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enoramenguy · 4 months
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J'ai l'impression d'avoir perdu la raison Submergée par un trop plein d'amour Un trop plein de sentiments endeuillés D'incertitudes, de doutes et de peurs
J'ai l'impression d'avoir perdu la raison Quand la seule chose qui me paraît réelle Est cette douleur au creux de ma poitrine Causée par des moments de joie qui ne sont plus Comme si j'allais recracher tous les papillons autrefois ressentis
Mais comment ne pas devenir folle Quand cette affliction m'afflige dès le réveil Et m'empêche de me reconnecter A ce qui, avant, me permettait de flotter.
Dans une vaine tentative à me réveiller de ce songe J'ai peur d'effrayer ceux, qu'un jour, j'ai aimés
En allant chercher près d'eux la clé Ils verraient alors que j'ai perdu la raison Depuis que j'ai perdu leur affection
Enora Menguy
Artwork: Rebecca Wilson, 2014
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enoramenguy · 4 months
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Quand la nuit est longue Que mon esprit ne trouve moyen de sombrer dans la pénombre J'aimerais me reposer dans le croissant de Lune Et dormir aussi légère qu'une plume.
En son berceau mystérieux Moi seule existe, ainsi que les cieux Plus aucune faute n'existe Plus aucun tracas ne persiste.
Enora Menguy
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enoramenguy · 4 months
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Ce soir, dans les cieux, les étoiles dansent.
Dis moi, Éros, iras-tu blâmer mon imprudence ?
C'est de la sorcière dont je me suis éprise,
Et qu'importe qu'on me l'interdise,
Car en elle j'ai trouvé ma muse.
Existe-il plus pur amour ? - Ô Méduse,
Pourquoi donc suis-je pétrifiée ?
Quel est là le sort qu'elle m'a jeté ?
Ma ferveur est-elle à condamner ?
Qu'importe que le feu me consumme,
Nous nous embrasserons dans la brume,
De ma bouche j'embraserai ses paumes
Et ferai, des flammes, notre royaume.
Car, ce soir, dans les cieux, les étoiles dansent
Et je puis plus blâmer mon attirance.
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enoramenguy · 4 months
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Dans mes brumeux souvenirs, subsiste encore ce bateau.
Doux voilier de mon enfance , il galopait sur les flots.
Il avait l'odeur qu'ont les vieux marins,
Celle de la mélancolie et du chagrin.
L'odeur qu'ont ceux qui naviguent pour mieux se noyer,
Qui espèrent que leur tristesse les fera chavirer.
Je me souviens du soleil frappant la proue,
De l'eau salée, dont ma peau a gardé le goût.
Je me souviens des vagues qui venaient lécher mes pieds,
Quand, sur la côte, nous avions accostés.
Je me souviens du sable qui, dans ses rides, venait se loger,
De ses cheveux de miel, que les rayons aimaient carresser.
Je me souviens de l'océan se reflétant dans ses yeux
Et de son amour pour le grand bleu.
Et quelque part, au fond de ma mémoire,
Je le revois, souriant, sur son vieux voilier,
Alors seulement, j'aimerais savoir
Si, aux étoiles, de moi il a parlé.
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enoramenguy · 4 months
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Green eyes like hot iron on my skin. One day I'll walk through the fire But today, I'm still a deserter. A weak soldier fleeing the battle. A battle between my mind and my heart.
Dare I look and find love in her eyes? In a drunken haze I dreamed: A kitchen; her laugh A cat; her kiss Music; her naked skin...
Wake up! She's right her in your arms! Do something! But what would a lover do? Panic!
I guess I'll be quiet and gentle for now That's what I do best And she looks calm under the soothing promising of my caress
Read this, green eyes Please, wait for me Like a magician, I hide flowers inside my coat They are not in full bloom yet But they are of the most vibrant colour you'll ever see
Enora Menguy
PIcture from US Vogue, January 15 1968
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enoramenguy · 4 months
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Here I am, Cupid, ready to strike.
She tattooed little hearts all over her body. Tiny targets made of tenderness? What will she let me do?
I like to imagine that if I put my lips on each on of her inky hearts It will unlock her love.
Or, perhaps, linkings the dots with my fingertips While her blue star-shaped lights annihilate the blue aura that had been surrounding my own heart for some time It will form a constellation that, like the Evening Star, will guide me home.
For her, I'll become an adventurer, ready to battle every wind, desert or snake In the quest for her happiness.
Enora Menguy Picture: Triumph of Galatea, Raphael, 1512
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enoramenguy · 4 months
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Qui donc a écrit ta partition? Sa mélodie est douce et gracieuse L'ensemble des notes forment une constellation Dont l'observation me rend amoureuse.
Je deviendrai pianiste de génie J'apprivoiserai les touches d'ivoire Afin d'ordonner à ma timidité : "Fuis! Laisse mes doigts courir sur elle dans la nuit."
Enora Menguy
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enoramenguy · 4 months
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Une Journée à la Mer
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Rouge
Comme tes joues après avoir passé la journée
Sous le soleil d'une journée d'été
Orange
Comme le fruit dans lequel tu croques
Tout en admirant la plage du Roc'h
Jaune
Comme le sable qui s'est collé à ta peau
Si belle quand elle brille grâce à l'eau
Vert
Comme tes yeux me regardant profondément
Avant de retourner vers l'océan
Bleu
Comme le ciel nous surplombant toutes deux
Sous sa couette, bénédiction des Cieux
Rose
Comme tes lèvres, ce soir au goût salé
Que j'embrasserai pour finir en beauté
Enora Menguy
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enoramenguy · 4 months
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Je ferai de notre relation un foyer Où tu pourras écouter ta chanson préférée.
Un lieu sûr ou noyer ta solitude; Immergées sous l'eau de l'amour Personne ne peut entendre nos échanges.
S'ils t'ont promis la même chose, jadis Alors, avec une douceur, peu connue des hommes Je te montrerai.
Adieu Hercule et autres Héraclès Le vrai héro, c'est moi Dans toute sa féminité. Enora Menguy
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enoramenguy · 5 months
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Le cueilleur d'étoiles
Ô Morphée, dis moi ; lorsque le soleil se meurt
Et que Nuit étend son voile de satin,
Perçois-tu celui qui, d'étoiles, est le cueilleur ?
Dans cette douce pénombre, il en est le gardien,
Veillant, chaque soir, à ce qu'elles gardent leur lueur.
Vagabond, dans cette douce brume,
Il vient frôler les astres du bout de sa plume.
Si tu tends l'oreille, tu l'entendras fredonner
Quelques chants dont sa muse, Lune, l'a inspiré.
Tu percevras peut-être la mélodie de sa lyre,
Car, de la pénombre, il a fait son empire.
Puis, au petit matin, lorsque Nuit tombe
Et que Lune rejoint sa tombe,
Vagabond éteint le ciel constellé,
Pour qu'enfin, Soleil puisse étinceler.
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enoramenguy · 5 months
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L'éclipse
La voilà, étincelante et fière,
Flottant au dessus de la mer.
C'est elle, la femme d'Argent,
Illustre, sur son ciel brodé de diamants.
Elle a revêtu sa robe de satin,
D'un geste tendre, elle tend la main :
Apparait Soleil et son habit de lumière.
Et sans prononcer une prière,
Elles entament une valse en trois temps,
Les pieds nus sur l'Océan.
Sur le velours, dans la pénombre,
Leurs corps célestes se confondent.
Puis, accompagnant leur pas,
S'élèvent le choeur des Étoiles, délicat.
Les astres se parent de leur voix angélique
Et chantent, en tout cieux, l'amour saphique.
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enoramenguy · 5 months
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Je suis morte puis je suis ressuscitée.
D'abord, je fus une jolie fraise, bien rouge, douce et sucrée. On me cueillit tendrement et on me transforma en confiture, qui donna le sourire aux lèvres de jeunes enfants. Je suis ensuite née dans le corps fragile d'un faon, et reçus les doux coups de langue de ma mère avec joie. J'eus le temps de courir dans quelques prairies vertes et fleuries, lors de mon premier été, mais ma tête finit dans le salon d'un homme au sourire perfide, au dessus de sa cheminée.
Lors de ma suivante réincarnation, j'étais ma mère. A travers ses yeux, je compris, et pris les mêmes décisions qui la menèrent à moi. Je me donnais naissance, me consolais quand j'étais désemparée, et fis de moi ce que je fus.
Finalement , je me suis réincarnée en étoile, celle la plus proche de la Lune. J'étais faite des poussières de toutes mes vies. J'entrepris de toutes les raconter à la Lune, mais elle me dit qu'elle savait déjà tout. A chacune de mes vies, je lui avais raconté, j'avais juste oublié.
Pour combien de temps resterai-je l'étoile? Ai-je toujours été l'étoile? Quand l'étoile mourra, se réincarnera-t-elle en moi?
Enora Menguy
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enoramenguy · 5 months
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Enterrée vivante, je suis restée enfouie ici trop longtemps. J'ai eu le temps d'apprendre à connaître les vers de terre, pendant qu'ils grignotaient lentement ma chair. J'ai eu le temps de m'habituer à l'obscurité, celle sans lune, et à faire la paix avec le soleil, à qui j'avais tourné le dos. J'ai appris à me contenter de terre comme seul repas, et à seulement écouter le tapotement des petites pattes des insectes se promenant sur mon squelette.
Dans la complaisance de mon cercueil, j'en eu presque oublié mon fantôme, qui, lui, errait toujours à la surface, me cherchant desespérément. Aujourd'hui, il se trouve au dessus de ma tombe.
J'ai peur.
Réussirai-je à attraper la main fantomatique qu'il me tend, symbole de son dernier espoir de nous voir enfin réunis?
Enora Menguy
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enoramenguy · 5 months
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Sous le Voile Pourpre d'un Amour Proscrit
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Laissez-moi vous conter une histoire d’amour mystérieuse que, sur une frise chronologique, personne ne saurait placer, mais qui en rendra plus d’une heureuse.
C’est l’histoire d’un désir jugé impur qui, un jour, petite étincelle mauve, naquit au creux d’entrailles dépourvues d’amour. A son aurore, vacillante, notre petite étincelle ne fut pas reçue de manière accueillante. Que penseraient donc les autres, habités par leur désir lilial, confrontés à l’améthyste flamboyante d’une jeune femme censée accomplir son devoir conjugal ?
Mais une telle flamme, bien qu’ignorée et mise au placard, grandira toujours, dans l’espoir, qu’un jour, on la proclame. Ce fût bien sûr ici le cas, sans quoi, histoire, il n’y aurait pas. Celle qui se pensait jusque-là hors-pair, alors, sous l’influence du désir violacé, s’assuma dès-lors sorcière.
C’est sous une nuit sans lune, mais tout-de-même là pour la guider, que la femme devenue monstresse, fût envoyée à sa bien-aimée. Aucun grand poète ne peut prétendre coucher sur le papier, ce qu’il se passe quand deux filles d’Artémis, rayonnant de la même couleur, choisissent de se courtiser. Alors, les flammes, caressées par un air de liberté, font danser leurs ombres, qui sont, sur les parois du cœur, projetées.
Mais au loin, d’autres flammes brûlaient ; des flammes de haine, d’intolérance et d’esprits fermés. De plus en plus, ce feu haineux se rapprochait, si bien que nos deux incomprises durent se réfugier dans la forêt. Je ne pourrais répéter ici les injures vociférées, qui leur frappaient les oreilles telle une rafale de vent enneigé. Je vous parlerai plutôt de leur amie la forêt luxuriante, qui pris pour devoir de protéger les amantes. Enfoncées alors dans la pénombre, nos insurgées comprirent qu’elles avaient trouvé la sécurité. Les feuilles, dans leur bruissement, venaient chuchoter à leurs protégées : « Les arbres ne trahiront jamais votre secret. ».
C’est donc dans l’intimité du bosquet que les deux femmes purent explorer leur désir, accompagnées du son des lyres. Pour les autres, cette sororité était bafouée, mais à leurs yeux à elles, elle était élevée. Elles brûlaient d’un désir qui ne pouvait embraser la forêt. Ce même désir, j’oserais dire, bien que considéré par certains castrateur, se révéla libérateur.
Conte d’hier ou d’aujourd’hui, les castratrices, elles le savaient, n’auraient malheureusement pas trouvé la paix ici. C’est alors qu’apparu, au pied d’un orme, d’un rouge radieux, une séduisante pomme. Au loin, les cris et injures continuaient de résonner, faisant fuir la faune apeurée.
« Je laisserai mon désir pour toi tout entière me consumer
Avant de les laisser nous brûler sur le bûcher. »
Sur ces mots, transmis de sœur en sœur, toutes deux croquèrent la pomme en son cœur. C’est en mer d’Égée qu’elles se retrouvèrent alors, dans un paradis gouverné par Sappho, et où elles vécurent heureuses pour toujours, au milieu de leurs pairs.
Merci d’avoir écouté mon histoire fantastique, d’avoir pénétré mon humble refuge utopique.
Enora Menguy
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enoramenguy · 5 months
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La Mère des Cendres
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« Tu vois que je ne suis pas morte. Il y avait un grand arbre ; il s’était battu contre le Feu, et il avait perdu. Il était couché par terre, et le Feu avait laissé des abeilles rouges qui le mangeaient. Je me suis approchée parce que c’était joli. À ton tour, ne t’approche pas de moi. Cela pourrait t’être fatal, et je pense que ces derniers mois t’ont en fait prendre conscience.
Tu vois que je ne suis pas morte. J’ai trop dépéri en ma couche ; l’appel du grand air et du Feu était plus fort. Six mois dans ce lit, entre ces quatre murs, avec pour seule compagnie une Bible, dont les pages me murmuraient, depuis la table de chevet, le souvenir de ma folie. Avec, pour seule conviction que le monde extérieur existait encore, la vue sur ce bel arbre, autrefois luxuriant, autrefois vert, maintenant noir.
Tu vois que je ne suis pas morte. Je sais que tout ce que tu voulais était mon bien. Qu’en m’attachant les poignets au montant du lit, à l’aide de lambeaux de tissus, tu pensais que tu pourrais me contrôler et épargner d’autres vies.
Tu vois que je ne suis pas morte. En m’abandonnant à mon sort tu pensais que je le serais enfin. Ce qui m’a tenue éveillée, ce sont ses cris. Ses pleurs me hurlant que je l’avais trahi, moi, dont le rôle premier était de le protéger. Parfois ses gémissements me réveillaient de ma torpeur, et ce moment entre le rêve et le réveil me faisait croire qu’il était toujours là, et qu’il avait besoin de mon sein. Ses cris résonnaient dans la pièce, comme si son berceau était toujours à sa place, près de la fenêtre aux rideaux rouges. Tout comme ce jour fastidieux où je l’ai pris dans mes bras. Tout comme ce jour où, lui aussi, a fondu dans les flammes. L’odeur n’était pas aussi enivrante que celle de l’arbre. Ce relent insupportable est témoin qu’un nouveau-né n’est pas censé prendre feu ; un arbre, parfois, si.
Tu vois que je ne suis pas morte. Mais je ne t’en veux pas de l’avoir souhaité. Je ne t’en veux pas d’avoir abandonné. Après tout, je n’ai pas emporté mon fils, j’ai emporté notre fils.
Tu vois que je ne suis pas morte. Mais peut-être devrais-je l’être ? Peut-être que Maman aurait-dû m’étouffer dès qu’elle m’eus mit au monde. Peut-être que, jetant un coup d’œil à la cicatrice rougeâtre qu’il lui restait sur le bras, dernier souvenir qu’elle avait de sa propre mère avant qu’elle ne s’immole, elle aurait sû que c’était la meilleure chose à faire. Peut-être espéra-t-elle que je n’avais pas hérité de ce fléau générationnel. Mais, quand à mes treize ans, la robe de ma camarade de classe pris soudainement feu, après qu’elle eut tiré sur mes nattes, j’imagine qu’elle comprit.
Tu vois que je ne suis pas morte. Mais peut-être, qu’intérieurement, je le suis déjà depuis longtemps. Fantôme pyromane, sorcière incontrôlable, fille des flammes de l’Enfer. Te rencontrer fût ce qui me ranima soudainement. A l’école déjà, tu étais le seul qui ne me fuyait pas. Tu m’avoua même que je te fascinais. Grâce à ta douceur, jamais je ne laissai une seule flamme sur ta peau, mais toi, tu en allumas une en mon cœur. Je me souviendrai toujours de nos exercices dans la forêt, où tu m’appris à contrôler ma colère, mes émotions, où je pu enflammer quelques brindilles, avec mon esprit, comme thérapie.
Tu vois que je ne suis pas morte. Mais, même si tu m’avais ressuscitée, et avais fait de moi ta femme, et même si tu m’avais toujours défendue et cachée des regard suspicieux, et n’avais jamais eu peur de ma monstruosité, je mourus à nouveaux, en même temps que notre enfant.
Tu vois que je ne suis pas morte. Mais lui, si. Trop tôt. Nous fûmes peut-être naïfs de penser que mon pouvoir était enfin sous contrôle. Mais, essaies de me comprendre. L’accouchement fût difficile. J’aurais préféré mourir en couche. « Souviens-toi que tu es née cendre et que tu redeviendras cendre. ». Le bébé ne cessait de pleurer, je ne dormais plus. Je me souvenais de tout ce que tu m’avais appris et essayais de garder mon calme. Mais il attrapa une mauvaise grippe, et ses hurlements me scindaient le cœur en deux. Il y avait comme un joueur de tambour dans ma tête et je nageais dans ma sueur. Je sentais que l’infection revenait. Mais tu n’étais pas là, ce jour-là. Tu étais partis au village, espérant trouver de quoi soigner l’enfant. Je ne pouvais plus supporter de l’entendre crier. Sa gorge devait s’enflammer. Alors, je me levais du lit et le pris dans mes bras ; ce qui ne le calma pas. Prise de désespoir, la chair de ma chair pris feu sous mon joug. Ce fût, de nouveau, incontrôlable. Je ne pouvais le lâcher, et tu ne retrouvas qu’un petit corps calciné dans mes bras, à vif, recouverts de cloques.
Tu vois que je ne suis pas morte. Cela grâce à ton amour et ta compréhension sans faille. Je t’en veux de ne pas m’avoir jamais blâmée, je t’en veux d’être tombée amoureux d’un danger vagabond. Je t’en veux de m’avoir donné l’espoir que je pouvais briser la tradition et vivre une vie normale, loin de toute émotion négative, sous contrôle de moi-même. Je t’en veux d’avoir essayé de ne jamais penser que cela n’était pas de ma faute, puisque je ne l’avais pas souhaité. Mais je comprends que tu ne pu jouer le jeu du déni plus longtemps.
Tu vois que je ne suis pas morte. Mais, maintenant que nous n’avons plus de progéniture, laisse moi briser la chaîne ; laisse moi être le Feu. Laisse le Feu m’emporter. Et ne laisse plus jamais le Feu t’atteindre. J’espère juste que, quand tu te réchaufferas près de l’âtre, avec tes futurs enfants et ta future femme, tu penseras à moi. Je te dois la vie, mais maintenant je me dois la mort. C’est en regardant l’arbre par la fenêtre que je compris quel était mon destin. Je cru entendre ses feuilles gazouiller comme un nourrisson, et alors que des larmes recouvraient mes joues, l’arbre s’enflamma. Il se battu longtemps, mais il n’avait aucune chance de gagner. Comme mon bébé. Mes liens prirent feu également, et je pu m’évader vers l’arbre vaincu. Non, ne pleure pas, ne t’excuse pas. Dès lors, quand tu admireras les flammes dansantes, tu verras que je ne suis pas morte. »
Enora Menguy
Suite inventée à partir de l'incipit de Le premier amour (1974) de Marcel Pagnol
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