le chat. Ce dernier occupait pratiquement ma place à s’étendre comme il faisait. Tatiana se désintéressa de mon entrée. Elle souriait, parlait presque avec l’animal qui répondait soit en la regardant soit en crispant les paupières. Soudain, il tourna la tête dans ma direction. Sans s’arrêter de ronronner, il lança un mauvais regard. De même ses crocs apparurent lentement le long de ses lèvres noires. Toutefois, il  garda ses distances.
-          Tu as trouvé ce que tu cherchais ? demanda ma copine
-          Comment sais-tu que je cherche quelque-chose ? questionnai-je après un court silence.
Elle m’avait surprise car nous n’avions aucunement partagé le moindre mot depuis que je l’avais vue par la fenêtre. Elle gratta le ventre du chat qui ronronna encore plus fort. Elle ne répondit pas et gardait toujours la tête basse. Je sentis une colère subite monter en moi. Il y avait aussi de la peur. C’était plus la peur qui envahissait mon esprit…peur d’une question, peur de sa réponse. Pourtant je me décidai à la poser :
-          Qui dépose les roses bleues ?
Le chat noir ouvrit ses grands yeux jaunes puis il releva la tête afin de me dévisager contrairement à mon amie qui serra le drap dans son poing. Je remarquai une rougeur sur ses joues. De même, elle persista à ne rien dire. J’observai attentivement sa réaction et ressentis une profonde déception en la voyant continuer à caresser le félin.
Dès lors, je sortis de la pièce et partis de nouveau au rez-de-chaussée. Le silence ambiant de la grande salle refroidissait l’atmosphère. Je contractai les épaules à cause des frissons qui parcouraient mon corps. Je traversai la pièce et me dirigeait vers la cuisine. J’ouvris le frigo pour prendre une canette de soda. Puis, après l’avoir ouverte, je bus une gorgée. Les bulles éclatèrent au contact de mon palet et de ma langue. Je regardai à travers la fenêtre, me demandant si tout cela pouvait enfin finir. Je sentis un énorme chagrin en repensant à Tatiana dans les bras de cet étranger. Tout à coup, je vis dans le carreau le reflet d’un visage, celui d’une jeune femme brune, celui de Marion !
Je reculai d’un pas avant de tourner la tête pour constater qu’il n’y avait personne d’autre que moi. Elle ne pouvait pas être non plus derrière la fenêtre ni dans le jardin. Cependant, son image apparaissait bel et bien sur le carreau. Le visage triste, elle marcha jusqu’au mur derrière moi et disparut lorsque la porte de la cave s’ouvrit brusquement avec un long grincement d’horreur.
Telle une bouche grande ouverte, l’entrée se proposait de me dévorer. L’obscurité empêcha de voir le fond de la cave. Cependant, une résonance, le bruit sourd d’une respiration sembla surgir à mes tympans pour se mélanger avec les battements de mon cœur effrayé. Dans un premier temps, je refusai d’aller vers cette porte démoniaque, pourtant, un énorme désir poussa mon être à s’approcher. D’autant que l’écho lointain d’une voix provenant du bas des escaliers se fit entendre.
Dès lors, j’avançai lentement, contrairement au rythme de mon cœur qui devenait incontrôlable. Mes poumons se remplirent d’une angoisse indescriptible, ils s’imprégnaient d’un vent à la fois poisseux et nauséabond provenant aussi de la cave. La bouche avait une haleine fétide ! Fétide mais trop intrigante pour ne rien faire. Alors, pas à pas, je marchai vers l’entrée. J’écoutai ces voix mêlés de cris et de sanglots et après avoir allumé la loupiote de mon téléphone, de posai les pieds sur les marches de pierre et descendis sans entendre une présence dans mon dos.
Comme tous les chats, il ne faisait pas de bruit. Il me regarda m’enfoncer seul dans la nuit de la cave. Il ne montra rien de son amusement et fit ce que tout chat fait dans cette situation, il observa la souris avant de la croquer.
Alex@r60 – avril 2021
24 notes · View notes
Text
Tumblr media
«Pour revenir, quant à nous, à une vue plus dialectique de l’expérience, nous dirons que l’analyse consiste précisément à distinguer la personne étendue sur le divan analytique de celle qui parle.»
(...)
«Comment en effet, à ne pas strictement savoir qui parle en vous, pourriez-vous répondre à celui qui vous demande qui il est?» (JL)
L’amour va au savoir, seul un être imparfait est capable d'amour, nous pouvons aimer parce que nous savons que nous ne pouvons pas tout savoir.
Les animaux ne savent pas qu'ils ne savent pas, raison pour laquelle lorsqu'ils sont torturés (par exemple dans les laboratoires des neurosciences) ils sont dans un état de stupeur intense, qui n'a rien à voir avec la manière dont ils peuvent faire face à un prédateur naturel.
Les hommes, eux, savent qu'ils ne savent pas (c’est la définition minimale de l’inconscient: ce savoir qui s’ignore soi-même) raison pour laquelle ils s’inscrivent dans une "culture", au sein de laquelle ils déployent leur passion de l'ignorance, parfois jusqu’à la plus formidable connerie (parmi les cons éminents: ceux qui se revendiquant du discours de "la science", croient qu’ils peuvent ainsi s’autoriser, entre autres, à justifier "rationnellement" de la torture des animaux...)
Le con en psychanalyse se définit de jouir tout le temps de la même façon, compulsive, la connerie se repérant dès lors par l’utilisation de l’intelligence à des fins d’escamotage de la castration (qui a toujours déjà eu lieu...)
Faire avec la castration est affaire de discours, dans l’acception psychanalytique qu’a pris ce terme à la fin des années soixante avec la théorie lacanienne des discours...
Le biais par lequel une minorité s’est emparée du pouvoir (des moyens de production, de communication, de coercition...) pour s’imposer à la majorité récalcitrante et imposer son point de "vue" (qui est en vérité aveuglement), voilà ce qu’on appelle "culture" (qui dispose d’un ministère), et qui n’est rien d’autre en vérité qu’une branche de l’industrie du divertissement culturel dont se soutient le discours dominant.
Aujourd’hui, celui qui ne lit rien est plus cultivé que celui qui lit les médias.
6 notes · View notes
tagnon123 · 2 years
Text
Faire revenir son homme
Faire revenir son homme
Cette sorcellerie amoureuse a pour but de reconquérir ou faire revenir son ex. Elle est simple, rapide et puissant. Les ingrédients pour cette sorcellerie blanche sont très simples :PUISSANT RETOUR AFFECTIF dans PUISSANT RETOUR AFFECTIF*un fil de coton rouge,*une bougie rouge,*une photo de votre ex,*des allumettes.L’exécution de ce rituel de retour d’affection*Allumez une bougie rouge à l’aide…
Tumblr media
View On WordPress
0 notes
lesarchivesmagnus · 4 years
Text
Les Archives Magnus - Episode 7 : Le Joueur de Flûte
                                                ARCHIVISTE
Déposition du Sergent Clarence Berry, concernant son temps de service avec Wilfred Owen durant la Grande Guerre. Déposition originale faite le 6 novembre 1922. Enregistrement audio par Jonathan Sims, archiviste en chef de l'Institut Magnus, Londres.
Début de la déposition.
                              ARCHIVISTE (DÉPOSITION)
Beaucoup de monde me dit que j'ai de la chance, vous savez. Peu de gens sont revenus de la guerre en un seul morceau. Et si vous ne tenez pas compte des brûlures, alors c'est bien ce que j'ai fait. Encore moins de monde a passé les quatre années au front, comme moi. Je n'ai jamais été envoyé en traitement à cause d'un obus ou d'une blessure, et même ma confrontation avec un lance-flammes allemand n'a fini que dans un hôpital de première ligne à Wipers. J'étais encore dans cet hôpital de campagne lorsque les combats ont commencé dans la Somme, donc je suppose que j’aie eu de la chance aussi.
Quatre ans... J'ai parfois l'impression d'être le seul à avoir vu tout ce foutu cirque de bout en bout, comme si j'étais le seul à connaître la Grande Guerre dans toute sa terrible gloire. Mais au fond de moi, je sais que l'honneur, tel qu'il est, doit revenir à Wilfred. On ne l'aurait pas cru d'après ses poèmes, mais en tout cas, son temps au front n'a pas été très long, un peu plus d'un an. Pourtant, il a connu la guerre comme je ne l'ai jamais connue. Il est certainement la seule personne que je connaisse qui n’ait jamais vu le Joueur de Flûte.
J'ai grandi dans la pauvreté dans les rues de Salford, alors je me suis engagé dans l'armée dès que j'ai eu l'âge. Je sais que vous avez déjà entendu des histoires de garçons courageux s'engageant à 14 ans, mais c'était avant le début de la guerre, donc il n'y avait pas une telle demande de main d'œuvre et les recruteurs étaient beaucoup plus scrupuleux pour s'assurer que ceux qui s'engageaient étaient en âge. Malgré cela, j'étais presque trop maigre pour qu'ils me prennent et je faisais à peine le poids requis. Mais finalement, j'ai réussi et, après mon entraînement, j'ai été affecté au 2e bataillon du régiment de Manchester, et il n'a pas fallu longtemps avant que nous soyons envoyés en France avec le Corps expéditionnaire britannique. Vous semblez être du genre instruit, donc je suis sûr que vous avez lu dans les journaux comment cela s'est passé. Mais assez vite, les tranchées ont été creusées et l'ennui a commencé à s'installer. Mais l'ennui c'est bien, comprenez, quand l’alternative c'est les bombes, les snipers et les attaques au gaz, mais des mois passés assis dans un trou plein d'eau dans le sol, espérant que votre pied ne commence pas à enfler, eh bien... c'est aussi une certaine sorte de terreur silencieuse.
Wilfred nous a rejoints en juillet 1916. Je ne connais pas bien son parcours, mais il est clair qu'il venait d'un milieu suffisamment bon pour être nommé sous-lieutenant à l'essai. J'étais sergent à l'époque, et j'avais donc pour mission de lui donner le genre de conseils et de soutien dont un nouvel officier a besoin de la part d'un sous-officier ayant deux ans de boue sous les ongles. Malgré ça, j'avoue avoir eu une certaine aversion pour cet homme lorsque je l'ai rencontré pour la première fois - il était plus gradé que moi et que la plupart des autres dans la tranchée, tant sur le plan militaire que social, et il semblait considérer toute cette histoire avec un mépris manifeste. Il y a une sorte de torpeur qu'on adopte après des mois ou des années de bombardement, un vide conscient qui, je pense, l'a offensé. Il était d'une politesse sans faille, bien plus que ce à quoi j'étais habitué dans la boue des Flandres, où les conversations, telles qu'elles étaient, étaient grossières et sombres. Pourtant, sous cette politesse, je pouvais sentir qu'il écartait d'emblée toute suggestion que je lui faisais ou tout rapport que je faisais. Je n'ai pas été surpris de l'entendre dire qu'il écrivait de la poésie. Pour être parfaitement honnête, je m'attendais à ce qu'il soit mort dans la semaine qui suivait.
Il faut dire que Wilfred a réussi à tenir presque un an avant que quelque chose d'horrible ne lui arrive et, au printemps suivant, je me risquais à dire que nous aurions presque pu nous considérer comme amis. Il avait écrit des poèmes durant cette période, bien sûr, et les lisait occasionnellement à certains des hommes. Ils appréciaient généralement, mais personnellement, je trouvais que c'était abominable - il y manquait quelque chose et chaque fois qu'il essayait de mettre des mots sur la guerre, ça sonnait faux, comme si ce qu'il avait à dire n'avait pas d'âme. Il parlait souvent de ses aspirations littéraires, et de son désir de se souvenir, de saisir ce qu'était vraiment cette guerre et de l'immortaliser.
Si je pouvais me permettre, j'oserais dire que ses propos étaient présomptueux. Lorsqu'il parlait ainsi, il avait la curieuse habitude de faire une pause au milieu de la conversation en inclinant la tête, comme si son attention avait été attirée par un son lointain.
Le dégel printanier venait de se terminer quand c'est arrivé et nous étions à l'offensive. Notre bataillon se trouvait près du bois de Savy quand les ordres sont tombés - nous devions attaquer la ligne Hindenburg. Notre cible était une tranchée sur le côté ouest de Saint-Quentin. C'était une progression tranquille. Même à ce point-là, il y avait souvent encore de l'excitation lorsque les ordres étaient donnés, même si c'était généralement atténué par la peur étouffante que l'on ressent en attendant le coup de sifflet. Pourtant, ce matin-là, il y avait quelque chose de différent dans l'air, une crainte oppressante. Nous avions déjà lancé ce type d'attaque et nous savions que le changement en arrivant dans la vallée nous exposait aux tirs d'artillerie. Et les tirs d'artillerie ont toujours été la partie la plus effrayante pour moi. On pouvait éviter les baïonnettes, esquiver les balles, ou même bloquer le gaz si on avait de la chance, mais l'artillerie ? Tout ce que vous pouviez faire contre l'artillerie était de prier.
Même Wilfred l'a ressenti, je pouvais le voir. Il était généralement assez bavard avant le combat. Morbide, mais toujours bavard. Ce matin-là, il n'a pas dit un mot. J'ai essayé de lui parler et de lui remonter le moral, comme c'est le devoir d'un sergent, mais il a juste levé la main pour me faire taire, et a tourné la tête pour écouter. À ce moment-là, je ne savais pas ce qu'il entendait, mais cela l'a fait taire. Même lorsque nous avons atteint la crête, et que nous avons tous essayé de noyer le bruit assourdissant de l'artillerie avec notre propre cri en chargeant, il n'a fait aucun bruit.
Le sol tremblait sous l'impact des obus, et j'ai couru de trou à trou, de cratère en cratère, en gardant la tête basse pour éviter les balles. En courant, j'ai senti une douleur lancinante à la cheville et j'ai avancé dans la boue. En baissant les yeux, j'ai vu que j'avais la jambe prise dans du fil barbelé, à moitié caché par la terre humide retournée. J'ai senti un vent de panique me gagner et j'ai essayé frénétiquement d'enlever le fil de fer de ma jambe, mais je n'ai réussi qu'à me griffer la main assez fortement.
J'ai regardé autour de moi, désespérément, pour voir s'il y avait quelqu'un d'autre à proximité qui pourrait m'aider. Et là, à moins de vingt mètres devant moi, j'ai vu Wilfred debout, le visage dénué de toute expression et la tête se balançant selon un rythme inaudible. Et puis je l'ai entendu - glissant doucement sur la pulsation des canons, le bruit des fusils et les gémissements des hommes mourants, une faible mélodie de flûte. Je n'aurais pas pu vous dire s'il s'agissait d'une cornemuse ou d'une flûte de pan ou d'un instrument que je n'avais jamais entendu auparavant, mais son sifflement était sans équivoque et m'a frappé d'une tristesse profonde et d'une douce peur rampante.
Et à ce moment-là, j'ai su ce qui allait se passer. J'ai regardé Wilfred, et lorsque nos regards se sont croisés, j'ai vu qu'il savait lui aussi. J'ai entendu un seul coup de feu, beaucoup plus fort que tous les autres en quelque sorte, et je l'ai vu se tendre, les yeux écarquillés. Et puis le tir de canon l'a touché, et il a disparu dans une éruption de boue et de terre.
J'ai eu tout le temps de faire son deuil, couché dans cet horrible trou jusqu'à la tombée de la nuit, où j'ai pu dégager ma jambe aussi tranquillement et doucement que possible avant de ramper vers notre tranchée. Ça a pris du temps ; chaque fois qu'une fusée éclairante montait, je ne pouvais que rester immobile et prier, mais le bon Dieu a jugé bon de me laisser atteindre notre ligne relativement indemne. J'ai été rapidement emmené à l'hôpital de campagne, qui était surchargé comme toujours. Ils n'avaient pas beaucoup de médicaments ou de personnel à disposition, et certainement pas de lits libres, alors ils ont nettoyé mes blessures à l'iode, les ont pansées et m'ont laissé partir. Ils m'ont dit de revenir si j'avais la gangrène.
J'ai jeté un coup d'œil aux alentours pour voir si je pouvais trouver Wilfred, mais il n'y avait aucun signe de lui nulle part. En demandant dans la tranchée, personne ne l'avait vu revenir parmi les blessés, alors j'ai commencé à me faire à l'idée qu'il était mort. Il n'était pas le premier ami que j'avais perdu aux mains des Allemands, ni même le premier que j'avais vu mourir devant moi, mais quelque chose avec cette musique étrange que j'avais entendue dans les moments précédant l'explosion m'est resté dans l'esprit et m'a fait penser à Wilfred pendant de nombreux moments de calme.
C'est probablement environ une semaine et demie plus tard que j'ai entendu des cris venant du bout de la tranchée. C'était un groupe de scouts qui faisait des repérages vers la rivière qui coulait près de Savy Wood. Apparemment, ils y avaient trouvé un officier blessé gisant dans un trou d'obus et l'avaient ramené. Je me suis rendu sur place et j'ai été stupéfait de voir que c'était Wilfred. Son uniforme était déchiré et brûlé, il était couvert de sang et ses yeux avaient une expression froide et distante, mais il était bel et bien vivant. Je suis retourné avec lui à l'hôpital de campagne, avec le capitaine de l'escouade qui l'avait trouvé.
Apparemment, il était resté dans ce trou pendant des jours, depuis la bataille. Ils l'avaient trouvé là, à moitié mort de déshydratation et de fatigue, couvert du sang d'un autre soldat. L'obus qui avait créé le trou dans lequel il avait fini avait clairement anéanti une autre pauvre âme, et c'était dans ses restes que Wilfred avait reposé pendant presque deux semaines.
J'ai attendu à l'extérieur de la tente de l'hôpital pendant qu'il se faisait soigner. Le médecin est sorti sous peu, un regard grave sur son visage. Il m'a dit que le lieutenant était physiquement indemne - ce que je considérais à l'époque comme un miracle - mais qu'il avait subi l'un des pires cas de choc d'obus que le médecin ait jamais rencontré, et qu'il devait être renvoyé en Angleterre pour y être soigné. Je lui ai demandé si je pouvais le voir, et le médecin a accepté, bien qu'il m'ait prévenu que Wilfred n'avait pas dit un mot depuis qu'il avait été amené ici.
Dès que je suis entré dans la tente médicale, j'ai été submergé par le doux parfum de la chair en décomposition et les gémissements de douleur et de désespoir. La forte odeur du désinfectant m'a rappelé des souvenirs désagréables d'attaques au chlore gazeux. Mais j'ai fini par trouver le chemin du lit de Wilfred et, bien sûr, il était là, regardant le monde en silence, mais avec une intensité qui m'a alarmé. J'ai suivi son regard jusqu'à un lit voisin, et là, j'ai vu un soldat que je ne connaissais pas. Son front était couvert de sueur et sa poitrine se soulevait et retombait rapidement, puis s'arrêtait brusquement. J'ai réalisé d'emblée qu'un homme venait de mourir, et que personne ne l'avait remarqué, sauf Wilfred.
J'ai essayé d'engager une conversation, j'ai fait quelques plaisanteries sans intérêt. "Comment ça va, mon vieux ?" "J'ai entendu dire que tu as eu un petit problème." "Content que tu te sois trouvé un trou perdu." Ce genre de bêtises. Rien de tout cela n'a semblé provoquer de réaction chez lui, et au lieu de cela, il s'est tourné vers moi et après un long moment, il a simplement dit : "J'ai vu la guerre."
Je lui ai dit que c'était certain, qu'il n'y en avait pas beaucoup qui s'était sorti de ce genre de chose et qui étaient restés si longtemps dans ce genre trou, entourés de la mort... Enfin, il avait clairement vu la guerre et c'était une chose pourrie et sanglante. Mais Wilfred a juste secoué la tête comme si je ne comprenais pas, et pour être honnête, je commençais à avoir l'impression que ce n'était pas le cas, et il m'a dit à nouveau qu'il avait "vu la guerre". Il a dit que ça n'était pas plus grand que moi.
J'ai d'un coup pensé qu'il devait décrire peut-être une horrible hallucination qu'il avait eue alors qu'il gisait dans cet endroit misérable, et je lui ai demandé de me dire à quoi ressemblait la guerre.
Je me souviens exactement de ce qu'il a dit. Il m'a dit que ça avait trois visages. L'un pour jouer de sa flûte en os, l'autre pour crier son ultime cri de guerre et le troisième qui ne voulait pas ouvrir la bouche, car quand il le faisait, le sang et la terre détrempée s'écoulaient comme une cascade. Les bras qui ne jouaient pas de la flûte tenaient des lames, des fusils et des lances, tandis que d'autres levaient la main pour implorer en vain la pitié, et un autre pour saluer. Il portait un manteau de laine en lambeaux, vert olive là où il n'était pas taché de noir, et en dessous, on ne voyait rien d'autre qu'un corps battu, tailladé et fusillé jusqu'à ce qu'il ne reste plus que des plaies.
J'en avais assez entendu à ce stade, et je l'ai dit à Wilfred, mais s'il m'a entendu, il n'en a donné aucune indication. Il m'a dit que la guerre, "le Joueur de flûte", était venue le chercher et qu'il avait supplié de rester. Il avait interrompu sa mélodie pendant un instant et, d'un de ses bras, il avait tendu la main et lui avait remis un stylo. Il a dit qu'il savait qu'il reviendrait pour lui un jour, mais qu'à présent il vivrait lui aussi pour jouer sa mélodie. La façon dont il me regardait à ce moment-là était la même que celle dont il m'avait regardé avant que l'obus ne frappe, et pendant un instant j'aurais pu jurer que j'avais de nouveau entendu cette musique dans la brise.
Je suis parti presque immédiatement après cela, et on m'a dit plus tard qu'il avait été renvoyé en Grande-Bretagne, pour se rétablir à Craiglockhart. Les autres hommes se plaignaient des avantages des officiers et des vacances agréables pour le lieutenant, mais ils ne savaient pas ce qu'il avait vécu et j'avais beaucoup de mal à l'envier moi-même. A un moment donné, j'ai demandé à l'équipe qui l'avait ramené s'il avait un stylo quand ils l'ont trouvé, mais ils m'ont répondu que non. La seule chose qu'ils avaient trouvée à proximité était les plaques de l'homme mort parmi ses restes. Un homme nommé Joseph Rayner.
Et pendant un long moment, c'était tout. Wilfred était de retour à la maison pour récupérer et assumer des fonctions plus légères, pendant que je continuais à piétiner dans la boue des Flandres. J'ai moi-même frôlé la mort à quelques reprises - y compris avec le lance-flammes qui m'a marqué de façon si particulière. Cela aurait pu être pire, bien sûr ; si la pluie n'avait pas presque liquéfié la boue du no man's land, j'aurais été réduit en cendres.
J'ai cependant commencé à remarquer quelque chose parmi les troupes. Chaque fois que nous nous alignions pour monter, je les regardais, je regardais leurs visages. La plupart d'entre eux ne montrait rien que la peur bien sûr, mais quelques-uns semblaient distants. Le sifflet les faisait sursauter et, les yeux écarquillés, ils s'élançaient.
J'avais déjà vu ça avant avec Wilfred, mais j'avais toujours pensé que c'était simplement l'esprit qui essayait d'étouffer la probabilité de sa propre mort. En regardant, je ne pouvais pas m'empêcher de remarquer la légère inclinaison de leurs têtes, comme si ils tendaient doucement l'oreille pour entendre un air lointain. Ces hommes ne sont jamais retournés dans les tranchées.
Vous connaissez l'expression "to pay the piper" (recevoir la monnaie de sa pièce). J'y ai beaucoup réfléchi pendant ces nombreux mois - la dette de Hamelin, qui, par cupidité, s'est fait enlever ses enfants pour ne jamais les récupérer. Saviez-vous qu'Hamelin est un véritable endroit en Allemagne ? Oui, pas très loin de Hanovre si je me souviens bien. Nous avons eu un prisonnier de là-bas. Je voulais lui poser des questions sur le vieux conte et lui demander ce qu'il savait du Joueur de flûte. Mais le pauvre homme ne parlait pas un mot d'anglais et il est mort quelques jours plus tard d'une blessure infectée par un éclat d'obus. Il a passé ses dernières minutes à fredonner un air familier. Cette nuit-là, alors que nous nous frayions un chemin dans la boue et le métal cassé lors d'une autre attaque futile, je me suis demandé : sommes-nous les enfants volés à leurs parents par l'air du joueur de flûte ? Ou sommes-nous les rats conduits à la rivière qui se sont noyés parce qu'ils ont mangé trop de céréales des riches ?
Ce sont cependant des rêveries pour les poètes, dont je ne fais pas partie. Mais j'ai continué de lire le travail de Wilfred et j'ai été surpris de voir à quel point il avait changé depuis son départ. Alors qu'il aurait pu être considéré comme trivial, il y avait maintenant une tragédie qui découlait de ces mots. Même maintenant, je ne peux pas écouter Exposition sans être de retour dans cette maudite tranchée en hiver. Et le public a clairement ressenti la même chose, puisque l'un des rares journaux que nous avons réussi à faire passer à la ligne a publié un long article faisant l'éloge de sa première collection. Malgré tout cela, il y avait quelque chose qui me gênait.
Wilfred est revenu dans le 2e bataillon de Manchester en juillet 1918. Il avait manifestement beaucoup changé durant son absence et semblait être d'assez bonne humeur, bien que nous ne parlions plus vraiment, et lorsqu'il me regardait, je voyais dans ses yeux une peur qu'il était prompt à cacher. La guerre touchait à sa fin à ce moment-là. Une fatigue se faisait sentir partout ; même les mitrailleuses ennemies se montraient plus lentes et plus réticentes dans leur tir, mais ça incitait nos commandants à nous pousser à des opérations de plus en plus agressives. Une tentative désespérée de pousser l'Allemagne à se rendre, je suppose, et nos attaques se sont multipliées.
Le premier jour d'octobre, nous avons reçu l'ordre de donner l'assaut à une position ennemie à Joncourt. Je me souviens que le temps était magnifique ce jour-là - un dernier jour de soleil avant que l'automne ne s'installe. Nous avons porté l'assaut avec un certain succès, car je crois que l'artillerie allemande n'était pas correctement alignée, et pour la première fois depuis son retour, je me suis retrouvé à combattre aux côtés de Wilfred. Je peux dire sans mentir que durant toute la guerre, je n'ai jamais vu un soldat se battre avec autant de férocité que ce que j'ai vu en lui ce jour-là. Je m'empresse d'ajouter que cette déposition n'est pas faite par admiration - la sauvagerie que j'ai vue en lui lorsqu'il a transpercé un homme avec sa baïonnette... Je préfère l'oublier. Alors qu'il chargeait, il a poussé un terrible cri de guerre et, juste un instant, j'aurais pu jurer que je l'ai vu projeté une ombre qui n'était pas la sienne. J'ai lu dans le journal qu'il avait gagné la Croix militaire pour cette attaque.
C'est un mois plus tard que je me suis réveillé et que je l'ai trouvé assis à côté de mon lit. Il m'a fixé, sans méchanceté, bien qu'il y ait quelque chose dans ses yeux qui m'ait mal à l'aise. "C'est presque fini maintenant, Clarence", m'a-t-il dit. J'ai dit oui, il semblait que tout cela touchait à sa fin. Il a souri et a secoué la tête. Il est resté assis pendant un certain temps, et à un moment donné, une fusée éclairante a éclaté dans le ciel, dehors, et une quantité suffisante de cette lumière rouge a traversé la porte de fortune de l'abri pour que je puisse voir que Wilfred pleurait. Je savais qu'il écoutait l'air du joueur de flûte. Il m'a demandé si je l'avais entendue, et je lui ai répondu que non, que je ne l'avais pas entendue, et que je n'étais pas sûre de l'avoir jamais vraiment entendue. Il a hoché la tête et m'a dit qu'il ne savait pas lequel de nous deux était le plus chanceux, et moi non plus.
Wilfred Owen est mort en traversant le canal à Sambre-Oise deux jours plus tard. Il ne devait pas y avoir beaucoup de résistance, voire aucune, mais certains des soldats stationnés là-bas ont riposté. Je me suis retrouvé accroupi derrière lui alors que le capitaine, qui avait été touché à la hanche, était tiré à l'abri.
Alors que nous nous préparions à charger, Wilfred s'est arrêté d'un seul coup et s'est tourné vers moi avec un sourire sur le visage. À ce moment, j'ai vu un filet de sang commencer à couler d'un trou ouvert dans son front. Je pense que je dois le dire clairement - j'ai vu beaucoup de gens se faire tirer dessus. Je sais à quoi cela ressemble et comment un trou de balle apparaît. Mais ici, le trou de balle s'est simplement ouvert, comme un œil, et il est tombé à terre, mort.
On m'a dit plus tard que c'est ce jour-là que les premières négociations de paix ont été engagées entre les nations, et que l'armistice a été signé presque exactement une semaine plus tard. Nous avons été renvoyés chez nous peu de temps après.
Je crois que ce n'est pas seulement ce jour-là, mais à ce moment précis, lorsque Wilfred est tombé, que la paix a été assurée. Personne ne peut me convaincre du contraire. Le Joueur de flûte l'avait-il épargné avant ? Est-ce qu'il l'avait simplement utilisé pour ensuite se débarrasser de lui ? Je ne sais pas et j'essaie de ne pas trop y penser. J'ai une femme maintenant, et un enfant en cours de route mais je fais encore des cauchemars de temps en temps. La parade du jour de l'armistice est passée devant ma maison l'année dernière, et j'ai du fermer ma fenêtre quand la fanfare militaire est passée. Ce n'était pas un air que j'avais envie d'entendre.
                                                 ARCHIVISTE
Fin de la déposition.
S'il fallait d'autres preuves de la désorganisation de mon prédécesseur, nous les avons ici. Une déclaration de 1922 classée au milieu des années 2000. Il est évident qu'il n'y a pas beaucoup de recherches ou d'investigations supplémentaires à faire sur une affaire vieille de presque cent ans, surtout quand elle implique un personnage aussi bien documenté que Wilfred Owen.
C'est quand même une histoire assez intéressante, et j'ai l'impression de reconnaître le nom "Joseph Rayner" de quelque part, bien que je ne puisse pas dire d'où. J'ai fait en sorte que le dossier soit remis à sa place dans les archives.
Fin de l'enregistrement.
10 notes · View notes
connorshermann · 5 years
Text
I want to hide the truth, I want to shelter you | ephram&connor
Qui?: Ephram Asbury et Connor Shermann.
Où?: Dans une chambre d’hôtel de luxe.
Quand?: Le soir après leur discussion par message. On va dire que ça ne date pas tellement.
Notes: C’est l’heure des confessions pour Connor.
Lit king size, draps en soie, grande baignoire, une odeur de neuf et de luxe: Connor avait sorti un paquet d’argent pour cette suite. Sûrement plus qu’il ne l’aurait dû au vu de l’évolution de sa situation financière, mais ça en valait bien la peine. Quelque chose lui donnait envie de vivre cette nuit avec Ephram comme si c’était la dernière, et il avait bel espoir d’en profiter au maximum. Et évidemment, c’est ce que le couple avait entrepris de faire dès l’instant où ils avaient franchi la porte de leur chambre; ne manquant évidemment pas de faire un maximum de bruit et de désordre (en profiter signifiait aussi faire chier le monde comme ils savaient le faire). Connor reprend son souffle et un air satisfait ne manque pas de s’installer sur son visage tandis qu’il bascule pour laisser son flanc rejoindre le confort du lit. Sa respiration saccadée s’échoue sur les lèvres de son petit-ami, en face de lui. Il aime ce terme pour qualifier Ephram, d’ailleurs. C’est drôlement nouveau, sans pour autant que ça ne change véritablement quoi que ce soit à la relation qu’ils entretenaient déjà depuis quelques temps, puisque le vampire tenait déjà une place particulière dans sa vie. Mais il y a désormais un mot sur le dire. Et il résonne bien. Tenté par la proximité de leurs bouches, le loup-garou dépose un baiser tendre sur les lèvres de Ephram, un peu à l’écart de la fougue du moment qu’ils partageaient quelques instants avant. « Si nos voisins de chambre sont pas partis de se plaindre à l’accueil, je sais pas ce qui se passe. » Connor lance, avec un léger rire dans la voix, et  un sourire en coin qui étire ses lèvres. Sûrement que c’était une des dernières fois qu’ils pourraient faire ce genre de choses – faire couler l’argent à flot. Dans quelques jours, le loup-garou avait prévu de faire changer sa vie drastiquement en enclenchant la bombe qu’il a dans sa poche depuis de nombreuses années. Il ne sait pas du tout à quel résultat s’attendre… Peut-être qu’il allait énerver les Miller, peut-être qu’ils viendraient se venger, aucune idée de la réaction de son père, de sa mère et bordel… Tout est imprévisible. Et Connor ne sait même pas lui-même comment il se sentira d’avoir sa famille au courant. L’espace d’une seconde son estomac se noue en envisageant les possibilités, et en pensant au reste. Il sait aussi pourquoi il a souhaité s’offrir ce moment avec Ephram – justement parce qu’il ne sait pas ce que la suite lui réserve. Il veut s’accorder un moment de bonheur avant le désordre, et puis surtout, il sait qu’il va devoir s’expliquer. Ne serait-ce que pour ne pas laisser le vampire dans l’incompréhension si jamais il lui arrive quelque chose. Connor a bien vu quelques mois auparavant ce que ça donnait de ne pas être au courant de ce qui se passait dans la vie de Ephram, et il n’a pas du tout envie de faire vivre au vampire les moments qu’il a vécu et qui avaient paru un calvaire. Il devait savoir, et c’était donc son devoir de le mettre au courant. Aussi angoissant que ça pouvait être de le faire.
Le cœur de Ephram s’était laissé porter par le moment aussitôt que les deux jeunes hommes avaient rejoint la chambre d’hôtel. Leurs corps avaient leur propre langage et, à cet instant-là, leur échange ne comprenait rien au sujet de l’épée de Damoclès qui semblait flotter au-dessus de leurs têtes. Ce n’était pas plus mal. Une mauvaise note sonnait aux oreilles du vampire quand il songeait à une entrée en matière aussi sérieuse. Peut-être qu’il appréhendait aussi un peu quelque part ... Maintenant que leurs corps se séparent et qu’ils se donnent l’occasion de respirer un air différent, Ephram sait. Oui, il appréhende réellement. Il n’a pas la moindre idée de ce que le loup-garou s’apprête à faire mais il sent que ça a le potentiel de modifier son quotidien et ses relations avec certaines personnes de son entourage. Il aurait tendance à miser sur le père de Connor — que le vampire déteste, sans connaître. Il aurait préféré qu’il ait une personne différente sur laquelle s’appuyer. Ephram tente de repousser toutes ces pensées pour le moment. Son regard se porte sur le beau brun allongé à ses côtés. Putain. Il a quand même de la chance. Ses pupilles détaillent avec tendresse le visage de Connor, comme pour imprimer méticuleusement ses traits dans sa mémoire. Les lèvres de ce dernier rejoignent les siennes et le vampire ne réprime même pas l’ébauche de sourire qu’il dessine. « Tu rigoles ? Là, ils ont carrément changé d’hôtel. » plaisante-t-il en égarant sa main le long du flanc du loup. Mais la situation de leurs voisins de chambre ne suffit pas à lui faire oublier ce qu’ils ne cessent de repousser. Ce qu’ils ne vont plus pouvoir ralentir bien longtemps. Ephram ne souhaite même pas que ça dure davantage. Il a besoin de sortir de l’ombre. Non pas pour assouvir sa curiosité mais pour savoir comment il peut être présent pour Connor. Il ne veut pas que le loup se lance dans ça, tout seul. « J’ai besoin que tu me parles, Connor. Parce que tu sais que je suis du genre pessimiste et, honnêtement, je ne fais qu’imaginer le pire depuis qu’on a parlé par messages. » Le vampire est loin de penser que les plans du brun vont le rassurer. Son petit doigt lui dit que ça ne va pas être le cas du tout. Mais, par pitié, il ne veut pas du scénario qu’il s’est imaginé où Connor finit mort et enterré quelque part. Tout mais pas ça. Ephram ne se sent pas prêt à le perdre. Ni maintenant, ni bientôt, ni jamais. Et c’est terrifiant, bordel. Parce qu’ils n’ont pas la même longévité. Mais c’est trop tôt. Ils ont besoin de plus de temps ensemble. Stop, il n’est pas encore mort, se ressaisit-il avant de plonger dans une bulle de mélancolie. Sa main continue de caresser la peau tiède du loup-garou tandis que ses iris le bouffent du regard, offrant un mélange bizarre d’inquiétude et d’affection.
Connor laisse le sourire qui se dessinait sur son visage s’étaler un peu plus à la réponse de Ephram, se plaisant à imaginer les pensionnaires de l’hôtel déguerpir à toute allure à cause d’eux. Ça l’amuse pas mal, et il aimerait rester avec le beau brun à penser à des choses aussi simples que ça mais il a bien conscience que le sujet qui le taraude ne tarde pas à ré-émerger dans le cerveau du vampire. Le loup reste concentré sur le contact de sa main fraîche le long de son flanc, comme si il se servait de ce petit geste de tendresse pour se nourrir de courage pour la suite. Quand Ephram justement vient à lui demander des explications, Connor prend une épaisse inspiration. Plus moyen de revenir en arrière, le vampire vient lui confirmer qu’il a besoin de savoir, qu’il s’attend au pire, et le loup-garou en est largement conscient. « Peut-être que t’as pas tort de l’imaginer... » Balance Connor, mi-sarcastique mi-sérieux, plus pour lui-même que pour Ephram. Deux secondes s’écoulent avant qu’il remarque que ce n’était peut-être pas la meilleure phrase à sortir pour rassurer la personne avec qui l’on sort. Le regard que posait le vampire jusqu’à présent sur lui transpirait l’inquiétude, et son but n’était pas de l’enfoncer là-dedans en réalité, mais Connor n’était pas connu pour être adroit quand il s’agissait de s’exprimer. « Enfin… c’est pas ce que je veux dire. » Il rétorque avec un soupir, sans avoir l’air convaincu. Il a l’air plus perdu qu’autre chose. Il l’est. Il aimerait bien faire partir cette inquiétude dans les yeux de son vampire, même si elle a quelque chose de craquant quand elle lui est réservée et mélangée à cette autre étincelle dans ses yeux qui n’est que pour lui. Connor sent son cœur battre plus fort, dans un mélange d’appréhension et d’affection. La main du loup-garou s’aventure à l’arrière du crâne de Ephram, pour fourrer ses doigts tendrement dans ses cheveux bruns en bataille, en recherche d’une tentative de l’apaiser. Ou peut-être de s’apaiser lui-même, il ne sait pas vraiment. Mais tout d’un coup lui apparaît aussi l’idée que le regard du vampire sur lui pourrait virer de l’inquiétude au jugement, parce qu’il y aurait sûrement de quoi… Mais non, et puis merde – il doit parler un point c’est tout. « Hm… Qu’est-ce-que je t’ai dit sur mon parrain jusqu’à présent ?» Connor demande incertain, ses pupilles quittant maintenant la douce image de Ephram étendu à côte de lui, pour trouver un autre point d’encrage au loin, pour échapper à la situation. Il se sent soudainement vulnérable. Le vampire avait déjà provoqué ça chez lui, cette sensation de faiblesse, à cause de tous les sentiments inattendus qu’il lui avait fait découvrir. Mais là cette fois c’est différent. Sa vulnérabilité, en plus d’être face à Ephram, est face à lui-même. Il ne se rappelle même plus l’effet que toute cette histoire qu’il s’apprête à raconter peut avoir sur lui. Et c’est même grâce au vampire qu’il a oublié, ce qui rend le fait de se confier sur ça encore plus perturbant.
Les paroles du loup ne font rien pour apaiser le torrent d’inquiétude en train de le ravager de l’intérieur. Elles ne contribuent qu’à l’agiter davantage. Il se tend légèrement, ses doigts arrêtant leurs caresses le long de la peau de Connor pour finalement s’immobiliser. Son petit-ami semble réaliser son erreur parce qu’il tente d’atténuer ses propos mais sans grand succès. C’est trop tard. Ephram se passe une main irritée sur le bas du visage. Putain. Mais qu’est-ce qui se passe ? Le vampire pourrait supporter que ce soit littéralement la merde dans sa vie depuis le retour de l’autre si ce n’était pas aussi la merde dans celle de la vie d’un des seuls mecs à compter pour lui. Mais hey. Il l’a toujours dit — la vie, c’est de la grosse merde. Et c’est plus que juste son côté pessimiste qui s’exprime cette fois. « Hmm. » esquisse-t-il comme pour appuyer le fait qu’il n’est pas convaincu du tout par tout ça. Mais il voulait de l’honnêteté et c'est ce que Connor était sur le point de lui donner, que ce soit doux à entendre ou tout l’inverse. Le cœur du loup lui indique qu’il est proche de la vérité. Qu’elle est sur le point de montrer le bout de son foutu nez. Ephram ferme quelques instants les yeux lorsque le brun laisse sa main se fourvoyer dans sa tignasse sombre. Il manque de vocabulaire pour décrire à quel point le toucher de Connor a un effet sur lui. Pour être honnête, il peine encore à croire que ça puisse être possible d’avoir une telle emprise sur une autre personne et, encore plus, d’avoir une emprise positive sur une autre personne. Les pulsations cardiaques accélérées de son loup-garou l’encouragent à reprendre ses caresses contre sa peau nue. Il tient bien à lui signaler qu’il n’est pas tout seul, qu’il ne va nulle part. Le regard de Connor coule ailleurs que sur lui — pour fixer un point au loin. Comme pour le fuir. Ephram farfouille dans les méandres de sa mémoire pour trouver des éléments qu’il connait sur son parrain mais, surtout, il cherche un moyen de les évoquer avec un tantinet de légèreté. Il aimerait bien réussir à ramener les yeux du loup-garou sur lui. Le vampire n’est pas fan des barrières qui viennent de se dresser entre eux. « Petit un, je sais qu’il est assez con pour te laisser tomber quand tu as besoin de lui. Petit deux, je sais qu’il te donnait de l’argent. Je me demande encore si c’était pour te faire plaisir ou pour acheter ton silence. » Il fait une moue avec ses lèvres, feignant une réflexion à ce sujet. « Mais j’aurais tendance à pencher pour la deuxième. Et petit trois, je sais ce que j’aimerais lui faire. » Ses dents se serrent les unes contre les autres après avoir lâché ces derniers mots. Une aura chez ce type ne lui inspire rien de bon ... et c’est dire venant de quelqu’un comme Ephram. Mais il sent bien qu’il est à l’origine de la prudence de Connor en matière de relations. Et autant dire que toucher aux gens qui comptent pour le vampire, c’est la chose à ne pas faire.
Un soupçon de culpabilité se loge un instant chez Connor, quand il a la preuve en images qu’il a réellement dit quelque chose de bien peu agréable à entendre pour Ephram. Mais il se satisfait de voir que le geste d’affection qu’il lui donne l’apaise autant que lui. Son regard reste ancré un instant sur les yeux clos du vampire, et le loup ne contient pas le sourire doux qui s’installe sur ses lèvres – si il pouvait il garderait le vampire figé dans ce calme pour toujours. De un, parce qu’il est quand même absolument magnifique comme ça, au point de tirailler quelque chose dans les entrailles de Connor. De deux, parce qu’à cet instant tout va bien. Le loup sent la main de son petit-ami reprendre son chemin sur sa peau, et il a l’impression que quelque chose en lui se calme encore un peu. Ephram est bien là avec lui, et il ne va pas s’enfuir tout de suite. La légèreté dans la réponse de son petit-ami l’aide un peu à croire que rien n’est bien grave, et les pupilles de Connor rejoignent celles de son vampire un instant. Est-ce-qu’elles vont pouvoir y rester le temps des explications ? Il ne sait pas mais il a bien envie d’essayer. Aussi parce que même en se sentant vulnérable, il arrive grâce à Ephram à se sentir un peu protégé. « T’as déjà envie de le tuer et tu connais pas le meilleur. » Connor ajoute encore avec un rictus plus triste qu’autre chose. Il prend une nouvelle inspiration, comme si il n’y avait pas assez d’air dans ses poumons pour parler. « Tu sais peut-être que c’est le meilleur ami de mon père, et l’oncle d’Alexis. Je le connais depuis toujours et hmm... » Non définitivement, c’est impossible de regarder son petit-ami dans les yeux. Connor arrive sur une suite qu’il a du mal à assumer. Ses yeux déguerpissent encore un peu plus loin, et sa main arrête ses mouvements dans la tignasse de son vampire pour venir gratter dans sa propre nuque, dans cet espère de réflexe qui traduit directement son malaise. « J’étais très proche de lui quand j’étais gosse, et encore plus quand j’ai grandi. Quand j’avais quatorze ans j’étais avec une fille, et on va dire qu’il savait que c’était pas pour moi. » Connor ponctue sa phrase par un léger rire, plus ironique qu’autre chose. Il commence à sentir un poids reprendre de la place dans sa poitrine. Son regard au loin, commence à osciller vers de divers endroits, pour ne pas rester focalisé sur ce qui se passe, et sur le fait qu’il était en train de déposer sa plus grande fragilité ici, là, maintenant. « Et pour me le faire comprendre, il a commencé à me faire des avances. Ça a commencé à devenir bizarre, puis au bout d’un temps j’ai cédé. Puis il a fait en sorte que je me transforme. Pour pas se sentir tout seul et surtout pour que j’ai besoin de lui, pour que ça continue entre nous. Il me droguait, au début. Des trucs, j’ai jamais trop su ce que c’était... Mais c’était histoire de me tenir calme quand j’avais mes premières pulsions de loup-garou et que je maîtrisais pas. Grâce à lui, j’ai jamais fait de mal à personne. Et je crois que j’ai confondu ça avec de l’amour à un moment donné. » Connor soupire bruyamment, sa poitrine se comprime et ça y est : il recommence à sentir le tourment que toute cette histoire provoque chez lui. Comme si toutes ces briques intérieures se cassaient brutalement la gueule. Comme pour se consoler tout seul à l’approche de ce qu’il va dire, le bras qui logeait derrière son crâne revient contre son torse, et sa tête se recroqueville involontairement vers son propre cou. « Je crois même que j’étais devenu dépendant. Et j’ai compris qu’il fallait que je le lâche que quand il a pas empêché Alexis de tuer Athéa. »
Ephram n’a pas de mal à croire que, oui, il ne connaît pas encore le meilleur dans tout ça. Il est conscient qu’il ne sait pas grand chose, au final. Il sait aussi qu’il n’est pas prêt pour ce qui va suivre et les prochaines paroles de Connor ne font que venir le lui confirmer. Le vampire concentre la totalité de son attention sur son petit-ami, également très préoccupé par les battements de son cœur — comme s’il pouvait entendre ces derniers se briser à chaque mot qu’il prononce. Connor ne le regarde plus. Il ne le touche même plus. Le brun se rend compte qu’il n’a pas pour habitude d’en parler. Est-ce qu’il l’a déjà raconté à quelqu’un, au moins ? Peut-être à son frère. Mais il voit à la manière qu’il a de s’exposer sous ses yeux, plus vulnérable que jamais, qu’il ressent un profond malaise, peut-être même de la honte, à mettre des mots sur cette histoire. Le ventre de Ephram se retourne violemment à mesure que le loup raconte son passé avec Matthew. Il baisse les yeux pour voir que ses mains sont en train de trembler. Il observe alors silencieusement ses doigts comme s’ils ne les avaient jamais vus auparavant. Une pulsion meurtrière tonne en lui. Il meurt d’envie de sortir le cœur de la poitrine du parrain de Connor. Pour tout ce qu’il a fait à son petit-ami. Cet enfoiré a profité de lui. Il l’a transformé, sans le moindre égard envers tous les changements que ça générerait dans la vie du garçon. Putain. Il ne veut plus que ce gros enfoiré l’approche. Il ne veut même plus qu’il pose les yeux sur lui. Ephram va le tuer. Sa rage pulse dans ses oreilles. Il essaie de la contenir autant que possible pour ne pas passer à côté du plus important dans tout ça, là, tout de suite. Connor. C’est lui, qui compte. « C’est définitif. C’est un gros enfoiré. » murmure-t-il dans sa barbe avant de guider sa main jusqu’au visage du loup-garou. Son pouce effleure sa joue avec douceur. « Et j’ai envie de le tuer pour ce qu’il t’a infligé. » Ephram ne tente même pas d’accrocher les yeux de son homme. Il espère juste qu’il l’écoute. « Il a abusé de toi et de ta confiance. Il a sali ta vision de l’amour. » Le vampire sent chaque syllabe vibrer en lui — jusqu’au plus profond de son être. Quelque part, il se dit que c’est un peu ironique, qu’ils soient tombés l’un sur l’autre tous les deux. Parce qu’ils se ressemblent plus qu’il ne le pensait à l’origine. Mais s’ils ont des similarités, ils ont également des différences. Notamment une qui permet à Ephram de dire avec conviction à son homme que ce n’était pas de l’amour. Le vampire n’a jamais été amoureux avant Connor. Encore moins de son bourreau. Il ne sait pas ce que c’est de se croire amoureux de quelqu’un alors que cette personne nous fait du mal et s’adonne à tout faire pour qu’on ne puisse pas se voir vivre sans elle. Ephram a toujours vu son bourreau comme un bourreau. Ce n’est pas le cas du brun et ça lui détruit le cœur ... « Tu méritais mieux. Tu mérites mieux. » Il s’humecte un peu les lèvres le temps de sa pause. « Et je ne suis pas en train de dire que je suis un saint ou même le petit-ami idéal. Mais jamais, je ne te ferais quelque chose comme ça. Je préférerais encore me planter un pieu dans le cœur que de te faire du mal volontairement. » Le vampire sait que le brun n’attendait aucune réponse particulière de sa part vis-à-vis de ça. Mais ça lui semblait presque vital de lui faire savoir. Il sait qu’il l’a fait souffrir par le passé et, bien sûr, il ne peut pas certifier à coup sûr qu’il ne le fera plus jamais souffrir. Mais ce ne sera jamais volontaire. Ni avec de mauvaises intentions à l’égard de Connor. Ephram approche légèrement son visage, posant son front contre le sien. Ses paupières se ferment pour se concentrer sur la respiration du loup.
Les secondes qui précèdent la réponse de Ephram sont une éternité. Connor se rend compte qu’il vient de se livrer à lui sur tout ce qui potentiellement pourrait lui faire le plus de mal, et en parallèle, de montrer la face de lui dont il est le moins fier. Et pendant ce cours instant où il fait le tour de tous les points sur lesquels il est jugeable, son vampire trie les informations. Son petit-ami n’est pas dégoûté, ou déçu. Il est en colère. En colère contre celui qui a fait du mal à Connor. Et il n’y a peut-être rien de plus réconfortant pour le loup-garou en cet instant précis. Il a l’impression qu’un pansement vient de se se loger sur sa plaie là tout de suite, qu’il a un peu moins mal. La main de Ephram vient se poser sur la joue de Connor, et au fur et à mesure qu’il reçoit les mots, ses yeux remontent vers lui, pour que leurs regards soient figés ensemble. Si il avait l’impression d’aller un peu moins mal, ce que lui dit Ephram à l’instant entoure un peu plus son cœur d’une sensation de chaleur. Il a la drôle d’impression qu’il a attendu d’entendre ces mots trop longtemps. Comme si la confirmation qu’il n’était pas responsable de tout ça suffisait à lui enlever une grosse partie de la charge sur ses épaules. Il veut croire en tout ce que dit son petit-ami, mais si une parole fait sens par dessus tout c’est bien que Matthew a sali sa vision de l’amour. Connor en a la confirmation en direct, là tout de suite, alors qu’il le voit vraiment sous ses yeux. L’amour qu’il y a dans cette chambre d’hôtel ne ressemble en rien à celui qu’il a cru recevoir : celui-ci est acceptation de l’autre, compréhension, cœur qui s’épanche et cœur de Connor qui bat tellement fort qu’il pourrait déchirer sa poitrine. Mais cette fois ça n’a plus rien à voir avec ce qu’il ressentait auparavant. Il sait pourquoi il frappe son torse et il n’a jamais envie que ça s’arrête. Il aurait envie de répondre à son vampire un torrent de choses, mais il n’y a qu’un seul petit mot qui s’échappe de ses lèvres : un « Merci. », presque murmuré, alors que leurs visages se collent un peu plus. La main du loup-garou qui s’était égarée sur son torse vient se poser sur la joue de Ephram, pour réduire encore l’espace déjà fin entre leurs deux visages, et l’embrasser. Il aimerait faire tout passer par ce simple baiser qui a un goût de tendresse et de passion encore plus que d’ordinaire. Quoi que le vampire dise, en cet instant pour Connor, il avait sérieusement l’impression d’avoir le petit-ami idéal. Il était tout sauf en train de lui faire du mal. Et quand leur lèvres se décollent Connor se sent en capacité de rajouter quelques mots. « La seule personne à qui j’en ai parlé avant toi c’est Isaak. Et là je vais essayer d’en parler à mes parents… mais y a des chances que mon père soit pas en accord avec tes propos. » Connor lâche avec un soupçon de tristesse. C’est aussi ça qui l’a empêché d’en parler toutes ces années, pas seulement l’argent qu’il recevait tous les mois. En parlant de ça… « Et évidemment comme notre marché tiendra plus, Matthew me donnera plus d’argent. Alors peut-être que tu vas passer du petit-ami riche, sexy et bien habillé, au SDF à la barbe trop longue. » Connor lâche avec un léger sourire, en oubliant un peu le sérieux de ce qu’il était en train de dire. « Je resterai magnifique mais y aura du charme en moins. » Il balance avec son air supérieur habituel, et un sourire spécial Ephram sur les lèvres. « Il y a aussi des risques que ça parte en vrille avec Alexis… Matthew est comme son père, alors ce que je fais c’est pas forcément intelligent maintenant qu’elle sait ce que je suis. » Connor lâche avec plus de sérieux, puisque c’est ce qui actuellement lui faisait dire qu’il allait peut-être y passer. Sa cousine avait réussi à avoir Athéa. Pas de raison que si elle le veuille, elle n’essaie pas de l’avoir lui. Pour l’instant, elle ne voulait pas assez pour le tuer… mais avec ça ? Il y aurait peut-être des chances.
Le simple « merci » du loup-garou semble tout résumer. Il n’y a pas réellement besoin d’en rajouter. Mais les doigts de Connor remontent sur son visage et, bientôt, ce sont ses lèvres qu’il sent contre les siennes. Un ouragan de douceur passe à travers ce contact. Pendant longtemps, leur relation s’est essentiellement résumée à l’attraction sexuelle que les deux jeunes hommes éprouvaient l’un pour l’autre. Aucun des deux n’avait voulu plus. Mais, petit à petit, quelque chose de solide s’était construit entre eux. Ce moment entre eux. Dans cette chambre d’hôtel. C’est la preuve qu’ils ont évolué depuis le début de leur relation. Ses cils se démêlent finalement lorsque leurs bouches se quittent et le vampire contemple avec sérieux son petit-ami. Il savait que Connor avait eu pour intention d’en parler à son père. Mais il comprenait enfin pourquoi ça allait être extrêmement dur à raconter pour le garçon. Les sourcils de Ephram se ratatinent un chouïa. « Si ton père n’est pas furieux contre Matthew alors c’est qu’il a rien compris. » Ça lui paraît impensable que quiconque puisse trouver le moyen de rejeter la faute sur Connor pour ça. Pourtant, il sait qu’il y a des gens qui en sont tout à fait capables. Il ne reste plus qu’à voir si le père du loup fait partie de cette catégorie de gens — s’il va préférer s’énerver contre son propre fils plutôt que contre la merde qui lui sert de meilleur ami. Mais peut-être qu’ils se sont bien trouvés, après tout. Connor évoque encore la possibilité qu’il finisse par être mis à la porte par sa famille. Il essaie d’injecter un peu de légèreté et d’humour à ses paroles mais Ephram trouve difficile d’y être sensible pour le moment. Il est un peu trop occupé à s’imaginer arracher le cœur de Matthew et défoncer la tête du père du loup-garou. Le meurtre n’est pas la solution d’après certaines personnes. Mais qui a dit que ça ne pouvait pas faire du bien ? Le vampire exhale alors un petit soupir. « S’il te fiche à la porte, tu viendras vivre chez moi. » À ce stade, Ephram se fiche royalement du fait que ça puisse avoir l’air d’aller trop vite entre eux. Ils ont déjà mis tellement de temps à s’admettre qu’il se passait quelque chose de sérieux entre eux. Et puis merde ! Ephram a fêté ses cinquante deux ans le six janvier. Il est prêt à partager son appartement avec Connor s’il est dans le besoin. Son attention vrille alors sur le sourire collé aux lèvres du beau brun. Ce sourire — ce qu’il est sexy ! Mais il ne peut pas se régaler de sa beauté trop longtemps parce que Connor amène désormais Alexis sur le tapis et le vampire avait presque négligé la menace qu’elle représentait pour le loup-garou. Sa liste de gens à tuer s’agrandit de minute en minute. C’est formidable. Mais, étrangement, tuer Alexis lui semble être bien plus délicat que de tuer le parrain de Connor. Même s’il a du mal à s’expliquer pourquoi. Peut-être qu’au fond, Ephram se surprend à ressentir de la sympathie à son égard. Il sait ce que c’est que d’être un monstre. « Je ne la laisserais pas te toucher ... » déclare-t-il en caressant son visage. « Il ne t’arrivera rien. C’est compris ? »
Connor aimerait bien que son père soit furieux, oui. Qu’il le défende, ou qu’au moins il ne cherche pas à dire que c’est lui qui l’a cherché, qu’au moins il le laisse rester chez eux. Au moins ça. Il ne sait pas si il obtiendra, mais quoi qu’il en soit il va obliger son parrain à quitter la ville après un mariage foiré. C’est déjà bien. Et avec un peu d’espoir, Alexis voudra le suivre : que ce soit par inquiétude de savoir si c’est un loup-garou, par colère, ou par soutien – qui sait bien encore comment cette folle peut réagir. Le loup-garou espère pour sa sécurité, donc, et quant à Ephram, il est prêt à lui en assurer un peu plus en ne le laissant pas à la porte de chez lui. Venir vivre avec son petit-ami… Connor laisse un sourire en coin tirer sur ses lèvres tandis qu’il avise son vampire avec un sourcil levé. « Tu serais prêt à vivre ça si il me vire ? Tu tiens à moi plus encore que je le pensais. » Le loup-garou réplique avec un ton un peu plus léger, cachant la part de sérieux dans sa phrase. Il est tout de même soulagé de se dire qu’il a une solution et qu’elle n’est pas désagréable à envisager malgré son petit goût d’appréhension. Mais après tout, il passe déjà pas mal de temps dans cet appartement. Et puis – si il se passe quelque chose, il sera mieux chez Ephram que nul part ailleurs. Il aimerait trouver autre chose à dire pour se montrer plus reconnaissant, mais sûrement que son rictus le trahit déjà : il y a comme un autre « merci » dessiné sur ses lèvres. Il pourrait y en avoir encore un autre sur toute la partie Alexis : Connor réalise sa chance d’avoir quelqu’un prêt à se mettre en danger pour lui. Toutefois, c’est quelque chose qu’il aimerait éviter. Il sait que la force de son vampire est largement supérieure à celle de la chasseuse, il sait qu’il pourrait être protégé par Ephram mieux que par quiconque, mais il n’en a pas envie. Pas envie de le mêler à ça quand en plus il est conscient que son petit-ami a ses propres problèmes, ceux dont il n’a toujours pas connaissance. Et il l’empêchera de se retrouver au milieu des siens, coûte que coûte. C’est le moins qu’il puisse faire pour le protéger à son tour, vu que le reste est entouré d’un voile de mystère. Un voile qu’il aimerait d’ailleurs lever. Par contre, soyons honnêtes – le loup trouve ça absolument sexy d’imaginer Ephram se battre pour lui, mais c’est pas le moment d’avoir les idées mal placées. Connor acquiesce alors d’un hochement de tête aux paroles de son vampire. Ce qui ne veut pas dire qu’il est complètement d’accord pour autant. « Mais moi je la laisserai pas t’approcher non plus, alors on trouvera un compromis entre les deux si jamais elle vient s’en prendre à moi. » Le loup-garou répond, en posant affectueusement sa main sur celle de Ephram, son pouce caressant sa peau. « C’est la seule chose que je peux faire pour t’apporter un peu de sécurité, pour le moment. »
Bien que le ton de Connor ait des intonations légères, le vampire ne peut tout simplement pas nier ses propos. C’est vrai qu’il tient énormément à lui. Plus qu’il n’aurait préféré, honnêtement. Mais Ephram est allé bien trop loin pour reculer maintenant. Un sourire s’installe doucement sur ses lèvres, comme pour lui répondre sans mettre de mots dessus. Puis, le sujet vire alors sur Alexis et le beau loup-garou commence déjà à vouloir le protéger de cette histoire. Le brun lève les yeux au ciel. C’est presque comique que Connor veuille à ce point le protéger d’une chasseuse de loups. Sur l’échelle de dangers de Ephram, Alexis représente un bon trois sur dix ... C’est pas rien mais c’est vraiment pas grand chose non plus. Mais quelque chose tique en lui dès que le loup évoque encore la possibilité qu’elle s’en prenne à lui. Non. Il ne veut pas penser à ça. Il aimerait juste exterminer toutes les menaces potentielles flottant au-dessus de la tête de son petit-ami. « Je ne suis pas très doué en compromis ... » glisse-t-il avec une moue renfrognée et quelque peu agacée. C’est sa tête de tous les jours. Celle qui lui vaut le titre de grumpy cat auprès de certaines personnes. Mais Ephram se détend un tantinet lorsqu’il sent la main de Connor s’emboîter tendrement à la sienne. Son regard remonte sur lui et caresse ses traits alors qu’il se délecte du contact de leurs peaux. Il aime beaucoup trop ça. C’en est presque malsain. Qu’on l’arrête sur-le-champ. « Mais je ferais un effort. » soupire-t-il, l’air d’avouer un crime sous la torture. C’est un peu l’effet que ça lui fait, pour être tout à fait honnête. Ses doigts se mêlent finalement à ceux de Connor et il apporte la main de celui-ci près de sa bouche, laissant un baiser délicat dessus. Les révélations du loup tourbillonnent encore dans son esprit. Il revoit la vulnérabilité creuser les traits de son petit-ami. Il n’est pas sûr de pouvoir un jour l’oublier. « Tu me diras. Le jour où tu décides d’en parler à ta famille. Je veux être au courant au cas où ça se passe mal. » Son bras glisse dans le dos de Connor afin de l’entraîner contre lui, enlaçant sa taille, face au plafond de la chambre d’hôtel.
Le sourire du vampire trahit comme une confirmation de ce que Connor a dit précédemment. En tout cas il ne nie pas. Et ce serait mentir de dire que ça ne fait pas plaisir au loup. Quand la discussion bascule de nouveau sur la cousine des Shermann, la moue que Ephram offre à Connor à la mention des compromis arrache un sourire à ce dernier. Même si ça ressemble à l’air de tous les jours du vampire, il est clair que la solution lui plaît moyennement. Mais il se dit prêt à faire un effort et ça rassure quelque peu le loup. Ephram ne risque peut-être techniquement rien face à Alexis, mais sans essayer de s’en prendre directement à lui, elle peut s’entêter à détruire tout ce à quoi le vampire peut tenir – et autant dire que cette possibilité serait plus qu’inquiétante pour Connor, qui tente de ne pas se renfrogner, aidé directement par l’air du vampire qui semble s’adoucir alors que Connor pose ses mains sur lui. Ephram pose ses lèvres sur sa main, et le loup-garou ne peut pas manquer de s’attendrir intérieurement lui aussi. Comme si ce simple geste rendait tout plus doux dans cette situation. Finalement, il se sent un peu enveloppé dans un cocon là tout de suite, et toutes ces choses qu’il a révélé à son petit-ami ne semblent en rien changer sa manière de se sentir avec lui. C’est marrant, mais Connor s’en sent peut-être même un peu plus fort, un peu plus confiant pour les autres fois où il devra raconter cette histoire. C’est d’ailleurs ce à quoi revient Ephram : le moment où Connor en parlera à quelqu’un d’autre que lui. À ses parents plus précisément. « Je te dirai, oui. Ou tu remarqueras au moment où je me ramènerai devant ta porte. » Le loup répond avec de la légèreté dans la voix, cherchant toujours à rendre les choses plus insignifiantes. Même si il n’a plus besoin de prétendre qu’elles le sont avec Ephram, dorénavant. Ce dernier pourrait se vanter de connaître le garçon avec qui il sort en intégralité. Connor lui sourit tendrement, comme reconnaissant malgré tout de la protection que son petit-ami cherche à lui assurer. Et peut-être un peu conforté aussi, comme si quelques unes de ses briques intérieures s’était de nouveaux cimentées entre elles. C’est n’importe quoi dans un sens, que taper dans ce qui fait puisse faire du bien, au final. Autre chose fait du bien au loup-garou, et c’est le bras qui l’entraîne vers lui pour l’enlacer. Connor n’hésite à coller un peu plus son corps à celui de Ephram en même temps, comme si leur rapprochement n’était pas assez. Comme si chaque partie de lui avait besoin de le sentir plus. « Je suppose que toute cette histoire t’as toujours pas donné envie de raconter la tienne ? » Le loup-garou demande avec un ton doux, sans réellement beaucoup d’espoir (quoi qu’il espérerait évidemment avoir une réponse positive), sa priorité restant avant toute chose de ne pas brusquer le vampire pour qu’il parle.
Le vampire ne se formalise pas réellement du ton léger de Connor parce qu’il sait passer au-dessus et qu’il sait d’autant plus que c’est ce qu’il faut faire dans cette situation. Ça ne laisse pas le loup indifférent — cette possibilité d’être rejeté des siens parce qu’il aura finalement décidé d’être honnête avec eux. Putain. Ephram espère sincèrement qu’ils ne feront pas cette connerie. Ça va le mettre bien en pétard sinon ... Le vampire attire alors le jeune homme à lui afin de l’enlacer, là, loin de tous leurs problèmes. Le corps chaud de Connor tout contre le sien semble démolir certaines de ses angoisses tandis que ses yeux se ferment, les paupières alourdies. Ce n’est pas de la fatigue physique, celle que les humains ressentent quand ils ont besoin de dormir. Non, non. C’est un peu compliqué d’être fatigué quand on est mort. Mais c’est une fatigue mentale. Ephram ne sait pas combien de temps il va encore pouvoir jouer aux jeux de ce tordu. Il baigne dans la paranoïa et dans l’inquiétude constante depuis que l’autre vampire a débarqué en ville. Ses nerfs ne vont pas tarder à craquer et ça fera bien trop plaisir au maître du jeu. Le guitariste soupire et tente de puiser un peu de force auprès du loup, coincé entre ses bras. « Non, pas vraiment. » Sa réponse n’est ni brusque ni acide. Il emploie le même ton doux que son petit-ami lorsqu’il lui a posé la question. « Je me vois pas en parler maintenant. » Ephram essaie de se cacher derrière l’idée que le timing est mauvais. Oui. Après tout, le jeune loup-garou vient à peine de lui révéler ses blessures les plus profondes et ça ne paraît pas adéquat d’en faire de même maintenant. Il ne tient pas à avoir une nouvelle conversation douloureuse. Pas si tôt. Le vampire veut seulement rester allongé aux côtés de Connor, à discuter de tout et de rien, en échangeant des baisers ou des caresses. Rien de plus. Rien de moins. « Mais un jour. » Sa promesse effleure ses lèvres alors qu’il ouvre à nouveau les yeux pour les poser sur le beau brun, gravant dans son regard ses paroles.
27 notes · View notes
tagyourekook · 5 years
Text
Amour haché
Tumblr media
★ Mention de domination, violence morale et physique et faible mention de sexe.
____________
Son parfum boisé a rapidement rempli la pièce, ses cheveux mouillés collent à son front et des goûtes d’eaux froides ruissellent sur son visage inhabituellement trop pâle. Il ne bouge pas, ses yeux ne cillent même pas et pourtant sa peau est si froide qu’elle me donne des frissons. JungKook est dépité ce soir, il ne sourit pas ; derrière ses yeux vitreux l’alcool fait son office, après l’euphorie l’hérésie s’installe. Mon amour sombre donc peu à peu dans les profondeurs d’un sommeil agité. Son corps tombe lourdement sur le tapis du salon, et le silence m’envahit soudain. Je m’agenouille et me glisse près de lui, fatiguée, apeurée, éreintée par le trop plein d’amour qui m’envahit et qu’il refuse d’accepter, piétiné mon cœur est ce qu’il fait de mieux, écrasé cet amour qu’il hait si fort, réduire à néant ce qui le rend faible et commun.
L’homme qui dort à côté de moi a ce visage paisible que je ne lui connais pas. J’aimerais dormir tout près de lui, être câlinée, embrassée, caressée sans être jetée du lit comme un oisillon qui se serait trompé de nid. Jungkook a tellement plus de pitié les paupières closes. Je caresse ses cheveux, son visage, approche ma bouche de la sienne pour embrasser ses lèvres et humer son haleine alcoolisée. Je suis comme un animal en manque d’affection, en pleine période de chaleur, à la recherche de son lui entier pour combler mon moi meurtri.
Je suis à sa merci et je me déteste autant que je meurs pour lui. J’étais parti il y a une heure pour ne plus jamais le revoir, j’avais tout jeté chez lui, sa table, sa télé, les draps, tout ce que je trouvais pour lui prouver à quel point je brûlais. Le canapé s’est renversé après qu’il m’ait jetée dessus comme si je n’étais rien, mais mes côtes me font moins mal depuis qu’il est là. Comment cet homme qui me fait si souffrir peut me faire autant de bien à la fois ?
Je me suis endormie, et au réveil ma tête tourne plus vite qu’un manège sans frein. La place a côté de moi est vide et mon cœur s’affole aussitôt. Une silhouette noire au-dessus de moi m’arrache un sursaut. JungKook est là, les cheveux en bataille et les yeux rouges dus au trop plein d’alcool. Sans sourire, sans un mot, il se dirige dans la cuisine pour revenir avec un verre d’eau qu’il me balance à la figure. Est-ce bizarre de ne pas être surprise par ce geste ? C’est comme ça qu’il satisfait son envie de me faire honte, plutôt que de me punir.
Je suis minable, je ne bouge même pas, ma bouche est pâteuse et mon corps entier me fait souffrir d’avoir dormi à même le sol. Je ne sais plus réagir face à lui, parfois il devient si doux que c’est difficile à croire qu’il peut aussi passer de l’ange au marbre froid habituel et inversement. Il s’agenouille pour m’enlever mes vêtements, je me laisse faire comme une poupée sans vie.
-          Nous allons nous doucher maintenant. Susurre-t-il
J’acquiesce presque automatiquement.
Dans l’eau du bain mes muscles se détendent un à un, il me nettoie, amusé de jouer les nounous. JungKook pince soudainement mon clitoris, je m’accroche au rebord de la baignoire sous la surprise. Il sourit et je ferme les yeux pour retenir l’image adorable de mon amoureux avant qu’il ne saute dans l’eau encore tout habillé. Je ne sais pas si j’ai lutté ou si je l’ai aidé à se déshabiller, mais je me retrouve la peau collée au carrelage gelée, le visage écrasé, à me faire sodomiser par cette bête sauvage qui refuse d’aimer à ma manière.
Je ne peux plus respirer.
29 notes · View notes