Tumgik
#Courte histoire
sinvulkt · 2 months
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Ce que l’Abbé ne savait pas, c’est qu’il y a une raison pour laquelle les templiers n’ont jamais dépensé leur argent. Une malédiction de l’ancienne magie repose sur cette ile : quiconque hérite du trésor en devient son gardien.
Edmond n’en savait rien non plus. Il vit, toutefois, un immense squelette reposant sur la fortune cachée. Quelques baleines purent avoir été déposées là par ses prédécesseurs, peut-être.
Au début, ce ne fut que quelques écailles parsemant sa peau. Rien du tout. Edmond les pris pour une quelconque maladie de peau. 
Puis, ce fut une obsession. Un besoin fréquent de retourner sur l'île. La brise était bonne, là- bas. Et sans doute pouvait-il allonger son passage vers l'Italie par un petit détour? S'arrêter vers le trésor n’était qu’une question de prudence, de vérifier que quelques voleurs ne s’étaient pas accaparé ses biens.
L’obsession tourna vite en avarice, comme les ongles d’Edmond s’allongeaient et ses doigts se recourbaient. Chaque sous dépensé pour sa vengeance était légèrement plus dur à donner. Chaque pièce mise a bien pour la machine bien huilé de son plan semblait comme une goutte de sang versé sur l’autel du sacrifice, et lui brisait le cœur.
Quelque beau jour de février, il passa, par chance, près d’un chaman, qui eut tôt fait de le mettre au courant de la malédiction. En effet, le destin de tout héritier de la fortune de Monte-Cristo était de se transformer en dragon, et sous cette apparence draconique, de garder pour toujours le trésor.
Le chaman lui donna force d’amulettes et de concoctions, mais le prévint: tant que le trésor existait, il ne pouvait que ralentir le mal.
La vengeance d’Edmond était désormais une course contre la montre.
Quand ses mains deviennent griffes, il se met à porter des gants. Quand ses pupilles se fendent, il prend l’habitude de lentilles. Dès qu’il peut, malgré la douleur qui lui en déchire la poitrine, il dilapide le trésor; dans le vain espoir d’en affaiblir la malédiction. Plus d’une fois, la providence se joue de lui, et Edmond se retrouve enrichi par les mêmes investissements qu’il avait fait pour perdre sa fortune. 
André et Haydé ont beau avoir été ignorants, ils sont loin d’etre stupide. Il ne leur faut que quelques années avant de finalement découvrir le secret du comte; bien qu’ils se gardent de le dire à ce dernier. Comment ne pas remarquer la chose, quand deux ailes immenses déchire le dos du comte, le stoppant en plein milieu de l’accomplissement de sa vengeance à Paris?
C’est l'inquiétude pour son mentor qui pousse André à reporter sa vengeance. Après tout, en prison, son père biologique forme une proie facile.
Au final, seule force de maquillage permet au comte de cacher les écailles recouvrant son visage, et d'apparaître humain pour le chapitre final de sa vengeance. Les jambes courbées du comte, camouflé sous son pantalon, rendent la marche difficile sans sa fidèle canne. Ses dents, aiguisées comme un carnivore, sont ce qui lui remporte la victoire contre Fernand.
Après cela, il sait que c’est la fin. Un cœur qui n’est pas vraiment le sien bas dans sa poitrine, et lui ordonne sans cesse et sans cesse de retourner sur l'île. Pour chaque seconde passée loin d’elle, sa raison le quitte.
Il leur laisse une lettre. Elle ne dit pas un mot de sa transformation, mais elle formule une requête. Elle demande a Haydé et André de se rendre sur l'île de Monte-Cristo, avec une armée s’il le faut, et d’y subjuguer un monstre. Elle leur demande, également, de jeter le reste du trésor à la mer, où il sera enfin oublié par l’Histoire.
Haydé et André ne font rien de cela. 
La créature, ils subjuguent, car il ne reste à Edmond que très peu de raison. Mais c’était suffisamment de raison pour les épargner, aussi, quand bien même il demande la mort, les jeunes gens l'épargnent à son tour. Ils ne peuvent le laisser aux prises de la malédiction, aussi, ils l’enferme, mais ce n’est que le temps d’affaiblir cette dernière.
L’or maudit, ils parsèment au quatre vents. Une bonne partie finit dans l’océan, sans doute, mais dans tous les océans du monde, suite aux dangers du milieu marin qui font si souvent couler les bateaux. Le reste, ils échangent, ils négocient, ils jettent. Ils finissent ce qu’Edmond avait commencé, et échangent la fortune tant et si bien que la malédiction peine à les suivre. Elle ne peut s’installer dans ces étranges papiers, qui fait la mode de la monnaie de Paris. Elle ne peut s’installer dans les fermes, les forêts, les montagnes, qui soudainement sont inscrites sous le nom de ‘Monte-Cristo’. Elle ne peut rester dans les quelques artefactes qu’on entrepose en chine, en amérique, ni dans les quelques pépites données aux africains. C’est trop grand, trop large, trop de choses différentes à trop d’endroits.
Tirée à quatre épingle, la malédiction se brise.
Il est trop tard pour Edmond, dont le large corp écailleux ne pourra jamais retrouver forme humaine. Mais son esprit est clair. Il reconnaît ses enfants, ses amis. Il reconnaît le ciel, l’océan, et leurs odeurs qui chatouillent ses narines. Il se souvient avec une douloureuse nostalgie du berceau des vagues, du sel qui prend à la bouche, de l'aventure qui guidait sa vie avant qu’elle ne s'écroule.
Il est libre, désormais. Libre de l’héritage du passé.
Et c’est libre qu’Edmond Dantès, comte de Monte Cristo, se perd dans l’immensité bleu qui l’appelle.
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loup-venant · 2 months
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Sous ses paupière qui cherchent à se fermer, Jade tente comme elle peut de s'appliquer. Si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferai jamais. Elle écrit, ou du moins, elle essaie. Les quelques lignes qu'elle a déposées ne la convainquent pas. Elle espace, elle efface, elle réécrit. Mais rien ne lui convient. Quand elle ferme les yeux, elle ne voit plus rien, mais elle s'entend mieux. Elle accède à une scène ouverte de ses moindres pensées. Coté court, elle s'entend dire qu'il est grand temps de s'endormir. Coté jardin, presque en même temps, l'idée qu'elle manque d'inspiration la frappe comme le marteau d'un forgeron sur son fer.
La conversation avec Rémi revient, par bride. Comme une cassette, elle rebobine et la rejoue. Puis elle repense à son aventure dans les bois. Sans s'en apercevoir, cette fois, non seulement elle voit les ronces, mais elle perçoit le parfum des orties, la fraîcheur de son vélo dans ses mains. La passerelle sur laquelle elle met un pied devant l'autre sur les poutrelles métalliques tout en tenant fermement le cadre entre la selle et le guidon. Son manque d'équilibre l'empêchant de passer simplement en le soulevant.
Jade rouvre les yeux, dehors quelqu'un vient de klaxonner.
Il est une heure après minuit, et pourtant tout est bruit. Craquement du bois, cliquetis des aiguilles, grincement des tuiles. Si sa scène est ouverte, c'est à tout vent. A tout vent, ou presque. Elle ne prête aucune attention à la tension qui lui bloque le cou et la gorge. Elle ne sent pas sa poitrine qui ne respire plus qu'à mi-temps.
Sur le clavier, ses doigts paraissent errer. Perdu entre l'étendue presque infinie des possibilités et le néant figeant des premières idées, Jade s'agrippe. Elle se pince les lèvres, puis expire en se laissant tomber en arrière dans le canapé, abattue.
Tant pis, ça sera pour demain
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francepittoresque · 6 months
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19 mars 1895 : les frères Lumière tournent leur premier film ➽ http://bit.ly/Court-Metrage-Lumiere Considéré comme l’un des premiers films de l’histoire du cinéma, c'est un très court métrage de 45 secondes, sur lequel on voit des ouvriers franchir la grande porte à double battant de leur usine
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blairdraft · 3 months
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le cygne ensanglanté
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( j'avais super envie dde publier la version en français donc la voici, elle au moins elle n'est pas traduite grace à chat gpt ...)
Une goutte de sang coula, elle rejoignit sa paire. Elle s'était perdue quelque part, accompagnée de celles qui étaient parties plus tôt. Au final, elle sera bien plus heureuse séparée de la veine dont elle était prisonnière. Elle formait une flaque miroitante, un fluide qui, d'apparence, change continuellement de forme. En tout cas, c'est ce que j'ai toujours pensé. La goutte pataugera quelques heures, elle finira tout de même par sécher pour l'éternité et au-delà. Je le sais, elle se figera, belle de ses éclats passés et de son repos éternel. Elle cassera ses aiguilles. Son mouvement sera pour toujours libre.
Un ruban rouge s'était tracé pendant que je préparais la salle de bain. L'eau coulait et m'attendait. Je rebroussai chemin jusqu'à ma chambre, les lumières tamisées ne suffisaient pas, je ne voyais plus la lumière. Mon regard retomba au sol et suivit la ligne ensanglantée jusqu'à tomber nez à nez avec ses paupières, endormi et paisible, éteint mais plus vivant que jamais. Les coins de mes lèvres s'élevèrent dans un tremblement, cette rencontre, je ne voulais plus avoir à y faire face. Je déposai sur le trou perforé dans son torse une lettre, écrite à l'encre de ma passion. Le bout de papier prit instantanément la marque de ce qui me liait désormais à Elijah, un long soupir sortit d'entre mes lèvres scellées, un sentiment partagé d'une once de plénitude mélangé aux traces grandissantes d'extase me fit rejoindre le sol. Mon cœur battait la chamade, je sentis mes fils nerveux se faire tirer de tous les côtés. Elijah tira d'un coup sec sur les nerfs de mon cœur. Comment un corps si froid pouvait-il me faire bouger, manger, vivre. Je sentais que son œil m'observait, il déchirait ma peau, l'effleurait de ses baisers. Il suçait le surplus d'encre dégoulinant sur mon épaule. Il maîtrisait le mouvement, satiné et déracinant à la fois. À peine avais-je croisé son chemin qu'il osait faire affluer une avalanche d'histoires, pleines de mots coulants. Elijah demeurait à cet instant-là l'incarnation du volcan qui m'avait engloutie pour me relâcher, carbonisée sous le poids de ses mots lourds. Mon corps brûlait de la même fougue qui le faisait exister. Ma main s'enfonça dans la poche de sa veste et prit son téléphone. J'essuyai mes mains sur ma robe et pressai l'écran d'appel d'urgence.
9-1-1
"Allô, police de New York, j'écoute."
"Allô monsieur, mon ami a été tué chez lui, venez vite."
"Comment s'appelle-t-il ?"
"Elijah Exly, je suis à Washington Street."
"Avez-vous vu quelque chose de suspect, Madame, un comportement ou..."
Je ne le laissai pas terminer sa question.
"Une femme est sortie de son appartement avant que je vienne, elle avait les cheveux longs d'un blond frigorifiant et une peau plus miroitante qu'un miroir. Je vous avouerai, monsieur, que tenter de poser son regard sur elle demandait un courage inatteignable, mais si vous tenez, j'espérerai bien que vous meniez une enquête. Je vous en supplie, je veux savoir ce qui lui est arrivé. D'après ce que je savais d'Elijah, cette femme lui était proche. Dans mes souvenirs, il la surnommait Belle, je pense que c'était Annabelle. Ils s'étaient rencontrés dans une boutique de vêtements il y a quelques mois et depuis, ils étaient devenus inséparables, tels des âmes sœurs."
"Très bien, Madame, êtes-vous sûre que tout va bien ? Nous envoyons nos équipes, mettez-vous à l'abri et, si cela ne vous dérange pas, nous aimerions en savoir quelques choses basiques sur vous. Comment vous appelez-vous ?"
Je poussai un cri, explosant le téléphone sur le mur adjacent. Je dessinais sur la toile de mes cheveux le visage de l'espoir, les pinceaux récoltant sur le sol la peinture, mon chef-d'œuvre était sous son plus beau jour, je pouvais m'en délecter. Je donnais toute entière pour cette vision. J'étalai le liquide sur mes joues. Mes doigts atteignirent le corps d'Elijah, glissèrent sur le coton l'habillant avant d'atteindre le lignage de ses intestins, remontant le long de son estomac, attrapant l'ombre sans vie sur sa poitrine. Je me laissai distraire et posai mon oreille, recherchant le moindre battement de cœur.
Les sirènes de police, je les entends, ils sont trois, ils arrivent.
Le cadavre laissait transparaître la vérité et la destinée qui nous attendaient. J'en avais presque oublié que les policiers arrivaient. New York représentait tout ce que j'avais toujours souhaité, l'amour d'une vie libre où, pour toujours, je pourrais prendre entre mes propres mains les directions d'une vie vers le ciel, poursuivie par le désir de me voir monter. J'avais sans doute, quelque part dans mon inconscient, créé l'image d'une force me poussant vers le haut, une chaleur dont aujourd'hui j'avais réussi à m'emparer. Je n'avais jamais imaginé que j'atteindrais ce but si facilement, que le chemin vers la lumière pouvait se faire si rapidement, ça en devenait trop facile, je devais le rejoindre.
L'amour d'une vie,
L'amour de sa vie,
L'amour de notre vie,
L'adoration de ma vie.
J'embrassai la chair grise entre ses joues creusées, passant une dernière fois ma main dans ses cheveux ensanglantés.
"Elijah, je m'en vais, je reviens dans quelques minutes, peu importe où tu es, j'ai bon espoir que tu m'attendras. Je ramène avec moi les bijoux que tu avais demandés, ne t'en fais pas, les promesses sont un papillon que je garde au chaud dans ma forteresse, tu es le seul à pouvoir t'en saisir. J'arrive, Elijah, et je t'aime."
La sirène se faisait de plus en plus forte, ils ont été rejoints par deux autres voitures, non, ce sont des camions de pompiers.
Mon bras s'étendit jusqu'au tas de ferraille près de mes jambes. Je laissai derrière moi les souvenirs d'une vie asséchée par des espoirs inutiles. Le bain était prêt, sur le point de déborder. Le moment était venu, je traînai mes jambes et le fil de ma robe jusque dans la salle de bain, le carrelage était chaud. C'était si bon. Je retirai mes chaussettes, la sensation brûlante parcourut toutes mes cellules. La baignoire remplie à ras bord, je mis les pieds d'une traite, la souffrance était plus supportable ainsi. Avant que je puisse pousser un cri, j'entendis la porte se faire fracasser, le miroir de l'entrée éparpillant loin les bouts de glace sur le chemin rouge. J'ouvris mes yeux vers la glace de la pièce, mordis la peau de ma joue et, dans un dernier cri silencieux de son nom,
je tirai sur la gâchette de notre futur.
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cruelviolence · 4 months
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Mémoire d'une collégienne
Le collège, ouais c'est une étape cruel. "Je me voyais mourir, j'ai rêvé de ma propre mort pour arriver à mes fins, je voulais disparaître pour toujours. Maman m'a entendue crier quand j'ai dit : je souhaite de disparaître en claquant la porte de ma chambre et en pleurant. Elle m'a répondue : Non, ne dit pas ça ! C'est alors, que je me suis décidée de rester encore debout car j'ai compris que si je ne me réveillais plus le lendemain, ils gagneront !" dit-elle
Elle était une fille réservée, parler très peu, elle n'était pas sociable. Elle n'aimait son apparence, elle voulait être indifférente être comme les autres mais elle avait peur d'être elle-même. Elle ne voulais pas se découvrir et ni savoir ce qu'elle est. Elle était perdue, mais qui elle voulait être finalement ? Elle se voyais une mauvaise image d'elle de ces camarades, ils lui ont créer ce personnage détestable pour qu'elle soit toute seule. Elle n'était pas la plus aimée qu'elle pensait, elle recevait chaque jour des leçons de morale, on l'avait traité de tous les noms elle était leur souffre-douleur. C'était sa vie de collégienne, elle croyais avoir trouvé des bons amis mais malheureusement elle a vu les vrais visages de ces gens.
Elle ne savait pas qu'est-ce que c'était la dépression, l'anxiété et la dépendance affective elle ne connaissait rien à la santé mentale. Mais elle se sentait que mentalement elle commençait à être dans son ombre, en s'éloignant de sa lumière qui lui permettait de briller. Personne ne s'intéresser à elle mais pour se regrouper en se moquant d'elle, en créant un faux profil d'un petit ami imaginaire sur Facebook la tout le monde pensent que c'est "amusant" ouais c'est amusant de jouer avec les sentiments d'une personne fragile mentalement. Elle avait cette fragilité de rester debout le jour, mais la nuit elle s'effondrera en laissant des larmes de tristesse et de détresse elle criait à l'intérieur qu'elle avait besoin d'aide, d'avoir une épaule d'un.e ami.e dont lequel elle pouvait poser sa tête pour pleurer, mais à l'extérieur elle sourit. Elle lançait toujours un sourire aux professeurs pour montrer qu'elle n'a aucun problème. Elle cachait ses blessures à l'intérieur, son cœur à été gravement blessé. Elle montrait toujours qu'elle allait bien. Car elle a prit l'habitude que personne ne se soucie d'elle. Mais elle gardait la tête haute, elle voulait terminer avec le collège car elle avait souffert et c'était à partir de là que sa dépression commencer.
Son année de 3ème à été la pire en passant 4 ans ce collège, elle s'est rendue qu'elle était aussi une perfectionniste, indifférente et dépendante affective. Même si elle avait perdue son crush, elle avait toujours besoin de quelqu'un elle mais durant sa dernière année du collège elle n'avait pas trouvé un crush vu qu'elle ne s'aimer pas et elle a perdue toute sa confiance en elle. La dépression, la dépendance affective ouais elle avait souffert de ça et elle ne sait jamais rendue compte que elle était une anxieuse. Elle faisait confiance facilement à tout le monde. Être une collégienne ce n'était pas facile pour elle, elle cherchait son identité, qui elle voulait être plus tard.
Imaginez-vous qu'elle aurait pu se donner sa propre mort de ne plus se réveiller le lendemain ? Ces ennemis auraient gagnés ! Donc elle est restée debout jusqu'à la fin et dès qu'elle a fini le collège même si elle n'a pas eu son brevet à cause de sa dépression et tout ce qu'elle a traversée elle deviendra une guerrière ! 🔥
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piedoesnotequalpi · 5 months
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vous êtes française?
Non, je suis américaine. @spyld a dit qu'on peut utiliser ce jour pour pratiquer une langue si on veut ! Je parlais français au lycée assez bien et maintenant je parle assez mal alors j'essaie à m'améliorer
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misterdust · 1 year
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teaser : La France d'Hervé
une production Michel Escaillas / alfred Nonyme ceci est un teaser tourné en 2011 dans l'espoir de faire un long métrage sur un sujet historique délicat à aborder en France : la milice sous l'occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale long métrage qui ne sera finalement pas tourné par manque d'engagement d'une partie de l'équipe
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emiebritonstudio · 1 year
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OS Zervis : "De l'ombre à la lumière"
Je vous partage un OS que j'ai écris il y a quelque temps sur le couple Zeref x Mavis de Fairy Tail. je l'ai écrit il y a un petit moment lors du concours hiver de Fairy Tail en décembre 2018.
J'avais choisi de mettre en avant un couple souvent placé au second plan des fictions sur Fairy Tail. Le thème imposé était le Nouvel An. Je me suis donc inspiré de la légende du Nouvel An chinois pour écrire cette histoire.
N'hésitez pas à me faire part de vos avis en fin de lecture ! ;)
Bonne lecture,
Emie <3
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Le sifflement de la brise hivernal est l'unique son qui parvient aux oreilles de Mavis, tel un chant pour guider ses gestes dans chacune de ses tâches. La poussière de la pièce lui titille les narines. Cependant, elle s'y est habituée avec le temps. Fille d'un modeste marchand, elle a toujours eu le souvenir de prendre soin du logis. Il en est ainsi depuis le décès prématuré de sa mère et cela lui convient.
Le soleil entame sa descente vers l'horizon, inondant le logis, grossièrement taillé en pierre, de sa couleur rouge orangé. La jeune fille s'accoude un instant contre le manche du balai. Ses prunelles d'un vert intense se perdent vers l'extérieur. Même si elle s'est accoutumée à sa situation, elle ne peut s'empêcher de s'interroger sur le monde qui l'entoure et ce que doit être la vie au-delà de l'enceinte de son village.
La curiosité est un vilain défaut. Elle en a conscience. Son père, Makarov, lui à souvent répéter. Cependant, il ne peut arrêter les rêves de la belle Mavis de s'envoler dans son esprit. Une question toute particulière lui trotte en tête depuis l'arrivée du mois de décembre. Pourquoi ne fêtent-ils jamais la fin de l'année ?
En réfléchissant à une éventuelle réponse, l'adolescente se mord la lèvre inférieure. Ce sujet est tabou dans son village. Elle a bien essayé de trouver des réponses parmi les livres de leur humble bibliothèque religieuse. Mais rien ne pouvait lui fournir les explications qu'elle attendait. Un long soupir franchit ses lèvres malgré elle. La jeune fille est coupée dans son élan par le claquement de la porte d'entrée. Elle arbore un fin sourire avant de faire face au nouvel arrivant.
- Bonjour père ! La journée a été bonne ?
- Autant que les autres, mon enfant.
- Vous devez être fatigué.
- En effet. Pourrais-tu commencer la préparation du repas pendant que je me débarbouille ?
- Bien sûr.
Sans plus de discussion, Mavis s'évapore à travers le couloir qui la mène à la cuisine. Une cascade de cheveux blonds retombe sur ses hanches aux rythmes de ses pas. Elle empoigne quelques légumes de leur réserve personnelle afin de faire une soupe bien épaisse pour leur tenir chaud. Elle resserre le nœud de son tablier par-dessus sa robe rose pâle. Elle ne possède aucun chichi. Leur famille ne peut se le permettre.
Alors que la cuisson du plat mijote, son père fait son apparition. Il s'installe autour de la table. Le silence entre eux fait réfléchir la jeune fille. Pouvait-elle lui confier ses interrogations ? Au point où elle se trouvait, il est son unique espoir de trouver des réponses. Résigner, elle rassemble quelques mots dans son esprit afin de froisser le moins possible son géniteur.
- Père ?
- Oui ma fille ?
- Je m'interrogeais sur la journée d'aujourd'hui.
- Eh bien ? qu'a-t-elle de particulier ?
- Rien en apparence. et c'est bien ce qui m'étonne. Il s'agit du dernier jour de l'année.
- Et donc ?
- J'ai lu que dans des contrées voisines, il est normal d'organiser un banquet, un bal ou une fête afin de célébrer l'année à venir. Mais il ne s'est jamais rien passé à Magnolia.
Les propos de sa fille font grimacer Makarov. Il préféra se concentrer sur le remplissage de leurs bols de riz qui accompagnera leur bouillon. Son expression renfrogner interpella la jeune fille qui prit sur elle en attendant sa réponse. Bien qu'elle la jugeait déjà inutile.
- Tu ne devrais pas réfléchir à ce genre de chose. Ta curiosité te perdra.
- Il y a vraiment une raison à cela ?
- Ce ne sont pas tes affaires.
-Je vous en pris, père, répondez-moi !!
-Il en est hors de question que tu t'approches de près ou de loin à cette histoire !!! Tu pourrais bien être sa prochaine victime sur la liste.
- "Sa prochaine victime" ? À qui ?
Makarov rumine dans sa moustache. Il en a déjà trop dit et il a conscience que sa fille ne voudra pas en rester là. Sous le poids pesant du regard de Mavis, le vieil homme finit par soupirer, résigner à dévoiler davantage sur ce qui pèse sur les épaules des villageois.
- Très bien. Je t'en ai déjà trop dit. Prends place à mes côtés et je vais tout te raconter.
Sans plus de cérémonie, Mavis serre leurs assiettes avant de s'installer autour de la table au côté de son géniteur. Elle appuie ses iris dans les siennes afin de s'assurer qu'il ne se dérobe pas en si bon chemin.
- Il y a très longtemps, un démon a commencé à sévir dans les parages. Il est immortel et diabolique. La créature est en demande de sang et de chair humaine. Aussi loin que les anciens du village se souviennent, il est toujours apparu dans la nuit du 31 décembre à minuit, réclamant un jeune humain en offrante en l'échange de la prospérité du village.
- Mais c'est ignoble !!
- C'est pourquoi tous les habitants se réfugient chez eux, de peur d'être choisis comme prochaines victimes.
Makarov met un point final à son récit, laissant Mavis perdu dans ses songes. Le vieil homme rompit le silence au son des coups de cuillère dans son assiette. La jeune fille reste de marbre. Une créature telle que le décrit son père peut exister ? Une telle inhumanité peut être réelle ?
La jolie blonde secoue la tête de droite à gauche en se forçant à finir son plat. Il lui est inconcevable de croire au bon fondement de cette histoire. Elle ne peut s'y résoudre. Son père sort finalement de table, mettant une nouvelle fois à mal le fil de ses réflexions.
- Bien. J'espère que cela te coupera toute envie d'assouvir ta curiosité.
- Bien entendu, père.
- Très bien, allons nous coucher. Demain sera un autre jour.
"Un autre jour comme les autres" ne put s'empêcher de pensée Mavis. Toutefois, elle garde cette réflexion pour elle-même. Après avoir fini la vaisselle et s'être débarbouillée, elle se rend d'un pas lent vers sa chambre. Elle jette un rapide coup d'œil à son reflet dans l'unique fenêtre au-dessus de son lit. Le ciel désormais noir et étoilé domine le village.
Les questions affluent à nouveau dans son esprit. Elle doit coûte que coûte en trouver les réponses. Elle ne pourra jamais trouver le sommeil. Déterminé, Mavis ouvrit sa fenêtre. Malgré ses pieds dénudés, elle la chevauche pour rejoindre la rue. Une chance qu'elle soit au rez-de-chaussée.
La jeune fille jette un dernier coup d'œil en direction de la maisonnette en murmurant un faible "désolé" comme pour se donner bonne conscience. Ses pieds percutent les pavés froids jusqu'à s'éloigner vers la forêt avoisinante. Elle sait qu'elle ne peut se fier qu'à son instinct. Mavis enchaîne les directions sans savoir réellement si elle est sur le bon chemin pour trouver cette créature.
À bout de souffle, elle s'écroule sur le sol neigeux après avoir eu sa cheville prise au piège dans une racine d'arbre. Ces derniers, maigres et sans feuilles, créent des ombres froides et effrayantes. Mavis a la chair de poule. Elle souhaite se relever afin de s'éloigner de là. Mais une douleur à sa cheville la cloue au sol. En y jetant un coup d'œil, elle aperçut une égratignure ensanglantée et bleutée qui ne lui inspire pas confiance.
L'adolescente siffle entre ses dents. Elle déchire un pan de sa robe afin de se créer un bandage de fortune. Toutefois, elle n'a pas le temps de le finir. Comme attiré par l'odeur de son sang, une ombre fait lever le vent autour d'elle. Mavis se raidit face à la présence inconnue. Elle prit sur elle pour rassembler tout son courage, alors que ces prunelles émeraudes s'agitent autour d'elle.
- Qui est là ? Qui êtes-vous ?
Un souffle est son unique réponse. La jolie blonde fronce les sourcils vers la source. Elle plisse les yeux alors qu'une silhouette se dessine entre les arbres.
- Êtes-vous ce démon dont a peur mon village ?
- Peut-être bien.
- Je ne te veux aucun mal. Je veux juste comprendre. Pourquoi fais-tu tout ça ?
- Tu es bien bavarde pour un sacrifice humain.
Sans plus de discours, le démon sortit d'entre les arbres. Il accourt sur sa proie. Celle-ci n'a d'autre choix que de placer ses mains devant son visage en guise de protection. Mavis ferme les yeux, attendant son heure. Mais à sa grande surprise, aucune griffe ne vient déchirer sa chair, aucun croc ne vient briser ses os.
Bercée par l'unique lumière de la lune et le calme de la nuit, la jeune fille finit par entrouvrir ses paupières. Elle retient un Cri en voyant le front du démon reposer contre sa paume. Ses yeux normalement rouges sont clos, donnant à son visage une expression plus apaisée. Malgré les deux cornes sur son crâne, les écailles sur son corps et ses griffes longs et pointus, il avait presque l'air humain. Des pics d'une chevelure couleur corbeau s'agitent avec la légère brise.
Puis, comme étreinte par une force qui la dépasse, Mavis sent sa vision être aveuglée par une lumière aussi blanche que les plumes des anges. Des images défilent sous ses yeux. Elle raconte une histoire. Pas la sienne, celle du démon. Une force l'appelle. Un pouvoir plus grand que tout ce qu'elle aurait pu imaginer dans ses rêves les plus fous. Un nom s'impose à elle telle une évidence.
- Zeref.
Comme pour répondre à son appel, la créature ouvre brutalement les yeux, coupant leur échange psychique. Cependant, quelque chose à changer dans l'atmosphère. Le démon garde ses distances, observant la jolie blonde qui vient d'anéantir des siècles d'errances et de cruelles habitudes. Le goût du sang lui donne soudain une sensation fade et amère. Que lui avait-elle fait ?
- Je suis désolée.
L'intervention de Mavis l'oblige à se concentrer à nouveau sur sa présence. Son regard le transperce. Il peut y déceler une lueur remplie de compassion. Son cœur se tord dans sa poitrine, lui rappelant la présence de cet organe qui l'a tant fait souffrir. Cela fait des siècles qu'il ne connait que la peur dans le regard de ces victimes.
- Je comprends que tu en veux aux habitants de notre village. Ils ont tué ta famille en croyant qu'ils étaient des mages. Tes parents et ton petit frère...
- Ils devaient payer !! S'écrit-il en la coupant.
- Mais tu n'aurais pas dû laisser la noirceur prendre le dessus. Tuer des innocents ne les ramènerait pas.
- À quoi bon ?! Comment pourrais-je avoir encore foi en l'humanité ? Celle-ci même qui m'a tout pris.
- Grâce au pardon.
La répartie de Mavis coupe celle de son interlocuteur. Surpris, il la laisse s'approcher de quelques pas supplémentaires dans sa direction.
- Tu dois pouvoir leur pardonner. Ainsi qu'à toi même. Dans le fond tu t'en veux de n'avoir pas pu les sauver.
- J'aurais aussi dû périr dans les flammes à leur côté.
- Une nouvelle année s'annonce et il est temps de prendre les bonnes résolutions, de faire table rase du passé et de regarder vers l'avenir.
Pour appuyer ses mots, Mavis dépose une main sur l'épaule du démon. Cependant, celui-ci prend peur à son contact. Il se retire aussi sec en repartant aussi vite qu'il est venu à travers les bois. Ses pas accélèrent comme pour fuir cette fille aux allures angélique. Il a perdu l'envie dans faire son repas du jour.
Elle n'est pas comme les autres. Il en est persuadé. Quelque chose en elle, une force magique, lui a permis de lire dans son esprit aussi facilement quand ouvrant un livre. Elle est comme encerclée d'un halo de lumière, contrastant avec la noirceur de son âme. Cette opposition le terrifie. Ses pas ralentissent au fur et à mesure de ses réflexions. Il sent ses forces s'amoindrir pour la première fois de son existence. Il accorde un coup d'œil à ses mains tremblantes sous ses yeux. Il n'a pas le temps de comprendre que les cloches de l'église du village sonnent les premiers coups de minuits.
La mélodie du clocher accentue les tremblements dans tout son être. Ses jambes ne le portent plus. Il s'écroule à genoux, trouvant uniquement la force de couler un regard vers le ciel. Un sentiment de joie et d'effervescence englobe le village. Il écarquille les yeux en contemplant les premiers éclats de feu d'artifice. Les habitants ont dû s'apercevoir qu'aucune perte n'est a déplorer, qu'aucune silhouette machiavélique ne les poursuit. La magie des lumières donne un élan de féerie. Puis, une petite voix résonne dans sa tête. Il reconnait le timbre fluet de la jolie blonde.
"Je crois en toi et en l'avenir"
Un nouveau halo de lumière l'entour. Il ne parvient pas à comprendre ce qui lui arrive. Sa malédiction arrive-t-elle enfin à son terme ? Son cœur se gonfle, rien que d'y penser. Son organe vital tambourine de plus en plus fort dans sa cage thoracique comme pour le faire sentir un peu plus vivant, un peu plus humain. Alors que ses prunelles s'illuminent, sa peau pâle retrouve un aspect humanoïde. Ses griffes et ses cornes se rétractent. Le démon est poussé par le sommeil. Recroqueviller à même le sol, la lumière termine son œuvre en levant la malédiction, retirant toute trace démoniaque du corps de l'ancien villageois meurtri par la vie.
Mavis regagne son village, les bras baltant et l'esprit encore tout embrouiller par cette rencontre. Toutefois, elle est vite ramenée au présent. Des chants et des danses s'animent autour d'un immense feu de bois sur la place du village. Intriguée, elle trottine jusqu'aux banderoles colorées. Elle peine à croire en distinguant les visages enjoués des habitants qui étaient si craintifs le matin même.
Mavis fend la foule afin de retrouver son vieux père. Ce dernier est assis sur un banc en bois, sa canne reposant aux creux de ses paumes, observant avec entrain la farandole. Il tape sa canne en rythme. Makarov coupe tout mouvement en croisant le regard de sa fille. Il grimace en comprenant d'un seul regard qu'elle y est pour quelque chose dans ce changement. La jeune fille prit place à ces côtés, une expression coupable peignant son visage.
- Je n'ai pas pu m'en empêcher.
- Oh oui je sais bien. Et dans le fond c'est peut-être mieux ainsi.
- Pourquoi ?
- Nous pouvons enfin fêter l'arrivée de la nouvelle année. Le démon n'est pas venu. Aucune vie n'a été perdue.
- Je pense que c'était surtout un homme tourmente qui avait besoin de se sentir compris.
Sans comprendre le réel sens de ces propos, Makarov clôture leur discussion. Il se concentre sur la nouvelle musique. Il s'agit d'une valse permettant aux couples de se former. Seule, Mavis observe les regards langoureux échangés. Puis, de l'autre côté de la foule, elle distingue une silhouette toute particulière. Un jeune homme d'environ son âge fait son apparition. Des cheveux ébène, soigneusement lissés, lui donnent un air de gentil homme.
Un soupçon d'éclat rouge dans ses prunelles lui confirme, ce que son cœur lui crier. Zeref fendit la foule jusqu'à elle sans attirer l'attention. Il arbore une tenue sobre et ses traits de démons ont disparu. Sans quitter le regard de sa sauveuse, il s'incline en tendant une main dans sa direction. Elle lui adresse un doux sourire avant de la saisir. Telle sa lumière qui éclaire les ombres de son passé, Mavis lui montre les pas afin de reprendre confiance en lui et en l'humanité.
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Pour ceux qui souhaite lire d'autre OS, voici le lien de mon livre d'histoire courte dispo sur Wattpad : Cliquez ici
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les-toupies-h · 1 year
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notesdebord · 2 years
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Une autre histoire courte débarque à vos portes! Suivez Alfonse alors qu'il revisite la cité de son enfance et fait la rencontre d'une jolie demoiselle~
3569 mots Temps de lecture : 14 minutes
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tiredlittleoldme · 2 years
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La neige
Basé sur ce prompt de @visualwritingprompts2
La neige avait tout bloqué. La météo avait été glacé depuis quelques temps, mais les tempêtes constantes rendaient chaque déplacement presque impossible.
En l’absence d’un ciel clair, il n’y avait pas moyen de voler. C’est ce que les autres essayaient de faire comprendre au commandant.
-J’ai pas un pouce de visibilité., râlait le pilote. Comment est-ce que je pourrais voler comme ça?
-Tu voleras parce que je te dis de voler.
Le pilote roule des yeux. S’il y a une personne qui ne craint pas le commandant, c’est lui.
-Bien sûr, et si l’avion se crashe et que la mission n’est pas remplie, on fait quoi?
-Tu voles toujours sans aucune visibilité, quelle importance... Tu ne t’es jamais crashé.
-Ça a jamais été comme ça.
Le pilote croise les bras et tout le monde dans l’entrepôt les regarde avec plus ou moins de discrétion.
-La mission va avant tout. Le cargo doit être livré quoi qu’il se passe.
-Tu crois que je ne le sais pas?
Le pilote est maintenant juste en face du commandant, l’équipage et le soutien au sol retiennent leur souffle.
-Je suppose que tu veux que j’aille lui parler?
La voix du commandant est basse, mais le silence est tel que tout le monde l’entend.
-Si ça ne te dérange pas.
Le pilote a un léger sourire aux lèvres, le commandant plisse les yeux, mais se retourne et s’enfonce vers l’intérieur de la base. Le pilote se retourne aussi après un instant.
-Allez, au travail !
Des murmures se font entendre, mais tout le monde obéit. Personne n’a envie d’être le responsable d’un éventuel retard de mission, pas qu’un seul cargo ait jamais été en retard. On se passe les caisses, les outils et bientôt, tout est chargé dans l’avion.
Les plus anciens fixent le ciel à chaque sortie, comme si le blizzard allait miraculeusement se lever à force de le regarder. Le pilote, tranquille comme si ce n’était pas LE jour le plus important de l’année, reste à la porte, les bras croisés et les yeux plissés derrière ses lunettes de vol. Le commandant s’approche du pilote, lui cognant le coude pour attirer son attention.
Au milieu du bruit du vent, de la neige épaisse, tout le monde essaie d’entendre ce qu’il va dire.
Il soupire, le pilote sourit.
-Il va le chercher et il l’envoie.
Le pilote a un geste de triomphe, le commandant roule des yeux. -Tout est prêt, au moins?
Un des gars de l’entrepôt s’approche timidement.
-Le dernier chargement vient d’être installé.
Le commandant grogne quelque chose en guise d’assentiment et consulte sa montre pour la cinquième fois en une minute.
-Relaxe., lui souffle le pilote. On n’attend plus que lui.
Il fait un signe à l’équipage qui se presse pour monter dans l’avion, croisant le personnel de l’entrepôt qui en descend.
-Vas-y, commence les préparations au sol. Il ne devrait pas tarder.
Le regard du commandant se perd à nouveau au fond de l’entrepôt.
C’est au tour du pilote de le pousser du coude.
-Ça va aller... On ne sera pas en retard.
Le commandant grogne.
-Ou si on l’est, au moins, ce ne sera pas de ma faute., ricane le pilote, s’éloignant sous le regard frustré du commandant.
Les préparatifs de vol sont rapides. Malgré la météo, à cette époque de l’année, l’avion est vérifié constamment pour être sûr qu’il est en état de voler.
Le pilote est moins stressé que le commandant, mais ça n’empêche pas à son coeur de battre la chamade. Être en retard ne serait rien de moins que catastrophique et tout le monde le sait. Il enfile son casque et la voix soulagée du commandant le rejoint immédiatement dans ses oreilles.
-Ça va, il est en route.
Le pilote sourit, répond au commandant, enclenche les dernières procédures et prévient l’équipage de boucler leurs ceintures. Quand tout est prêt, il inspire profondément en regardant par le pare-brise. La météo ne s’est pas améliorée et la visibilité est quasi nulle. Dans sa folle jeunesse, il en a fait des bêtises, mais ça, ça ne sera vraiment pas de tout repos. Pas qu’il ait pris le job parce qu’il était facile. Bien sûr, le reste de l’année est bien plus tranquille, mais tout repose sur ce moment, sur ce vol. Si le vol ne se passe bien, les livraisons ne seront pas faites et sans les livraisons...
Le pilote frémit, un frisson parcourant tout son corps. Il s’apprête à interpeller le reste de l’équipage qu’il sent aussi nerveux que le commandant (ce dernier, d’ailleurs, doit être sur le point de faire un anévrisme) quand devant lui, la lumière rouge qu’il attendait s’allume enfin.
Il pousse un bref cri de triomphe, ses mains volant aux commandes.
-Accrochez-vous, les enfants, on décolle !
Le pilote sent l’excitation monter derrière lui. Il ne peut s’empêcher d’adresser une prière à son guide.
-Allez, Rudolphe, montre-nous le chemin...
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n-a-colia · 2 years
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Étoiles
         J’étais sorti dans un but précis. Dehors, il ne faisait pas plus froid que d’habitude, mais je sentais tout de même que les parties métalliques de mon corps gelaient. Mon bras me faisait souffrir à cause d’un dysfonctionnement de la puce qui survint lors d’un rechargement de batterie. J’avais la sensation que ma chair brûlait et que mon cœur pouvait s’éteindre de douleur si je n’agissais pas immédiatement. Mes veines étaient emplies de lave bouillonnante et, bien que j’eusse toujours la vue, j’avais l’impression que mes yeux crevaient toutes les secondes… C’était comme s’ils allaient exploser sous un afflux de sang. Je traversais donc les rues de Locard en titubant, à la recherche de menthe.
         Je réalisai, un peu tard, que les rues étaient bondées de monde. À mon passage sur les trottoirs de bitume gris et sales, les autres passants me regardaient comme si j’étais un monstre. Pourtant, je n’étais pas le seul ! N’avaient-ils jamais vu un autre Mentharin ? Ne passaient-ils que par les belles avenues de métal ?! Impossible ! Je tentai de cacher mon visage sous ma capuche noire mais ma posture courbée me trahissait. J’étais nu, face aux jugements de ces dieux qui n’eurent jamais le malheur de toucher à la menthe.
         Les sons environnants me percutaient le crâne. Des grésillements ; des alarmes lointaines ; des cris : tout était fait pour me persécuter. L’on entendait un vacarme incessant malgré notre silence. La ville nous hurlait son agonie.
         En piétinant une flaque d’eau noire glacée, je m’aperçus qu’il faisait nuit. Aucune étoile n’avait été vue depuis bien longtemps. D’ailleurs, moi, comme tous ceux de Locard, n’en avions jamais vu… De nuit, le centre du ciel était dans une obscurité crasse et ses contours étaient d’un blanc terne, effacé par les mille divines lumières de la ville éclair.
         Je marchai dans les rues, parfois en perdant mon chemin au milieu des dédales d’acier. Quand je relevai la tête, je compris enfin que la ville était faite sur mesure pour que l’on y reste. Je m’arrêtai au centre d’une ruelle exigüe et presque vide, plongée dans un silence de mort. Sur ma gauche, un mur orné de dix écrans publicitaires, derrière un grillage électrisé. Combien de fois avais-je vu cette publicité depuis que j’étais sorti ? Dix ? Vingt ? Cinquante ? Était-elle à chaque tournant de cette ville puant la pisse ? Non… Elle n’en était qu’une de plus, parmi les centaines d’autres qui se répétaient, encore et encore, jusqu’à ce que notre esprit ne pense plus qu’à ça… C’était la course à celle qui pénètrerait le mieux le cerveau des habitants.
         Celle qui m’avait gagné représentait un rapport sexuel entre un homme et une femme à moitié mécaniques et complètement nus. En levrette, l’homme lui arrachait ses cheveux blonds d’une main robotisée, tandis que sur le visage de la femme, un sourire démoniaque était dirigé vers le futur client. Son œil droit robotique émettait une lumière rouge. Elle levait sa main mécha gauche sur laquelle elle avait une longue lame… Au bas de l’affiche publicitaire sur fond rose bonbon, on pouvait lire : « Contre le viol, tentez Mécha-nous ! ».
         D’un accès de rage, je m’emparai d’une canette de soda écrasée sur le sol et je la lançai sur la grille dans l’espoir de toucher la publicité. Cependant, au contact de la grille, la canette ne fit que se désintégrer et une douce voix de femme retentit du panneau publicitaire :
« Iel. Corlian. Numéro : 1 439 132 345. Vous avez été remarqué en train de commettre la contravention suivante : dégradation mineure sur la voie publique. Vous perdez : 1 point de crédits sociaux. Votre solde est de : 13 points de crédits sociaux. Bonne journée à vous ! »
         C’était un message automatique, mais cette voix fut une délivrance pour moi. J’avais enfin un contact avec une femme ! Enfin ! Il n’y en avait plus dans les rues. Mon cœur s’embrasa du manque de menthe mais également d’un sentiment nouveau… J’attrapai un autre débris au sol et je le jetai contre la grille. La voix de la femme retentit encore pour me dire exactement la même chose… Mais le mot douze sonnait mieux que le treize. Je m’en délectai !
         Dans mes plus sombres pensées, j’imaginai la seule chose que je pouvais imaginer : Que cette femme qui s’intéressait à moi était la même que celle sur l’affiche publicitaire. Je continuai ma route, alors que sa voix résonnait encore dans mon esprit.
         Je pris à droite à l’un des croisements, tandis que j’étais complètement perdu. Les panneaux publicitaires étaient le seul repère dans cette ville et ils changeaient toutes les semaines. C’était comme si les murs de Locard bougeaient…
J’arrivai dans une ruelle plus sombre, totalement déserte. Des lignes de supertram se chevauchaient au-dessus de moi. Elles étaient de longues rampes d’acier sensés transporter sur de longues distances, un maximum de voyageurs en un minimum de temps. Sur ma droite, comme sur ma gauche, des publicités jonchaient les murs des immenses gratte-ciel délabrés mais elles n’étaient pas électroniques. C’était étrange… Agréable… Pour une fois, l’on tentait de me vendre un produit sans me brûler les yeux. Mais j’oubliai rapidement le produit en question lorsque je continuai ma route.
Au fond de la ruelle, un coup de feu éclata, puis, je vis un homme partir en courant avec un sac à dos. Il avait un pistolet qu’il jeta au sol, une expression de terreur au visage. Je compris que j’avais là, la plus grande chance du monde. Il était la solution pour entendre ma douce femme me dire d’autres mots…
Alors qu’il passait à côté de moi, je tendis mon bras métallique pour lui cogner le visage et l’homme tomba au sol. Ses habits étaient déchiquetés, comme les miens. Il était peut-être lui aussi accro à la menthe. Je profitai de cette penser pour gagner en force et j’utilisai l’option marteau de mon Mécha-nous. Je me plaçai au-dessus de lui, les genoux sur son torse.
« Non ! Pitié ! » implora-t-il.
         Puis, malgré mon corps frêle et déchiré par la menthe, je lui assénai un premier coup puissant et sauvage sur le front. Il agonisa d’un souffle court et n’avait plus la force de parler, mais il était toujours vivant. Les os de son crâne s’étaient simplement affaissés vers l’intérieur. Je montai alors la puissance de mon bras à 5 joules. Puis, je balançai un autre coup de marteau qui me fit rouler vers l’avant. La tête du tireur éclata sur le coup.
         Allongé sur le dos, j’attendais, impatient. J’avais le sang bouillant mais je sentis ma chair geler. Je respirais bruyamment malgré le fait qu’il ne fut pas ma première victime. C’est alors que, les yeux rivés vers le ciel, je vis enfin quelque chose qui soulagea mes yeux pour de bon… Au centre des abysses éclairés de l’espace, il y avait un point blanc…
« Une… Étoile ? »
Je n’en revenais pas. Ce point lumineux était la plus belle chose que je n’eus jamais vu… Enfin, la voix d’ange fit son apparition pour me soulager davantage :
« Iel. Corlian. Numéro : 1 439 132 345. Vous avez été remarqué en train de commettre le crime suivant : Meurtre sur la voie publique. Vous perdez : 10 points de crédits sociaux. Votre solde est de : 2 points de crédits sociaux. Bonne journée à vous ! »
         J’étais au paradis. J’avais le sentiment d’avoir réussi ma vie malgré tous mes déboires. Je fermai les yeux et imaginai ma femme à mes côtés… Cette petite blonde aux cheveux arrachés et au sourire dérangeant… Son œil rouge, dirigé vers moi et sa douce voix qui me répète sans cesse que je perds des crédits sociaux… Quel soulagement de la sentir, si proche…
         Si, après cela, j’eus utilisé la lame de mon Mécha-nous pour me trancher la gorge, ce fut car, quand je rouvris les yeux, le point blanc dans le ciel se déplaça en clignotant.
Nouvelle du : 14/10/22
Défi : Ecrire une nouvelle à partir d'une image aléatoire.
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loup-venant · 1 month
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Le soleil se reflète toujours dans ses yeux. Je le sais, car son visage irradie quand elle sourit. Et elle sourit toujours quand elle regarde le soleil.
Elle écarte les bras et inspire en grand comme pour capturer l'instant à pleine main. Être témoin de ce rituel répare quelque chose en moi. Elle inspire et j'absorbe le parfum des blés fauchés, des fleurs d'été.
Ces fleurs aux reflets dorés, je les retrouves dans ses yeux.
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superiortick982 · 2 years
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Deux petites filles étaient inséparables d’entre elles.
Deux petites filles s’aimaient.
Deux petites filles partageaient des secrets ensemble.
Mais seulement une était seule,
Les inséparable s’éloignent loin possible jusqu’à qu’une coura à un mur impassable et mourra à une meurtre mystérieux.
Et une vit avec la honte dans son cœur en ne sachant rien de la vérité.
Translation ++
Two little girls were inseparable from them.
Two little girls loved each other.
Two little girls were sharing secrets together.
But only one was alone,
The lovebirds stray as far as possible until one runs till the dead end and dies in a mysterious murder.
And one lives with shame in her heart knowing nothing of the truth.
made by me :>
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miaqc1 · 1 day
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florence-dauphin · 2 months
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Une image, une histoire : Nous ne supportons plus rien !
Clin d’œil à l’actualité Corse.Merci à l’article de Corse-Matin concernant la déviation des lignes d’avions, et aux trois coqs de notre voisinage qui chantent n’importe quand, sources d’inspiration !  Dans un village paisible, trois coqs du nom de Coco, Rico, et Paco s’adonnaient chaque soir à des festivités débridées, célébrant avec ardeur leur liberté volatile. Leurs soirées endiablées,…
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