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#temps de trajet entre deux lieux de travail
ericrocheblave · 2 years
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Le temps de trajet ou de déplacement des salariés itinérants entre leur domicile et les premier et dernier clients doit être rémunéré comme un travail effectif
Le temps de trajet ou de déplacement des salariés itinérants entre leur domicile et les premier et dernier clients doit être rémunéré comme un travail effectif
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autocars1 · 9 months
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Des solutions de voyage efficaces : découvrir Reims en bus avec Autocariste Dijon
Voyager de Reims à Dijon ou vice versa peut être une expérience délicieuse en optant pour les services d'Autocariste Dijon. Avec leurs bus fiables et confortables, explorer ces endroits pittoresques devient non seulement pratique mais aussi agréable.
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Découvrir Reims en Bus :
La commodité du voyage en bus
Choisir le bus à Reims, c'est une opportunité unique de découvrir la ville à votre rythme. Que vous soyez un touriste ou un résident local, les bus offrent un mode de transport économique et écologique. Le riche patrimoine culturel et les monuments historiques de Reims deviennent facilement accessibles lorsque vous parcourez la ville via les lignes de bus bien desservies.
Explorer des emplacements clés
Le système de bus de Reims relie efficacement les voyageurs à des lieux importants tels que la majestueuse cathédrale Notre-Dame, le Palais du Tau et la très animée place Drouet d'Erlon. Profiter de la beauté de Reims est rendu encore plus accessible grâce à la commodité des arrêts de bus stratégiquement placés dans toute la ville.
Autocariste Dijon : Votre Partenaire de Voyage de Confiance :
Confort et fiabilité
Autocariste Dijon est une entreprise automobile renommée qui propose des prestations d'exception entre Reims et Dijon. Avec une flotte de bus modernes, ils donnent la priorité au confort et à la sécurité des passagers. Les voyageurs peuvent se détendre et profiter du voyage pittoresque entre ces deux charmantes villes sans le stress de la conduite.
Itinéraires pratiques
Autocariste Dijon propose des itinéraires pratiques reliant Reims et Dijon, garantissant une expérience de voyage fluide. Que vous soyez un voyageur d'affaires ou un touriste, leurs services ponctuels et leurs itinéraires bien planifiés répondent à divers besoins. Les bus sont équipés d'équipements modernes, rendant le voyage confortable et agréable.
La Synergie : Location Bus Reims et Autocariste Dijon :
Intégration transparente des services
La collaboration entre Location Bus Reims et Autocariste Dijon aboutit à une expérience de voyage parfaitement intégrée. Les voyageurs peuvent passer sans effort entre le système de bus bien organisé de Reims et les services fiables d'Autocariste Dijon, garantissant un voyage en douceur du début à la fin.
Optimiser le temps de trajet
Le partenariat stratégique entre Location Bus Reims et Autocariste Dijon vise à optimiser le temps de trajet des passagers. Avec des horaires synchronisés et des efforts coordonnés, les deux entités travaillent ensemble pour fournir une solution de voyage rationalisée, permettant aux particuliers d'explorer plus facilement et efficacement les deux villes.
Embarquez pour un voyage agréable et sans stress entre Reims et Dijon grâce aux efforts conjugués de Location Bus Reims et Autocariste Dijon. Pour planifier votre prochaine aventure, visitez locations-autocar.com, la plateforme unique proposant des solutions de voyage pratiques et fiables.
En conclusion, ce partenariat offre un mélange harmonieux de services de bus géolocalisés à Reims et d'excellents services d'autocar fournis par Autocariste Dijon, garantissant une expérience de voyage agréable pour tous.
Visitez notre site pour plus de données.
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Autocars Orléans
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vampywriter · 4 years
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[ceci est une pure fiction, qui sort directement du monde onirique]
Il y a quelques heures, une information virale est apparue sur internet. Un virus gardé secret pendant des années vient d'être dévoilé au grand jour. Seulement ces informations n'ont pas encore été vérifiées, et personne ne sait encore qui est l'internaute à l'origine de l'article. Journaliste dans l'âme, même si la réputation du journal pour lequel je travaille est encore à établir, je me rends sur les lieux avec mon collègue et sa caméra.
Nous sommes apparemment les premiers. Nous sommes-nous perdus ? L'adresse est-elle fausse ? Sommes-nous les seuls à avoir cru l'article ? Nous n'avons rien à perdre. Nous serons les premiers à confirmer ou invalider la rumeur. Et si nous nous sommes perdus, eh bien... personne n'est là pour le dire aux autres. Rien à perdre.
Nous nous trouvons au bord d'un lac. Une sorte de plate-forme ou de bateau est en pleine vue, simplement contre le bord. C'est presque trop simple, mais ce serait ignorer le trajet qu'il nous a fallu faire pour arriver jusque là.
Sans échanger plus d'un regard, nous avançons et montons à bord. Je frappe à la porte avant d'entrer. Puis je tombe. La chute me surprend tellement que je n'en crie pas. Mon collègue non plus. C'est une sorte de toboggan, et nous glissons jusqu'en bas.
Nous nous retrouvons dans une pièce illuminée. Il y a au moins une vingtaine de personnes qui semblent toutes marcher sans but. Aucune ne semble nous remarquer. Se pourrait-il que ces personnes soient les personnes infectées ? Mon collègue est déjà occupé à filmer. En regardant autour, j'aperçois deux escaliers.
Trois personnes sont affairées au pied d'un de ces escaliers tandis qu'une quatrième tente de monter. À chaque fois qu'elle atteint la quatrième marche, les marches s'inclinent pour former une pente très lisse et glissante. Dans ma concentration sur ces quatre personnes, je n'avais pas aperçu une cinquième en haut de l'escalier. Celle-ci lève les bras avant de se laisser glisser pour redescendre. Les quatre en bas murmurent quelque chose au sujet de l'escalier de la rédemption. Proche de l'escalier comme je suis, ces personnes m'acceptent parmi elles, et me laissent tenter de monter l'escalier. Pour une raison que j'ignore, si les marches s'inclinent, l'escalier ne se transforme pas entièrement en pente. Mes chaussures semblent adhérer aux planches car je ne glisse pas.
En haut, je me retrouve face à une porte très petite. Il me faut me mettre à quatre pattes pour passer, et je dois rester à quatre pattes car le toit n'est pas plus haut de l'autre côté. Ce sont des combles très basses, avec des lits pour enfants, des dessins accrochés, ou bien éparpillés au sol. Quelques jouets sont visibles également. Le tout semble très vieux. L'article parlait en effet d'enfants qui auraient subit des expériences une vingtaine d'années en arrière, à l'origine du « virus ». J'attrape mon portable pour prendre quelques photos avant de redescendre.
Mon collègue m'indique l'autre escalier. Celui-ci ne se transforme pas en rampe lorsque nous montons, et ne semble intéresser personne d'autre. En haut se trouve une sorte de bureau. Il y a bien un bureau, des placards, des dossiers, mais pas de chaise de bureau, pas d'ordinateur, pas de téléphone. Ce serait plus une salle des archives qu'un bureau.
« Eh, check ça ! » me lance mon collègue en me passant une pile de dossiers.
Je devine rapidement que ce sont les dossiers des patients. Photo, nom, prénom, date de naissance, pathologie, réactions aux expériences et aux traitements. Je survole à peine les textes et feuillette quand mon œil accroche une photo. J'ai déjà vu cette tête... Mais oui ! C'était un acteur dans cette série que je regardais, enfant ! Personne ne savait ce qu'il était devenu, sa carrière avait juste subitement pris fin. Il s'était donc retrouvé ici, triste fin. Le dossier suivant m'est tout aussi connu. Il y a quelques temps encore, cette célébrité était très souvent visible sur les réseaux sociaux, entre les montages photos et gifsets des fans. Comment ces deux ont-ils pu se retrouver ici ? Je tourne la tête pour regarder en contrebas, et aperçois justement cette célébrité faire un naruto-run, son t-shirt passé par-dessus sa tête. Était-elle malade avant d'entrer ici ? Ou bien victime des expérimentations ? Elle qui devait devenir l'une des plus grandes stars d'Hollywood. La pauvre.
« Je crois qu'on a assez pour faire un article là, qu'est-ce que tu en penses ? »
Je me retourne vers mon collègue, qui observe la salle.
« J'en pense que je n'ai aucune fichtre idée de comment on va sortir d'ici, et je n'ai aucune envie de finir comme eux, surtout pas avant d'avoir envoyé les photos et autres sur Internet. »
Il marque un point. Aucune fenêtre. Aucune porte. Seulement cette salle, ces deux escaliers, et le toboggan par lequel nous sommes arrivés ici. Nous ne nous sommes pas trompés, mais si nous disparaissons sans le prouver, et que personne d'autre ne cherche à vérifier cette rumeur, nous sommes perdus.
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manieresdedire · 5 years
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"Grand jeu Littéraire" : “Retrouvailles”
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Une contribution de Yves Rebouillat
Il y a longtemps, j'écrivais.
Une façon de meubler les longs trajets quotidiens effectués en train jusqu'au bureau. Les soirées passées seul, les dimanches pluvieux, évitant de regarder dehors, échappant à la grisaille et à la tristesse, les matinées commencées trop tôt ou les nuits trop vite interrompues. Il m'arrivait aussi, en semaine, de quitter la rame d'un métro dont les vibrations m'empêchaient d'écrire quand l'inspiration frappait à la porte, et de m’asseoir sur un siège inconfortable mais immobile en station. Jamais très longtemps, pour “finir une idée”.
Des échappées solitaires… peuplées de personnages faits de tout : rencontres lumineuses, inquiétantes, amours, visions, frustrations, envies, entr'aperçus, admirations, désillusions, regrets, fantasmes, images de campagnes de France, de Toscane, de cités, Paris, Berlin, Rome, Athènes…
Pas de quoi fabriquer de bon livres. Mais des textes travaillés à placer au cœur de possibles romans.
Je n'ai jamais oublié le plaisir pris pendant ces moments, portant à mes lèvres, de temps en temps, le verre de vin rouge patientant sur le bureau. Loin de la bouteille pour éviter les tentations dangereuses. Écrivain raté à la rigueur, alcoolique de surcroît, non. Il fallait éviter le cliché et garder de la lucidité.
En remplissant des pages de mots, j'ai connu des emballements d’halluciné. Des emportements de l'imagination couplés avec le mouvement fébrile des doigts courant sur les touches du clavier de l'ordinateur ou du BlackBerry. Un phénomène étranger au vin de Toscane, ma toquade du moment, et aux trépidations des wagons.
Un peu comme si regardant un film, je m’employais à le raconter, à en décrire les scènes. L’auteur des pages virtuelles étant un autre. Il me fallait tout consigner, vite, avec la peur qu’une séquence, un propos, des images m'échappassent et qu'à tout jamais fuissent la vision et l'inspiration.
Dans un carton (à vins de l’Hérault, une autre fantaisie, à cette époque, ma fille m'avait fait découvrir l'appellation “Pic Saint-Loup” à laquelle je suis resté fidèle,) fermé depuis quinze années, j'ai retrouvé des bouts de livres à construire.
Multiples retrouvailles.
Avec des fragments, des éclats d'écrits à caser dans deux récits cohérents.
Avec le contexte de l'époque et la mort du rêve de toujours de devenir écrivain. Et celle bien plus considérable et retentissante de mes parents.
Avec moi-même donc.
Six grands éditeurs de Saint-Germain venaient de refuser mon premier manuscrit.
Je pensais avoir le matériau, les sujets, pour deux nouvelles aventures. Synopsis, textes décrivant des lieux, dialogues, compte-rendus d'introspection, descriptions de tous ordres y compris de scènes érotiques, des portraits de personnages positifs et de triste sires, femmes comprises, des caricatures de collègues que je n'aimais pas… J'étais confiant, j'avais écrit des centaines de pages. Je ne doutais pas de mes ressources ni de ma chance.
J'avais fait preuve d'une bien grande prétention. Bien mal assumée ensuite. Je pris très mal ce refus, non qu'il m'apparût comme une injustice ou une négligence de Seigneurs commises à mon endroit, mais comme la conséquence fatale d'un péché d'orgueil. Plus question d'écrire après cela. Hormis des rapports et des études pour la rédaction desquels j'étais bien payé.
J'enfermai tous les exemplaires retournés dans leur tombeau de carton, en compagnie des deux ébauches et m'interdis le ridicule d’insister auprès d'autres maisons, moins prestigieuses mais sans doute, tout aussi exigeantes.
Être habité par un projet, travailler, ne sont rien si le talent ne s'en mêle pas et ne s'impose pas à la direction de l'affaire.
Quinze ans ont passé, je suis devenu lucide. L'envie d'écrire ne me quitte à nouveau plus. Pour le meilleur ? Sans doute non. Pour le pire ? Je pense prendre davantage garde à ce qu'il ne se produise pas. Il me reste cette addiction ordinaire : écrire.
Nous partageons cette douce passion entre amis, artistes, inconnus, dans les colonnes d'une jolie Revue-Blog, "Manières de Dire". Où nous rejoignent photographes, vidéaste, sculptrice, et des collaborateurs éphémères, circassiens, musiciens et même jardinier...
Voilà donc l'extrait d'un manuscrit abandonné et redécouvert. Je l'aime bien, maintenant.
Retrouvailles, pour la circonstance sous le titre : “Téméraire”.
à suivre...
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Transports
Aujourd’hui, j’aimerais partir d’un chiffre. 20% : c’est la part des émissions de gaz à effet de serre attribuable aux transports. La mobilité c’est le fait de pouvoir ou non déplacer des biens ou des personnes. Elle repose essentiellement sur des moyens de transport mais aussi sur des infrastructures. Dans cet article, on se concentrera surtout sur les transports. C’est un sujet qui nous concerne tous, tous les jours et qui est un enjeu extrêmement important dans la lutte contre le réchauffement climatique et pour un mode de vie plus durable.
On peut décomposer la mobilité en deux grands ensembles : déplacements de personnes ou de marchandises. Chacun de ces deux grands ensembles fait appel à différents moyens transports : véhicule léger, poids lourds, vélo, deux-roues motorisé, avion, bateau, train, etc. Les personnes ont besoin de se déplacer parce qu’elles n’habitent pas aux endroits où elles travaillent ou pour se divertir, par exemple. Les produits que l’on consomme sont parfois produits dans d’autres régions voire dans d’autre pays.
Pourquoi c’est un problème ?
Pour trois raisons au moins. Premièrement, comme dit en introduction, les transports sont responsables de 20% des émissions de gaz à effets de serre. Si rien n’est fait, on estime que les émissions liées aux déplacements vont augmenter de 60% d’ici 2050. Ensuite, les transports impliquent de consommer des ressources et de les transformer. 1,2 milliards d’automobiles en 2019, ont prévoit le double pour 2050. Imaginez les montagnes qu’il a fallu déplacer pour extraire les matériaux nécessaires à leur production. Ce parc automobile est souvent sous-utilisé : en Europe, on estime qu’une voiture ne fonctionne que 5% du temps et qu’elle est occupée par 1,2 personne en moyenne sur les trajets du domicile au travail et 1,6 personnes pour les trajets liés aux loisirs. Donc, dans bien des régions du monde, le parc automobile est surdimensionné. Enfin, les transports sont sources d’inégalités entre les villes et les campagnes ainsi qu’entre les pays et ont des effets sociaux et sanitaires négatifs : pollution de l’air et sonore en tête.
Quelles solutions ?
Pour les trajets du quotidien : la voiture électrique bien sûr ! Oui et non. La voiture électrique semble émettre moins de CO2 qu’une voiture thermique sur l’ensemble de son cycle de vie et quel que soit le mix énergétique du pays dans lequel elle circule. En revanche, qui peut garantir que les stocks de métaux comme le lithium seront suffisants pour satisfaire la demande mondiale en batteries ? De plus, même si les industriels réutilisent des batteries automobiles usagées pour stocker de l’électricité, la question du recyclage de ces batteries est toujours en suspens.
Les véhicules autonomes (et électriques bien sûr !) sont sans doute une piste à envisager. Le hic : ils vont créer de nouveaux usages et démultiplier le besoin de mobilité des personnes et des biens. Exemple : aujourd’hui, je ne vais pas voir mon ami qui habite à 200km parce que 4 heures de trajet dans la journée, c’est trop. Mais si demain le véhicule autonome me permet de me rendre si loin en profitant du trajet pour naviguer sur internet, travailler ou lire un livre (et être la cible de publicités), je sauterai sans doute le pas. Imaginez la diminution des délais et des coûts de livraison si les véhicules d’Amazon et de ses concurrents étaient autonomes. On aboutit bien à une demande pour les transports décuplée.
Pour les trajets longues distances, l’avion est aujourd’hui toujours en mesure de concurrencer économiquement le TGV. Écologiquement, c’est un désastre. Pour chaque kilomètre parcouru, l’avion est 45 fois plus émetteur de gaz à effet de serre que le train. Mais en plus, comme il va plus vite, il permet d’aller plus loin pour un même temps de parcours. Donc un Parisien peut se rendre en vacances en train à Rome ou en avion à Shanghai dans des temps à peu près égaux. L’avion permet de faire plus de kilomètres. Privilégier des lieux de vacances plus proches diminue donc considérablement la facture carbone associée. Pour les voyages professionnels difficilement évitables (28% du trafic depuis la France), les solutions sont plus difficiles à trouver.
Personnellement, j’aboutis à la conclusion suivante : les solutions pour la mobilité des personnes de demain sont dans les usages et non dans les véhicules en eux même. Prendre le vélo plutôt que la voiture, améliorer la multimodalité, compléter l’offre de transports en commun dans les villes moyennes (fréquence, maillage, extension à leur couronne périurbaine). Evidemment, les véhicules particuliers ont encore de beaux jours devant eux vue la variété d’usages qu’ils permettent : véhicules d’intervention d’urgence, transport de personnes à mobilité réduite, par exemple.
Pour ce qui est du transport de marchandises, consommer des produits d’alimentation locaux et des biens de consommation fabriqués au plus près réduit la facture environnementale liée aux transports. Facile à dire quand les matériaux de nos appareils électriques et électroniques font plusieurs fois le tour de la terre pour être transformés, assemblés puis vendus.
Comme les questions évoquées précédemment sur le blog, celle de la mobilité durable est complexe et sans réponse univoque. Je pense que c’est un sujet intimement lié à ceux de la ville et de l’énergie, entre autres. Je pourrai aborder dans un autre article de la multimodalité, du « dernier kilomètre » et de la place de l’innovation dans ce défi majeur du XXIème siècle.
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tailspinfr · 5 years
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Quitter Brest
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Je n’ai pas toujours vécu à Brest, pourtant cette ville s’est coulée dans mon ADN. Avant elle, il n’y a pas eu de ville. Il y a eu une maison merveilleuse, avec un jardin dans lequel quelqu’un avait planté un rocher. Près de la plage et de la mer. Cette maison était située dans un quartier encore un peu sauvage de Concarneau. Mais Concarneau n’existait pas en tant de ville. Ma vie n’était qu’une suite de maisons — celle de mes parents, de mes grands-parents. Les quartiers se mélangeaient en une immense toile impressionniste que je voyais bouger derrière la vitre de la voiture. Je n’étais imprégnée que des lieux successifs dans lesquels ma vie d’enfant me menait. Entre les deux, il n’y avait que le mouvement.
La première et peut-être la seule ville qui a existé à mes yeux, c’est Brest. Parce que j’y ai fait des tours infinis en voiture avec mes copines à refaire le monde, à rouler en boucle dans le voisinage pendant que nous ressassions nos obsessions. Parce que j’ai rejoint le local de répétition avec ma guitare sur le dos, que j’ai poussé les portes battantes pour jouer dans cette salle vide. Parce que je marchais sans but, mes 20 euros en poche, à débattre si j’allais m’acheter ce disque avec l’argent de mes bourses universitaires ou pas. Parce que j’y ai vécu mes premières heures de solitude, si précieuses. À découvrir les rues géométriques, la musique à fond dans mon casque. À me rendre compte, dans la panique, que j’étais née sans sens de l’orientation.
Brest, la première, s’est mise à exister comme un quadrillage d’avenues et d’impasses, un endroit où vivaient d’autres personnes, une ville où, enfin, on sortait de l’adolescence. Une ville où l’on casse les murs de la maison familiale pour s’inventer une existence propre. On s’y déploie. On paie des tartelettes à la brioche dorée avec son propre argent. Un chocolat chaud à 1,50€. On s’aventure timidement dans un bar. On traverse le pont pour aller voir des concerts étudiants qu’on trouve soudainement incroyables. On défonce ce corps adolescent. On lui dit adieu — sans regrets. On se couvre de badges et on devient quelqu’un.
J’entends souvent, en même temps que le sang monte et descend rageusement dans tout mon corps, que Brest est laide et qu’il pleut tout le temps. Je sais que les gens attendent de moi cette rage contrite que je peux avoir quand on touche ce point très sensible où se loge l’amour de cette ville — et plus généralement de cette région. Je suis contente de leur donner ce spectacle. Je leur fait voir sur mon visage et dans mes gestes soudainement saccadés qu’ils ont appuyés fort sur cette petite zone où je garde les souvenirs des trajets en voiture la fenêtre ouverte où l’on voit sur le pare-brise se dessiner au loin le bleu de l’océan. Ces nuits dans le jardin à regarder les étoiles. Cette odeur particulière de la mer, du sable, du vent qui souffle et de la pluie qui humidifie les cheveux et laisse un voile sur le visage. Le sel dans les cheveux, le gros rocher sur lequel on s’invente une nouvelle vie.
Ce que je voudrais leur dire c’est que — comme tout le reste — il faut la connaître pour l’aimer.
Les gens me disent que Brest est moche. Je leur réponds systématiquement : « Vous savez, la ville a été détruite pendant la guerre ». Je trouve absolument imparable d’évoquer la guerre et son caractère inéluctable. Qui pourrait reprocher à une ville d’avoir été défigurée ? Reconstruite entièrement ? Concarneau, la ville où se situait la maison et son grand rocher, était une belle ville. Il y a apparemment une objectivité dans la beauté des vieilles pierres. C’est ce qu’on m’oppose toujours, comme si j’avais vécu un déclassement insurmontable. Sûr que dans le guide, ses remparts, ses plages et ses criques sont plus tentantes que le pont de l’Harteloire, les sculptures austères de la rue de Siam et l’étendue vide de la place de la Liberté. N’y aurait-il donc que la beauté qui peut nous pousser à aimer ?
Alors oui, quand on me dit que Brest est moche je parle de la guerre et je hausse les épaules. Je prends un air contrit. Ce que je voudrais leur dire c’est que — comme tout le reste — il faut la connaître pour l’aimer. Il faut avoir un matin pris le bus jusqu’à la fac Segalen, annoté un cours sur des grandes feuilles quadrillées. Il faut avoir descendu la rue de Siam pour aller s’acheter des disques. Il faut être passé à côté des fontaines moches en écoutant pour la première fois Souvlaki. Il faut avoir vu l’eau couler, monter et descendre au son des nappes de guitare déconstruites. Il faut avoir été au Vauban, il faut avoir descendu les escaliers au ralenti et avoir vu ondoyer au loin les cheveux de celui à qui on va dire un jour, promis, qu’on l’aime. Il faut avoir remonté la rue Jean-Jaurès, qui semblait tellement nulle quand on y était traînée par les copines haineuses du Lycée, qui forçaient les heures à passer au ralenti devant les vitrines de Pimkie. Il faut avoir connu la fierté d’y marcher maintenant avec des amies. Il faut avoir parlementé devant la boutique de chaussures — maman achète moi des Converse je te jure c’est solide promis tu verras je ferai des années avec.
Forcément, la ville où l’on laisse glisser de ses épaules la cape d’invisibilité pour devenir soi-même, la première rue où l’on boit des diabolo violette en notant une liste de ses 20 groupes préférés
— avec cette ville on signe un pacte indélébile.
Quand j’ai quitté Brest pour la première fois, pour vivre un an en Angleterre, le déracinement a été net et incroyablement douloureux. Il n’y avait pas une musique, pas un mot, pas un sentiment, qui ne me rappelait pas tout ce que j’avais laissé là-bas. Pas une guitare sur laquelle je n’avais pas glissé dans la rue. Le cordon ne s’est pas coupé d’un coup sec, à la hache. Je l’ai maltraité avec un minuscule couteau jusqu’à ce qu’il lâche à contre-cœur. J’ai été obligée de passer la lame dix fois, vingt fois, trente fois, avec des gestes malhabiles et laborieux. J’ai dû refaire mes pas à l’envers, les effacer du sol méticuleusement avec cette capacité infâme que les êtres humains ont à oublier. Cette année-là j’ai souvent été à Paris, cette ville grandiloquente qui m’avait indifférée pendant tant d’années. J’ai commencé à nouer avec cette capitale bien plus tape-à-l’œil un lien particulier mais que je sentais moins ancré. Je ne l’ai pas regardée en lui disant : quoi qu’il nous arrive, je t’aimerai.
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Cette année-là j’ai fait des listes entières de ce qui me manquait dans la ville. Je m’organisais par échelle : ce qui me manquait dans ma chambre, ce qui me manquait dans la maison de mes parents, ce qui me manquait près de l’université, ce qui me manquait dans la ville. Certains lieux étaient liés à une personne spécifique, mais d’autres n’appartenaient qu’à moi. Ces rues dans lesquelles je me perdais près des disquaires. Ces coins de l’université où j’allais m’asseoir en secret pour tisser des liens entre mes différents crush et les romans étudiés. Pendant les vacances nous avons loué une salle de répétition à la Carène, où j’avais aussi accumulé tellement de souvenirs, nous avons joué une reprise de Tower of Song de Leonard Cohen et, avec mon éternelle âme en verre, prête à se briser au moindre sursaut, j’ai fondu en larmes.
Now my friends are gone, and my hair is grey, I ache in the places where I used to play.
Je sentais que la rupture était consommée. Les retours n’en étaient plus tout à fait. L’année où je suis revenue, avant de rejoindre Paris pour une durée indéterminée, la nostalgie s’était déjà installée. J’étais déjà partie, et je savais que je ne reviendrai pas. J’avais fini de devenir celle que je devais être, j’avais trouvé mon goût pour l’écriture, j’étais armée de disques, de livres, de films regardés dans ma petite chambre du rez-de-chaussée, il fallait s’arracher au cocon. J’ai pris Souvlaki dans mon iPod et j’ai déménagé.
Ce qu’il a aimé chez moi, c’est ce que je suis devenue ici.
La semaine dernière, je suis revenue seule pour deux jours. Voir la mer s’approcher tandis que le train arrive, comme au ralenti, vers cette gare, est toujours un moment d’euphorie. Retrouver la maison, qui a change imperceptiblement. Quelque chose de nouveau, quelque chose de bougé, quelque chose de cassé. Au fil du temps, ces petites modifications, cette patine qu’impose le temps, me fait une petite douleur. À peu près au même endroit que ce petit point sur lequel appuient ceux et celles qui me parlent de la mocheté de la ville. Croisé dans l’ancien travail d’une ancienne vie, quelqu’un m’a demandé il y a quelques années pourquoi j’avais choisi de me marier dans cette ville, dans cette mairie, ici, quand j’aurais pu je ne sais pas, aller dans un de ces endroits glamour où le sable blanc rejoint la mer. Un mariage carte postale dans une de ces villes de Bretagne que les parisiens trouvent digne d’intérêt. Pas une ville moche de béton. Quelque chose qui les dépayse, un endroit que l’on consomme comme une glace fraîche les pieds dans l’eau.
Le souvenir du ciel bleu et des nuages qui se reflétaient dans les grandes vitres de la mairie m’ont encouragée à esquisser un sourire en coin. Qu’est-ce qu’on s’en fiche des gens qui ne comprennent pas qu’on ait envie de choisir de passer un moment décisif de sa vie dans une ville qui est devenue, presque par accident, cet endroit où l’on a passé les minutes qui comptent dans son existence. Qu’est-ce qu’on s’en fiche des jolies voitures, des belles plages, des mairies boisées, quand on a autre chose. Cette carte mentale qui va de la place de la Liberté au cinéma où j’ai pété un câble en sortant de Little Miss Sunshine, et où j’ai compris que les films étaient tout pour moi, de ce bar où j’ai bu ma première bière et hurlé YO LA TENGO à chaque fois que quelqu’un passait Sugarcube au Blind Test, jusqu’à la Carène où j’ai regardé la façade rouillée une dernière fois avant de devoir monter sur scène avec la trouille de ma vie. Jusqu’à Dialogues Musique où j’ai supplié ma mère de m’acheter l’album des Libertines. On retourne au milieu de la ville à Segalen où j’ai lu Emily Dickinson en espérant te voir passer, et quand tu passais je sortais mon carnet et j’écrivais cet amour post-adolescent en long, en large, en travers.
Ce qu’il a aimé chez moi, c’est ce que je suis devenue ici.
J’ai laissé ma ville m’échapper
La semaine dernière, en marchant dans ses rues, je me suis dit que Brest avait étrangement diminué. Que je la connaissais désormais comme Concarneau, pour les maisons vers lesquelles on me conduit directement de la gare. J’ai erré dans les couloirs de mon ancienne université, par pure nostalgie, pour essayer d’attraper quelques bribes de souvenirs que j’aurais oublié de ramasser derrière moi. Tout était pareil mais tout avait changé. La cafétéria était en travaux. Les posters dans le hall ne portaient plus les mêmes messages. La bibliothèque avait déménagé. J’ai regardé les étudiants en espérant qu’ils trouvaient ce qu’ils étaient venu chercher. Un instant j'ai fait comme si j'étais l'une d'entre elles. J’ai refait l’itinéraire si souvent arpenté, j’ai remonté la rue Jean Jaurès, avec ses nouveaux magasins. J’ai regardé à l’intérieur de ce pub sombre où on prenait des cafés au lait entre deux cours. Rien n’était plus comme avant. Les vitrines annonçaient un bail à céder, un nouveau propriétaire.
Nous avons pris un café invisible sur cette place que je croyais connaître, nous parlions d’un fantôme et j’ai senti dans mes os que tout avait changé. Que j’avais laissé ma ville m’échapper.
Paris n’est jamais devenue ma ville. Nanterre non plus. J’y ai mon chez-moi. Quand je sors dans la rue, les adresses ne se fondent pas les unes dans les autres, il n’y a pas de continuité. Paris est une ville de fragments, trop grande pour que j’y enroule mes bras et mon esprit. Les souvenirs sont semés, parfois ils restent perdus dans des cafés dans lesquels je ne remettrai jamais les pieds. Ils glissent dans la rame du RER d’une banlieue à l’autre. Ils ne sont pas scotchés au sol, collés aux trajets quotidiens.
Alors j’ai rêvé que je revenais. J’ai réécouté Souvlaki. J’ai imaginé que je m’installais là, dans cette maison ou cet appartement aperçu au loin. Que je pouvais retourner à pieds, partout. Qu’il n’y avait plus de RER, plus de Seine, plus de cafés boisés dans des quartiers gentrifiés. Qu’il n’y avait plus que moi, dans cette ville, maintenant. Que j’avais fait mon grand retour dans cet endroit assez petit pour m’envelopper et me contenir. Est-ce que tout, alors, aurait bien trop changé ?
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jddilxaa · 5 years
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Comment voyager avec un budget: vos 9 meilleurs conseils
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Explorer des lieux exotiques ne doit pas coûter une fortune et vous n’aurez certainement pas besoin de gagner à la loterie pour parcourir le monde - pas si vous savez regarder vos sous. Nous avons suivi certains conseils éprouvés pour vous aider à planifier des vacances avec un budget réduit.
1. Préparez un plan
Voyager spontanément est formidable, si vous avez le temps et l'argent à revendre. Mais si vous voyagez avec un budget réduit, la première chose à faire est de préparer un plan. Vous n’avez pas besoin d’un itinéraire serré, heure par heure, mais vous devriez au moins avoir une idée du temps que vous passerez dans chaque ville ou pays et connaître le trajet que prendra votre aventure épique. Laisser moins au hasard signifie moins de dépenses inattendues; les vols de dernière minute et l'hébergement sont souvent beaucoup plus chers.
2. Voyage hors saison
Évitez les voyages pendant les vacances scolaires, c’est à ce moment que l’industrie du voyage augmente les prix pour profiter aux familles qui ne peuvent voyager que pendant ces semaines. Recherchez le meilleur moment pour visiter votre destination, puis voyagez juste avant ou après ces dates. C'est ce qu'on appelle la "saison intermédiaire", où vous aurez toujours un bon voyage mais le soleil ne brillera peut-être pas aussi fort (et, du côté positif, il ne fera pas aussi chaud.) Hôtels et compagnies aériennes baisser leurs prix pour attirer les clients pendant cette période.
3. Soyez averti de l'hébergement
Échangez des suites d’hôtel onéreuses contre des dortoirs dans des auberges. Partager une chambre divise naturellement les coûts et les chambres avec lits superposés communes offrent la possibilité de rencontrer des personnes qui souhaiteraient explorer avec vous. Les sites Web comme AirBnB et Couchsurfing, où vous réservez simplement une chambre d'amis dans la maison ou l'appartement d'un habitant, sont une autre excellente solution. Il divisera le prix par deux et vous permettra d’obtenir un instantané authentique de la vie réelle en ville. Considérez votre hôte comme votre propre guide touristique, rempli de conseils d’initiés pour les meilleurs restaurants et lieux touristiques de ce quartier.
Vous pouvez même rester en famille ou entre amis. Contactez des personnes que vous connaissez ou planifiez un voyage dans un lieu où vit actuellement un cousin ou un ami d'école perdu - cela pourrait vous amener à visiter des endroits auxquels vous n'aviez jamais pensé auparavant.
4. emballer correctement
Assurez-vous d’apporter tout ce dont vous avez besoin pour ne pas avoir à faire vos achats pendant votre absence (à part quelques souvenirs). Quel que soit votre lieu de destination, prenez au moins un jean long, un sweat à capuche chaud et une veste imperméable en cas d’imprévu.
5. Réserver des vols à l'avance…
Surtout les vols de retour; Il n'est jamais idéal de manquer d'argent à l'étranger sans billet de retour garanti. Les compagnies aériennes libèrent leur vol jusqu’à un an à l’avance. Plus vous approchez de la date de votre départ, plus les prix augmentent, en particulier le mois dernier. Vous pouvez également trouver le meilleur agence de voyage
6.… et soyez intelligent sur votre façon de voler
Choisissez de voyager un mardi. Les prix des voyages en milieu de semaine sont plus bas car une prime est ajoutée aux vols de week-end et vous réduirez les files d'attente aux guichets d'enregistrement et de sécurité de l'aéroport. Économisez de l’argent aussi - il n’est pas nécessaire de mettre à niveau, peu importe la beauté de la Classe Affaires. L'argent que vous économisez sur des sièges bon marché peut être dépensé en nourriture ou en hébergement à votre arrivée. Les compagnies aériennes low-cost et à bas prix conviennent aux vols courts et proposent régulièrement des offres bon marché. Si vous planifiez un week-end, essayez de prendre des bagages légers et d’utiliser uniquement des bagages à main, ce qui vous fera économiser un peu d’argent.
7. Embrasser les transports en commun
Les bus et les trains sont moins chers que les avions. C'est si simple! Un voyage dans un train de nuit signifie également que vous avez une nuit de moins dans une auberge de jeunesse…
8. Ne pas ronger votre argent
Vous pouvez acheter des déjeuners pas chers dans un supermarché ou même sur un marché local de produits frais, plutôt que dans un café ou un restaurant trop cher. Essayez de vous promener avant de choisir un endroit pour dîner également; si vous choisissez juste le premier restaurant que vous voyez, vous ne saurez pas si vous dépensez trop. Boire de la bière à chaque dîner s'additionne rapidement - votre portefeuille et votre tour de taille vous remercieront si vous optez pour de l'eau à la place parfois. Alternativement, les auberges de jeunesse et les chambres d'amis vous permettent souvent d'avoir accès à une cuisine si vous souhaitez économiser un peu d'argent en cuisinant pour vous-même.
9. Gagnez en voyage
Les vacances-travail sont un excellent moyen de se permettre de passer plusieurs mois de l’année (ou plus) à réaliser le rêve de voyager: enseigner le ski en hiver, prendre soin des vacanciers se rendant en Méditerranée en été, ou gagner leur vie en enseignant une Thaïlande; vous pouvez même être indépendant en voyage si vous êtes capable de travailler «en déplacement». Les opportunités sont littéralement infinies.
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romainmeynier · 6 years
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Octobre-Novembre.
1) En sortant du travail, l’autre jour, je suis allé rendre une assiette à un libraire, près du Parc Monceau. Une belle assiette sur laquelle sont peints des types en cercle autour d’une grande bassine et où il est écrit : le cercle des pommes de terre. J’avais fait le chemin en essayant de ne pas briser l’assiette, mais dix mètres avant d’arriver, mon sac avait heurté un poteau. Je savais que le libraire tenait à cette assiette. J’ai donc retardé le moment de lui rendre, et nous avons parlé de bouquins, d’une écrivaine qui avait le cancer, de Christian Oster et du bail de sa librairie. Je sentais bien qu’il s’impatientait, et moi-même je ne devais pas traîner : j’ai sorti l’assiette, qui heureusement n’avait rien, puis, comme ma tension était retombée, je lui ai encore parlé de deux ou trois autres choses, pour profiter d’un instant de conversation serein. C’est en rejoignant le métro que ça a eu lieu : traversant la rue (n’importe comment, comme d’habitude, en diagonale, à mi-distance de deux passages piétons), j’avisai un mec adossé contre un mur qui me faisait face, un mec au téléphone, portant un gros sweat à capuche et dont la tête me disait quelque chose. À cinq mètres, je le reconnus : c’était Lorànt Deutsch. Dans le métro, je pianotai sur mon téléphone à Elise : « J’ai vu Lorànt Deutsch ! », juste avant qu’une femme se lève et que je prenne sa place. Je passais le trajet à lire, confortablement installé (quelques jours plus tard, je croisais un ami en soirée, qui m’avoua m’avoir vu dans le métro, un soir de la semaine, mais s’était refusé à me dire bonjour tant j’avais le nez enfoui dans mon livre, de peur de me déranger. Je n’ai pas su comment le prendre : j’étais flatté de paraître lecteur si assidu, mais je me suis dit : et s’il s’était plutôt octroyé la liberté de ne pas devoir me parler ? Ce que je peux comprendre,* d’autant qu’hors soirées, je ne suis parfois pas le plus bavard ni le plus distrayant.) Mais là n’est pas le propos. Arrivé chez moi, et alors que je zonais sur Twitter, je suis tombé comme par hasard sur une photo dudit Lorànt Deutsch – qui était alors au centre d’une énième et vaseuse polémique dont l’inintérêt m’échappe – et en une seconde, tout s’est éclairci : ce n’était pas lui que j’avais cru croiser, non, du tout : l’homme que j’avais vu au téléphone et avec qui j’avais échangé un regard bref, c’était Nekfeu, le rappeur. J’en étais sûr, à présent. Je passerai la semaine suivante à raconter cette histoire et à vérifier la ressemblance auprès de tous mes amis. Le verdict est tombé, placide : impossible de mélanger les deux bonhommes. Qu’on me le permette, je suis toujours convaincu qu’une seule et même personne a écrit Métronome et Avant tu riais.
* Je suis tombé il n’y a pas si longtemps, un matin – métro bondé et silencieux –, sur une connaissance. Je lisais, évidemment, quand je l’ai aperçu s’assoir sur un banc en face de moi. Je l’ai salué en souriant, certain qu’il allait penser la même chose que moi, “tiens, ça fait plaisir de se revoir, mais ce n’est ni le moment ni l’endroit pour se raconter nos vies” : tu parles, il s’est levé promptement pour me saluer, suite à quoi je n’ai pas eu d’autre choix que de le suivre, et je me suis retrouvé debout, mal accroché, à devoir marmonner des réponses à ses multiples questions posées sans gêne, à voix claire (« Et alors, ton livre, ça marche ? T’en as vendu combien ? Tu vis toujours à côté du Père Lachaise ?? ») – l’idée même du purgatoire.
2) Au fond d’un bistrot, rue Lafayette, j’attendais Philippe Jaenada en apprenant sur YouTube les règles de la Scopa, célèbre jeu de cartes italien. Je prenais des notes sur une pile de feuilles volantes (j’ai définitivement laissé tombé les carnets, je me sens mieux sur ces bouts de papiers volatiles et symboliquement vides). Le patron venait de me servir un deuxième verre de vin blanc quand Philippe a débarqué. Il m’a vu avec mon tas de feuilles et de verres, il m’a dit “Nannn, oh l’artiste !” avant de me faire la bise, et j’ai eu un peu honte d’avoir été ainsi trouvé reclus au fond d’un bar, à griffonner des effluves de roman. À vrai dire, à cet instant, tout une gamme de plaisirs liés à l’idée du travail d’artiste en bar s’est effrité. S’est renvoyée à moi l’image du mec seul, sur une table collante isolée, du poète en marge grattant sa plume des années 30 sur une table de Montparnasse pour finir son mois  – c’était faux, pourtant, nous étions en plein Xe arrondissement, je ne me faisais pas remarquer à murmurer des vers à mi-voix, j’étais sur Youtube, non de Dieu, l’alibi du millennial par excellence –, et j’entassai vite fait mes feuillets, de toute façon il faisait beau et je n’avais rien à faire là, à l’intérieur, en espace non-fumeur. Nous sommes sortis nous asseoir. J’étais heureux de voir Philippe, avec qui j’avais bu du calvados à Pont-l’Évêque quelques semaines plus tôt **. Il me parlait de mon livre en aspirant des nuages de fumée (« tout de même, Revoir Marceau, comme titre, enfin, pfff. ») J’avais mille questions à lui poser (on ne boit pas un verre avec un de ses écrivains favoris tous les soirs), mais à 21h30, l’alarme de mon téléphone a sonnée (c’est l’heure de l’infanticide), et il m’a dit : je rentre. Je me doutais bien qu’il ne s’était pas offusqué que j’eusse enregistré un rappel pour la pilule d’Elise (on est deux à baiser, il sait ces choses), et d’ailleurs d’autres, dans le bar, d’autres qu’il connaissait bien, lui ont fait remarqué qu’il était l’heure : il s’est enfuit comme une cavalcade. Je me suis réjoui de cette horlogerie romanesque devant un quatrième verre en discutant avec un poète qui me disait être incapable d’écrire des romans, moi lui confiant ne pouvoir être satisfait de mes poèmes, puis je suis rentré. À la maison, Elise m’attendait avec une bouteille de vin blanc (on a beau passer une soirée avec un grand écrivain, il y a de ces femmes, tout de même).
** Je lui avais envoyé mon livre à sa sortie, début octobre 2017. Je l’avais rencontré à la librairie de Paris, pour le lancement du sien, puis à la Maison de la Poésie, dans l’année, où je l’avais relancé sur le mien (qu’on n’aille pas croire que l’écriture est un jeu d’ermites : on écrit, on écrit, puis vient le match de ping-pong). À Pont-l’Évêque, alors que je fumais une cigarette à l’extérieur du salon, il m’a rejoint. Il a sorti une Camel, l’a allumée, a aspiré une bouffée et il m’a dit cette phrase que je n’oublierai jamais : « Je viens de prendre une décision (ffffff…), le prochain livre que je lis, c’est le tien. ». Quelques jours plus tard, il m’écrira à ce sujet le plus beau mail que je ne recevrai jamais.
3) Je ne saurais que trop conseiller la lecture des livres de Jean-Paul Dubois – que j’ai découvert sur les conseils du talentueux Florent Oiseau : Tous les matins je me lève, Le cas Sneijder, La succession. J’y ai trouvé un équilibre formidable entre les auteurs de la beat generation, dont je me suis toujours méfié, et les auteurs plus intimistes de Minuit dont je commence peu à peu, mine de rien, à m’éloigner. Plus globalement, je me demande ce qu’est le goût littéraire, et comment il est forgé : à s’intéresser quotidiennement aux sorties de livres et aux auteurs, aux maisons actives sur les réseaux, on finit par en savoir davantage sur les écrivains que sur leurs œuvres ; on découvre leurs vies, leurs travers, leurs quotidiens (comme ici, d’ailleurs), leurs gueules en filtres Instagram, ou pires, sans filtre du tout (on en aime un, ce qu’on voit de ses stories rajoute à son bagou ; à l’inverse, on entend cet auteur qu’on lit sans relâche parler sur une chaîne YouTube, on en est dégoûté ; il ne faudrait jamais connaître les auteurs). Après tant d’années à lire et à conseiller certains styles d’écritures, je me demande si les bons vieux polars que j’ai tant réduit en seconde zone ne seraient pas, du moins sur ma table de nuit, à reconsidérer comme une meilleure base de lecture ***.
*** Il y a plus d’un an, à Montréal, une amie auteur me parlait d’un logiciel sur lequel elle rédigeait son roman. Par onglets, comme dans un navigateur mail ou web, elle pouvait gérer ses différents chapitres, détails de personnages, de lieux. Moi qui écrivais un livre d’une traite, sur un même document Word, avec une voix unique et sans grande construction, j’avisais cela comme un outil assez pompeux, utile à ceux dont l’histoire foisonnante prenait le pas sur la qualité littéraire. Même si je sais encore aujourd’hui que la science-fiction et l’heroic fantasy sont des genres qui m’intéressent moins que l’époustouflante écriture d’un quotidien banal, j’ai pris conscience que l’écriture blanche, comme on l’appelle, et qui concerne 99% de la rentrée et des prix littéraires, et que je me force encore à lire pour suivre, représente une part faible de ce que je cherche quand je me plonge dans un livre, que ce soit dans le métro ou le soir, dans mon lit, à savoir : le grand tressaillement des artères.
4) Enfin, je rechigne toujours à aller voir un psy, à lire par cela que j’attends toujours d’être au bord des choses pour intervenir. L’histoire personnelle et ses répercussions me rappellent pourtant que les kilomètres qui me séparaient il y a peu de ce besoin se réduisent aujourd’hui à quelques dizaines de mètres. Je suis de plus en plus convaincu que chacun devrait y faire face parvenu à la trentaine, comme un check-up de routine (encore faut-il tomber sur le bon interprète). Je tâche de me rappeler chaque jour mon plus grand défaut (mais, j’ose à le croire, ma plus forte qualité) : l’envie romanesque de l’existence. Je sais l’absurdité et la vanité de se croire maître de ses idéaux – et, preuve que ne je vais pas au bout de ce projet : je suis incapable de me cantonner à un choix politique, militant ou générique – mais plus le temps passe, plus je me connais, et plus ce qu’on nommait en classe de seconde le projet de vie se mute en une réalité indéniable dont on choisit de moins en moins les facteurs et les causes. J’ai la chance de vivre avec une femme ouverte à toute forme de vie, du moins que cela la comprenne elle et que ça me comprenne moi.
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Trang est une ville du sud de la Thailande, éventuellement connue comme étape avant de se rendre vers les îles de l’archipel des Tarutao dont fait partie l’île de Koh Lipe. Si on ne se rendait pas dans ses îles faute de temps, on tenait à faire un passage dans la ville, connue pour abriter quelques anciennes maisons à l’architecture sino-portugaise.
L’architecture sino-portugaise dans le sud de la Thailande
L’architecture sino-portugaise est un style d’architecture hybride incorporant les styles d’architecture chinois et portugais, souvent pour des bâtiments commerciaux dit “shop house”.
Je vous en parlais il y a peu justement dans mon article sur Phuket Town, ce style d’architecture, apporté par les chinois Hokkien lors des migrations de la fin du 19e siècle, se retrouve essentiellement dans la péninsule malaise, à savoir côté Thailande, dans des villes comme Phuket Town, Ranong, Takua Pa (au nord de Phuket), la ville de Phang Nga ou bien Trang, dont on va parler ici, et même à Satun dans une moindre mesure.
Des shophouses à Trang.
On pourrait aussi citer côté Malaisie George Town sur l’île de Penang, Kuala Lumpur, Malacca, Ipoh (dont je n’ai pas encore écris l’article malgré ma visite !) et on retrouve aussi ce style architectural jusqu’à Singapour. On parle du même style également concernant le vieux Macao et Haikou sur l’île d’Hainan au sud de la Chine.
La ville de Trang
Concrètement, c’est alors qu’on se rendait chez la belle famille à Nakhon Si Thammarat qu’on faisait une petite excursion vers Trang, située dans la province voisine. On décidait de prendre l’avion depuis Bangkok pour rejoindre Trang en se disait qu’on pourrait ensuite rejoindre Nakhon Si Thammarat en bus.
La province de Trang est avant tout connue pour ses îles. Les plus belles étant Koh Kradan et Koh Muk, au sud de Koh Lanta. En laissant de côté un peu les beaux paysages et les plages de sable blanc, la ville de Trang a tout de même de quoi attirer. On y trouve un caractère unique et une atmosphère agréable, sachant que c’est très peu visité, on pourrait clairement l’inclure dans la catégorie “Unseen Thailand”, qui met en avant des lieux ayant un attrait, mais qui est souvent occulté par une attraction populaire proche.
Trang était autrefois un port vivace située sur la route commerciale de la région. Le commerce florissant développa l’urbanisation avec les premiers colons de la ville de Trang, des marchands chinois Hokkien, dont les descendants composent la majorité des habitants de la ville de Trang aujourd’hui.
Ce brassage ethnique (Thaï, Hokkien mais aussi Malais) a permis d’obtenir une culture à part dans la ville de Trang. En marchant dans la ville, on peut remarquer le mélange entre la culture locale et chinoise, notamment visible par son patrimoine architectural. Les maisons de commerce (shop houses) sino-portugaises sont la caractéristique dominante de la vieille ville.
Beaucoup de ces maisons historiques servent encore aujourd’hui de local commercial. En plus du style sino-portugais, on y trouve une variante spécifique à Trang, des maisons dites de Pan Ya. Également sur 2 étages, ces maisons se composent de 2 sections, une avant, et une arrière. Au rez-de-chaussée, la partie avant se compose d’une cour intérieure tandis qu’on aura la salle à manger et la cuisine à l’arrière. À l’étage, se trouveront les chambres.
Et comme c’est relativement courant aussi dans ces villes à caractère historique, on peut y trouver quelques street art de-ci de-là pour égayer un peu les murs de la ville.
On en rencontrait peu après le début de notre visite, dans une ruelle passant entre la rue Huai Yod 2 et l’avenue Ratchadamnoen. La plupart des maisons de style sino-portugais se trouvant justement sur Thanon Ratchadamnoen.
C’est donc principalement le long de cet artère qu’on s’est baladé, cela permet, en pus des bâtiments d’époque, de passer devant le marché municipal. Au niveau de la rue perpendiculaire Soi Ratchadamnoen 1, peu avant le grand carrefour d’où vous apercevrez l’horloge de la ville sur un rond-point, vous pourrez voir une autre peinture murale.
Le marché municipal.
Les street art se trouvent dans la même rue que ce bel édifice jaune, près du marché municipal.
Vue de l’avenue principale Ratchadamnoen.
Vers le rond-point de l’horloge.
De retour à notre point de départ, on enfourchait notre scooter (louer à notre hôtel, car on avait visité le matin même la grotte dont je parle ci-après) et je passais un petit coup voir l’église de Trang.
Une église presbytérienne où l’on peut voir un bâtiment “moderne” (je mets entre guillemets, car ce n’est pas très esthétique à mon gôut) avec côté une petite église à l’ancienne, avec un mur en briques peint de jaune.
L’église “moderne”.
Et l’ancienne, plus typique.
Malheureusement, l’orage arrivait et alors que je n’avais plus de batteries sur mon appareil photo, je manquais de motivation à explorer plus en profondeur la ville. À savoir qu’on aurait pu passer le long de Kan Tang Road (derrière le marché) et également le long de la grande artère Rama VI et la Soi Rama VI 1 où l’on peut aussi voir de beaux restes.
Ceci explique entres autres pourquoi la plupart des photos ont une teinte un peu jaunâtre, je les ai prises avec mon téléphone et j’avais appliqué un filtre auparavant, en oubliant de l’enlever…
On avait tout juste le temps de se réfugier dans un café repéré sur Google Maps que la pluie commençait à tomber drûment. Au passage, le café en question est une bonne adresse, il s’agit du Gray 18 Café, le long de la rue Visadekul.
Vieilles maisons en bois à l’angle de Rama VI et la Soi 1 (photo Google Maps)
Le Gray 18 Café.
Ambiance cosy à l’intérieur du café.
Les lumières du coucher de soleil auquel on aura droit ce soir là.
A noter que si à l’origine Trang se développa suite à la ruée vers les mines d’étain de la région, une autre source de revenue allais débarquer à Trang même, à partir de 1899, influençant considérablement l’agriculture actuelle. Ramené de Malaisie par le premier gouverneur de Trang, Phraya Rassadanupradit Mahitsarapakdi, il fut introduit dans le royaume les premiers hévéas (arbres à caoutchouc).
Aujourd’hui, la Thailande est le premier pays producteur de caoutchouc naturel avec plus de 35 % de la production mondiale à elle seule !
Enfin, Trang n’a pas l’apanage des monuments anciens. On peut aussi en croiser dans la ville portuaire de Kantang (25 km au sud de Trang), dont sa vieille gare illustre a elle seule l’héritage laissée dans la région. C’est à vrai dire là-bas que je me rendais alors qu’on décidait finalement de s’arrêter au café, car la pluie menaçait de tomber (et après, on a finalement plus eu le temps).
La gare de Trang (à défaut d’avoir vu l’autre).
Enfin, vous trouverez aussi ces styles architecturaux dans la bourgade de Huai Yot (à 30 km au nord de Trang). C’est d’ailleurs près de cette dernière qu’on se rendant pour visiter un site touristique de la région, la grotte de Le Khao Kob.
Pour voir des photos de ces bâtiments (faute d’y avoir été…), vous pouvez regarder l’article dédié sur le Bangkok Post (en Anglais).
Le lendemain matin, on prenait le temps de déjeuner à un restaurant proposant des dim sum, le Laytrang 2 (le long de Sai Ngam 1 Alley). Ensuite direction le bus terminal en périphérie de la ville pour rejoindre Nakhon Si Thammarat (3h de route).
Restaurant à dim sum dans la rue Sai Ngam1.
Un lot de dim sum.
A la station de bus de Trang.
Trang sur une carte
La carte est centrée sur la vieille ville, en dézoomant, vous pourrez voir les autres lieux mentionnés dans cet article comme la grotte, le terminal de bus ou même le café Gray 18, excentré. La boucle indiquée représente 2 km de balade à pied et est censer vous faire voir un max de shophouses et rues intéressantes.
Tham Le Khao Kob, la grotte inondée
C’est en fait par cette grotte qu’on démarrait notre visite de Trang le matin suivant notre arrivée. On avait loué pour se faire un scooter depuis notre hôtel (le Mitree House) et on se dirigeait vers le nord de la ville.
Il y a plusieurs grottes dans la région, mais notre choix s’est porté sur Tham Le Khao Kob, car la visite se fait en barque, ce qui change un peu des visites de grotte classique. Par ailleurs, “Le”, se prononce “Ley” comme dans Thaley, qui signifie “mer” en Thai.
La petite colline sous laquelle se trouve la grotte.
C’est aussi orthographié Khao Kop Cave ou Ley Khao Kob.
On arrivait après une bonne demi-heure de trajet puisqu’il y a 30km depuis le centre de Trang. On a suivi la grande route principale (Highway 4). Si vous y allez sans conduire, vous pourrez toujours louer les services d’un songthaew, vous en trouverez à côté de la gare.
Également promue “Unseen” par le TAT (Tourism Authority of Thailand), on dit pourtant de ceux qui ne la visite pas qu’ils n’ont rien vu à Trang… Cette grotte naturelle est traversée par une rivière et coule à travers ce réseau de sous-terrains entourée de montagnes.
L’entrée de la grotte.
La rivière pour accéder à la grotte.
À l’intérieur, se sont en fait un complexe de plusieurs cavités, ayant chacune leur propre nom, Chao Sao Cave, Kon Ton cave ou encore Rak Sai cave pour ne citer que celles là. Les aménagements de la grotte et la mise à disposition de barques pour la visite permettent aux locaux de travailler et promouvoir un éco-tourisme local.
C’était calme le jour de notre visite, sachant que c’était en plein mois de septembre, en saison des pluies. Pour autant, il faisait beau ce matin-là et le site est ouvert tous les jours (8h-18h).
Renseignement pris, on s’acquittait des 300 Bahts de paiement pour avoir notre barque. Nous sommes tranquille tous les 2 deux et il faut pas moins de 2 personnes pour manipuler l’embarcation, on comprendra vite après pourquoi.
Notre pilote de la barque.
Le copilote et guide accompagnant dans la visite de la grotte.
Au début, on longe la rivière sur l’extérieur, sous une partie couverte par la végétation. 2 min après, nous étions déjà sous le complexe. Sachant que vu le niveau de l’eau, on doit s’allonger à la verticale complètement pour éviter de se cogner, et en moins de 5 min, on accostait au premier arrêt.
Le moins intéressant, car c’était petit et rien de particulier. L’arrêt suivant s’avéra plus fructueux. On longe un chemin aménagé, dont la forme tubulaire montrait bien le passage de l’eau. Plus loin se trouve une plus grande salle dont le plafond est recouvert de nombreuses stalactites et stalagmites. Au milieu trône une zone dédiée aux esprits avec la petite maison qui va bien.
Accompagné de notre guide, l’un des copilotes de la barque, on s’enfonce un peu plus en suivant les chemins dont les lumières sont parfois teintées pour mettre en valeur les formes nous entourant. Il faut aussi parfois baisser la tête si l’on veut éviter de s’éborgner.
On repart du premier arrêt.
Une grande salle avec un autel pour les esprits.
L’une des salles m’a vraiment impressionnée avec son plafond entièrement recouvert de milliers de petites stalactites. Arrivé au bout du couloir, se trouvait une forme s’apparentant à un éléphant, avec 2 pattes avant et arrières formés par 2 blocs distincts.
Enfin, vers une autre zone, on pouvait voir comme un rideau en formation, avec des jeunes colonnes formées par la jonction d’une stalactite et stalagmite.
Jusque-là, la visite était bien sympa, mais la suite allait juste devenir épique. La zone suivante est appelée l’antre du dragon. Le guide nous expliquait que traverser ce passage étroit est comme se sortir d’une mauvaise passe dans le vie, passer au travers et ce sont vos soucis qui s’en iront avec !
Jamais vu autant de stalactites au cm² !
Jitima et la formation en éléphant.
Un “rideau” en formation.
Quand je dis étroit, la difficulté ne vient pas de la largeur, mais bien de la hauteur sous plafond. Qui plus est en cette saison (septembre, pour rappel). Le niveau de l’eau étant particulièrement élevé, nous devions non seulement être parfaitement vertical mais rien de ne devait dépasser de la barque, pas même nos pieds ni même nos nez !!
On a donc fait tout un passage la tête sur le côté ainsi que nos pieds. Les bords de la barque frottaient le plafond et nos 2 pilotes, à l’eau, devaient pousser le bateau dans l’eau (car nos poids n’enfonçaient pas suffisamment l’embarcation !) pour se frayer un chemin.
Amis claustrophobes bonjour !! Pour autant, j’étais en confiance, je me dis qu’ils font ça tout le temps, même si celui-ci expliquait qu’aujourd’hui, c’était un peu limite pour passer et que c’est déjà arrivé qu’une barque reste coincée… Évidemment loin de moi l’idée de vous en dissuader, mais faites le en connaissance de cause, car pour notre part, on ne s’attendait pas à une telle expérience !
On approche de la sortie !
Ouf, nous voilà sortis et accueilli par un singe.
Oui oui, on est bien sorti par là !
Sachant que s’ils avaient des lampes torches, on était quasi dans le noir total sur la partie difficile, car il était plus afféré à nous pousser qu’à éclairer, ce qui peut rajouter à l’angoisse.
Perso, j’ai kiffé l’expérience, car c’est clairement quelque chose d’unique, après j’étais tout de même content de retrouver la lumière du jour. Nous sommes accueilli par des singes facétieux qui vive là à flanc de la colline, à la sortie de la grotte, la balade aura duré 45 min dont presque 20 à raser le plafond !
En résumé et en vidéo, voici ce que ça donne :
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Horaires d’ouverture : tous les jours de 8h à 18h. Tarif : 300 Bahts par barque. Comptez 45 min pour faire la balade.
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Se rendre à Trang
Il y a l’embarras du choix pour venir à Trang qui est bien desservi en transport.
– En avion : Je commence par le plus direct et rapide. Les compagnies Air Asia et Nok Air desservent Trang journalièrement. Pour Air Asia, vous avez pas moins de 3 vols quotidien avec départs à 7h50, 13h15 et 17h40. Pour Nok Air, un seul vol à 10h05. Dans les 2 cas, le tarif est à partir de 20€ (en promo) pour 1h30 de trajet.
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– En train : Départ depuis la gare de Hua Lamphong à Bangkok, vous avez le train 83 avec départ à 17h05 (15h de trajet) et le train 167 avec un départ à 18h30 (17h de trajet). Comme d’hab avec le train en Thailande, il ne faut pas être pressé. Mais ce sont des trajets de nuits, cela économise une nuit d’hôtel et ne fait donc pas vraiment “perdre” de temps sur la journée.
Tarif en lit couchette (2nd classe) à partir de 551 Bahts (15€).
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– En bus : Paradoxalement, c’est plus rapide qu’en train puisqu’il ne faut “que” 12 h depuis Bangkok. Les départs sont réguliers et se font depuis le terminal de Sai Tai Mai ou Southern Bus Terminal. Les bus sont généralement très confortable avec un siège s’incluant presque à la verticale pour les bus VIP et même une hôtesse pour distribuer collation et couverture.
Sachant que ce sont des bus de nuit, les départs se font qu’en fin d’après-midi (16h40, 17h, 19h). Tarif à partir de 18€.
[timetable agent=”16406″ from=”Bangkok” to=”Trang” lang=”fr” class=”bus” curr=”EUR” noreturn=”1″]
– En voiture :Sortir de Bangkok via Rama II puis suivre la Highway 4 (passant Phetchaburi, Prachuap Khiri Khan, Chumphon) puis suivre la Highway 41 (depuis Surat Thani vers Thung Song, Huai Yot et enfin Trang). Comptez bien 11h pour se faire. L’idéal dans ce cas étant de s’arrêter en cours de route pour visiter un peu du pays, plutôt que de le faire d’une traite, j’aurais tendance à découper la descente sur au moins 2 voire 3 jours.
Où loger à Trang
Nous avions logé au Mitree House, près de la gare de Trang. Situé dans une ancienne maison restaurée et aménagé en hôtel, c’était un très bon choix en terme de qualité prix. Si vous arrivez à Trang en train, je dirai que ce choix s’impose, mais l’emplacement reste excellent dans tous les cas car proches des rues intéressantes (moins de 500 m) et du marché municipal (à 300 m).
Mitree House
Budget : à partir de 650 Bahts (17€)
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J’avais pris une grande chambre donnant sur le balcon, parce que je trouvais que ça donnait un petit charme en plus. Au final, ce n’est pas indispensable, car du coup, c’est plus exposé au bruit (bien que cette rue est plutôt calme la nuit). Mais le plus gros “souci” venait de la lumière du lampadaire (les rideaux n’étant pas épais). Préférez les chambres sans fenêtres ou dans le fond si ces détails vous chagrinent. En savoir plus et réserver le Mitree House
Conclusion
Trang vaut quand même le coup de s’arrêter pour voir un peu autre chose que des plages. C’est une ville historique au charme palpable (au passage, des efforts ont été faits au niveau des câbles électriques, non-visibles ou limités sur certaines artères cités dans l’article).
Trang démontre une fois de plus que la Thailande est pleine de surprises et que sortir des grands axes permet évidemment de voir des choses intéressantes, même si elles ne sont pas forcément promues par les guides traditionnels.
Et comme le titre l’indique volontairement, il ne s’agit là que d’un aperçu. Car outre, les plages et îles, il y a aussi son lot de cascades et parcs naturels, de la mangrove et tout un éco système qui n’a rien à envier à sa voisine du nord, la province de Krabi.
Etape au sud : aperçu de Trang et environ Trang est une ville du sud de la Thailande, éventuellement connue comme étape avant de se rendre vers les îles de l'archipel des Tarutao dont fait partie l'île de Koh Lipe.
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dearmidori · 6 years
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Le train me déposa dans une gare inconnue. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas découvert de nouvelle ville. Une fois sorti de l'enceinte de la gare routière,L'ambiance générale  donnait l'impression que cet endroit était l'alchimie parfaite entre modernité et nature. Les bâtiments étaient tous recouverts de plantes grimpantes et le ratio entre bitume et verdure semblait idéal pour tous ceux qui souhaitaient préserver un lien avec la faune. La ville d’Hortensia faisait partie de ces sanctuaires végétaux qui tenaient front aux métropoles de métal. Les plantes n'étaient pas de simples décorations mais de réels présences pour les gens et les bâtiments. Chaque fenêtre avait ses bacs à fleurs et chaque mur était habillé par une ou deux espèces de plantes. La majorité des buildings étaient espacés de parcs et de points vert en tout genre.  Déjà bien en retard sur l'horaire convenu, je décidai soudainement de reporter la visite des lieux à plus tard et me mis en chemin jusqu'à chez mon amie. Citadine depuis de très longues années, Lou avait choisie de renoncer en partie à la vie en capitale pour se consacrer à son développement personnel et à son bien-être intérieur. Quelques problèmes de santé et de désordre émotionnel lui avaient fait comprendre qu'il était temps pour elle de se focaliser davantage sur son propre confort.  Armée de détermination, elle avait mené son investigation et alors qu'elle semblait encore noyée dans le doute, elle disparue du jour au lendemain sans donner aucune trace à qui que ce soit. Moi qui avais l'habitude de lui parler quotidiennement, j'avais eu le droit à ma dose de solitude et d'anxiété. Notre amitié était fusionnelle et cette absence avait été une réelle torture pour moi. Bien qu'elle m'avait annoncé que c'était ce dont elle avait le plus besoin, l'idée de la laisser seule dans l'inconnu m'avait torturée durant de nombreuses nuits blanches. Après quelques semaines laissé dans le silence, j'avais reçu une petite missive des plus raffinées. Mon amie avait pris la peine de recouvrir l’enveloppe d'un sceau de couleur verte. Le sceau représentait ce que je pensais être une jonquille. Elle avait à coup sûr choisi cette couleur parce qu'elle savait que c'était ma préférée. Laura prenait soin de toujours peaufiner les détails et quand elle voulait faire plaisir aux gens qu'elle aimait, elle savait y mettre les formes. A l'intérieur se trouvait une petite lettre rédigée sur du papier à motifs floraux. Loin d'être un expert dans le domaine, je crus reconnaître des jonquilles dans les motifs du papier.  La lettre était bondée d'excuses pour son absence mais elle m'assurait de nouveau dans le même  que cela avait été nécessaire mais qu'elle avait besoin de moi dans les plus brefs délais. Comme elle m'avait dit être affairée avec la paperasse liée à son nouveau travail, je l'avais prié de me laisser me débrouiller pour faire seul le chemin entre la gare chez elle. Changer de cadre de vie du jour au lendemain, ça devait forcément entraîner une immense charge administrative. Juste penser à la gestion des papiers me fit frisonner d'effroi. Malgré les quelques kilomètres qu'il fallait parcourir, je n'étais pas inquiet et j'avais prévu tout le trajet que j'allais devoir effectuer jusqu'à la nouvelle résidence de mon amie. Patientant sagement à l'arrêt de bus, je profitai de la douce chaleur du printemps et gardai mon casque audio aux oreilles. La musique ajoutait une intensité aux décors que j'étais en train de découvrir. J'admirais littéralement tout ce qui se trouvait autour de moi et la ville me donnait l'étrange sentiment qu'elle s'occuperait bien de moi et que tout se passerait dans les meilleures conditions. Ce n'était pas compliqué de s'imaginer résidant de cet endroit tant tout paraissait paisible et agréable. Il y avait une sorte de lueur bienveillante qui virevoltait ici et là. De toutes façons, Lou n'était pas de ces personnes qui faisaient les choses au hasard et avant même d'arriver à destination, j'étais déjà convaincu que les lieux sauraient me convaincre.  Elle et moi avions des goûts plus ou moins similaires et j'avais la certitude que je me plairai ici tout autant qu'elle. Comme prévu par l'itinéraire que j'avais mis en place, je vis arriver au loin l'ombre du bus que je devais emprunter. Une fois à l'intérieur, je me laissais absorber par quelques notes de piano et finis par m'assoupir. Sûrement marqué par les récents paysages que j'avais aperçu dans le train et à ma sortie de la gare, le rêve que je fis était emplies de fleurs et de couleurs. Les fleurs dansaient autour de moi et étaient mues d'une volonté propre. Les images étaient assez fortes pour me laisser l'impression d'avoir pu respirer quelques odeurs et respirer quelques pollens. Je repris brusquement connaissance quand j'entendis la voix robotisée dans le bus annoncer le nom de l'arrêt auquel je comptais descendre. Je m'empressai de remettre ma casquette en vrac et descendis du bus avec toujours ma valise à la main. A peine réveillé du trajet, je constatai brusquement qu'une demi-heure venait de s'écouler et je pris quelques secondes pour reprendre mes esprits. L'arrêt de bus était comme perdu au milieu de la forêt et je remarquai que le réseau de mon téléphone était quasiment à zéro. Je le rangeai dans mon sac à dos et tirai ma valise à la recherche du lieu de rendez-vous. Un panneau en bois indiquait la présence d'une résidence et j'eus du mal à imaginer que mon amie puisse posséder ce genre de résidence à elle seule. Comme cela coïncidait avec le parcours que j'avais trouvé sur internet, je n'avais pas d'autre choix que de continuer sur cette voie. Le chemin de cailloux me força à m'enfoncer davantage dans les bois et m'être assoupi dans le bus me fit perdre tous mes repères. Où étais-je en train d'aller et comment ferai-je pour regagner la ville si je m'étais trompé dans le trajet ? Après une vingtaine de minutes à marcher, je parvins à atteindre ce que je pensais être un manoir. Je crus me tromper tant l'espace paraissait énorme. Je savais que Lou gagnait bien sa vie en tant qu'ingénieure mais jamais je n'aurai cru possible qu'elle puisse être en mesure de s'offrir un tel luxe. Je m'avançais prudemment et me rassurai en pensant que dans tous les cas je n'avais pas d'autre option que de demander de l'aide. Face à une énorme barrière recouverte de lierres, j'avais l'impression d'avoir été plongé dans un roman fantastique. Bien que les plantes avaient pris le dessus sur le métal, on voyait que celles-ci étaient entretenues à la perfection et qu'aucune mauvaise herbe ne jonchait le sol. Après une courte inspection, je me rapprochai de l'interphone. Après quelques hésitations, je finis par prendre mon courage à deux mains. plusieurs sonneries retentirent quand se mit à résonner une voix des plus enthousiaste : " Jonathan! Je suis sûr que c'est toi. J'ouvre le portail. Attend moi ! " Je reconnus de suite la voix de mon amie. Entendre sa voix après tout ce temps, c'était comme la voir surgir d'entre les morts. Elle mit fin directement à la conversation et le portail mécanique ouvrit le passage. Encore une fois, je ne pus m'empêcher de remarquer à quel point la porte s'était ouverte sans effort. Celui qui s'occupait des lieux était des plus précautionneux. Cette résidence au fond de la forêt avait un énorme manoir en son centre alors que tout autour se trouvaient divers jardins. Au loin, je crus discerner une énorme véranda dans laquelle je me voyais déjà déguster un thé et des gâteaux avec ma précieuse amie. A une centaine de mètres de moi s'ouvrit une porte massive en chêne qui laissa se faufiler une silhouette à la chevelure blond polaire. J'entendis mon amie couiner de joie au loin alors que je fonçais également vers elle.  Alors que je me mis à courir, je vis  qu'à mi-parcours se trouvait un autre chemin sur la droite qui menait à un autre jardin cachait par des murs végétaux. Je pris mon amie dans mes bras et je ne fus pas capable de dire autre chose que " euh, mais, wow. Comment ? " Laura ne fût pas capable de démordre de son sourire et elle m'annonça qu'elle avait prévu de tout m'expliquer mais que la situation était vraiment urgente. Bien qu'elle fût heureuse de me retrouver, je n'arrivais pas à placer de mot sur le sentiment qu'elle faisait naître en moi. Quelque chose... me dérangeait un peu.  Elle fût un peu gênée de m'annoncer qu'elle ne m'avait pas fait venir uniquement pour le plaisir mais qu'il y avait quelque chose que j'étais seul à pouvoir accomplir pour l'aider.  Lou continua en insistant sur le fait qu'elle avait attendue mon arrivée avec impatience et ne put se retenir de me demander de la suivre. Elle n'avait visiblement pas décidée de me laisser entrer de suite dans la demeure et me fis la suivre au travers les jardins. La jeune fille aux cheveux blonds était pressée et je lui ordonnai poliment de ralentir la cadence pour que je puisse comprendre de quoi il en retournait. La connaissant sur le bout des doigts, je m'étais imaginé qu'elle m'avait préparé une surprise et qu'elle était incapable de se retenir davantage.   Bien qu'elle ne répondit pas de suite, elle continua de me demander de la suivre durant quelques minutes. Je m'exécutai sans trop broncher parce que je me doutais à quel point ça devait lui tenir à cœur. J'essayais de deviner ce qui allait m'attendre à l'issu de cette marche. A force de marcher dans les jardins qui entouraient le manoir, nous finîmes par arriver jusqu'à l'entrée d'un gigantesque labyrinthe végétal. Les murs de celui-ci s'élevaient à plus de cinq mètres et j'étais incapable d'imaginer le diamètre qu'il pouvait mesurer. Le ciel dégagé et printanier continuait de nous bercer de son doux rayonnement. Mon amie finit par stopper sa course folle et à reprendre son calme. Du rire aux larmes il y avait peu et je pressentais que les prochains événements allaient être des plus étranges. En effet, Laura se mit à pleurer tout en conservant un semblant de sourire. Encore une fois, je fus seulement capable de traduire cela par la joie de nos retrouvailles. A quel point avait-elle pu se sentir seule durant ce déménagement et ces semaines d’isolement ? « Je savais que je pouvais compter sur toi. J'étais persuadée que tu viendrais en premier. Je n'ai pas le temps de t'expliquer davantage mais j'aimerai que tu entres avec moi dans ce labyrinthe. En fait... » Je lui coupai la parole en lui disant que j'étais toujours prêt pour l'aventure et que je lui laisserai m'expliquer de quoi il en retourne durant le trajet. Mon amie sourit de façon béat et fût heureuse de constater que je n'avais pas changé le moins du monde durant notre séparation Elle plongea une main dans sa petite veste de coton et me tendit une petite boîte à bijoux en velours vert. « Prend ça. » A l'intérieur, je découvris une broche sur laquelle se trouvait un motif floral similaire à celui que j'avais reçu sur la lettre qu'elle m'avait envoyée. « C'est quoi comme fleur ? » Son sourire était plein de chaleur. « Des jonquilles, je pense que c'est ta fleur. Celle l’emblème de quelqu'un qui peut protéger ses relations les plus chères. Celles qui sont marquées par la sincérité. Tu seras notre bouclier ! » affirma t-elle avant de m'inviter à la suivre dans le labyrinthe. Comme je savais à quel point Laura était douée pour créer les mises en scène, je me prêtais au jeu sans rechigner et la suivis d'un pas guilleret. J'avais hâte de voir ce qu'elle avait prévu pour la suite de la journée. Au loin, je ne pus entendre les autres fleurs qui pleuraient. Alors que les jonquilles m'avaient fait venir, je n'étais pas en mesure d'anticiper la venue des tournesols.
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Comment tu as vécu et survécu les oraux ?
Alors si tu veux je peux te faire une liste en vrac de ce dont je me souviens des oraux :
Déjà j'ai passé seulement les oraux des ENS de Saclay et de Lyon, donc je ne peux parler que pour ces deux écoles là, je sais que j'ai des potes qui ont eu des expériences différentes à leurs oraux dans des écoles de commerce par exemple.
Les oraux c'est un truc assez solitaire parce que contrairement aux écrits tu as tes horaires juste pour toi et tu as peu de chances de passer tes épreuves avec ou en même temps que tes amis, donc j'avais une chambre d'hôtel pas loin et je venais, je faisais mes trucs et je repartais, sauf pour les quelques jours où j'ai pu retrouver des potes.
Ceci dit, au moins à Lyon il y a un accueil des admissibles organisé par le BDE donc pour les gens qui préfèrent discuter avec des élèves de l'école, prendre leurs repas là-bas etc, c'est possible. Je crois pas que ce soit le cas à Saclay (pour les anglicistes) mais de toute façon il n'y a que trois oraux là-bas donc…
A Lyon (et probablement à Ulm) on peut aussi demander à avoir une chambre à la résidence étudiante, puisque de toute façon la plupart des étudiants sont déjà partis, ils louent les chambres pour ceux qui veulent, et du coup ya moyen d'avoir des colocs pendant ta semaine d'oraux.
Ah oui, et il me semble que tout ne s'enchaînait pas vraiment donc j'ai dû faire le trajet jusqu'à Lyon deux fois différentes, mais c'est possible de demander un déplacement de ta convocation initiale et ‘choisir’ tes dates dans la mesure du possible, pour que tout tienne dans une seule semaine.
En gros tu arrives et dans le hall tu trouves un tableau avec la salle où tu dois te rendre, tu y vas, des appariteurs te font tirer ton sujet, puis t'emmènent dans une autre salle où tu prépares pendant une heure (ce sont des grandes salles de cours donc en général il y aura d'autres gens en train de préparer aussi, et aussi tous les dictionnaires autorisés que tu peux utiliser pendant ta préparation), et au bout d'une heure ils reviennent et ils t'emmènent dans la salle où tu passes ton oral.
La préparation il faut vraiment l'envisager comme une préparation de colle, on l'a fait pas mal de fois pendant l'année, puis mille fois pendant la période de préparation des oraux, tant que tu ne changes pas tes habitudes à ce moment-là c'est le genre de moment qui ne dépend que de toi et qui peut passer comme sur des roulettes. Dans mes souvenirs, avec l'adrénaline et les effets de l'entraînement, j'étais un peu plus rapide que d'habitude pour préparer à chaque fois et ça m'a permis d'avoir 5min pour me relire et me détendre avant de passer dans presque chaque épreuve. Il faut juste se faire confiance, et trouver le bon équilibre entre d'un côté le pilotage automatique et d'un autre côté la lucidité et la distance qu'il faut pour ne pas faire de bêtises.
Les oraux peuvent être publics, mais d'une part certains jurys acceptent 3 personnes dans le public, d'autres en acceptent 15, ça dépend, et d'autre part le candidat peut s'opposer à la présence d'un public : en général soit l'appariteur soit les gens qui veulent venir voir te demandent juste avant que tu rentres si ça te dérange qu'ils viennent ! Moi j'avais accepté du public à chaque fois ; franchement ça ne change rien, les gens sont derrière toi, tu ne les vois pas, tu ne les entends pas, et c'est rare qu'ils te parlent même en sortant une fois que ton oral est fini, à part pour dire au revoir et bon courage pour la suite, donc franchement c'est comme s'ils n'avaient pas été là.
En revanche j'ai très peu de souvenirs de mes jurys, j'ai un souvenir très vague des questions qu'on m'a posées pendant les entretiens, mais certains des jurys que j'avais eus sont maintenant mes profs, et à la rentrée je ne me souvenais pas du tout de leur tête, je sais pas trop à quoi c'est dû…
Le nombre d'examinateurs dans chaque jury varie, c'est au moins deux mais il me semble qu'ils étaient quatre à mon oral d'ASH, peut-être trois en littérature anglophone, mais même ça j'en suis pas vraiment sûre haha, en tout cas je ne savais pas en avance à combien de personnes je devrais parler, donc il faut s'attendre à plusieurs possibilités !
Je n'ai pas de souvenirs particuliers de stratégies de good cop / bad cop ou de techniques d'intimidation etc de la part des examinateurs. On nous dit des fois qu'il faut savoir bluffer, ne pas dire “je ne sais pas”, garder son aplomb à tout prix et faire comme si tout était sous contrôle même si on est en train d'inventer… Mon approche c'était plutôt de considérer ça comme une interaction normale avec des profs à propos d'un texte, d'essayer sincèrement de capter ce qu'ils voulaient dire, de rectifier immédiatement s'il y avait une incompréhension d'un côté où de l'autre, sans faire de calculs psychologiques et je pense que ça a joué en ma faveur… Le bluff (pour ce qui est des connaissances, faire semblant de savoir plus qu'on en sait) ça se voit vite et on a l'air un peu bête, et une assurance feinte peut super vite passer pour de l'effronterie voire de l'arrogance (et j'ai déjà vu des examinateurs se braquer), donc il faut se donner en amont les moyens d'être sûr de soi, et arriver à l'oral sûr de soi pour de bonnes raisons, sans chercher des techniques pour “se donner l'air sûr de soi”.
Un autre truc qu'on nous dit en préparation c'est que si on te pose des questions hyper difficiles et que tu as l'impression d'avoir raté ton entretien, c'est qu'ils ont essayé de te pousser dans tes retranchements, de te déstabiliser exprès, et donc que ton exposé était très bon et que tu peux avoir une bonne note ; mais que si tu arrives à répondre facilement à toutes les questions, c'est qu'ils t'ont posé des questions faciles pour essayer de sauver les meubles de ton exposé médiocre. Mais ça ne s'est pas trop vérifié dans mon cas, parce qu'en français j'ai passé un entretien un peu pénible, les deux examinateurs étaient vraiment froids et ils m'ont posé des questions déstabilisantes (par exemple ils m'ont demandé des trucs d'analyse de détail d'un passage qui était deux pages avant l'extrait sur lequel je passais, que j'ai donc dû relire et analyser en direct devant eux), et j'avais l'impression d'avoir fait un bon commentaire avant, donc sachant ça j'étais assez confiante, et finalement c'était ma moins bonne note, j'ai eu 11. Au contraire en ASH ils m'ont posé des questions qui m'ont paru être des choses de sens commun, et ils étaient très doux et très gentils avec moi, et j'ai eu 19, donc on ne peut pas vraiment prédire la qualité de la prestation d'après l'attitude hostile ou avenante du jury pendant l'entretien, ou d'après le degré de difficulté des questions…
Ceci dit, ce qui se vérifie je crois, c'est qu'ils posent une première question de difficulté 'moyenne’ et que si le candidat y répond bien ils enchaînent sur des questions plus difficiles, ou dans le cas contraire sur des questions plus simples pour réaffirmer les bases. Encore une fois, ça semblerait être une façon logique pour eux de tâter le terrain pour voir où en est le candidat, mais c'est de la théorie et je n'ai pas vraiment souvenir que ça se soit passé comme ça précisément pour moi.
Franchement je crois que ce qui a joué en ma faveur c'est que je savais que les examinateurs passent leurs journées dans un emploi du temps serré à voir des jeunes de 19-20 ans défiler avec les fesses serrées pour leur parler de littérature (et autre) mais en ne pensant qu'à d'autres questions (est-ce que je vais rater ou réussir ? est-ce que je suis en train de leur faire une bonne impression ? est-ce que je viens de dire un truc éliminatoire ?), et que du coup arriver en leur faisant un sourire poli mais sincère et en disant “coucou, on va vraiment parler de littérature (et autre) parce que j'aime bien ça et ce texte est cool parce que […]” c'est juste hyper rafraîchissant pour eux, parce que eux aussi ils aimeraient bien oublier le contexte stressant des oraux du concours, parce que eux aussi ils préfèrent la littérature (et autre).
En fait c'est juste intéressant de développer des idées et un “avis”, et aux oraux tu as une demie heure pour parler et donner ton avis à des gens que ça intéressera (puisque c'est des profs) et qui pourront attribuer une valeur à ton avis, et y répondre, et t'aider à l'approfondir, donc c'est juste cool en soi j'imagine, il faut juste faire en sorte avant d'arriver que ton avis soit assez éclairé pour pouvoir le présenter sans compter trop sur le decorum.
Bien sûr il y a des matières qui t'intéressent moins (genre par exemple j'ai passé le latin à l'oral…), et franchement… ça se verra, donc il faut sauver les meubles, mais pour tout le reste qui t'intéresse, c'est beaucoup plus facile en personne de montrer à quel point ça t'intéresse (et que du coup tu sais plein de choses à ce sujet), c'est pour ça que les oraux ont toujours été le type d'épreuves le moins pénible pour moi.
Je me souviens aussi que j'avais un peu visité l'école et la ville pendant les oraux et que je m'étais dit “J'aimerais vraiment beaucoup être là l'année prochaine”, genre de venir sur les lieux ça m'avait donné une grosse motivation supplémentaire.
En juin il fait chaud, il faut pas oublier de boire (il y a de l'eau dans les salles de préparation et dans les salles de passage, il y a même des examinateurs qui m'avaient servi un petit gobelet, c'était appréciable).
Je suis quand même une grosse bachotteuse, j'aime bien travailler juste avant un passage, donc j'avais passé pas mal de temps dans la bibli de l'ENS (probablement plus que je n'en ai passé cette année, honnêtement), il y a une salle ouverte aux admissibles. Mais je conseillerais quand même de décompresser, de passer du temps à se balader, à regarder des films etc, comme pendant les écrits, c'est bon pour la santé et pour la fraîcheur du cerveau. Finalement c'est comme des petites vacances, sauf 1h30 par jour où tu dois faire une dernière colle haha !
Par ailleurs il y a probablement une différence si on passe les oraux près de chez soi (par exemple si on est parisien et qu'on passe les oraux d'Ulm et qu'on a juste à prendre le métro pour y aller), mais ça n'était pas mon cas donc je saurais pas vraiment vous dire…
Désolée tout ça était un peu en vrac, j'espère que je n'ai pas oublié trop de choses mais je ferai probablement un autre post au propre !
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frenchvoiceactor · 4 years
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Marine Guez-Vernin : voix off et rédactrice de l'ombre
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Mon parcours jusqu’à aujourd’hui : une histoire de rencontres !
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J’ai toujours évolué en naviguant entre le monde de la création et celui de la production. J’ai travaillé pendant plus de 10 ans, comme assistante d’un producteur de films longs métrages, Philippe Carcassonne (société CINEA), qui a produit des films de Patrice Leconte, Claire Denis, Claude Sautet, Peter Greenaway, Anne Fontaine… J’étais alors une petite fourmi dont la tâche principale était de faciliter celle du producteur, rien encore en rapport à l’écrit. Mais j’y ai appris à quel point la création était intimement mêlée à l’administratif, combien la façon dont on présentait un film dans un dossier, permettait ou non, d’avoir un rendez vous ou une aide financière… J’étais en contact avec les scénaristes, les techniciens, les acteurs… je les voyais évoluer, s’énerver, se réjouir…, je recevais beaucoup de courriers auxquels il fallait répondre, et j’ai vite saisi que pour créer du lien avec les interlocuteurs, rendre un dossier plus humain, il fallait y mettre un peu d’esprit, un ton attrayant qui change de l’ordinaire, créer du lien, même pour de l’administratif ! J'allais parfois apporter tel document dans un studio de post production ou d’enregistrement de la musique du film. Déjà, être dans ces lieux là me faisait rêver. En parallèle, je faisais beaucoup de musique, j’écrivais des chansons que j’interprétais en piano voix dans les bars, la nuit…, j’apprenais le chant lyrique avec une vieille cantatrice grecque, incroyable personnage, Irma Kolassi. Un jour, pour la petite histoire, le producteur me dit « il devait y avoir une chanteuse dans une scène du film « Ridicule", de Patrice Leconte…", un travelling de quelques secondes où on la voit et l’entend chanter un petit air de Cour accompagnée d’un clavecin… et la comédienne a annulé !! "Marine vous prenez bien des cours de chant ???" Je confirme, mais précise que je suis amateur ! "Pas grave, allez travailler chez le compositeur (Antoine Duhamel), et on fera avec !!! ».  Et me voilà dispensée de bureau, direction une salle de répétition et bientôt un costume de courtisane du XVIIIème siècle, avec grosse perruque blanche et mouche sur la joue ! On me voit 20 secondes à l’image mais quelle expérience amusante ! C’est un peu l’histoire de ma vie, des opportunités inattendues !
Après la production cinéma
J’ai travaillé 2 ans dans la distribution de films, chez Pyramides Distribution. Rien de créatif, pas d’écriture, mais j’ai beaucoup appris sur l’importance de la communication, du travail des attachés de presse, combien la vie d’un film est fragile si les entrées sont faibles en première semaine d’exploitation. Plus de musique, plus le temps… Je démissionne car c’est trop administratif, et passe quelques mois à aider un impresario à développer les réseaux de ses musiciens, je change d’air….. Et puis, encore une rencontre qui, celle-ci,  fait basculer ma vie : l’épouse de cet imprésario, Nathalie Le Breton,  alors co-animatrice de l’émission Les Maternelles sur France 5, avec qui j’ai eu, lors d’une courte mission, un excellent contact, cherche une documentaliste et assistante pour préparer sa chronique littéraire quotidienne. Je n’y connais rien dans le monde de la télévision, le mot « documentaliste » me semble bien technique, de surcroit dans le monde de la parentalité, de la grossesse, de l’éducation….! Mais le contact est tellement sympathique et l’enjeu de taille, que je fonce. Et me voilà…. recevant 20 livres par jour, pour les adultes et la jeunesse, à classer pour une équipe au taquet de journalistes. Peu à peu, je prends mes marques et utilise l’écrit pour donner envie à l’équipe de lire ces ouvrages, d’en utiliser les thèmes, je deviens sans le savoir, veille éditoriale de l’émission.  J’écris mes mails de façon ludique,  pour les inciter à les lire, j’essaye d’être un moment récréatif dans leur travail. Je m’occupe de présélectionner les livres à présenter, travail merveilleux, quand il s’agit de la littérature pour enfants. Croyez moi, quand il faut trouver un livre pour les petits de 5 ans, qui doit, sous couvert de belle histoire, parler de gestation pour autrui, de cancer, d’homoparentalité, ou d’adoption, c’est un challenge ! J’apprends à quel point le livre jeunesse peut être un media extraordinaire pour aborder un sujet délicat. Là encore, le lien entre le texte, et la voix, celle du parent, de l’ami, du lecteur à l’enfant, est primordial. On peut s’arrêter sur un mot, faire silence après tel autre, toutes ces choses aiguisent mon attirance pour le lien voix-écrit. Pendant 2 ans, me prenant au jeu, j’anime une chronique de livres audios pour enfants. Une fois par mois. Une expérience amusante et terrifiante en même temps, de joyeux souvenirs ! Et puis…. Avec Nathalie, nous écrivons 4 livres de conseils, reprenant les grandes lignes de nos émissions, publiés aux éditions de la Martinière. Pendant 3 saisons, j’ai le bonheur d’être prise pour faire les voix off des reportages quotidiens. La production souhaitait quelqu’un en interne, « à portée de main » tous les jours, et me choisit après quelques tests. L’ingénieur du son et mixeur de l’émission, Dany Plaud, m’apprend le métier sur le tas,  et nous constatons souvent ensemble que les textes des journalistes, de grande qualité par ailleurs, sont souvent très denses, ne prennent pas en compte le besoin de respiration, il faut filer une phrase sur un plan très rapide, alors… quand on peut, on coupe des mots, on triture, et j’adore faire rentrer une phrase dans un bon timing d’image, c’est un peu comme trouver la chaussure de Cendrillon. Chaque semaine, j’attends avec impatience nos sessions de mix, de travail audio et de (légère) réécriture. Je me dis que si un jour je change de métier, c’est ça que je voudrais faire.
Et puis l’émission s’arrête
Fin 2016. Après 14 ans. Et 3 enfants. Et un petit cancer pour la route (détail peu professionnel, mais qui compte au sens où, après cette expérience, se recentrer sur ses aspirations profondes devient beaucoup plus essentiel dans la vie !). Après quelques mois entre deux, je décide de travailler plus en profondeur la technique de la voix off, et fais un stage à l’IMDA, qui me remet quelques pendules à l’heure. Je créé mon site internet, peu fourni, vu le parcours, et commence à faire quelques voix. N’ayant pas de home studio, je limite mon envol, évidemment. J’ai l’immense chance de rencontrer, à cette époque, la voix off Pierre Alain de Garrigues, qui accepte de me donner, suite à une connexion et à quelques échanges écrits, conseils pour cheminer dans ce monde de la voix. Je me souviens encore de son écoute, ses mots avisés, un concentré de bienveillance et de chaleur humaine, qui m’a encouragée à trouver ma place dans ce monde. Alors que je me focuse sur le développement de cette activité, une nouvelle rencontre me fait bifurquer, celle de Bruno Waizmann et Olivier Casado, les créateurs d’une nouvelle émission, Carrément Bien(s), téléachat immobilier diffusé sur TMC, du groupe TF1. Comment ? J’étais au café avec des membres des Les Maternelles, pour parler souvenirs…, et l’ancien directeur de production me dit :" je vais travailler pour une nouvelle émission, ils vont avoir besoin d’une voix ou de quelqu’un pour écrire les textes…… appelle les". Ce que je fais sans tarder. On me soumets un test : je dois imaginer une visite de maison, trouver un ton, deux personnages, comme deux copines qui visiteraient (nous réalisons très vite que pour un reportage d’1m30, 2 voix c’est totalement contre productif)….. je me prête au jeu,  et l’idée d’une voix off attachante, qui découvre autant que le spectateur, le lieu où elle va, loin d’un ton journalistique, me semble être le bon choix. Je commence alors à écrire, pour la première fois de ma vie, pour une autre voix off, Katia Philibert apprenant à me mettre  «dans sa voix », si je puis dire, à dire tout haut le texte, en imaginant que c’est elle, et créer, au fil des reportages, une identité. Ce travail me comble. C’est un plein temps soutenu car je dois en même temps préparer des fiches complètes sur les villes où se déroulent les tournages, sur les caractéristiques des biens…. Cette aventure dure de 2018 à avril 2020. L’émission s’est arrêtée il y a peu et ne reprendra pas. Le site sur lequel étaient tous les replays est fermé ! J’ai sauvé un reportage que j’ai mis sur mon site, ouf. Un souvenir. Et me revoilà, qui ne sait encore ce qui se dessine pour la suite. Je commence à songer à un home studio pour développer mon travail de voix. Mais en parallèle, je compte bien continuer la rédaction pour d’autres voix, et me réjouis déjà des nouvelles missions qui seront les miennes. Podcast ? Tutoriels ? Pub radio ? Dialogues de série (qui sait)? Voix de magazines ? De documentaires (si le journaliste a besoin de soutien…) ? Paroles de chanson ? Histoires à raconter pour les enfants ? C’est une belle responsabilité que d’écrire pour une voix, nous savons combien des mots qui ne s’aiment pas entre eux, qui frottent, vont freiner la fluidité du discours. C’est un peu comme de la musique, il faut, en plus du sens à donner, bien sûr, travailler la sonorité pour que la voix surfe le plus librement possible sur les lignes.  En image, écrire pour de la voix off, je trouve que c’est un peu modeler une piste de ski ! Si on met les bosses au mauvais endroit, ou de la poudreuse là où elle est dangereuse, on ne facilite pas le trajet !!! Lorsqu’une voix off bute sur un mot, c’est souvent du à un texte écrit sans penser précisément à ce qu’il va donner à voix haute. Enfin, c’est ce que ma modeste expérience a remarqué !
Au delà de l’expérience magazine télé
Je me sens capable de m’atteler à tous types de supports, audios et audiovisuels. Si je pouvais être en contact avec des rédacteurs, savoir comment ils naviguent, quels sont les domaines dans lesquels on fait le plus appel à eux, cela serait pour moi d’une grande aide. Je tiens déjà à remercier chaleureusement Aurélien d’avoir rebondi sur mon poste FACEBOOK et de me donner la chance extra de me présenter ici ! Qui sait si ce ne sera pas, encore une fois, un nouveau virage vers de nouvelles rencontres et de nouveaux chemins ! Parler et écrire, dans ce monde de l’ombre de la voix off, c’est tout ce à quoi j’aspire et si possible, vu que ce métier n’a pas d’âge, jusqu’à la fin de mes jours ! N’hésitez pas à me contacter ! [email protected] - https://marineguezvernin.com Read the full article
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De retour dans la smilosphère de ประเทศไทย mon frer! (+bonus épistémologique de comptoir)
En l'espace de 3 jours, on a eu la sensation qu'une simple frontière, le Mékong en l'occurence, semblait être un mur étanche, tant la Thaïlande nous est apparue différente du Laos. On pourrait gratter un peu, historiquement, économiquement, socialement, pour essayer de comprendre et ne pas se contenter d'un inventaire national en mode "les Thaïs sont comme-ci, les Lao sont comme-ça", mais on n'est qu'au début de notre séjour ici, et il s'agit juste ici de vous transmettre une première impression.
Franchement, j'étais un peu parti pour abandonner l'Asie du Sud-Est et laisser un peu couler le voyage en attendant d'autre lieux et d'autres expériences, tant notre passage au Laos m'avait déçu. Même si ce fut une grosse joie de retrouver les potos et de prendre le temps de ne rien faire avec eux, le choix de l'itinéraire Lao, ou soit la sainte Trinité touristique Luang Prabang-Vang Vieng-Vientiane nous avait carrément déprimée, Noé en parlait déjà dans un autre article lors de notre arrivée dans le pays. Mais pourtant, une fois passé en Thaïlande, il y a quelques jours, les choses ont doucement glissé vers un retour au plaisir et à la découverte, le parfum picotant de ce qu'on avait pu vivre en Chine revenait et nous mettait confiants.
On est arrivé en Thaïlande en bus, depuis Vientiane, en traversant le Mékong, et l'on s'est arrêté quelques jours à Udon Thani, la première grosse ville à quelques dizaines de bornes de la frontière. J'avais assez peur que notre passage en Thaïlande soit un remake du Laos en pire, avec d'énormes complexes touristiques, quelques amas de temples-à-visiter ici et là, et puis un peu plus de drogue et de tourisme sexuel. Je grossis le trait et me fonde sur les clichés, mais j'étais tellement resté sur une lecture amère du tourisme que je n'arrivais pas à m'en défaire. Mais directement sorti de la gare routière d'Udon Thani, je me suis juste senti dans une simple ville où des gens vivent, s'échangent des trucs, se promènent et font leurs bails pépère, bref pas dans un lieu dédié à l'entretien des touristes de passage. C'était presque un plaisir de voir une pléthore de magasins de produits d'entretien auto et autres garagistes au coeur de la ville, tant ça connotait vers le pur utilitaire quotidien. Et puis des dizaines d'écoles. Sérieux, sur les 4km parcourrus jusqu'à l'hôtel, on a bien longé 10 écoles de différents niveaux, chacune reconnaissable aux uniformes que portaient les élèves (en passant certaines écoles adoptent un uniforme tellement folko-glauque que je croyais au début qu'il s'agissait de sections maternelle/primaire de l'armée..) . Je me souviens qu'au Laos, le seul truc qui nous avait consolé dans les premiers jours, c'était d'avoir croisé 3 petites filles qui nous avait envoyé un sourrire accompagné du plus beau "Hello" du cours d"anglais. À Udon Thani, on s'est bouffé un raz-de-marée de jeunesse, avec tout le pannel, des lycéens rentrant chez eux à 3 par scoot aux bambins de maternelle qui zonent devant le 7eleven en face de l'école et qui mangent leur glace tranquille. C'était déjà vraiment réconfortant.
Dans tout ça, nous, soit on passe innaperçus, chose plaisante, soit on suscite un petit petit élan de surprise suivi d'un sourrire. Dans tout les cas, on ne nous regarde pas pour ce pour quoi on pourrait lâcher des billets et combien de billets. Même les chauffeurs de tuk-tuk, qu'on avait fini par associer à "Tuk-tuk? Weed? Smoke weed my friend?" ou même parfois "Opium? Speed -j'ose même pas immaginer la bouillie corrosive que ça doit être ici- ?" ne nous alpaguait même plus. La rue est dynamique, tout le monde y traîne, elle n'appartient plus aux échoppes et commerces touristiques qui débordent dessus, et ça fait du bien, même si l'on trouve que les diverses représentations du roi de Thaïlande accrochées en masse viennent un peu gâcher la fête.
Ce que l'on avait pu lire du Laos, c'est qu'un des éléments centraux de la vie des Lao était la détente et l'amusement. Je me souviens d'un témoignage de Serge Latouche qui rapportait, lors de son stage sur place dans les années 70, que le "sport national" était d' "écouter pousser le riz". Franchement, je ne peux que me réjouir de cette perspective de vie et de rapport au travail justement anti-travail, aux antipodes des objectifs manageriaux et des bataillons de contremaîtres de notre "start-up nation" . Mais, quelque part, si les Lao se contentent à bon droit de ne travailler que le minimum, pourquoi diable aller les emmerder à leur grignoter leur temps en se faisant servir et entretenir contre rémunération ? C'est un peu raccourci comme pensée, et les plus fervents libéraux crieront au développement économique et à la théorie du ruissellement en oubliant le fossé entre bien-être et gros billets, mais la question se pose tout de même. Je n'attaque pas directement les différents touristes qui viennent dans des pays comme le Laos. C'est une façon de questionner un peu plus absoluement le pourquoi du tourisme, le pourquoi du développement, et le pourquoi du développement par le tourisme. En soi, les Lao qui bossent déjà dans ces structures de vacances ne peuvent pas vraiment en sortir ni s'en défaire, et la situation sur place est suffisement délicate pour qu'il soit juste de leur permettre de faire de l'argent pour s'en sortir. Je tacle plutôt le fondement de base du développement, et par extension les politiques publiques et actions privées de développement. On pourrait avancer que les quelques rares Lao qui sont restés dans leur mode de vie chill et suffisant vivent dans la misère (le fameux "sous-développement"), mais pourquoi serait-il juste et pertinent de vouloir leur faire "accéder" à quelque chose de plus si ceux-ci sont déjà heureux de la sorte, et si tout cela ne passe que par les voies classiques de l'économie, ou soit le travail, l'exploitation, le rapport toujours perdu d'avance à l'argent et la mise en concurrence généralisée. Il est sensé de dire que tout le monde a droit à une vraie santé et à une vraie éducation comme à un certain confort de vie, mais ce n'est pas pour autant que la voie de l'essor tourisitique est une solution ou une option unique. Je ne sais ce qu'il en est de cet esprit "chill" en Thaïlande, mais le fait est qu'en s'y promenant pour le moment, on a eu le sentiment qu'on ne se faisait servir par personne, que les gens semblaient un minimum content de ce qu'ils faisaient pour ce qu'ils faisaient (et pas parce que ça fait bien devant le touriste), et que notre présence était juste normale.
De retour dans la smilosphère de ประเทศไทย mon frer! (+bonus épistémologique de comptoir)
Ce ressenti positif s'est confirmé aujourd'hui même. On a quitté Udon Thani et ses concerts nocturnes canins (j'en profite pour glisser que depuis ce voyage je commence à aimer les chiens. Enfin les chiens errants. Ils ont la classe, n'appartiennent à personne et te regardent avec un air trop cool de "hé mec j'veux bien te suivre partout et être ton pote pour les dix prochaines minutes mais tu me la fera pas à l'envers, même pour un morceau de jambon, après j'retourne voir mes collègues à la décharge") pour les petites routes de campagne, direction Kalasin où Willfried et Anong nous accueillent. On a ENFIN renoué les liens avec notre amour l'autostop, qui s'avère être ultra-easy dans le coin. A la façon de la Chine, beaucoup s'arrêtent, au moins pour nous donner un conseil, nous indiquer le chemin ou nous lancer un "bonjour!" quand même un peu interloqué. On a eu que 5 bagnoles aujourd'hui, et deux ont fait un détour pour nous pousser un peu plus loin alors qu'on avait rien demandé. Le meilleur "lift" aura été celui du tracteur-benne-train-magique d'un couple d'agriculteurs qui nous a emmené sur sa monture de bric et de broc coloré sur 20km supplémentaires alors qu'ils avaient l'air assez affairés. Bref, on a un peu le sentiment de reprendre le voyage, de se catapulter sans trop le vouloir dans la vie des locaux comme des gens de passage qui suscitent l'entraide et la générosité, et pas comme des clients. C'est cool, et j'espère que le reste de notre trajet en Thaïlande sera à l'image de ses prémisses.
Ps: je voulais en faire un article à part entière mais j'ai trop la flemme et je trouve que je m'étalle déjà assez dans celui-ci, alors je vous l'écris en petite note de fin: ça veut dire quoi "faire" un pays? J'étais tombé sur cette remarque il y a quelques années dans un bouquin de Schovanec, et je trouve la pensée toujours aussi féconde. On dit ou entend souvent dire "ouai, l'été dernier on a fait la Grèce" ou bien "on pensait faire le Japon l'an prochain avec Gégé". C'est assez nul, et même si ce n'est qu'un abus de langage, je trouve que ça révèle clairement une tendance de fond à vouloir comptabiliser ses expériences, se rassurer dans la connaissance d'un objet difficillement saisissable (en quoi tu "connaîtrais" les Seychelles dans ses moindres détails, que ce soit apres 2 semaines de all-inclusive ou 3 ans d'expatriation?), et vouloir tout domestiquer, moyens de voyager ou lieux en tout genres. Et puis au fond c'est assez idiot, parce qu'après tout "faire" un pays sous entend en faire le tour, et il n'y aurait aucun interêt à y retourner (puisque de fait on connaît déjà tout), si ce n'est pour "refaire" le pays puisqu'on a "bien aimé". Cela fait pour moi aussi un peu écho aux guides touristiques, du Routard au Lonely Planet qui, même s'ils informent de façon générale et sur une myriade de lieux précis, finissent par bloquer le voyageur dans une série de parcours pré-définis et balisés pour les 478 544 touristes de l'année précédente. Avant qu'on feuillette ceux des copains au Laos, j'avais oublié leur existence et le sentiment prenant de check de To-Do List qui leur est attaché, et je me dit qu'il y a un plaisir d'inconnu parfois 100 fois plus bandant à décider la destination du lendemain selon la curiosité du nom d'un bled à 50km (#Castropol et les noms de patelins improbables d'Espagne les vrés le savent) ou la topographie de la région adjacente plutôt qu'en fonction de l'incontournable parc ou des marchés de nuit à faire du coin. Bon déso pour la petite pointe de mépris qui pourrait être ressentie dans le propos, mais saches que ce raisonnement n'implique pas qu'il y aurait de meilleure façon de voyager que d'autres. D'ailleurs, je ne veux pas nier que le fait de voyager reste un luxe, et qu'il est bien souvent réservé à des classes supérieures qui ont le bagage économique (avoir les thunes pour bouger) ou le bagage culturel (avoir l'envie/la prédisposition/la volonté de quitter son chez-soi). Il n'est pas ici question de blâmer la personne en tant que tel, et d'ailleurs faire une distinction entre vacances et voyage permettrait peut être de clarifier un peu le quiproquo. Plutôt, l'idée c'est de critiquer un comportement et une position face à l'étranger, l'ailleurs, et face au voyage, ce truc de possession d'un lieu ou d'une expérience, et je pense clairement que bon nombre de gens plus riches et plus cultivés que nous traversent 20 fois le monde et ses régions en gardant cette approche de "faire" les pays. C'est donc plutôt une invitation à se représenter notre présence temporaire dans un lieu. Là c'est le cartosexuel qui parle, mais j'aime bien me dire par exemple que je suis "passé" par tel ou tel endroit, et j'aime à me focus sur le tracé de l'itinéraire, en essayant chaque d'associer à chaque segment,à chaque virage, à chaque lieu un contenu, qu'il s'agisse d'une odeur, un paysage, une wati rencontre ou un fait à analyser. Bref fin décembre on sera passés par la Thaïlande, mais on l'aura pas faite.
Mati
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fhuhhji · 7 years
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Septembre / octobre 2017
Voilà déjà 2 mois que j'habite dans la région de Mckenzie, une vie tranquille entre deux petites villes. Celle de Fairlie où j'habite et de Tekapo où je travaille. Cette petite routine m'a fait du bien après le voyage intense de 1 mois en Indonésie, là j'ai pris le temps de me poser et d'apprécier une forme de stabilité. Même si en voyage elle ne dure jamais longtemps, tout le défit est de toujours trouver la motivation de quitter un lieu où l'on se sent bien pour en expérimenter un autre dont on ignore tout. Le courage de me jeter dans cet inconnu je le vie cette semaine en partant faire une nouvelle expérience à Cromwell. Pour parler un peu plus de ces derniers mois j'ai pu découvrir de nombreux lieux, de belles personnes et expérimenter un nouveau mode de vie. L'expression “la montagne ça vous gagne” est tellement vrai, je pourrais vraiment me voir faire un bout de ma vie ici. Le rythme des gens est plus calme, les relations plus simples et sincères. La nature elle même est accueillante et poetique, bien que parfois capricieuse, mais elle offre des panoramas à couper le souffle. J'ai beau faire le trajet tout les jours je m'émerveille à chaque fois de la couleur du lac (qui change selon la météo), de la chaîne de montagnes qui se détache sur le bleu du ciel grâce à ses pics enneigés, des arbres et plantes qui se transforment avec l'arrivée du printemps. Des milliers de fleurs sauvages qui poussent partout et principalement les lupins, le lac de Tekapo est réputé en Nouvelle-Zélande pour ces fameuses “mauvaises herbes”, de couleurs violette, rose ou blanche elles poussent tout autour du lac. Une merveille. Je suis heureuse de me dire que nous allons passer ici avec maman, Joy et papa. Je n'ai aucun doute qu'ils vont adorer ce petit coin de paradis, loin des préoccupations de la société consumériste et proche des valeurs de la terre.
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vivilongstocking · 6 years
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Le Jour où j’ai frappé à la bonne porte.
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J’ai décidé de passer mon anniversaire seule. Très loin… De cette manière, je m’assure que cela soit différent; et en tout cas beaucoup plus dépaysant qu’à l’habitude. Je laisse rarement place à la déception puisque je n’attends en général strictement rien de spécial de cette journée. J’essaie cependant de me faire plaisir et de vaquer à mes occupations comme n’importe quel autre jour de l’année. Aujourd’hui, j’ai la volonté de me gâter et ai donc organisé deux plongées dans cet endroit si exotique, dont le nom aux anciennes sonorités perses me fait tellement rêver. L’hôtel dans lequel j’ai choisi de séjourner n’est pas un palais des mille et une nuits mais il dispose d’un centre sur site, et leur magnifique dhow* est amarré juste en face de la terrasse. Je suis toute excitée et je découvre ce matin avec contentement que je bénéficie d’une sortie privée avec mon intructeur, Hamissi. Mais lorsque nous partons, l’océan semble cependant avoir déserté les côtes. Les flux très forts de l’île ont comme attirée l’eau au large et j’aperçois les fonds à l’œil nu. Le bateau racle bruyamment les récifs et les nombreux coraux affleurent la coque de l’embarcation en bois… Je ne suis donc pas étonnée lorsqu’après une vingtaine de minutes à peine, nous nous retrouvons complètement coincés! Il semblerait que le responsable n’ait pas pensé à vérifier les horaires des marées. Impossible de bouger. Il va nous falloir attendre la montée des eaux avant de pouvoir repartir. Depuis la poupe, j’aperçois encore l’hôtel à une centaine de mètres de là où nous nous trouvons ; la journée s’annonce sous les meilleurs hospices!
Il nous faut près de deux heures avant de trouver une passe et de pouvoir rejoindre le site de plongée en haute mer.
Heureusement, l’équipage est charmant. Et il y a sur le bateau de quoi se restaurer en quantité ! S’ils me nourrissent, ils sont sauvés… Dans le cas contraire, je serais passablement énervée. Leur conversation me tient également éveillée et je ne vois pas trop le temps passer. Les environs sont somptueux, les couleurs simplement époustouflantes et le spectacle se suffit à lui-même. Bientôt le niveau de l’eau est remonté et nous pouvons enfin nous remettre en route, toujours aussi prudemment. Toujours aussi lentement. Il nous faut près de deux heures avant de trouver une passe et de pouvoir rejoindre le site de plongée en haute mer. A notre arrivée, le lieu est bien sûr bondé : à la surface, les bateaux déversent une grosse quantité de touristes à l’eau et c’est l’embouteillage. Mieux vaut rapidement descendre plus en profondeur pour éviter ce raffut. J’ai hâte de retrouver le monde du silence et de m’extasier sur sa beauté, plus d’un an et demi après ma dernière plongée. Enfin équipés, notre duo se jette à l’eau et je retrouve rapidement ces parfaites sensations d’abandon et de tranquillité. Malheureusement, je ne suis pas séduite par les fonds malgré la notoriété du lieu… que ce soit de part et d’autre de Zanzibar, chaque immersion se révèlera être une déception. C’est à Mafia, deux cents kilomètres plus au sud, que je déciderai finalement de me rendre pour plus de succès.
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La star.
Foulards au vent.
La lune montante.
Autour du puits.
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J’observe les adolescents jouer au football sur les plus incroyables et immenses plages de sable blanc qu’il m’ait été donné de contempler.
Il me reste cependant encore quelques jours à passer sur «l’île aux épices» et j’apprécie sa beauté et sa diversité. Je me plais à observer la vie léthargique de ses villages côtiers. Le soir venu, je me rends dans le hameau voisin pour partir à la rencontre de ses habitants. J’observe les adolescents jouer au football sur les plus incroyables et immenses plages de sable blanc qu’il m’ait été donné de contempler. Les plus jeunes enfants se ruent vers moi pour se faire prendre en photo et je me prête au jeu de leur tirer le portrait. Ils posent avec fierté sous les cocotiers et affichent les sourires les plus craquants qui soient. Dans les ruelles ensablées, les femmes s’affairent au puits pendant que d’autres s’évertuent à la vannerie. Les hommes sont à l’abri dans la mosquée et se montrent très discrets. Les poules, les chèvres ou encore les chats de la localité se promènent nonchalamment de maison en maison, et rien ne semble pouvoir perturber le rythme impassible des lieux. La lune prend rapidement le relais du soleil couchant et je dois me remettre en route vers l’hôtel rapidement. La soirée bien entamée est bientôt parfaite par une excellente surprise : mon hôte a décidé de préparer un homard ainsi qu’un gâteau au chocolat pour mes 37 ans. Je suis touchée, mais encore bien plus émue par les chants traditionnels en swahili que m’offre le personnel pour célébrer l’occasion. Jubilation. Entourée par la mer qui m’apaise tant, et en si bonne compagnie, je profite de ma soirée, au bout du monde, comme jamais je n’aurais pu l’envisager.
Ici, l’Afrique se mêle harmonieusement à l’Arabie, dans des odeurs venues de l’Inde.
Je m’émerveille ensuite de la capitale, Stone Town, la ville de naissance emblématique du grand Freddy Mercury. Ici, l’Afrique se mêle harmonieusement à l’Arabie, dans des odeurs venues de l’Inde. La vieille ville me rappelle le Maroc que j’aime tant, son ambiance, son énergie, ses appels à la prière. Mais la vue sur l’océan et les couchers de soleil sont ici incomparables ! Je décide bientôt de partir à la découverte des artisans locaux et notamment des fabricants des fameuses portes sculptées si caractéristiques de l’île, dont la plus vieille daterait de 1694. Au détour de mes promenades dans le vieux centre, je ne peux qu’admirer leur ouvrage. Elles paraissent indestructibles tant elles semblent épaisses et lourdes, et leurs différents motifs ont tous leur signification propre.  La tradition voudrait que la porte, également ornée de ferronnerie, soit ici installée en premier lors de la construction d’une maison. D’énormes clous de cuivre les protégeaient également des attaques d’éléphants qui ne peuplent pourtant plus l’île à présent. Et l’explorateur anglais Richard Burton écrivait en 1873 : «Plus haut est le linteau, plus grande est la porte, plus lourde est la serrure, plus gros sont les clous, plus importante est la personne!». Effectivement très impressionnant…
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Avec l’élan touristique de l’île et la rénovation des vieilles demeures en hôtels, c’est un réel plaisir de pouvoir admirer l’art de la porte sculptée de nouveau en plein essor.
Il suffit de sortir en périphérie de Stone Town pour trouver les menuisiers au travail. Je les observe scier en plein air, à l’ombre de manguiers. Leur système de découpe en hauteur me paraît très ingénieux : un homme au-dessus, un hommes en-dessous, afin d’amplifier les mouvements de l’instrument et élaguer efficacement le tronc en lames suffisamment conformes et identiques. Ici, tout est rudimentaire et fait à la main : les artisans utilisent de simples ciseaux à bois, des gouges* ou des maillets, et dessinent leurs frises et figures au crayon, avant de finalement polir minutieusement le tout au papier de verre. La plupart des portes sont en teck (ce bois importé, réputé imputrescible et relativement bon marché), mais l’on trouve encore de très impressionnantes portes taillées dans des bois locaux, tels que le magnifique manguier ou le jacquier. Avec l’élan touristique de l’île et la rénovation des vieilles demeures en hôtels, c’est un réel plaisir de pouvoir admirer l’art de la porte sculptée de nouveau en plein essor. Quel régal de retourner déambuler dans les ruelles de la ville afin de les dénicher ! Je passe des heures à me promener et à les contempler une fois trouvées. De plus, les clameurs du célèbre Festival Sauti Za Busara* commencent à s’élever et mes promenades sont à présent agrémentées, à chaque coin de rue, de musiciens venus jouer du monde entier. Zanzibar est décidément une destination bien surprenante en ce mois de février ! J’y reviendrai sans hésiter.
*Dhow = Le nom de dhow, ou boutre, est donné dans l’océan Indien à de petits cargos de construction traditionnelle arabe. Ce sont des navires motorisés de 300 à 500 tonnes de charge, à coque en bois très élancée.
*Gouge = ciseau de fer concave, creusé en gouttière, pour la taille du bois ou de la pierre.
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INFOS PRATIQUES
Du 7 au 10 février 2019, la capitale de Zanzibar, Stone Town, accueillera la 13ème édition du festival international de musique africaine, Sauti Za Busara. Avec environ 18 000 visiteurs et plus d’une trentaine d’artistes venus de tout le continent, l’événement est aujourd’hui considéré comme l’un des sept plus grands festivals africains: “Sauti za Busara brings people together to celebrate African music under African skies.” Attention, pendant la période du Festival, l’île est bondée et par conséquent les tarifs beaucoup plus élevés…
Pour vous rendre à Zanzibar, le plus simple est de prendre le ferry ou l’avion depuis Dar Es Salaam, la capitale de la Tanzanie. En ferry, comptez 3 heures de trajet environ avec plusieurs départs par jour (Azam Ferry). Les conditions de navigation pouvant être extrêmement difficiles, j’ai personnellement opté pour le vol de 20 minutes proposé par les compagnies locales – Coastal, ZanAir, Auric, etc. Le prix passe du simple au double (70USD / 150USD) mais c’est toujours plus beau vu d’en haut!
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OU DORMIR
Du côté Est de l’île, aux alentours de Matemwe, j’ai séjourné à la Zanzibar House, à mi-chemin entre l’hôtel et la maison d’hôtes. Je recommande son restaurant et sa plage incroyables mais certainement pas le centre de plongée, le gérant (en fait, le fils du propriétaire des lieux) étant, si ce n’est azimuté, totalement incompétent. Comptez 110€ minimum par nuit avec petit-déjeuner si vous êtes fin négociateur… L’environnement y est très tranquille: pour faire la fête, privilégiez les localités de Paje (au sud-est) ou Kendwa (au nord de l’île).
A Stone Town, vous ne manquerez pas non plus d’options! J’ai choisi The Swahili House pour sa situation géographique très centrale et sa terrasse incomparable. Comptez environ 80USD en basse saison pour une chambre double. Le personnel et la nourriture y sont fantastiques! Pour la plus belle vue, rendez-vous au Emerson on Hurumzi and the Tea House Restaurant, mon coup de coeur, deux ruelles plus loin 🙂
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    Comme dans un rêve à Zanzibar! Le Jour où j’ai frappé à la bonne porte. J’ai décidé de passer mon anniversaire seule. Très loin… De cette manière, je m’assure que cela soit différent; et en tout cas beaucoup plus dépaysant qu'à l'habitude.
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Résumé vite fait bien fait, enfin, bien fait, bref, on essaye de rattraper le temps , mais le temps court on dirait.
Bon, je vais essayer dans ce nouveau post de nous remettre à jour, c’est-à-dire de rattraper deux mois  et des poussières de retard en quelques lignes… Je risque donc de zapper pas mal de choses, mais il faut bien qu’il nous reste des détails croustillants à raconter en rentrant. Car oui, on va rentrer un jour, désolé.
Je terminais le dernier post par cette histoire de rafting. Juste après cela nous arrivions à New-Plymouth, second lieu de WWoofing pour nous. Après un voyage en stop de 6 heures, et plus de 8 voitures différentes empruntées, on fait la connaissance de Sharon, notre nouvelle hôte.
Femme indépendante, début de soixantaine, pleine d’entrain et d’idées, Sharon vit dans une petite maison sur les hauteurs de New-Plymouth, avec une très belle vue, un jardin magnifique, et une cuisine impressionnante (elle tenait un restaurant avant, et tous les ustensiles sont toujours présents).
Nous avons réalisé des packs de bières en bois, pour offrir dans sa famille à Noël, un système d’arrosage pour tout le jardin, diverses peintures (en bâtiment et décoratives), des dessins, etc…
Les tâches étaient nombreuses et variées, mais nous en sommes arrivés à bout vaillamment. Bien sûr.
C’est aussi là que nous avons passé les fêtes de Noël et Nouvel an. Dur dur quand même , non pas d’être loin de vous tous, juste la bouffe. C’est vraiment pas terrible.
Du coup, Noël au soleil, on a cramé, bu plein de bières et c’est tout.
Pour le Nouvel An, on était invité à une fête chez une charmante demoiselle, la fille de l’oncle du frère du cousin du compagnon de la femme du fils de Sharon, que l’on avait croisée au réveillon.
Voilà, en gros , le style de soirée que l’on peut passer avec la jeunesse Néo-Zélandaise :
Arrivée vers 17.00, jeu à boire ( application qui fait jeu à boire, même), bon, très vite, bien sûr, les gens sont saouls.
Ensuite, vers 20.00 Barbec, on mange, on boit, de 22.00 à 00.00 on danse un peu, et hop, Nouvel an, Happy New Year, bisous bisous, coupe de Cava, et à 00.15, tout le monde se casse !
Avec Fredo on se dit, cool, y a une autre soirée, on demande autour de nous, mais non ! Les gens rentrent chez eux. C’est fini. C’est comme ça.
Du coup, on se retrouve très vite à 4, mais on a résisté et fait la fête jusqu’au petit matin. Ou presque.
Voilà un peu près pour New-Plymouth.
C’était bien. On a fait pas mal de promenades. On s’est mis au sport quotidiennement.
On a essayé de grimper en haut du mont Taranaki, mais on ne voyait pas plus loin que le bout de son nez après quatres heures de grimpettes, on s’est déclaré vaincu.
On est reparti en stop pour Wellington sans encombre.
Réflexion générale sur la Nouvelle-Zélande :
Les villes sont incroyablement moches. La plupart ressemble à des centres commerciaux, et elles ont toutes vendus leurs âmes au diable.
New plymouth se sauve la mise avec le street art présent partout, mais c’est limite…
Et Wellington parce que c’est une capitale qui ressemble plus à une forêt qu’à une ville.
Du coup, sur l’île sud, quand on arrive dans une ville qui aligne quelques bâtiments plus anciens avec un peu d’âme on tombe vite en pamoison.
En même temps, on n’est pas là pour le béton.
Revenons à Wellington. Capitale du pays, incroyablement pluvieuse et venteuse, mais aussi surprenante. Faites de collines et de monts, ça monte et ça descend sans cesse. Les différents quartiers sont parfois cachés derrière des forêts d’arbre, les points de vue sont magnifiques, et c’est vert vert vert VERT !
 Nous étions logés par un charmant américain moustachu qui nous a baladé dans toute la ville, avons bu des bières locales qui coutaient plus chères qu’une bière belge EN NOUVELLE ZELANDE,
On a gouté l’herbe locale, vu des gens recréés des scènes de Star Trek dans un parc, regardé la nouvelle saison de South Park, marché des kilomètres, etc.
Après ça, hop Ferry, direction l’île du sud. Belle traversée, c’est beau, toujours. Voir photo.
Quelques arrêts, des heures d’auto-stop et une nuit plus tard, nous arrivions dans notre première tanière de l’île sud, à Waimangaroa. Je dois dire que je me réjouissais vraiment de ce woofing, puisqu’il avait lieu chez un artiste, Woody, et que l’endroit avait l’air passionnant.
En effet, la maison était composée uniquement de l’atelier et d’une galerie, avec une mini-cuisine, un poêle à bois qui servait de cuisinière et de chauffe eau, eau qui arrivait directement du ruisseau à côté.
L’endroit était remplis d’un bric-à bric gigantesques, fait des œuvres de l’artiste ( sculpture de 3 cm à 3 m de haut) d’un reste de magasin de seconde main, d’os, de bois, de pierres, etc…
Malheureusement, l’homme n’était pas aussi intéressant qu’il semblait l’être, puisqu’il passait la majorité de ses journées à fumer des gros pétards, à dormir, et à regarder la télé le soir.
Nous avions cependant accès à son atelier, ce qui nous a permis de nous initier à la sculpture sur bois et sur os.
Nous ne sommes restés qu’une semaine là-bas, et tant mieux. Nous en avons quand même profité pour emprunter les vélos et aller voir une colonie de phoque 35 kilomètres plus loin. Une escapade qui nous coutera chère en courbature, les vélos étaient horribles, et les selles comme du bois. Mais ça valait le coup !
 Nous avons ensuite quitté Woody pour rejoindre Karamea , petite bourgade tout au nord du sud, de 500 habitants, à seulement 90 km de l’endroit ou nous étions.
Notre pire journée de stop.
Il nous aura fallu plus de 8 heures pour atteindre notre point de chute.
Quelle affaire !
A Karamea nous étions chez Kay, pétulante anglaise dans la soixantaine, vivant dans son petit nid loin de tout et de tous.
Nous avions notre toute petite maison à nous, ce qui était très agréable, et pas plus mal vu le caractère lunatique de notre hôte.
Le lieu était beau, le jardin charmant, et les environs magnifiques.
Les boulots plus ou moins sympathiques, pas vraiment passionnant. Mais la région alentour était magnifique, les promenades incroyables, et les deux vélos à notre disposition superbement confortable.
Quand à Kay, elle était plutôt gentille, mais très enfant gâtée, pouvant passer d’une humeur à l’autre sans crier gare si les choses n’étaient pas comme elle devait l’être. Les soirées devaient se dérouler comme elle le voulait, et il en était de même pour presque tous nos jours off. Nous avons quand même passé de bons moments, mais c’est surtout les paysages et la quiétude des lieux que nous retiendrons.
C’est aussi là que j’ai fêté mes 30 ans. Un peu, comment dire, ennuyant. Et j’aurais passé une mauvaise journée si je n’avais pas des amis et une famille en or qui m’ont fait une belle surprise !
Après ce mois passé à travailler, nous nous sommes accordés trois jours de vacances à Punaikaiki, The Pancakes Rocks.
On a eu un peu peur au début, le lieu était rempli d’autocar et de touristes, mais la plupart faisait juste une visite éclair histoire de prendre quelques photos avant de reprendre la route pour aller prendre d’autres photos, et finalement les lieux à partir de 16/17 heures étaient presque vide et très paisible.
Nous avons fait quelques promenades assez incroyable, et une initiation au surf, plutôt réussie pour Fredo, un peu plus compliquée pour moi, d’autant plus que Fred essaya de m’assassiner à coup de planche ( c’est pas moi, c’est la vague sera sa seule défense) .
Malgré des nuits difficiles dans un dortoir plein de deux ronfleurs fous (sans compter Fredo), c’était assez agréable. Et grâce à ses ronfleurs, j’ai pu profiter d’un ciel étoilé comme je n’en avais jamais vu en sortant prendre l’air plusieurs fois dans la nuit. Comme quoi…
Après ces quelques jours de repos bien mérité, nous prenons le train entre Greymouth et Christchurch pour rejoindre Oamaru, notre prochaine destination de volontaire.
Le trajet est époustouflant, toujours entouré de montagnes, de rivières, que des paysages à couper le souffle.
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