Tumgik
#faut il croire en la magie noire
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De Emma à Bruce
Cher Bruce,
Nous avons réussi ! La malédiction est brisée ! Rupert est libre ! Longue vie à Rupert !
En y repensant, c’est dingue que nous ayons essayé de faire plein de choses nous-mêmes. Nous aurions dû nous douter que lorsque nous réussirions enfin, ce serait avec toute l’équipe présente – en l’occurrence, Jem, Tessa, Kit et Magnus. (Mina a aidé en nous remontant le moral et aussi en dessinant partout avec sa petite stèle.)
Tout le monde est encore là, et nous pouvons nous détendre un peu dans notre nouvelle maison dé-maudite. (Elle est assez chaleureuse, maintenant que nous avons fait le ménage et que, tu sais, nous nous sommes débarrassés de son aura démoniaque.) Tout le monde sauf Magnus, qui est reparti à New York en quatrième vitesse cet après-midi.
Nouveau paragraphe à ce sujet. Parce que j’ai beaucoup de questions qui restent sans réponse et je ne peux les poser qu’à toi, Bruce. Bon, Magnus était pressé de rentrer pour assister à une réunion qu’Alec a organisée avec Luke et quelques autres Créatures Obscures au sujet des négociations avec la Cohorte. D’accord, mais je trouve que la Cohorte n’a pas grand-chose à faire peser dans la balance. La situation est bien pire pour eux que pour nous. Nous devrions pouvoir attendre qu’ils se décident à sortir… tu ne crois pas ?
Enfin, je suppose qu’ils ont un avantage symbolique. Nous sommes tous des Chasseurs d’Ombres et Idris, Alicante et le Lac Lyn nous manquent à tous. Nous sommes certainement nombreux à avoir laissé des affaires là-bas que nous ne pourrons pas récupérer et puis, c’est vrai, il y a aussi beaucoup de gens qui vivaient là-bas et qui ont dû évacuer pour aller aux quatre coins du monde et qui veulent rentrer chez eux. Je comprends ça. Mais, je veux dire… qu’est-ce que la Cohorte peut bien manger là-bas ? Il n’y a pas vraiment de cultures à Idris. Est-ce qu’ils sont tous devenus fermiers ? Pour s’occuper des récoltes ? Et battre le beurre ? C’est difficile d’imaginer Zara faire tout ça. Mais on ne sait jamais. C’est-à-dire qu’il n’y a même pas de démons à chasser. Ce qui nous rappelle que les Chasseurs d’Ombres ne sont absolument pas censés s’enterrer à Idris là où il n’y a aucun démon à chasser. Il me semble que Raziel a été très clair sur ce point-là.
Ils doivent devenir fous dans leur enclos. J’espère qu’ils ont trouvé des jeux de société ou quelque chose pour s’occuper.
Peut-être que Zara s’est déclarée Reine à Vie et qu’elle n’a pas à cultiver quoi que ce soit parce qu’elle se contente de parader en menaçant de tuer quiconque ne lui fait pas pousser une pomme de terre à l’instant.
Ou peut-être que nous n’avons pas de nouvelles parce qu’ils sont tous devenus cannibales. Ou peut-être qu’ils se sont tous retournés contre Zara et c’est quelqu’un d’autre qui menace de tuer les gens maintenant.
Bon, assez de théories sur la Cohorte. Je suis de bonne humeur, ou du moins, je l’étais avant de commencer à écrire cette page. Nous passons du temps avec Jem, Tessa et Kit et c’est vraiment génial. Nous avons commandé chinois (les livreurs ont toujours un peu peur de monter l’allée, mais nous leur donnons d’énormes pourboires alors nous avons commencé à être connus depuis notre arrivée). Nous avons allumé des bougies (pour l’ambiance et pas pour de la magie noire, qui l’eut cru ?) et avons mangé des raviolis chinois jusqu’à être trop rassasiés pour simplement nous lever, ce que je n’avais pas fait depuis le mariage de Magnus et Alec. Il faut croire que si on me propose des raviolis, j’en mangerai jusqu’à en devenir un moi-même. Moi, ce que j’en pense, c’est que je ne refuserai jamais de devenir ce que j’aime le plus.
Bref. Même Kit était moins morose ce soir par rapport à d’habitude ! Il discutait avec Round Tom et ils semblaient bien s’entendre. Ah, j’allais presque oublier ! Comment puis-je oublier ? Les entrepreneurs ont trouvé un cercueil enterré dans le jardin. Mais il n’y avait pas du tout un épouvantable cadavre à l’intérieur, mais plutôt un tas de vieux trucs ! ça m’a semblé bizarre d’utiliser un cercueil en tant que capsule temporelle, mais aux têtes qu’ont fait Tessa et Jem et à ce qu’ils ont marmonné, j’ai cru comprendre que c’était une histoire assez longue que nous leur demanderons de nous raconter plus tard.
Enfin bref, dans le cercueil se trouvait UN FOURREAU POUR CORTANA. C’est incroyable ! Tu le crois, ça ? Tessa a dit qu’il avait appartenu à Cordélia Carstairs, qui était la propriétaire de Cortana il y a plusieurs générations. Le fourreau doit être bien nettoyé (vraiment bien nettoyé) mais ensuite il pourra être réuni avec Cortana. (D’ailleurs, je crois qu’il est plus la propriété de Cortana que de quiconque ; peut-être qu’ils seront contents d’être réunis.)
Il y avait aussi une épée pour Julian : ce qui était auparavant une épée de la famille Blackthorn, mais il n’y a plus que la garde, la lame a complètement disparue, je ne sais pas du tout pourquoi. Il songe à la faire reforger. Surprise : Round Tom connait quelqu’un. Triangular Jerry. Non, je blague pour le nom, mais Round Tom connait effectivement un forgeron et lui et Julian ont commencé à planifier ça. (En fait, ce que Round Tom veut faire, c’est installer une forge à Chiswick, ce qui est sympa, mais est-ce que nous voulons rajouter un chantier à tous les autres ? Enfin, peut-être… avoir une forge à la maison serait assez cool.)
Tu te demandes peut-être ce qui est arrivé à la bague de Rupert, puisque ce n’est pas comme s’il pouvait l’emmener avec lui, et il n’est pas revenu la chercher d’une manière fantomatique. Magnus a vérifié et a dit qu’elle n’avait plus rien de magique, c’est juste une bague ordinaire que Tatiana a dû ensorceler pour retenir Rupert. Mais personne ne va la porter, bien évidemment. Alors nous l’avons posée sur le manteau de la cheminée dans le salon. Où elle va rester.
Les Gray-Carstairs-Herondale repartent à Cirenworth demain. C’était très agréable de les avoir à la maison, mais tu sais, ce sera sympa quand il n’y aura plus que Julian et moi ici, sans que ce soit effrayant tout le temps. Je pense que nous allons passer de bons moments.
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Bruce, les bons moments, on annule. Tout va de travers. Je crois que le fait que tout aille bien m’a rendu un peu trop suffisante ; il fallait que l’univers vienne tout bouleverser.
Mina a disparue.
Et par disparue, je veux dire qu’elle a été kidnappée.
Et par kidnappée, je veux dire que le kidnapper a laissé à sa place une vieille poupée en porcelaine inquiétante (avec de grands yeux vides, beurk !), avec une note.
Je venais juste de finir d’écrire ce qu’il y a avant quand j’ai entendu un horrible cri venant d’en haut et des pas très bruyants. Quand je suis arrivée, tout le monde était réuni dans la chambre de Mina, frappé d’effroi.
Je me suis tout de suite dit : « Oh non, une autre malédiction, ou la même malédiction, nous n’en avons pas fini avec la malédiction. » Et peut-être que toi aussi, mais ce n’est pas ça. Ça n’a rien à voir. Ça a à voir avec les Fées. Avec le Royaume des Fées.
Tessa a pris la note, l’a lue et l’a donnée à Jem avec un regard sinistre. Julian ouvrait déjà la fenêtre pour voir s’il y avait quelqu’un dehors, et j’ai lu par-dessus l’épaule de Jem :
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Texte original de Cassandra Clare ©
Traduction d’Eurydice Bluenight ©
Illustration de Cassandra Jean ©
Photomontage d’Eurydice Bluenight ©
Le texte original est à lire ici : https://secretsofblackthornhall.tumblr.com/post/694568297733177344/emma-to-bruce
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cedebordement · 10 months
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Pourquoi la diminution de la pollution numérique nous concerne-t-elle autant qu'elle concerne Taylor Swift, Kylie Jenner ou Elon Musk
Vous êtes-vous déjà insurgé qu’on vous demande d’arrêter de voyager pour sauver la planète alors que le 1% le fait allègrement, sans se poser de question? Et si je vous disais que la pollution numérique, c’était vraiment l’affaire de tous, que la diffusion en continu est en fait aussi polluante que tous les avions du monde… seriez-vous tentés de me croire? Parce que c’est bien le cas.
Évidemment, il y a des nuances à faire. 
Cependant, c’est vrai que pour beaucoup, se faire demander d’arrêter de voyager au nom de l’écologie alors qu’on le fait déjà très peu, c’est une insulte. Après tout, l’empreinte carbone de la consommation des ultrariches équivaut plus ou moins aux émissions annuelles de 1000 à 2000 Canadiennes et Canadiens de la classe moyenne*.
Bien qu’on puisse se demander pourquoi on arrêterait de voyager quand Taylor Swift l’a fait 170 fois en sept mois et demi*, ou que Kylie Jenner ait pris un jet pour à peine une douzaine de minutes*, quand il s’agit de la pollution numérique, c’est un peu différent.
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Qu’est-ce que la pollution numérique?
Si vous pensiez encore que naviguer sur Internet, ça relevait presque de la magie, désolée de vous décevoir, mais on est loin de tout ça.
Prendre ses courriels, aller sur Facebook, magasiner en ligne (même si on n’achète rien au final), tout ça, ça pollue.
En fait, la pollution numérique, ça « désigne toutes les formes de pollution engendrées par le secteur informatique : émissions de gaz à effet de serre, contamination chimique, érosion de la biodiversité, production de déchets électroniques. » *
De la fabrication de nos terminaux en passant par le fonctionnement du réseau jusqu’au déploiement de la 5G, on pollue sur toute la ligne. Impossible de s’en sauver. 
D’ailleurs, « la circulation d’information sur Internet a un impact environnemental important. Son empreinte carbone est, entre autres, gonflée par les grandes quantités d’énergies fossiles utilisées pour alimenter les centres de données qui assurent cette circulation. » * Ça, c’est valide pour le travail, les divertissements et les autres activités. Encore une fois, on ne s’en sauve pas.
Un mystère incalculable? Pas vraiment…
Quand on lit dans Le Soleil que « les émissions de CO2 dues au stockage de données, mais surtout à cause du streaming, sont en passe de dépasser les émissions de CO2 de l’aviation civile au niveau planétaire », difficile de faire la sourde oreille par la suite.
Évidemment, tout n’est pas noir ou blanc. L’article ci-haut mentionné termine en rectifiant que « Les émissions de GES du Web sont un peu inférieures à celles de l’aviation civile, mais cela reste assez comparable. Cependant, ces émissions sont stables depuis quelques années, voire en recul dans plusieurs pays, et ce malgré les quantités de données de plus en plus grandes qui circulent. »
Que celui qui n’a jamais streamé, voire binge-streamé devrais-je dire, lance la première pierre. De par notre mode de vie, nous sommes tous responsables de cette pollution numérique, et il serait bien temps que l’on arrête de se mettre la tête dans le sable si on veut s’améliorer.
On ne peut plus attendre après les autres 
Vincent Brousseau-Pouliot écrivait dans La Presse du 30 novembre 2023 qu’ « un argument populaire chez les climato-résignés au Québec : ça ne donne rien de faire des efforts pour la planète tant que la Chine, le plus grand pollueur au monde, n’en fait pas. »
C’est drôle, ça ressemble à l’argument abordé au début de ce billet, soit que ça serait difficile d’arrêter de voyager en avion alors que les ultrariches le font continuellement.
L’excuse pour réduire sa pollution numérique, ça sera laquelle? Que c’est la faute de la société? Que le droit à la connexion en est un fondamental? On n’a plus le temps de jeter notre dévolu ailleurs, ni dans la cour de Taylor Swift ni dans celle de la société. 
Tout le monde doit mettre du sien et c’est urgent, surtout quand les solutions sont étudiées et connues de tous. Votre curiosité intellectuelle et la mienne peuvent s’y étendre, c'est garanti. 
Les pistes de solution sont multiples. Greenpeace nous suggère d’une part d’allonger la durée de vie des équipements informatiques, mais aussi de limiter la très haute définition qui incite à faire l’acquisition d’écrans plus grands, plus complexes, qui demandent plus d’énergie.
Hydro-Québec, elle, nous informe que un centre de données de 100 GWh déployé au Québec évite l’émission de plus de 40 000 tonnes de GES comparativement à une installation semblable ailleurs comme à Toronto ou en Virginie. 
Évidemment, ça, ce n’est que de l’information pour nos gouvernements. Toujours selon Hydro, concrètement, on peut correspondre par texto plutôt que par courriel, choisir de faire des audioconférences plutôt que des appels vidéos, écouter nos séries et nos films sur un ordinateur portable plutôt que sur un téléviseur intelligent ou un téléviseur combiné à une console de jeu, etc.
Quand je disais qu’il suffisait que d’un peu de curiosité intellectuelle…
Pour aller plus loin
Brousseau-Pouliot, V. (2023, 30 novembre). Qui pollue le plus, un Chinois ou un Québécois? La Presse. https://www.lapresse.ca/dialogue/chroniques/2023-11-30/un-graphique-qui-dit-tout/qui-pollue-le-plus-un-chinois-ou-un-quebecois.php 
Clermont-Goulet, J.-M. (2022, 20 juillet). Kylie Jenner critiquée pour avoir utilisé son jet privé pour un vol de 12 minutes. TVA Nouvelles. https://www.tvanouvelles.ca/2022/07/20/kylie-jenner-critiquee-pour-avoir-utilise-son-jet-prive-pour-un-vol-de-12-minutes
Cliche, J.-F. (2020, 7 janvier). Vérification faite: le streaming, aussi polluant que tous les avions du monde? Le Soleil. https://www.lesoleil.com/2020/01/08/verification-faite-le-streaming-aussi-polluant-que-tous-les-avions-du-monde-7acb2bf064ed0ba0d6b6bdb6b9e3f13d/
Cover Media. (2022, 1 août). Taylor Swift qualifiée de « plus grand pollueur de CO2 parmi les célébrités ». Journal de Montréal. https://www.journaldemontreal.com/2022/08/01/taylor-swift-qualifiee-de-plus-grand-pollueur-de-co2-parmi-les-celebrites-1
Greenpeace. (2023, 4 décembre). La pollution numérique, qu’est-ce que c’est? La pollution numérique - Greenpeace. https://www.greenpeace.fr/la-pollution-numerique/
Hydro-Québec. (2023, 4 décembre). Diminuer la pollution numérique, c’est possible. Notre Énergie en Commun. https://www.hydroquebec.com/a/decarboner.html
Pratte, C. (2032, 23 février). Le billet vert : cinq statistiques sur la pollution des ultra-riches. Iris. https://iris-recherche.qc.ca/blogue/inegalites/pollution-ultra-riches/
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my--wonderland · 1 year
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Bright darkness - 7 - Merci.
When the days are cold And the cards all fold And the saints we see Are all made of gold When your dreams all fail And the ones we hail Are the worst of all And the blood's run stale I want to hide the truth I want to shelter you But with the beast inside There's nowhere we can hide No matter what we breed We still are made of greed This is my kingdom come This is my kingd..- Cassandra Selwyn éteignit la radio de Shel d'un geste rageur. Ses parents lui avaient appris à redouter les objets moldus, surtout les électroniques. Ils étaient radioactifs, et très dangereux. La petite Poufsouffle jeta un regard tranchant à son ami de Serdaigle, allongée sur l'herbe. - Eloigne ce truc ! s'exclama Cassandra. - Pourquoi ? - C'est radioactif ! Le premier réflexe de Shel fut de lever les yeux au ciel. Puis, il se rappela que l'éducation de son amie avait grandement différé de la sienne, et de celle de n'importe qui. Il lui expliqua calmement le fonctionnement d'une radio, concluant qu'il n'y avait aucun élément radioactif la composant. Cassandra, bien que partagée, accepta de le croire, mais ne la ralluma pas. D'ordinaire, elle se référait à Camélia pour connaître la vérité. Elle avait tout de suite été sidérée des convictions si fortes de la Gryffondor, de son refus de la haine envers les Moldus et les Nés-Moldus, de son courage face à l'adversité, même si cette adversité est sa propre famille. A côté de ça, elle avait pitié de Camélia, car sa famille ne l'aimait pas beaucoup, alors que ses parents et son frère, même s'ils sont des Mangemorts, donneraient leur vie pour elle. Les deux filles avaient souvent de longues discussions à propos de leurs familles, de leurs valeurs et de ceux que les Selwyn appelaient les Sang-de-Bourbe.
Cassandra comptait sur Camélia pour lui apprendre à discerner le Bien du Mal. La Gryffondor était pour elle une espèce d'ancre, pour lui rappeler ce qu'elle doit faire ou ne pas faire. Camélia disait toujours la vérité. Elle ne prenait pas de gants. Sans elle, Cassandra ne savait guère distinguer le Bien du Mal. Et son éducation n'avait pas aidé.
En ce 11 avril 2017, les deux amis avaient profité d'un entraînement de Quidditch de Camélia pour se retrouver près du Lac Noir, qui scintillait au soleil. Ils souhaitaient organiser une fête surprise à leur meilleure amie. Et, comme disait Shel : - On s'y prend beaucoup trop tard. Ce n'est pas faute de te l'avoir dit. - Tu me l'a dit en janvier, Shel, ironisa Cassandra. - Au moins, on serait prêts. - Tu n'as pas tort. Mais sincèrement pourquoi lui faire une fête surprise ? Ça ne sert à rien. - Parce qu'elle en a fait une pour mon anniversaire. Et le tien. - Elle doit s'y attendre, alors ! supposa la Poufsouffle. Et ce n'est plus une surprise si elle s'y attend ! - On n'en sait rien et on ne va pas lui demander, trancha Shel. Mais c'est une bonne action. Cassandra se contenta de cette explication. Faire le bien et le bonheur de Camélia était une priorité. - Bon, que lui offres-tu ? ... Laisse-moi deviner. Un livre. - Tu me connais décidément trop bien, Cassandra Selwyn, soupira le Serdaigle en agitant un livre pris dans son sac. - Le Quidditch à travers les âges... Ça pourrait l'intéresser. - Et toi ? La jeune fille se gratta la gorge, gênée. - J'ai pas trouvé, avoua-t-elle. - Son anniversaire est aujourd'hui ! explosa Shel. - Je sais ! - Tu n'as qu'à lui écrire une lettre, proposa-t-il. - Une lettre ? répéta Cassandra avec autant de mépris que d'incompréhension. Ce n'est pas un cadeau ! - Si, si ! Une lettre lui disant que tu tiens à elle. - Au pire, je peux lui prendre un gâteau aux cuisines. - Hors de question, refusa le Serdaigle. - Bon... - Tu vas quand même le faire ? - Évidemment. La cloche sonna, marquant la fin de leur heure de permanence commune. Le Serdaigle et la Poufsouffle se levèrent, les deux dernières à regret. Cassandra Défense Contre les Forces du Mal (elle abhorrait cette matière) et Shel histoire de la magie. Le jeune garçon était le seul à ne jamais s'être ennuyé dans cette matière, prenant toujours des notes avec assiduité. Notes que ses deux meilleurs amies recopiaient avant même qu'il n'ait eu le temps de dire "Quidditch". Alors que leur ami courait presque en cours, Cassandra le retint par la manche. - Qu'est-ce-que je vais écrire, sur ma lettre ? s'inquiéta-t-elle. Shel hésita, avant de répondre laconiquement : - Sois juste... sincère. Sur ces trois mots énigmatiques, il fila en histoire. ~*~ Chère Camélia Camélia Salut Cam ! Chère Cam Cam, Aujourd'hui, c'est ton anniversaire C'est ton anniversaire, aujourd'hui Je pense que tu sais que c'est ton anniversaire Ceci est une carte d'anniversaire Ceci est une carte d'anniversaire pour toi parce que c'est ton anniversaire Je t'offre cette carte parce que c'est ton anniversaire pour te dire que tu es une personne cool sympa en vie normale chouettos et que j'apprécie cette normalitude normalitation normalitatudité normalité. Cassandra relut le passage, leva les yeux au ciel et gribouilla sur ses dernières phrases avec rage. Chère Camélia Camélia Salut Cam ! Chère Cam Cam, Aujourd'hui, c'est ton anniversaire C'est ton anniversaire, aujourd'hui Je pense que tu sais que c'est ton anniversaire Ceci est une carte d'anniversaire Ceci est une carte d'anniversaire pour toi parce que c'est ton anniversaire Je t'offre cette carte xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx Se mordant la lèvre, elle froissa la lettre et la rangea dans son sac. Elle était totalement perdue. Dans ces cas-là, ceux où elle n'arrivait pas à se décider, c'était vers Camélia qu'elle se tournait. Aujourd'hui, cela lui était impossible, à cause de cette stupide surprise.
Soupirant, la petite Poufsouffle s'efforça de se concentrer sur le cours de Card, qui par miracle n'avait pas encore remarqué qu'elle n'écoutait pas. Regardant la boule de papier froissée dans son sac, Cassandra renonça à la lettre.
Qu'est-ce-qui ferait plaisir à Camélia ? Qu'aimait-elle ? Les Chocogrenouilles, son frère, embêter Shel et contredire sa famille. Il n'était pas question d'amener son frère à Poudlard. Camélia n'avait pas besoin que ce soit son anniversaire pour embêter Shel. Et Cassandra restait persuadée que les Chocogrenouilles étaient maléfiques. Elle réfléchit encore plus fort. Camélia aimait aussi le Quidditch, mais c'était Shel qui s'en chargeait avec le livre.
Soudain, Cassandra écarquilla les yeux, se levant d'un bond. - J'ai trouvé ! s'écria-t-elle d'une voix aiguë, ravie. - Vous avez trouvé le point d'enlever quinze points à Poufsouffle, en effet. Rasseyez-vous, Miss Selwyn, cingla Josh Card. Se renfrognant, Cassandra obéit, l'esprit envahi d'images de son futur cadeau. Elle se répéta tant et tant de fois ce qu'elle devait faire que lorsque la cloche avertit les élèves de la fin des cours, elle bondit de sa chaise et détala. Seulement, Josh Card la rattrapa, alors que tous les autres élèves partaient en courant. - Miss Selwyn. - Mr Card, répondit distraitement la jeune fille, le regard fixé sur la porte. Quand quelqu'un n'aimait pas son cadeau d'anniversaire, avait-il le droit de lancer un sort à la personne qui le lui avait offert ? - J'aimerais vous parler. - H-hm.
Ou bien Camélia se vexerait-elle ? Les amis sont censés savoir ce qu'ils aiment, non ? - Je crois ne pas me tromper lorsque je dis que ma matière ne vous inspire pas grand-chose. - Non non. Ce soir, elle se faufilerait hors de son dortoir et irait chercher un gâteau aux cuisines. Elle espérait qu'il y aurait un gâteau au chocolat. - Cela ne doit pas être évident d'apprendre des choses qui démentent les valeurs de votre famille, cependant... Il faudrait qu'il soit écrit "joyeux anniversaire Camélia" en glaçage sur le dessus du gâteau. Les elfes de maison pourrait-ils faire ça ? - Miss Selwyn ! s'exaspéra Josh Card. Vous m'écoutez ?! - Hm-oui. - Vous avez d'excellentes notes partout, sauf en DCFM, l'informa le professeur. Cassandra garda le silence. Josh Card soupira. - Si vous avez des questions, venez me voir. C'est important. - Oui oui. Sur ce, il la libéra. Cassandra s'éclipsa à une telle vitesse que Card ne la vit presque pas partir.
La petite Poufsouffle fila à sa salle commune, tapa les syllabes d'"Helga Poufsouffle" sur le tonneau, traversa la salle en courant et se réfugia dans son dortoir, sur son lit, près de la fenêtre. Elle sortit alors un petit miroir cadré d'or qu'elle avait reçu de ses parents. Elle sortit sa baguette magique et murmura, en la pointant sur l'objet : - Gemino. Gemino. Deux miroirs identiques au premier apparurent, et Cassandra rangea l'original sur sa table de chevet. Puis, elle lança encore quelques sortilèges aux formules longues et compliquées. Lorsqu'elle eut fini, elle emballa les deux miroirs dans un paquet cadeau qu'elle avait fait apparaître. Puis, elle découpa une étiquette dans un bout de papier, écrivit deux mots dessus et la fixa au paquet. Puis, son cadeau serré contre son coeur, elle prit la direction du Lac Noir où ils devaient se retrouver, Shel amenant Camélia. Lorsque Cassandra rejoignit le lieu de rendez-vous, le crépuscule montait peu à peu dans le ciel. Le Serdaigle n'était pas là, mais il avait fait un travail exceptionnel : des guirlandes animées étaient enroulées autour d'un petit pommier qui poussait près de la rive du Lac, le gâteau, la radio et le livre étaient posés sur une nappe en tissu rouge. Bientôt arriva son ami, avec une Camélia vociférante et aux yeux bandés.
- ARCHER, PUTAIN, TU VEUX ME JETER DANS LE LAC LE JOUR DE MON ANNIVERSAIRE ?! - Possible, répondit Shel en haussant les épaules, l'air désinvolte. Ils s'approchèrent. Cassandra posa promptement son cadeau sur la nappe. Shel retira le bandeau des yeux de son amie, qui poussa un cri de surprise, et pointa sa baguette sur la guirlande en récitant :   - Musa. Aussitôt, la mélodie entraînante de joyeux anniversaire résonna. Il y eut un silence gênant, Shel ne voulant pas chanter, et Cassandra n'étant plus sûre des paroles.
Une fois la chanson terminée, la guirlande magique explosa en un tourbillon de paillettes rouge et or, illuminant l'obscurité. Camélia sauta au cou de ses amis, ravie. - Oh, waouuuuh ! Merci ! Merci ! Merciiii ! - Ne sois pas hystérique avant de découvrir tes cadeaux, tempéra Shel. Voici le mien. Telle une enfant, Camélia déchira le papier cadeau bleu. - Le Quidditch à travers les âges ! Mon père a toujours refusé de me l'acheter ! Merci, Shel ! Elle quitta les bras de Lizzy pour ceux de Shel, qui, peu habitué aux effusions, resta stoïque. Puis, Cassandra tendit timidement son paquet à Camélia. Celle-ci la fixa de ses grands yeux bleus en lisant le message sur l'étiquette : - "Merci. Cassandra". C'est pas plutôt moi qui doit te remercier pour le cadeau ?
Cassandra grimaça.
- Non, c'est... C'est moi, là, qui te remercie d'être... cool, sympa, en vie, chouettos et normale. Camélia rit, tandis que Cassandra se traitait intérieurement d'idiote. La Gryffondor déchira l'emballage, et fronça les sourcils. - Deux miroirs ? - Identiques, confirma Cassandra. Shel s'approcha de Camélia, intrigués par le curieux présent de leur amie de Poufsouffle. Celle-ci prit l'un des miroirs, et clama : - Montre-moi Camélia Abraxas. Aussitôt, le visage de la jeune fille se forma dans le miroir, tandis que celui de Cassandra apparaissait sur celui de Camélia. - Un... Un miroir à double sens ! s'exclama-t-elle, ébahie. W... Wouahou ! - Je l'ai fabriqué moi-même, dit Cassandra. - Sérieux ?! Oh, merci, Cass' ! Camélia se jeta à son cou. En respirant son parfum fruité, Cassandra ne put retenir un sourire. On lui avait toujours dit qu'avoir des amis la rendrait faible. Eh bien, si être faible signifiait être aussi heureuse qu'en ce moment-là, elle voulait bien être faible. Un tout petit peu.
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windapapillon · 2 years
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Présentations
Les larmes coulent sur mon visage.
Je me trouve vide ici devant vous, pour vous partager ce premier article, et les mots peinent à sortir de mon cœur. Bien que le titre et le design de ce blog communique l'amour et la douceur, il n'en est pas moins que nous sommes ici pour être dans la transparence vous et moi. Je ne souhaite pas vous partager uniquement l'aspect rose de ma vie, oh non. Nous sommes ici pour parler de TOUS les aspects de la vie. Les beaux, comme les moches. Les doux, comme les durs. Je ne suis pas ici pour vous communiquer une image lissée de moi-même. Je souhaite vous partager mes victoires, tout comme mes échecs. Et dans la plus belle des magies nous avons ici la première leçon de ce blog que je n'avais pas anticipée.
J'allais tout simplement écrire un article de présentation des plus basiques. Je me suis rendue compte que les mots ne sortaient pas et je ne trouvais pas l'inspiration. J'avais en tête de créer un article rayonnant de positivité et d'enthousiasme. Finalement, mon âme en avait décidé autrement. Oui, car ce sont mes états d'âmes que je vous livrerai ici, afin qu'ensemble nous apprenions à mieux nous comprendre nous-mêmes. Mais surtout, à accepter toutes ces émotions, aussi intenses les unes que les autres, qui peuvent nous traverser au cours d'une journée, d'une semaine, d'un mois... Car s'accepter, c'est s'aimer. Et derrière le rose, il y a du noir.
Alors, j'ai décidé d'être honnête. Puisque rien que je considérais comme positif pour vous ne sortait, j'allais livrer ce que je ressentais, à l'état pur. Puis, l'inspiration à jaillis. Et moi, qui avais la sensation de n'avoir absolument rien à donner et d'être la plus pathétique des créatures qu'il existe dans l'univers, je me suis vue créer un article bourré de sens et de positivité. Car finalement, ce n'est pas ça, la positivité la vraie ? Apprendre à faire de ce qui est moche en soi quelque chose de beau et d'encourageant ? C'est seulement en acceptant la vérité que nous pouvons accueillir le bonheur et la réussite dans notre vie. Accepter sa vérité, ça s'apprend. C'est dur. Et je suis là pour t'aider.
J'ai su faire de ma vie un vrai conte de fées. Car qui a dit que les contes de fées étaient toujours roses ? Ne voyez-vous pas que les princesses Disney ont été réduites en esclavage, tentées d'être assassinées, empoisonnées ? Elles ont été arrachées à leurs parents et enfermées dans des tours d'où elles ne pouvaient pas sortir, avant de vivre heureuses pour toujours et d'avoir beaucoup d'enfants. Alors, à toutes celles et ceux qui ont décidé d'arrêter d'y croire, je vous demande, ne serions-nous pas un peu hypocrites quelque part ? N'avons-nous pas oublié, que pour pouvoir voir la magie dans le monde, il faut d'abord y croire ? Car ce qu'on peut observer chez les princesses Disney, c'est qu'elles n'ont jamais cessé d'y croire. Elles n'ont jamais cessé de chanter, jamais cessé de donner, et jamais cessé d'ouvrir leur cœur à leur prochain. Alors, bien qu'avec du recul, je trouve que ces princesses sont bien trop lisses à mon goût et que l'heure n'est plus à rester bien gentilles et bien douces même avec ceux qui nous veulent du mal; je trouve que nous devrions toutes et tous retenir une leçon de ces histoires "à l'eau de rose". Et même si ça ne reflète pas la vraie vie, je vous l'accorde, je ne reste pour le moins inspirée par ces contes qui ont bercé mon enfance. Je me reconnais dans chacune de ces princesses car j'ai moi aussi vécu des expériences tragiques et sombres tout en gardant un cœur pur et de bonnes intentions envers tout ce qui m'entourais. J'ai moi aussi été trop gentille et trop douce, même avec ceux qui me souhaitaient du mal. Je me suis longtemps sentie différente des autres qui à la moindre douleur cessaient de croire en tout ce qu'il y a de beau dans ce monde. Et qui, parce qu'un jour, quelqu'un avait décidé de ne pas être gentil avec eux, prenaient cette décision à leur tour, de ne plus jamais l'être avec qui que ce soit jusqu'à la fin de leur vie. Et je n'exagère pas, il y a beaucoup de gens comme ça. Rajoutons à cela le fait que nous ne puissions pas considérer les personnes qui sont censées nous protéger comme des individus fiables et bienveillants et emploient leur énergie à encourager la disparition de cette magie dans nos cœurs; la haine et la rancœur finissent par faire leur nid en nous, s'y sentir bien confortables et ne plus jamais quitter cet endroit. Créant une société de gens pour la plupart aigris et coincés, qui ont oublié que l'on récolte ce que l'on sème, et que si tu veux voir des tulipes fleurir dans ta vie il faut d'abord y planter les graines...
C'est dans cette énergie de mélancolie et d'enthousiasme que je conclus ce premier article dont je suis pour le peu bien fière. Je suis pleine de volonté et je regorge de choses à vous dire. Alors accrochez-vous chers lecteurs, chères lectrices, car ça risque de remuer un peu.
Bisous 💓
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hocarre · 2 years
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Wanted-Possible Fin
Voila une petite fanfic sur mon univers, et c'est grâce à #Alyss_IX qu'elle existe, cette coquine m'a fait une belle surprise que vous verrez en fin de poste. Mais du coup, par rapport à l'univers, il se peut qu'il y est des termes que vous risquer de ne pas comprendre, mais pas grave, je suis gentille je vais essayer d'expliquer. Bonne lecture Vous pourrez aussi le retrouver sur le site: https://archiveofourown.org/works/40519200 J'ai classé cette fic' pour explicite suite à l'image. Il n'y a rien de choquant en soit, vu que les personnages sont torses nus, mais je préfère prévenir par sécurité pour les personnes mineurs.
(Cet univers et cette image ne vous appartiennent pas, je vous remercie donc de respecter notre travail et de ne pas vous en service pour un but lucratif sans contacter et avoir l'autorisation de la personne créatrice.).
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Ils avaient gagné. Plus de Souillés, si ce n'est les derniers qu'ils devaient éliminer, mais au moins, sans la présence de la mère noire, de sa magie et de ses agents, ils n'avaient plus la capacité de se multiplier. Ce n'était plus que de simples monstres. Mais ils avaient perdu aussi de précieux membres. Lil et Ium avaient péri en éliminant Isydriss, Aurore avait rejoint Evangelyn pour s'établir dans les terres dévastées de, pour sauver les gens présents et vivre leur amour parfait.
Et Parish ….. La fougueuse jeune femme avait disparu du jour au lendemain sans un mot, certainement à la poursuite des Glorieux pour les éliminer, ou bien pour trouver la paix qu'elle cherchait tant.
Ces pertes avaient laissé nos deux plus vieux amis seuls, le cœur lourd et avec un chagrin qu'ils avaient fini par noyer dans des quantités inconcevable d'alcool. Ce qui avait fini par les rendre bien éméchés et ils s'étaient mis au lit sans plus de souvenirs de leur journée passée et de ce qu'ils avaient pu bien dire.
Le réveil avait été dur, mais ce n'est qu'un léger mal de tête qui martelait ses tempes et non la terrible migraine de gueule de bois comme tant d'autres auraient dû subir.  ( Note : vu la quantité d'alcool qu'ils avaient bu, c'était le coma éthylique qui aurait tendu ses bras à un Humain normal). Archer sentit le corps lourd et chaud de son compagnon de beuverie qui était collé contre son dos. Son seul bras était coincé sous lui, l'empêchant de sortir de là, si le brun ne se levait pas. D'ailleurs, Henry commençait à se réveiller au vu de son souffle plus court qui venait lui caresser sa nuque.
Le plus jeune des deux finit par ouvrir ses yeux bleus dignes d'un félin et il regardait la nuque face à lui et soupira quand il vit qu'il ne pouvait pas récupérer son bras.
-Tim' s'il te plaît, j'aimerai me lever et prendre un bain.
Timothy sourit et se retourna vers son camarade, coinçant toujours son bras sous lui.
-Moooh la belle au bois dormant n'est pas censé ronchonner de si bon matin.
Le soupir exaspéré du blond le fit encore plus sourire. Cela faisait des années qu'ils n'avaient pas partagé la même couche, ne prenant plus trop de mission ensemble et à la fin, de mission en extérieur vu qu'ils ne leur restaient plus qu'une seule vie.
D'ailleurs, un souvenir lui revint et il passa une de ses mains derrière la tête de son camarade et glissa ses doigts dans les mèches douces et blondes, faisant rougir légèrement le plus jeune.
- Tu te souviens de la première fois où on a dormi ensemble ?
Bien sûr qu'il s'en souvenait, c'était quand le jeune Henry, encore humain avait été blessé par une putain de Souillée. Il faut croire qu’Henry n'avait pas oublié vu la rougeur qui se dégagea de ses joues.
-M'en parle pas, tu avais été insupportable, surtout ….
Timothy rigola sur le fait. - oh oui, mais tu n'avais pas la capacité à te débrouiller seul sur le fait, comme maintenant, une chance que tu sois déjà déshabillé.
Henry ne semblait pas comprendre, puis, vira encore plus rouge qu'il y avait quelques minutes.
-Com … ment? Pourquoi ?
-Ne me demande pas, je ne sais pas, mais vu que tu as un bras en moins, tu ne galéreras pas pour tes attaches.
Pendant la bataille finale et la perte de Lil et Ium, Henry avait perdu son bras mécanique et n'avait pas voulu en re-avoir un, il souffrait bien plus avec la prothèse que sans bras et Timothy avait finalement accepté.
Nasryl, l'apprentie des jumeaux, lui avait trouvé une astucieuse méthode qui scellait désormais le moignon. Et c'était tout un art pour le plus jeune des deux primes présent, de devoir apprendre à dépendre de Tim' pour certaines tâches.
Timothy sortis de ses pensées quand Henry se trémoussa en soufflant presque avec taquinerie que ce n'était vraiment qu'un pervers et qu'il aurait dû le savoir depuis le début.
- Oh, moi ? Un pervers ? D'accord.
Sur ces mots, il tira un peu les mèches d'un blond, presque blanc pour faire relever la tête d'Henry vers lui et lui permettre de l'embrasser. Le blond se raidit contre lui, ne sachant pas comment répondre et Timothy prit les devants, mordillant doucement sa lèvre pour lui faire ouvrir la bouche et venir dans une danse endiablée lui voler le baiser qu'il rêvait de lui donner depuis des siècles.
Il finit par reculer à contrecœur pour reprendre son souffle, mais ses prunelles d'or eurent droit à un spectacle qui lui donna un coup de sang.
Jamais il n'avait vu Henry aussi magnifique, le rouge de ses joues avaient accentué ses petites taches de rousseur qui étaient parsemées sur ses joues et son nez, ses yeux bleus aux pupilles de chat, étaient brouillés par le désir que ce baiser avait libéré, ses longues oreilles rougis aussi, se trémoussaient sans doute par sa timidité. Mais sa main, rendu calleuse par le maniement de la hache vint se poser avec douceur sur son ventre.
Il n'y eut plus un mot pendant quelques minutes, juste leur souffle qui s'entremêler en douceur puis Timothy revint embrasser l'ancien humain avant de pouvoir lui montrer oh combien, il pouvait être pervers
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nuit-pourpre · 3 years
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Lohorie Valendrin [ep.02]
[Fantasy]
La nuit tombe.
Je m’arrête au bord d’un sentier. Mes jambes supportent toujours mieux les heures de marche après un combat, d’habitude. Là, c’est comme si je vieillissais. Le vent frais chatouille mes os. Il me faut du petit bois.
Je m’appelle Lohorie Valendrin. J’ai plus d’une vingtaine d’hivers, dont cinq passés chez les patrouilleurs. Je suis très instruite, et habile au combat, pour une fille née dans un lupanar.
Ma mère m’a toujours dit et répété que le monde me ferait payer chaque action, bonne ou mauvaise, de la pire des façons. Parce que j’étais spéciale.
Elle avait en même temps la naïveté, ou l’hypocrisie, de prétendre que ces épreuves seraient une chance, et qu’elles me grandiraient. Pour la chance, j’aurais tout aussi bien pu naître homme.
Quand je parle de ma mère, je ne parle pas de celle qui m’a mise au monde et qui est morte en le faisant, mais de la maquerelle qui a fait de ma survie son cheval de bataille, pour une raison que j’ai pu que soupçonner au fil du temps. Les enfants qui tuent leur génitrice à la naissance, chez moi, on les appelle Agrippa ou Agrippine, en fonction de ce qu’on voit entre leurs jambes. Chez les putes, les coutumes sont différentes. On les appelle un peu comme on veut.
Il se trouve que Lohorie fait référence à une nymphe dans une légende des Syphorides. Elle aurait rassemblé sous un noyer les dépouilles de deux amants maudits, avant de les ramener à la vie par le pouvoir de leur amour. La fin est plus réaliste : parce que la nymphe a osé invoquer une magie impie sans l’autorisation des puissances supérieures, la région est maudite et une peste décime tout le monde. Tout ça pour deux jouvenceaux qui aimaient trop le sexe. Je crois que le message que ma mère voulait transmettre par ce baptême devait ressembler à “Ma fille, je sais pas ce qu’on va foutre de toi, mais une chose est sûre : toute ta vie tu causeras des désastres en croyant faire le bien”.
Ou peut-être qu’elle aimait juste bien la consonance.
Ma mère était assez instruite. Elle avait un client régulier, et de la haute. Le genre prêt à allonger neuf sols d’or pour une nuit à parler de philosophie entre deux étreintes pas folichonnes et plutôt courtes. Et neuf sols d’or, à l’époque, ça pesait au moins cinq écus de maintenant. En général je restais derrière la cloison, dans l’alcôve où je dormais, pour écouter leurs discussions, et je méditais dessus pendant les brefs et rares moments où les choses se corsaient. De temps en temps, c’est pendant, qu’il lui parlait de l’éclectisme de Coryathoras ou du système de Wilhelm Gszeiger opposant les vertus conséquentes aux vertus formelles. J’ai appris à quatre ans des mots que même les nobliaux n’acquièrent qu’à leur florescence. Et des euphémismes, aussi, beaucoup d’euphémismes. Il appelait toujours ma mère sa “vérité du cœur''. En gros il était marié.
Les curetons, les jeunes premiers, les couples racornis et les tristes époux que j’ai connus par la suite n’avaient pas la faconde de cet éminent professeur, mais à leur manière, ils m’ont tous appris de petites choses.
Elle ne m’a jamais dit qui étaient ses parents à elle. Vu ce qu’elle m’a appris d’autre, on pourrait croire ça étrange. J’ai gardé de ma mère deux enseignements majeurs, deux maximes qui m’ont profité par la suite, plus qu’elles ne m’ont nui : ne deviens quelqu’un d’autre que si on te paie très cher, et apprends à tuer avant d’être tuée.
Elle savait, elle, que quand on est une femme, on est d’abord une marchandise, et seulement à défaut, une menace. C’était sa façon à elle de me dire d’être moi-même. Ou de devenir une menace.
La chaleur du feu grésille sous le vent. Ma couverture réchauffe ce qui peut l’être, mes doigts insensibles remuent tant bien que mal, dans le creux de ma poitrine. Toute repliée, je m’éveille, alors que le ciel bleuit pour une autre journée.
Je vérifie que le médaillon en triangle est toujours dans ma poche, je me lance sur la route et je prie vaguement pour que le destin m’envoie un cheval pour remplacer celui noyé en mer avant mon arrivée. Je ne sais même plus ce que je prie, à force. Si Dieu existe, c’est un alchimiste à la retraite qui a bidouillé notre cosmos par erreur avant de laisser la mixture moisir sur sa commode.
Le bateau n’est pas loin, à quelques encablures à travers le maquis, si les indications des paysans sont bonnes.
La forteresse de Karwn-Tibba m’apparaît comme dans une fantaisie où ressusciterait l’ancien temps. Je suis trop jeune pour l’avoir connu, mais c’est à ça que devait ressembler le monde des seigneurs, de la courtoisie et des messes noires. La pierre des quatre tours qui encadrent le donjon exhalent une nuée d’oiseaux sur le ciel blanc, comme le souffle vaporeux que le froid trahit devant ma bouche.
Il surplombe un archipel de petits bosquets perçant la lande comme les touffes d’un chat galeux. Les brumes du matin sont tenaces. Les créneaux du bastion flottent au-dessus, dans le contrejour aveuglant.
Les cris des mouettes me parviennent. J’atteins le promontoire rocheux où la grande Roue de pierre à six branches est sculptée face à la pâleur levante, et j’observe au sud les ruines de la crique où le sloop est amarré. Il y a une véritable ville derrière cette grosse colline castrale, à l’est mais mon contact a décidé de m’attendre ici, à l’écart. Plutôt les vestiges d’une abbaye maudite que l’indiscrétion des quais marchands. Je dégringole tant bien que mal le chemin pierreux. Huit des dix matelots sont là, à glander sous le clocher effondré. Je les surprends avec ma voix.
Regardez-moi ces grands garçons ! Même pas peur des banshees ou des vampires ?
Alors que je m’apprête à excuser mon retard, je m’interromps et me fige, la main sur le fer de ma hache. Quelque chose ne va pas. L’un d’eux s’est levé, l’arbalète à la main, dont le crin est tendu, et qu’il pointe sur moi.
Lohorie ! Tu nous as foutu les jetons !
Ferme la et vise, le reprend le vieux Bænor. Toi, bouge pas !
J’incline la tête, l’air vaguement surpris. Mon cœur s’emballe et mes bras se tendent.
Là, les gars, c’est vous qui me foutez les jetons.
Ouais, à juste titre ! vocifère Bænor entre ses quelques dents.
Où est le chef ? Le Commandeur nous attend.
Il n’est pas en état de parler, le chef.
Bon, ça, ça vous regarde. Tant que vous m’amenez au Commandeur, je suis conciliante.
Ta gueule ! Ferme ta gueule, bordel. Ta hache ! Jette la vers moi doucement. Voilà… Et vire ta main de ta ceinture. Tes deux mains ! En l’air, que je les voie bien.
Il s’approche de moi lentement, sur le côté, laissant la mire dégagée à la jeune recrue en veste de laine noire. Puis, à une distance idéale pour que je sente son haleine de poisson, il me détaille de haut en bas.
On sait que le Commandeur t’a envoyée récupérer quelque chose de cher. Voilà l’idée : tu lâches ça à tes pieds, tu tournes les talons et tu survis. Et ton épée ? Jolie. T’as trouvé ça où ?
Sur un type qui n’en a plus besoin.
Tu comptais t’en servir ?
Faut être con pour prévoir de se servir d’une épée et la porter dans le dos.
Bah tu vas pouvoir nous la laisser aussi, alors.
Ne sois pas trop gourmand, Bænor. L’épée est à toi si tu veux, mais mon boulot doit être payé. Laisse moi trois des gars pour m’emmener jusqu’à ma paie, et je trouverai bien une histoire pour vous sauver le cul. Vous ne gagnerez rien sinon, crois-moi.
Il ricane, considère un instant ma proposition et parcourt mon faciès à la recherche de signes de trouille. Il les voit forcément. J’ai toujours été mauvaise en bluff. C’est déjà un miracle que la sorcière de la forêt se soit laissée avoir.
Je vais prendre les deux, ma p’tite Lohorie. Pas de geste brusque ou le gamin t’aligne. Pas vrai gamin ?
Le gosse acquiesce mollement.
Finnean… dis-je la voix tremblante alors que le vieux dégage la sangle autour de mes épaules pour s’emparer de l’épée du Chevalier-Intendant.
Tais-toi, Lohorie ! On te laisse la vie, c’est pas si mal, d’accord ?
C’est comme ça que tu me remercies d’avoir écouté tes pleurnicheries ? Ta fiancée te manque, mais je suis assez certaine que si elle te voyait maintenant, à suivre ce tas de merde en trahissant une amie…
Et la relique ? s’impatiente le vieux après avoir jeté l’épée dans l’herbe.
Quelle relique ?
Le truc que tu dois ramener au Commandeur.
T’en sais quoi, que je dois lui ramener un truc ?
Le chef l’a dit. Très exactement il a dit que le Commandeur voudrait voir ce que tu as trouvé
T’as pas pensé, génie, que ça pourrait être quelque chose d’abstrait ?
Comment ça ?
Mon boulot, c’était une information, que je vais lui rapporter. Un truc bien planqué dans ma tête. Un truc qu’on ne peut pas revendre à un receleur. Un truc qu’on ne peut physiquement pas toucher, et dont seul le Commandeur voit l’utilité. Un peu comme toi.
Sans lui laisser le temps d’y réfléchir, je brise son nez d’un coup frontal, broie son genou avec le talon et entends claquer la corde raide de l’arbalète. Le projectile éclate contre le chemin, derrière moi, me manquant assez largement.
J’attrape l’épée au sol après une roulade précipitée. Sans même extraire la lame, je frappe du pommeau la tempe du vieux tordu en deux, qui s’effondre sans mot. Les sept gaillards me font face, le gamin lâche son arbalète détendue et se fige.
Je… J’ai fait exprès de viser à côté, Lohorie !
Voilà ce qu’on va faire, camarades ! On oublie cet incident, j’en parle pas au Commandeur, et vous me faites pas chier jusqu’à la fin du boulot. Finnean, ta prochaine erreur sera la dernière. Compris ?
Je… Je suis désolé, Lohorie, tu sais, il nous a pas laissé…
C’est bon Finnean, conclus-je en faisant basculer le corps inerte d’un coup de botte. Aide moi à ligoter ce connard à un pilier. Les autres, préparez le sloop, on met les voiles !
Un peu plus tard, alors qu’un rais de lumière transperce les nuages dans une éclaircie dorée, Bænor s’éveille avec un mal de crâne, fermement ficelé. Je m’accroupis devant lui et finis de mâchonner un pain de seigle avant de lui sourire.
Dieu, ce que j’avais faim ! Tu vois cette abbaye, Bænor ? J’ai étudié auprès des savants du Sud. Je connais les fantômes. Y’a bel et bien une banshee, ici. Mais je vais te dire un secret : elles ne sortent qu’une heure après le crépuscule, ce qui te laisse à peu près… Six heures. Secoue la tête si tu préfères mourir maintenant.
Il respire lourdement. Ses yeux roulent frénétiquement, dissociés et globuleux. Il s’évanouit de nouveau. Je soupire, me lève et rejoins le gamin qui m’attend, un cordage sur le bras.
Nous nous éloignons et il déglutit en faisant le signe de la Roue sur sa poitrine. Il murmure :
C’est vrai, ça, pour la banshee ? Heureusement qu’on a pas campé dedans cette nuit…
Les fantômes ça n’existe pas, Finnean.
La tête me tourne. Voilà une journée et une nuit que le sloop fend la chair des vagues houleuses, en voyant les rumeurs d’orages très loin dans le ciel, danser autour de l’horizon comme une meute de loups suivrait de loin un voyageur blessé. Sans trop s’approcher.
J’ai passé le temps avec la mauvaise bière des quartiers du capitaine de ce rafiot. Une bière locale, que l’oncle de Finnean apprécie “ironiquement”. Elle est aussi trouble et pâteuse que brutale au palais.
C’est parce que les Tibbseits la brassent à partir de merde de cochon et de racines, pas d’orge !
Je le regarde un instant, le gallon presque achevé ayant partiellement raison de mon jugement, et lui sers une grimace sous la bruine glacée qui commence à mouiller le pont. Il éclate de rire.
Tu me fais marcher ?
Non non ! siffle-t-il du fond de son gosier, le sourire écarquillé. Et on y ajoute des algues rances pour la mousse.
Y’a pas de mousse.
T’es vraiment une déconneuse, toi, hein ? Tu viens de quelle île ?
Je pouffe. Puis percevant la sincérité dans sa question, hoche la tête en balbutiant le nom d’une vallée à des centaines de lieues au sud de l’archipel.
Alors là, je vois pas du tout…
Là où on boit plus de vin que de bière et où les oliviers poussent mieux que les chardons.
Beh merde… Avec ton accent, j’aurais pas cru à une continentale.
Il a sur cette phrase un vague recul, comme s’il trouvait tout à coup notre proximité physique dérangeante.
Ce n’est pas l’autre bout du monde, tu sais.
Partout où il peut se passer plus de trois jours sans qu’il pleuve, crois-moi, c’est l’autre bout du monde !
Le roulis s’intensifie. Le vent aussi. Les rideaux de pluie s’épaississent et remuent notre tas de bois. Un grand coup de lame me fait lâcher le bastingage et mon outre de bière. Je tombe sur le mât, l’équilibre chancelant. Je me réveille d’une petite claque et lève les yeux vers la pointe craquelante, la face trempée.
Un éclair saisit la mer à l’horizon. J’aperçois de l’autre côté une silhouette sur les eaux. Enfin c’est plutôt la voix de Finnean qui nous avertit...
La caravelle du Commandeur ! On y est, ça y'est ! On est au récif d’Asperal !
Prié soit-Il… soupire l’oncle. Après une demi-journée à tourner en rond, j’étais prêt à prendre moi-même la barre.
Tu aurais mieux fait ?
Hé, regardez !
Finnean escalade la proue. La silhouette du navire se dessine de plus en plus distinctement. Le vent remplit tout à coup la voile. Le sloop accélère. Je m’en vais moi aussi scruter, entre les dos d’écume et le ciel ombrageux, les deux colosses de bois flanqués l’un à l’autre, attendant à distance d’une pointe rocheuse noire et acérée.
Lequel est-ce ? je demande à Finnean.
Ce n’est pas normal, panique-t-il. Bon sang ! La voilure est abîmée…
Il hurle au barreur de virer, juste avant que mes oreilles ne perçoivent, sur le pont du château de bois compact formé par les deux nefs, un cri, puis deux, en sourdine. Un abordage. Je me retourne et hurle :
Le Commandeur est en danger ! Maintenez le cap et amarrez-nous à leur bord…
Vous voulez notre mort ou quoi ?
Le Commandeur me paie !
Nous aussi, mais pas pour crever !
Il ne paiera rien s'il meurt !
Un navire de cette taille ? Nous pourrons les semer si nous gardons nos distances, et si le Commandeur prend le dessus, il comprendra qu’on ait pas eu des envies suicidaires !
Je saute sur la poupe, après quelques enjambées, j’attrape la barre au matelot qui la tire de son côté, je le rue avec mon épaule et détourne le cap, avec une force désespérée.
Qu’est-ce que vous foutez ? me crache l’oncle de Finnean en relevant l’homme. On fonce droit sur des foutus pirates si vous virez par bâbord !
Je ne vais pas à bâbord mais à gauche ! je tente d’articuler en serrant les dents.
C’est la même chose, bougre d’âne !
Va me chercher mon épée et prépare un grappin. Un seul ! Je ne te demande pas de risquer ta vie, mais je dois monter à bord.
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claudehenrion · 4 years
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Les choses sont plus compliquées qu'elles n’en ont l’air…
  Nous parlions, il y a peu, du danger qu'il y a à croire ce que dit un homme politique. Ce constat n'est pas propre à Emmanuel Macron, il s'en faut de beaucoup, encore que le qualificatif “propre” ne soit pas le bon, lorsqu'on parle de politique, ce domaine où tout est confrontations, rapports de force, et plans tordus pour mener “l'autre” là où on voulait qu'il aille, mais en évitant qu'il ne se rende compte de ce qui se trame contre lui, en évitant qu'il ne comprenne qu'il est un non-événement dans des trucs qui le dépassent cent fois, et qu'il voie clair dans des jeux de luttes au second ou troisième degré qui doivent lui échapper à jamais… 
  Je me suis souvent demandé, récemment, s'il pouvait exister quelque rapport entre la crise des gilets jaunes, apparemment si mal gérée, et la catastrophe actuelle, dite du coronavirus, qui semble l'être plus mal encore, au delà, justement, de ces deux si mauvaises gestions… Et je me suis rendu compte que nous étions en réalité devant des enchaînements de situations et de décisions qui ont été, sans que personne ou presque ne s'en soit rendu compte, gérées avec une intelligence insoupçonnée (et qu'elle soit diabolique ne diminue pas sa valeur algébrique). Pour tenter d'aller un peu plus avant dans cette réflexion, j'ai pensé faire appel à la technique du “retour sur images’ –et les lecteurs de ce Blog savent à quel point j'en suis amateur : elle permet de comprendre le non-dit des apparences et aussi de déchiffrer le dessous des cartes telles qu'on nous les présente officiellement.
  Revenons donc un peu en arrière : il y a quelques mois, on ne parlait que des débordements désespérés et parfois désespérants des Gilets jaunes. Le fait que leur mouvement ait été repris en main et pollué par la gauche la plus archaïque et la plus mortifère qui soit n'empêche pas qu'il correspondait à un malheur réel, à un désespoir profond et à des erreurs de management répétées par des politicards incapables de comprendre ce qui est extérieur à la ’‘doxa” sans laquelle ils ne sont rien.  Mais il y avait aussi les énormes blocages dus à une “réforme des retraites” qui garantissait le pire en appelant “progrès social” une indexation de toutes les pensions sur “le PIB’' ! Vous rendez-vous compte que, si elle était passée, les retraités auraient tous perdu 8 à 10 % de leur pouvoir d'achat, en quelques jours… en attendant bien pire. Un cauchemar ! On n'est pas passé loin de la catastrophe… Et dire que nos leaders ont l’air de vouloir remettre cette horreur sur le tapis dès que la dinguerie qu’ils ont faite du ’'covid” aura diminué, malgré le fait que seule une minorité de français dit vouloir que le Président et sa majorité très minoritaire maintiennent cette très mauvaise solution, qui est “à qui perd, perd”…
  Car Big Brother veille… Après les semaines où il nous a confinés “quel qu'en soit le prix” (on tremble déjà du total !), il a inventé le déconfinement (une autre foutaise “XXL” !), puis les avis de tempête répétés des soi-disant “experts” élyséens, qui nous menaçaient d'une “deuxième vague”, en mai, en juin, en juillet, en août, en septembre… Comme cette invention a fait défaut, ces Cassandre-amateurs ont dû se résoudre à en remettre une couche sans le soutien logistico-politique de cette improbable résurgence. On nous reconfine donc, mais peu à peu, en douce, par parties, et en clamant que “pas du tout, bien au contraire, etc…”. Et comme seule justification (?), ils n'ont pu trouver que : “Puisqu'on vous le dit…” ! 
  Il n'empêche que, grâce à la docilité inexplicable des français, tous les mouvements sociaux prévus et qui auraient été inévitables dans tout autre cas de figure, ont été évités. TOUS. Un covid bien battu et monté en neige, un masque en guise de muselière…  et pfffttt : plus de gilets jaunes, plus de grèves, plus de mouvements sociaux, plus de foules dans les rues, plus de black boks ravageant les Champs Elysées, plus d'indigénistes haineux ni de prétendus anti colonialistes pour faire la même chose, là ou ailleurs… Et certains persistent à parler de l'impéritie du gouvernement et de la mauvaise gestion de la crise qu'on continue à faire croire “sanitaire” et “pour nous sauver”. C’est n’importe quoi !… En vérité, ils nous ont endormis et enfumés comme des gamins, en nous parlant covid, danger, santé, masques, tests… et nous, on a tout gobé, on s'est laissé convaincre que le nombre de cas détectés était un critère de mesure significatif. C'est exactement comme si on avait déclaré tuberculeux tous les gens ayant “viré leur cuti”. Une stupidité absolue ! Il faut reconnaître que, sur ce coup-là, ils ont été diaboliquement malins. Et nous, extrêmement bêtes.
  Au fond, tout ce qui nous est tombé sur la cafetière est simple à comprendre : il faut et il suffit de ne tenir aucun compte des tsunamis de bobards qu'ils déversent sur nous à longueur de journée. Là où nos dirigeants parlent d'une “crise sanitaire”, il faut entendre “une catastrophe sanitaire” qui distille et diffuse la menace et la peur parmi les populations. Par exemple, notre police dispose maintenant de tout un arsenal de faux “droits” dignes de régimes  dictatoriaux. L'Etat, sans que personne ne lui en ait donné l'autorisation, s’ introduit chez nous, dans nos vies, dans notre intimité. Il épie chacun de nos gestes et chaque minute de notre vie, chamboule nos rêves, nos calendriers, nos programmes, nos soirées, nos sorties, nos vacances, la visite hebdomadaire à un copain malade, la scolarité de nos enfants, la vie des grands-parents… et surtout leur mort, dans la solitude et le désespoir… Comment ne pas penser à Machiavel : ‘’Celui qui contrôle la peur des gens devient le maître de leurs âmes’’… Et ils profitent sans vergogne de notre état d'hébétude terrorisée pour faire passer toutes les lois scélérates qui peuvent sortir de leur ''doxa'' maso-perverse... Mais réveillons-nous, bon Dieu !
  Aussi loin qu'on remonte dans toutes les vraies “pandémies”, jamais, au grand jamais, une telle panique injustifiée, une telle terreur sans objet réel et une telle trouille sans raison n'ont été imposées à l'humanité. Tout ça pour 35 000 morts en France et un million dans le monde. C’est énorme, dit comme ça, mais c’est, il faut le répéter, proche des chiffres annuels des grippes saisonnières, une fois retranchés de ces chiffres les cas où le Covid n'est intervenu que comme accélérateur d'autres pathologies’’ (cardio-vasculaires, cancers, obésité, etc…) ou comme catalyseur du très grand âge… Ce n'est pas la grande peste, ni le choléra, même si Trump a été à l'hôpital (Mais rassurez-vous : “Melania is doing fine”. Ouf !).
  Mais le cocktail létal “menace + peur” a créé un tel niveau de folie que plus personne ne pense à se révolter, à s'indigner, et à réclamer, en fin de compte, ce dont “ils” prétendent mensongèrement nous avoir protégés : le droit de mourir chez soi, entouré de l'affection de ceux qu'on aime, qui vous tiendraient par la main… comme j'avais eu la chance de pouvoir le faire pour mon propre Père… mais c'était “avant’' ! Seul avantage à cette improbable mise en scène :  le calme social, pour le moment. Les gaulois réfractaires sont anesthésiés, abrutis 7/7 par le port du masque 24/24, terrorisés par la menace médiévale d'une magie noire d'anti-remèdes assassins. Les étudiants ne revendiquent plus, les autos sont au garage, les mécontents muselés, les travailleurs à l'arrêt, les bistrotiers au bord du suicide, les entreprises asphyxiées, les spectacles morts, les paysans anéantis, Raoult au piquet… Le Pouvoir se sent pousser des ailes et fait n'importe quoi, et les flics tout puissants en deviennent arrogants (ils vont être encore plus détestés…).  Histoire de finir ce ’'billet” alarmiste car alarmé sur un sourire, paraphrasons Victor Hugo,                                       Tout repose dans Ur et dans Jérimadeth’’,                                                                        La CGT se tait, terrifiée, muselée,                                                                         Les Gilets Jaunes aussi, le masque sur le nez,                                                           La rue, face voilée, laisse le Pouvoir tranquille.                                                        Dormez, ô braves gens : Big Brother tient les villes…“                                                                                                                                                         H-Cl.
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onyx-noire · 5 years
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La gemme noire ~ [3/?]
La maisonnette de Mentholine est remplie de mirroirs, de toutes tailles et de toutes formes. Certains sont en fer, en argent, en bronze. Toutes sortent de métaux forment leurs squelettes sans regard sur la rareté ou le poids.
La gemme possèdant l’endroit est un peu plus élancée que le modèle commun des saphirs. Son expérience en temps que corrompue l’a rapproché un peu plus du félin, bien qu’elle l’était déjà un peu avant. Ses bottes noires claquèrent sur le parquet à un rythme effarant, allant d’un coin de la maison à l’autre.
- Par les étoiles c’est si innatendu de vous voir arriver chez moi ! La terre est si imprévisible !
Un petit rire nerveux se fraye entre les lèvres de notre semi-humain favori, il faut dire ce qui est, Mentholine est une vraie pile électrique.
- Que me vaut l’honneur de votre visite ? C’est à propos de cette drôle de pluie ? Lapis Lazulli m’a déjà demandé de regarder et ce n’est qu’une banale pluie.
Ouaip, c’est bien une saphir. Steven se demande tout de même comment elle a eu le temps de détourner les yeux de ses dizaines, centaines mêmes de livres semi remplis et d’écrans. Techniquement est-ce qu’ils ne la retardent pas ? La simple pensée d’être une gêne le met très mal à l’aise.
- Je vois ... On va y aller al-
- Wowo, pas besoin de partir aussi vite tombeur, ce n’est pas pour les nuages que nous sommes venus souvient toi.
Oh c’est vrai, stupide de lui d’oublier le visiteur de ce matin/soir/on-ne-sait-pas. À croire que sa mémoire veut l’effacer, puis Améthyste a raison, aucune raison de se précipiter comme ça. L’hybride doit être vraiment mal à l’aise d’être en présence de quelqu’un ayant un crush sur lui.
Il prend donc le temps de lui expliquer ce qu’il a vu, hochant à intervalle régulier la tête, mentholine saisit un de ses miroirs et le place devant le petit groupe avant d’embrasser le verre dans un petit crépitement de magie.
- Ce n’est pas beaucoup, mais on peut peut-être avoir une vision claire de cet individu, comme ça vous ne chercherez plus à l’aveuglette.
- Cela serait parfait, merci Mentholine !
- C’est le moins que je puisse faire ...
Le miroir se met à briller, une forme sombre de la même taille que celle soulevant tant de question est donc visible en train de marcher sous la pluie, se mouvant avec enjouement malgré qu’elle soit trempée.
- C’est elle !
- Tu es sur S ?
- Definitivement, même garnet n’est pas aussi grande c’est difficile de confondre ça avec un humain.
- Tu marques un point, une fusion ?
- Probable. Tu peux essayer d’améliorer l’image Mentholine ?
- Je vais essayer.
Grâce aux pouvoirs de la gemme divinatoire, l’obscurité provoqué par la pluie se lève, révélant une gemme à la taille dépassant toutes celles classiques.
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taisniere · 5 years
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[Article ironique] Komen deuvenir Térientrop ?!
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* * * PETIT GUIDE IRONIQUE DE DÉSINFORMATION SUR LA THÉRIANTHROPIE, RÉDIGÉ PAR UNE THÉRIANTHROPE DÉPITÉE. * * *
Vous avez entendu parler de la Térientropi sur internet ou par un ami ? Le sujet vous intéresse et vous aimerez mettre des paillettes dans votre vie ? Vous voulez vous sentir supérieur aux autres et avoir des choses à raconter à vos proche ? Vous voulez être spécial sans trop vous casser la tête ?
Pas de soucis !
J’ai ce qu’il faut pour vous !
LE PARFAIT PETIT GUIDE STUPIDE POUR ÊTRE UN PARFAIT TÉRIENTROP !
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-POURQUOI LA TÉRIENTROPI ?-
En devenant Térientrop, vous allez découvrir et posséder de nombreux dons et avantages comme contrôler les énergie, voyager dans l’astral avec vos amis et hurler à la lune comme un Dieu. Rejoignez les communautés Ozerkine pour nous prouver votre identité non-humaine et rencontrer un tas de nouveaux amis magiques. Vous pourrez même vous rendre à des « HOWL Party » ou encore vous filmer en train de shifter sur TikTok/Instagram (et ça augmentera considérablement vos vus et vos like!!) Alors pourquoi attendre ?
Premièrement, faites moi juste confiance et ne réfléchissez pas trop. Il est important de croire tout ce que vous lisez sur internet !
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Vous êtes prêt ? C’est parti !
-UNE PETITE DÉFINITION POUR COMMENCER.-
La Térientropi est un concept uniquement ésotérique et païen (il est nécessaire d’être dans le domaine religieux ou spirituel pour le devenir) ou l’on s’imagine être l’animal de notre choix. C’est une sous-culture Wiccan et être croyance est plus qu’obligatoire pour devenir Térientrop. Vous êtes une réincarnation, un point c’est tout. De plus, il peut aussi s’agir d’une décision ou d’un jeu et non d’une réalité. Mettez les arguments neuro-psychologiques à la poubelle et enfermez vous dans ces nouvelles convictions sans même les connaître !
La Térientropi est une manière pour être meilleur que les autres, être différent et avoir une certaine originalité (pour parader à l’école, par exemple). Pas besoin de magie ou de rituels secrets pour le devenir (sauf se faire mordre par un autre Térientrop), la base est, avant tout, de se convaincre de ressentis que vous n’avez jamais eu avant de découvrir ce terme.
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-DEVENIR TÉRIENTROP ? COMMENT ÇA MARCHE ?-
On ne peut plus simple ! Il suffit de prendre son animal favori, le plus cool et classe possible (sinon, ce n’est pas drôle). Si vivre de véritables ressentis animaux est trop difficile pour vous, pas de soucis ! Vous pouvez vous auto-persuader d’être cette bestiole en l’imitant le plus possible. Vous n’avez pas besoin de sentiments réels ou sincères, contentez vous juste de « faire genre », rien de plus. Si vous rencontrez des Ozerkines sérieux, pas de soucis, mentez leur sur votre identité. Donnez vous un style Alter-humain, après tout, cela n’est qu’un jeu !
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-COMMENT CHOISIR SON ANIMAL ?-
N’hésitez pas à incarner la créature la plus « badass » possible ! Faites travailler votre imagination ! Si vous voulez être un tigre-loup-requin-dragon (n’étudiez pas ces animaux ou créatures, c’est inutile et absolument pas nécessaire pour mieux se connaître), c’est possible ! Comme la Térientropi est une sous-branche du furry, donnez à votre personnage un maximum de caractéristiques improbables, tel que des couleurs fluos. Vous en faites pas trop, plus y en a et mieux c’est ! Vous devez vous sentir supérieur aux autres (surtout aux humains, grrr). Par ailleurs, il est important de préciser que vous n’êtes pas du tout du tout humain !!! Vous avez un corps humain, un cerveau humain, un environnement humain, une éducation humaine et un entourage humain…mais rappelez-vous, vous êtes pas du tout du tout humain, d’ailleurs vous les détestez (les humains sont méchants, ils tuent la planète et les animaux) !
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-ATTENTION ! Y A QUELQUES OBLIGATIONS POUR DEVENIR TÉRIENTROP !-
La base de la Térientropi est de porter une queue de loup (c’est nécessaire pour être « un vrai ») et un collier de chien… Il est nécessaire d’aimer la viande et la nuit pour être un loup (il y a 99% de chance que vous soyez un loup!). Vous pouvez aussi être un chat et mettre des petites oreilles sur votre tête comme à la Japan Expo. N’oubliez pas de faire des cris d’animaux pour prouver au monde votre animalité et vous faire remarquer dans la rue. Vous devenez violent ou vous faites n’importe quoi ? Pas de soucis, ils s’agit juste de la créature en vous qui régit votre corps !
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-CERTAINES PERSONNES DISENT QU’IL EST POSSIBLE DE SE TRANSFORMER ! QUOI EN PENSER ?-
Nous pouvons souvent lire qu’il est probable de changer la couleur de nos yeux ou agrandir nos crocs, d’autres nous encouragent à sauter par la fenêtre pour voler comme un oiseau… Dans ce cas, mettez de côté votre raison et croyez les ! Si vous avez des neuroatypies ou maladies, ne prenez pas de médicaments ! Il s’agit juste de votre nature de Térientrop qui s’éveille un vous ! Envie de boire du sang ? Non, ce n’est pas une anémie, juste une façon d’exprimer le vampire en vous !
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-UN COMING-OUT TÉRIENTROP ? EST-CE NÉCESSAIRE ?-
Bien entendu !!! Attendez-vous à être mal perçu par le monde entier, mais n’hésitez pas à faire un coming-out Alter-humain ! En plus d’être cool,vous passerez comme unique et spéciale aux yeux de vos amis ! Dites que vous souffrez beaucoup beaucoup et surtout utilisez et appropriez-vous les combats et enjeux des communautés LGBT+, c’est essentiel et tellement cool !
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Maintenant, vous être prêt à devenir de vrais Térientrops ! Parlez-en à tout va ! Faites des blogs skyrock gothique en noir et rouge ! Montres-nous à quel point vous êtes animal ! Vivez uniquement au travers de la communauté ! Devenez un vrai !
* * *
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En espérant vous avoir aidé à mieux comprendre votre identité. Car toute cette publication est ironique. Si la thérianthropie vous intéresse réellement et si vous êtes curieux de mieux vous connaître vous même, lisez des articles sérieux et ne prenez pas tout au pied de la lettre. Vérifiez toujours vos sources, ayez un esprit critique. Et, surtout, ne croyez pas à tout ce que l’on vous dit. Faites-vous confiance et faites le tri.
Merci d’avoir lu !
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tiredlittleoldme · 5 years
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Le mariage
-Tu savais qui j’étais quand tu m’as épousée.
-Non, en fait. C’était un mariage arrangé, tu te souviens?
-Ah. C’est vrai... Désolée?
-Sérieusement? C’est tout ce que tu trouves à dire? Je découvre que tu es un démon après cinq ans sous le même toit et tout ce que tu trouves à dire, c’est «désolée»?
-Si tu m’avais demandée avant notre mariage, je t’aurais dit la vérité.
-Je n’ai pas eu le temps, j’ai à peine eu le temps de t’apercevoir qu’on m’emmenait à la chapelle.
-Si tu crois que c’était plus évident pour moi ! J’arrive pour tenter quelques humains et on me propose d’épouser quelqu’un.
-Fallait pas accepter, alors !
-Tes parents ont insisté, tu sais comment ils sont, j’ai pas osé dire non ! Et puis, comme je l’ai dit, il fallait demander !
-Et qu’est-ce que j’aurais dû demander, au juste? Je savais à peine ton nom !
-Ne fais pas ton difficile, j’ai laissé traîner des indices partout au cours des années. Je n’arrive toujours pas à croire que tu n’aies pas remarqué que le chien que j’ai ramené pour notre anniversaire était un Cerbère !
-Quoi, Spot ? Oh, non !
-Bien sûr que oui ! Voyons, regarde-le, il est noir, hirsute et il a les yeux rouges.
-Je croyais que c’était une spécificité de sa race !
-... En quelque sorte, oui.
-Attends, comment ça se fait que je suis en train de me justifier, c’est toi, le démon !
-C’est la force des démons, même en faute, ce sont les autres qui s’excusent.
-Tu admets donc que tu es en faute.
-Non, j’énonce une généralité sur les miens.
-Tu es impossible.
-À nouveau, démon...
-Autre chose que je devrais savoir ? Est-ce que le voisin est un sorcier ?
-Mais non, la magie n’existe pas...
-Vraiment ?
-... Tu te moques de moi, là? Bien sûr, la magie existe, je suis un démon !
-Hey ! Ne me prends pas de haut, j’ai appris votre existence il y a dix minutes.
-Et tu le gères très bien, mon amour.
-N’essaie pas de m’amadouer, c’est trop tard pour ça.
-...
-Et ne fais pas cette tête-là, ça ne marche plus avec moi. Pourquoi tu es restée ? Tu aurais pu partir, non ?
-J’aurais pu, oui. Mais je me suis dit que je pouvais toujours faire mon travail et tenter quelqu’un : toi !
-Merci, sympa... Tu voulais me damner, quoi...
-Au départ, oui. Et puis, je me suis attachée à toi.
-...
-Allez, ne boude pas... Tu vas faire quoi, divorcer ?
-Je pourrais !
-Tu es libre de faire ce que tu veux. Mais quoi qu’il se passe, je garde Spot.
-Ah non ! C’est moi qui le promène, c’est moi qui le garde.
-Si je retourne en Enfer, il vient avec moi.
-... En Enfer ?
-Et bien, oui. Je n’aurais pas vraiment le choix. J’aurais officiellement échoué dans ma tâche sur Terre. Ce sera un retour sans chance de revenir pour moi et Spot.
-...
-...
-Bon, d’accord, tu peux rester... Mais seulement à cause de Spot !
-Je sais, je sais, mon coeur. Pour me faire pardonner, est-ce que tu te laisserais tenter par un petit resto ?
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Sort pour rendre quelqu'un obsédé par vous-Marabout professionnel
Sort pour rendre quelqu’un obsédé par vous-Marabout professionnel
Sort pour rendre quelqu’un obsédé par vous-Marabout professionnel
Je sais qu’il y a une fine ligne qui sépare l’amour de l’obsession, mais je sais aussi que certaines personnes n’obtiennent une tranquillité d’esprit que si la personne dont elles sont amoureuses devient obsédée par elles. Donc, même si je préviens que l’obsession peut être un espace dangereux dans lequel on peut se retrouver,…
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madou-dilou · 5 years
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Tue-le, Claudia - Dragon Prince French fanfiction
Claudia n'ose pas bouger.
Tous les ingrédients du sort sont là. Elle n'a en fait besoin que de la Pierre Primitive, lourde dans sa main. Elle connaît la formule par cœur, et aussi le signe à dessiner. Elle l'a déjà lancé sur des araignées, des cafards, des rats et des souris.
Il suffit qu'elle prononce le mot et qu'elle trace la rune dans le vide pour mettre fin à cet enfer.
Mais le chaton vient se frotter contre elle et la regarde avec ses grands yeux bleu humides, et il y a une boule dans sa gorge.
Vos Majestés, je vous accompagnerai avec plaisir jusqu'au manoir de Banthère, mais Claudia sort à peine d'une forte grippe. Elle risque une rechute si elle est exposée au gel de la montagne si rapidement. Il serait plus raisonnable que je reste avec elle au château pour cette année, au moins le temps qu'elle soit parfaitement rétablie, disons une petite semaine. Soren partira avec vous et nous vous rejoindrons plus tard, juste à temps pour vos anniversaires.
Son père n'a pas menti. Elle a bien été malade pendant deux semaines. Le nez bouché, la double otite, la toux, la migraine, la fièvre, et même du pus qui coulait des oreilles. Et même aujourd'hui, elle n'est pas sûre d'avoir totalement récupéré.
Mais elle sait très bien que ce n'est pas à cause de la maladie ou de la contagion que son père l'empêche de quitter son bureau depuis maintenant six heures.
Et que ce n'est pas la maladie qui lui fait si mal.
Le chaton tourne autour d'elle, se frotte à sa main, va se plaindre et gratter à la porte, revient vers elle pour lui réclamer une caresse. Et puis il geint, agite la patte lorsqu'elle fait rouler la Pierre Primitive d'orage sur le dallage rouge sombre. Il colle ses poils blancs sur sa robe noire brodée, se love et ronronne tout contre elle alors que sa main gratte ses oreilles, sa gorge. C'est un birman. Sa race de chats préférée. Viren l'a choisi exprès, bien sûr -de plus, ce sont des bêtes calmes et affectueuses qui ne risqueraient pas de faire leurs griffes sur le tapis Durennien ou sur la porte en acajou. Et même si elle tente de le cacher, il est évident qu'elle s'est déjà trop attachée à l'animal -peut-être lui a-t-elle même déjà donné un nom...
Pourtant, ce n'est pas la première fois qu'elle doit faire face à une situation de ce genre. En tant qu'apprentie mage noire, elle a déjà sublimé des dizaines de créatures xadiennes pour ses sorts, et aussi des bêtes dénuées de tout Arcanum. Mais avec ce chaton, elle n'y arrive pas.
Elle n'y arrive tout simplement pas.
Au début, Claudia avait comme d'habitude tenté de croire à une blague. Allez, papa, tu me fais marcher. C'est un cadeau, c'est ça ? Mais c'est l'anniversaire de Soren, pas le mien, c'est à lui que tu aurais dû offrir ce bout d'chou, et puis tu sais comme il aime les chats. Bon d'accord, il préfère les chiens. Mais un chat, c'est le cadeau idéal quand on a onze ans. Et puis regarde-moi cette bouillie adorable. Comment est-ce qu’on peut avoir envie de lui tirer la queue ?
- Tu as déjà fait bien pire avec des rats.
Elle hausse les épaules :
- Oui, mais les rats, c'est répugnant. Ca ne compte pas vraiment.
- Alors, un rat a moins le droit de vivre qu'un chaton ?
Père a eu le ton qu’il utilise lorsque la situation est grave. Il lui a aussi posé la main sur l'épaule. Il fait tout le temps ça pour donner des ordres ou des conseils. Même le roi n'y échappe pas. En plus, il lui a posé la main sur l’épaule. Elle pèse, elle serre un peu. Il fait tout le temps ça pour donner des ordres ou des conseils importants, ou quand la situation est grave. Même les habits du roi en portent la trace -le tissu est un peu éclairci à cet endroit. Logique, puisque père est le conseiller attitré du roi.
Claudia a ouvert la bouche, puis l'a refermée en fronçant les sourcils.
- Est-ce que tu penses que ces rats étaient responsables du fait d'être des rats ? Qu'ils ont mérité la mort simplement pour être nés rats ?
- Euh ...
- Tue-le, Claudia.
Elle a eu envie de lever les yeux au ciel. On croirait entendre le roi Harrow parlant des Elfes. Mais elle n'a rien trouvé à répondre, comme prévu.
Ce chat doit mourir. Bien sûr, Viren sait qu’il en résultera une forte culpabilité…
- Mais Claudia doit se rappeler, répète la voix grave d’Harrow quelque part dans les souvenirs de Viren,  que les vies qu'elle prendra ne sont jamais dénuées de valeur.
- Enfin, votre majesté ...  a répliqué Viren d'un ton un peu las.  Vous savez comment ça fonctionne. Grâce à la magie noire, au sacrifice d'un seul être vivant, nous sauvons chaque jour des centaines de personnes.
- La magie noire maintient certes un équilibre, mais c’ est une balance poisseuse de sang, c'est injuste et vous le savez parfaitement !
- À fortiori quand elle pèse dans les hautes sphères du pouvoir, tout comme vous-même, “Votre Majesté” !
Harrow grimace. Ici, l’emploi du titre n’a rien d’honorifique, et c’est sûr de son coup que Viren poursuit sa phrase :
- Celles qui portent des millions de vies humaines sur les épaules, des millions de destins, d'individus, de personnes, de souffles ...
- Ca n'est absolument pas la même ch -
- ...toutes ces vies qui peuvent s'éteindre au moindre faux mouvement.
Dans d'autres circonstances, jamais Viren ne se serait permis de couper la parole de son roi.
Mais là, ils étaient seuls dans les jardins du palais, sans courtisan devant qui respecter un quelconque protocole, hormis les rosiers blancs, le gravier où crissaient leurs bottes de cour, les papillons et le crépuscule crachant son or et son sang sur eux. Harrow était resté silencieux, se contentant d'enfoncer ses pouces dans ses yeux avec un soupir consterné, lassé d'avance. Ils avaient déjà eu cette discussion des dizaines de fois. Viren, lui, poussait son avantage d'une voix calme, posée, compréhensive :
-En tant que roi, vous avez tenté d'éviter autant que possible les effusions de sang lorsqu'elles n'étaient pas nécessaires. Vous avez voulu protéger votre peuple, ainsi que tout roi doit le faire, et je vous ai servi dans cette tâche du mieux que j'ai pu avec mes sortilèges. Mais vous aussi avez mené des hommes et des femmes à la mort.
- J'ai mis fin à cette guerre contre Evenère. Je suis celui qui a terminé ce conflit qui durait depuis six ans !
- Certes, votre Majesté... mais pour le terminer, même avec mes sorts, vous avez dû sacrifier des centaines de soldats. Dites-moi en quoi les charniers des champs de bataille valent mieux que la magie noire. Et je vous en prie, ne me parlez pas de triche, de raccourci ou de victoire facile.
- Et vous, osez me dire que tous ceux que vous avez tué pour vos maléfices ne représentent rien à vos yeux !
Cette répartie a bloqué Viren dans son élan. Le roi avait posé la question sur laquelle il n’avait jamais réussi à poser de mots. Ou, s'il devait être tout à fait honnête, il avait plutôt évité de se la poser...
Lorsqu'on sublime une âme pour un sort permettant d'en sauver dix, même si on se persuade d'avoir opté pour la meilleure solution, d'avoir fait ce qui était juste... Il reste toujours ce poids sur la conscience, cette ombre sur les actes, ce malaise à chaque seconde passée devant un miroir, cette plaie purulente qui suite de culpabilité… Cette haine de soi que portent les mages noirs et qu'ils choisissent de taire et d'étouffer au fond de leur conscience de pragmatiques pour ne pas sombrer dans la folie.
Devant le silence de son conseiller, Harrow reprend, avec ce même air inquiet qu'il affiche lorsqu'il parle de son bâtard princier Callum :
-Viren ... Je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas. L'éducation de vos enfants est votre affaire, plus que jamais maintenant que Cornélia... ne me regardez pas comme ça à chaque fois que je mentionne son nom. Mais vous comprenez que je m'inquiète de voir Claudia perdre tout respect pour la vie humaine.
- Avec tout mon respect, Harrow, j'en doute très fortement. Elle n'utilise que des insectes et des rats pou...
- Oh, ne jouez pas à l'enfant de choeur avec moi, Viren. Vous dormez à la messe dominicale et vous levez les yeux au ciel dès que la Grande Prélate Opélie ouvre la bouche pour parler de charité.. même si j'admets que son formalisme est parfois quelque peu étouffant.
Ils s'échangent un bref sourire complice, mais le roi reprend, attaque, inquiet, impitoyable, et les parades maladroites de Viren ont du mal à tenir la défense alors qu'ils continuent d'arpenter la roseraie.
- Tout le château sait quand votre fille sort d'une dissection de pauvre animal puisqu'elle chante à tue-tête dans tous les couloirs sans même s'être lavé les mains ni avoir changé de vêtements. Admettez qu'une enfant de huit ans qui fredonne dans cet état, les pattes et la robe couvertes de sang, n’augure rien de particulièrement joyeux pour le futur du royaume.
- Neuf ans, votre Majesté. Et ça n'est arrivé que deux fois …
Harrow lui jette un long regard de travers.
- Bon, d'accord, admet Viren avec un rictus.  Quatre fois.
Ils reprennent leur marche, et Harrow son discours, et les bottes crissent :
- Et même son frère Soren garde ses distances. Pour effrayer celui qui a sauté du haut des falaises de Castel Néréus à sept ans, croyez-moi, il faut vraiment le vouloir. Mais ce qui est réellement horrifiant, c'est que Claudia ne fait même pas exprès !
Viren retient une envie de lever les yeux au ciel. C'était Claudia qui l'avait mis au courant, à l'époque. Viren avait réprimandé l'imprudent comme il le méritait après une bêtise pareille -Soren s'en souvient probablement encore. Mais là où le bas blessait, c'était que la reine Saraï avait insisté pour que Claudia reçût elle aussi une correction pour avoir dénoncé son frère. "A qui pourra se fier ce pauvre garçon s'il ne peut même pas faire confiance à sa propre soeur ?" avait-elle protesté. "Et félicitations pour les valeurs d'honneur et d'honnêteté que vous inculquez à votre petite chérie ! Elle fera, à n'en pas douter, une Première Ministre des plus fiables, à la droiture proverbiale." Saraï elle-même entretenait des liens très forts avec sa soeur cadette la colonelle Amaya, mais grands dieux, que diable allait-elle se passionner pour le sort du pauvre garçon et de la petite chérie ? Viren, voyant que lui céder ses parts de tartes à la confiture trois semaines durant ne suffirait pas à ébranler les convictions de Saraï, avait mollement acquiescé à l'extravagante demande : Claudia avait ainsi dû recopier un chapitre entier du Traité de vulgarisation sur les fondements de la magie elfique. Son livre préféré du moment, choisi bien entendu en toute connaissance de cause.
- Les falaises mesuraient près de quarante mètres de hauteur, votre Majesté, répond-il, sombre.  Soren aurait pu se tuer.
- Oh, ne me dites pas que vous n'avez pas fondu lorsqu'il a dit pour se justifier qu'il voulait être courageux comme vous.
- Ce n'était pas du courage, c'était de la stupidité pure et simple.
La croyance persistante qui consiste à confondre les deux l’a toujours purement exaspéré :
- Soren n’a aucun instinct de préservation. Mettez-le dans une fosse avec un ours affamé et une épée en bois et il se jettera dessus sans l’ombre d’une hésitation.
- Sur l’épée, vous voulez dire ? Ne faites pas cette tête, je plaisantais.
- Ahem, reprend Viren. Non seulement cela n'a pas grand-chose de flatteur pour moi...
- Vous savez ce qu'on dit, intervient de nouveau le roi avec un sourire entendu. Celui qui refuse un compliment en recherche en fait deux.
- Pard... ?
Décontenancé, Viren s’interrompt un bref instant :
- Enfin... non seulement ça, finit-il par reprendre d’un ton plus assuré, mais en plus je ne trouve rien qui fasse fondre, comme vous dites, dans cette folie.
- Si vous le dites ...
Leurs pas les avaient mené dans la grande serre, où le roi s'assit sur un des bancs. Viren s'appuyait sur son sceptre, et tentait de profiter du silence... pas pour longtemps :
- Permettez-moi d'insister, Viren, (bien entendu, en tant que roi, il n'attend pas la permission et ignore le soupir agacé de son voisin) mais en parlant de folie, notre chère petite Claudia n'a-t-elle pas essayé en plein repas de faire des nœuds de pendus avec les serviettes de table pour nous expliquer comment la cause exacte du décès différait selon le type de nœud, et ce, avec les yeux remplis d'étoiles et un grand sourire jusqu'aux oreilles ? Callum était sur le point de vomir !
- Sans vouloir vous offenser, le prince Callum n'est âgé que de quatre ans, votre majesté, rétorque Viren, qui a calé son sceptre contre un buste de pierre et placé ses mains dans son dos. Quoi de plus normal à cet âge d'avoir une telle sensi...
- Au contraire, riposte Harrow scandalisé, c'est encore pire ! A cet âge-là, on sait à peine ce qu'est la mort ! Ce n'est alors qu'un concept abstrait et totalement indéfini, si ce n'est qu’il s’agit du châtiment qui attend les méchants elfes à la fin des contes et légendes. Et Claudia n'a-t-elle pas ajouté qu'il serait passionnant d'assister à une véritable pendaison ? Vous entendez, Viren, répète le roi du même ton où chaque syllabe suinte d’horreur, passionnant !
- Elle disait ça pour me faire plaisir… lâche Viren.
Il a pris un air faussement modeste, mais il sait que ça ne prendra pas.
- Mais vous n'étiez même pas dans la pièce ! proteste Harrow. Vous étiez sorti de table pour vous occuper de Soren trop malade pour dormir ! Je vous laisse imaginer la tête de Saraï devant le spectacle qu’offrait votre fille…  
Viren ne peut s’empêcher de rire, mais Harrow ne s’arrête pas :
- Et n'a-t-elle pas lourdement insisté pour voir sa première exécution ? Elle avait quoi, sept ans, si je me souviens bien ? Quels étaient les mots qu'elle avait employés, déjà ? Ah oui !
Harrow singe une voix de fausset :
- Dites, papa, est-ce que je pourrai taper son cadavre pour voir si on peut lui faire des bleus ?
- Ce n'était pas un humain !  riposte Viren, sans parvenir à maîtriser un soupçon de colère dans sa voix.
L'argument était d'autant plus blessant qu'à l'époque il avait lui-même été déstabilisé :
- C'était une elfe qui venait d'essayer de vous tuer !
- Ne faites pas semblant, vous comprenez très bien ce que j'essaie de vous dire.
Le mage avait fixé une des fleurs du jardin sans la voir.
Une Campanie Semiplena, ou rosa alba pour les intimes.
Il s'est demandé -assez stupidement, si la lumière du soir pouvait la rougir un peu plus. Si la rose blanche pouvait devenir rouge en restant trop longtemps au crépuscule, là où le jour et la nuit s'affrontent, là où la frontière entre la vie et la mort se change en brume sang...
Ses doigts tapotent sur son sceptre elfique, produisant un son métallique. Un papillon se pose sur son index mais s'envole aussitôt.
Est-il à ce point répugnant ?
Harrow lui a donc asséné le coup de grâce :
- Viren... Vous devez lui faire prendre conscience de ce qu'elle est en train de devenir. Autrement, elle risque de se perdre dans une folie furieuse, une indifférence glaciale, totale, semant la mort comme on cueille des fleurs. Qui se préoccupe des fleurs qu'on arrache à la terre pour en faire un bouquet ?
- Voilà une jolie métaphore, a grincé Viren, qui n'est pourtant pas un cynique.  Inspiré par ce sublime décor floral, je suppose ?
- Vous devez réagir. En tant que mage noir, vous avez tendance à penser qu'il n'y a pas d'importance à... hum... à utiliser une âme si elle peut servir pour un sort.
- Le terme exact est  “sublimer”  , votre Majesté,  lâche Viren sans grand espoir d'être entendu parce que le roi Harrow n'entend jamais rien.
- Bien sûr, bien sûr,  continue Harrow, bien évidemment sans relever l'interruption parce qu'il n'écoute jamais rien.  Claudia est une gentille fille, je le sais. Elle peut même parfois être compatissante -regardez comment elle a réagi quand Callum s'est fait un bleu l'autre jour, une vrai mère poule, haha ! Saraï a fait une de ces têtes...
"Elle peut même, parfois, être compatissante". Est-ce qu'Harrow s'entend parler ?
- Mais, continue le roi redevenu sérieux, si elle continue dans cette voie que vous lui désignez, elle plongera dans un abîme ... hum, un abîme bien plus dévastateur et vorace que la haine de soi.
Harrow, habituellement si sûr de lui, semble manquer de mots, comme si le monstre qui se dessinait en Claudia dépassait en noirceur et en cruauté tout ce que l'esprit humain était capable d'imaginer. Viren ne répond rien et fixe toujours la fleur blanche.
- Et, pour couronner le tout, si elle hérite de votre position au sein du Haut Conseil, si elle se retrouve tout comme vous en charge de millions de personnes, nul besoin de vous faire un dessin quant aux conséquences pour Katolis...
Le roi laisse sa phrase en suspens, considérant sans doute que la menace sous-jacente s'en trouvera renforcée. Il n'est pourtant pas familier des effets de rhétorique. D'ailleurs, il achève sa phrase, comme un coup de hache :
- ... voire pour toute l'humanité.  
Viren s'entend à peine répondre  “Très bien, votre Majesté”.
Violence, cruauté, sadisme, désinvolture, mépris ostentatoire de la vie humaine...
Dans les yeux verts de cette Claudia tordue et déformée, il y a le reflet de Tonnerre qui gronde.
Viren secoue la tête et lâche un soupir exaspéré pour chasser les propos du roi de son esprit.
La culpabilité s'accompagne certes d'une vague tentation de se jeter dans l'abyme pour ne plus avoir à supporter son propre souffle. Mais pour le moment, plutôt qu'elle-même, c'est davantage lui que Claudia semble détester.
Elle est debout près de lui, de son côté de la table. Le ciel blanc d'hiver entre par la fenêtre et se reflète dans ses cheveux corbeau et sur le dallage rouge sombre. Pour un simple cabinet de travail, la pièce est vaste, spacieuse, et la lumière ne parvient pas à l'éclairer totalement. Il reste toujours des recoins sombres, entre les ouvrages de la bibliothèque, autour du tapis durennien ocre, sous les guéridons, derrière les tentures et le portrait officiel du roi où il pose à ses côtés.
L'ombre est toujours là.
Il est environ quatorze heures. Viren a fait donner des ordres pour qu'on apporte trois repas à heures fixes, des médicaments pour la grippe de Claudia qui n'a pas tout à fait passé, et des restes de poisson pour l'animal. D'après ses prévisions, Claudia devrait mettre quarante-huit heures à se résoudre, et elle est enfermée avec lui dans la pièce depuis huit heures.
"Enfermée." La porte du bureau n’est fermée par aucun verrou, mais si tout se passe comme prévu, des chaînes en acier de Forgesang n'auraient pas retenu Claudia plus efficacement.
Harrow lui a laissé de la paperasse à vérifier -toute celle qui n'a pas besoin de son sceau. Essentiellement des rapports statistiques : taux de criminalité, accès à l'éducation dans les villages reculés, prix du pain, niveau de vie des habitants... Sur son bureau, sur ses étagères, de nombreux ouvrages de magie noire à compulser. Sous ses doigts, il sent le toucher caractéristique du parchemin en peau humaine, et l'odeur de l'encre rougeâtre -du sang coagulé. Du draconique ancien, du valyrien antique, du tarque, du mérovien, tant de dialectes venus du fond des âges à déchiffrer, tant de sorts énonçant comment noyer le Soleil, geler la lune, changer l'océan en lave...
Viren a donc de quoi rentabiliser le temps passé loin de la famille royale. Et de Soren. Il faudra d’ailleurs qu'il pense à lui trouver un cadeau, ou il va encore faire une scène comme l'an dernier. Heureusement qu'il a déjà prévu celui d'Harrow, qui arrive le lendemain.
Claudia lui arrive presque à sa hauteur lorsqu'il est assis à son bureau. Elle tient le chaton blanc dans ses bras, couvre de poils sa robe noire au passage, et elle lui caresse distraitement la tête alors qu'il ronronne, mais suite au trait d'esprit sur les rats que Viren vient de faire, qui lui ressemble si peu, elle semble complètement perdue. Alors elle tape nerveusement des doigts sur la fourrure du chaton, pince les lèvres, elle fixe le tapis durennien de ses yeux verts comme si elle voulait le faire flamber.
- Est-ce que tu comprends à quel point ton raisonnement est insensé ?
- … Et toi, tu me demandes de tuer un chaton pour rien. C'est mieux, peut-être ?
Quand Claudia le regarde avec ces grands yeux verts humides, il a du mal à retenir un sourire.
- Non, je te demande de le tuer pour que tu puisses assister à l'anniversaire de ton frère. Et celui du roi Harrow. Ils sont partis à Banthère avec la reine Saraï et les princes, et nous n'irons pas les rejoindre tant que tu ne l'auras pas tué.
Viren laisse un sourire désolé déformer brièvement ses traits. Il n'a trouvé que cette excuse pour mettre Claudia au pied du mur. Il n'est pas sûr qu'elle comprenne ses intentions -et lui même n'est pas certain que sa double machination sera d'une quelconque efficacité pour lui rappeler à la fois sa morale (ou ce qu'il en reste) et son futur devoir de ministre forcé de prendre des décisions difficiles. Elle n'a après tout que neuf ans. Alors il continue de mentir, il insiste :
- Bien sûr, tu peux aussi attendre et laisser ce chat en vie. La porte est ouverte, tu peux sortir quand tu veux.
Il la désigne d'un geste du menton. Claudia fait la moue en regardant ses pieds. Elle fait tout pour garder la porte hors de son champ de vision.
-Mais tu ne veux pas rater un événement aussi important, achève Viren en reposant sa main sur l'épaule de Claudia. N'est-ce pas ?
- Mais…
- Tue-le, Claudia.
Il lui passe une main dans ses cheveux corbeau, puis trempe à nouveau sa plume dans l'encrier et se remet à sa paperasse. Claudia n'insiste pas, et retourne au milieu de la pièce, sur le tapis, le chaton entre ses bras. Elle le repose à terre pour qu'il puisse se jeter sur les restes de poisson disposés dans une assiette, puis avale ses médicaments pour sa grippe en regardant la porte.
Harrow a visiblement exagéré l'ampleur du désastre.
La culpabilité est présente. Elle est pesante, lourde, électrique. Elle paralyse Claudia, elle l'écartèle. Elle n'est pas morte comme le prétend Harrow. Au contraire, elle n'a jamais été aussi vivante qu'à cette épreuve, qu'à cet instant; c'est une plaie ouverte qui s'infecte, qui saigne, qui purule.
Ou si son sens moral tombe bel et bien en poussière, si le hurlement de honte qui résonne sur les dalles de ce bureau n'est rien qu'un chant du cygne, il reste cependant encore longtemps à Claudia avant de devenir la harpie monstrueuse auréolée du pouvoir de Ministre, qu'entrevoient déjà en elle Harrow et Saraï.
A en juger par ses réactions pour le moins violentes, Claudia en est même encore très loin.
Sur le parchemin, la plume d'oie tremble légèrement -elle évite tout juste de tacher sa prise de notes.
La construction de la phrase a quelque chose de glacial. Elle ressemble à une étude comportementale sur des rats...
La plume d'oie crisse sur le parchemin.
Au déni de Claudia succède la révolte. C'est pas juste, Soren, Callum et Ezran ont eu le droit de partir en vacances et toi tu me forces à tuer un chaton, normalement c'est des araignées, des insectes répugnants, des cornes d'elfe et des restes humains, et puis tu sais quoi, je veux plus tuer des animaux, je veux plus faire de magie noire, c'est pour ça que maman est partie, je veux jamais être comme toi.
Viren ferme les yeux pour encaisser le choc, et il répète :
-Tue-le, Claudia.
Mais elle continue.
Allez papa, regarde-le, il est vraiment trop mignon, allez, s'il-te-plaît, je t'achèterai un nouvel écritoire avec mon argent de poche, avec des plumes de phénix lunaire, excuse-moi pour ce que je t'ai dit, je le ferai plus, ou alors un nouveau costume pour ton anniversaire ? Il a voulu retenir un sourire -sans succès, Claudia l'a vu. Mais tout ce qu'elle a pu faire pour creuser la faille s'est heurtée au grave :
-Tue-le, Claudia.
Viren a attendu le départ de la famille royale pour commencer l'épreuve. Il ne leur en a pas parlé. Il sait qu'ils auraient désapprouvé sa manière- tordue, il faut bien l'admettre, d'appliquer les conseils du roi. Il entend presque d'ici la reine Saraï lui cracher son mépris. C'est comme si elle se tenait, respirait et colérait dans son bureau. Ses pas résonnent sur le dallage. Comment pouvez-vous transformer ainsi votre fille en machine à tuer, meurtrier, père indigne. Vous prétendez que la magie noire tue pour sauver mais la mort de cette pauvre bête ne profitera à personne. Avez-vous seulement compris ce qu'Harrow vous a dit ? Votre méthode semble davantage un moyen de tester sa cruauté que de souligner sa culpabilité ! Enfin, soyez sérieux, tout Katolis sait que votre fille est déjà folle. Quel besoin d’un énième test pour le prouver !
Quelque part, Viren est forcé d’admettre que Saraï n’a pas entièrement tort. Le pragmatisme froid qu’il transmet à ses enfants -et surtout à Claudia, peut sembler implacable voire immoral. Il se souvient notamment de cinq soldats blessés moribonds dont la seule chance de survie reposait sur l'accord d'un seul donneur. Sublimer sa force de vie et la partager entre les cinq patients, juste assez pour les maintenir en vie le temps de les soigner durablement... Viren, qui à l’époque ne cherchait rien d’autre que de rester bien à l’abri à son poste de banneret du feu roi Arryn, s’était brusquement senti une poussée de moralité. Il n'avait pas hésité une seule seconde. Il s'était glissé de nuit dans l'infirmerie -le parquet crissait légèrement sous ses pas et il faisait sombre, et puis il avait tout pris, tout sublimé, sauvé les cinq soldats.
Mais le donneur ne savait rien. Il dormait paisiblement dans le lit voisin et Viren n'avait pas hésité. La sublimation lui avait fait certes cracher un peu de sang au passage, prostré par terre à tousser misérablement, s'essuyer la bouche et la main dans de la charpie, et il avait été pris de vertiges pour deux jours entiers après ça ... mais il avait sauvé cinq vies pour le prix d'une seule.
Sans doute Harrow le haïrait-il ou le condamnerait s'il avait connaissance de cet événement... car Viren s'aperçoit que la vie du donneur lui était parfaitement indifférente. Avait-il des enfants, une famille, un ou une fiancée ? Il ne s'était pas posé la question, et Viren sait pertinemment que même s'il en avait eu connaissance, il n'aurait pas hésité. C'était toujours cinq vies qui étaient en jeu. Et si c'était à refaire, le choix s'imposait de la même façon.
- Papa, tu n'avais pas les propriétés des bêtes des Montagnes de Sable noir à me faire réviser ?
- Voyons ... comment agit le venin des Wyvernes Fer-nées ?
- Euh ... les Wyvernes, Fer-nées ou non, sont souvent confondues à tort avec les dragons avec qui elles partagent de nombreuses caractéristiques morphologiques. Mais leur comportement face à une menace diffère radicalement. Elles cherchent à mordre leur proie, mais c’est en fait une diversion, parce que par derrière, hop ! elles piquent leurs victimes avec leur dard -bzz ! -bzz !
Claudia, trop contente d’avoir une distraction, va jusqu’à lancer ses bras devant elle comme des piques, et tente de donner à son visage une expression faussement cruelle -surpris, le chaton saute de ses genoux. Viren lui renvoie un regard amusé. Elle reprend, encouragée :
- Et les, euh... les enzymes de leur venin magique de Fer-nées, relié à l’Arcanum de la Terre, forcent le sang de la victime à coaguler grâce à la trop forte dose de minerai de fer injecté, et le caillou empêche le sang de circuler correctement, le cerveau n'est plus irrigué -ah non, ça c'est à cause des, euh ... neuro...neurotox...
Elle bute sur le mot, mais elle le retrouve :
-A cause des neurotoxines post-synaptiques qui bloquent la communication entre le cerveau et les muscles. Et la mort survient en quelques minutes.
- C'est les deux à la fois. Bravo.
- Alors je peux aller jouer dehors avec le chat ?
- Non. Le terme est  caillot de sang, pas  caillou.
- Bon, d'accord. Un caillot de sang. Je peux aller jouer et laisser le chat tranquille, maintenant ?
- Laisse-moi réfléchir ... Non. Bien tenté, mais non.
Le ton sarcastique qu'il a employé n'a laissé aucune chance. Pourtant, Claudia hausse les épaules avec un petit sourire :
La porte est ouverte. Je sors quand je veux.
Viren fait un geste du menton vers la porte. Peut-être sortira-t-elle, après tout :
-Essaie toujours.
Le sourire de Claudia s'efface, et la moue fait son retour. Viren reprend sa paperasse, et Claudia passe la main sur le dos du chat.
Lorsque Viren doit tuer un monstre ou un elfe pour un sort, il ne se pose aucune question. Mais désormais, sans doute par la faute de l'influence si honorable  d'Harrow, lorsque c'est un humain qu'il doit sublimer, il s'assure toujours que la victime soit un criminel, un meurtrier, quelqu'un qui mérite la mort pour l'avoir infligée sans raison valable.
“La bonne conscience du bourreau, oui !”  grince Saraï -le grattement de la plume sur le parchemin couvre à peine sa voix.  Sublimer   ? Joli mot pour parler d'un meurtre. Tuer une personne pour résoudre tous nos problèmes d’un coup ? Bien sûr. Et bientôt, vous allez nous dire que vous êtes un nécromancien inversé et que ça n'a rien à voir avec tuer des gens ? Non, c'est trop facile, et ce n'est pas juste. C'est même totalement injuste.  
Ainsi clame la guerrière dont l'un des plus haut faits d'armes est d'avoir transpercé cinq soldats évenéryens d'un seul coup lors d'une expédition punitive... Qu'elle descende de ses grands chevaux, par pitié, qu'elle cesse de se laver ses mains rougies dans l'eau pure de ses Principes. La reine Saraï est certes une amie précieuse -il l'apprécie sincèrement depuis les quinze ans qu'ils se connaissent, mais elle peut faire preuve d'une mauvaise foi aberrante qui la rend parfois difficile à supporter...
- Papa ?
- Hm ?
- Pourquoi le petit garçon tombe-t-il de la balançoire ?
Claudia a changé de stratégie : de la bonne élève, elle est passée à la blagueuse, et c'est tout aussi efficace.
- Parce qu'il n'a pas de bras, répond Viren du ton blasé de celui qui a entendu la plaisanterie dix fois.
- Ouais, elle est marrante hein ?
- A mon tour : pourquoi la petite fille ne sortira-t-elle pas du bureau ?
- Parce qu'elle n'a plus de jambes ?
- Presque : parce qu'elle ne veut pas tuer le chat.
- La porte est ouverte, je sors quand je veux.
- Essaie toujours, je ne te retiens pas.
Cela dit, note Viren, peut-être est-ce également une question de méthode.
Lorsqu'on tue avec la magie noire, on ne sent pas la vie s'échapper du corps. On ne sent pas les battements frénétiques du cœur sous la peau chaude et élastique, le hurlement qui jaillit du plus profond de la gorge vibrant sous les doigts, la sombre et gluante mélasse rouge qui poisse les mains et sèche sous les ongles, la terreur palpitant dans les veines, les poumons qui se gonflent à la recherche d'air, le ralenti du soulèvement de la poitrine, le regard qui se fige dans les globes oculaires, le voile opaque qui couvre les yeux, le raidissement des membres... rien.
On sent une formule, une brume violette, un éventuel hoquet de douleur, un corps qui tombe à quelques mètres de là et une âme à sublimer. Une âme à utiliser.
Avec la Magie Noire, la vie est trop loin pour pouvoir atteindre, et la culpabilité s'endort d'un sommeil sans rêve...
Il aurait pu mettre un couteau dans les mains de Claudia au lieu d'une Pierre Primitive d'Orage. Le monstre sadique que la reine se plait à voir chez Claudia aurait tué cet animal sans la moindre hésitation. Un trait de lame au niveau de la gorge, et c'était fini. Ou plutôt non : les vingt-quatre heures auraient plutôt été passées à il-ne-savait-quoi, à arracher les griffes, les globes oculaires, ou à par exemple trancher un par un les coussinets, craquement sinistre de l'os, sombre et gluante mélasse couvrant les mains, miaulements à fendre l'âme;  frapper, encore et encore, jusqu'à ce que la chose ramassée au sol n'ait plus la force de geindre et de supplier qu'on l'achève.
Mais Viren n'a tout simplement pas le courage d'infliger ça à sa fille. Déjà à l'époque, sur le champ de bataille, on le traitait de lâche.
- Attends, tu connais celle de l'elfe qui repeint son plafond ?
Le mage n’a même plus envie de jouer le jeu. Il soupire, ses doigts massent ses tempes, et il répète pour sans doute la vingtième ou la trentième fois :
- Tue-le, Claudia.
- Je peux pas, il est invisible, répond-elle comme si elle n’avait pas compris. C'est un elfe de Sombrelune, et il fait nuit dehors.
- Ce n'est pas la pleine lune, et je parlais du chat. Tue-le.
- Non mais regarde, insiste-elle avec peu de conviction, on voit ses yeux méchants et ses cornes qui brillent dans le n...
- Tue-le, Claudia.
Cette fois, elle ne parle même plus de la porte ouverte.
Tout comme lui, Claudia est habituée à la présence de la mort. Les livres de sorts, les tables de dissection et bocaux à organes font partie intégrante de son monde, au même titre que lui-même, que Soren ou que les salles du château de Katolis. La Magie Noire, la sublimation, le ballet des âmes et des corps... ils ont pour elle quelque chose de rassurant, de nécessaire. Ils se sont fondus dans son esprit avec la force implacable de l'habitude et du confort.
Si elle se trouve sans sa bourse à ingrédients, elle est aussitôt mal à l'aise, tape nerveusement des doigts -Viren songe qu'il a le même tic, ou alors elle cherche à se disputer avec Soren pour remplir le vide béant laissé par ses sorts. Au point que son premier réflexe dans une pièce close serait sans doute de chercher un sortilège pour forcer la serrure, et non la clé pour l'ouvrir...
La Magie Noire fait partie d'elle, sans aucun doute.
Mais ce qu'elle a face à elle dans le laboratoire de son père, ce sont des cadavres, ou des rats, des serpents, des insectes, des araignées, des animaux qu'on tue sans y penser, comme on chasse une poussière de la main.  Ils sont moches.  dit-elle avec cet aplomb propre aux enfants.  Ca compte pas. Et en plus, papa dit qu'on peut sauver des milliers de personnes si on sublime correctement.
Claudia joue avec la mort, mais elle ne l'affronte pas.
La faire tuer sans sublimer, c'est la priver de sa danse avec la mort. Tuer pour rien, c'est la mettre face au néant. Dans toute son horreur et son non-sens. C'est ouvrir et presser la culpabilité qui saigne, qui purule et qui fait mal.
Le chaton n'a pas été choisi au hasard. Viren sait que c'est un des animaux qui parasitent le plus l'esprit humain. Une petite taille fragile, une gueule minuscule, de grands yeux ciel disproportionnés par rapport à la tête, une fourrure blanche duveteuse qui appelle la main pour qu'elle y plonge. Un simple regard sur l'un d'eux fait resurgir un instinct primitif, bestial presque, de prendre soin de plus vulnérable que soi, de le chérir jusqu'à ce qu'il explose de joie, écrasé par tant d'affection.
Plonger une lame dans la gorge d'un chaton, Viren sait que Claudia en serait tout simplement incapable. Même si elle a déjà disséqué des rats vivants. Même pour lui faire plaisir, elle en serait tout simplement incapable.
- Et celle du Néolandien qui ne veut pas manger ses brocolis...
- Ecoute, lâche Viren qui a de plus en plus de mal à garder son calme, j'ai passé les onze dernières années de ma vie à vous la répéter, à Soren et à toi, pour que vous mangiez les vôtres.
- Oh.
Elle regarde dans le vide, comme si elle méditait les leçons philosophiques de Keira Metz l’alchimiste. Sous sa main, le chat ronronne. Puis elle reprend :
- Et ça marchait ?
- Oui, la preuve, tu es encore vivante et en bonne santé. C'est une excellente nouvelle puisque tu vas pouvoir en profiter pour ... ?
Viren laisse sa phrase en suspens en espérant que la leçon soit intégrée sous la forme de la réponse laconique “Pour tuer le chat." Mais bien sûr, ce serait mal connaître Claudia :
- Trouver le remède contre la lèpre et vaincre Tonnerre ! annonce-t-elle avec un grand sourire.
- C’est beau d’avoir des rêves, mais si tu es incapable d'achever un chaton, le roi des dragons devrait avoir encore un bon millier d'années devant lui.
- Sauf si tu le tues avant, bien sûr.
- Bien sûr.
- Tu ne veux pas le tuer, toi ?
- J'ai certes horreur des chats, mais j'ai encore plus horreur des filles désobéissantes.
- Ah, mais je parlais de Tonnerre, pas du ch...
- Tue-le, Claudia.
C’est comme si son sens moral et sa compassion s'étaient brusquement réveillées d'un long sommeil sans rêve pendant lequel Claudia sautait de joie à l'idée d'assister à des décapitations ou de disséquer des dizaines de rats...
Et si Viren se fie à ce qu'il a sous les yeux -Claudia ayant posé la Pierre Primitive dans un coin de l'étude pour lancer une boulette de papier à l'animal qui s'amuse à la rouler entre ses pattes... Le pari est bien plus risqué que ne l'avaient soupçonné tant Harrow et Saraï que lui-même.
De là à devenir une Tonnerre-bis...
Or l'objectif de la manipulation est justement de faire resurgir la culpabilité, et on ne s'en veut pas pour une faute que l'on n'a pas commise.
Manipulation . Le mot est immonde, même pour Viren. Il le raye pour  manoeuvre.
Certes, elle a insisté, elle l'a même harcelé pour assister à sa première exécution il y a deux ans, lui a sauté dans les bras lorsqu'il a fini par accepter de mauvaise grâce... mais une fois devant l'échafaud, elle s'est forcée à se tenir droite dans sa robe noire, à ne pas trembler, à sourire et à garder les yeux grands ouverts. Viren savait à quel point elle était impressionnée, à quel point elle voulait retrouver les recoins familiers de la bibliothèque, ne pas voir cette hache siffler, ne pas voir le sang gicler, ne pas voir cette tête pâle tomber dans le seau, dans l'abîme...
Mais elle a pris sur elle. Viren a dû détourner son attention quelques minutes pour sublimer l'âme de l'elfe, mais il sait qu'elle regardait. Ses yeux verts brillaient un peu, de larmes contenues, mais ils étaient ouverts et ils voyaient.
Viren s'est réellement senti fier d'elle ce jour-là, mais il savait parfaitement qu'elle n'était pas capable de tenir la hache du bourreau.
Une semaine après sa première exécution, Soren s'était plaint que Claudia l'empêchait de dormir avec ses cauchemars. C'était à ce moment-là qu'ils avaient eu leur chambre individuelle. Depuis, elle a assisté à moult peines capitales -n'en déplaise à la reine Saraï, et a accumulé assez de connaissances en magie noire (et même primitive) pour faire pâlir de jalousie la légendaire Keira Metz...
Alors, pour cette épreuve, Viren a choisi la magie sans trop d'hésitation.
Un sort qu'elle connait, qu'elle maîtrise, qu'elle a exécuté sur des quantités de vilains animaux et dont le contact avec la victime est bien moins direct, moins chaud, moins tangible qu'avec une lame. Et surtout qui n'implique pas de taches rouges sur le tapis. Le sang, c'est un vrai calvaire à nettoyer.
Mais même cette précaution n'a pas suffi. Onze heures plus tard, l'animal est toujours en vie -et il continue de geindre. Heureusement que Viren l’a ensorcelé au préalable pour l’empêcher de faire ses besoins sur le tapis.
Claudia est toujours nouée dans sa culpabilité. Elle la retient, elle l'étouffe, elle la paralyse.
Onze heures que Claudia est enfermée dans son bureau, avec la Pierre Primitive d'orage dans sa main, ce chaton à tuer dans ses bras et la porte derrière elle. Et, pendu au mur en face d'elle, encadré de marqueterie, la fixe le double-portrait en pied du roi et de son père.
Soren a toujours adoré ce tableau, pense-t-elle en passant la main sous le menton du chaton d'un geste machinal. Il trouve que le roi a vachement la classe dans sa grande armure. Et, sur ce portrait, papa sourit.
Il est plus facile à regarder sur ce tableau. En vrai, il a toujours l'air un peu triste. En tout cas, sur le tableau, il est plus facile à regarder qu'à son bureau, à quelques mètres d'elles, noircissant des pages et des pages de paperasse dans le halo des bougies -de temps à autre, on entend le clapotis de la cire et le coup du sceau sur le parchemin ;  évitant de la regarder si ce n'est pour répéter  Tue-le, Claudia.
Papa lui a dit de tuer le chaton, en lui disant qu'elle n'aurait pas le droit d'assister aux anniversaires si elle n'y arrivait pas, mais elle sait bien que ce n'est pas vrai. Papa assiste toujours à l'anniversaire du roi, quoiqu'il arrive, et il ne la laissera jamais au château toute seule. Qu'est-ce que c'était, déjà, le mot ? Chant, chanson ...
Si c'était ça, c'était une chanson qui chantait faux !
Il reste encore trois jours avant l'anniversaire de Soren, ce qui lui laisse deux jours entiers pour faire ce que père lui demande.
Si ç'avait été un rat comme d'habitude, elle l'aurait fait sans se poser de questions, puisqu'elle sublimerait l'âme du rat pour faire un truc génial. Même sans magie noire, elle n'aurait pas hésité, puisque ce n'est qu'un rat. Sauf que père lui a -très bizarrement, mis une Pierre Primitive dans la main, et lui a donné un chaton blanc. Un animal trop mignon dont la mort ne servirait à rien, puisqu'elle ne l'aurait pas sublimé, elle l'aurait tué sans magie noire.
Claudia, assise par terre, soulève le fragile chaton dans ses bras -il la regarde avec ses grands yeux bleu qui donnent envie de s'y noyer, et pousse un petit miaulement adorable. Il est tellement mignon quand il est en colère. Alors elle le repose, et il en profite pour faire ses griffes sur le tapis -on entend un soupir agacé depuis le bureau.
Son père est toujours présent aux rares exécutions capitales. Bien sûr, ce n'est pas lui qui exécute la sentence. Mais il récupère l'âme et le corps du condamné, et il les conserve pour préparer des sorts incroyables. Et plus le criminel est méchant, plus le sort sera puissant. Alors c'est encore mieux si le condamné est un elfe.
Mais ce chaton n'est pas un criminel, et elle n'a pas le droit d'utiliser de magie noire. Elle sait très bien que ce n'est pas pour son âme que papa veut qu'elle le tue.
Claudia se souvient très bien de sa première exécution capitale. C'était supposé être la dernière que connaîtrait le royaume de Katolis, et c'était une décapitation -le roi avait ordonné que la mort soit rapide et sans douleur. Même si c'était une elfe, Harrow tenait donc à lui conserver une certaine dignité. C'était étrange. Tout le monde sait que les elfes sont des monstres assoiffés de sang.
Elle se souvient avoir beaucoup insisté pour pouvoir voir ça. Papa et le roi n'avaient pas été d'accord, au début. Père disait qu'elle était trop jeune et que Soren serait jaloux, puisque l'exécution se tiendrait pendant ses heures d'entraînement, et le roi disait que personne ne devait y assister, hormis lui-même, Saraï, le seigneur Viren et un chroniqueur chargé de rapporter l'événement. On exécute en secret. On se cache. On a honte. Il faut avoir honte de tuer, car ce n'est pas juste.  "C'est une page de la justice qui se tourne aujourd'hui."  avait dit la reine.  "La Justice de Katolis ne sera plus une justice qui tue. Vous êtes le dernier condamné à mort de l'histoire de ce royaume."
Bien sûr, la reine Saraï s'était trompée, parce qu'elle était  "trop idéaliste pour voir la réalité en face"  (c'est une expression que son père utilise pour parler de la reine. Claudia ne sait pas trop ce que veut dire  "Idéaliste"  , mais ça doit être une insulte assez violente) et par la suite, Claudia a vu de nombreux elfes perdre la vie sous la hache du bourreau. Mais pour sa première exécution -elle était petite, sept ans, ni son père ni Harrow n'avaient d'abord accepté qu'elle y assiste.
Mais Claudia, à force d'insister, insister, s'il te plaît, s'il te plaît, s'il te plaît, avait enfin convaincu son père, et elle avait sauté de joie. Bon, peut-être que le coup de battre le cadavre était un peu trop exagéré, mais elle avait tellement envie de voir si le sang des elfes de Sombrelune était légèrement lumineux, si les traces de leur Arcanum étaient visibles à l'œil nu immédiatement après le décès. Toutes les expériences qu'elle pourrait faire avec le corps ! Et son père serait sûrement content si elle montrait sa curiosité pour le fonctionnement du corps des elfes -qui étaient après tout des créatures magiques. Mais il avait presque l'air triste. Tout de suite, c'était moins intéressant d'y aller, mais elle ne pouvait plus reculer.
Alors elle y était allée, avait refusé de tenir la main de qui que ce soit, même celle du roi et de la reine qui lui avaient proposé, et elle avait observé, fascinée, émerveillée, l'elfe Sombrelune monter une à une les marches de l'échafaud. Elle était non seulement une elfe, mais en plus une assassin. Elle n'avait que ce qu'elle méritait pour avoir voulu tuer le roi.
Elle marchait avec l'insolence de celle qui se sent peu concerné. Sa corne gauche était brisée. Dans sa capture, on lui avait déjà tranché un des quatre doigts de la main. Ses cheveux blancs et sales tombaient en mèches emmêlées devant son visage. Ses yeux trop clairs fixaient déjà le vide.
Claudia s'était promis de garder les yeux ouverts quand la hache tomberait, mais elle n'a pas pu. Elle espérait juste que père n'avait pas vu qu'elle s'était dégonflée -sinon il allait être déçu et il allait le raconter à Soren qui allait se moquer d'elle pendant des jours.
Le soir, père est entré dans leur chambre avec un livre, mais elle lui a dit de sortir, qu'elle n'avait plus besoin d'histoire pour dormir, qu'elle était grande maintenant. Père est sorti, il avait l'air un peu triste. Mais elle n'avait pas pu dormir. Ni ouvrir un livre. Elle avait empêché Soren de fermer l'œil, elle répétait en boucle sa formule  Ton-thé-t'a-t-il-ôté-ta-toux, Ton-thé-t'a-t-il-ôté-ta-toux, Ton-thé-t'a-t-il-ôté-ta-toux...  , comme quand sa mère était encore là pour se disputer avec son père le soir, ignorant consciencieusement Soren qui la suppliait de se taire... jusqu'à ce qu'elle arrive à s'endormir. Elle n'a fait aucun cauchemar les nuits suivantes. Ni les autres. Soren a raconté n'importe quoi à père, juste pour avoir sa propre chambre. Elle ne fait jamais de cauchemars. C'est pour les petits enfants, les cauchemars.
Et puis si elle n'est même pas capable de regarder une hache tomber pour un elfe, quelle genre de Mage Noire et de Première Ministre fera-t-elle ?
Même si depuis, elle a vu des quantités et des quantités d'elfes monter à l'échafaud, a observé l'instant fatidique avec la curiosité et la fascination qui sied à une vraie mage noire, et n'a fait plus aucun cauchemar, quand même : elle n'a pas pu regarder sa première exécution.
Au mur face à elle, le roi et son père, peints côte-à-côte, attendent. Elle a encore deux jours, mais elle doit faire vite.
Après tout, un chaton, c'est comme un rat.
En plus gros. En plus doux. En plus amical. En plus mignon. En plus tout, en fait.  Il est blanc, tout léger et tout chaud, dans ses mains. Quand l'animal miaule, elle a juste envie de le serrer fort contre elle, d'oublier la boule de sa gorge, de laisser exploser toute sa tendresse, de l'appeler Caligulon et de le garder près d'elle pour toujours. Après tout, la porte est juste derrière elle, ouverte, elle l’appelle. Elle peut y être en quelques pas. Claudia prend une grande inspiration, elle tourne la tête, la porte est là, massive, et le vertige.
Sortir ? Mais pourquoi faire ? Aller dans sa chambre pour préparer ses affaires de Banthère, bien sûr, ou alors dans la bibliothèque pour lire, mais que va penser papa ?
Dès qu’elle pose les yeux sur la porte, elle a l’impression de se tenir au bord du gouffre.
Mais dans les grands yeux bleus du chat, tellement adorables, Claudia arrive à voir son reflet. Dehors, il fait nuit maintenant. Les bougies qui éclairent le bureau sont rassurantes. Mais malgré elles, ou à cause d'elles dans les yeux du chaton, son reflet est déformé, décoloré, boursouflé, avec une tête énorme. Et c’est encore pire dans la Pierre du Ciel, où l’orage piégé la gonfle, la violace comme si elle était sur une table d’autopsie.
Mais si elle sort, si elle ne lance pas le sort, que va dire papa ?
Claudia se demande lequel des deux abîmes, de la porte ou du chaton, est le plus terrifiant.
Pour ne plus les voir, il n'y a qu'à le tuer.
Faire comme d'habitude. Prendre la Pierre du Ciel dans une main, dessiner la rune draconique dans l'air, et prononcer la formule. Avec les rats, ça se fait tout seul.
Mais comme lui a dit père, les rats eux aussi avaient le droit de vivre.
Elle pose le chaton par terre. Elle ignore combien de temps, mais il s'endort. Ses paupières sont closes. Sa respiration est régulière. Ses poils frémissent à chaque petite goulée d’air que brasse ses petits poumons.
Elle met un genou à terre. Elle s'étouffe. C'est comme un collier de fer qui la serre, qui l'étrangle, qui l'écrase. Elle a du mal à regarder sa main. Le sang qui bat dans ses veines lui fait honte, tellement honte que même la vue de ses pieds lui est insupportable. Alors elle fronce les sourcils et serre les lèvres. C'est ce qu'elle fait quand elle doit se concentrer. Elle sent sa gorge se nouer, mais il est hors de question qu'elle pleure.
Elle n'a pas droit à sa chère magie noire, seulement à la magie céleste. Ce chaton mourra pour rien, -pour rien. Sa sublimation ne sauvera personne. Aucune âme n'attend le sacrifice de celle-ci pour rejaillir dans la lumière. Mais, comme dit le roi,  il doit partir avec honneur et dignité .
Même si elle n’arrive pas à définir précisément “honneur” , elle a l’impression que c'est comme avec les elfes, les rats.
Elle lève la tête pour regarder le portrait officiel en face d'elle. Encadrés de bois fin, en couleurs sombres de peinture à l'huile, le roi et son père regardent loin, très loin, et sourient à un avenir qu'elle ne peut pas voir.
Un avenir qu'il lui appartient de construire pour Katolis...
Et pour que son père soit fier d'elle.
La Pierre du ciel, lourde dans sa main, gronde, et la rune draconique grésille lorsqu'elle la trace dans l'air.
Le chaton ne pousse pas un miaulement lorsqu'elle pose sa main sur lui. La lumière du sort bleute légèrement sa fourrure blanche.
Viren vient d'apposer le sceau du premier ministre sur sa septième lettre de la soirée lorsqu'il entend le dallage rouge crisser. Il a à peine le temps de lever la tête. Du fond de la gorge, d'une petite voix cassée, résolue, un  Fulminis !  a déjà retenti.
La lumière est tellement forte que Viren doit fermer les yeux.
Un grésillement long, long, une odeur de viande grillée dans les narines. Et un miaulement, un hurlement qui s'éteint.
Lorsqu'il ouvre les yeux, il doit les cligner plusieurs fois. La force du sort a éteint toutes les bougies du bureau. La pièce est plongée dans les ténèbres. Les yeux ne voient rien.
Que du néant.
Viren se lève de sa chaise, claque des doigts, et les bougies brûlent de nouveau, comme s'il ne s'était rien passé. Au milieu du bureau, Claudia se tient debout. Sa robe noire brodée est déchirée par endroits.
La Pierre Primitive du ciel roule sur le dallage. Entre ses bras, il y a un petit cadavre.
Viren n'ose pas bouger. Il n'ose pas émettre le moindre son. Il avait prévu quarante-huit heures. Claudia en a mis douze.
Claudia se tient debout dans la lumière des bougies, mais elle tremble. Ses épaules tressautent. Et malgré tous ses efforts pour rester droite, comme une lame de hache ou d'épée, comme le sens du devoir, comme un bourreau, comme un ministre, afficher un sourire fier comme sur le tableau au mur... malgré tous ses efforts, elle pleure.
Lentement, Viren s'approche d'elle. Ses pas résonnent légèrement sur le dallage. Elle ne fait pas un mouvement pour reculer. Sa main continue d'aller et venir sur la fourrure qui ne se soulève plus. Lorsque Viren soulève doucement le corps de l'animal pour le poser sur son bureau, elle n'oppose aucune résistance. Pas plus lorsqu'il l'entoure de ses bras.
Claudia pleure, il est fier d'elle et il se déteste tellement qu'il voudrait que ce soit sur lui qu'elle ait jeté le Fulminis.
Cette humanité, cette humanité maudite. Nihil humano natus, disent les elfes. Les humains n'ont ni lune, ni soleil, ni océan, ni étoiles, ni terre, ni ciel pour couler dans leurs veines et y graver comment ils naîtront, vivront et mourront. Aucun élément pour déterminer les humains. Il n'y a que la magie noire, la mort à délivrer aux créatures de magie, à ceux qui n'ont pas le vide qui fait leur force. Les humains n'ont rien pour les prédestiner : ils sont libres.
Leur liberté. Une liberté infinie, totale, absolue, infâme, pourrie de l'intérieure, puisqu'elle porte en elle-même les germes de sa propre destruction : la liberté, la faute, la culpabilité, la soif de repentir, et l'enfermement.
Les autres sont des monstres, ou des elfes, et malgré le sourire fier qu'elle tente de maintenir, parce qu'elle l'a fait quatre fois plus tôt qu'escompté, Claudia n'est pas un monstre.
Harrow et Saraï ont cru que cette liberté, pour celui qui choisissait de la saisir, le plongeait dans une brume pourpre où les choix n'étaient plus guidés que par la folie. Où le bien et le mal n'existaient plus en dehors de ses décisions. Où le discernement se perdait dans des ténèbres, emportant avec lui les vies de milliers d'innocents que toute personne de pouvoir garde sous sa responsabilité et sous sa volonté. Le pouvoir, la liberté, l'ivresse, la soif de sang et d'impossible...
Mais au contraire. Saisir la liberté ne signifie pas devenir un monstre si on est capable de conserver assez de discernement. Claudia a hésité douze heures entières avant de se résoudre, et elle pleure. Si science sans conscience n'est que ruine de l'âme, alors l'âme de Claudia est la plus inébranlable de tout Xadia. La culpabilité est gravée dans la chair de Claudia.
Viren en est certain. Claudia est humaine jusqu'au bout de ses ongles. Elle est humaine dans la moindre goutte de son sang, dans le moindre de ses os.
Peu importe les sacrifices à concéder, peu importe les vies qu'elle devra livrer au néant, peu importe les âmes qu'elle devra sublimer pour ses sorts. Si elle sait qu'elle sauvera dix fois plus de destins, si elle sait que son père l'aurait fait sans hésiter, si elle sait qu'elle doit le faire, si elle sait que son devoir outrepasse la liberté, la culpabilité et l'affectivité naturelle des humains, elle le fera.
Mais pour l'instant, elle pleure et il la serre entre ses bras.
Chut...
Chut...
Ça va aller.
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jackiedebelle-blog · 5 years
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Un Noël Sans Gluten, Partie 1
Un Noël Sans Gluten devait être une super production cinématographique américaine. Mais, de toute évidence, et malgré mon insistance, Hollywood porte plus facilement plainte pour harcèlement qu’elle ne reconnaît le talent.
Ne supportant pas l’idée de vous priver d’une si belle histoire, je vous la retranscris pêle-mêle sur le papier, la police américaine ayant gardé mon manuscrit comme pièce à conviction.
J’espère que ce conte de Noël vous fera rêver, et vous fera pousser des ailes d’anges, et des canes à sucre dans le derrière.
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I.
Il est 8h37, à New York.
On est en septembre. Le temps est radieux, bien qu’il fasse un peu frais le matin. Une météo tout à fait normal pour la saison, car aux Youhéçay, le réchauffement climatique n’existe pas.
Mandy sort de la ligne C du métro pour se rendre à l’agence de comm Big Pub qu’elle a crée il y a six ans. Elle kiff son taff, c’est sa vie. Elle ne s’encombre ni de mec, ni de gosse, encore moins d’animaux de compagnie : elle a pas le temps pour ce genre de connerie.
Quand elle n’est pas au bureau, elle passe du temps avec ses amis, ou à la salle de sport pour ses entraînements de catch hebdomadaires, ça la défoule.
Elle est stylée, comme d’hab. Un trench imprimé léopard, un jean slim noir troué aux genoux laissant apparaître ses tatouages, des baskets blanches, un make-up rose pétant au top, ses longs cheveux blonds comme les blés au vent.
Ah, les blés.
Voilà bien la seule ombre au tableau de Mandy.
Mandy est… Gluten-free.
Mais attention : ce n’est pas un choix de bobo hypster new-yorkaise à la con qui s’invente des problèmes tant sa vie est merdique. Non. Il s’agit plutôt d’une malédiction.
Si Mandy ingère ne serait-ce qu’un milligramme de gluten, alors son cul devient un volcan. Elle chie instantanément partout, avec des douleurs si intenses que Saw, Saw 2, Saw 3, Saw 4, Saw 5, Saw 6, Saw 3D Chapitre Final et Jigsaw, à coté des latrines de Mandy, c’est pour les enfants.
La voilà donc, descendue une station avant pour choppé un food-truck qui délivre une nourriture inestimable à ses yeux : des pâtisseries sans gluten. Ne me demandez pas comment c’est possible. On est à New York, seul the sky is the limit (le ciel est la limite).
Un café latte soja à la main et un cinnamon roll dans l’autre, notre héroïne s’engouffre dans un immense building de verre et de soixante dix huit étages où se trouve son bureau…
II.
La secrétaire de Mandy, Marlène, entre dans son bureau.
Elle a l’air toute excitée. Elle est toujours beaucoup trop enthousiaste pour pas grand-chose…
Marlène exaspère Mandy au plus haut point.
Elle déteste ses fringues de meuf casual à tendances geek, avec ses jeans informes et ses t-shirt bariolés, ses cheveux ébouriffés, son make-up nude genre « ça va j’ai bien dormi merci » et son air guilleret, comme si elle était née hier.
Et pourtant, sans trop savoir pourquoi, elle s’est prise d’affection pour elle.
Et c’est réciproque.
Il faut dire que Marlène est hyper efficace au boulot, et pas de si mauvaise compagnie quand on évite de trop regarder sa tronche ébahie pour rien.
Marlène tend un dossier rouge à Mandy.
Mandy sait parfaitement ce qu’il contient : c’est un dossier spécial Noël.
Marlène n’est que secrétaire, mais il lui arrive d’avoir des idées. Et Mandy, dans sa grande mansuétude, l’autorise a sélectionner un projet spécial Noël une fois par an.
En fait, ça arrange bien Mandy : elle ne peut pas saquer cette fête de merde.
Marlène, elle… elle adore.
« Un concours de pâtisserie !!! »
Et merde. C’est objectivement une super idée.
En vrai, pas du tout. Mais en tant que spectateur, vous devez accepter le monde qu’on vous impose pour pouvoir croire en notre merveilleuse histoire. Ça fait partie du jeu. Désolée. C’est donnant-donnant.
« - Avec des bonhommes d’épices et leurs petits yeux en sucre glace, des puddings dégoulinants, des cakes en forme de Rudolph, DES CAKES EN FORME DE RUDOLPH !!! s’enflamma Marlène, les yeux injectés de sang et les orifices fumants…
-Et des montagnes de gluten. » Répondit Mandy sans même relever ses yeux du dossier dont chaque page est ornée de candy cane et autre connerie du folklore consumériste de cette fête à la con.
Mais elle est au top de sa carrière, et rien ne pourra la stopper, pas même du gluten.
« - Ok choupette. Au vu des circonstances, on va bosser autrement. Histoire qu’il se passe un truc rocambolesque dans ce conte de Noël à deux balles dont je n’ai jamais demandé à être l’héroïne, il nous faut créer une situation… cocasse… »
III.
Marlène est anxieuse. Elle ramène moins sa gueule de meuf contente pour un oui ou pour un non. Elle n’aime pas du tout l’idée de Mandy. Mais elle l’aime tellement : elle est si indépendante, drôle et vive d’esprit !!! Tout ce qu’elle ne sera jamais… Comment lui dire non ?
Et avec ses problèmes de santé… Elle ne peut pas prendre le risque de laisser sa patronne littéralement dans son caca au beau milieu du Plus Grand Concours de Pâtisseries de New York de Tous Les Temps.
Alors elle est là, dans le fauteuil de Mandy, à attendre le client.
Mandy, elle, est à coté, en mode secrétaire.
Son plan est nul à chier, et on n’est pas sûr que ça serve à un moment donné, mais au moins il se passe un truc.
Étant gluten-free, elle ne pourra pas s’investir physiquement dans cette vaste mascarade sans tâcher sa petite culotte : un seul contact avec un unique grain de farine et le Vésuve ne sera plus qu’un détail de l’Histoire.
Alors elle a proposé à Marlène d’échanger leur rôle !!!
Comme ça, Marlène se fait la main avec le client, et Mandy chapote le tout en mode secrétaire, loin de toute source de problème gastrique.
Comme dirait notre incroyable héroïne : « c’est de la merde, on la garde ».
Voilà le client : Monsieur Gihayla.
Il est grand, grisonnant, plutôt sexy pour un mec de son âge. Il a bien la soixantaine, et il est pété de pognon. Il incarne parfaitement le père de substitution, atout charme indispensable pour espérer chopper la minette d’une génération au fort taux d’absentéisme paternel. Il n’en faut pas plus à Marlène : c’est le coup de foutre foudre.
Il est accompagné de son fils : Tristan, la trentaine, quelconque.
En fait, il est tellement lambda et insipide que si on ne vous avez pas signalé sa présence, vous n’auriez jamais su qu’il était là.
Tristan est pâtissier. Depuis pas longtemps, mais c’est une étoile montante. Il a un passé sombre et beaucoup de talent. Il aimerait évoluer ailleurs que dans l’ombre de son père. Mais Monsieur Gihayla, magnat du cake à échelle internationale, voit là l’occasion de montrer à son fils unique qu’il l’aime, malgré ses absences injustifiées, malgré leurs différences… malgré tout.
En fait, il organise tout ça pour son mioche.
C’est beau putain. La magie de Noël quoi.
IV.
Une fois les présentations faites (scène longue et chiante dans laquelle Marlène inverse absolument tous les prénoms, le tout ponctué par les rires enregistrés les plus dissonants du monde), Marlène se rassoit dans son fauteuil de boss.
Elle est clairement en flippe.
Elle jette un œil à Mandy qui lui répond par un regard malicieux et empli de confiance.
Ça ne veut rien dire, mais ça fait 27 caractères en plus, sans compter les espaces.
Rassurée, Marlène de lance.
« Monsieur Gihayla. Avec mon assistante, nous avons développé un projet parfait pour relancer vos cakes sur le marché des bobos new yorkais de merde. Haha, nul besoin de respecter les clients pour leur vendre vos produits haha ! »
Fou rire général.
Marlène enchaîne, on ne l’arrête plus…
« … Le Plus Grand Concours de Pâtisserie de New York de Tous Les Temps se déroulera sur deux semaines, avec un Grand Final grandiose la veille de Noël. On fera ça dans le plus grand hôtel de la ville, bien sûr. Avec des guests de fou comme jurés, genre mannequin sur le déclin, acteur déchu, comique en herbe… »
Pendant que Marlène soliloque de façon plutôt convaincante pour une petite secrétaire, Mandy remarque que Tristan n’écoute pas. Le jeune homme fade semble perdu dans ses pensées, ou sous substances illicites.
Il est rapidement extirpé de ses rêveries par son géniteur :
« Tout me parait absolument parfait. Ma seule et unique condition est que mon fils ici présent participe. Il est doté d’un incroyable don et il gagnera le concours, quoi qu’il arrive ! Haha ! » En prononçant ces inepties, il lance un clin d’œil complice à Marlène…
Elle s’empresse de chercher les petits yeux sur-maquillés et réconfortants de sa patronne, mais celle-ci est trop occupée à fusiller Monsieur Gihayla du regard.
Mandy n’aime pas les tricheurs.
« - Si je puis me permettre Monsieur, lança t’elle avec le plus grand calme, si Tristan est si doué, ce dont je ne doute pas, je pense qu’il s’en sortira sans l’aide de personne. Elle conclu par un petit sourire adressé à Tristan.
- Madame, répond Monsieur Gihayla en s’adressant à Marlène, vous avez ici une assistante peu banale !
- Elle a simplement l’incroyable faculté de voir très clairement en chaque individu le talent qui l’anime, Monsieur Gihayla. Si elle voit cela en votre fils, je me porte garante de son succès. »
Waouh, Marlène, tu gères.
Situation gênante avortée.
Un peu plus et Monsieur Gihayla faisait capoté le conte de Noël !
Pour la première fois, Tristan prend vie et rend timidement son sourire à Mandy, les yeux plein de cœurs et de crème pâtissière dégoulinante aromatisée à la fraise, comme ça c’est bien rose, bien niais, le tout saupoudré de sucre glace, ou de coke, on sait pas trop.
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Soultale - Le brave, la juste et l’idiot - La chute
« Est-ce que tout va bien ? s’inquiéta Alonzo.
Un concert de grognements lui répondit.
- Vous pouvez m’expliquer comment on a réussi à tomber dans ce trou alors qu’on s’était attachés expressément pour ne pas y tomber ? râla Piotr.
Christie lui montra l’endroit où la corde avait lâché.
- Il faut croire que le Destin n’est pas avec nous. »
Et comme pour lui donner raison, un bruit inquiétant résonna dans les profondeurs ténébreuses de la caverne. C’était comme si quelque chose se mouvait sur le sol et cela s’approcha jusqu’à s’arrêter à l’extrême limite de leur champ de vision. Les trois adolescents guettèrent l’obscurité sans rien discerner. Piotr leva les poings, Christie se plaça juste derrière lui, quant à Alonzo, les yeux grands ouverts, il tentait vainement de voir quoi que ce fut.
Une voix infecte s’éleva de l’ombre.
« Tiens tiens tiens… Des nouveaux ; trois, en plus. Alors… Dites moi… Vous devez être particulièrement confus.
Une racine se faufila à la lumière, bientôt suivie par une fleur. L’étrange plante animée figea de stupeur les trois adolescents, mais ils n’étaient pas au bout de leurs frayeurs. La fleur leur tournait le dos, ils ne pouvaient pas voir le pistil de la plante.
- Il y a quelqu’un ? essaya Piotr en se désintéressant de la plante. »
Christie chercha dans leur dos et au-dessus d’eux l’origine de la voix, qui retourna au silence. Pour elle, la voix et la plante n’étaient pas liées. Alonzo, quant à lui, se concentrait sur ce qu’il voyait au détriment de ce qu’il entendait. Il fit donc un pas vers la fleur, la racine cessa de progresser dans sa direction. Le jeune homme s’approcha de la fleur pour la cueillir.
Tout à coup elle se retourna en exposant une face vicieuse marquée d’un grand sourire carnassier et de deux yeux noirs comme l’encre.
« Surprise ! dit-elle d’une voix inhumaine. »
Piotr, Christie et Alonzo se sentirent tirés vers le haut tandis qu’une racine se refermait sur leurs chevilles et les faisait brutalement basculer cul par dessus tête à deux mètres et demi du sol. La fleur hideuse prolongea ses racines le long de leurs jambes tout en serrant de plus en plus fort, ses épines s’enfonçant dans la peau tendre des adolescents. Christie et Alonzo se débattirent, mais cela ne fit que raffermir encore la prise de la fleur sur leurs chairs. Piotr se cambra d’un coup et saisit la racine qui le retenait. Faisant fi de la douleur, il se servit de l’emprise de la liane sur son mollet pour se remettre à l’endroit, puis il mordit la plante à pleine dents. Surprise, elle relâcha brutalement son emprise sur Piotr qui tomba au sol et se jeta sur la fleur pour la frapper. Il sentit un coup dans sa poitrine et vit un cœur orange jaillir tandis que la fleur lançait ses racines pour le saisir et le tuer. Piotr perdit l’équilibre, et la fleur réussit à le saisir par la cheville, le souleva, puis le fracassa contre le sol pour l’assommer.
« Intéressant… fit la fleur.
- Qu’est-ce que tu es ? lança Christie en serrant les dents.
- Je m’appelle Flowey. Flowey la fleur. Et vous avez quelque chose qui m’appartient !
Son sourire s’agrandit et une étincelle de démence naquit au centre de ses orbites obscures.
- Vos âmes sont à moi ! »
Soudain, un trait de lumière suivi d’une déflagration traversa la grotte et Flowey reçut une véritable boule de feu en plein visage. Ses lianes relâchèrent ses victimes d’un coup sec. Une haute silhouette s’avança, mais la fleur avait résisté à l’attaque et n’avait pas dit son dernier mot.
« Encore toi ! Tu m’as déjà pulvérisé la dernière fois, ne compte pas recommencer encore !
Il fit jaillir ses lianes et ses racines comme de longues tentacules mais elles furent balayées par un mur de flammes. Flowey ne réussit pas à rentrer sous terre assez rapidement et s’y brula le pistil.
- Je te hais ! cracha-t-il en disparaissant. »
Christie observa Alonzo et la créature dans l’ombre. Le garçon était à moitié sonné, c’était l’occasion ou jamais de récupérer son arme. Christie se projeta dans le dos d’Alonzo et en retira l’arme de son père. Elle y glissa quelques munitions qu’elle avait pris en plus au cas où et leva son arme vers la créature qui s’était approchée de Piotr. Alonzo était pétrifié. C’était la première fois qu’il voyait une telle abomination : une tête de chèvre, un corps humanoïde couvert de fourrure blanche et des pattes terminées par de longues griffes. La chose tourna la tête vers Christie et Alonzo, vit l’arme, mais elle ne l’identifia pas comme une menace.
« N’ayez pas peur ; dit la chose. Je m’appelle Toriel, je suis la gardienne des ruines. Votre ami a pris un très mauvais coup, il faut l’allonger quelque part. »
Si ce n’avait pas été un monstre qui avait dit ces paroles, Christie aurait immédiatement baissé son arme. Puis, en y réfléchissant, elle se dit que cette créature était visiblement capable d’utiliser les flammes et se dit que si elle avait voulu les éliminer elle n’aurait pas pris la peine de les emmener dans un piège. Elle baissa son arme et la mit dans son holster.
- Qu’est-ce qui se passe ici… dit Alonzo.
- Je vous expliquerai chez moi. Je vous en prie, votre ami a besoin d’aide de toute urgence. »
Toriel s’approcha pour soulever Piotr, mais Alonzo s’interposa, le coeur battant, blêmissant face à la taille et à l’apparence de cette créature qui semblait tout droit sortie d’un cauchemar. Toriel s’arrêta d’avancer, leva les pattes.
« Du calme, je ne vous veux aucun mal. »
Alonzo prit le bras de Piotr, toujours inconscient, puis le mit debout pour reculer et s’éloigner un peu de Toriel. Le monstre avait compris qu’il ne suffirait pas de leur dire qu’elle était gentille pour acquérir leur confiance. Elle se replia de quelques pas avant de s’agenouiller dans les fleurs.
Devant le comportement de Toriel, Alonzo assit Piotr contre la paroi avant de s’agenouiller aussi. Christie recula contre le mur et s’y appuya. L’emprise que Flowey avait eu sur leurs chevilles et leurs tibias leur avait laissé un douloureux souvenir, et s’appuyer sur autre chose que leurs jambes leur fit du bien.
Alonzo avait encore peur, mais Christie commençait à être curieuse. Ce fut donc elle qui brisa la glace.
« Vous êtes…
- Un monstre ; répondit Toriel. Autrefois, les hommes et les monstres vivaient en communion à la surface, mais une guerre a éclaté, et les humains nous ont enfermé dans ces cavernes avec un sort.
- Alors ce que vous avez fait tout à l’heure, c’était vraiment de la magie ? demanda Alonzo.
Christie n’avait pas ôté sa main de la garde de son révolver.
- Oui, tout le monde a de la magie en soi : elle est générée par votre âme. Pour nous les monstres, la magie est facile à utiliser parce que notre corps est faible. Pour vous, par contre, votre âme est si puissante que votre corps s’est adapté pour la retenir, et utiliser la magie en est d’autant plus difficile. »
Toriel se mit ensuite à leur décrire les sept sortes d’âme. Elle ajouta également que les monstres recherchaient sept âmes pour briser le sortilège et que, si Christie, Piotr et Alonzo sortaient de la zone des ruines,  tous les monstres ou presque essaieraient de les tuer pour récupérer leurs âmes. Elle avait dit cela d’une voix si emplie de nostalgie et de regret qu’Alonzo comprit qu’elle parlait d’expérience.
« Alors pourquoi pas vous ? lança Christie, sans agressivité.
- Comment ça ? dit Toriel.
- Pourquoi ne pas essayer de prendre nos âmes ?
- Je pense que nous pouvons ouvrir la barrière sans tuer des enfants ; et si c’est le prix à payer pour sortir, peut-être vaut-il mieux rester ici à jamais.
Piotr grogna et leva le bras pour se frotter la tête. En ouvrant les yeux, il découvrit Toriel et eut un mouvement de recul.
- Bonjour ; dit-elle.
Piotr resta un moment sans rien dire, figé de stupeur.
- Elle a l’air amicale, expliqua Christie. Je lui fais confiance.
L’annonce de la jeune fille détendit Alonzo, et en même temps que la tension s’abaissait, leur mission lui revînt à l’esprit.
- Toriel, avez-vous croisé deux jeunes filles il y a de cela quelques mois ?
Le monstre baissa la tête.
- Oui. Arrêtez de les chercher.
Ce fut à Piotr de lever la voix.
- Pourquoi donc ?
Toriel se leva, l’air abattu mais sévère, et se tourna vers la grande porte qui menait aux couloirs ombragés des ruines avoisinantes.
- Elles sont mortes. »
Toriel s’engagea par la porte, Alonzo se leva et Christie se redressa pour la suivre. Piotr demeura quelques instants encore dans la grotte, observant alentours. Il sentait qu’on les observait et que, camouflé dans le lierre qui avait poussé sur les parois, un être maléfique les observait.
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sterlinge-nevill · 3 years
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PDV extérieur:
Le plan va t il marché ou pas, ai-je fait une erreur quelque part. Si oui, je devrais en payer les conséquences. Le plan ne doit surtout pas faillir, il me faut à tout pris cette petite. Elle a un très grand potentiel quel n'exploite pas ce qui est très dommage mais à la fois ça pourrais me donner un avantage.
Puisqu'elle n'a pas conscience de ses pouvoirs, je vais pouvoir la pousser au plus haut pour que mes plans prenne enfin forme.
Un monde sans aucune inégalités sociale, tout le monde pourras se défendre avec ou sans pouvoir. Il n'y auras pas de guilde, il y auras qu'un seul chef. Moi et moi seul.
Je pourrais la marier plus tard à mon incapable fils pour qu'elle me fournisse un digne héritiers. J'ai déjà monté une équipe d'enfant au grand pouvoir peut connu de notre monde et il ne me manque qu'elle, Lucy Heartfilia fille du riche Jude Heartfilia et de la défunte Layla Heartfilia.
Peut-être même ne pourrait-elle pas devenir ma femme et me fournir un enfant direct qui aurait les mêmes pouvoirs qu'elle et mon grand savoir faire et mon intelligence.
Je ne comprends pas ce qui prend autant de temps, il s'agit d'une petite fille. Il peuvent la capturer en n'en rien de temps alors qu'est-ce qui prends autant de temps ?
Y'a t-il eu un contre temps qui n'était pas prévu. Bon sang, pourquoi ça devait arriver à moi, si je n'ai pas cette fillette mes plans vont échouer lamentablement. Je ne peut me le permettre, je ne pourrais pas rembourser ces salopards et je perdrais tout ce que j'avais prévu. Et ne parlons pas du conseil de la magie qui ne va pas me lâcher la grappe.
?: Père, la voilà. Nous avons bien pris soin de supprimer la moitié de sa mémoire à partir de la mort de sa mère. Puis nous lui avons faut croire qu'ici c'est chez elle a partir de maintenant.
Moi: Bien, fais la venir à moi.
Je regarde avec attention ce qui ce trouve devant moi, mon trésor celle qui me permettra de faire décupler ma richessesse.
Je ressens directement le potentiel qu'elle a chez elle. Quel pouvoir elle possède ? Sa serais le pouvoir des chasseurs de dragons ? Non, meilleur que ça même bien plus fort un pouvoir qui pourrais même anéantir les dragons sans aucun effort si elle le mérite assez vite.
Moi: Tu vas bien ? Le voyage n'a pas était long ?
Lucy: Oui, je vais bien merci. Et est-ce que je peux aller voir ma chambre. Je suis fatigué.
Moi: Bien sur, après quelques tests d'accord. Après, je te laisse tranquille, OK ?
Lucy: D'accord.
Moi: Hye-soon appelle les chercheurs et dit leur qu'il se prépare notre invité arrive.
Hye-soon: Bien père !
......................................................
La petite Lucy est attaché à la machine, nous pouvons commencer les tests d'endurance à l'électricité.
Je dis au professeur de commencer, il baisse alors le levier et le spectacle commence. Une puissante décharge frappe de plein fouet la petite qui hurle de douleur, je ne peut m'empêcher d'avoir un petit sourire et de trouver sa très exitent.  Finalement, cette petite je vais la garder pour moi. Nous allons bien nous amuser.
PDV Lucy:
Je puissante décharge électrique s'abat sur moi, je ressens de très fort picotements et je ne peux m'empêcher d'hurler de douleur.
Très vite la douleur commence à s'atténuer mais je crois qu'ils l'ont remarqué puisqu'il augmente la puissance.
Cette fois je ne peut pas ouvrir la bouche pour crier, je me sens partir. Je ne vois rien, ressens rien.
Il fait noir.
......................................................
Je suis allongé sur un lit, les mains attaché et les yeux bondés. Je sens un poids au dessus de moi, je ne sait pas qui c'est. Je sens alors deux doigts descendre vers ma culotte doucement, je commence alors à paniquer et je décide de bouger dans tous les sens pour que la personne arrête.
?: Ne bouge pas, ne t'inquiète pas tous va bien ce passer !
Est-ce la personne qui m'a accueilli tout à l'heure ? Peut-importe, on dit que c'est le chef et que je dois faire tout ce qu'il dit. J'arrête alors de bouger et de me laisser faire, je sens ma culotte descendre le long de mes jambes. Et un doigt, commence alors à me toucher, je commence à paniquer. Mon corps me brûle, je n'arrive pas à rester en place. D'un coup j'entends un gros boum contre le mur et plus rien.
Je me rend compte que je n'ai plus rien aux mains  j'enlève donc mon bandeau et me met à regarder autour de moi.
Je me rapproche de lui après avoir remis ma culotte. Son visage n'a rien, son coup n'ont plus et ses habits n'ont pas l'air abîmé. Je continue de jeter un regards et me rend compte que ses deux main son complètement brûlé.
Je me recule terrifié, un homme entre dans la pièce regarde l'homme par terre puis me regarde.
Je me rend compte que c'est le garçon de tout a l'heure. Hye-soon, je crois.
Hye-soon: Ne t'inquiète pas, je vais t'aider n'ait pas peur. Personne n'en sera rien.
Il prend alors le corps sur son dos et me fait signe de le suivre. On se dirige vers l'entrée de la maison je crois. Il me met dans une calèche avec le corps sous des draps, le calèche se dirige vers ce qui semble être une forêt.
Il me fait descendre, reprends le corps et nous nous enfoncons dans la forêt.
......................................................
Cette soirée a été la pire de toute ma vie. Je suis allongé à repensé sans cesse à ce que je venais de faire avec ce garçon. Je ne pense pas réussir à dormir ce soir.
PDV Hye-soon:
Mon enflure de père et enfin mort et je n'ai rien du faire. Elle a tout faut à ma place, je vais enfin pouvoir tout contrôler à ma manière.
A suivre.
La suite Dimanche 20 Février.
By Sterlinge
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claudehenrion · 4 years
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La seconde vague (du coronavirus), et autres chèques en blanc tirés sur le futur...
 Le titre de ce billet devrait être “la seconde vague imaginaire d'un coronavirus réinventé, et les folies du ‘jour d'après”’. Mais c'était un peu long, et j'entendais déjà les cris d'orfraie de tous ceux qui ont été contaminés, pas par le covid 19 (ceux-là s'en tirent bien dans 98,5 % des cas, et même davantage), mais par la propagande officielle, même si je respecte les superstitions des lecteurs, ces pauvres victimes innocentes de la communication gouvernementale. Et ça en fait, des gens !
  Au moment où la Terre entière suit avec un début de terreur sacrée l'arrivée et l'évolution d'une “seconde vague” à Pékin, il est urgent de remettre les montres à l'heure : Pékin n'ayant jamais été touchée par “une première vague”, même un tout petit peu, il ne saurait y en avoir “une seconde’' ! C’est un  mensonge de plus, d’autant que le confinement total de Wuhan avait même été décidé pour éviter toute propagation à Pékin et à Shanghaï, comme vient juste  de le confirmer Christine Rouzioux, professeur de virologie à l'université Paris-Descartes : ”A Pékin,  il s'agit d'une première vague d’infections", corrige-t-elle. Ce mensonge flagrant ressortit donc de la propagande, qui a réussi que, continuant à tourner le dos à toute réflexion rationnelle ou raisonnable, nombre de nos compatriotes persistent à croire à l'immense foutaise d'une “seconde vague”, même si elle n'a jamais été brandie que par ceux qui, depuis le jour “J - zéro” et le malade “R - zéro” , n'ont jamais fait que mentir, mentir, et mentir encore, sans pudeur, sans vergogne… et sans le plus petit souci de cohérence avec ce qui est visible, patent, indéniable… J'avoue que j'en perds mon latin, ce dont tout le monde se fout avec juste raison !
  Mais je prends le risque (“J'assume” comme répète le triste Edouard Philippe à propos de sa connerie des 80 km/h…) d'affirmer qu’il n'y aura pas de “deuxième vague”, car… il n'existe pas de deuxième vague. On dit “je prends date”. Après avoir énormément bossé sur ce sujet, et après avoir consulté des gens compétents et sérieux, eux (NDLR - C'est un  des nombreux points qui me distinguent du gouvernement actuel : je déteste les cons et je n'ai pas besoin des nuls –une autre différence étant que comme je sais, moi, que je ne suis pas capable de diriger un pays -même aussi mal qu'eux-… je n'embête que quelques poignées de volontaires qui acceptent de lire mes élucubrations quotidiennes, au lieu d'amener la France à sa perte !), j'affirme que la découverte de nouveaux cas, proportionnels au nombre de tests réalisés, n'est qu'une règle statistique, et que la présence de nouveaux cas là où il n'y en a jamais eu ne saurait être qualifiée de “deuxième vague” pékinoise.
  Ces vérités, facilement vérifiables, sauf par les encombrants et inutiles “Experts ès-nullités” que nous impose le Pouvoir (qui se défausse ainsi du sien, sur eux ! Fastoche… mais vraiment dangereux !) n'empêchent pas les hommes ivres de leur puissance, qui nous conduisent à notre perte, de plastronner en menaçant que “le ciel va nous tomber sur la tête”. L'excès de progrès scientifiques nous a ramenés à une série de croyances antiques qui sont du ressort de la magie noire, de la superstition ou de rituels primitifs, comme la quarantaine : au lieu de brûler les livres en “auto-da-fé” (encore que la bien pensance à la mode condamne déjà au pilori ceux qui ne se soumettent pas à ses incantations mortifères), on brûle les masques usagés, en attendant de brûler ceux qui les auront jetés sur le trottoir !
  Ceci nous amène à un autre drame, en cours : la prétendue “Convention Citoyenne pour le Climat”  (qui n'émarge à aucun des mots employés pour la désigner : ce serait plutôt “un groupuscule de sectateurs volontaires pour tout casser au nom d'une écologie mal digérée”, sauf en ce qui concerne la mentalité : ils se comportent comme les pires des “Conventionnels”!) vient de remettre ses “con-clusions”, qui sont un parfait exemple de tout ce que devrait avoir interdit le bon sens des participants. Mais comme c'est “dans l'air du temps” (qu'ils sont les premiers à trouver très malsain !), personne n'a le courage de crier “au fou…”. 
  La première à ouvrir les hostilités a bien sûr été la lamentable Elisabeth Borne (soi-disant Ministre de feue l'Ecologie) qui “se réjouit d'une nouvelle vision de la société”, ce qui est un aveu de sa myopie profonde. Même le MEDEF n'ose pas dire qu'il s'agit d'un “listing” convenu (en un mot comme en deux) des lieux communs et des fausses évidences qui caractérisent le discours le plus insensé de la Gauche la plus dogmatique : mon ami Geoffroy Roux de Bézieux, que j'ai connu meilleur analyste, parle “d'un travail sérieux malgré des propositions extrêmes”, (Qu'en termes galants ces choses-là sont dites !)  Ailleurs, LesRépublicains dénoncent, tout de même, “une logique de contraintes et de punitions”, le RN parle de “propositions loufoques”, et les Verts, on s'en doutait, soutiennent l'ensemble des mesures, puisqu'elles sont irréalistes quant elles ne sont pas néfastes !
  Précisons que si ces 150 clampins devaient être tirés au hasard, il est évident que seuls ont accepté ceux qui avaient un message intégriste à placer : ni vous, amis lecteurs, ni moi, ni aucune personne connue de vous ou de moi n'aurait accepté, c'est évident. Il reste les pétroleuses, les ayatollahs, “GretaThunbertgistes” forcenés, les enragés et les admirateurs de Nicolas Hulot (on m'assure qu'il en reste quelques uns, auto-confinés dans une ZAD). Et dans cette parodie de fausse démocratie, on les a forcés à suivre les conseils d'Experts désignés par l'Elysée. Le résultat de cette mascarade ? C'est ce foutoir de mauvaises idées… dont une seule me réjouit : si vous avez aimé les réactions au stupide “80 km/h” d'Edouard (6 mois de pagaille noire –et jaune, qu'il a fallu inventer un confinement sauvage pour interrompre temporairement !), vous allez adorer les ‘’110 km/h sur autoroute’' ! Que de belles illuminations cela nous promet, sur les Champs Elysées, pour les mois qui viennent ! Paris va très vite récupérer son titre autrefois mérité de “Ville Lumière !
  Couac qu'il en soit (celle-là, je ne l'avais jamais faite !), notre Président doit maintenant trancher entre jeter ce fatras aux orties (en louant ’'la perspicacité, et l'intérêt à long terme”, évidemment !) ce qui veut dire se déjuger, puisque cette très mauvaise idée était de lui… et le soumettre à référendum, ouvrant ainsi toute grande la porte à une séquence qui ne laissera derrière elle que des “Gueules cassées”. Décidément, rien ne lui sera épargné… Il faut dire qu'il tend les bâtons pour qu'on le frappe ! On aurait presque de la peine pour lui ! Enfin… un petit peu !
  Car cet affreux machin regorge d'autres énormités, ni chiffrées, ni priorisées. Outre les 110 Km/h déjà cités (pourquoi pas 100, tout rond ?), ils veulent renégocier l'accord CETA. Surtout pas pour enlever ce qu'il contient d'inacceptable, mais pour y inclure les bêtises irréalistes de la “COP21”. Apparemment pas un seul de nos grands cerveaux riquiqui n'a remarqué que cela fait 3 bons mois que autos et avions étaient à l'arrêt à peu près partout dans le monde, nous privant de toutes les émission de saloperies qu'ils voient sortir des moteurs… Or, paradoxalement, jamais la chaleur n'a été si forte : mars, avril, mai, juin les plus chauds de l'histoire ! Comment ne pas ‘’revoir sa copie’’ et réaliser enfin que, si nous sommes bien dans une phase de réchauffement, l'activité humaine y est pour très peu… ce qui n'est pas le cas de la crise économique monstrueuse qui avance à grands pas, et qui a été fabriquée de toutes pièces ! Je reviens une fois encore, à mon “diagnostic” favori : “la folie est bel et bien sortie des asiles’' ! Il est chaque jour plus vrai !
H-Cl.
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