Tumgik
#putain de genou
philoursmars · 1 year
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Ca y est, ENFIN. Demain matin, je me fais opérer à Lille du genou droit (voir la croix indiquant le bon membre !), pour une prothèse totale de genou....
Si jamais je ne poste plus rien du tout, c'est que ...COUIC ! (bon, normalement, cela n'est pas dans les projets !)
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chaotictomtom · 7 months
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pas un epn/fablab qui fait EXACTEMENT ce que je veux faire dans la vie (dans le social + numérique + art) qui me propose un service civique personnellement à moi avant de le mettre dispo en ligne. quand je suis déjà en service civique donc absolument impossible </3 ils pouvaient pas faire ça quelques mois avant c'est terrible ça
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swedesinstockholm · 9 months
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8 décembre
dans mon lit bb et je viens de me dire est-ce que je porte les mêmes chaussettes que je portais chez r.?? (non) et c'est exactement le genre de réflexions que je dois plus avoir parce qu'on s'en fout des chaussettes que je portais chez r. quand il m'a ouvert la porte il m'a détaillée de pied en cap en disant la classe! et j'ai monté les escaliers en bois devant lui jusqu'au dernier étage où la porte recouverte de dessins était grande ouverte, y avait des dessins partout sur les murs et des tissus accrochés au plafond comme dans une cabane. sur la sonnette y avait son nom et le prénom de sa fille. maintenant que je sais qu'il a du aller en justice pour la revoir ça me bouleverse, alors que je sais même pas ce qui s'est passé. on a traversé la cuisine qui faisait couloir pour aller dans sa pièce de musique archi bordélique avec tous ses instruments et ses amplis et son grand écran d'ordinateur et j'avais envie d'ausculter chaque recoin.
tout à l'heure je regardais le prix des micros et puis je suis allée voir le bus qu'il faut prendre pour aller au magasin de musique de sandweiler. par exemple demain. mais j'ai trop peur de retomber dans le truc de l'armée vaincue sous le joug des romains. tu m'as dit d'aller acheter un micro alors je suis allée m'acheter un micro. tu m'as dit de chanter alors je chante. est-ce que je suis en train de tout compliquer? je crois que j'avais pas vraiment réalisé qu'il était si occupé tout le temps parce qu'il a que la moitié du temps dont dispose une personne qui n'a pas d'enfants pour faire tout ce qu'il a à faire. en fait peut être que quand il disait je sais pas si c'est une bonne idée en m'invitant chez lui il parlait pas du tout de moi et de mes sentiments mais de lui et de son emploi du temps serré.
hier soir derrière le palais de justice je sais pas pourquoi j'ai ouvert mes mails et j'ai vu que mon poème sonore n'avait pas été sélectionné pour le podcast mais elles m'ont écrit un mail spécial et personnel pour me dire qu'il était beau quand même et me remercier pour ma vérité ou un truc comme ça et je me suis sentie tellement lourde de nouveau. trop lourde, trop vraie, trop entière too earnest too deep TOO DEPRESSING. bon après je m'en fous de passer dans ce podcast et j'étais pas entièrement satisfaite du poème non plus, c'était plus le processus qui m'a intéressée et hier quand r. me montrait des trucs sur logic pro y avait des trucs que je connaissais déjà de garageband, mais je lui en ai pas du tout parlé. je lui ai demandé comment il avait appris et il m'a dit que son père était un peu geek et qu'il lui avait appris à utiliser garageband quand il était petit et j'ai dit putain la CHANCE.
9 décembre
bon je vais encore parler de r. mais c'est à ça que sert ce journal. cet après-midi à 15h pile il m'a enfin répondu pour me confirmer qu'il parlait bien de mes sentiments et non de son emploi du temps serré, parce qu'il avait peur qu'en m'invitant chez lui ça les réveille ou ça les renforce ou que sais-je, et que ça me fasse souffrir et qu'on se sente mal et que ce soit gênant. il m'a dit que c'était un flippé des relations intimes et qu'il était terrifié par les moments gênants. mais moi quand il me dit ça ça met du charbon dans la machine à delulu parce que je suis censée être sa POTE donc qu'est-ce que la relation intime et le moment gênant viennent faire là-dedans? je lui ai dit que dans tous les cas ça aurait été plus gênant pour moi que pour lui parce que je suis une pro de la souffrance en silence, mais j'arrêtais pas de répéter que ça avait pas été le cas jeudi, ce qui est faux parce que je souffrais, quand il passait par dessus moi pour toucher des boutons sur ses synthés, quand il m'a accidentellement frôlé le genou, quand son regard a brièvement glissé sur mes lèvres mais peut être qu'il regardait juste mon petit duvet de moustache, quand il attendait anxieusement ma réaction pendant que j'écoutais ses morceaux caché quelque part derrière moi et que je me suis retournée pour lui dire c'est trop beau ça à un moment où il joue un trop bel accord de guitare électrique et qu'il m'a fait un sourire gêné mais tout content, en fait j'ai souffert du début à la fin, mais la souffrance était contrebalancée par ma joie d'être avec lui.
il m'a dit qu'il était trop content de m'avoir vue et que ça se soit bien passé, et puis il m'a dit qu'il avait eu peur que je me sente utilisée et il m'a demandé si ç'avait été le cas et j'ai dit honnêtement oui un peu et que je m'étais dit the NERVE et il a dit oui le nerve, mais il était bloqué et il s'est dit que c'était une bonne occasion pour me voir. il était occupé mais il voulait me voir, de nouveau, c'est du charbon pour la machine à delulu. je peux pas m'empêcher de me dire qu'il veut qu'on reste amis juste parce qu'il est traumatisé par les relations intimes et qu'il en veut pas pour le moment et que moi en tant que lesbienne mais fille cool qui l'intéresse j'étais la candidate idéale pour la relation zéro souffrance (c'est ce qu'il m'avait dit cet été) mais j'ai gâché tous ses plans avec ma faiblesse hétéro pour les grandes asperges bouclées, et que s'il était pas aussi flippé par ses propres sentiments on se serait probablement embrassés jeudi dans son studio d'enregistrement au fond de son appart-cabane. notre discussion m'a pris une bonne partie de le soirée mais au milieu on a fait une pause pendant qu'il mangeait avec sa fille et qu'il la mettait au lit et que moi je regardais orlando de paul b. preciado dans une énième tentative de me remettre sur le droit chemin queer. j'en ai aussi profité pour écouter la chanson déprimante de foxing et chanter pour exorciser la douleur et j'ai de nouveau commencé à pleurer comme kate winslet dans the holiday, je me sentais tellement clichée que j'avais presque envie de rigoler. j'ai pleuré puis j'ai remis la chanson et puis j'ai mis orlando.
j'ai reconnu victor le drag king qui m'avait aidée à me bander les seins avec du cellophane l'année dernière. j'ai bien aimé orlando ça m'a donné envie de le relire et aussi de me métamorphoser, de me réinventer, mais pas en termes de genre, je veux juste être quelque chose d'autre que ce que je suis là maintenant. et quand je dis ça je veux dire quelqu'un qui passe pas une heure à essayer d'enregistrer le brouillon d'un message vocal dans ses voice memos pour finalement envoyer un long message écrit préalablement préparé dans les notes pour pas qu'il voie le temps que ça me prend pour écrire mes réponses. j'ai failli lui envoyer un des brouillons de mes notes vocales parce que ça me faisait rire tellement j'y arrivais pas mais je me suis dit que peut être ça faisait rire que moi parce que je suis une frappadingue.
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manue-ringo · 1 year
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Chapitre 24 : Perte de contrôle
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- Vous êtes sérieux ? S’exclama-t-elle, un ricanement incontrôlable s’échappant de ses lèvres, résonnant comme un écho provocateur. Elle avait réussi à le mettre hors de lui, et un immense sentiment de satisfaction malveillante s’empara d’elle, un frisson de pouvoir qu’elle ne pouvait ignorer.
- Attention, agent Mulder, vous perdez le contrôle. Ce n’est pas bon pour votre santé. Ajouta-t-elle avec une délectation mêlée de défi, savourant chaque seconde de sa victoire, même si, au fond, elle sentait la tension s'épaissir entre eux.
Mulder avait le souffle court, son corps tout entier tremblant de colère. Il sentait la rage bouillir en lui, si intense qu'il aurait pu l'étouffer.
- La ferme ! S’écria-t-il, sa voix tremblante trahissant la fureur qui l’habitait. La passion brute et désordonnée qui émanait de lui était à la fois terrifiante et enivrante.
- Vous avez dépassé les bornes cette fois, Parker. Scully est mon amie. Vous n’êtes rien pour moi. Depuis votre arrivée, tout s’est effondré. Notre enquête, notre carrière, mon amitié avec Scully… Vous nous avez tous brisés. Je n'ignore pas ce qui s'est passé avec cette histoire de Centre, mais une chose est sûre : vous méritez ce qu'il vous arrive. Ajouta-t-il d’un ton méprisant, chaque mot frappant comme un coup de marteau.
Les paroles de Mulder se plantèrent en elle comme un poignard, et Parker sentit une douleur fulgurante l'envahir. Son cœur se serra dans sa poitrine, et l’incompréhension l'étreignit. Elle n’en revenait pas. Elle ne s’attendait pas à un tel discours, à une telle cruauté. La rage et la humiliation s’entrelacèrent, embrasant son esprit. Elle voulait le détruire, lui faire ressentir la douleur qu’elle éprouvait à cet instant.
- Allez vous faire voir, espèce d’enfoiré ! S’écria-t-elle, la voix vibrant d'une rage inextinguible. - Vous vous êtes regardé ? Vous avez échoué misérablement dans cette histoire, avec vos croyances et vos obsessions mystiques, vos conspirations en tout genre ! Vous n’êtes qu’un pauvre aliéné à la recherche d’une vérité qui n’existe que dans votre monde parallèle. Maintenant, lâchez-moi tout de suite, ou je vous jure que je vous tue !
Mulder ne broncha pas, son regard fixé sur elle avec une animosité palpable, mais au fond de lui, une part de lui se délectait de cette tension. Il ressentit une pulsation douloureuse à ses tempes, sa gorge nouée, les mains moites. Tout son corps était en alerte, chaque fibre de son être lui criant de se contenir avant qu'un drame ne se produise. Ce mélange de colère et d’attirance le rendait fou.
Soudain, une sonnerie retentit, coupant la tension comme un couteau. Mulder mit un moment à réaliser que c’était son téléphone. L'interruption était malvenue, comme une intrusion dans leur confrontation. Parker, voyant qu'il ne réagissait pas, s’écria :
- Décrochez ce putain de téléphone, ou je vous brise les couilles d’un bon coup de genou !
Il finit par relâcher la pression, se détournant pour répondre, encore secoué par leur altercation.
- Allô ?  Dit-il d’un ton brut. Essayant de reprendre ses esprits.
- Mulder ? C’est bien vous ? Est-ce que tout va bien ? C'était la voix de son supérieur adjoint, Skinner. Mulder, confus, répondit maladroitement :
- Pardon, euh, monsieur Skinner, c’est vous ?
Il se racla la gorge, tentant de masquer le tumulte intérieur qui l’agitait. La tension avec Parker flottait encore dans l’air, électrisante et palpable.
- Oui, je viens de vous le dire. Mais qu’est-ce qu’il vous arrive ? Vous semblez perturbé. On vous a menacé ? Demanda Skinner, sa question résonnant comme une pointe d’ironie involontaire.
- Je… Non, pas du tout. Tout va bien, rassurez-vous. Je pensais qu’il était trop risqué de se parler au téléphone. Répondit Mulder, cherchant à paraître détaché, mais il sentait que son esprit était encore piégé dans le regard de Parker.
- J’ai pris mes précautions pour ça. Écoutez, je dois vous parler au plus vite. J’ai des informations importantes à vous donner. Rejoignez-moi demain au Spark Café, ce ne doit pas être très loin de là où vous êtes. Soyez là à 9 h tapantes.
- Entendu. Répondit Mulder avant de raccrocher, son cœur encore en proie à l'agitation. Il se tourna vers Parker, son visage redevenant impassible.
- Je dois aller dormir. J’ai un travail urgent qui m’attend demain. Il lui ouvrit la porte, lui faisant signe de partir, son ton glacial comme une barrière infranchissable.
- Sortez maintenant. J’ai mieux à faire. Ajouta-t-il avec une froideur calculée.
Parker lui jeta un regard incendiaire, une flamme de défi dans ses prunelles, avant de quitter la pièce d'un pas décidé. Une fois seule, Mulder ferma la porte à double tour, comme pour se protéger de son retour éventuel.
Il s’allongea sur son lit, épuisé et pensif. Le chaos de la soirée le hantait encore, et il se sentait perdu dans un cauchemar sans fin. La perte de contrôle l’effrayait, et il se savait proche de la rupture à cause de cette femme qui représentait toutes ses craintes. Parker était comme un mauvais esprit qui le hantait chaque jour, mais aussi une tentation irrésistible qui le fascinait.
Il repensa à ses mots sur le Centre. Peut-être avait-il été un peu dur, songea-t-il, mais qu'importe. Le mal était fait, et elle l’avait bien cherché, se dit-il en essayant de justifier sa propre colère. Pourtant, au fond de lui, il savait que la tension entre eux n'était pas simplement de la colère ; c'était quelque chose de plus profond, de plus complexe. Il espérait que les nouvelles de Skinner seraient bonnes et qu’elles les aideraient à avancer enfin, à retrouver un semblant d’ordre dans le chaos qu’était devenue sa vie. Mais il se doutait que tant que Parker serait là, leur dynamique serait une source de conflit.
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arypurple · 1 year
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DL - Résumé foireux S01.ÉP01
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J'ai décidé de faire un résumé foireux pour chaque épisode de l'anime Diabolik Lovers. Vu le peu d'épisode qu'il y a et qu'il n'y aura probablement pas de saison trois, pourquoi pas ? Vous savez qu'il y aura des spoils ainsi que des moments choquants. Je vais sûrement paraître vulgaire sur les épisodes. Et je tiens aussi à préciser que je ne crache pas totalement sur le personnage de Yui Komori... enfin seulement sur celle dans l'anime. Je vous souhaite une bonne lecture !
L'épisode commence par une doooouce musique (il faut bien commencer par quelque chose de doux avant de devenir le plat de résistance d'une fratrie de vampires). La fille qui vient d'arriver prend bien son temps d'observer les alentours avant de se faire surprendre par l'orage. Tout va bien, Yui. Moi ça me relaxe les orages ! Bref, elle frappe contre une épaisse porte avant que celle-ci ne s'ouvre SEULE. Yui, n'entre pas, n'entre p... ah bah non, trop tard ! Cette dernière demande s'il y a quelqu'un mais pas de réponse... quand un mec sauvage apparaît dans son radar ! En fait, il était couché sur un canapé. Elle va donc le rejoindre pour le réveiller, mais constate que sa peau est froide, qu’il est blanc comme un cul et que son cœur a visiblement lâché. Yui, tu viens d'arriver et tu trouves un cadavre ! Barre-toi ou ce sera toi qui finira à l'état de cadavre ! En tentant d'appeler l'ambulance, le gars se réveille en lui disant de fermer sa gueule et lui prend son cellulaire au passage... Yui, si tu vois un cadavre animé, fous le camp ! Mais non, il faut rester pour poser des questions à la con et le gars a largement le temps de la culbuter la plaquer au canapé en disant vouloir la prendre avant de lui lécher le cou. Le tout en se laissant faire avant que Claude Faustus qu'un binoclard se présente pour lui rappeler que ce ne sont pas des manières envers une invitée. La fille se redresse et se présente avant que le pervers décide de la baptiser Planche-à-pain. Évidemment, elle ne comprend même pas qu'il parle d'elle. Dans la joie et la bonne humeur, ils se rendent donc dans un splendide salon (qui a sans doute été le théâtre de plusieurs meurtres) pour tirer la situation au clair. Alors qu'elle tente de nouveau d'expliquer sa présence ici, un gars se téléporte sur le canapé pour la lécher, suivi d'un autre mec. Parce que c'est comme ça qu'on accueille une invitée chez les Sakamaki ! Le mec aux cheveux bordeaux décide de s'approprier la fille en disant qu'il passerait sur elle en premier (hum, ça vaut sans doute pour chaque sens du terme). C'est alors que Tsundere Simulator se présente avant de péter un mur sous prétexte que son odeur l'a tiré de son sommeil. Bientôt, toute la fratrie est présente et la Belle au Bois Dormant leur explique que la blondasse est la nouvelle mariée sacrificielle, mais qu'ils doivent bien se comporter avec elle et qu'ils n'ont pas le droit de la buter (mais ça n'empêchera pas certains de la goûter). Les gars se présentent: Shuu (Belle au Bois Dormant), Reiji (Claude Faustus ou le Butler), Ayato (Oréo-sama), Kanato (hystérique, p'tit con, gamin, Yandere King), Laito (Fedora-chan, pervers) et Subaru (Tsundere Simulator). Apeurée, elle veut contacter son père... et a OUBLIÉ que son téléphone est en possession d'Oréo-sama. Mais Tsundere Simulator le prend et le brise car Yui a pas voulu acheter un putain de Nokia ! Elle tente de se barrer et trébuche dans le vide. Bien joué, Yui ! Bien évidemment, elle s'est écorché le genou en tombant et en voyant que ce sont des vampires, décide de sortir son rosaire pour essayer de les repousser... ça ne marche pas, bien sûr. Presque à un cheveu de se chier dessus, elle quitte la pièce et zigzague un peu partout dans le manoir (car elle ne se souvient visiblement plus du chemin qu'ils ont emprunté pour aller au salon... elle aurait dû laisser des petits cailloux, voyons !) jusqu'à tomber sur un vieux téléphone (vive l'ancienne époque) dont le fil est coupé. Après que le pervers lui ai fait peur, elle tente d'ouvrir la porte avant qu'Ayato lui ordonne d'hurler de désespoir. La blonde se barre de nouveau... mais à l'étage. Ah, bravo ! Et tu comptes sortir du manoir comment si tu es coincée à cet étage ? T'as prévu un jetpack ou c'est comment ? Elle entre doooonc dans une pièce donc la chaîne et le cadenas ont été brisés (quel hasaaaaard...). En voyant Casper aux cheveux mauves, elle recule contre une bibliothèque en se tenant la poitrine et fait tomber des livres, puis tombe sur le journal de son papounet. Énorme cliffhanger: Dark Vador son papa n'est PAS son père. Et comme si ça ne suffisait pas, la fratrie de sangsues est apparue dans la pièce et Tsundere Simulator dit qu'ils la tueront si elle tente la fuite. S'ensuit alors une tentative de viol une mise en bouche par le pervers et Oréo-sama avant que le second ne la prenne par la gorge pour vouloir la mordre. L'épisode se termine face à un bon plan sur ses crocs et par la demoiselle qui appelle Dieu.
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paysendormis · 2 years
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Il y a longtemps, au cœur du quartier des nains de 𝓗𝘶𝘳𝘭𝘦𝘷𝘦𝘯𝘵.
TW maltraitance infantile, violence, alcool, scarification
𝐓𝐇𝐄 𝐒𝐖𝐎𝐑𝐃𝐒 𝐎𝐅 𝐎𝐋𝐃 𝐇𝐄𝐑𝐎𝐄𝐒 : ˗ ˏ ˋ 𝓈𝒸𝑒̀𝓃𝑒𝓈 ˎ ˊ ˗
Une ruelle illuminée par d’oscillantes torches vertes serpente en silence dans la nuit. Le vent frissonnant des ténèbres pousse le pas nerveux de Madame Mim et Goran.
Elles guettent avec une inquiétude tangible un assaillant fantasmé par leurs esprits alcoolisés, qui bondirait d’un de ces sous-sols à barreaux ou de ces perrons mal éclairés.
La poigne de la vieille femme autour du bras de sa cadette et ses ongles noirs encrent de longues traces rougeoyantes contre sa peau quand Mim l’attire au bord du puit. Elle ne l’avait pas vu, au centre de la placette auparavant dissimulée par l’architecture hétéroclite du quartier.
« — Saute. »
Goran n’a pas le choix. Elle lui fait confiance.
Pourtant la liqueur de pomme endormie contre sa langue assure un avenir aussi trouble que son esprit. Chaque pas est ponctué par la piqûre vivace de son instinct. Paniqué.
« — Je… »
La vieille la précipite au fond du trou d’un coup asséné sur son maigre torse.
Goran semble voler un instant. Jusqu'à ce que le frisson de l’air glacé contre sa nuque s’écrase avec elle sur un tas de feuilles mortes. Une sorte de rat s'en échappe à tire-d'ailes. Du haut de ses onze ans, elle sent une nausée bouleverser son estomac.
La vieille atterrit à ses côtés à la seconde où un jet de vomis s’éjecte des entrailles de la gamine.
« — Putain… putain d’enfants… des foutus gorets de merde… »
Goran s'essuie la bouche avec le bord de sa cape alors que Mim la traîne vers le bout du tunnel plongé dans l'obscurité la plus totale. Sa voix prenait des accents colériques et vulgaires que l'enfant ne lui connaissait qu'en dehors de ses rencontres professionnelles. Elle réservait les violences à ses protégés.
La petite blonde ne saurait dire si le sol courrait sous ses pas, ou si la cadence s'était sauvagement accélérée sous l'accroche la vieille femme; elle peinait à suivre mais le choix ne lui revenait pas. Pour ne pas trébucher, elle coinçait ses doigts dans les bracelets de tissu de Mim. Elle songea qu'elle n'avait jamais touché sa peau auparavant. Qu'elle ne l'avait jamais vue. Sous les effluves des parfums épais qui toujours drapaient la vieille crieuse publique, une odeur de souffre persistait. Chez elle, sur ses habits, dans son haleine. Coulant le long de son épiderme parcheminé. Elle hallucinait.
Une fine pellicule de sueur fit son chemin le long de la racine de ses cheveux blonds. Bandeau sacré qui pressait contre son front, Goran vit seulement des nuances claires semblables à des lucioles. Elle se traînait un genou à terre, l'autre forcé debout par le bras de Mim sous ses aisselles. Les pierres qui heurtaient si fortement ses pieds d'ordinaire s’amollissaient. Elle flottait. Elle marchait sur un nuage.
« — Elle a morflé. Toi aussi. »
Une voix bourrue lui parvint aux oreilles derrière un bourdonnement qui chauffait l'arrière de son crâne et l'aveuglait en partie.
« — J'pas l'droit d'boire aussi ? Pas d'raison que la p'tite soit la seule à se murger...
— Qu'est-ce qu'elle a ? », coupe un couinement fluet rencontré dans les secondes qui suivirent par un claquement de porte. « Dans ta chambre, Neva. »
A nouveau ce ton autoritaire.
« — Tu ne l'as pas seulement fait boire. Qu'est-ce que tu lui as filé ?
— Des... des trucs... des trucs pour qu'l'os... pour qu'elle sente pas... »
Bruit assourdissant de verre brisé.
Goran ne comprenait plus grand chose à ce qui se tramait autour d'elle. Tout dans sa tête et dans ses souvenirs conserverait la texture doucereuse des rêves. Elle était incapable de se rappeler pour quelle raison elle s'était rendue ici avec Madame Mim.
Pourquoi elle avait bût, pourquoi cela devait avoir une importance.
Son corps amaigri fût installé sans ménagement sur un fauteuil moelleux. Ses poignets, coincés sous d'épais et glaciaux morceaux de métal. Elle entrouvrit ses paupières un instant, juste à temps pour apercevoir deux doigts saisissant un immense pic blanchâtre à la pointe affûtée.
Aveuglée par les lumières elle vit l'outil être trempé dans une mixture épaisse et rouge. Un tremblement se mit à secouer son corps de la tête aux pieds.
Il s'approchait dangereusement de son œil.
Madame Mim enfonça un morceau de sa cape dans la bouche de Goran avant qu'un hurlement venu du plus profond de ses entrailles ne réveille la maisonnée.
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Cheeky Love - 05
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 Le cœur battant vivement dans ma poitrine, je mis un temps de réaction pour oser bouger ne serait-ce qu'un cil.
- Pars...
          Mes yeux se posèrent sur le garçon aux cheveux décolorés qui me regardait, paniqué.
- Pars !!
          Il se prit encore un coup de pied dans le buste. C'est alors que l'on agrippa soudainement mon poignet. Je me retournai, vivement interpellée.
- Boss, j'y vais.
“Qu'est-ce que–”
- Okay, vas-y.
          Mes jambes refusèrent de bouger. Le garçon serra alors davantage son emprise et cela me fit mal.
- Relâche-là enfoiré, grogna aussitôt le garçon aux cheveux blonds platines.
- Ferme ta gueule toi, réagit son bourreau.
          Il lui redonna un coup dans le ventre puis posa son pied sur sa tête pour l'écraser.
- Oh oh ~ C'est que cette meuf doit être vraiment spéciale pour que tu perdes aussi facilement ton sang-froid…
          La peur monta d'un cran lorsque celui qui m’agrippait le poignet commença à m'emmener à l'écart du groupe.
- Sale fiche de chien !! cria le garçon.
          Je le vis se débattre et renverser la situation mais les autres garçons se jetèrent sur lui pour le frapper encore et encore.
- Yoon-Gi !! 
          Un garçon aux cheveux châtains et complètement ébouriffés apparut. Des sirènes se firent entendre non loin de nous.
- Putain les flics !
- On s'casse ! dit leur chef. On te retrouvera fils de pute, avertit-il au garçon aux cheveux décolorés.
          Ils s'en allèrent précipitamment.
          Le garçon aux cheveux châtains accouru vers moi. Il s'empressa de me demander si j'allais bien. Je ne réussis à lui répondre, encore sous l’émotion de ce qu’il venait d’arriver. 
- Où est-ce que t'es blessée ? Laisse-moi voir.
          Mais j'eus une vive réaction de défense au moment où je sentis l'effleurement de sa main contre ma peau. Il n'insista pas.
- Je suis désolé...me dit-il.
          C'est moi qui était désolée pour cette brusque réaction alors que je savais qu'il ne souhaitait que m'aider.
- So-Young...
- Yoon-Gi ! s'exclama l'inconnu.
          Je constatai avec étonnement que ce lycéen avait réussi à venir jusqu'à nous malgré ses blessures. 
- Aouch, gémit-il soudainement.
          La douleur lui fit plier un genou et tenir le ventre. 
- On ferait mieux de les attendre cette fois.
- R-Reste avec elle jusqu'à leur arrivée, lui répondit le garçon aux cheveux blonds.
- Yoon-Gi, mais tu–
- Reste avec elle, redit-il sur un ton plus ferme.
          Il réussit à se redresser par je-ne-savais quelle force et s'en alla.
          Quelques instants après, des agents de police nous avaient trouvés. Ils nous avaient tout de suite pris en charge. Je reçus les premiers soins, mon père avait accouru jusqu'à l'hôpital en apprenant la nouvelle et nous avions fait le nécessaire concernant ce qu'il venait de m'arriver. Mon père s'était excusé auprès de moi de son absence et promit de ne plus travailler aussi tard à son bureau, préférant ramener les dossiers à la maison s'il le fallait. Il avait juré qu'il ferait tout son possible pour que ceux qui m'avaient agressé soient punis le plus rapidement.
          Actuellement recroquevillée dans mon lit, j'étais fatiguée mais je n'arrivais pas à dormir puisque je ne faisais que repenser à ce que je venais de vivre. C'était une vraie chance que ce garçon soit intervenu au bon moment. Je n'osais pas imaginé ce qu'il se serait passé s'il était venu quelques secondes plus tard. Je me demandais également ce qu'il en était pour le garçon aux cheveux décolorés mais une partie de moi lui en voulait. Si je n'avais pas croisé son chemin à ce moment, il ne me serait rien arrivé. 
          Je finis par fermer les yeux, le cœur toujours battant bruyamment. Pourvu que demain soit un meilleur jour...
          Le lendemain matin, je ressentis encore un peu la douleur à mon poignet droit mais j'essayai de relativiser en me rappelant que je n'avais aucune fracture ou blessure grave. 
          Le tube de dessin en mains, je sortis de l'immeuble pour me diriger vers mon arrêt de bus puisque j'avais à présent décidé d'arrêter d'aller au lycée à pied. Mon père était de ce sens aussi. Mais cela ne signifiait pas que j'étais en sécurité. N'ayant aucune information de qui étaient ces garçons, d'où est-ce qu'ils pouvaient venir et les sachant toujours en liberté, je n'étais pas réellement sereine. 
          Je sortis du bus et m'en allai vers la salle d'Arts quand une main derrière moi agrippa mon épaule gauche. Je réagis instantanément, complètement sur la défensive et le visage de Jeon Jung-Kook m'apparut.
“L-Lui…”
          Je ne pensais pas penser cela un jour mais...je me sentis soulagée de voir que ce n'était que lui. Je n'aimais pas mon camarade de classe mais pour cette fois, sa présence m'était rassurante. L'expression qu'il avait au visage me fit comprendre qu'il était quelque peu surpris par ma réaction.
          Je repris rapidement mes esprits et lui tournai le dos pour retrouver la salle d'Arts. Jeon Jung-Kook emboîta mon pas et me demanda encore une fois, pourquoi est-ce que je ne le saluais jamais le matin quand on se voyait. Ne souhaitant pas répondre à cette question, je gardai le silence. Si seulement il pouvait me laisser tranquille aujourd'hui. Je n'étais pas d'humeur à supporter ses idioties...
          Je rentrai dans la salle et m'assis à une des places qui étaient encore libres. Jeon Jung-Kook me suivit et s'installa à côté de moi. Je lui lançai un regard peu sympathique. 
- Quoi ? J'ai pas le droit de m'asseoir à cette place ? 
          Vraiment, il y avait encore plein d'autres places de libre dans la salle. Mais je préférai l'ignorer ; tant qu'il ne passait pas tout le cours à m'ennuyer, je prendrai sur moi pour cette fois. 
          Je sortis mon dessin de son tube pour le poser sur le chevalet. Jeon Jung-Kook poussa son chevalet jusqu'au mien. Je me décalai pour créer un écart entre nous mais il me recolla. J'allai m'énerver sur lui quand il me coupa l'élan.
- Il t'est arrivé quoi pour que tu aies ces valises sous les yeux ? 
“Hein ?”
          Nous nous regardâmes un instant sans rien dire quand Ahn Yoo-A s'approcha de nous pour lui parler. J'en profitai pour détourner son regard et retourner sur mon dessin. Est-ce que ça se voyait tant que ça que je n'avais pas bien dormi cette nuit ? Pourtant, j'étais certaine d’avoir réussi à bien travailler mon teint pour que l'on ne remarque rien...
- Wouah Yoo-A ! C'est trop beau ! Les détails de ton paysage sont tops ! s'exclama Byun Byung-Chan.
          La bande de Jeon Jung-Kook les entourèrent.
          En cours d'Arts, Ahn Yoo-A faisait partie des meilleurs de la classe avec Ae-Ri. Madame Lim, notre professeure, n'arrêtait pas de prendre leurs travaux comme modèles. Elle était très fière d'elles.
          Je sentis mes cheveux se soulever délicatement de ma nuque. L'effleurement près de ma peau me surprit. J'eus une petite réaction de défense. Je me retournai et je vis Ae-Ri qui était en train de s'interroger sur mon attitude.
- Est-ce que ça va ? demanda-t-elle, intriguée.
- Ah, o-oui ! mentis-je en souriant maladroitement pour ne pas l'inquiéter.
          J'essayai de calmer les battements anxieux de mon cœur. 
- Hé, les fleurs sur ta corbeille sont bien faites ! reprit-elle jovialement en mettant avec le plus grand soin mes cheveux sur le côté. So-Young, tu t'es vraiment améliorée en dessin !
          Son grand sourire chaleureux me réconforta tellement que mon nez me piqua et que les larmes commencèrent à monter.
“Tout va bien”
          Oui, il n'y avait rien qui pouvait m'arriver maintenant puisqu'elle et Nam-Joon seraient toute la journée avec moi. J'étais en sécurité.
          Ae-Ri s'assit à ma gauche et sortit ses affaires. Quand elle enleva la toile de son tube, je ne pus m'empêcher de m'exclamer.
- Trop beau !
          Je n'avais pas l'œil pointilleux pour les Arts mais la façon dont Ae-Ri avait représenté la Vénus de Milo au fusain, dans son propre style m'avait impressionné. Il n'y avait pas à dire ; ma meilleure amie était douée, vraiment très douée. Je n'aurais pas pensé qu'elle aurait eu le temps d'y travailler un peu car elle était toujours très occupée entre ses devoirs de déléguée de classe et ceux qu'elle avait chez elle puisqu'elle était l'aînée d'une fratrie de 4 enfants. Nous avions encore deux semaines avant de rendre le résultat final mais ce qu'elle avait déjà fait était incroyable. J'étais impatiente de voir ce que son dessin donnerait à la fin !
- Woh woh ! Ae-Ri, ta statue claque la gueule ! Mais pas autant que ta beauté, lui dit Byun Byung-Chan d'un air charmeur.
          Et le reste de nos camarades de classe suivirent le mouvement. Ils nous entouraient tous à présent, penchés sur la Vénus de Milo de Ae-Ri pour complimenter son travail.
* * *
          La pause de 10min vint de sonner. Nous nous détendîmes et certains d'entre nous quittèrent la salle. Pour ma part, je restai à l'intérieur pour continuer d'avancer sur ma corbeille de fruits.
          La chaise voisine se rapprocha de moi.
- Tu m'paies une brique de lait ? me demanda ce tombeur de Jeon Jung-Kook.
- Je n'ai pas mon porte-monnaie aujourd'hui, mentis-je en continuant mon travail sur la toile.
- 'kay. Alors… Allons manger au Feedy Burger après les cours. C’est moi qui paie, t’inquiète !
          Je le regardai d'un air las alors que lui me souriait de toutes ses dents. Il usait vraiment de l'énergie pour rien. Jamais je n'irai manger au Feedy Burger avec lui. 
- Jaykay, tu viens ?
- Donc, on s'attendra au grand portail après les cours, ‘kay ? me dit-il avant de se lever pour rejoindre ses amis.
          Comme si j’allais le faire… Il était évident que je rentrerai chez moi tout de suite après avoir terminé les corvées. 
“N'y prête pas attention, n'y prête pas attention”
- Mademoiselle Cha So-Young de la classe 2-C est priée de se rendre immédiatement dans la salle des professeurs. Je répète : Mademoiselle Cha So-Young de la classe 2-C est priée de se rendre immédiatement dans la salle des professeurs
          Tiens ? Pourquoi m'appelait-on en salle des professeurs ? Est-ce que j'avais oublié de rendre un devoir ? Peut-être que j'étais appelée pour faire une corvée. Ah... Je n'espérais pas que ce soit au sujet de mes notes... J'étais sans doute encore trop moyenne...
          En arrivant, la porte de la salle des professeurs était ouverte. Je toquai deux coups avant de rentrer dans la pièce. Ma professeure principale, madame Lee, me demanda de venir la rejoindre à l'instant où elle me vit entrer. Elle avait le visage fermé. Madame Lee était une professeure assez stricte qui avait quotidiennement un visage fermé, néanmoins, j'avais cette impression que cette fois, il y avait vraiment autre chose...
- Suis-moi, me dit-elle un peu froidement.
          Je commençai à m'inquiéter sur ce qu'il se passait.
          Je la suivis et remarquai que nous nous dirigions vers le bureau du CPE qui était relié à celui de nos professeurs séparé par une simple porte vitrée et opaque. Je m'interrogeai. C'était vraiment étrange. Est-ce que mes notes avaient autant chuté par rapport au début d'année ? Avais-je mal fait une corvée ?
          Madame Lee toqua. Nous entrâmes après la réponse du CPE. Je fus étonnée de voir qu'il y avait un professeur de maths, monsieur Yoo, que je n'avais encore jamais eu mais tout le monde le connaissait car il était populaire parmi les filles à cause de son physique plaisant. Puis, assit sur l'une des chaises aux allures peu confortables et anciennes, il y avait ce garçon aux cheveux décolorés que j'avais rencontré hier soir. Ses blessures avaient été soignées. Il semblait aller mieux. Ça me fit rappeler aussi que je devais lui rendre le parapluie qu’il m’avait prêté. 
          Le CPE m'invita à m'asseoir sur l'autre chaise. L'attitude des deux professeurs à côté de nous m'intriguait. L'ambiance était pesante pour une raison que je ne connaissais pas. 
- Mademoiselle Cha So-Young, vous savez pourquoi vous êtes ici ?
- Non monsieur, lui répondis-je quelque peu intimidée par la situation.
- Des élèves de cet établissement vous ont vu participer à une bagarre hier soir dans le quartier de Gaepo.
“Que ?”
- D'après eux, vous avez incité des étudiants d'une université à battre Min Yoon-Gi.
          Je réagis. C-Comment ça j'avais incité des étudiants à frapper ce garçon ? Je ne les avais jamais vus de ma vie avant hier, il y avait erreur !
- Je vous le répète, intervint l'élève à côté de moi. On vous a raconté des conneries. Elle a rien à voir avec ce qui s'est passé hier. Elle est arrivée au mauvais moment et s’est fait agresser. C’est une victime.
- S'il vous plaît Min Yoon-Gi, pouvez-vous cesser de vouloir la couvrir ? dit notre CPE en soupirant. Vous ne faîtes que ça depuis tout à l'heure. Ne prenez pas pour elle. Et puis, selon les témoins, mademoiselle Cha So-Young aurait demandé à un de ces étudiants de l'agresser pour la faire passer comme victime.
          Mes yeux s'écarquillèrent en entendant cela.
"Pardon ?..." 
- Mademoiselle Cha So-Young, revint-il à moi, admettons que vous soyez arrivée au mauvais endroit, au mauvais moment même si je doute fortement de ça, il y a quand-même une question que je me pose. Que faisiez-vous dehors à une heure aussi tardive et dans une tenue osée ?
          Il me tendit plusieurs photos. Mon cœur s'emballa. C-Ces photos étaient floues et la silhouette de la fille dessus ressemblait à la mienne mais...le style vestimentaire de cette fille n'avait rien à voir avec le mien, ce n'était pas moi...
- Je...
- Vous sortiez de vos cours privés ?
- N-Non... Je...
- Évidemment, puisque vous n'êtes inscrite à aucune académie. D'ailleurs, vous feriez mieux au vu de vos notes.
          Cela m'atteint droit au cœur.
- N'essayez pas de mentir. Les témoins de l'agression ont précisé que ces étudiants et vous sortiez d'un casino illégal juste avant de croiser le chemin de Min Yoon-Gi.
          J'étais en stress et perdue. Je n'avais jamais mis les pieds dans ce genre d'endroit. J'assurai, du plus profond de mon cœur, que ce n'était pas moi sur ces photos. Je ne comprenais pas ce que tout ceci signifiait mais il y avait erreur et je me sentais profondément frustrée de ne pas réussir à dire quoi que ce soit. 
          J'entendis un léger soupir venant de madame Lee et cela m'interpella. Croyait-elle aussi que j'étais celle qui avait commandité l'agression de ce garçon ainsi que du mien ?...
- Hé le vieux, rappliqua le garçon.
- Yoon-Gi, change de ton, lui commanda monsieur Yoo.
          Mais le garçon ne semblait pas suivre son ordre au vu de son comportement.
- Changez vos lunettes parce que ces photos sont fake. Déjà, on y voit que dalle et en plus, ça pue le photoshop. Vous voyez pas les contours autour de la meuf !?
          Notre CPE reprit les photos et ignora ses remarques. Je voyais bien qu'il ne nous croyait absolument pas. Il était si strict et froid dans son attitude envers moi. J'avais même ce ressenti qu'il se moquait de savoir la vérité.
          Il ouvrit un dossier qui était face à lui. Je constatai que c'était le mien en voyant ma photo.
- Vous savez, vos notes sont basses par rapport à la moyenne de cette école. Depuis que vous êtes dans ce lycée, elles n'ont pas bougé d'un seul pouce. Vous auriez dû progresser depuis le temps. Je n'ai rien dit jusqu'ici parce que vous n'avez jamais eu un comportement perturbateur en classe mais là, je peux vous dire que vous avez déçu tout le personnel éducatif ici, surtout votre professeure principale, madame Lee. 
          Je restai silencieuse, accablée par la situation. Je faisais vraiment de mon mieux pour avoir une meilleure moyenne générale et j'avais fait le choix de ne pas aller à des cours du soir pour prouver à mon père que je pouvais être une bonne élève sans avoir besoin d'aller dans des cours privés après le lycée. 
          Papa était mon exemple. Il était devenu le directeur général d’Innisfree grâce à ses propres efforts car issu de famille trop modeste, il ne pouvait pas aller dans les académies privées. 
          Bien qu'il ai été un bon élève, il n'avait malheureusement, jamais réussi à obtenir de bourse d'étude pour de prestigieuses universités mais son origine sociale ainsi que la fac où il avait pu faire ses études n’avaient jamais rien entaché à sa carrière. Évidemment, le fait qu’il avait gravi les échelons plus rapidement que d’autres avait créé de la jalousie auprès de beaucoup de personnes qui essaient, encore à l’heure actuelle, de lui mettre des bâtons dans les roues. 
          Je souhaitais tout aussi bien réussir ma vie même si je n’aspirais pas à un poste de directeur comme lui. J’étais sa fille, je devais lui faire honneur alors même si pour le moment, je ne réussissais à dépasser les 71 points en moyenne générale, j'étais certaine que bientôt, j'arriverai à atteindre les 80 points. Jusqu’ici, je tenais bon. Je n’avais encore que quelques efforts à fournir. 
- Donc non seulement, vous ne travaillez pas assez et vous ne souhaitez pas aller dans une académie privée pour vous améliorer mais en plus vous sortez dans des lieux incandescents le soir en tenue grossière avec des garçons bien plus âgés. Chercher des problèmes à l'extérieur du lycée, vous vous rendez compte de l'image que vous donnez à notre établissement !? Ça en plus de vos notes médiocres, ça fait beaucoup, vous ne trouvez pas ?
          Les larmes étaient en train de monter. J'étais tellement tendue et heurtée par ses mots que j'avais envie de pleurer, là, tout de suite.
- Wouah... Non seulement votre vue est à chier mais vous avez aussi de sacrés bug avec vos oreilles là.
- Yoon-Gi ! s'enquit aussitôt monsieur Yoo.
          Mais il ne l'écouta pas et continua.
- Déjà, elle était pas habillée comme ça hier soir et c'est pas son style non plus. Ensuite et pour la centième fois, ces mecs-là, elle les connaissait pas. Elle est juste arrivée au mauvais moment, donc pourquoi vous continuez à la faire chier !? So-Young n'est qu'une victime. C'est moi qui ai créé ce fight. JE suis le seul fautif dans cette putain d'histoire ! Et au juste, c'est qui ces mecs qui ont vu la scène !? Ils feraient mieux de s'acheter une paire de binocles eux aussi ou de fermer leurs gueules si c'est pour inventer des conneries pareilles !!
- Si tu continues, je te fais sortir de cette salle !
          Monsieur Yoo avait vraiment haussé le ton. Le garçon se tût mais je voyais qu'il restait énervé.
- Je ne révélerai pas l'identité de ceux qui m'ont informé de l'implication de mademoiselle Cha So-Young. Vous avez de la chance Min Yoon-Gi d'être un aussi bon élève. Si ce n'était pas le cas, je vous aurais fait virer sur-le-champ de l'établissement.
          A ce moment, une profonde injustice s'empara de moi. Si j'avais bien compris, des gens avaient mal interprété ce qu'il s'était réellement passé hier soir et sans chercher à savoir vraiment la vérité, parce que j'avais de moins bonnes notes que l'autre élève, le CPE avait l'intention de me virer du lycée ? Tout ça pour garder une bonne réputation !?
          L'anxiété me prenait. Quelle serait la réaction de mon père lorsqu'il l'apprendrait ? Comment j'allais pouvoir lui expliquer la situation ?... Jamais il n'allait pouvoir accepter le fait que son unique fille ait été virée d'un lycée à cause de mauvaises notes et de cette fausse rumeur. Il se sentirait blessé, déçu et honteux par moi. C'était inimaginable. Tout était en train de s'écrouler...
- Allez-y faîtes-le car c'est moi le seul coupable ici.
- Monsieur Jung, intervint finalement ma professeure principale. Il est vrai que Cha So-Young n'a pas la meilleure moyenne de sa classe mais elle n'a pas la plus mauvaise non plus et est attentive en cours. Aucun des professeurs ne se plaignent d'elle. De plus, ce garçon maintient le fait que cette histoire ne concerne que lui.
          Madame Lee jeta un œil hautain et froid à monsieur Yoo comme pour lui dire de mieux dresser son élève.
- S'il vous plaît, veuillez reconsidérer votre jugement sur elle.
          Le CPE croisa les bras contre son torse.
- Estimez-vous heureuse mademoiselle Cha So-Young d'avoir madame Lee à vos côtés qui est l'un des enseignants les plus respectables de ce lycée. Je passerai donc outre pour cette fois.
          Un poids retomba instantanément. Je n'allais donc pas être virée du lycée...
- Toutefois, je vous inscris vous ainsi que Min Yoon-Gi aux rattrapages de cet été. Si vous avez ne serait-ce qu'une seule absence à ces cours et une seule note en dessous de 80 dans toutes les matières, je ferai en sorte de négliger votre dossier auprès des universités. Vous pouvez sortir. Min Yoon-Gi, monsieur Yoo, restez ici.
          Madame Lee se courba poliment. Je l'imitai et nous sortîmes du bureau.
- Je ne sais pas quelle est la vérité dans cette histoire mais c’est la dernière fois que je t'aide. C'est parce que ton comportement ne perturbe pas mes cours et que tu as de bonnes notes dans ma matière que j'ai fais ça. Mais tu as intérêt à remonter rapidement ta moyenne. Fais en sorte de ne plus me causer ce genre d'ennuis stupides, me prévint-elle, et…sois plus discrète quand tu t'en vas te prostituer le soir.
          Je me figeai un instant. Avais-je...bien entendu ?...
          Elle retourna s'asseoir à son bureau, je m'inclinai poliment à son passage pour la remercier de son aide et pris la direction de la porte pour sortir. 
Sois plus discrète quand tu t'en vas te prostituer le soir
         J’essayai de relativiser la situation en me disant qu’il n’y avait pas eu de conséquence grave suite à ce malentendu mais au fond de moi, je me sentais très inconfortable. C’était la première fois de toute ma vie que je vivais cette situation. J’avais envie de pleurer parce que je me sentais honteuse et blessée de ce qu’il venait de se passer. 
“Garde bonne figure”
          Je rangainai au mieux mes émotions et retournai dans la salle d'Arts. 
          Ae-Ri était de retour à sa place et se précipita sur moi pour me demander si tout allait bien car elle avait entendu mon nom dans le haut-parleur. Je lui mentis en affirmant avec un sourire maladroit. Je compris dans son regard qu'elle ne me crut pas.
- Tout va vraiment bien Ae-Ri, insistai-je.
          Je préférais qu'elle ne sache rien de cette histoire. J’en avais trop honte et elle se souciait déjà bien assez pour moi. 
16h40
          Je ramenai le gros sac poubelle de déchets à côté des autres sacs poubelles au niveau du mur du bâtiment principal lorsque je rentrai maladroitement dans quelqu'un.
- Oh je suis désolée ! dis-je aussitôt. Est-ce que tu vas bien ? 
          Mais je regrettai instantanément mes excuses quand je me rendis compte que ce garçon n'était autre que ce tombeur de Jeon Jung-Kook.
- Oh mon Dieuuuuu, mon épaule ! fit-il dramatiquement. Aïe, aïe, ouïe, qu’est-ce que j’ai maaal ! 
- N'EXAGÈRE PAS. 
          Il arrêta aussitôt sa comédie.
- Quoi ? J’ai pas le droit d’en profiter un peu ? C’est rare que tu te fasses du souci pour moi.
- Ne te méprends pas, lui dis-je dans une moue exaspérée. Je me suis juste excusée par politesse.
- Bon, maintenant que j't'ai enfin trouvé, il te reste encore quoi à faire ?
          Pourquoi souhaitait-il soudainement m'aider ? D'ailleurs, qu'est-ce qu'il faisait encore ici ?? Je n'avais pas le souvenir d'avoir vu son nom sur la feuille des corvées d'aujourd'hui.
- Hé oh, So-Young, m'interpella-t-il.
- Il ne reste rien à faire.
          S'il était venu m'ennuyer, qu'il s'en aille. Je n'étais pas d'humeur à supporter ses enfantillages. Il n'avait qu'à continuer à draguer les autres filles. Pour cette fin de journée, je voulais être tranquille.
- Menteuse. Tu dois encore porter ces sacs à la benne, nettoyer sous le préau près du hangar à vélo et arroser les fleurs qui sont aux robinets extérieurs, n'est-ce pas ?
- C-Comment tu le sais ?!
          Il prit tous les gros sacs poubelles d'un coup sans problème – et cela m'impressionna d'une certaine manière. Il était vrai qu’il était bon en sport mais je ne savais pas qu’il avait autant de force. Mais je repris rapidement mes esprits en le voyant entamer le pas. Je le suivis et lui rabâchai que je pouvais très bien le faire toute seule. Je n'avais pas du tout besoin de lui et de sa fausse gentillesse.
          Il s'arrêta brusquement de marcher.
- Tu sais que tu vas finir par me rendre fou ? lâcha-t-il.
“Qu'est-ce que ?”
- Qu'est-ce que tu racontes ?
          J'étais agacée par sa remarque insensée.
- T'es vraiment têtue.
          Mais qu'est-ce qu'il avait d'un coup ?!
- Jung-Kook ? interrompit Ahn Yoo-A qui portait des plots colorés dans ses bras.
- Oh Yoo-A !
- T'es encore au lycée…? Qu'est-ce que tu fais avec tous ces sacs poubelles ? T'es pourtant pas de corvées aujourd'hui.
- J'ai demandé à Il-San d'échanger avec moi.
          Alors c'était bien ça. Il n'était pas supposé nettoyer le lycée aujourd'hui...
- Oh, okay...fit-elle toute étonnée de l'apprendre.
          Son regard se posa soudainement un instant sur moi avant de revenir sur Jeon Jung-Kook. 
- Au fait, as-tu enfin choisi un club ? Car au club de basket, on attend avec impatience que tu nous rejoignes ~
- Hors de question. T'es bien trop stricte comme manager, lui répondit-il dans un tendre sourire.
- Mais on dit de moi que je suis l'un des meilleurs que le lycée n'ai eu jusqu'ici ! se vanta-t-elle dans un clin d'œil malicieux. 
- C'est vrai, les gars n'arrêtent pas de me vendre tes mérites. T'aurais vraiment dû aller dans un lycée sportif. Ça aurait été mieux par rapport à ce que tu veux faire plus tard. 
- Oui mais t'allais dans ce lycée alors j'ai préféré te suivre. Et puis, ce lycée a bonne réputation. J'aurai quand-même un bon dossier auprès des facs sportives. Bon je dois te laisser, les garçons m'attendent ! A demain Jung-Kook et n’oublie pas que le club de basket t’accueillera les bras grands ouverts si tu décides de nous rejoindre ! 
- J’garde ça en mémoire ! A demain Yoo-A, te surmènes pas trop.
- Mais oui, t'inquiète !
          Et elle s'en alla en courant rejoindre son club.
- Je vais nettoyer le préau, le prévins-je. Tu n'auras qu'à arroser les fleurs aux robinets.
- Quoi ? Tu comptes me laisser et te la jouer solo ? On est une équipe !
- Justement, on s'organise pour finir le ménage rapidement ! répliquai-je en commençant à perdre patience. 
- Non, tu restes avec moi.
- Qu- ?
- Je suis plus efficace quand t’es près de moi ~
(...)
          Il était vraiment étrange…
          Je finis par céder car j’étais fatiguée de cette journée. Je voulais rentrer chez moi le plus rapidement possible et sans prise de tête avec qui que ce soit. 
Plus tard
          J'attendais avec d'autres élèves le prochain bus mais...
- Ah alors je suppose que je dois t'appeler Sunbae puisque tu as un an de plus que moi ~ 
- On est toutes sur Han Soo-Hyuk mais il sort avec cette mocheté de Oh Se-Ra de la classe C. J'étais tellement déçue !
- Moi aussi !
- Moi aussi !
- Mais je vais mieux maintenant car je t'ai trouvé et t'es graaave mignon !
- C'est clair !
          Jeon Jung-Kook, devant moi, entouré encore de filles qui venaient de tomber sous son charme de Don Juan.
          Le bus arriva.
- Ah, désolé les filles, je dois y aller
- Oublie pas de nous appeler ! ~
- Ça marche !
          Je montai et affichai le QR code via mon smartphone devant le lecteur. J'étais sur le point de partir me trouver une place quand Jeon Jung-Kook me retint par le bas de ma chemise.
- So-Young, j'ai pas d'argent.
“Que- ?”
          Je voyais les regards des autres ainsi que celui du chauffeur s’attardaient sur moi.
          Lui alors, c'était la honte !... Rapidement, je donnai la monnaie dans l'appareil et m'en allai loin de lui. Vraiment, pourquoi avait-il décidé de prendre le bus en sachant qu'il n'avait pas d'argent sur lui ?? Il était idiot ! 
          Je m'assis à une place, Jeon Jung-Kook s'installa à côté de moi. 
- Thank you thank you ~
- C'est la dernière fois que je paye pour toi, rouspétai-je. 
- Ben j'avais pas prévu de prendre le bus en fait.
“Hein ?”
          Il n’avait pas prévu de prendre le bus ?... 
- Et j’ai dépensé tout mon argent c’midi pour acheter des pains au store car j’ai perdu à un pari contre Il-San. 
          Ah…donc si j’avais accepté de manger avec lui au Feedy Burger, j'aurais eu à payer pour nous deux… 
          Une seconde.
          Il vint délibérément de me laisser lui payer le bus alors que ce matin, je lui avais pourtant dit que je n’avais pas mon porte-monnaie aujourd’hui. Est-ce qu’il savait que je lui avais menti ou avait-il juste agi ainsi parce qu’il avait pris l’habitude que j’ai constamment mon porte-monnaie avec moi ?
          Oh, peu importait. 
“Ne t’attarde pas sur lui” 
          Je sortis mes AirPods de mon sac pour écouter de la musique quand quelque chose de frais toucha ma joue. C'était Jeon Jung-Kook qui me tendait un Banana Milk à la fraise. Méfiante, j'hésitai à le prendre. Est-ce qu'il était sincère ou est-ce qu’il n'était pas en train de me faire une de ses blagues idiotes ? 
- J’te l’offre de bon cœur ! 
- Je croyais que tu avais dépensé tout ton argent ce midi.
- Semblerait-il que j’ai réussi à sauver quelques wons pour t’acheter un Banana Milk. 
          Je finis par saisir la boisson. 
- Par hasard, t'as des ennuis ? 
          Sa question soudaine me désarçonna un peu.
- T’avais pas l’air bien aujourd’hui. 
- J-Je n'ai pas d'ennuis, répondis-je. Et puis, même si j'en avais, je ne te les dirai pas. Ma vie ne te concerne pas. 
          Sur ces mots, je mis mes AirPods dans les oreilles mais il me retira une oreillette pour la mettre à son oreille. 
- Quoi ? Pourquoi tu me regardes comme ça ? 
- Tu pourrais demander avant.
- ‘kay ~, me sourit-il de façon idiote. J’y penserai pour la prochaine fois ~  
         Il était si pénible... C’était bien parce que j’étais fatiguée aujourd’hui que je ravalais ma répartie. 
- Hé.
          Je relevai le regard sur lui. 
- Si jamais tu veux en parler, tu peux. Je t’écouterai.
          Cet air sérieux qu’il portait actuellement sur son visage m’interpella un peu mais je ne restai pas dessus. Je déviai la tête sur ma playlist Melon pour lancer une musique sans rebondir à ce qu’il m’avait dit. Peut-être bien qu’il était réellement préoccupé par mon humeur d’aujourd’hui mais je préférais y mettre des distances. C’était facile pour un garçon comme lui de donner un peu d’attention pour attendrir les autres mais je ne tomberai définitivement pas dans son petit manège. 
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pas-de-la-kaamelott · 2 years
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Parce que je n’ai toujours pas de self-control, voici deux petits drabbles rapport à mon headcanon que mani et caius dans une modern au durant leurs jeunes années se battaient souvent
Sous les ponts et les arcades
(Hurt! Mani)
Aujourd’hui était une journée calme.
Était.
Parce que Caius avait enfin deux minutes pour se poser, pour une fois ses devoirs étaient finis avant minuit, et là tout de suite il était bien, dans son plumard, à se mater un épisode de sa série. Tranquille, pépouze, peinard, et tous les adjectifs dérivés du mot calme.
Ça, c’était jusqu’à ce que la porte du dortoir ne claque tellement fort qu’elle fit vibrer les murs.
« Eh nan mais ça va pas non- » protesta-t-il. Il s’interrompît brusquement devant la vision qui s’offrait à ses yeux.
Mani se tenait au bout du lit, le fixant d’un air terrible, du sang coulant à flots d’une grosse entaille au niveau de son sourcil droit. Outre cela, il avait l’air particulièrement énervé, preuve en était de ses poings qui s’ouvraient et se refermaient machinalement. Le sang gouttait sur sa chemise (a présent irrécupérable) et menaçait de tacher les draps.
« Putain, mec.» marmonna Caius en se levant précipitamment de son (si chaud si douillet) lit. « Encore ? »
Mani ne daigna même pas répondre. Caius avait déjà la main dans le placard où était rangée la trousse de soins - qu’il sortait un peu trop souvent ces jours-ci à son goût -, la saisit et se retourna vers le lit. Mani s’y était assis, la mine orageuse. Caius tira la chaise à petites roulettes du bureau à lui, dézippa la trousse et sortit de quoi épancher et désinfecter la plaie toujours dégoulinante de sang.
« Sincèrement, si t’avais pas l’arcade sourcilière pétée, j’te mettrai une avoine dans la gueule. » dit-il calmement, l’application du désinfectant sur la plaie de l’autre sans ménagement arrachant à Mani ce qui ressemblait beaucoup à un feulement. « C’était pour quoi cette fois ? »
Un grognement inintelligible fut sa seule réponse.
« Articule quand tu parles, merde. »
« Ils avaient traité Licinia de pute. »
« Ah. Je comprends que ça puisse te mettre en rogne, m’enfin de là à cogner ? »
« Ça s’est envenimé. »
Caius lui aurait bien répliqué que avec lui les disputes ça s’envenime toujours assez vite, mais il eut la présence d’esprit de se dire que ce n’était vraiment pas le bon moment. Quand Mani était en colère, il pouvait vraiment être flippant, avec son regard d’habitude si doux se changeant en pierre. Caius finit son petit travail, appliquant un pansement sur la plaie d’où le sang avait cessé de s’échapper en rivulets, et tapota le tout. Il avait pris cette habitude de sa grand-mère quand il était petit et qu’il s’était râpé le genou en tombant de vélo. Se relevant d’un mouvement souple, il posa une main compatissante sur l’épaule de son ami.
« Je vais me doucher. Essaie de pas faire plus de trois conneries à la minute le temps que je revienne. »
Caius s’éloigna avec un large sourire aux lèvres. Il avait réussi à en tirer un, timide et fatigué, de celles de Mani.
C’est un roc, c’est un cap, il est cassé
(Hurt! Caius)
Bon.
C’est pas le tout, mais ce DM de géo commençait doucement à le faire chier.
Qu’est-ce qu’il pouvait détester la mondialisation. Depuis la sixième qu’on leur rabâchait la même chose, sincèrement faudrait arrêter le tir un peu, ça devient redondant.
La porte du dortoir s’ouvrit doucement et se referma dans le même bruit feutré. Manilius n’avait pas besoin de relever la tête pour savoir que Caius venait de rentrer, il avait appris à reconnaître le pas de ses différents copains de chambrée avec le temps. Ce qui était plus inhabituel, c’était qu’apparemment Caius n’avait pas bougé de la porte, alors que d’habitude il courait vers son lit pour s’y vautrer. Peut-être que la journée avait été particulièrement éreintante et qu’il avait la tête appuyée contre le bois de la porte pour se reposer deux minutes - Arturus avait bien cette petite manie. Les pas reprirent et se rapprochèrent du bureau où Manilius planchait sur son devoir.
« Mani. » Caius appela.
Ce dernier pris le temps de finir d’écrire sa phrase avant de répondre.
« Ouai-» il pila net en levant les yeux vers son ami. Caius avait le nez ensanglanté, une blessure au milieu de la ligne droite que formait auparavant son os, qui dégoulinait du même fluide rouge foncé qui s’échappait de ses narines. Et il avait pas l’air jouasse. « Oh putain, ils t’ont pas loupé ce coup-ci. T’as le nez pété ou je rêve ? »
« Ta gueule et aide-moi, je suis en train de dégueulasser le lino avec le sang, là. Iuventius va encore dire que c’est de ma faute et me faire laver tout le dortoir. »
« Tu veux pas lui dire merde juste une fois, à Iuventius ? » demanda Manilius avec nonchalance tandis qu’il attrapait la trousse de soins rangée dans le placard. « T’avais pas de mouchoir, t’avais pas de mouchoir et puis voilà, c’est quand même pas ta faute si les autres cons t’ont pété le nez. »
« Je crois pas qu’il soit pété- AÏE ! » La morsure inattendue du désinfectant arracha un cri à Caius. « Bordel, tu pourrais prévenir ! »
« Arrête de faire ta chochotte. » ordonna Manilius avec un sourire. « Pourquoi tu t’es fait tapé ? »
« Je prenais une photo d’un nuage que je trouvais marrant, va savoir pourquoi y’a une espèce de grosse brute monté comme un taureau qui a cru que je prenais des photos de sa meuf. M’a pas laissé m’expliquer. »
Manilius eut un petit rire. Caius trouvait décidément toujours le moyen de se faire taper pour des raisons de merde.
« Ah ouais d’accord, tu ris de ma douleur en fait ? » lança Caius, indigné.
« Mais non. » dit Manilius en apposant un pansement sur le nez de son colocataire. « Voilà. Un pif tout neuf. Ça te donne même un p’tit côté bad boy, avec ta veste. »
Caius se retourna et chercha des yeux le miroir de la salle de bains, se tordant pour l’apercevoir à travers la porte entrouverte.
« Pas faux…. »
Manilius le poussa gentiment. « T’es con. T’as le nez pété et tu penses qu’à ton style. »
« Quitte à faire… » dit Caius en lui rendant son sourire.
Arturus rentra dans la pièce, les bras chargés de manuels, comme à son habitude. Il avisa Caius, écarquilla les yeux et s’exclama :
« T’as le nez pété ? »
Voilà c’est tout pour moi, j’espère que ça vous aura plu !
@hatoyume est-ce que je commence doucement à shipper ce mani et ce caius là ? Possible.
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oeild · 3 years
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Blizzard, Fauve (French to English translation)
Tu te demandes si tu es une bête féroce ou bien un saint
Mais tu es l'un, et l'autre.
Et tellement de choses encore
Tu es infiniment nombreux
Celui qui méprise, celui qui blesse, celui qui aime, celui qui cherche.
Et tous les autres ensembles
Trompe-toi, sois imprudent, tout n'est pas fragile
You are wondering if you're a fierce beast or a saint
But you are one, and the other.
And so much more
You are infinitely numerous
The one who despises, the who hurts, the one who loves, the one who seeks
And all the others together
Deceive yourself, be careless, not everything is fragile
N'attends rien que de toi, parce que tu es sacré.
Parce que tu es en vie
Parce que le plus important n'est pas ce que tu es
Mais ce que tu as choisi d'être
Expect nothing but from yourself, because you’re sacred
Because you are alive
Because the most important is not what you are
But what you chose to be
Ooooh qu'est ce que tu fais ?! Arrête !
Qu'est ce qu'il te prend de faire des trucs pareil ?
Pourquoi tu t'fais du mal comme ça ?
Qu'est ce qui va pas ? Parle moi, tu sais que tu peux tout me dire.
Mais nan mais c'est des conneries tout ça tu le sais.
Regarde moi dans les yeux. Regarde moi. On s'en branle.
C'est PAS important.
Moi j'te trouve magnifique. Depuis la première fois que j't'ai vu.
D'ailleurs j'm'en suis toujours pas remis.
Et puis comment j'ferais sans toi moi ?
Oooooh, what are you doing?! Stop it!
What’s wrong with you doing such things ?
Why are you hurting yourself like that?
What’s wrong ? Speak to me, you know you can tell me anything.
But that's bullshit, you know it.
Look me in the eyes. Look at my face. Who cares?
It's NOT important.
I think you're beautiful. Since the first time
I saw you.
And I still haven't gotten over it.
And what would I do without you?
Et puis comment l'univers il ferait sans toi ?
And how would the universe do without you?
Ça pourra jamais fonctionner. C'est impossible.
Alors faut pas pleurer ! Faut pas pleurer. Parce que ça va aller j'te le promets, ça va aller.
It can never work. That’s impossible.
So don’t cry! Don’t cry. Because it’s gonna be okay, I promise you, it’s gonna be okay.
Parce qu'on est de ceux qui guérissent, de ceux qui résistent, de ceux qui croient aux miracles.
Pas d'ceux qui disent que lorque les tables bougent, c'est que quelqu'un les pousse du pied.
Because we’re among those who heal, among those who resist, among of those who believe in miracles.
Not those who say that when the tables move, it's because somone's pushing them with their foot.
Mais un jour tout ça on y pensera même plus.
On aura tout oublié, comme si ça avait pas existé.
But one day, we won't think of all this anymore.
We'll have all forgotten, as if it never existed.
En attendant, passe tes bras autour de mon cou si tu veux
Pendant que je te répète ces phrases qui nous donnaient de l'élan
Tu t'souviens ?
Tu t'souviens ?
In the meantime, put your arms around my neck if you want
While I'm repeating to you this words that gave us momentum
Do you remember ?
Do you remember ?
Tu nous entends le Blizzard ? Tu nous entends ?!
Si tu nous entends, va te faire enculer.
Tu pensais que t'allais nous avoir hein ?
Tu croyais qu'on avait rien vu ?
Can you hear us, Blizzard? Can you hear us?!
If you can hear us, fuck you.
You thought you'd get us, huh?
You believed we didn't see it?
Surprise connard !
Tu nous entends la Honte ? Tu nous entends ?!
Si tu nous entends fais gaffe quand tu rentres chez toi toute seule le soir
Surprise asshole!
Can you hear us, Shame? Can you hear us?
If you can hear us watch when you go home alone at night
On pourrait avoir envie de t'refaire la mâchoire avec des objets en métal
Ou d'te laver la tête avec du plomb, qu'est ce que t'en dis ?
We might want to fix your jaw with metal objects
Or wash your head with lead, what do you think?
Tu nous entends la tristesse ? Tu nous entends ?!
Si tu nous entends, c'est que toi aussi tu vas bientôt faire ton sac.
Prendre la première à gauche, deuxième à droite, puis encore à  puis aller niquer ta race.
Can you hear us, Sadness? Can you hear us?
If you can hear us, that's because you'll too pack your bag soon.
Take the first left, second right, then left again
left again and then go fuck your race.
Félicitations ! Bravo !
Tu nous entends la Mort ? Tu nous entends ?!
Si tu nous entends sache que tu nous fais pas peur, tu peux tirer tout ce que tu veux.
On avance quand même, tu pourras pas nous arrêter.
Et on laissera personne derrière, on laissera personne se faire aligner.
Tout ça c'est fini !
Congratulations! Bravo!
Can you hear us, Death? Can you hear us?!
If you can hear us, know that you don’t scare us, you can shoot all you want.
We go ahead anyway, you can’t stop us.
And we won’t leave anyone behind, we won’t let anyone getting lined up.
It’s all over!
Tu nous entends la Dignité ? Tu nous entends ?!
Si tu nous entends sache qu'on a un genou à Terre et qu'on est désolé.
On est désolé de tout ce qu'on a pu te faire, mais on va changer !
On va devenir des gens biens tu verras !
Et un jour tu seras fière de nous.
Can you hear us, Dignity? Can you hear us?!
If you can hear us, know that we're kneeling and that we are sorry.
We're sorry for everything that we've ever done to you, but we'll change!
We're gonna become good people, you'll see!
And one day you'll be proud of us.
Tu nous entends l'Amour ? Tu nous entends ?!
Si tu nous entends il faut que tu reviennes parce qu'on est prêts maintenant, ça y est.
On a déconné c'est vrai mais depuis on a compris.
Et là on a les paumes ouvertes avec notre cœur dedans.
Il faut que tu le prennes et que tu l'emmènes
Can you hear us, Love? Can you hear us?!
If you can hear us you should come back, because we're ready now, that's it.
We messed up that's right but since then we've understood.
And now we've our palms open with our hearts in them.
You should take it and take it away.
Tu nous entends l'Univers ? Tu nous entends ?!
Si tu nous entends, attends nous ! On arrive.
On voudrait, tout comprendre, tout savoir, tout voir, tout vivre.
On cherche la porte du nouveau monde pour pouvoir s'y fondre en grand.
Can you hear us, Universe? Can you hear us?!
If you can hear me, wait for us! We're coming.
We'd like to understand everything, know everything, see everything, live everything.
We're looking for the door to the new world so that we can melt into it in a big way.
Tu nous entends Toi qui attends ? Tu nous entends ?!
Si tu nous entends souviens toi qu't'es pas tout seul.
Jamais.
On est tellement nombreux à être un peu bancal un peu bizarre.
Et dans nos têtes y'a un blizzard.
Comme les mystiques loser au grand coeur
Il faut qu'on sonne l'alarme, qu'on s'retrouve, qu'on s'rejoigne.
Qu'on s'embrasse. Qu'on soit des milliards de mains sur des milliards d'épaules,
Qu'on s'répète encore une fois que l'ennuie est un crime.
Que la vie est un casse du siècle, un putain de piment rouge. Nique sa mère le Blizzard.
Nique sa mère le Blizzard.
Tout ça c'est fini
Can you hear us, you, who's waiting? Can you hear us?!
If you can hear us, remember you're not alone.
Never.
We're so many to be a little wobbly, a little strange.
And in our heads there's a blizzard.
Like the mystic losers with a big heart
We need to sound the alarm, we need to find each other, we need to meet up
To embrace. To be a billion hands on a billion shoulders
To repeat once again that boredom is a crime.
That life is a heist of the century, a fucking chilli
red. Fuck his mother the Blizzard.
Fuck his mother the Blizzard.
That's all over
Whenever I hear this song, I cry. Right. Nothing more. For me, all the world should be aware of such lyrics.
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joaniepencil · 3 years
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L’île de l’amour
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Résumé : Rosie revoit un de ses amis, le monstre vert refait surface.
Avertissement : Blessures, méga angst! (Finalement ma fic est assez sombre 😅) Comme toujours les photos ne m’appartiennent pas.
Chapitre 7
Il ne fût plus question de Louise. Marshall continua d’agir comme si de rien était. Il continua de travailler fort et d’aimer follement sa Rosie.
Leur seul désaccord concernait la contraception, chaque matin Rosie prenait sa pilule religieusement même si Marshall essayait de l’en empêcher.
Un matin alors qu’il la prenait à bras le corps pour l’empêcher d’accéder à ses contraceptifs dans sa salle de bain, elle se fâcha.
-Arrête! Laisse-moi prendre ma pilule.
-Arrête-les ! S’il te plaît Chérie. Sa voix et son regard l’implorait. Elle savait à quel point c’était important pour lui. Elle s’assit sur le lit, toute nue, l’emballage de contraceptif dans ses mains. Marshall se passa les mains sur le visage et se recoucha dans le lit les bras en croix.
-Tu étais prête il y a 5 ans pourquoi maintenant tu n’es plus prête? Tu m’as promis…. Tu as changer d’avis ?
-Non, je veux encore des enfants, je veux tes enfants mon amour mais … Elle soupira en triturant l’emballage d’aluminium et le déposa sur la table de nuit. Quand j’essayais d’avoir des enfants, j’avais une belle carrière, un bon salaire, une grande maison. J’étais en couple depuis 5 ans. Ma vie était stable. Elle se leva et commença à s’habiller pour aller travailler. Maintenant c’est différent, plus rien n’est stable. Je sais que tu en veux vraiment mais c’est trop tôt pour moi. C’est quoi l’urgence?
Elle se rendit dans la salle de bain et entreprit de de brosser sa chevelure rouge feu. Marshall la suivit et s’appuya flambant nu dans le cadre de la porte, les bras croisés.
-On est stable nous. Le reste c’est uniquement du matériel. Tu ne manquera jamais de rien avec moi, ma chérie.
Il s’approcha et mit les mains sur ses épaules et appuya son menton sur le sommet de sa tête elle se retourna contre lui.
-Je trouve ça vite, dit-elle en mettant les mains sur sa poitrine.
- Je vais avoir 36 ans ce printemps et je veux plusieurs enfants. Si ça prend du temps avant que tu tombe enceinte aussi bien commencer tout de suite. Il caressa doucement ses joues de ses pouces et lui donna un baiser sur le front.
-Laisse moi y penser pendant que tu vas à Londres. Tu pars quand demain?
-Demain matin. Pourquoi tu ne viens pas avec moi. On pourrait faire un petit Syverson à Londres…
Elle se lova contre sa poitrine.
-Les dernières semaines ont été dures pour moi aussi. Je vais en profiter pour relaxer et j’ai promis à Sarah d’être là.
-D’accord, on en reparlera à mon retour.
-On se voit se soir?
-Bien sur je vais te donner une bonne raison de t’ennuyer de moi.
Marshall partit le lendemain matin pour une semaine de formation sur l’agriculture biologique. Rosie avait envie de passer sa semaine sans lui à relaxer et faire le point sur toutes les nouvelles informations qu’elle avait eu dernièrement mais les choses ne se passèrent pas comme prévu.
Le mardi après-midi, durant la deuxième visite touristique, Rosie eut la surprise de retrouver un ancien collègue de travail.
-Adam qu’est ce que tu fais ici? Dit-elle agréablement surprise pendant que les autres touristes arrivaient pour la visite.
Adam McDreamy était un jeune homme qu’elle avait connu à Londres quand elle y travaillait à la Desjardins Bank. Ils avaient flirté un peu ensemble quand Rosie était devenue célibataire. Ils avaient même couché ensemble après une soirée bien arrosée.
Adam était toujours aussi craquant. Un grand châtain au yeux noisette et au sourire contagieux.
-Je fais un peu de tourisme. On m’a dit qu’il y avait une visite à Saint-Martin fabuleuse. Je suis venu voir et je tombe sur toi. Quelle bonne surprise!
Cette après-midi là, Adam flirtait ouvertement avec elle. Adam était charmeur et de bonne compagnie. À la fin de la visite, il lui proposa d’aller boire un café.
-Désolée, je ne peux pas, je travaille au pub du village ce soir. Pourquoi ne viendrais-tu pas prendre un verre là-bas?
-Super.
Rosie fut bien contente de le revoir au pub ce soir là. Ils parlèrent du bon vieux temps.
-Dis-moi, pourquoi tu ne travaille plus à la banque? J’ai su qu’on t’avait proposé un poste à Londres?
Rosie lui donna une bière et répondit à sa question entre deux clients.
-J’aime Jersey, je suis bien ici. Je me suis fait une nouvelle vie que j’adore.
Durant toute la semaine, Adam fréquenta le Rivers Shack. Un soir, il paya quelques verres à la jeune femme et lui vola un baiser elle le repoussa bien vite même si elle était vraiment éméchée,
-Non, désolé Adam mais j’ai un amoureux que j’aime vraiment beaucoup.
Adam était déçu.
-Pourquoi tu n’en n’as pas parler avant ? On s’est vu toute la semaine. Il est ou?
Rosie bu un shot de gin, elle venait de finir son service.
-Il est en voyage à Londres il revient demain. On a pas parler de nos amoureux voila tout. Je t’ai dit que j’avais une nouvelle vie ici.
Ce soir là, Rosie bu plus que de raison.
-Viens, je te ramène. Tu es torchée.
Les heures qui suivirent furent plutôt floues pour Rosie.
Elle se réveilla toute habillée le lendemain matin aux sons des coups sur la porte. Tout son corps était dans le brouillard. La tête lui tournait.
Adam ouvrit la porte et Rosie entendit des grognements et des éclats de voix.
-Qu’est ce que tu fais dans l’appartement de ma copine?
Marshall était totalement furieux et hors de lui. Les yeux exorbités, il tenait Adam par la gorge au-dessus de la balustrade et le menaçait de son point. Au dessous trois mètres de vide le séparait du sol.
-Marshall!!! Arrête!!! Il n’a rien fait de mal.
Marshall la regardait un instant, ses yeux flamboyants de colère et de jalousie.
-Il n’a rien fait de mal? Il est à poil chez toi!
La pluie tombait drue ce matin là.
-Ta baiser ma femme ? Dit-il en poussant un peu plus sur Adam par-dessus la rambarde.
Rosie essayait de le faire lâcher sa prise sur son ami mais c’était aussi dur que de déplacer un mur de brique. Ils étaient tous les trois trempés.
-Il ne m’as pas touché…
Rosie tira très fort sur son avant-bras mais sa prise glissa en un instant elle bascula dans les escaliers mouillés. Elle roula une première fois tête première puis son pied droit se coinça dans la rambarde stoppant net sa course. Elle hurla de douleur avant de perdre connaissance.
Elle se réveilla dans l’ambulance et se mit à pleurer quand elle comprit qu’elle était fermement attachée à la civière. On avait placé sa tête dans un genre de coussin pour l’empêcher de bouger. De même que ses épaules. On avait mit une couverture entre ses jambes et on les avait attachée ensembles.
Totalement immobile, elle ne pouvait bouger que les yeux et les doigts. La terreur l’envahit toute entière.
-Mademoiselle Gagné rester calme tout va bien aller, lui dit l’ambulancière en lui tenant la main. Elle lui essuya délicatement les yeux complètement indifférents au chaos de la route et au hurlement des sirènes.
-J’ai mal à la jambe… Où est Marshall? Je veux mon homme. Dit-elle en français.
Elle regarda autour d’elle du mieux qu’elle pu.
-Marshall va nous rejoindre à l’hôpital. Ne vous inquiété pas. Tout va bien aller maintenant. On va bien prendre soin de vous.
Le trajet jusqu’à l’hôpital sembla durer une éternité à Rosie mais il ne fallut que quelques minutes pour arriver à l’hôpital de Saint-Hélier.
Rosie pleura de douleur et de peur tout le long du trajet.
On prit des radiographies de tout son corps, sa cheville avait été disloquée, son genou tordu et les muscles de sa cuisse avait faillit déchiré mais somme toute elle s’en sortait bien. On avait craint pour sa colonne vertébrale mais elle n’avait rien à part quelques bleus.
Elle ne revit pas Adam. Marshall se trouvait dans sa chambre quand elle revint de ses examens. Visiblement, il avait l’air inquiet mais il ne l’approcha pas même si elle lui tendait les bras.
-Je vais apporter quelques affaires chez moi, tu ne peux pas monter 3 étages avec une jambes comme ça, dit-il en se levant pour partir.
-Marshall tu es fâché? Je n’ai rien fait de mal.
Le jeune homme lui renvoya un regard triste.
-On en reparlera à la maison.
Il revint la chercher le lendemain quand elle eut son congé. Le trajet de 20 minutes se fit dans le silence le plus complet. Arriver à la ferme, Marshall l’aida à entrer dans la maison la touchant le moins possible.
Rosie ne comprenait rien, il était tellement froid et distant avec elle.
-J’ai installé tes affaires dans la chambre d’amis. Repose-toi, dit-il en sortant par la cuisine.
-Quoi? Pourquoi? Je veux dormir avec toi!
Il hésita la main sur la poigné de porte.
-Tu m’as trompé, je ne veux pas de toi dans mon lit.
Rosie crut qu’elle allait s’évanouir.
-Non!!! Je n’ai pas fait ça…
Marshall sortit en claquant la porte. Les larmes inondaient ses joues avant qu’elle n’ait atteint la chambre d’invité avec ses béquilles. Elle s’assit sur le bord du lit et balança ses béquilles en travers de sa chambre.
« Il pense vraiment que j’ai pu faire une chose pareille? »
Elle fini par s’endormir au bout de ses larmes.
Quand elle se réveilla, il faisait noir dans la chambre. La douleur dans sa chambre était horriblement vive, sa tête lui faisait mal aussi. Elle ne trouva pas ses antidouleurs dans la chambre. Elle prit ses béquilles et clopina vers la cuisine.
À mi-chemin, elle entendit une conversation dans le salon.
-Ça n’a aucun sens Marsh’, elle t’a trompée et tu l’héberge chez toi. Fou la dehors! Disait Sarah.
-C’est de ma faute si elle est blessée, je ne peux pas la laissé…
Rosie s’avança lentement et vit Marshall regarder le feu, un verre d’alcool ambré à la main. Il regardait le feu appuyé sur le manteau de cheminé. Ses épaules affaissées semblaient porter le poids du monde. Sarah était debout au milieu du salon à faire les cents pas autour de la table basse.
-Ce n’est pas ta faute si elle est tombée! Putain Marsh’, si elle n’avait pas coucher avec ce gars on en serait pas là. Rosie s’avança un peu plus, Marshall la vit dans le reflet du miroir au dessus de la cheminée.
-Pourquoi vous ne me demander pas ma version? Dit-elle en cognant rageusement sa béquille au sol.
Sarah s’enflamma.
-Je t’ai vu embrasser ce type qui est venu te voir tous les soirs et il t’a ramené chez toi. Facile de savoir ce que vous avez fait!
Marshall continuait de regarder le feu sans les regarder, Rosie voyait ses mâchoires se crisper de colère.
-Marshall je n’ai rien fait de mal, je ne t’ai pas trompé. Mon amour …
Sarah monta les deux marches qui séparaient le salon de la cuisine où Rosie chancelait sur ses béquilles.
-Tu n’es qu’une menteuse, je t’ai vu avec lui !! Cria-t-elle à quelques centimètres de son visage.
Rosie tremblait de tout son corps la douleur, la rage et la peine courait dans ses veines.
-Je n’ai rien fait de mal… Je lui ai dit pour Marshall, je lui ai dit que j’avais quelqu’un dans ma vie…
-Tu gâche la vie de mon frère. Tu ne trouve pas qu’il a assez souffert comme ça?
-ASSEZ! Ragea Marshall. Sarah va-t’en!
-Ne laissa pas cette sorcière t’ensorceler encore!
Elle claqua la porte en sortant.
Rosie était complètement vidée, sa jambe l’élançait terriblement et sa tête aussi.
Elle s’affala sur un banc de l’îlot de cuisine la tête entre les mains. La nausée lui retournait l’estomac tellement elle avait mal.
-Où sont mes antidouleurs? S’il te plaît j’ai mal.
Marshall ne bougea pas toujours absorbé dans la contemplation du feu.
-Est-ce que c’est vrai? Tu l’as embrassé?
Sa voix grave avait des accents encore plus rauques que d’habitude. Rosie se força à prendre de grandes inspirations pour calmer la nausée.
-Où sont mes pilules?
Marshall hurla :
-Réponds-moi!
Rosie se leva lentement, la douleur était si vive, les hauts le cœur la gagnèrent pour de bon.
-Je vais être malade.
Elle clopina vers la salle de bain et s’effondra devant la cuvette pour vomir. Une fois la première vague de nausée passée, elle ferma les yeux la joue sur la porcelaine froide et essayait de calmer les vagues de nausée. Elle se sentait dégueulasse, elle avait besoin d’un verre d’eau et ses médicaments. Tous son corps lui faisait mal, elle avait besoin de l’aide de Marshall mais il ne semblait pas décidé à l’aider. Les larmes continuaient de rouler sur ses joues autant de douleur que de tristesse. Une autre crise de vomissement la terrassa avant que Marshall ne vienne la voir. Il lui donna ses médicaments avec un verre d’eau.
Elle ne réussit même pas à avaler une gorgée d’eau sans qu’elle ne ressorte. La jeune femme n’avait même plus la force d’essayer de se lever. Marshall finit par soulever ses cheveux humides et lui mettre une serviette mouillée sur la nuque. Pour la première fois depuis des heures, Rosie le regarda dans les yeux et y vit tellement de colère et de tristesse.
Elle n’osa rien dire, elle n’avait plus la force de se défendre. La douleur était éblouissante, assise au sol sa jambe était trop tendue.
-J’ai trop mal.
Elle tenta de se lever mais tout devient noir rapidement et elle se sentit glisser sur la céramique.
-Merde ma chérie…
Il la prit dans ses bras et l’emmena semi-consciente dans la chambre d’invité et la déposa doucement sur le lit. Elle se réveilla au moment où il revenait avec un verre d’eau, une bassine, ses médicaments et une serviette froide. Il mit la serviette sur son front. Elle ouvrit les yeux pendant qu’il la bordait doucement. Elle retint son bras faiblement.
-Reste ici j’ai besoin de toi…
Marshall se leva sans la regarder.
-Repose-toi.
Rosie prit ses médicaments et s’endormit les larmes aux yeux.
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miguelmarias · 4 years
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La femme qui pleure (Jacques Doillon, 1979)
ESTA película, rodada en 1978 por Jacques Doillon, empieza a despertar nuestra curiosidad, creo yo, en cuanto nos percatamos de que los personajes tienen los mismos nombres propios que los «actores» que los interpretan: Dominique Laffin, Jacques Doillon y su hija Lola, Haydée Politoff. Si añadimos que el marido de la protagonista está encarnado por el propio guionista y realizador, que su hija lo es en la vida real, y que ambos representaban un papel ante la cámara por vez primera, empezaremos a preguntarnos qué relación existe entre el drama que se nos expone en la pantalla y la existencia no ficticia de algunos de los que han intervenido en la película. La sospecha —posteriormente confirmada de que La femme qui pleure está filmada en 16 mm. y ampliada al paso habitual en los circuitos comerciales, justifica que creamos (hasta ser informados de lo contrario, una vez concluida la proyección —un par de años más tarde, en mi caso, o nunca—), asistir a una experiencia extraña entre el documental y el cinéma-vérité, entre el exorcismo y el psicodrama, lo que produce una sensación vagamente inquietante, difusamente molesta, como si estuviésemos contemplando escenas de la vida privada de unas personas desconocidas, violando sin proponérnoslo su intimidad, pero incapaces, al cabo de un cuarto de hora, de sustraernos a la preocupada o concernida curiosidad que nos inspira cuanto vemos y escuchamos, entrevemos o intuimos acerca de sus conflictivas y complejas relaciones.
La presencia de Haydée Politoff, indisociable para cuantos la hayan visto de su personaje en La collectionneuse (La coleccionista, 1966), la nitidez y claridad de sus imágenes, la sensibilidad de su iluminación, la sencillez de la planificación, incluso el tipo de historia que se nos relata (con una estructura cíclica a partir del triángulo) hacen pensar en Eric Rohmer. Sin embargo, esta referencia es engañosa, ya que se trata de un filme mucho menos elaborado que los del autor de Ma nuit chez, Maud, más seco y directo, más simple también.
Una película llamada La mujer que llora. Durante los títulos de crédito, se oyen sollozos femeninos. La primera imagen nos muestra a Dominique llorando. Todo es así de claro y de sencillo, de elemental si se quiere, en este filme —no he visto ningún otro— de Jacques Doillon. Tal desnudez expositiva, unida a varios otros despojamientos —16 mm., sonido directo, iluminación al parecer exclusivamente natural, ausencia de música, un total de seis intérpretes, de los que importan realmente cuatro, dos decorados—, podría suscitar el recuerdo de Robert Bresson. De nuevo, se trataría de una referencia errónea, ya que en La femme qui pleure el montaje apenas cuenta, los encuadres son muy sencillos y normales y todo tiene una carnalidad de las que carecen las películas de Bresson. Sólo se asemeja a alguna de ellas —en particular Une femme douce (1969) —en su carácter opaco, en la resistencia que oponen (pese a su aparente evidencia) a cualquier tentativa de interpretación o resumen: La mujer que llora no se puede contar con palabras más que reduciéndola a un esquema que nada tiene que ver con la experiencia que supone presenciar la película y haría pensar que no tiene el menor interés, cuando precisamente sucede lo contrario.
Resulta así que, pese a su limpidez de imágenes, a la sencillez de su trama, al realismo «espontáneo» de su dirección de actores, a la falta de cualquier tipo de ornamentación, La femme qui pleure se va revelando, a medida que avanza, como una película misteriosa, enigmática, compleja, inaccesible, cerrada en sí misma, apretada como un puño cerrado. Esto se debe, sin duda, a la autenticidad de los personajes y a que Doillon se ha cuidado mucho de caer en la tentación de explicarlos, bien a través de los diálogos, bien por medio de una planificación indicativa. Su neutralidad, el rigor con que se ha mantenido fuera de los personajes para mostrárnoslos tal como son, hace que nos sintamos singularmente desasistidos, librados a nuestra propia capacidad de entendimiento, a nuestra penetración, como sucedería fuera del cine si nos encontrásemos con una mujer desconocida que llora y no es capaz de explicar por qué, no quiere hacerlo o, simplemente, no lo sabe.
Ignoro si La mujer que llora es el feliz resultado de una conjunción de talentos —sobre todo, Dominique Laffin—, o un producto de la casualidad que no volverá a repetirse en la carrera de su director, pero es una de esas películas que, cada dos o tres años, sirven para recordarnos la vitalidad subterránea de una tradición realista del cine francés, que procede directamente de Lumière y que, pasando por Renoir y Grémillon, emerge intermitente en François Truffaut (Le quatre cents coups), Jacques Rozier (Adieu, Philippine), Jean Eustache (Le père Noël a les yeux bleus, La rosier de Pessac, La maman et la putain, Mes petites amoureuses, Une sale histoire), Maurice Pialat (L'enfance nue, Nous ne vieillirons pas ensemble), Eric Rohmer (Ma nuit chez Maud, Le genou de Claire), el Jean-Luc Godard de Sauve qui peut (la vie) y, de vez en cuando, algún otro cineasta que se atreve a prescindir de la retórica literaria y, más o menos demagógica (cualquier Lelouch), superficial (Pascal Thomas) o sincera (el Sautet de Une simple histoire) a la que tan aficionados son sus compatriotas.
Miguel Marías
Revista “Casablanca” nº 7-8, julio-agosto 1981
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lesnouvellesdetom · 4 years
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Une Histoire de Fantôme
Quatre enfants font une séance de spiritisme pour essayer de parler à un fantôme.
La nouvelle est disponible en PDF, avec une mise en page plus agréable, en cliquant ici. N’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez si vous prenez le temps de la lire, j’espère qu’elle vous plaira !
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UNE HISTOIRE DE FANTÔME
« Laisse-moi entrer, sinon je dis à Maman que tu lui as volé une bougie et que tu l’as allumée », décréta Lucas, six ans.
Il était face à la chambre de David, plongée dans le noir, dont l’entrée était obstruée aux trois quarts par une porte presque fermée et à un quart par David.
« Si tu lui dis, je te frappe. »
« Si tu me frappes je lui dis que tu m’as frappé. »
« Écoute, c’est pas des trucs d’enfant qu’on fait, espèce de gros bébé. On rentre quand même au collège dans un mois. Tu vas avoir peur si tu viens avec nous. »
« J’aurai pas peur. »
« Tu sais même pas ce qu’on va faire. »
« Vous voulez faire du spiritisme pour parler à un fantôme. J’ai tout entendu. »
« S’il sait, autant qu’il vienne, non ? » remarqua une voix féminine à l’intérieur de la chambre.
David parut contrarié et quitta Lucas des yeux pour se tourner vers l’obscurité. « Il se rend pas compte. Je fais ça pour le protéger. »
« C’est vrai que ça peut devenir dangereux, Laura. » renchérit une nouvelle voix, masculine cette fois-ci.
« Le protéger » se moqua Laura. En fait, elle l’avait plutôt dit en italique, pensa David. « Le protéger. On sait très bien qu’il ne va rien se passer. »
David baissa les yeux vers son petit frère et réfléchit.
« OK, accorda-t-il enfin. Mais t’as pas intérêt à pleurer quand t’auras la trouille. »
Il ouvrit grand la porte et Lucas put s’avancer dans la pénombre.
Quelques rayons de soleil s’engouffraient dans la pièce par les bords des volets fermés et révélaient, en plus des nombreuses particules de poussières qui lévitaient dans l’air, la présence d’Arthur, le meilleur ami de David, et celle de Laura, une jeune fille de leur classe. Ils étaient tous les deux assis autour du petit bureau de David, poussé au centre de la pièce, sur lequel reposait fièrement une bougie parfumée à la lavande qui créait une ambiance très réussie d’un point de vue visuel mais plutôt déplacée d’un point de vue olfactif.
Lucas jubilait silencieusement, comme à chaque fois qu’il arrivait à contrarier son frère. Sa présence autour du bureau était une grande victoire au sein de la guerre perpétuelle qui les opposait.
David se tourna vers Laura. « Pourquoi t’es là si tu penses qu’il va rien se passer ? »
« Parce qu’il va rien se passer, justement. »
« Tu dis ça pour te rassurer. »
« Pas du tout, je crois juste pas aux fantômes. »
« Moi j’y crois, mais j’ai quand même pas peur », dit Arthur, qui avait peur mais qui refusait de le montrer à un enfant, à une fille, et encore moins à David.
« Bon, c’est l’heure de commencer. »
Lucas vit les trois amis s’attraper les mains et il les imita. David se mit à détester encore plus son frère lorsqu’il remarqua que sa présence l’empêchait de tenir la main de Laura. Il inspira profondément (l’odeur de lavande lui brûla les narines).
« Nous sommes tous les quatre réunis aujourd’hui en ces lieux, avec euh... avec respect. »
Laura pouffa.
« Chut ! » fit nerveusement Arthur.
« Nous sommes réunis ici pour parler à l’esprit qui hante cette maison. Si tu nous entends... »
« Il faudrait peut-être le vouvoyer, on s’est quand même réunis avec respect. » Laura continuait à se moquer mais elle devait bien admettre qu’un soupçon d’appréhension commençait à poindre en elle.
David était concentré et ne perçut pas la moquerie.  « Tu as raison. Désolé de t’avoir manqué de respect, esprit, je vais maintenant te vouvoyer. »
Ils étaient tous les trois pendus à ses lèvres et il remarqua pour la première fois consciemment qu’il aimait beaucoup être le centre de l’attention. Il reprit après une pause bien appuyée : « Esprit, nous ne vous voulons aucun mal. Et nous espérons que vous non plus. »
Arthur sentait la moiteur des mains de David et Laura - à moins que ce ne fût celle de ses mains à lui - et il s’y cramponna. Lucas se rassurait en se disant qu’il était avec des Grands qui pourraient le protéger si quelque chose arrivait.
« Esprit, dit David. Si tu es là... manifeste-toi. »
Un courant d’air froid traversa la pièce et personne ne remarqua que David avait recommencé à tutoyer l’esprit. Laura se détestait car elle sentait ses mains trembler.
« Esprit. Si tu es là, je t’invite à te manifester en donnant un coup sur la table. »
TOC.
L’irrationnel entra dans la petite chambre sans aucun bruit.
« Esprit. » David avait la voix qui tremblait et il était impossible de déterminer s’il jouait la comédie ou non. « Si ta présence est malveillante, aie la bonté de nous avertir... en donnant deux coups sur la table. »
Laura se crispa et Arthur s’agita.
TOC.
Pendant un instant irréel, tout le monde retint son souffle.
TOC.
 ***
 Après avoir quitté en panique la chambre de David, ils avaient vite traversé le long couloir qui menait à la porte d’entrée et ils étaient maintenant tous les quatre essoufflés dans l’herbe du petit jardin. Lucas pleurait à chaudes larmes et Laura jetait à David et Arthur un regard ambigu composé principalement de reproche.
« C’est pas drôle du tout, qui est l’imbécile qui a tapé sous la table ? »
David était estomaqué. « Tu rigoles j’espère ? On se tenait les mains, comment veux-tu que... »
« Quelqu’un a mis un coup de genou sous la table. »
« N’importe quoi, on l’aurait senti direct. »
« C’est vrai, renchérit Arthur, le bureau est tout petit, nos genoux se touchaient presque. »
« Presque. Arrêtez tout de suite ce petit jeu, vous allez traumatiser Lucas. »
L’intéressé renifla.
« Il l’a bien cherché, je l’avais prévenu. »
« Putain, mais t’as quel âge, David ? »
« Tu sais ce que je pense ? À mon avis, tu te persuades que quelqu’un a tapé sous la table parce qu’au fond de toi t’es morte de trouille. »
« Pardon ? »
« Tu ne veux pas admettre qu’on a parlé avec un esprit parce que ça te fait flipper. »
« Ça se tient. » remarqua Arthur.
Ça se tenait et Laura n’aimait pas du tout ça.
« Qu’est-ce que j’en ai à faire de toutes façons ? C’est pas ma maison. »
« C’est un peu facile, dit Arthur. On était tous les quatre, maintenant on doit assumer. »
« Et t’entends quoi par assumer, s’il te plaît ? »
Arthur ne savait pas quoi répondre et se tourna tout naturellement vers David.
« On doit... s’enfuir d’ici », dit ce dernier.
« S’enfuir ? » hoqueta Lucas.
Le visage de David prit les traits de la résignation avec une certaine théâtralité. « Oui. Ça peut faire peur, mais on a pas le choix. On va faire des provisions et partir loin d’ici. Loin de cette présence qui nous veut du mal. » Laura trouva la dernière phrase un peu forcée mais le garda pour elle.
« Partir où ? » s’inquiéta Arthur.
« On peut pas juste attendre que Maman rentre ? » demanda Lucas d’une petite voix.
« Si tu veux attendre tout seul dans une maison hantée, dit David, aucun problème. Nous, on s’en va. »
Lucas regarda sa maison et c’était comme s’il la voyait pour la première fois. Autour de lui, le monde s’était transformé, et même le jardin baignant dans la lumière chaude de l’été avait un aspect menaçant.
« Je sais pas trop... » dit Arthur.
« Tu as peur de partir à l’aventure ? »
« Pas du tout ! C’est juste que... »
« Tu as peur que tes parents te grondent parce que tu pourras pas aller au catéchisme mercredi ? »
« Mais tais-toi ! » Arthur avait élevé le ton. Il détestait cette habitude qu’avait David de systématiquement le rabaisser. Malgré tout, il aimait beaucoup sa compagnie, car ils faisaient ensemble des choses qu’il n’aurait jamais osé faire tout seul. Il ajouta, plus bas : « En plus y’a pas catéchisme, c’est les vacances. »
« J’en sais rien et je m’en fous, c’est un truc de naze. »
« Il y a personne chez moi, si vous voulez faire des provisions. » dit Laura.
 ***
 Leur petit village était scindé en deux par une rivière qui n’était ni très large ni très profonde, mais que la nature avait tenu à protéger en l’entourant d’une épaisse forêt dont la densité d’arbres au mètre carré était très élevée (un spécialiste en dendrologie passé ici par hasard avait même employé les termes ‘tout simplement miraculeux’ pour décrire cette densité). Les feuillages étaient si épais que le soleil peinait à passer, et l’écoulement infini de l’eau masquait largement tous les bruits alentours, si bien que les membres de la petite expédition improvisée eurent très vite l’impression d’être coupés du monde.
C’était Laura qui avait proposé de suivre le cours de la rivière, en faisant preuve d’une souplesse d’esprit que David n’avait pu qu’admirer. Ils étaient ainsi sûrs de pouvoir retrouver leur chemin et ils pourraient se servir de l’eau pour se laver et même pour pêcher. De plus, la perspective d’atteindre l’océan avait quelque chose de réjouissant et donnait une sorte de but au voyage. « Il nous faudra au moins trois jours de marche pour y arriver », avait estimé David, et - même si la locution ‘au moins’ l’avait empêché d’avoir tort - son estimation était incroyablement loin de la réalité, car la mer - et non l’océan, pour commencer - était à un demi-millier de kilomètres à vol d’oiseau. Mais ils marchaient quand même en se pliant au moindre caprice elliptique du lit de la rivière.
Même si elle aurait préféré être plus à l’avant, Laura était plutôt contente de fermer la marche, car cela lui permettait de surveiller les trois garçons, en particulier Lucas, juste devant elle, car elle craignait qu’il ne fasse machine arrière à un moment inattendu et qu’il se retrouve seul au milieu de nul part.
Lucas était carrément terrifié. Il essayait (sans vraiment y parvenir) de ne pas le montrer, car un aveu de faiblesse de sa part lui ferait perdre tous les points qu’il gagnait contre son frère en faisant partie de l’aventure.
Devant lui, Arthur, grâce aux longues années passées aux côtés de David, excellait dans le domaine de la dissimulation d’inquiétude, une compétence capitale à leur âge.
David menait la marche, extrêmement satisfait de la tournure qu’avaient pris les événements. Il rêvait déjà d’une vie de fugue dans laquelle ils formeraient tous les quatre une petite communauté qui se serrerait les coudes, dormirait à la belle étoile et visiterait le monde un village à la fois, volant de quoi manger et boire à droite et à gauche.
La possibilité de cette vie fantasmée germait dans toutes les têtes.
***
 Laura n’avait pas ressenti de conflit intérieur à l’idée de voler de la nourriture à ses parents (ils avaient eu l’impression de dévaliser la cuisine, alors que leurs provisions ne se résumaient qu’à deux paquets de biscuits, trois pommes, des bouteilles d’eau et de jus de fruits et une unique boîte de thon en conserve). En revanche, elle n’avait pas du tout apprécié l’impression qu’elle avait eue d’être la mère nourricière du groupe. Depuis toute petite, au grand désarroi de sa mère, elle se montrait plus effrontée, bagarreuse et aventurière que les filles de son âge, à qui elle préférait le contact des groupes de garçons. Mais il lui était extrêmement difficile de s’y sentir acceptée en tant qu’égale. Elle se doutait bien qu’elle n’était ici que grâce aux sentiments que David nourrissait à son égard, et cela la ramenait encore une fois au terrible sentiment d’être différente.
Ainsi, lorsque leur chemin se retrouva barré par une haute clôture en bois qui s’enfonçait dans les broussailles et qui entourait le jardin d’un grand manoir gardé par un molosse (un berger allemand massif qui, lorsque David s’était hissé avec difficulté pour voir de l’autre côté de la clôture, avait levé vers la petite tête apparue au-dessus des planches des yeux certes intrigués mais qui semblaient surtout renfermer la promesse d’une terrible attaque si une menace venait à peser sur son territoire) et qu’ils réalisèrent qu’ils allaient devoir sauter au-dessus de l’eau s’ils voulaient que l’aventure continue, ce fut sans doute pour toutes les raisons détaillées ci-dessus que Laura créa la surprise en sautant la première.
La rivière n’était pas si large et la berge sur laquelle se trouvaient les enfants était de loin la plus haute, mais la rive opposée glissait vers l’eau dans un dénivelé d’un angle incertain, ce qui rendait la réception plutôt hasardeuse. David avait eu peur de glisser et de tomber à l’eau devant tout le monde, d’autant plus qu’ils n’avaient pas pensé à amener de vêtements de rechange.
Laura avait magnifiquement atterri et David sentait qu’elle l’avait doublé. Cela faisait naître en lui des sentiments complexes et contradictoires qu’il avait du mal à appréhender.
« Wow, bien joué ! » s’écria Arthur, n’arrangeant en rien les sentiments complexes et contradictoires que David avait du mal à appréhender.
Quelques filets de lumière s’échappaient des feuilles au-dessus d’eux pour se réfléchir dans l’eau  et consteller Laura des reflets mouvants de la rivière. Elle les regardait fièrement depuis l’autre côté.
« J’allais sauter », dit David.
« Mais j’ai sauté avant. »
« Ouais, bah regarde. »
David prit son courage à deux mains et sauta à son tour. En atterrissant, il crut glisser et attrapa malgré lui le bras que Laura lui tendait.
« Je glissais même pas », bredouilla-t-il une fois en haut.
« Pourquoi t’as attrapé mon bras, alors ? »
« Tu l’as tendu, c’était un réflexe. »
Ils se tournèrent vers Arthur. Heureusement pour lui, ils étaient trop loin pour remarquer que ses jambes tremblaient.
« Je sais pas trop, les gars... », hasarda-t-il.
« Tu vas pas te dégonfler alors qu’une fille a réussi, quand même ? » Laura s’éloigna de David qui se détesta instantanément.
« Montre l’exemple à Lucas comme un Grand », lança Laura.
Arthur regarda Lucas puis l’espace vide et menaçant qu’il devait franchir. Il recula de quelques pas. Il courut. Il sauta.
David avait tendu son bras au cas où Arthur glisserait. Il atterrit, et, en effet, il glissa, mais ne parvint pas à s’accrocher à David. Il dégringola vers la rivière en laissant échapper un cri trop aigu. L’eau n’était pas profonde et il parvint à se stabiliser en posant un pied au fond, la jambe immergée jusqu’au-dessus du genou. David dut se baisser jusqu’à être allongé par terre pour l’aider à regagner la berge.
« Ça va ? » demanda Laura une fois qu’il fût remonté.
« Ça va », répondit Arthur d’une voix éteinte.
David ne fit pas de commentaire. Tous se tournèrent vers Lucas, désormais seul de l’autre côté.
« C’est moins dur que ça en a l’air, dit David. Cours tout droit et saute sans réfléchir. On est trois à te rattraper si tu glisses. »
Lucas se tordait d’une jambe sur l’autre et serrait nerveusement les bretelles de son sac à dos. Il regardait la rivière et, à mesure qu’il la fixait, celle-ci se transformait en formidable torrent dont la puissance destructrice était tout bonnement inimaginable.
« Allez mon grand, tu peux le faire. » s’entendit dire Laura.
« Allez, l’encouragea David, je compte jusqu’à... »
Lucas vit les trois visages se figer en fixant un point derrière lui. Il se retourna et fut témoin d’une vision d’horreur. Le berger allemand s’était échappé et se tenait à quelques mètres de lui.
Personne ne dit rien. La rivière profitait du silence pour déployer toute la puissance sonore de son torrent.
La bête fixait l’enfant la gueule ouverte, dévoilant d’immenses canines. Lucas devina d’instinct que les yeux brillants face à lui étaient ceux d’un prédateur devant sa proie.
Une observation plus attentive lui aurait révélé que la queue du chien frétillait. Le brave berger allemand, baptisé Champion, pensait avoir enfin trouvé des camarades pour jouer avec lui, après tant d’années à errer dans l’immense jardin du manoir en étant la proie d’une solitude existentielle. Lucas n’en perçut rien, et lorsque Champion s’élança joyeusement vers lui, il ne réfléchit pas et courut vers la rivière pour sauver sa peau.
Il fit un magnifique saut et retomba sans glisser. Il n’attrapa les bras tendus vers lui que pour se hisser sur la rive, avec un grand sourire pendant que les trois autres le félicitaient joyeusement. David lui frotta la tête, dans un mouvement fraternel inhabituel mais qui lui vint très naturellement.
« Bien joué, champion ! » avait dit Laura et les oreilles de Champion s’étaient dressées, avant de comprendre qu’on ne s’adressait pas à lui et qu’il était de nouveau seul.
Très vite, l’euphorie disparut et laissa sa place à un silence pesant. Le jour commençait à décliner. Ils n’avaient plus de provisions, Arthur avait une chaussure trempée et Lucas avait failli se faire dévorer vivant par un chien tout à fait féroce.
David sentait le vent tourner. Ils ne vivraient jamais leur vie de vagabonds, et il avait du mal à simplement se satisfaire du plaisir d’avoir vécu dans cette illusion le temps de quelques heures, plaisir qui n’avait pourtant rien eu d’illusoire.
« Il va falloir qu’on rentre, non ? » hasarda Arthur.
« Pas question, répondit froidement David. On va pas tout arrêter juste parce que t’es dégoûté d’être le seul à être tombé dans l’eau. »
« J’ai glissé, c’est pas ma faute. »
« En plus, t’as la trouille depuis le début. C’est toi qui es sorti de ma chambre en premier quand le fantôme a frappé. »
« Arrête de mentir pour te sentir fort ! » David ne répondit rien, à la grande satisfaction d’Arthur. « Moi je m’en vais, vous me suivez si vous voulez. »
« Ouais bah casse-toi, on sera mieux sans toi.»
« En plus, vous arriverez jamais à l’océan, vous allez même pas dans le bon sens. »
David examina l’eau et remarqua qu’en effet, ils marchaient à contre-courant depuis des heures.
« Moi aussi j’ai envie de rentrer », dit Lucas d’un ton assuré qui surprit tout le monde.
« T’as envie de retourner habiter dans une maison hantée avec un fantôme qui veut te tuer ? »
« Peut-être que le fantôme ne nous veut pas de mal, finalement », dit Laura.
David remarqua pour la première fois qu’ils avaient totalement consenti à l’existence d’un fantôme, sans vraiment savoir s’ils y croyaient ou non. Mais ce n’était pas l’important, et David était heureux de constater qu’ils avaient tous mis un point d’honneur à ne pas briser la magie d’un jeu aux frontières de la vérité. En voyant les regards qui lui étaient adressés, il comprit qu’il devait maintenant trouver un moyen de joliment clôturer ce jeu.
« D’accord, on va rentrer, dit-il enfin. Mais avant, on va prier. »
Tous se demandèrent s’ils avaient bien entendu.
« On va se mettre en cercle et Arthur va dire une prière pour nous protéger du fantôme. Et là on pourra rentrer. »
Les regards se tournèrent vers Arthur, qui n’avait pas l’habitude d’être le centre de l’attention.
« Je connais pas de prière », dit-il.
« Te moque pas de nous, tu vas au catéchisme depuis que t’es tout petit. »
« Oui, mais je me souviens d’aucune prière. »
« Menteur. »
« C’est pas une mauvaise idée, la prière, en vrai, dit Laura (David sentit une chaleur agréable naître dans son ventre). Tu crois en Dieu, Arthur ? »
« Non. »
« Menteur. » répéta David.
Arthur haussa le ton. « C’est mes parents qui me forcent, moi je trouve ça ridicule ! »
« C’est ridicule mais t’y crois complètement. »
« Mais tais-toi ! »
« Moi je pense, tempéra Laura, qu’il y a forcément un truc qui a créé l’univers. Mais je crois pas en Dieu. »
Lucas se demanda si les Grands avaient souvent ce genre de discussions.
« La magie, ça n’existe pas. » répondit Arthur.
« Tu crois pas à la magie mais tu crois aux fantômes ? »
Arthur ne savait pas quoi dire. David ne savait pas non plus et était bien content que la question ne lui ait pas été adressée. Mais Arthur se tourna vers lui, et il dut trouver une réponse.
« Je crois aux fantômes parce qu’on en a entendu un frapper sur mon bureau. Maintenant on fait une prière et on rentre. »
En silence, ils se mirent en cercle pour se tenir solennellement les mains, et David était content d’être à côté de Laura, cette fois-ci. Arthur fouillait sa mémoire à la recherche d’une prière.
« Notre Père qui es aux cieux, commença-t-il timidement. Que ton règne vienne. Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Ah et j’ai oublié une phrase avant : que ton règne... euh... que ton règne soit sanctifié. »
« Soit quoi ? » demanda David.
« Chut », fit Laura.
« Pardonne-nous nos offenses et délivre-nous du mal. Au nom du père, du fils, et du saint esprit. Et puis, bah, amen, du coup. »
« Amen. » dit Laura.
« Amen. » répéta David.
« Amen. » imita Lucas d’une petite voix.
Champion émit un long gémissement.
***
 Par chance, les nuits d’été mettent de longues heures à tomber, et les quatre enfants étaient de retour au village bien avant que l’obscurité ne leur eût posé problème.
Arthur fut privé de sortie par ses parents parce qu’il était rentré bien trop tard. Laura se fit réprimander par les siens au sujet de la nourriture qui avait disparu de la cuisine. David et Lucas eurent le luxe de rentrer avant leur mère, qui travaillait tard, mais David se fit quand même passer un savon parce qu’il avait allumé, et surtout oublié d’éteindre, une bougie parfumée qui avait eu tout le temps d’imprégner pour de bon tous les tissus de la maison.
 ***
 Lucas eut du mal à s’endormir. Même s’il s’était dégagé de la prière d’Arthur quelque chose de mystique qui l’avait beaucoup rassuré quant à la présence d’une entité malveillante sous son toit, il passa de longues heures à se tourner et se retourner, coincé sous ses draps infectés de lavande. Il réfléchissait, mais il était bien incapable de saisir ce qui le maintenant éveillé, car c’était à un niveau inconscient que son cerveau était agité. Ici-bas, son esprit avait parfaitement compris que cette histoire de fantôme n’avait été qu’une vaste comédie mise en scène par David, mais n’arrivait toujours pas à accepter les vraies conséquences de ce faux fantôme.
Dans la chambre d’à côté, David aussi avait les yeux grands ouverts. Mais son esprit à lui n’était pas du tout inquiété. S’il ne dormait pas, c’était simplement qu’il était trop occupé à imaginer de nouveaux fantômes, de toutes les tailles et de toutes les formes.
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Daryn a tout pour plaire: l'athlétisme, l'intelligence, un Range Rover, une maison gigantesque, un morceau tout sauf garanti à Harvard et, parce qu'il est joué par Jaden Smith, il est devenu fou de talent en tant que rappeur. Il a également un père (Gooding) qui entretient son succès avec une main de fer et une pince à épiler. Je veux dire, cela ne me surprendrait pas s'il planifie les selles de son fils et le flagelle verbalement quand il a 30 secondes de retard pour un rendez-vous avec le bol en porcelaine. Grâce à une petite impulsion douce de sa maman (Nia Long), le chef de projet permet au garçon de faire une pause après avoir ciselé à la main sa candidature universitaire dans le marbre pour aller à un concert avec ses copains fringants (JT Neal et Stony Blyden), et à travers une série d'événements très stupides, il rencontre Isabelle (Delevingne), puis renoue avec elle à travers le magasin de crème glacée où elle travaille, qui est l'un de ces endroits où le personnel surdimensionné d'une petite entreprise interprète un numéro musical minutieusement chorégraphié chaque fois qu'un client en laisse tomber un quart dans le pot de pointe. Alors bien sûr, Daryn continue de placer des pièces dans ce putain de truc.
Maintenant les gens, à ce stade, nous sommes environ 15 minutes et 25 scènes embarrassantes dans le film, alors attachez-vous, car il devient vraiment rance. Isabelle est de l'Autre Côté des Pistes. Elle ne va pas à l'école, elle vit seule dans un petit appartement dans un quartier fragile, est la meilleure amie d'une drag queen GASP (Chris D'Elia) et elle sera damnée si elle s'intéresse à un Richie Rich dans un 379 $ cardigan. Elle le surnomme Square, parce qu’il est carré en tant qu’astronaute des années 50; c’est une insulte au début, mais devient vite un terme d’affection, car il la charme, et s’il ne l’a pas fait, elle mourrait seule et ce serait un film vraiment déprimant. Désolée, j'ai pris une longueur d'avance là-bas - avant qu'elle ne révèle la vérité sur son cancer en phase terminale par des cris mélodramatiques hystériques, elle lui fait renoncer aux réservations au restaurant chic pour un burrito dans un camion, et il répond avec la confusion et le dégoût de la reine quand elle est obligée de manier de l'argenterie en plastique.
Alors, bon, de toute façon, elle est en train de mourir et, au grand dam de son père au cul sombre, Daryn s'engage à la remplir l'année dernière sur notre avion mortel avec toutes les choses de toute une vie - vous savez, acheter un animal de compagnie, acheter une maison, fêtant chaque anniversaire à la fois avec un gâteau parsemé de dizaines de bougies, tout ça. En réponse, elle organise une session avec son ami producteur de musique (RZA) pour qu'il puisse couper un morceau de hip-hop chaud et l'encourager à suivre ses rêves et sa passion au lieu de tomber dans la carrière inflexible de Fascist Dad au succès superficiel. Rien de tout cela ne se passe bien avec papa fasciste, et il y a des hauts et des bas, des confrontations et des chutes d'amour, des retombées et des scènes dans le service de chimio et tout cela semble si dramatiquement précaire. Alors, quand arrivons-nous aux mourants? Oh je comprends. Je meurs juste en regardant ça. De quels films vous rappellera-t-il?: C'est mon septième snotrag-filler YA de 2020 - voir aussi: Chemical Hearts, Babyteeth, All Together Now, All the Bright Places, Spontaneous and Clouds. La vie en un an est de loin la moindre d'entre elles. C'est tellement sous-The Fault in Our Stars.
Des performances à surveiller: veuillez ne pas demander. Une avalanche de clichés par cœur ne laisse aucun membre de la distribution sans sépulture.
Dialogue mémorable: à la fin de chaque rendez-vous, Daryn demande toujours: «Un de plus?» et Isabelle dit: «Encore un.» Jusqu'à ce que ce soit elle qui commence à demander. KEWWT!
Sex and Skin: Je pense que Daryn et Isabelle le font inévitablement hors écran, mais ce film a été monté avec une agrafeuse électrique, donc on ne peut que supposer.
Notre prise: la vie dans un an pose une énigme philosophique piquante si-un-arbre-tombe-dans-la-forêt: si un pleureur ne parvient pas à nous faire pleurer, existe-t-il réellement? C'est le type de film qui veut si désespérément que nous pleurions, il sortirait de nos téléviseurs et presserait nos conduits lacrymaux s'il le pouvait - mais même dans ce cas, il nous frapperait le genou et le coccyx parce qu'il n'a pas idée de ce qu'il fait. C'est le type de film qui comprend une ligne de dialogue qui est à peu près "Je vais (INSÉRER LE CONCEPT DE FILM ICI) vous!" C'est le type de film qui répond à l'idée de ce que les cinéastes pensent que les films devraient être. C'est un mauvais film.
Oh, mais Life in a Year pense qu'il a tout pour plaire: drame familial, comédie, tragédie, romance, dîner gênant avec les parents, grosses blagues visant le personnage qui était gros mais qui ressemble maintenant à un modèle de vêtements dans une cible ad, scènes quasi-poétiques sur manèges, montages mignons, manigances de mères éloignées, scènes dans le service de chimio, un camée Big Sean, aspirations interdites d'être musicien, vérités impulsives, le spectre menaçant inévitable de la mort, l'inévitable spectre menaçant de Harvard (un personnage une fois dans l'histoire du film ne pouvait-il pas viser Dartmouth?), un père qui était le concierge et maintenant «il possède la société» (c'est la scène la plus drôle) , des représentations stéréotypées insultantes de personnes trans et la seule chose que chaque film.
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Préquel : Soirée de fin d’année - Partie 3
Suite de la longue préquel de juin. Pour lire la partie 1, c’est par là, et pour lire la partie 2, c’est par ici. 
Pour un rappel de mes affreux jojos et de leurs relations, c’est par là.
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La soirée avait lieu dans le grand gymnase. Pas celui du lycée; le public et destiné aussi au divers clubs de sports de la ville. Le directeur l’avait choisit parce qu’il lui permettait de contenir plus de monde. C’était bien pour ce soir. Pour donner l’impression que tout allait bien, que le BAC se déroulerait normalement. Tout le monde se doutait que ce n’était pas le cas, mais pour l’instant, c’était plus simple de faire semblant. Et plus rassurant. Les choses étaient déjà bien assez compliquées comme ça. 
Maël dessera sa cravate. Il était affreusement mal à l’aise dans ce genre de tenues. Et dans ce genre de situations. Il venait de rentrer avec Alexia et ça grouillait déjà de monde. Les gens, collés pour le discours, sentait la sueur et la chaleur de juin ajoutait une atmosphère moite à la pièce. Il sentit lui même une goutte perler dans son cou. Dégueulasse. Il détestait ça. Il détestait ce genre de cérémonie. Et le monde. Et en plus il était sûr de croiser ce connard de Milo. Ca le fatiguait d’avance. Alexia lui sourit, du haut de ses deux bonnes têtes de plus que lui. Elle était vraiment belle. La chemise lui allait bien mieux à elle qu’à lui, qui flottait dedans. Elle avait aussi maquillé sa bouche, déjà assez foncée au naturel. Ca lui allait bien. Il avait envie de l’embrasser. Et de se casser de cette fête à la con. 
“Alors, vous êtes un peu en retard, dis donc !”
La voix braillarde qui avait prononcé ces mots lui était familière. Il se retourna et vit Marina, dans une robe grise sobre qui lui arrivait au genou. Ses ongles étaient nickels, sans vernis noir écaillés, et elle avait soigneusement coiffé sa tignasse rebelle. Il l’aurait difficilement reconnu, sans ce sourire sardonique accroché au visage. Elle l'attrapa par l’épaule pour lui ébouriffer les cheveux. 
“Ça fait plaisir de te voir ! C’était quand la dernière fois ? Le Bac ?”
Maël acquiesça. C’était bon de la revoir aussi. Son caractère entier avait vraiment quelque chose d’agréable quand on était avec elle. Elle en faisait trop, des fois, mais elle semblait sans filtres. Il savait bien que c’était une carapace, à force de l’avoir côtoyée des années. Mais c’était une carapace rassurante. 
Elisa l’avait vue à l’instant où elle était entrée. Elle avait détourné les yeux, assez rapidement pour ne pas être vue, espérait-elle. C’était con, de retarder le moment. C’était inévitable. Elle soupira et chercha désespérément quelqu’un des yeux. Une touffe de cheveux rouquin. Parfait, ça devait être Maël. Elle avança dans la foule de lycéens qui se poussaient pour entrer dans le gymnase et rejoint son couple d’amis dans la foule. Alex était là, à côté de son copain. Elle avait mit une tenue de soirée top, une chemise blanche aux manches retroussées, qui laissait voir ses bras musclés et une jupe noire. Elisa était tellement heureuse de la voir, elles n’avaient pas réussi à se croiser depuis le Bac, si bien qu’elle lui tomba dans les bras. Elle avait envie de pleurer, de s’effondrer là maintenant, mais ce n’était pas le moment. Alexia aurait aussi ses problèmes ce soir. Et puis elle n’aimait pas les larmes. Elle renifla un peu, frottant nerveusement son nez. Ça allait le faire. 
Martin détestait déjà cette putain de soirée. Un gymnase, vraiment ? Déjà quelle idée, et quelle galère. Tout le monde se comprimait autour de lui, lui y compris. Il avait déjà le souffle court, et le discours n’était même pas prononcé. Un bip le fit sortir de ses pensées. Il attrapa avec peine son portable, malgré la foule autour et jeta un œil. Message de Selim “Retourne toi, petit malin”. Martin fit volte face, d’autant qu’il le pouvait à cause du monde et vit son ami lui faire un petit signe de main avant d’arriver à le rattraper. 
“Mais quelle galère pour arriver ici…”
Martin hocha la tête. Il commençait presque à voir flou. Selim lui pris le bras doucement pour l’emmener hors de la foule, sur un des côté du gymnase. Il commençait à le connaître. 
“Tiens, qui voilà…”
Martin releva la tête et vit Selim en train de saluer Daniel, qui venait d’arriver. Dan avait une tenue assez indescriptible ce soir, un espèce de pull coupé aux épaules qui était encore trop grand pour lui et un nœud papillon. C’était assez bizarre, mais il s’abstint de tout commentaire. Dan était bien trop susceptible sur les fringues. Dan était susceptible sur tout pour faire court. Mais il était content de le voir. Cette pensée se fanât quand il croisa le regard de ce dernier. Merde. Il voyait bien qu’il était en souffrance. Le sourire de Dan était putain de forcé, et ça c’était de sa faute. Et il savait bien pourquoi. Putain, mais putain, pourquoi il était venu ce soir ? 
Ça va être gênant, pensa Selim au moment où il avait vu Dan arriver. Ce n’était pas sans mauvaise pensée, juste un constat. Il avait été ce gars là. Encore trop accroché. Et il l’était peut être encore. Est ce qu’il en voulait à Dan ? Même pas. Ça n’aurait surement pas duré avec Myriam de toutes façons. En fait il n’en savait rien. Mais il n’arrivait pas à lui en vouloir. Dan était dans la même situation de merde, après tout. Et puis, il comprenait un peu Myriam. Quand il faisait sa tête de chien battu, il était adorable. C’était le cas à l’instant, car Daniel venait de reporter son attention sur Martin. Selim grimaçât. Il se sentait déjà de trop. Il prétexta des gens de sa classe pour s’éloigner. C’était totalement faux. Ils étaient tous de droite. Il hésita à s’approcher de Marina et de Maël, mais ils étaient en plein discussion et il ne voulait pas faire encore le pot de fleur. En marchant au hasard, il cogna dans quelqu’un. 
“Désolé, putain, je suis trop c…”
Putain, il avait fallu que ce soit elle. Il avait déjà remarqué sa nouvelle couleur. Rose flashy, pas ouf, mais tout lui allait de toutes façons. Elle se frottait le nez et faisait sa petite mine renfrognée. C’était dur de ne pas craquer, elle était vraiment jolie dans sa petite robe noire trop lâche. Ses doigts maigres tenaient déjà une clope. Rien de bien étonnant. Elle aussi devait redouter la soirée. Il ne devait plus y penser. Il y avait quelqu’un d’autre maintenant. Bien que ça risquait d’être bien bancal aussi. Mais au moins ce n’était plus peine perdu. Il aurait aimé lui dire que même si c’était bizarre, ça allait. Qu’il n’avait pas trop envie de l’embrasser. Qu’il avait envie de danser avec quelqu’un d’autre. Il n’arriva qu’à bredouiller : 
“Si tu veux rejoindre Dan et Martin, ils sont par là”, en esquissant un bref mouvement. 
Quel con. 
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onzedieuxsouriants · 4 years
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Gare
L'été jaune écrasant passa vite, suivi d'un été bleu, un été parfait - brillant et venteux. Nous n'avions pas fait grand-chose, et c'était le temps idéal. Le temps pour faire frissonner les blés comme une chevelure, et mélanger ses doigts aux graminées en se promenant le long des ruisseaux. Aussi le temps pour se gaver de merises, et jouer à qui recrachera le noyau le plus loin.
Un temps qui sentait bon la viande grillée, et l'interdit de faire des feux dans la campagne. Un temps à voir bondir des renards au milieu des champs gravides, ou plonger des buses depuis les poteaux téléphoniques.
Un temps de graviers clairs qui s'écoulent dans une main posée dans une rivière.
Les soeurs - Claire et Flore - étaient restées chez moi (chez ma tante) une semaine. Elles passaient leur temps à bondir devant les insectes, avec des glapissements citadins, à chasser avec un demi-rire, une demi-grimace, les cheveux qui leur voilaient les yeux et le nez au gré des bourrasques fraîches.
Nous faisions du clafoutis, nous rations des crêpes, nous nous extasions avec exagération devant les légumes du voisin (jusqu'à ce qu'il nous en laisse quelques-uns pour une ratatouille).
Le soir nous grattions jusqu'au sang les piqûres que les aoutats nous avaient laissées sur les chevilles, et les moustiques sur les bras. La chaleur du jour s'accumulait, malgré la pierre, dans nos chambres mansardées, et les nuits étaient moins agréables. J'ai le sommeil léger quand l'air est tiède, et que le vent ne circule pas.
L'avant-dernier jour, il y eut de l'orage. J'ouvris ma chambre, le soir, pour entendre les gouttes s'écraser sur les ardoises, et couler le long du lierre, s'évaporer en frappant les pierres chaudes du parvis. Au loin, le tonnerre grondait, comme un géant qui se râcle la gorge. Des crapauds, blottis contre les murs de la maison, chantaient de voix douces comme des petites flûtes.
Nous étions bien alors.
Le lendemain, l'oncle nous conduisit à la gare. Cahin-caha sur la route rapiécée, à travers les flaques de boue et les ornières gravées par les pneus des tracteurs, au travers des champs blonds. Claire et moi à l'arrière avions le tournis, allégé par une menthe amollie par le soleil. Nous avions marché une bonne semaine : on oublie vite la voiture. Je jetai un dernier regard à tout cela : ruisseaux, buses, arbres aux manteaux détrempés.
La lumière était très belle, d'un vert d'eau clair qui dentelait les quelques nuages gris en déroute de la nuit. Des ondes passaient toujours sur les champs, quand nous montions les collines. Il n'y eut pas de dernier renard, mais mon oncle pila devant un trio de lapereaux très charmants.
Puis ce fut le retour au goudron, le vrai goudron, à peu près plat, à peu près noir, et la petite gare routière au toit de tuile et à l'horloge en retard-avance d'une demi-journée. On voyait encore la campagne secouer sa crinière, au delà du clocher bizarrement bombé, bizarrement russe, de la "ville" de mon enfance.
La gare était déserte en dehors de nous trois, une borne de retrait mal lunée et gravée de mots tendres et obscènes nous tenait, seule, compagnie. Mon oncle parti, il n'y avait plus une voiture derrière nous non plus.
Le train vint - trois voitures, assez pour chacune d'entre nous si nous le désirions ! Personne ne prenait ce train là. Les rames étaient encore flambantes neuves, et seuls quelques dessins potaches, au marqueur, témoignaient de la vie qui y passait, en dehors des étés - les collégiens et les lycéens qui prenaient deux heures de vie par jour pour aller à, et revenir de, la "grande ville".
Il y avait un grincement sur les rails, je m'en souviens très bien, ou peut-être quelque chose était-il simplement mal réglé. Il y avait un bruit, sur ma gauche, continu et un peu strident, de gare en gare.
A côté de nous défilaient encore des champs, tous pareils, des haies naturelles qui s'ébrouaient encore de l'ondée de la veille. De temps en temps, un clocher se dressait : des églises squelettiques, des églises effilées, des affreuses églises plus modernes, toutes carrées, là où le temps avait fait son oeuvre. Aucune église semblable à "mon" église russe.
Nous somnolions à moitié en comptant les poteaux renversés et les oiseaux de proie. On commença à voir plus de ponts, et s'étendre à l'horizon quelque chose qui n'était pas vert, mais gris, qui ne respirait pas avec le vent, et qui présentait même quelques barres très laides à notre angles d'approche.
Quelqu'un avait embelli l'une d'elle avec une grande fresque rouge et violette, d'une femme qui dansait en secouant ses fenêtres.
Quelqu'un d'autre avait signé son sein en rouge.
C'était ainsi, la grande ville, pas si grande, tranquille et matinale elle aussi, mais insensible au vent ou à la lumière qui avaient rendu nos vacances si douces.
La gare SNCF n'était pas dans le centre - nous n'avions pas à nous engager dans le ventre de la bête. Le long des quais, d'autres dessins colorés, entrecoupés de colonnes de béton, elles aussi signées de mille mains anonymes.
Il y a comme un changement de pression quand nous passons sous le préau. Je souffle par le nez pour me déboucher les oreilles.
Toujours ce grincement agaçant, suppléé des freins du train qui arrive... qui arrive.
Il y a la voix étouffée pam pa pa lam, je ne sais pas si c'est notre train qu'elle annonce, ou celui que nous devons prendre, que je vois immobile, à quelques quais en parallèle.
Alors que notre train ralentit, je penche la tête et observe par la fenêtre, curieuse de revoir ce monde qu'on oublie si vite, en une semaine à peine. Les soeurs bavardent sur les sièges en face de moi, à propos de je ne sais quoi.
Je vois une femme, avec une malle au bout du bras, et des cheveux noirs dans un foulard jaune. Je la vois qui dort sur le quais, en nous fixant, je vois du sirop tout autour, qui s'étale en faisant des carrés sur la mosaïque du sol, je vois et je recule, je sens le froid.
"Merde, il y a une morte..."
Je dis bêtement, assez haut pour les filles, assez haut mais pas assez, puisqu'elles continuent de bavarder. C'est comme moi : je ne sais pas ce que je vois, elles ne savent pas ce qu'elles entendent. C'est très absurde non ?
Le train continue de ralentir et je vois un autre passager en attente, sur les quais, avec la tête penchée sur les dalles, comme un traqueur qui écoute une piste - il écoute une piste qui rend son oreille toute rouge, grumeleuse, collée au sol...
Il y a aussi cette grosse femme, appuyée contre un poteau, dont les cheveux coulent lentement, lentement, le long du béton, et les deux bras tombent de la valise sur laquelle elle se reposait, elle a un genou à terre et l'autre jambe en vrac.
Il y en a deux, trois, dix, quinze, quoi ? Il n'y a que les poteaux qui tiennent debout. Partout par terre, ce sont des gens, qui attendent le train en se vidant de leur sang comme des outres percées. Le train continue de ralentir. Le train s'arrête. Sur la mosaïque, il n'y a qu'eux, immobiles et endormis et tout chosifiés comme du plastique désarticulé. J'en vois un, petit, qui a comme une espèce de sursaut et dont la main se serre, toute pâle, se desserre, dans une flaque, alors qu'il murmure, avec une goutte aux lèvres. La goutte tombe, une autre arrive. Je vois tout ça parce qu'il est à trois mètres, et qu'il nous attendait. Il a des grands yeux.
C'est bête, je pense, avec le grincement, avec le grincement sur le rail, on a rien entendu, ça se trouve ils viennent de mourir. Ils viennent de mourir. Ils sont tous morts. Il y a des morts dans la station, tout le monde est mort.
C'est imbécile, mais il faut un petit peu de temps pour se le dire.
"Putain, c'est un massacre ! Il doit y avoir un tireur!"
Je crie, pour les filles, pour qu'elles se secouent et tournent enfin la tête vers la porte, et je cherche du regard une sortie, une cachette, quelque chose que dans le calme de l'absurde je peux trouver. Je ne suis pas encore paniquée ; je suis surprise.
Et puis ça vient, je songe : je n'aurais pas dû crier.
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lupitovi · 5 years
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L’étoile du Nord à l’étoile du Sud envoie ce télégramme : “ décapite à l’instant ta comète rouge et ta comète violette qui te trahissent. – L’étoile du Nord. ” L’étoile du Sud assombrit son regard et penche sa tête brune sur son cou charmant. Le régiment féminin des comètes à ses pieds s’amuse et voltige ; jolis canaris dans la cage des éclipses. Devra-t-elle déparer son mobile trésor de sa belle rouge, de sa belle violette ? Ces deux comètes qui, légèrement, dès cinq heures du soir, relèvent une jupe de taffetas sur un genou de lune. La belle rouge aux lèvres humides, amie des adultères et que plus d’un amant délaissé découvrit, blottie dans son lit, les cils longs et feignant d’être inanimée, la belle rouge enfin aux robes bleu sombre, aux yeux bleu sombre, au coeur bleu sombre comme une méduse perdue, loin de toutes les côtes, dans un courant tiède hanté par les bateaux fantômes. Et la belle violette donc ! la belle violette aux cheveux roux, à la belle violette, au lobe des oreilles écarlate, mangeuse d’oursins, et dont les crimes prestigieux ont lentement déposé des larmes d’un sang admirable et admiré des cieux entiers sur sa robe, sur sa précieuse robe. Les étranglera-t-elle de ses doigts de diamant, elle la charmante étoile du Sud, suivant le perfide conseil de l’étoile du Nord, la magique, tentatrice et adorable étoile du Nord dont un diamant remplace le téton à la pointe d’un sein chaud et blanc comme le reflet du soleil à midi ? Timonières, comètes violette et rouge, timonières du bateau fantôme où guidez-vous votre cargaison de putains et de squelettes dont le superbe accouplement apporte aux régions que vous traversez le réconfort de l’amour éternel ? Séductrices ! La voilette de la violette est le filet de pêche et le genou de la rouge sert de boussole. Les putains du bateau fantôme sont quatre vingt-quatre dont voici quelques noms : Rose, Mystère, Etreinte, Minuit, Police, Directe, Folle, Et coeur et pique, De moi, De loin, Assez, L’or, Le verre vert, Le murmure, La galandine et La mère-des-rois qui compte à peine seize années, de celles que l’on nomme les belles années. En désespoir de cause les squelettes de l’ *Armada livrent combat à ceux de la Méduse. La haut, dans le ciel, flottent les méduses dispersées. Avant que de devenir comète l’étoile du Sud à l’étoile du Nord envoie ce télégramme : “ Plonge le ciel dans tes icebergs ! justice est faite – L’étoile du Sud ”. Perfide étoile du Nord ! Troublante étoile du Sud ! Adorables ! Adorables !
Robert Desnos
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