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#Racisé
toscan-sukima · 2 months
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Sandrine Rousseau,
Je suis triste de voir Sandrine Rousseau, qui a presque tout compris, avec cette intelligence de la situation, intelligence des mots, verbe acéré, qui coupe, qui fracture, qui tranche dans le gros gateau électoral du clivage mou, des messages flous, de la purée avariée de micro-faits montés en soufflé indigeste de gôooooche, je suis triste de la voir si peu entendue car elle n'a pas la langue dans sa poche, "Être racisé pour devenir premier ministre, c'est hyper important" ! merci Sandrine Rousseau. Voila le point important ! C'est ça que révèle la vague de vote RN ! il faut un premier ministre racisé; mais pas latin, pas portugais, espagnol, italien, pas caucasien, pas scandinave, surtout pas slave... Cette obsession de la race, c'est ça qu'il faut retenir du vote RN ! les mots justes qui confirment que Sandrine Rousseau superpose les couches d'intelligence pour glisser avec brio sur les flots de cette situation chaotique.
youtube
En face d'elle, une bouillie politicarde, des idiots utiles qui transforment un Macron avec 8,5 % de soutien en superman, ce dernier qui ne va évidemment pas quitter son poste comme le voudrait la présence d'esprit démocratique qu'on attend d'un Président (cf. De Gaulle). Ils ne s'en offusquent même pas puisqu'ils auraient fait pareil, des adorateurs de chaos, incapables de bordéliser autant que Macron, ils sont jaloux. "Il y a une grande frustration chez les électeurs de gauche" ? Les… "électeurs de gauche" ? Non, des électeurs du RN à qui l'on a répété partout qu'ils votaient mal car ils n'avaient pas le bon niveau scolaire, à qui l'on a dit que les villes et les diplômes "protègent du vote RN". Moi, je vois des électeurs RN qui n'en ont rien à faire de ce vent qui sort de toutes les bouches des élus de gauche qui croient avoir été plébiscités par des "électeurs de gauche". "Gauche de rupture", "maximiser les gniangniangnian". Ce n'est même pas du vent, c'est un vent. Je suis tellement content de ne pas voter ! Quelle mascarade !
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northwest-by-a-train · 3 months
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Ruffin est une raclure raciste allez hop envoyer tweet
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peekaboorpg · 6 months
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► répertoire de faceclaims racisés (illustrés)
bonjour à tous.tes ! je sors enfin ce projet qui marque aussi le début de mon blog consacré aux rpgs à avatars illustrés : ce répertoire recense à ce jour 271 personnages racisés issus d'animes/manga, cartoons, films, jeux et autres œuvres illustrées. en espérant que ça vous aidera à trouver des faceclaims adaptés et à créer + de personnages racisés !
n'hésitez pas à passer dans ma askbox pour m'indiquer les personnages que j'aurais oubliés s'il y en a.
happy writing !
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awonaa · 1 year
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Older faceclaim (directory & resources)
→ Accéder au directory
STATUT : ouvert et en perpétuelle évolution.
@angemorose et moi sommes ravi·es de vous en partager la première version. 🔥
Avec ce directory, on aimerait offrir de la visibilité à des célébrités plus âgées que ce que l'on voit généralement et en profiter pour rassembler des ressources pour les graphistes et leur permettre de créer sur ces faceclaims. Sont inclus des informations de base sur chaque faceclaim ainsi que des liens directs vers des avatars, gifs et galeries de photos.
Contribuer au directory
Ce directory est voué à évoluer et s'enrichir au fil du temps. Une idée de FC à y ajouter ? Des galeries à partager ? On n'attend que vous ! Seront privilégiés les faceclaims racisés, trans, non binaire et féminins ! On continuera à le mettre à jour régulièrement pour le rendre le plus utile possible.
→ Comment contribuer au directory
On voudrait aussi prendre le temps de remercier toutes les personnes qui ont contribué à enrichir ce directory depuis que l'on a partagé ce projet avec vous. Un grand merci à vous, pour les noms que vous nous avez proposés et fait découvrir ! Et big up aux personnes qui nous partagé des galeries, on espère très fort que ça aidera à grapher plus souvent sur ces FCs !
Grâce à vous, à son ouverture, le directory compte 175 FCs, dont 90 ont une ou deux galeries de photos (soit la moitié des FCs du directory !!). Le chiffre parait incroyable, on a du mal à réaliser le travail accompli grâce à votre aide ! Merci encore une fois pour vos contributions. ♥️
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femsolid · 2 months
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Salut! Je viens d'essayer de regarder le docu 'Margarethe et Leonie' sur la chaine YT d'Arte, et j'ai dû arrêter au bout de 55 secondes, 'communauté queer' 'histoire queer' 'mouvement queer', ça me rend dingue que le mot 'queer' ait pris le dessus sur 'LGB(T)', même dans un contexte informatif/plus académique en FRANCE quoi (pas chauvine lol), alors que le mot ne veut absolument rien dire pour nous.
Désolée pour la petite divague, j'avais juste envie d'en parler :)
Comme je te comprends ! Il y a, d'une part, la façon dont on ne dit plus gay/lesbien mais "queer" qui est déjà chiante et homophobe. Mais alors le ridicule français de copier les américains à tout prix jusqu'à l'absurde. Je te montre ce magnifique exemple :
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Une personne française lambda ne comprend absolument rien à ce message. A part sa vulgarité. Donc c'est pour qui ? Bah pour ceux qui le mettent en fait, pour se faire mousser, pour le prendre en photo et le montrer à leurs copains anglophones sur twitter. Stonewall personne connaît en France. Même le terme "racisé" ça vient de l'obsession américaine des "races", en français ça sonne faux.
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C'est des moutons qui répètent bêtement ce qu'ils lisent sur le net, même quand ça s'applique pas, parce qu'ils reflechissent pas, ils suivent et c'est tout.
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C'est comme l'usage du mot "terf" que personne connaît en France et qui ne veut rien dire vraiment. Ce que les américains appellent "féminisme radical" c'était le féminisme tout court en France jusqu'à il y a peu.
A Lyon ils ont nommé un parc "square Marsha P. Johnson" tu te rends compte du niveau de ridicule de ces gens ? C'est pas demain la veille que les américains vont appeler leurs parcs avec les noms d'obscures militants français... qui étaient même pas là le jour de l'émeute mais passons.
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ekman · 2 months
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Une très célèbre école de commerce française communiquait récemment vers les entreprises via le réseau socio-professionnel “LinkedIn”. Elle proposait à d’éventuels prospects en quête de performance personnelle de “renforcer leur leadership par la posture coach”. Rien de moins. Cette annonce, si prototypique du monde de merde dans lequel nous régressons chaque jour que post-Dieu fait, m’a soufflé à l’oreille que la décadence s’accélérait. Plusieurs indices émaillent le parcours qui m’a conduit à cette déduction. Sauras-tu les retrouver ?
• L’accroche qui coiffe le visuel s’est armée de “working idioms” du plus bel effet, favorisant une parité bienvenue entre le langage hébergeur véhiculaire (the français) et les “key-words” impactants (l’english). Comme ça, on ne fâche personne et cette façon montrera aux maîtres anglo-saxons que le français n’est plus, effectivement, qu’un verbiage anecdotique sympathique et inoffensif, donc inoffensant, apte à inclusifier toutes sortes d’impétrants racisés.
• La muse en position debout – c’est à dire en posture dominante – est une crépue génétiquement adoucie ayant fait le choix d’une posture alpha (position des bras), réputée non rigide (la coiffure n’est pas tenue) et indiquant une disponibilité sexuelle grâce à son chemisier laissant apercevoir un décolleté demandeur. On subodore, en complément, une croupe marquée. En dessous de cette lauréate du “Programme Court Executive”, les pas encore “executive”, avec un cadre blanc cravaté et barbu, tendance génuflexion et gay friendly ; à sa droite une jolie dame qui pourrait avoir eu un arrière grand-père natif de Hanoï, phénotype synonyme de soumission aux puissants ; en face de lui un petit morceau de pimbèche française dont on a oublié jusqu’au prénom, mais qui transpire sûrement la frustration et l’esprit revenchard. Pour finir, au premier plan, résolument de dos, un chicanos marocain venu livrer les salades “deetox” Uber-Eats du lundi.
• Comme elle a eu du pif pour booster sa carrière, Christine (appelons-la “Christine”, en hommage à Christine Kelly, la jolie journaliste caribéo-bolloréenne) a voulu améliorer son écoute et adapter son style de leadership, ce qui ne veut absolument rien dire. Elle a, pour ce faire, exploré son cadre de référence et développé son intelligence émotionnelle, ce qui n’en dit pas vraiment beaucoup plus – sauf que “intelligence émotionnelle” indique un embryon d’altruisme post-industriel de bon aloi.
• La signature de ce pavé publicitaire pour le programme “Posture Coach” de cette célébrissime école orientée vers les études commerciales d’altitude, spécifie qu’il développera l’écoute, permettra de questionner efficacement tout en adaptant son style de management. Une promesse en trois points qui aurait sans doute reçu un écho favorable rue Lauriston.
Voilà, vous savez tout. La clé du succès de votre carrière tient à bien peu de choses. Il vous suffit de vous conformer aux standards américano-bolchéviques du moment et votre promotion sera garantie. Soyez “open et bienveillant”, massacrez la piétaille avec le sourire, suggérez une réductions des privilèges carbonés pour maintenir la stratégie éco-favorable sur sa courbe zénithale, trafiquez vos résultats comme Nono-le Rigolo et tout se passera bien pour vous. Enfin n’oubliez pas de souhaiter à vos interlocuteurs une “belle journée” en conclusion de chacun de vos courriels – pardon, de vos mails.
J.-M. M.
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a-room-of-my-own · 4 months
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Judith Godrèche a l’air d’être en train de se faire grignoter par les inénarrables Rokhaya Diallo, Éric Fassin et compagnie. Ça ne dit rien de bon pour son combat qui démarrait bien. Les intersectionnels vont lui faire bouffer du wording tendance social justice de campus américain et vont accoler à sa cause un paquet d’autres plus ou moins satellites.
Puis, ils vont lentement la pousser dehors de sa propre histoire avant de se l’attribuer, injecter une dose de racialisme dedans (compte à rebours avant les articles clamant que ce qu’elle a vécu n’est rien à côté du calvaire des actrices « racisées »). Elle devra faire son autocontrition et dire qu’elle est « blanche » et « privilégiée » avant d’expliquer que pour cette raison elle doit laisser la place à d’autres.
Les identitaires ont bien compris que la cause de Judith Godrèche était populaire, et qu’elle pouvait leur donner des entrées dans le monde du cinéma, de la production. Caroline de Haas l’avait compris avant eux en créant Egaé, il y a énormément de fric à se faire sur le dos du féminisme tendance DEI.
Mais pour que le business fonctionne il faut que le combat échoue au moins partiellement, afin de pouvoir être indispensable. Le « wokisme » va rendre Judith Godrèche progressivement inaudible, et la faute sera rejetée sur le « patriarcat blanc » qui d’ailleurs se jettera dans la brèche pour finir le travail de démontage.
Les grands gagnants seront les vieux misogynes - confortés dans leur idée que les féministes sont toutes des geignardes - et les identitaires qui auront pu lancer leur business de diversity consultant ou intimacy coordinator et courir les plateaux télé.
J’espère qu’autour d’elle des gens vont lui conseiller de fuir les intersectionnels mais ça m’a l’air mal parti. Ce sont des vautours qui ont flairé l’aubaine, ils vont l’utiliser et la jeter, comme Adèle Haenel.
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leonlafricain · 1 month
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spideyboy-ul · 7 months
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Les TERFs Françaises ici
Putain c'est super violent.
Je cherche ''trans france'' et des trucs similaires dans la barre de recherche, pour tomber sur des comptes de personne trans francophones et avoir des copaines, et je n'arrête pas de tomber sur des TERFS, qui essaient de t'expliquer que l'intersectionnalité c'est nul parce que chaque lutte doit avoir ses priorités = le féminisme ne doit pas se concentrer sur les personnes queer ou racisées, parce que ça vient qu'au second plan, c'est pas la priorité, donc moins important. Une autre qui nous parle d'une meuf trans de son entourage qui va commencer les oestrogènes et qui dit "IL veut se détruire le corps" / "C'est tellement violent pour MOI, IL balaye MON vécu de femme comme ça, efface mon expérience" : meuf, tu es entrain de lui dire que "c'est pas la solution" alors que SI, ELLE VEUT PRENDRE DES HORMONES, LAISSE LA, CELA NE TE CONCERNE PAS.
Bref, ça me saoule cette désinformation permanente, écoutez nous, écoutez des podcasts, suivez des personnes concernées sur insta, lisez des livres (pas écrits par des vieux cis svp, des livres de personnes trans), écoutez nous, au lieu de tout ramener à vous.
Merde quoi.
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sissa-arrows · 1 year
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White people in France: I would have never collaborated with the Nazis never. That’s disgusting. Giving informations about innocent people to the police wishing for them to be arrested just because of their race is just wrong.
The same white people in France: *give informations to the police VOLUNTARILY so the police can identify and arrest the North African and Black boys and young men who protested against police violence after Nahel Merzouk was murdered by the police*
Une ambiance vraiment… Le sport national dans ce pays c’est pas les manifestations ou les grèves c’est la délation. Ça aime trop vendre des personnes racisés aux flics.
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gay-impressionist · 5 days
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Je sais pas si tu voulais vraiment une réponse, mais re: pourquoi on veut mettre des caméras partout: au départ, c'est juste un délire sécuritaire. Les maires s'y connaissent pas trop, en même temps les entreprises de vidéo surveillance font du lobby de ouf, du coup ils se disent que bon, quelques caméras aux endroits un peu chauds, ça peut pas faire de mal. Ça montre aux petits délinquants qu'on va les choper, ça fait baisser la délinquance, c'est tout bénef. Sauf que rapidement on voit que ça marche pas. La délinquance se déplace juste ailleurs, et les caméras regardent juste les passants passer, et ça a coûté des sous qui auraient pu servir à autre chose, genre à créer des activités pour faire baisser la délinquance, à tout hasard.
Mais ça, c'est le meilleur cas.
Il y a beaucoup (difficile à chiffrer avec précision, mais plusieurs grandes villes sont dans ce cas et de plus de plus de petites) qui installent des caméras non pas pour prétendre résoudre les petites affaires de vol ou de harcèlement, mais pour de la surveillance. Quand ils parlent de "vidéo protection", rappelons qu'on est le seul pays à ne pas appeler ça "video surveillance". Le vrai but, c'est de filmer les espaces publics, d'analyser les comportements des gens, de leur montrer non pas qu'ils sont protégés, puisqu'une caméra ne peut protéger de rien, mais qu'ils sont surveillés. C'est un outil de dissuasion non seulement des délits mais aussi de tout comportement qui pourrait être mal interprété par l'algorithme ou les flics derrière l'écran. C'est évidemment extrêmement biaisé et ça cible surtout les personnes racisées, les jeunes, les sans abris, les manifestants, bref tous ceux qu'un maire sensible aux arguments du lobby des caméras ne veut pas voir traîner dans sa ville. Un algorithme n'est jamais moins biaisé que ses concepteurs.
Est-ce qu'on en est à faire de la reconnaissance faciale dans la rue, et pas juste aux portiques de lycées (ça a été fait, vraiment, à Nice et à Marseille) ? Non, pas encore, ou alors si on fait on ne s'en vante pas. Mais c'est possible, les technologies sont là et sont utilisées et les fichiers de police sont tous connectés. Mais pour l'instant, officiellement, on fait "juste" de la reconnaissance de "comportements suspects". C'est déjà beaucoup. C'est déjà trop. C'est de la surveillance biométrique, de masse, automatisée, illégale puisque les données biométriques sont des données personnelles, qui marginalise encore plus des populations déjà fragiles. On fait mine de protester contre le gouvernement chinois qui filme, contrôle et note sa population en permanence, et on en oublie qui leur vend ces technologies (nous. C'est nous. Idemia c'est français).
Enfin bref. La quadrature du net a de bons dossiers sur tout ça sur leur site, si tu veux plus d'infos. C'est eux qui portent souvent plainte, parfois contre les Gafam (notamment pour appliquer le RGPD) parfois contre la police (rapport aux drones équipés, justement, de caméras), et en ce moment ils ont justement beaucoup de choses sur les villes "intelligentes" et "sécuritaires".
J'avoue que ma question était surtout rhétorique mais très bonne analyse 👌👌
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thebusylilbee · 3 months
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expulser les gens qui n'ont pas la nationalité du pays dès qu'ils commettent un crime ? ok à une condition : on rétablit l'exil pour les français criminels aussi. comme ça c'est l'égalité de traitement. tu commets un crime t'es envoyé ailleurs peu importe ton origine :) bizarrement je pense pas que les facho apprécieraient une telle cohérence, je me demande bien pourquoi ? 🤔 presque comme si leur objectif c'était pas de se débarrasser des criminels mais bien juste de se débarrasser des personnes racisées...
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epopoiia-leblog · 2 months
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Un amphithéâtre
Il était une fois un amphithéâtre. Une femme s’avance. Chignon blond, costume tailleur, rouge à lèvre et pour son assemblée un grand sourire. Elle est fière, sur son regard ça se voit, dans son discours ça s’entend. La voilà qui commence par une pluie de remerciements. C’est un bien joli cadre pour parler de féminisme et d’écologie, politiser ces luttes, en faire un front commun, telle la thématique du jour : l'écoféminisme ! Les autres femmes et leurs chignons applaudissent. Bravo, bravo ! Quelles belles idées ! Oui soyons toutes sœurs, trions nos déchets et mangeons bio ! La satisfaction se lit sur leurs visages. Que de bonnes intentions en perspective ! Oui, c’est certain, le monde changera enfin sous les belles actions de leurs petites mains manucurées ! Au fond de la salle, elle les regarde, toutes mignonnes à s’agiter parler compost et graines de courge, elles ont tout compris, oui, c’est ça… Elle pourrait crier et s’énerver, casser l’ambiance, reprendre son étiquette de rabat-joie en insistant sur les enjeux décoloniaux, sur la place des pauvres dans les luttes écologistes et des autres minorités, les queers, les racisées, les invalides, à oser parler d’oppression et de radicalisation… Oui, elle pourrait prendre le rôle de la angry black woman puisque c‘est ce que tout le monde  attend d’elle, si facile à incarner quand on se retrouve seule au milieu de jolies bourgeoises trop parfumées qui croient avoir tout compris à la vie. Elle pourrait, oui, et parfois elle le fait et elle l’assume. Ce qu’on pense d’elle n’est pas son problème, tant qu’elle aura des choses à dire, elle les dira. Même s’il faut parfois crier pour se faire entendre. Et quand ça ne suffit pas, elle se lève et elle s’en va, claquant la porte sur tous ces jolis sourires. La rabat-joie, c’est elle, oui, et bien tant mieux. Si sa colère permet de faire entendre les histoires et les voix de toustes celleux qui dévient et dérangent, ainsi soit-elle. Son écoféminisme sera pluriel, émotionnel et rebelle ou il ne sera point.
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harriet-de-g · 7 months
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Encore des rêves indociles de justice handie pour la fin du monde
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[initialement publié dans la revue Multitude 94, Justice handie pour des futurs dévalidés, traduit de l’anglais (Canada) par Emma Bigé et Harriet de G. Texte Original et Image d'illustration de Leah Lakshmi Piepzna-Samarasinha]
Comme tous les textes de ce blog avant lui, il est disponible à la commande à prix libre, pour permettre de soutenir cette activité. Pour cela, il suffit de m’envoyer un message privé en précisant sa commande, le prix qu’on veut payer, son mail & selon le mode d’envoi : une adresse. Vous pouvez aussi le retrouver ci-dessous ou dans sa version imprimable ici (en pleine page) ou ici (en format cahier).
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Tu te rappelles comment, en 2019, on a survécu ? Comment tu as appris que tu avais un cancer, et comment tu as cru que tu allais mourir, soit du cancer, soit de la négligence du chirurgien sur la table d’opération ?
Tu te souviens comment, en 2018, c’était l’année où un groupe de personnes handicapées avait construit un réseau de distribution de masques pendant les incendies de forêt en Californie, distribuant près de 80’000 masques en un mois ? Tu te souviens de la première fois où tu as entendu les termes « pic de pollution de l’air à grande échelle », et comment ce n’était pas la dernière ? Tu te souviens de la première fois où tu as vu une section « justice handie » à la bibliothèque municipale, avec les visages d’Audre Lorde et de Leroy Moore côte à côte sur l’étagère créée par Dustin Gibson ? Tu te souviens quand la loi sur les revenus annuels garantis est passée, et quand le revenu minimum a été augmenté et quand les personnes sous protection sociale avons enfin pu garder nos revenus ? Tu te souviens des réparations obtenues après les abus médicaux ? Tu te souviens du jour où le dernier centre d’internement de force pour jeunes autistes a fermé, et où on s’est retrouvées pour des cérémonies de deuil et de célébration ? Tu te souviens du jour où on a commencé à faire des réserves de masques, d’eau et d’essence avant d’emménager dans la ferme, tenue par des crip racisées, où nous vivons maintenant ? Tu te souviens quand nous avons construit notre premier monument aux mort·es pour célébrer celleux que nous avions perdu‧es, Carrie Ann Lucas, Steve, et toustes les autres ?
Au printemps 2019, Alice Wong du Disability Visibility Project [projet de visibilité handie] m’a demandé d’écrire une suite à mon article de 2017, « Cripper l’apocalypse : rêves indociles pour une justice handie » pour son anthologie Disability Visibility. J’ai dit oui. Et puis, j’ai eu du mal à l’écrire. Il est difficile de rêver quand on est terrifié·e, et c’est et c’était des temps terrifiants. La répétition incessante des traumatismes des trois dernières années, des horreurs du trumpisme qui sont souvent pires que ce que l’on pouvait imaginer, et qui ne cessent de s’empiler les unes sur les autres, m’ont mis·e, moi et tant d’autres de mes proches, dans une sorte d’état perpétuel d’immobilité du type « chevreuil pris dans les phares d’une voiture ». Des camps de concentration aux durcissements des conditions d’accès à la nationalité, de l’ascension de Brett Kavanaugh à la Cour suprême à l’interdiction d’entrée aux ressortisssant·es de pays musulmans, aux feux de forêt dans tous les coins du monde et à la glace qui fond aux deux pôles : on dirait qu’il est plus facile d’apprendre à lire le monde dans un livre que d’essayer de répondre à ses urgences en temps réel.
L’année dernière, au cours de la tournée pour mon livre Care Work: Dreaming Disability Justice [le travail de prendre soin : rêver la justice handie], je me suis souvent retrouvé·e à porter (à l’occasion des conversations publiques et sur les campus) le T-shirt conçu par la militante queer handie Latinx Annie Elainey Segarra où il est écrit que LE FUTUR EST ACCESSIBLE. Je fais ce truc régulièrement pendant mes interventions, où je demande au public de fermer les yeux un instant, de plonger au dedans, et d’imaginer le futur. En tant que personnes actives dans le mouvement pour la justice handie, nous savons que l’accès n’est que le premier pas sur la voie d’un futur handi libéré : c’est la rampe qui nous permet d’accéder à la porte où le futur pourra être façonné, mais ce n’est pas le futur comme tel. Mais quand je demande : « okay, à quoi êtes-vous arrivé·es ? », on entend le son des grillons. Tout le monde reste bloqué. Au mieux, iels arrivent à imaginer un futur où iels ne mourront pas dans des camps de concentration.
Mais en tant que personnes handies, nous savons que l’un des plus beaux dons que nous recevons, ce sont nos rêves Fols, malades, handis et Sourds, ces rêves que nous rêvons au-delà de ce que nous sommes autorisé·es à rêver. Et non, je ne parle pas de la « pornographie inspirationnelle », cet imaginaire validiste des rêves handis qui voudrait que « nous ne laissions pas le handicap nous arrêter », qui s’imagine que nous voulons marcher, voir ou être « normales » à tout prix. Être une super-estropiée ou une inspiration, mais jamais un être humain.
Je parle des petites, énormes façons quotidiennes dont nous rêvons de révolutions crips, de la façon que j’ai de me regarder dans le miroir, cheveux en désordre et mon vieux jogging et mes douleurs le cinquième jour d’une poussée majeure, et de dire : vous savez quoi, je ne vais pas me détester aujourd’hui. Et nos rêves de révolutions crips sont aussi dans nos manières de créer des refuges pour handicapées, des réseaux de parrainage pour handicapées, des façons d’aimer, de se battre et de s’organiser pour les handicapées que même les valides les plus talentueux·ses ne pourraient imaginer en un million d’années.
Et malgré toutes les manières dont nous sommes en enfer, nous sommes toujours en train de rêver. Alors que je vais à trois réunions du réseau de soutien par semaine pour des amies confrontées au cancer, à une chirurgie rénale et à des besoins continus en matière de handicap psy. Au moment où je prends, enfin, une profonde inspiration et demande l’aide dont j’ai le plus besoin à mes amies, et que je suis capable de le faire grâce au travail collectif effectué pour rendre l’acceptation de ce soutien sûr et possible. Alors que je commence à devenir l’artiste handicapéE d’âge moyen que j’avais peur de devenir, alors que j’arrête de prendre autant l’avion et que j’apprends à écrire et à parler et à partager mon travail sans voyager dans le Nebraska ou le Maine, dans une communauté d’autres écrivain‧es et artistes handicapé‧es qui ont trouvé une manière crip de produire et de vivre d’excellentes vies d’artistes handicapé·es.
Nous rêvons de brillantes réponses handies à la violence du changement climatique. Mask Oakland distribue 80 000 masques gratuits lors de l’urgence aérienne à grande échelle des incendies de forêt de l’automne 2018 en Californie. #PowerToBreathe, un réseau de douze organisations de justice pour les personnes handicapées, s’unit lors de l’incendie de Kincade de 2019 pour créer un réseau de « centres de survie » accessibles avec des générateurs et des purificateurs d’air pour et par les personnes handicapées qui s’organisent pour survivre aux coupures de courant potentiellement mortelles de de la compagnie électrique PG&E. Nous créons un espace culturel public de justice pour les personnes handicapées racisées, alors que Dustin Gibson, activiste noir basé à Pittsburgh, construit une collection dédiée à la justice handie dans une bibliothèque de quartier.
Quand UnitedHealthcare assassine la militante et avocate handiqueer latinx fèm grosse Carrie Ann Lucas en refusant de lui rembourser un antibiotique à 2000$, nos peurs, nos deuils et nos rages conduisent le Health Justice Commons à établir la toute première ligne d’assistance téléphonique contre les abus médicaux. Les travailleureuses du sexe handicapé·es, les migrant·es handicapé·es, les prisonnier·s handicapé‧es, les personnes handicapées qui sont en invalidité ou utilisent Medicaid se sont auto-organisé·es pour survivre face à Trump – et sont la raison pour laquelle Medicaid et l’ACA ont tenu bon tandis la règle de la « charge publique » de Trump n’a pas été adoptée1.
De nouveaux collectifs de justice handie se multiplient partout, du Disability Justice Network of Ontario à Detroit Disability Power et à Fat Rose. Mon adelphe, læ militant·e queer coréen·ne Stacey Milbern, a acheté et rendu accessible sa maison à East Oakland – le Disability Justice Culture Club – avec les 30’000$ qu’elle reçoit, tous les mois, en petits montant de vingt dollars envoyés des quatre coins de la planète par la communauté handie. Et deux cent personnes handies, grosses et vieilles brandissent des pancartes qui disent irremplaçable et #PersonneN’estJetable aux manifestations de Crips and Fatties Close the Camps [Les estropié·es et les gros·ses ferment les camps] en face des bureaux de la police aux frontière de San Francisco – un aperçu d’un mois de manifestations quotidiennes en août 2019 contre les camps de concentration formés par les services d’immigration aux ordres de Trump, manifestations menées par des personnes grosses et handicapées qui créent des liens entre d’un côté, nos expériences de l’enfermement dans les institutions psy, les maisons de retraites et les hospices, et de l’autre celles des immigrant·es (y compris les immigrant·es handicapé·es) qui sont enfermé·es.
J’écris tout cela pour me rappeler et pour nous rappeler. Même et surtout quand nous sommes terrifiées au point d’être immobilisées, nous continuons à rêver collectivement des futurs de justice handie et à les rendre possibles.
Se souvenir du passé pour rêver le futur : nous nous sommes toujours trouvé·es les un·es les autres
« Tu connais, toi, ce genre de personne handicapée qui veut juste être là pour les autres personnes handicapées, qui ne demande aucune reconnaissance, qui veut juste faire ce qu’il faut ? », me dit mon ami Lenny au téléphone. Bien sûr, je connais. Je ne lui dis pas, mais il a justement toujours été ce genre de personne pour moi.
À l’époque à Toronto, nous étions les deux seules maisons avec des rampes d’accès faites-mains du quartier. Avec le triomphe de la gentrification dans les quartiers ouest de Toronto, nous vivions au milieu de gens pauvres et de maisons aux porches à moitié déglingués. Des années avant le mouvement pour la justice handie qu’on connaît aujourd’hui, sa maison était un lieu où les gens pauvres, les personnes multiraciales, queer et handicapées, pouvaient venir traîner, se soutenir, faire de plans et rire ensemble. Pendant des années, il tenait des « dîners du vendredi soir » où n’importe qui pouvait venir manger. Il me disait toujours à quel point il était important pour lui de centrer le travail sur les estropié·es les moins populaires : celleux qui tiraient la gueule, qui étaient en colère, les « difficiles », les tellement cinglé·es que même les autres Fols s’éloignaient en disant que c’était « vraiment trop ». Parce que le validisme nous tue en nous isolant les unes des autres, il voulait que les gens qui ont le moins de communauté puissent se sentir quelque part à la maison.
Quelques semaines avant cet appel, je donnais un atelier sur les « réseaux de soin (care webs) » dans un centre communautaire local tenu par des personnes queer et trans racisées : comment créer des réseaux d’entraide en tant que personnes handicapées, comment bien recevoir et comment bien offrir du soin. La première moitié de l’atelier s’était bien passée ; j’avais beaucoup parlé du travail de soin non-payé que de nombreuses personnes réalisent, de la difficulté qu’il y a à demander du soin quand on est une personne racisée malade et handicapée en raison de toutes les fois où l’on est forcé de faire ce travail gratuitement, et où l’on est puni·es pour en avoir besoin. Toutes ces manières qui ne cessent de nous rappeler que les bonnes filles, et mêmes les enfants queer, sont celles qui restent pour aider. Toutes ces peurs d’être un fardeau.
Mais les choses se sont corsées quand j’ai commencé à demander : « Ok, maintenant, pensez à un besoin que vous avez, et prenez un temps pour réfléchir à ce qu’il faudrait pour que ce besoin soit bien satisfait ! » Les gens ont répété plusieurs fois : « Pardon, est-ce que tu pourrais réexpliquer la question ? » La température dans la salle est descendue de dix degrés. En bonne facilitatrice, j’ai dit : « Hé, je commence à remarquer une tension, est-ce que quelqu’un veut en parler ? » Et c’était bien le cas. Iels m’en voulaient parce qu’iels avaient l’impression que je leur racontais des contes de fée à propos d’une chose qui ne leur arriverait jamais : recevoir de l’attention. Certain·es d’entre elleux dirent qu’iels n’y croyaient pas : les personnes ne recevraient jamais l’attention appropriée. Quand je leur ai demandé de penser à une chose dont iels avaient besoin et sous quelles conditions ce besoin pourrait recevoir le soin adéquat, une personne a répondu, dégoûtée, « Je comprends pas pourquoi je devrais m’embêter à lister ce dont j’ai besoin – y a pas moyen que je reçoive quoi que ce soit sans qu’on abuse de moi. »
Face à ce cercle de gens tristes, traumatisés et en colère, j’ai ressenti beaucoup de choses. Je me sentais salement triste. Je me sentais stupide. Du genre, comment avais-je pu ne pas me rappeler, en préparant l’atelier, que tant de personnes handicapées et malades n’avaient jamais reçue de soin sans être traitées comme de la merde ? Et une partie de moi aussi était incrédule, frustrée et énervée. À l’intérieur, je me disais : Allez, personne ne t’a jamais donné de cigarette quand tu faisais la queue au bureau des bons alimentaires, personne ne t’a jamais apporté de plats à emporter quand tu étais malade ? Si moi j’ai déjà donné à plus pauvre que moi, vous aussi, non, arrêtez l’embrouille !
Mais je comprends. Au cours des quinze dernières années, depuis que l’expression « justice handie » [disability justice] a été inventée par un petit groupe de personnes handicapées intersectionnelles et radicales, nous avons fait tellement de choses : nous nous sommes retrouvé‧es et nous avons changé le monde. Nous avons fait en sorte qu’il y ait un mouvement des personnes handicapées qui ne soit ni blanc, ni masculin, ni cis. Un mouvement handi où l’on a enfin pu commencer à parler non seulement des meurtres policiers de personnes handicapées noires et racisées, mais aussi des olympiades de la désirabilité validiste qui s’imposent à la communauté queer trans racisée. Nous avons créé des communautés handies et des manières profondes de prospérer. Alors évidemment, je peux l’imaginer ! J’ai eu tellement d’exemples de réseaux de soins handis, imparfaits et beaux. J’ai une décennie de discussions archivées et animées de Sick and Disabled Queers (SDQ) sur mon ordinateur, des souvenirs des moments où nous avons collecté des fonds pour offrir à mon ami Dorian une camionnette accessible en fauteuil roulant que nous voulions également être un accès communautaire à du transport à la demande ou quand les gens envoient des pilules à de parfaits inconnus qui en manquaient. Le tout passant sous le radar valide, le tout sans financement extérieur, intégralement payé par nous. Et bien plus que les collectes de fonds et les collectifs de soins : la façon dont nous avons passé du temps ensemble sans essayer de nous « réparer » ; et comment nous sommes allé‧es rendre visite à des amis dans des maisons de retraite, et comment nous avons joué à des jeux de société, créant des amitiés et des socialisations communautaires où le handicap était au centre. On s’est mutuellement sauvé la vie. Et pourtant, si vous n’étiez pas là au bon moment en 2013 sur SDQ, ce monde-là vous est peut-être invisible, parce que vous n’avez pas pu nous retrouver.
En tant que personnes handicapées, nous sommes à la fois hyper visibles et invisibles. Simultanément dévisagé·es et invisibilisé‧es, notre travail et nos vies sont effacées. Je pense qu’une partie de notre plus grand pouvoir réside dans ce qu’un ami appelle « l’obscurité révolutionnaire ». Nous nous organisons d’une manière inconnue des personnes valides, pour passer sous leur radar. On ne rejoint pas le mouvement pour la justice handie en payant une cotisation à une organisation nationale de justice handie. La justice handie existe partout où deux personnes handicapées se rencontrent à une table de cuisine, sur des bouillottes dans leur lit, discutant de nos amours. N’importe qui peut faire partie de la justice handie s’iel s’organise à partir de ses propres cuillères, de son propre corps et de son esprit, et de sa propre perception des besoins de sa communauté.
Les fondations commencent à comprendre que la « justice handie » est le nouveau truc sexy à financer. Même si l’argent pourrait bien nous être utile, on sait ce que ça fait habituellement aux mouvements. Nous savons que le complexe industriel de la charité a une longue et riche histoire histoire d’investir dans des mouvements puis de les déstabiliser et de les déradicaliser. Dressant les groupes les uns contre les autres, donnant souvent de l’argent aux plus blancs et à celleux qui ont la peau la moins foncée, à ceux qui ont le plus de diplômes et payent leurs impôts. L’argent est tellement compliqué, et pas compliqué du tout, mais tentant. Nous nous creusons la tête en essayant de comprendre comment et quel type prendre. Je ne pense pas qu’il y ait une seule bonne réponse, ni que l’argent soit même le plus risqué pour nous – mais la tension que nous pourrions ressentir à mesure que le Justice handie grandit et que les gens qui ne sont pas nous pensent qu’il est important de s’éloigner d’un mouvement bancal entièrement horizontal d’anonymes où n’importe qui peut avoir une idée, n’importe qui peut diriger, ce que nous avons été, vers un endroit où seuls les estropié·es avec les diplômes et les mots qui ont un sens pour celleux pouvoir sont adoubées comme des stars.
Je crois fermement, comme j’y croyais dans mes années de jeunesse à étudier les techniques de guérilla radicale, que notre pouvoir est plus fort lorsque nous employons une diversité de tactiques selon nos propres conditions – des tactiques qui nous renforcent, qui frappent là où l’ennemi est faible ou faillible. Nous faisons de notre mieux lorsque nous nous battons pour gagner selon nos propres conditions de personnes handies. Pas de compromis. Créez quelque chose de handi et de merveilleux.
Quand j’ai peur de tout perdre, je me rappelle qu’avant même de disposer d’un nom pour nous dire, nous arrivions déjà à nous trouver les un·es les autres. Dans la maison de Lenny, sur les porches de nos maisons avec leurs rampes d’accès bricolées. Et dans les maisons de retraite, dans les prisons, dans les hôpitaux psy, et oui, dans les camps. Je sais que aussi terribles que puissent être les circonstances, nous continuerons à nous trouver les un·es les autres. Nous l’avons toujours fait. Nous nous retrouverons, que nous soyons exalté·es comme le dernier parfum à la mode ou ciblé·es pour être éliminé·es, ou les deux.
Propagations indociles
Je parle depuis le début de l’indocilité des rêves handis, alors voici quelques rêves handis pour les temps qui viennent :
À mesure que grandissent nos réseaux, les personnes qui les composent, les collectifs et les groupes culturels dans lesquels ils s’organisent, pouvons-nous imaginer des formes de communication entre nous ? Pouvons-nous développer des principes pour nos actions et nos solidarités là où le complexe industriel caritatif et les systèmes de pouvoir essayent de nous mettre en compétition ? Pouvons-nous nous préparer à affronter les luttes de pouvoir et les dégâts qui, inévitablement, en résultent ?
Les personnes handies radicales – en particulier les personnes handies noires, autochtones, racisées, queer et trans – vont continuer à écrire, à créer, à faire de l’art. Quelles structures voulons-nous créer pour construire les unes avec les autres ?
Les réseaux sociaux nous ont donné un outil important pour nous connecter les unes aux autres et en finir avec l’isolation des dernières décennies, mais Facebook, Instagram et la plupart des réseaux sociaux étouffent et censurent secrètement nos paroles au point d’empêcher un certain nombre d’entre nous de publier leurs idées, ou de voir leurs idées relayées. Et si nous créions nos propres réseaux sociaux de communication ?
La vieille garde des luttes pour les droits handis est en colère contre les militant·es pour la justice handie parce que nous avons réussi à convaincre davantage de genxtes à se dire handicapées, parce que nous ne sommes pas racistes et parce que nous ne concentrons pas seulement sur le travail de réforme. Nous nous dédions à la construction de maisons, à la construction d’un million de petits groupes plus bizarres les uns que les autres et d’actions et de projets et de hashtag sur Instagram et de médias et d’histoires et de partages de rampe d’accès et de boîtes à outil prêtes à l’emploi pour des bibliothèques et de projets d’habitats partagés et de pratiques de sexe collectives. Alors que se passerait-il si nous prenions la direction de Centres pour la vie en autonomie ou de programmes en Études Handies ? Et si nous faisions quelque chose de complètement nouveau ? Et si nous créions des Centres pour la vie en interdépendance plutôt qu’en autonomie ?
D’ici vingt-cinq ans, les personnes noires, indigènes et racisées constitueront la majorité des personnes vivant aux États-Unis, et l’une des grandes victoires du mouvement pour la justice handie est d’avoir fait en sorte que moins en moins de jeunes personnes racisées ont peur du handicap – de plus en plus d’entre elleux s’en revendiquent, ou l’intègrent à leurs activismes. Que faire de ce potentiel ?
Poussées à quitter les villes côtières par les forces croisées de l’hypergentrification et de la montée des eaux, quelles nouvelles maisons et communautés handies pourrons-nous construire dans ces banlieues et ces terrains vagues de l’exode ? Quels foyers crip construirons-nous sur les îles que deviendront la Floride dans les zones industrielles désaffectées, dans les réserves autochtones ? Que se passerait-il si nous crippions le Green New Deal ? Que se passerait-il si les infrastructures vertes qu’on nous promet adoptait, dès leur point de départ, les principes de justice handie ?
Nous luttons pour maintenir la sécurité sociale tout en sachant que les structures de soin payant telles qu’elles existent ne payent pas suffisamment les soignant·es, et restent trop souvent difficiles d’accès ; nous faisons éclore des structures de soin collectif mais nous savons que pour nombre d’entre nous, elles ne sont pas accessibles, notamment parce que nous aimerions que ce ne soit pas nos ami·e·s qui nous torchent les fesses, ou parce que nous n’avons pas le capital social/amical qui le permettrait, ou parce que nous savons que prendre soin continuellement épuise. Et nous nous demandons : quels sont nos rêves de réseaux d’entraide collective, d’une société où le soin gratuit, juste, accessible, est un droit humain pour toustes ? Et si nous pouvions créer un système d’entraide et de soin à l’échelle de la société fondé sur les principes de justice handie ? Je pense à quelque chose comme la société des Dépossédés de Ursula K. Le Guin où une lune anarcho-syndicaliste est dotée de logements, de travail et d’entrepôts remplis des biens nécessaires pour toustes. Et si tout le monde avait accès à ce genre de soin ? Et si le droit au soin et à l’accès se trouvait inscrit dans toutes les constitutions ? Et si des Réformes du Soin étaient implantées biorégionalement, en lien avec les autochtones qui vivent dans chaque ville, chaque localité ?
Dans son appel à financer sa maison, Stacey Milbern avait écrit « les rêves de justice handie m’ont portée jusqu’ici, et je continuerai à m’appuyer sur eux. » Il n’est pas exclu que d’ici cinq ou cinquante ans, nous soyons toustes mortes, étouffées par les airs viciés des incendies provoqués par le changement climatique. Mais je sais que nous avons déjà persévéré et survécu face à l’adversité. Et je sais cela aussi :
Nous avons ce que nous avons toujours eu, et davantage encore.
Nous savons vivre nos deuils, prier
persister
trouver la résistance dans les plus petits espaces
nous retrouver les unes autres et créer des foyers
nous allonger au milieu de la rue et, animées par le deuil et par la rage, bloquer la circulation
déployer des trésors d’imagination crip
faire des trucs que tout le monde pense impossibles
inventer des gestes indociles et inattendus, qui passent sous les radars et nous permettent de continuer.
1 NdT : L’Affordable Care Act ou « Loi sur la Protection des Patients et les Soins Abordables », surnommée Obamacare, est une législation de 2010 qui, aux États-Unis, édicte l’interdiction pour les assurances de refuser d’exercer des discriminations du fait de maladies ou handicaps. La règle de la « charge publique » permet, sous l’administration Trump, à un État des États-Unis, de refuser un visa à une personne du fait de son handicap/sa maladie faisant d’elle une « charge » pour la collectivité.
Leah Lakshmi Piepzna-Samarasinha
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zorume-star · 2 months
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GRÈVE DE LA FAIM D’UNE USAGÈRE DE LA PSYCHIATRIE EN COLÈRE, EXTÉNUÉE MAIS PAS (DU TOUT) À COURT D’ESPOIRS
REVENDICATIONS
Liste complète sur g1graine.fr !
B/ ️ POUR LA NEURODIVERSITÉ, LA FIN DES DISCRIMINATIONS, L’INCLUSION DE TOUS-TES : “Rien sur nous sans nous”
🔎 Constat : les personnes neurodivergentes / en situation de souffrance psychique sont encore bien trop souvent stigmatisées par la société. Les associations censées défendre leurs droits sont pour une grande partie d’entre elles tenues par des aidant-es et non pas par les personnes directement concernées, Au même titre que les autres oppressions, la psychophobie se cumule avec d’autres systèmes de domination : seule une approche intersectionnelle globale est en mesure d’aider toutes les personnes directement concernées sans distinction, sur des principes d’égalité.
🎯 Objectifs : il faut impérativement changer les représentations et discours sur la neurodiversité pour qu’ils cessent de stigmatiser, voire d’inciter à la haine. Les personnes directement concernées par les problématiques de santé mentale doivent rester unies et solidaires dans les luttes pour leurs droits, malgré les tentatives de séparation entre “bons” et “mauvais” malades, les hiérarchisations, etc. La société dans toutes ses parties et dans tous les domaines doit favoriser l’inclusion des personnes neuroatypiques / en situation de handicap psychique / souffrant de troubles psychiques.
☑️ A mettre en place
Reconnaissance des discriminations psychophobes comme des délits discriminatoires 
Sensibilisation de toute la société et tout le corps médical ainsi que la police (avec formations obligatoires) sur les violences exercées sur les personnes en situation de handicap psychique
Création de campagnes de prévention et d’information inclusives sur la santé mentale et contre la psychophobie (faites par les personnes directement concernées elles-mêmes)
Meilleure éducation sur le sujet par les personnes directement concernées à toutes les échelles de la société (école, travail, culture, médias…)
Fin de la pathologisation des personnes queer (trans, non-binaires, homosexuelles, bi, pan, asexuelles, intersexes, etc)
Prise en compte des dynamiques intersectionnelles dans les violences psychophobes et dans la prise en charge en santé mentale en général (par exemple : inégalités quand on est une femme, quand on est racisé-e, etc dans l’accès aux diagnostics et leur attribution)
Prise en compte de la parole des psychiatrisé-es/neuroatypiques lorsque sont signalées des VSS (violences sexistes et sexuelles)
Meilleur accompagnement des personnes psychiatrisées souhaitant devenir parent-es (fin de l’omerta sur cette question de la parentalité chez les personnes psychiatrisées, meilleur accès à l’information et arrêt des entraves plus ou moins implicites dans le processus)
Meilleure représentation des personnes handicapées dans tous les domaines de la vie publique et professionnels (y compris en politique et dans les médias)
Mise en place d’un système scolaire inclusif pour les personnes neuroatypiques ou ayant des problématiques en santé mentale
Abolition de la mise sous tutelle et de la privation de capacité juridique (cela doit être remplacé par un système assisté pour permettre aux personnes directement concernées de faire leurs propres choix)
Gestion plus participative des MDPH, en incluant des personnes directement concernées dans les décisions et les administrations 
Arrêt des discours eugénistes sur les handicaps psychiques
Remise en question profonde du diagnostic HPI, des tests de QI, de l’étiquette empruntée à la médecine nazie “Asperger” ; fin des hiérarchisations des personnes sur la base d’une prétendue “intelligence” (toujours très mal définie ou trop restrictive au demeurant) ou sur l’utilité sociale
Arrêt des distinctions plus ou moins tacites entre les “malades légers” et les “malades sévères/profonds/irrécupérables”
Arrêt des représentations édifiantes, fétichisantes, paternalistes, dévalorisantes, déshumanisantes, diabolisantes du handicap psychique
Meilleure aide à l’enfance et prise en compte des violences intra-familiales qui se déploient de manière systémique dans toute la société 
Plus d’inclusion des personnes directement concernées dans les processus de soins, les établissements de santé, les métiers de la santé mentale
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Toutes les revendications → https://g1graine.fr/ Signe la pétition → https://www.change.org/p/pour-la-neurodiversit%C3%A9-la-sant%C3%A9-mentale-et-une-grande-r%C3%A9forme-de-la-psychiatrie
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thelesbiancitizen · 2 months
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Safia Nolin by Florian Salabert and Nina Richard. 2023.
"Safia Nolin se voit comme un être politique en soi, de par les combats qu’elle mène, les sujets qu’elle aborde et l’apparence qu’elle présente. Perçue elle-même comme difforme de par sa condition de femme racisée ouvertement lesbienne qui ne répond pas aux schémas dits féminins inculqués depuis des siècles, elle préfère épouser cette image dissonante, plutôt que de répondre à ce qu’elle n’est pas en s’adaptant aux idéaux néfastes. C’est en cela que Seum est une œuvre accomplie qui définit sa créatrice entièrement. Safia Nolin est une artiste et une personne dont les peaux mortes de tristesse sont en train de muer et qui célèbre cette transition avec ce qu’elle sait faire de mieux : magnifier les douleurs."
"Safia Nolin sees herself as a political being through her battles, the topics she tackles and her appearance. As she, a racialized and openly lesbian woman, is perceived as deformed because she doesn’t fit the feminine patterns we’ve been taught for centuries, she’d rather embrace that dissonant image rather than matching damaging ideals by being someone she’s not. This is how Seum is an accomplished piece of work that fully defines its author. Safia Nolin is an artist and a person shedding her skin and celebrating this transition doing what she does best, by honoring all sorts of pain."
Both French and English are by Safia, taken from her website here.
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