Tumgik
#le regard que je lui ai lancer
superiorkenshi · 1 year
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Y a le nouveau chef de rayon il était pas la quand j'ai fais ma colo vue que c'est un alternant et la il ma vue et le boug ma toucher les cheveux??? En disant que c'est jolie (certes il a raison) mais esh qui t'as cru être pour me toucher?? IL MA PAT PAT! J'ai envie de vomir-
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willcmsv · 2 months
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Soft Launch - Alain Laubrac x Fem Reader (FR)
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The story that follows is in French for my French Voltaire High's fans, English version is posted there!
Requested by @babydeersblog
Synopsis: Alain et toi aviez fait connaissance au début de l’année et aviez été associé à plusieurs travaux de groupes, ce qui a permis de faire évoluer votre relation au fur et à mesure. Cependant, après avoir été moqué lorsque tu as avoué des sentiments à un garçon, tu as décidé de les garder pour toi et de ne plus faire transparaître des traces d’amour. Mais Alain te fait malheureusement ressentir quelque chose que tu aimerais découvrir davantage.
Warnings: petits changements dans l'histoire de base.
Notes: n’hésitez pas à me recommander des idées de oneshots — j’écris en anglais et français!
Depuis le début de l’année, Alain et toi vous échangez des mots durant vos heures de cours. Tu as l’habitude de lui faire des petits dessins pendant qu’il t’écrit des citations ou des farces, dépendant de son humeur. Depuis son combat avec Joseph il y a quelques mois, tu es devenue la sorte d’ange gardien d’Alain, tu l’empêches de déraper et tu le défends lorsque tu en as l’occasion devant Joseph et ses amis.
Cependant, depuis ces dernières semaines, Joseph ne peut s’empêcher de vous taquiner en rappelant comment vous êtes proches et en assumant que vous vous aimez comme si cela était un jeu. Mais Joseph était comme ça. Tout était drôle pour lui et tout n’était pas grave.
Lorsque tu rentres à la maison les week-ends, tu as le droit à l'interrogatoire privé de ton frère Jean-Pierre, comme si les questions bidons de Joseph ne suffisaient pas. Pour Jean-Pierre, tu étais et resteras toujours sa petite sœur qu'il doit chérir et protéger. Il a arrêté de te voir grandir à l'��ge de neuf ans.
"C'est qui Alain ?" Demanda Jean-Pierre la seconde où tu déposas ton pied à l'intérieur de ta maison.
"Un ami. Question suivante ?" Tu répondis.
Jean-Pierre fronça les sourcils. Pour lui, hors de question que tu sortes avec un garçon. Simone lui avait rappelé plusieurs fois que tu avais dix-sept ans et que tu étais assez grande pour avoir un copain, mais il était têtu et ne voulait rien savoir concernant ce sujet.
"Apparemment non, ce n'est pas ce que Joseph prétend dire."
"Joseph ! Tu le crois vraiment lui ?! C'est un idiot et il aime lancer des rumeurs sur tout ce qui bouge. Je te croyais plus intelligent…" Tu affirmas en attrapant un verre que tu remplis soigneusement d'eau.
Après ton échange avec ton frère, tu te dirigeas vers ta chambre et découvre une lettre déposée sur ton lit. Elle est signée A.L.
Tu as reconnu tout de suite l'écriture de l'expéditeur et ses phrases toujours si originales que captivantes. Tu ne pus t'empêcher de sourire à chacune de ses lettres, à chacun de ses mots, de ses actions. Mais bien que cela devrait te rendre heureuse, au contraire, cela t'angoissait.
Chaque soir avant de dormir, tu réfléchissais à ce que tu voulais vraiment. Tu avais deux choix qui se présentaient à toi : lui avouer tes sentiments et risquer de te faire humilier comme auparavant, ou les garder secrets et peut-être perdre l'amour de ta vie.
L'amour de ta vie, c'est peut-être un grand mot.
Le lundi matin, après avoir quitté ton domicile, tu arrivas au lycée un peu plus tôt. Tu espérais surtout voir Alain.
"Matinale." Une voix masculine t'interpella.
Sans même te retourner, tu pus reconnaitre cette voix entre cents, même si ce n'était pas réjouissant pour toi.
"Joseph, qu'est-ce que tu me veux encore ?"
"Qu'est-ce que je te veux ? Qu'est-ce que tu me veux plutôt."
Tu leva ton sourcil, lançant inconsciemment un regard noir à Joseph.
"Même si le lycée ne me connait pas encore sous ce nom, je suis ravi de me présenter, Joseph le Cupidon." Il se baissa en mimant une révérence.
"Joseph le quoi ?!" Tu pouffas de rire à cette nouvelle imprévisible. "Tu te moques de moi, c'est ça ?"
"Est-ce que j'en ai l'air ?"
Mon sourire s'effaça immédiatement de mon visage lorsque je compris qu'en effet, il était complètement sérieux. Mais Joseph, sérieux ou non, n'est pas quelqu'un de confiance.
"Va te chercher un autre client." Tu répondis en tournant les talons.
"Tu n'as pas envie de savoir ce que ton cher Alain pense de toi ?" Un sourire narquois se forma sur les lèvres du blond.
"Pas forcément, et sûrement pas grâce à ton aide." Tu déclares.
"C’est dommage, je connais beaucoup de choses à son sujet et des choses qui pourraient t’intéresser-" Joseph s’arrêta dans sa phrase lorsque Alain arriva.
"Ça va Y/n ? Joseph…" Alain lança un coup d’œil confus à Joseph. "On peut déjà se préparer à aller en cours, t’en dis quoi ?"
Tu acquiesces et tous les deux partirent jusque dans les couloirs. Alain s’adossa au mur.
"Si Joseph t’embête, dis-le-moi."
"C’est Joseph, il est comme ça." Tu déclares.
Alain baissa son regard, comme s'il était contrarié, et contrarié par ce qui venait de se passer.
Lors du premier cours de la journée, tu ne pouvais t’empêcher de jeter de nombreux coups d’œil à Alain qui paraissait tellement concentré sur le cours. Tu étais aussi concentrée sur lui que lui sur son cours que tu ne te rendais pas compte que son regard était maintenant tourné vers toi.
Ses yeux bleus étaient encrés sur toi. Il ne bougea même pas lorsque ton regard rencontra le sien. Tes joues prirent soudainement une teinte de rose pendant qu’un sourire narquois se dessina sur le visage d’Alain.
À la sortie des cours, tu croises à nouveau la route de Joseph qui te supplia de t’accompagner jusqu’à chez toi puisque vous habitez près l’un de l’autre.
Alain, qui marchait quelques mètres plus loin, a pu apercevoir ta silhouette et celle de Joseph marcher côte à côte. Il ne put s’empêcher de ressentir de la jalousie. Pourquoi Joseph était-il toujours obligé d’être avec toi alors qu’il rêvait seulement d’être à sa place.
***
Le lendemain, Alain et toi aviez un travail de science à terminer, un travail qui t’obligeait à travailler pendant une durée indéfinie avec lui. Tu te réjouissais déjà d’avance de te retrouver avec lui, mais bizarrement, tu ressentais de la pression, comme si cela allait mal se passer.
Tu marches rapidement vers la salle de science en apercevant Alain qui était déjà assis sur une chaise au fond de la salle.
"Je suis en retard ?" Tu demandas.
"On va plutôt dire que je suis en avance." Alain te sourit avant de te tirer une chaise.
Le travail avança plus rapidement que prévu, tous les deux étiez concentrés, mais prenaient quelques poses afin de discuter de choses plus divertissantes et amusantes que les cours de sciences.
"Toi et Joseph, il y a…" Alain commença.
Tu écarquillas les yeux avant de répondre.
"Non, non ! C’est seulement un ami, il ne m’intéresse pas." Tu t’empressas de répondre.
Alain lança un coup d’œil à son cahier sans dire un mot, comme si ta réponse ne lui convenait pas.
Ses doigts tenaient fortement son crayon avec lequel il gribouillait dans le coin de son cahier.
Tes yeux parcouraient tout son visage, de ses boucles brunes jusqu'aux courbes fines de sa mâchoire.
"Ça ne va pas ?" Tu demandas finalement.
Les yeux d’Alain se fixèrent une nouvelle fois sur toi. Ils descendirent jusqu’à tes lèvres avant de remonter à tes yeux. Bien qu’il ne parlait pas, son regard en dévoilait tellement plus.
Tes battements de cœur s’accélèrent et tes lèvres te démangeaient de l’envie de l’embrasser.
Son visage se rapprocha doucement du tien, ton cœur manqua presque un battement.
"Ça bosse dur ?" Une voix masculine lâcha.
Alain et toi vous retournez en un sursaut avant d’apercevoir Joseph dans l’embrasure de la porte. Il te souriait de manière espiègle comme s'il avait fait ça exprès. Et tu étais sûre que c’était le cas.
"Je vais te laisser, Y/n. On se remet en commun demain." Alain remballa ses affaires et te lança un bref sourire avant de s’en aller, frôlant légèrement Joseph.
"Ça t’amuse ?!" Tu déclares.
"J’ai cru que tu n’étais pas intéressée ?" Un sourire narquois apparut sur les lèvres de Joseph.
***
L'après-midi, tu t'étais rendue à l'infirmerie pour prendre des médicaments pour soigner ton mal de ventre irrépressible. Avant que tu puisses à nouveau enfiler ton gilet, la porte s'ouvrit sur Alain.
"Hey..."
"Je- Je ne pensais pas voir quelqu'un ici à cette heure." Il affirma.
Son nez saignait légèrement et tu pouvais remarquer du sang sur ses phalanges.
"Tu t'es battu ?" Tu demandas directement.
Il ne répondit pas, ses lèvres se pincèrent et il détourna le regard. Des fois, le silence est plus fort que les mots.
Tu mouillas un coton avant d'attraper doucement sa main pour la désinfecter.
"C'était pas moi… Je n'ai pas commencé." Il murmura.
"C'est trop simple de dire ça à chaque fois, Alain."
Il inspira et expira un 'oui' silencieux et serra les dents lorsque tu appuyais sur sa plaie.
La proximité entre vous deux te permettait d'entendre les battements de son cœur et de sentir son regard sur toi pendant que tu désinfectais soigneusement sa blessure.
En déposant le coton sur la table à côté de vous, tu sentis la main immobile d'Alain frôler légèrement ta cuisse lorsque tu te déplaças.
Tu mordilles ta lèvre pour dissimuler ta préoccupation. Chacun de ses mouvements, de ses regards ou de ses mots te procurait toujours une sensation qui était impossible à décrire.
Il était devenu de plus en plus compliqué pour toi d'assumer tes sentiments sans toujours imaginer le pire. Cependant, tu voulais que ça marche avec Alain. Tu sentais toujours des papillons dans ton ventre lorsque tu le voyais te sourire dans la cour, ou lorsqu'il dissimulait des lettres dans ton sac. Sans compter les fois où tu pouvais croiser son chemin, comme dans l'infirmerie par exemple.
Tout te menait à lui et tu ressentais quelque chose de différent, quelque chose de captivant.
***
Le lendemain, après la fin des cours, Alain t’avait invité pour faire un tour en ville. Au début, vous marchiez en silence. Tes interactions avec lui n’étaient jamais aussi gênantes, et l’ambiance était presque pesante actuellement.
"Désolée pour hier…"
Alain tourna sa tête, presque étonné que tu t’excuses.
"Ce n’est pas ta faute." Il répondit brièvement.
Tu te mordais les lèvres, tu ne savais pas comment rendre l’ambiance plus joyeuse ou seulement moins morbide.
"Joseph est-" Tu commences avant de te faire interrompre par Alain.
"C’est toujours Joseph, Y/n. Sauf que Joseph prend un malin plaisir à t'embêter, je le remarque très bien. Il faut que tu l'ignores, parce qu'il ne va pas s'arrêter si rapidement. Alors arrange toi pour qu’il arrête, ou je vais m’en occuper moi-même."
Lorsqu’il finit de s’exprimer, tu n'as pu t’empêcher de sortir un court ‘non’ de ta bouche. Tu ne voulais pas qu’ils s’en prennent aux mains comme toujours.
Tu attrapes son bras pour le pousser légèrement vers toi. Soit tu attendais et tu risquais peut-être que la situation dégénère ou se finisse autrement que prévu, soit tu prenais ton courage à deux mains.
Alain te regardait de nouveau avec un regard rempli de désir. Tu ne savais pas ce que ce regard voulait exactement dire, mais bien que tu ne veuilles pas te tourner des films, il n’était en aucun cas amical.
"J’aimerais t’avoir à moi pour une fois… pour pouvoir agir sans que quelqu’un me coupe à chaque fois…" Alain affirma.
Vous arrivez dans une petite ruelle. Vous marchez de plus en plus lentement et vos corps se rapprochaient au fur et à mesure que vous avancez, jusqu'à ce que vos mains se frôlèrent à plusieurs reprises.
Vos deux regards se croisèrent lorsque vous sentez la main de l’autre. Alain s’avança devant toi et s’arrêta soudainement, ce qui mena à ton arrêt à toi aussi.
"Y/n, j'aimerais tellement que tu sois plus confiante, tu es jolie et intelligente. Ne te cache pas et ne te laisse pas marcher dessus par qui que ce soit."
Tes sourcils se levèrent lorsque tu entendis ses mots. Tes joues devinrent immédiatement rouges malgré le fait que tu essayais de les cacher.
Alain se pencha lentement vers toi, sa main se tendait vers ton bras. Il n’osait pas la poser autre part et attendait surtout une réponse de ta part pour le faire. Ses yeux se baissèrent de nouveau vers tes lèvres. Cependant, cette fois-ci, il ne détourna pas le regard. Malgré l’hésitation, il posa enfin ses lèvres sur les tiennes et tu répondis immédiatement au baiser. Ses lèvres douces s’appuyèrent contre les tiennes et bougeaient à la même allure que les tiennes.
Quelques secondes plus tard, vous reculez tous les deux vos visages et vous regardèrent dans les yeux avant qu’Alain t’affiche un sourire doux.
"Je n’aurais pas pensé faire ça ici… mais c’est même mieux." Il sourit et posa enfin une main sur ta taille.
Tu fus prise par les émotions et atteins à nouveau ses lèvres pour l’embrasser. Il appuya fermement sur ta taille en même temps que ses lèvres s’enfoncèrent dans les tiennes.
Sa respiration chaude soufflait contre ta peau et tu la sentais s’accélérer doucement.
Tu sentis ses lèvres former un sourire contre les tiennes et tu ne pus t'empêcher de sourire à ton tour.
De nouveau, tu sentais comme une sensation de flottement dans ton estomac. Sa main qui caressait tendrement ta taille et les mouvements de vos lèvres les unes contre les autres ne faisaient qu'empirer ton cas.
Cependant, ce que tu ne pouvais pas savoir était que du côté d'Alain, des tonnes d'émotions et de sensations envahissaient également son corps et faisait palpiter son cœur en rythme avec les battements du tien.
1758 mots.
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marie-swriting · 1 year
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Vous Iriez Bien - TASM!Peter Parker
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Marvel Masterlist
Résumé : Tu passes un mauvais jour, heureusement ton petit ami sait quoi faire pour t'aider.
Warnings : neurodivergent!reader, crise de panique, pression scolaire, hurt/comfort, dites-moi si j'en ai loupé d'autres.
NDA : Ce one shot a été commandé par ma talentueuse meilleure amie @kaeinherworld ça a été un honneur pour moi de voir qu'elle voulait que je lui écrive un one shot donc, Kae, j'espère que tu l'aimeras autant que j'ai aimé ton one shot Stefan Salvatore que tu m'as écrit il y a des années (et contrairement à toi, je ne le supprimerai pas !) ❤️
Nombre de mots : 2.2k
Version anglaise
Prompt utilisé : "Person A is having a panic attack and they desperately try to hide it, but Person B sees right through them and knows the right thing to do to calm A down." (Personne A a une crise de panique et iel essaye désespérément de la cacher mais Personne B voit clair dans son jeu et sait la chose à faire pour calmer A) de cette prompt list faite par @creativepromptsforwriting
Chanson qui m'a inspiré : Love The Hell Out Of You par Lewis Capaldi
C’était trop. Si on t’avait demandé de définir cette journée, tu aurais répondu que c’était trop. Trop de stress. Trop de bruit. Trop de personnes. Trop de tout. 
Dès ton réveil, tu avais ressenti que cette journée ne serait pas la meilleure et les heures suivantes l’avaient confirmé. Ce jour-là était particulièrement éprouvant à la fac. La fin du semestre se rapprochait à grand pas et la pile de devoirs à rendre et de révisions à faire s'agrandissait au même rythme. Ta concentration et ta motivation avaient de plus en plus de mal à rester à tes côtés Tu n’avais qu’une hâte pouvoir profiter de tes vacances pour - enfin - souffler et t’isoler. 
En plus de la pression de la fac, tu n’avais pas pu voir Peter de toute la journée. Même si vous n’aviez pas les mêmes cours, vous trouviez toujours une solution pour vous retrouver pour manger le midi ou au moins une dizaine de minutes durant l’après-midi. Malheureusement, le vendredi était ta journée de cours la plus chargée, il vous était impossible de vous voir sur le campus, par conséquent, tu étais encore plus à cran. Certes, tu allais passer la nuit chez lui pour votre visionnage hebdomadaire de Star Trek, mais tu voulais être dans ses bras le plus vite possible.
Quand ton professeur finit son cours - non sans rajouter un énième devoir, tu rangeas tes affaires. Malgré la boule toujours présente dans ton ventre, tu pouvais enfin respirer un peu plus facilement. Cependant, tu attendais de poser les yeux sur ton petit ami pour prendre une vraie inspiration.
En arrivant chez toi, tes parents ne prirent pas le temps de te saluer ou de te demander comment s’était passé ta journée, ils se dépêchèrent de faire un commentaire désobligeant à propos de tes notes sans même savoir de quoi ils parlaient. Ton anxiété commençait à se transformer de plus en plus en frustration et tu fis tous les efforts du monde pour ne rien répliquer, tu tenais au peu de calme qu’il te restait encore. Sans leur lancer un regard, tu montas dans ta chambre et refermas la porte sans perdre une seconde avant de t’allonger sur ton lit. 
Tu avais encore une petite heure avant que Peter finisse son dernier cours. Tu en profitas pour te déconnecter de cette atmosphère anxiogène. Tes écouteurs à réduction de bruit dans tes oreilles, tu pris le livre sur ta table de chevet, Le Seigneur Des Anneaux - tu n’aurais su dire combien de fois tu l’avais lu. Ce qui était censé t’apporter du réconfort te frustra un peu plus. Ton esprit était trop surmené pour réussir à se concentrer sur ta lecture et le fait d’avoir été au contact d’autant de stimulis au fil de la journée n’arrangeait rien. Agacée, tu refermas ton livre dix minutes plus tard et attendis Peter avec impatience. 
Le soulagement pouvait se lire sur ton visage quand tu entendis Peter frapper à ta porte. Inconsciemment, tu jetas un coup d'œil par la fenêtre. Il n’était pas rare pour Peter de venir te voir avant ou après sa patrouille et comme il devait se faire discret, il te rejoignait en passant par ta fenêtre. 
Après avoir rangé tes écouteurs et ton livre dans ton sac, tu le pris en main et retrouvas Peter à l’entrée. Il t’embrassa pour la première fois depuis la nuit dernière. Le baiser était rapide tout en étant rempli d’amour. Il prit ton sac et le plaça sur son épaule pendant que tu te saisissais de sa main. Suite à ce contact, tes épaules se relâchèrent légèrement. 
Sur le chemin, Peter fit la discussion, te racontant sa journée. En temps normal, tu lui aurais répondu avec passion et n’aurais pas arrêté de lui raconter toutes les pensées qui traversaient ton esprit, mais la fatigue de la journée était plus forte alors tu restas silencieuse. Peter étant un petit ami bienveillant et te connaissant depuis l’enfance, il remarqua ton mutisme instantanément, mais ne commenta pas. En seulement un regard, il avait compris que ta journée avait été longue. Tout en continuant de parler, il prêta attention à tes gestes, se préparant à réagir si tu avais besoin de quelque chose.
Le chemin jusqu’à chez Peter ne t’avait jamais semblé aussi long. Tu t’étais retenue de soupirer de nombreuses fois dans le métro. 
Une fois chez lui, vous vous rendîtes dans la cuisine où vous saluâtes rapidement Tante May qui devait partir au travail. Quand vous fûtent seuls, Peter récupéra deux verres ainsi qu’une bouteille de soda alors que tu sortis du pop corn pour votre soirée. 
Dans sa chambre, Peter te donna un de ses tee shirts que tu mis rapidement, voulant sentir son parfum sur toi. Son tee-shirt ressemblait plus à une robe mais cela ne te dérangeait pas. Peter enfila également une tenue plus confortable. 
Une fois allongés sur le lit de Peter, tu te mis sur ton côté gauche, la tête posée sur le torse de ton petit ami pendant que l’ordinateur était sur ses jambes et le bol de pop corn entre vous deux. Lors des premières minutes de Star Trek Into Darkness, tu arrivas à te concentrer puis tu repensas à la fac malgré toi. 
La pensée avait à peine effleuré ton esprit mais ça avait été suffisant pour te distraire. Mentalement, tu faisais la liste de tout ce qu’il te restait à faire. Plus tu réfléchissais et plus tu prenais conscience que tu avais encore beaucoup de travail. En sentant tes mains commencer à trembler, tu compris que la crise de panique n’était pas loin. Tu essayas de prendre de profondes inspirations discrètement, espérant ne pas attirer l’attention de Peter - ses sens décuplés pouvaient te trahir à n’importe quel moment. Quand ton cœur se mit à battre à toute vitesse, tu sus que c’était peine perdue. Dissimulant ta respiration saccadée du mieux que tu pouvais, tu tentas de sortir du lit normalement, les larmes aux yeux. Tu n’eus pas le temps de bouger une jambe que Peter était déjà tourné vers toi, les sens en alerte. Il posa l’ordinateur et le bol de pop corn sans ménagement sur le sol et t’invita à t’asseoir comme il faut. Tu portas la main sur ta poitrine, la douleur devenant plus forte et au même moment, tes larmes commencèrent à couler sur tes joues. 
Peter te regardait sans te toucher, craignant d’aggraver la situation - il savait que tu n’étais pas fan du contact physique alors il faisait toujours attention à respecter ton espace personnel, surtout dans ce genre de situation. Rapidement, il cacha son affolement, tu avais besoin de le voir calme. 
-Hey, ça va aller, t’assura Peter. Est-ce que je peux prendre ta main pour la poser sur mon cœur ?
Tu hochas la tête avec difficulté pour répondre. Délicatement, il prit la main qui était sur ta cuisse dans la sienne. Son emprise sur ta main était légère, te laissant ainsi la liberté de la retirer si tu changeais d’avis. Il posa ta main sur son cœur et il te fit un regard rassurant avant de rajouter : 
-Très bien. On va respirer ensemble lentement. Tout va bien. Ça va aller, Y/N, répéta-t-il. Tu es en sécurité. Prends une profonde inspiration par le nez et expire par la bouche, invita Peter en le faisant avec toi. Regarde nos mains sur ma poitrine. 
À sa phrase, tu fis ce qu’il dit. En continuant de regarder le point fixe, tu pouvais sentir le cœur de Peter battre calmement à travers ta main, t’aidant ainsi à te sentir plus protégée. Tu respirais encore avec difficulté mais au bout de la cinquième inspiration, ton cœur ainsi que tes larmes commencèrent à se calmer.
-Tout va bien. Tu vas bien, murmura Peter.
Quelques minutes plus tard et grâce à l’aide de Peter, tu arrivas enfin à retrouver une respiration normale. Il arrêta de parler, t’autorisant à reprendre tes esprits à ton rythme. Tu gardas les yeux sur vos mains pendant quelques secondes de plus, appréciant le calme. Les yeux de Peter ne te quittèrent pas, faisant attention à ce que la crise ne reprenne pas. 
Quand tu te ressaisis, tu arrêtas de fixer vos mains pendant qu’un sentiment d’embarras t’envahit. Tu évitas le regard de Peter tout en essuyant tes joues mouillées avec ta main libre. Ce n’était pas la première fois que Peter était témoin d’une de tes crises de panique, mais tu n’aimais pas être autant vulnérable devant lui. Tu retiras ta main de son torse et commenças à jouer avec tes doigts. Tu n’osais pas briser le silence en premier et Peter l’avait bien compris. 
-Tu veux qu’on en parle ? 
-Il y a pas grand chose à dire, déclaras-tu avec une voix légèrement plus grave à cause de la fatigue. 
-Ça ne t’était pas arrivé depuis un moment, remarqua Peter. 
-La fin du semestre aide pas vraiment à ne pas être anxieuse. 
-Il y a autre chose.
En entendant son affirmation, tu ne pouvais t’empêcher d’être légèrement agacée. Il te connaissait par cœur. Malgré tous tes efforts, tu ne pouvais rien lui cacher alors tu lâchas un soupir avant d’admettre à contrecœur : 
-Ce n’était juste pas vraiment mon jour. Ce n’est rien. Je vais bien, mentis-tu en te forçant à le regarder pendant une seconde. 
-Tu sais que tu peux tout me dire. Tu sais aussi que ça ne me dérange pas de t’écouter et de t’aider, te rappela-t-il tendrement. 
-Je sais.
-Je le pense, Y/N. Tu m’as toujours aidé, surtout après que je sois devenu Spiderman donc c’est normal que je te rende la pareille. 
-Je veux juste pas être un fardeau pour toi, avouas-tu avec difficulté.
-Tu ne l’es pas et tu ne le seras jamais. Je ferai tout pour toi. Tu m’as tellement aidé et aimé alors sache que je t’aimerai toujours autant. 
Ignorant quoi lui répondre, tu te penchas vers lui et posas tes lèvres sur les siennes. Vous vous embrassâtes avec lenteur, appréciant la présence de l’autre. Avec ce baiser, tu voulais partager tout ton amour et ta gratitude à Peter. Il savait quoi dire pour te faire te sentir mieux et tu savais qu’il était sincère dans chacun de ses mots. Tu savais qu’il le pensait quand il disait qu’il ferait tout pour toi. Peter t'aurait amené le paradis si c’était ce dont tu avais eu besoin. Il aurait pris toute ta douleur s’il avait pu et il t’aurait souri en le faisant. Il aurait fait tout ce qui était possible et impossible pour toi et tu en serais à jamais reconnaissante. 
Peter te laissa prendre le contrôle du baiser, te permettant de retirer tes lèvres quand tu le souhaitais. Quand tu le fis, tu regardas Peter avec tendresse alors qu’il te faisait un sourire avec la même douceur.  
-On peut en parler plus tard, si tu préfères, te dit-il, sachant que tu avais besoin du temps. Tu as besoin de quelque chose ? 
-Je veux bien que tu me passes mes écouteurs et qu’on reste allongés pendant un petit moment, répondis-tu lentement.
Peter récupéra ce que tu voulais dans ton sac et te tendit les écouteurs. Tu les plaças dans tes oreilles, le silence te réconfortant un peu plus alors que Peter se réinstallait dans le lit. Tu ne te collas pas complètement à ton petit ami, ayant besoin d’un peu d’espace, mais tu te saisis de sa main droite et jouas avec ses doigts. Tu lâchas un grand soupir alors que Peter te regardait faire, toujours sur le qui-vive au cas où. 
Vous restâtes dans cette position jusqu’à ce que le soleil se soit couché. À un moment, tu fermas même les yeux sans dormir. Quand tu te sentis enfin un peu mieux, tu retiras tes écouteurs et ouvrir les yeux. Peter te fit un léger sourire auquel tu répondis avant de prendre la parole : 
-Tu veux un thé ? J’ai tout pour ton thé préféré.
-Qu’est-ce que j’ai fait pour te mériter ? demandas-tu rhétoriquement, ton sourire grandissant et en le regardant les yeux remplis d’amour. 
-Tu as frappé Josh Stewart quand on avait six ans car il avait jeté mes affaires au sol, répondit-il, te faisant lâcher un rire, le souvenir de votre première rencontre en tête. Alors, un thé ?
-Je veux bien. 
-Je reviens tout de suite. 
Après t’avoir embrassé sur le front, Peter quitta sa chambre. Quelques minutes plus tard, Peter revint avec une tasse dans les mains. Il te la donna pendant que tu t’asseyas sur son lit, le dos contre le mur. Tu pris une grande gorgée, appréciant le goût du thé noir avec du citron vert, de l’orange et de l’épice. Tu gardas la tasse entre tes mains alors que Peter récupéra le livre dans ton sac. Il n’avait pas besoin de te demander pour savoir que tu en avais amené un avec toi, tu avais toujours un livre sur toi, peu importe la situation. Peter rigola légèrement en voyant que tu relisais Le Seigneur Des Anneaux. Il te rejoignit sur le lit, s’installant à tes côtés. Pendant qu’il ouvrit le roman, tu te blottis contre lui. Peter passa son bras droit autour de tes épaules, te rapprochant de lui. Tu bus une nouvelle gorgée et Peter reprit la lecture là où tu l’avais laissée. 
En écoutant Peter lire, tu ne pus t’empêcher de te sentir reconnaissante d’avoir Peter dans ta vie. Il savait parfaitement quoi faire et dire pour t’aider à aller mieux. Tu n’aurais pu imaginer un meilleur petit ami. Tu savais qu’il y aurait d’autres moments où tu n’irais pas bien comme ce jour-là, tout comme Peter aurait ses mauvais jours, mais tant que vous étiez ensemble, vous iriez bien.
Marvel Masterlist
{Ceci est mon blog secondaire donc je répondrai aux commentaires sous le pseudo @marie-sworld}
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luma-az · 1 year
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En mer
Défi d’écriture 30 jours pour écrire, 18 août 
Thème : sieste/oui mon capitaine
. .
Partout, une mer d’azur s’étale à perte de vue. Le bateau est le seul point dépassant sur l’horizon. En dehors d’une petite brise, à peine suffisante pour avancer, c’est ce qu’on pourrait appeler le calme plat.
Perché dans le nid-de-pie, je succombe à la tentation d’une petite sieste. Après tout, qu’est-ce qui pourrait arriver ?
.
Le bateau est désert.
Je ne comprends pas. Je me suis réveillé à peine une heure après avoir fermé les yeux, deux peut-être, trois grand maximum ! Ils ne peuvent pas avoir tous disparus aussi vite ! Et où est-ce qu’ils seraient passés ?
J’arpente le pont comme une âme en peine, en appelant mes camarades. En vain. L’angoisse me tord les tripes. Il n’y a aucune trace de lutte. Toutes leurs affaires sont encore là. Le café est froid dans la tasse du capitaine. Les dés des gars qui n’étaient pas de quart sont encore posés par terre, à coté des piécettes. Ça n’a aucun putain de sens !
Je cours partout, je cherche. Je regarde dans la mer, mais je ne vois aucune trace. Comme il n’y a plus personne à la barre, le bateau s’est mit vent debout et il est resté dans la même zone depuis, je pourrais voir quelque chose – un foulard, un chapeau, n’importe quoi qui flotterait sur les vagues et me dirait une bonne fois pour toute qu’ils sont tombés à l’eau. Mais non, je ne vois rien.
Ne pas paniquer ne pas paniquer ne pas…
Je cours jusqu’à la cuisine. Les réserves d’eau et de nourriture sont intactes. En étant seul, je devrais pouvoir tenir des m…
Mais je ne vais pas rester seul aussi longtemps, bien sûr. Comment je pourrais être seul aussi longtemps ? Quelqu’un va forcément me trouver avant ! On est sur une route commerciale, quelqu’un va voir le navire, et…
Je fouille dans la malle à pavillon et en sort ceux qui indiquent une urgence vitale, et que le bateau se rend sans résister. Peut importe qui me trouvera, ils viendront !
Maintenant, il faut que… il faut que je m’organise. Le bateau est bien gréé, si je reprends la barre je peux avancer. Même si je ne suis pas sûr de la direction. Je ne suis pas capitaine ni officier, moi, je n’ai jamais eut à faire tous ces calculs compliqués, mais je saurais à peu près me repérer au soleil ! Et je ne veux rien de bien extraordinaire, juste me rapprocher de la côte. Oui, oui, plus je serais proche des terres, plus il y a des chances qu’on me voit et qu’on vienne  me sauver. Oui. Ce n’est qu’une question de jours. De semaines, tout au plus. Tant que je ne croise pas de tempête, je peux m’en sortir. J’en ai pour des mois de provisions, après tout.
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Je ne sais pas depuis combien de temps nous errons en mer.
Au moins je ne suis plus seul. J’ai fabriqué le coq Brisepâte, pour me tenir compagnie quand je fais l’inventaire des vivres. Le mousse Filedroit, pour les moments  où j’ai envie de me lancer dans de grandes explications sur le métier de marin ou de lui raconter mes aventures excitantes. Les matelots Bonnepinte, Grandepinte et Bellechopine, pour les soirs où j’ai envie de boire un petit coup. Bizarrement, j’ai fini le rhum bien avant de finir la farine à biscuits.
Ah, et j’ai aussi fait le capitaine Briselame – aucun lien de parenté avec le coq. Ma fierté, honnêtement. Il est habillé avec les vrais vêtements du capitaine, il a même son monocle, et il a une paire de moustaches en étoupe qui ferait peur à n’importe quel abordeur. Il me rassure quand je me sens perdu. Je lui parle beaucoup. Il me répond parfois. Sans lui, je ne sais pas comment je m’en serais sorti vivant quand j’ai affronté la première tempête. Bon, le bateau est dans un piètre état, c’est plutôt une épave à la dérive maintenant qu’un vrai navire, et mes espoirs d’atteindre une côte fondent comme neige au soleil. Mais je suis vivant. Merci mon capitaine.
J’ai faim. J’ai mangé la viande séchée. J’ai mangé les fruits secs. J’ai mangé les biscuits. J’ai mangé la farine. J’ai mangé les vers qui mangeaient la farine. J’ai mangé les pommes, aussi. Enfin, celles qui n’ont pas fini  dans ma tentative de faire de l’alcool maison. C’était atroce, mais ça m’a occupé un moment.
Maintenant, je n’ai plus grand-chose à faire à part regarder l’horizon. Le capitaine tient la barre, aidé de quelques cordages. C’est important de maintenir le cap, même si c’est dur vu le peu de gouvernail qu’il reste.
Je regarde l’eau en rêvassant quand j’entends le chant.
Jamais encore je n’avais entendu un chant aussi beau. Comme si les portes du paradis s’étaient ouvertes pour moi. Je me penche et là, sous les vagues, dans l’eau cristalline, je les vois tous ! Tout l’équipage est là, qui me sourit et me fait des grands gestes pour que je les rejoigne. Des sirènes sont avec eux. Mais c’est bien sûr ! Ce sont elles qui les ont sauvés, il y a si longtemps !  Je n’ai plus qu’à les rejoindre !
Je commence à enjamber le bastingage quand j’entends le capitaine Briselame qui crie, de sa voix de tonnerre :
« Dégage-moi tout ça et remonte sur le pont !
— Mais… ce sont des sirènes !
— Justement, espèce d’imbécile ! Elles viennent pour te noyer et te dévorer, comme tous les autres ! Remonte tout de suite et va te mettre de la cire dans les oreilles jusqu’à ce qu’elles se lassent !
Je suis déchiré. Je n’en peux plus de vivre comme ça. Je ne veux plus !
Mais dans ce monde de folie, j’ai reçu un ordre, et c’est la seule chose qui a encore du sens, alors qu’est-ce que je pourrais répondre d’autre que :
— Oui mon capitaine ! »
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De Emma à Bruce
Cher Bruce,
Je m’excuse de ne pas avoir écrit sur tes pages ces derniers jours. Nous avons été bien occupés ici.
Mardi matin, Julian et moi prenions notre petit-déjeuner. Il faisait du soleil cette semaine et c’était agréable de passer du temps dans la cuisine. J’ai développé une passion pour les crumpets[1], et Julian les prépare extrêmement bien. Nous les mangions avec du miel et du beurre quand quelqu’un a frappé à la porte.
Julian a sursauté. La veille, nous avions reçu une lettre de Ty dans laquelle il nous annonçait qu’il allait venir avec Ragnor à Blackthorn Hall. Il craignait beaucoup que ça énerve Julian, mais Julian n’était pas du tout énervé. Il était anxieux. Toute la journée, il avait l’air distrait et se cognait partout. Alors quand nous sommes allés nous coucher, je lui ai pris la main pour écrire dans sa paume, comme nous en avions l’habitude, une lettre à la fois. Q-U-E-S-T-C-E Q-U-I T-I-N-Q-U-I-E-T-E ?
Nous nous sommes enlacés sous les couvertures. Il m’a avoué qu’il s’inquiétait parce que c’était lui qui s’occupait de Ty avant, et maintenant plus d’un an avait passé, et Ty se débrouillait seul. Il a ajouté qu’il savait tout de Ty, l’heure à laquelle il se levait et allait se coucher, ce qu’il aimait faire, ce qu’il aimait manger. Et maintenant il a l’impression de l’avoir perdu de vue d’une certaine manière, comme s’ils étaient devenus des inconnus l’un pour l’autre.
Je l’ai rassuré : il ne perdrait jamais Ty de vue et leur relation sera toujours spéciale, elle allait simplement changer parce que Jules n’avait plus besoin de s’occuper de tout le monde en faisant semblant du contraire. Il n’avait plus à porter le poids de cet énorme secret, et s’occuper de quelqu’un est toujours un poids, peu importe l’amour que l’on a pour les personnes dont on s’occupe.
Et puis il m’a embrassée, et la suite, Bruce, ne te regarde pas. Punaise, comme tu es curieux !
Enfin bref, revenons au petit-déjeuner et à la personne à la porte. C’était Ragnor, qui avait un teint vert et fringuant, comme une prairie anglaise. Il a rapidement dépassé Julian pour aller examiner les tentures. En réalité, il examinait certainement quelque chose de magique, comme la malédiction, mais à mes yeux il semblait examiner les rideaux et le papier peint. Peut-être songe-t-il à refaire la décoration chez lui. Ou peut-être laissait-il un moment à Julian pour être seul avec Ty, qui était encore sur l’escalier, si adorable avec son air gêné et son sac sur l’épaule.
J’ai eu envie de courir vers lui pour le prendre dans mes bras, mais je ne suis retenue parce que je sentais au plus profond de moi que ce moment n’appartenait qu’à Ty et Jules. Jules se tenait dans l’encadrement de la porte et regardait Ty, les traits tirés, puis a fini par dire « Viens là » d’une voix rauque. Ty a laissé tomber son sac et a grimpé les escaliers en courant. Julian l’a serré dans ses bras si fort que j’étais certaine qu’il allait protester. Mais pas du tout. Il a simplement accepté le câlin. Julian a passé la main dans son dos en chuchotant « Ty-Ty », et je n’ai pas vu ce qu’il s’est passé ensuite parce que je faisais de mon mieux pour garder les yeux grands ouverts sans cligner. C’est le moyen le plus sûr que je connaisse pour éviter de pleurer.
Après ça, nous avons fait visiter le rez-de-chaussée à Ty et Ragnor, ce qui était un peu bizarre puisque Ty était déjà venu ici avec Livvy il y a deux ans. Je pense que nous avions tous conscience de ce chagrin lourd comme une chape de plomb. Julian n’arrêtait pas de lancer des regards inquiets à Ty, mais lui n’avait pas l’air triste, plutôt pensif. Au bout d’un moment, Julian lui a fait remarquer qu’il devrait aller à l’étage pour choisir sa chambre :
- N’importe quelle chambre ! Il y a du choix. Prends celle que tu veux, tu pourras la décorer comme tu le souhaites. Tout ce que tu veux.
- Et moi, je vais dormir comment ? a questionné Ragnor d’un ton bougon. Enfoncé dans la cheminée ?
Ty était déjà dans l’escalier avec Julian. J’ai dit à Ragnor qu’il pouvait dormir où il le souhaitait, mais je lui ai recommandé le canapé en bas, s’il voulait être au plus près du fantôme. Rupert a toujours tendance à apparaitre dans la salle à manger. Ne poursuivant pas sur ce sujet, Ragnor s’est simplement dirigé vers la cuisine pour préparer le thé. Je lui ai proposé un crumpet pour être hospitalière. Quand Julian est redescendu, Ragnor répandait du miel sur le plan de travail.
- Est-ce que je peux voir la carte des ley lines ? a demandé Jules. Ou bien tu es trop occupé à attirer les fourmis ?
- Il n’y a pas de fourmis, a objecté Ragnor, la bouche pleine de son crumpet. Ce n’est pas la saison.
Il s’est léché les doigts, a passé la main dans sa veste et en a sorti un immense parchemin roulé qui, soit dit en passant, ne pouvait pas rentrer dans cette veste sans un peu de magie. Qu’on ne dise jamais que Ragnor n’aime pas la théâtralité, même s’il prétend être au-dessus de tout cela. Il a déroulé la carte sur la grande table et a mis un bougeoir et des livres sur les côtés pour qu’elle ne bouge pas.
C’était une carte du centre de Londres – difficile de ne pas reconnaitre la forme particulière de la Tamise qui serpente au milieu. Elle était entièrement recouverte de lignes de différentes couleurs : rouge, bleu, vert, doré. Et le long de ces lignes se trouvaient des symboles astrologiques, des flèches, des nombres et quelques mots en grec. On distinguait à peine le nom des rues.
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- Ta carte de Londres est en grec ? s’est étonné Julian. Et tu ne vas pas répandre du miel dessus ?
- Le miel est bon pour le parchemin. C’est un conservateur. Et c’est du copte.
- Ta carte de Londres est en copte ? me suis-je exclamée.
Ragnor a posé un regard tendre dessus.
- Oui. Crois-le ou non, c’est l’une des cartes des ley lines de Londres les plus lisibles que j’ai trouvé. Certaines d’entre elles sont simplement invraisemblables. Celle-ci date du XVIIIe siècle, c’est écrit en copte juste pour compliquer les choses. Les sorciers sont comme ça.
« Je sais », ai-je eu envie de répliquer, mais je me suis tue, parce que Ragnor nous rendait service.
- Votre fantôme est-il présent ? s’est enquis Ragnor.
Il avait pris un large cristal grossissant à travers lequel il observait des sections de la carte.
- Je ne sais pas, ai-je déclaré. Rupert ? Nous avons un invité qui souhaite vous rencontrer.
Il ne s’est rien passé.
- Ses allées et venues sont donc aléatoires, a marmonné Ragnor, comme s’il parlait tout seul. Intéressant.
Il a sorti de sa poche un petit carnet en cuir qu’il a feuilleté.
- C’est intéressant ? a répété Julian. Peut-être qu’il est simplement timide face aux inconnus. Avant notre arrivée, il est resté seul ici pendant une cinquantaine d’années.
- Mon garçon, a lancé Ragnor en levant les yeux vers Julian, il y a des gens que je n’ai pas eu le temps de rappeler pendant cette période.
- Eh bien, tu devrais être un meilleur correspondant, a rétorqué Julian en croisant les bras. Vois-tu quelque chose sur la carte ?
Ragnor a émis un son hésitant avant de reporter son attention sur la carte. Au bout d’un moment il s’est redressé :
- Bien. Voulez-vous toutes les explications détaillées, ou dois-je passer directement à la conclusion ?
- La conclusion, s’il-te-plait, ai-je requis.
- C’est bien ce que je me disais.
Il avait l’air grincheux, pour une raison que j’ignorais. C’est bien Ragnor, ça !
- En prenant en considération les différents types de ley lines et les diverses intersections, nœuds et empreintes, a-t-il expliqué, et en supposant que les autres objets sont probablement dans le centre de Londres, puisque c’était le cas des premiers, et en supposant aussi que les objets sont certainement dans des lieux importants pour le Monde Obscur…
Il s’est interrompu et nous a regardé en haussant les sourcils.
- Nous te suivons pour l’instant, a affirmé Julian.
- Je pense que les prochains lieux à fouiller sont certainement là et là.
Il a sorti un crayon de je ne sais où et a entouré deux points sur la carte.
- Là, c’est l’église St. Mary Abchurch. Et là…
Il s’est tu.
Julian s’est penché sur la carte pour voir ce que Ragnor désignait.
- D’accord ? ça a juste l’air d’être une rue résidentielle à Soho.
- En fait, a repris Ragnor, à une époque, pendant longtemps, l’une de ces maisons était un notoire club de Créatures Obscures. Ça s’appelait The Hell Ruelle[2]. C’était très malin, ce nom, voyez-vous, parce qu’une « ruelle » désigne une sorte de réception que les dames de l’aristocratie française organisaient dans leur chambre, un peu comme un salon, et c’est aussi dans une petite rue, donc une ruelle, que se trouvait ce club.
- Et en plus, ai-je ajouté très sérieusement, ça rime.
- En effet, a continué Ragnor. Je ne sais pas ce qu’il est devenu. Les salons et clubs sont passés de mode depuis longtemps, mais les Créatures Obscures aiment faire les choses à l’ancienne. Je suppose que c’est toujours un club d’une manière ou d’une autre, certainement tout aussi scandaleux qu’à l’époque. J’ai cru comprendre que les scandales ne sont jamais passés de mode.
- Nous avons vu une affiche de ce club, est intervenu Julian. Elle était accrochée dans la maison des Herondale à Curzon Street.
Ragnor a haussé les sourcils.
- Vous êtes allés dans la maison de Curzon Street ? Comment est-elle maintenant ?
Julian a donc commencé à raconter notre visite à Ragnor, ce qui tombait bien parce que je voulais aller voir Ty. J’avais pensé qu’il descendrait pour aider ou du moins observer Ragnor, mais il fallait croire qu’il avait trouvé un endroit qui lui plaisait et y était resté. Ou bien une horrible tragédie était survenue. Mais c’était certainement la première hypothèse.
Je n’ai pas eu de mal à le trouver en tout cas : il y a beaucoup de chambres mais pas tant que ça. Et d’ailleurs, ces vieux murs n’atténuent aucunement le bruit, alors je l’entendais parler dans l’une d’elles. La « chambre grise », comme Julian et moi l’appelons. Elle a une belle vue sur la mare aux canards.
Je suppose qu’il était au téléphone, j’entendais les pauses pendant lesquelles il écoutait l’autre personne. J’ai cru saisir les mots « Eh bien je ne sais pas du tout pourquoi, mais ça ne fait pas très longtemps », en réponse à quelque chose. Puis la porte s’est ouverte et il est sorti de la chambre. Il a tout de suite sursauté en me voyant dans le couloir.
- Emma ?
- Je suis juste montée pour voir comment tu allais, lui ai-je signifié. Je pense que nous allons bientôt commander à manger. Est-ce que c’est la chambre qui te plait ?
- Oui, a-t-il répondu en tournant la tête vers les hautes fenêtres. Je trouve que c’est une belle chambre.
- Tu parlais avec ta sœur ?
Il n’a rien dit. Il a soudainement rougi, avant de pâlir. Je me suis demandé s’il avait prononcé quelque chose que je n’étais pas censée avoir entendu, mais je ne savais pas ce que ça aurait pu être.
- Je n’écoutais pas aux portes, l’ai-je rassuré. J’ai simplement supposé que c’était Dru.
- Ah ! s’est-il exclamé. Oui. Oui, je parlais avec Dru. Elle…
- Veut probablement savoir comment sont les chambres, ai-je complété, voulant le mettre à l’aise. Dru voudra sûrement la plus gothique.
- Absolument, a acquiescé Ty alors que nous descendions. Mais je ne suis pas vraiment qualifié pour définir ce qui est gothique.
- Je crois que l’idée, c’est « aussi effrayant que possible ».
Jules et Ragnor nous attendaient quand nous sommes arrivés dans la cuisine. Ty s’est détendu assez vite. En fait, tout ce dont il avait besoin, c’était 1- du thé et 2- poser des milliers de questions à Ragnor au sujet de la carte des ley lines jusqu’à ce que notre commande arrive et mette fin à la discussion. Je te jure, Bruce, qu’à un moment Ragnor a raconté une blague en copte et que Ty a ri. Ils ne font pas les choses à moitié à la Scholomance. C’est peut-être un peu trop intense pour moi. Mais ne te méprend pas, c’était très agréable de passer du temps avec eux. Ça m’a rappelé que cette maison pourra à nouveau être chaleureuse et accueillante une fois que les rénovations seront terminées et que tous les Blackthorn seront ici et s’approprieront les lieux. Même la malédiction n’était pas si pesante alors que nous nous étions installés devant la cheminée pour faire une partie de Cluedo (on appelle ça simplement Clue en Amérique) jusqu’à ce que Ty s’endorme.
Annexe : Dimanche soir. Ragnor et Ty sont partis cet après-midi. C’était chouette de les avoir à la maison, ça nous a fait du bien à Julian et moi de parler à d’autres personnes que les entrepreneurs. Ty et Julian ont passé un certain temps dans le jardin pour déterminer quelles statues anciennes étaient abîmées de manière artistique et élégante, et lesquelles étaient complétement fichues. Nous allons devoir acheter de nouvelles statues quand nous réaménagerons le jardin, ce qui a beaucoup intéressé Ty : il nous a conseillé une statue de Holmes tenant une loupe et une autre de Watson.
La seule chose étrange est que le fantôme de Rupert était absent pendant toute leur visite. Il n’est réapparu qu’une heure après leur départ. Nous lui avons montré la carte et répété que ce Ragnor nous avait expliqué. Il a simplement répondu que Ragnor avait sûrement raison. Et il s’avère qu’il a bel et bien parlé à Ty à un moment. Il nous a assuré que Ty était « gentil avec les fantômes ». Peut-être que Ty lui a fait un sandwich fantôme ou lui a lu une histoire de fantôme le soir, que sais-je. En tout cas, Ty n’en a pas parlé.
Voilà, c’est tout pour l’instant ! Je pense que nous irons à l’église St Mary Abchurch demain après-midi, et selon ce que nous y trouverons, nous irons voir si cette maison de Soho est toujours un club scandaleux. Mais ce que Ragnor considère comme scandaleux ne le sera peut-être pas tant que ça à nos yeux. Nous verrons bien ! Pour autant que nous en sachions, c’est juste la maison d’un type qui sera très étonné de nous voir arriver !
Bonne nuit, Bruce. C’est sympa de penser à ce que ce sera quand tous les Blackthorn seront là pour remplir la maison de bruit et d’animation. C’est la première fois depuis le début que j’arrive vraiment à imaginer ça, même avec la malédiction. En attendant, je place entre les pages un polaroid de nous tous qui jouons au Cluedo, au cas où tu voudrais avoir quelque chose à voir plus tard.
Emma.
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[1] Type de pain britannique
[2] Dans les romans publiés par PKJ, la traduction est « La Ruelle ». Il s’agit bien du même endroit.
Texte original de Cassandra Clare ©
Traduction d’Eurydice Bluenight ©
Illustrations de Cassandra Jean ©
Le texte original est à lire ici : https://secretsofblackthornhall.tumblr.com/post/683787176902868992/emma-to-bruce
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swedesinstockholm · 1 year
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30 juin
l’autre jour on discutait de la fin de melancholia de lars von trier avec n. et elle me disait que ça l’avait fait réfléchir à son désir de créer quelque chose d’important, à quoi bon si c’est pour que tout disparaisse du jour au lendemain avec l’explosion de la terre percutée par une autre planète? et je lui ai dit que je le voyais pas du tout comme ça moi, que je voulais créer des choses pour pouvoir en jouir tout de suite, parce que le présent est plus important que le futur, je crée parce que je veux être aimée tout de suite, pour être vue et entendue et reconnue, pas pour laisser quelque chose derrière moi ou contribuer à je ne sais quel patrimoine matrimoine littéraire ou artistique. elle m’a demandé si je me contenterais de l’admiration de quelques personnes et j’ai dit que j’étais déjà euphorique quand une seule personne sur tumblr me disait qu’elle aimait me lire. et puis j’ai ajouté non mais si, j’ai très envie de devenir célèbre, évidemment. what’s the point of making great work if everything is going to disappear? the point is now! the point is the present. how very buddhist of me. il me manque plus qu’à tuer mon égo maintenant. à moins que r. s’en soit déjà chargé samedi soir. c’était tellement violent d’entendre sa voix dans mes écouteurs me dire d’un ton grave et ultra sérieux qu’il ressentait pas la même chose que moi. je sais pas pourquoi je m’inflige de l’écouter et le réécouter et le réréréécouter, c’est comme de regarder un accident de la route en passant à côté, je sais que ça va me traumatiser mais je peux pas m’en empêcher, j’aime remuer le couteau dans la plaie, j’aime souffrir. peut être que c’est une tentative de vraiment tuer mon égo. ou peut être que c’est parce que je m’aime pas assez, je sais pas. il dit qu’il s’était aperçu qu’y avait un truc à partir du moment où j’avais utilisé le mot date pour se voir, le moment où moi je me suis dit c’est bon j’en suis quasiment sûre maintenant, c’est bien un date. je crois que c’est bon là, y aura pas de troisième faux date, je ferme mon imagination, mon cerveau est désormais une zone fiction free.
mercredi je me suis promenée au viktoriapark et je me suis assise sur un rocher sous les arbres à la source de la cascade pour m’entraîner à chanter le nouveau couplet de ma chanson. j’ai changé “car tu ne me laisseras jamais sur vu puis disparu” à “car tu ne me diras jamais que tu ne m’aimes pas”. j’adore chanter dehors depuis cet hiver quand je m’entraînais à chanter all that jazz dans la rue en rentrant du théâtre le soir. j’ai acheté un short fleuri des années 90 qui me rappelait un imprimé de mon enfance et puis j’ai acheté le premier tome du journal de georgia nicholson dans un magasin de livres d’occasion pour l’offrir à n. je l’ai feuilleté et ça m’a rappelé à quel point ce livre avait influencé mon écriture à l’époque du blog, et à quel point il m’avait formée en tant qu’écrivaine en fait. avec le journal d’une princesse. je sais même pas si je tiendrais un journal comme je le tiens aujourd’hui sans ces livres. peut être que je me serais jamais mise à l’écriture du tout. je portais mon tshirt céline sciamma qui m’a valu un great shirt! d’une fille probablement lesbienne alors que je mangeais mon donut cream cheese à la fraise sur le trottoir, ainsi que plusieurs regards approbateurs dans les rues de neukölln. un peu déçue de pas avoir eu plus d’interactions avec des filles queer pendant mon séjour quand même, à part la coloc de n. qui me terrifiait un peu, celle qui m’a réveillée à sept heures le jour où j’ai dormi dans la cuisine et qui m’a proposé d’aller finir ma nuit dans la chambre de la fille qui était pas là. n. m’a dit qu’elle travaillait comme videuse au schwuz, le plus grand club queer de berlin, et ça lui allait comme un gant.
dans le bus le soir j’ai posté un appel à lancer des soirées diary slam avec moi après avoir découvert ça dans un bar de neukölln, c’est des soirées où tout le monde peut venir lire le journal de son enfance/adolescence et peut être que je pourrais essayer de lancer le concept à bruxelles et ainsi infiltrer le monde artistico-littéraire bruxellois et devenir une des reines de la scène littéraire locale comme perrine. c’était bien moins dramatique qu’à l’aller dans le bus, j’étais assise exactement à la même place mais j’étais bien moins triste. enfin j’étais surtout triste de quitter berlin, ce qui est une tristesse beaucoup plus supportable. j’ai écouté monument ordinaire en regardant le soleil se coucher derrière les éoliennes, puis je suis passée à avril lavigne en arrivant à leipzig vers minuit. en sortant de la ville je regardais les maisons de banlieue dans le noir et j’avais l’impression qu’on était en france. que leipzig avait glissé quelque part sous fontainebleau, vers là où habitent p. et s. vers une heure du matin j'ai mis sam smith période 2015 mais pas pour être triste, même celle où il dit i love you believe me but not in that way, j’ai pas pleuré. j’ai écouté l’album cinq ou six fois de suite, je sais pas pourquoi ça me faisait du bien.
6 juillet
j’ai enfin brisé la glace avec r. en lui envoyant un tiktok d’un oignon qui chante une chanson d’amour au type qui veut le couper pour le faire pleurer et j’ai dit disons que je viens de briser la glace? et il m’a dit oui tu viens de briser la ce-gla et il m’en a envoyé d’autres et puis on a discuté d’adrienne maree brown et de notre fascination commune pour le rapport extrême que les américains entretiennent avec la nourriture et il est plus du tout revenu sur mes messages qui répondaient à ses questionnements, alors qu’il avait dit qu’il avait des trucs à me répondre, mais peut être que je saurai jamais ce qu’il avait à me répondre parce que tout ce qu’il veut vraiment c’est continuer à pouvoir m’envoyer des trucs drôles et j’ai du mal à comprendre. quand je pensais qu’il avait un crush sur moi ça faisait sens, mais là, je comprends pas pourquoi il s’acharne. en fait je comprends tout simplement pas pourquoi il veut être mon ami. peut être que c’est encore une question de non amour de moi-même. mais moi, est-ce que je peux vraiment être son amie? est-ce que je me voile pas un peu la face? est-ce que je pourrai le revoir un jour sans me rouler par terre de douleur? je veux tellement pas le perdre que je suis prête à tout endurer. hier à la piscine quand je pensais à lui parfois ça me faisait nager comme une forcenée et puis parfois ça me stoppait net et je laissais tomber ma tête sous l’eau comme une morte.
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fallenrazziel · 2 years
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Les Chroniques de Livaï #553 ~ L'INSOUCIANCE NE S'IMPROVISE PAS (septembre 846) Hanji Zoe
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. ​Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes.
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J'en ai déjà ligoté quatre ! Ca marche très bien tout ça ! Bon, d'accord, je m'emballe un peu, ça ne marche pas si bien que ça dans les faits. Les câbles ne sont pas encore assez solides et les machines sont trop lourdes à manoeuvrer. Mais si on les fabriquait plus légères, les titans les feraient voler en éclat ! C'est un vrai dilemme ! La visée est parfaite par contre, on a raté quasiment aucune cible. J'aimerais tellement faire des observations, des tests, des...
Oh non... en voilà un qui va se libérer. Encore... C'est si rageant de voir ces spécimens vivants se carapater ! J'ai trop de choses à régler avec les captureuses, j'ai pas le temps de m'en approcher... Bon, le prochain, on fera connaissance !
Le titan se débat un peu dans les liens qui l'enserrent et finit par s'en débarrasser ; les filins sont intacts et peuvent être rembobinés pour un nouveau lancer, ils sont exceptionnels. Ils ont bien tenu quand même, j'ai compté une bonne demi-heure. Il se relève sur les genoux et cligne des yeux comme s'il se réveillait. Il a pas l'air menaçant, juste étonné. Mmh... Abel ! Vise-le, je veux le garder celui-là ! Encore un peu sur la gauche ! Vite, avant que Livaï le voit !
Evidemment, j'ai parlé trop tard... Un éclair aveuglant éblouit mes lunettes et ce gentil titan s'écroule au sol devant moi, sans que j'ai rien pu faire. Le nain vient se poser sur le cadavre fumant et me toise de toute sa petitesse. Mon sang ne fait qu'un tour. T'es fier de toi, pas vrai !? Je voulais le garder celui-là, il avait l'air docile ! Tu peux pas t'en empêcher, hein !?
Il bougonne comme à son habitude en frottant sa lame avec sa cape. Le corps s'évapore enfin et il revient tourner autour de moi. Ca suffit, tu m’gênes, là ! Y a aucun danger, on s'occupe de ces titans ! Je peux pas travailler si tu déglingues tous les bons spécimens qui se pointent ! Erwin t'a ordonné de m'aider, pas de m'embêter !
Il rétorque que tout ce qui va m'arriver, c'est de me faire bouffer le nez par un de ces monstres. Ca te plairait, hein ? Il répond qu'il s'en fiche mais qu'il voudrait que j'épargne la vie de mes subordonnés. Ben voyons ! Erwin sera très mécontent de toi quand je lui dirais que tu m'as empêchée de travailler ! Il nous regarde là-bas, tu sais ? Il voit comme tu te comportes maaaaal !
Le nain renifle, comme si mon coup bas semblait l'atteindre. Ok, on va faire un marché. Tu vas m'amener le plus beau titan du coin, me laisser l'examiner, et je lui dirais rien ! Attention, je veux pas voir tes lames effleurer un seul de ses cheveux ! Allez, sois docile et obéis un peu ! Sinon, va voler ailleurs, oiseau de malheur !
Il semble s'incliner cette fois, et décolle en douceur pour passer derrière moi. Je le suis des yeux, scrutant ses pirouettes inutiles dans les airs entre les arbres. Erwin lui a si souvent dit d'arrêter de se la jouer, il use son gaz pour rien... Bah, si un titan s'avisait d'avaler cette demi-portion indigeste, il serait foutu de s'étouffer avec...
Oooh, c'est si dommage, pour ce titan... Allez, Livaï, apporte-m'en un avec de beaux yeux, et un joli sourire !
Tandis que je me morfonds à attendre une prise, Moblit et Nifa ramènent les câbles dans la machine afin de la préparer pour une nouvelle capture. Aucun d'entre eux n'a peur, ils me font confiance. Ils comprennent l'importance de cette mission. Je ne suis pas dupe, je sais bien qu'Erwin avait plus d'une idée en m'autorisant cette sortie, mais je compte bien lui en donner pour son argent !
J'entends un doux chuintement dans les branches et les deux nouvelles recrues du grincheux se posent près de moi. Ils reviennent de leur inspection au nord. Ah, c'est vous. Je vous en veux pas pour celui que vous avez tué tout à l'heure, il était vraiment menaçant ; mais celui-là, il avait l'air gentil... C'est sans doute pour ça qu'il l'a massacré, ce rat ! Euh... Hum ! Oubliez ça ! Puisque que votre chef est parti, pourquoi ne pas rester pour m'assister dans mes recherches un petit moment ? Je vais en capturer un autre et je compte bien l'observer dans le détail ! Moblit, tu peux préparer ton carnet de croquis !
Bernon s'assoit en tailleur, l'air vraiment intéressé, mais Krys reste sur le qui-vive. Relax, tout se passe bien, les équipes font leur travail comme il se doit ! Oh, vous entendez ? Je crois que le prochain arrive ! Livaï a du en dénicher un ! J'espère qu'il est pas trop gros !
Un petit bonhomme débouche dans notre clairière, l'air perdu ; le bruit du gaz de Livaï résonne dans la pénombre mais je ne parviens pas à le voir. Il l'a attiré ici et maintenant il cherche à le désorienter. Il est fort, ce petit c... Le titan tourne la tête dans tous les sens, fait quelques pas en avant, les mains tendues... Oh, il est beau ! Et presque à portée ! Nifa, tiens-toi prête ! Quand il passe dans le viseur...
Elle se cale derrière la machine, tend le bras, prête à l'abaisser au moment opportun. Moblit, juste à côté, se prépare à actionner la manette... Encore un peu... Juste quelques mètres... Le titan s'immobilise, cherchant toujours Livaï des yeux. La main de Nifa bouge, s'abaisse, les câbles sifflent dans l'air... viennent se ficher dans le corps tout mou de la cible. Le titan sursaute, tourne sur ses pieds, secoue la tête, essaie de courir, mais ses mouvements l'entravent davantage dans les fils d'acier. Il se retrouve bien vite saucissonné et tombe par terre avec un petit pof comique ! Ouuuii ! Parfait, Livaï ! Il a la taille idéale, un peu plus de cinq mètres !
Mais tandis que je me réjouis de notre succès, les failles de ce système me sautent de nouveau aux yeux. C'est efficace pour étudier sur place, mais je ne peux emmener le titan nulle part. Si nous coupons les câbles, ceux-ci perdront leur tension et le titan se libèrera instantanément. Mais tant qu'ils restent accrochés à la machine, impossible de nous déplacer avec notre prise ! Même si j'avais un moyen de le transporter, ce serait un vrai casse-tête. Et encore me faut-il trouver ce moyen ! Les titans ne sont pas aussi lourds que le laissent présager leur taille, les tirer avec des chevaux serait envisageable... Dans des grands chariots peut-être... A condition qu'ils se tiennent tranquilles ! C'est beaucoup trop hasardeux et dangereux, Erwin acceptera jamais !
Sofie va devoir se creuser la tête pour me trouver un système qui projette cette nasse de câbles à distance, pour que je puisse déplacer mes prises. Un genre de filet peut-être... C'est embêtant, car ça demandera de reprendre de zéro. Elle finira par m'envoyer balader si je lui en demande trop... C'est rageant de ne pas y avoir pensé avant le test sur le terrain !
Enfin, tout n'est pas perdu. Cette version peut être utile à d'autres fins, je pense...
Un doigt timide tapote mon épaule. Le visage doux de Bernon se tend vers moi et m'indique du menton le titan étrangement calme qui attend quelques mètres en bas. Tu as raison, je vais aller faire connaissance avec notre ami ! Je saute à terre, puis sautille vers le titan capturé qui garde ses yeux fixés sur moi. Ooh, ils sont beaux, tes yeux ! Comme je les voulais ! Tes globes oculaires sont aussi gros que ma tête, on dirait ! Et ces cils ! Regarde, Moblit, ils sont aussi longs que mon doigt !
Il se précipite à mes côtés pour tenter de me retenir. Tu ne vas pas t'y mettre aussi ! Mais enfin, il est inoffensif ! Il a l'air fasciné par nous... Je lève les yeux, et aperçois Livaï, assis sur une branche, les lames au clair, une jambe pendant nonchalamment dans le vide. Il attend l'occasion d'intervenir... Pas un geste, toi ! Il est à moi, tu me l'as offert ! Donc je vais lui parler un peu. Si ça t'ennuie, tu peux partir. Je suis sûre que le reste de ton escouade a besoin de toi quelque part.
Il lève le pouce et indique une direction juste derrière son épaule. Krys semble prêt à décoller mais Bernon soupire... Ils veulent rester là, on dirait. Evidemment, ce que je fais est fa-sci-nant ! Bon, mieux vaut ne pas discuter avec lui, obéissez. Vous trouverez une autre occasion d'observer les titans de près. Les deux frères s'éloignent vers le nord à contrecoeur tandis que Livaï prend la direction du sud, et tous finissent par disparaître de ma vue.
Enfin seuls, mon bébé ! Allez, montre-moi ton nez ! Et tes dents ! Est-ce que je peux prélever une dent ? Oh, et attend, je veux essayer de prendre des cheveux ! Ca va, tu n'es pas trop mal installé ? Ses paupières clignent sur ses grands yeux humides. Dis, tu comprends ce que je dis ? Allez, ouvre la bouche, tire la langue ! Des échantillons de salive, oui ! Moblit, va me chercher des fioles dans nos sacs !
Il proteste que je suis beaucoup trop près, qu'il ne va faire qu'une bouchée de moi. Mais non, il est bien tranquille ! Il va se prêter au jeu, pas vrai ? Un claquement sonore vibre à côté de mon visage et le souffle chaud du titan me renverse presque en arrière. Keiji dégaine ses lames et je dois l'arrêter avant qu'il ne commette l'irréparable ! Noon ! Stop, il m'a rien fait, il a juste claqué la mâchoire ! C'est peut-être une façon de... dire qu'il m'aime bien ! Moblit sue de peur et Nifa tremble sur pieds. D'accord, vous êtes pas si rassurés que ça, en fait... Moblit, arrête de transpirer et dessine-le ! Je vais prélever des tissus dont j'espère qu'ils vont tenir le voyage.
Calme-toi, mon beau, doucement... Je vois, je suis la seule qui te veut pas de mal ici. Pourquoi personne ne veut essayer de comprendre ce que je fais !? Je vais te chatouiller un peu, tu devrais dormir en attendant. Dormir... oui, c'est une bonne idée... Les endormir ! Comme des patients qu'on opère ! Mais il faut plus que du chloroforme... Mais oui, cette plante, dont j'ai tiré le narcotique si puissant ! Elle poussait dans les terres inconnues, mais il n'y a aucune raison que je ne puisse pas en trouver dans les Murs ! Je n'ai jamais vraiment cherché... Je me souviens de leur forme et du type de terrain sur lequel elles poussent, je pourrais les reconnaître. Oui, ce serait la solution, je pourrais mener mes recherches tranquillement, en amenant les titans endormis dans un avant-poste peut-être ! En attendant de pouvoir les amener derrière Rose... Ne rêve pas, Hanji, les parlementaires voudront jamais... Ces crétins sans imagination...
Moblit me présente une éprouvette que je place sous la bouche de notre ami afin de récupérer de la bave bien épaisse. Son autre main, serrée sur mon épaule, prête à me tirer en arrière, reste réconfortante malgré l'excitation que je ressens...
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wittylittle · 2 years
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Top de te revoir ici. ! 😁
Alors ce mois de janvier ? Tu nous fais un résumé ? 😉
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Oui… un résumé, je vais essayer.
Quand 2023 est arrivé à minuit, j’étais dans un lit avec Daddy en Allemagne. Ça explosait de partout, comme si on était sous les bombes. Je rêvais de sortir faire la fête et de lancer de la pyro dans la rue comme tout le monde mais j’avais un vol tôt le matin. Fomo.
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Le 4 janvier je débutais une escapade de rêve près des falaises et des champs pleins de moutons au UK. Daddy de Galles et moi on visitait des châteaux, des ruines médiévales, des pubs, des villages pastel, on marchait en regardant la mer, on mangeait dans des restaurants étoilés, on dormait bien, on s’embrassait, on regardait des documentaires collés en promenant nos doigts sur nos avant-bras.
Le 6 janvier il est venu sur mes seins en pleine nuit, devant mes encouragements.
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Le 8 janvier on a eu notre Sunday lunch avant d’aller dans un hôtel villégiature spa en campagne.
Le 10 janvier on est retournés dans notre hôtel préféré dans sa ville. On est allés au musée, dans un bar de drag queen, dans des restos de luxe et au Taco Bell, dans des micro brasseries et une soirée de spoken word.
À mon anniversaire j’ai eu la plus belle journée de luxe : massage et facial (au spa, pas par Daddy), gâteau, bouffe de snobs, vins natures, et il m’a acheté un hoodie de hooligan dont je rêve depuis 10 ans. Il me traite toujours en princesse, mais là c’était décadent.
Le 13 janvier il est revenu au Québec avec moi. En arrivant je suis passée à la maison embrasser le Patron. Il m’a annoncé qu’il avait (enfin) décidé de profiter de notre couple ouvert. Il avait couché avec mon amie. Dans mon lit. (On s’en reparle).
J’ai passé 9 jours à faire visiter ma ville à Daddy. Poutine, Smoke meat, neige, cidres, gin locaux et gastronomie extravagante locale.
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Le 18 janvier mon amie me harcelait pour me parler, alors que j’étais au bureau avant une rencontre importante. Je lui ai dit que je ne voulais pas lui parler tout de suite.
Le 22 janvier je suis allée reconduire Daddy à l’aéroport. On pleurait. On venait de passer presque un mois ensemble magique.
J’ai gardé l’appartement qu’il avait loué jusqu’au 24, histoire de passer un peu de temps seule en transition avant de retourner à la maison.
Parenthèse (j’ai deux amoureux, qui ne me baisent pas, ils ont chacun leurs raisons, on s’aime quand même.)
Pour mon premier soir en solo j’ai invité Max à venir me baiser solide. God Damn, tout ce désir refoulé, c’est lourd.
Le 24 janvier je suis retournée chez moi. J’étais incapable de dormir dans mon lit. Ça me dégoûtait.
Le 26 janvier j’ai commandé un nouveau matelas.
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Le 27 janvier je suis repartie dans un appartement en solo en attendant la livraison. J’ai dansé, pris des bains, fais mes ongles, bu en lingerie, brunché avec le Patron.
Le 31 janvier retour à la maison, les meubles de la chambre avaient étés réorganisés, on a reçu le matelas. Le patron et moi on dort très bien dans notre nouveau lit.
En février, je me cherche un amant. Un vrai. Un sexuel. Que je peux embrasser et faire jouir. Comme j’en ai eu d’autres avant.
Fomo.
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manue-ringo · 4 months
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Chapitre 125 : Révélations et réconforts partie 1
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Voyant la réaction de celle-ci, Mulder tenta une approche plus douce :
Je voulais simplement m'assurer que tu ailles bien. Visiblement, tu as l'air pressé alors…
Non, ce n'est pas ça. C'est juste que… Coupa-t-elle, essayant de trouver une excuse.
Parker poursuivit dans un soupir :
Écoute, je vais bien, d'accord ? J'avais besoin de parler alors je suis allé voir Dana.
Mulder fronça les sourcils puis demanda d'une mine vexée :
C'est moi ou tu cherches à m'éviter ?
Parker s'adossa contre sa voiture dans un élan de frustration puis répondit les bras croisés :
Oui peut-être bien en effet.
Il acquiesça brièvement, le visage marqué par une impatience certaine :
D'accord. Tu peux m'expliquer ce qu'il se passe ? C'est à cause de Michael, c'est ça ?
Parker se mordilla nerveusement les lèvres tandis qu'elle réfléchissait avant de répondre :
Ok. Tu veux savoir ? J'ai rompu avec lui, ça te satisfait ?
Mulder considéra un instant la jeune femme avant de répondre d'une mine désolé :
Mais qu'est-ce qui s'est passé ? J'espère que ce n'est pas à cause de moi.
Laisse tomber. J'en ai vu d'autres. Je m'en remettrais. Bref, je peux y aller maintenant ? Demanda-t-elle dans un élan d'animosité dans sa voix.
Tu es sûre que ça ira ? Demanda-t-il inquiet.
Elle haussa les épaules d'un air partagé :
On fait avec. Bon, faut que j'y aille.
Attends ! Dit-il en l'interrompant soudainement, tendant la main comme pour la retenir.
Parker se retourna, surprise par l’urgence dans son ton. Elle arqua un sourcil, méfiante :
Quoi encore ?
Mulder hésita, se passant une main dans les cheveux, cherchant ses mots :
Tu veux passer chez moi pour te changer les idées ? Il me reste quelques bières, oubliées dans un coin du frigo. Suggéra-t-il poliment dans un sourire amusé.
Un silence s'étira entre eux, mais cette fois, c'était différent. Parker, bouche bée, le fixa comme s’il venait de lui proposer l’impensable. Puis, avec une lueur malicieuse dans les yeux, elle demanda, un coin de sourire relevé :
Tu es sérieux ?
Elle le dévisagea après coup puis ajouta, un sourire au coin :
Tu as une idée en tête ou c'est juste amical ?
Non, rassure-toi ce n'est pas ce que tu crois. Pardon, je suis vraiment mauvais pour ce genre de trucs. Avoua-t-il, un sourire gêné aux lèvres, évitant son regard. Parker avait l'air de se réjouir de la situation et en profita pour le taquiner un peu, avec un faux air sérieux :
C'est bon, je te fais confiance. Ce n'est pas comme si on allait se sauter dessus... C'est fini ce temps-là. Dit-elle dans un sarcasme, guettant sa réaction.
Mulder leva les yeux au ciel, tentant de cacher sa gêne, mais un sourire s’échappa malgré lui. Il se reprit en rétorquant et décida de jouer le jeu, la regardant avec défi :
Très amusant. Si ça peut te rassurer, ma chambre sert de débarras plus qu'autre chose alors… Répondit-il en croisant les bras avec un sourire en coin, relevant le défi implicite.
Parker, surprise par sa répartie, écarquilla les yeux, stupéfaite qu’il jouait ainsi avec elle. Un éclat espiègle traversa son regard :
Mince alors. Je commence à comprendre pourquoi toutes ces réservations d'hôtels coûtent si cher à l 'État. Répondit-elle en riant.
Qu'est-ce que tu crois. Dit-il, imitant un air sérieux avant de lui lancer un clin d'œil complice en tournant les talons pour se diriger vers son véhicule.
Parker éclata de rire en suivant ses pas. La jeune femme se sentait revivre à cet instant. Elle se fichait de savoir si Mulder y était pour quelque chose, bien que la réponse était évidente. Parker était bien décidé à profiter de ce moment de répit avec son ami, peu importe ce qu'il arriverait. Elle en avait assez de souffrir inutilement.
Quelques minutes plus tard au domicile de Mulder :
Les deux amis étaient affalés sur le canapé du salon, une bière à la main, essayant de combler le silence pesant qui s'était installé depuis leur arrivé. En effet, pour une raison encore obscure, l'ambiance entre ces derniers avait totalement changé. Laissant Parker et Mulder dans une situation délicate. Parker fut la première à se lancer :
Je me demande si c'était vraiment une bonne idée. C'est un peu bizarre, non ? Plus étouffant qu'autre chose, en fait. Dit-elle, évitant son regard.
Écoute je… Commença-t-il avant de renverser maladroitement quelques gouttes de bière sur son t-shirt.
Merde ! Protesta-t-il
Le rire de Parker éclata instantanément, cristallin et incontrôlable, brisant la tension. Elle le regardait, pliée de rire, les larmes aux yeux.
Incroyable. Quel crétin. Dit-elle entre deux éclats de rire, ses yeux pétillants de malice.
Rouge de honte, Mulder se leva précipitamment, cherchant un t-shirt propre. Il fouilla l’appartement, ouvrant et fermant les tiroirs avec une agitation nerveuse, conscient du regard amusé de Parker posé sur lui. Elle le suivait du regard, un sourire toujours accroché à ses lèvres, savourant cette scène avec un amusement évident. Parker, amusée par la scène, le suivit discrètement jusqu’à la salle de bain.
Lorsqu’elle entra dans la pièce, elle s’arrêta net, surprise de le trouver en train de passer un t-shirt propre, une lueur d’amusement dans les yeux. Il s'en aperçut après coup tandis qu'il sentit le regard un peu trop insistant de cette dernière sur lui. Il déclara sans retenue :
Ne te gêne pas surtout ma belle. Aller sort de là, le spectacle est terminé. Dit-il avec un air faussement blasé, les traits crispés de gêne, mêlée à une excitation inavouée.
Le sourire de Parker s’élargit, ses yeux s’accrochant aux siens. Il y avait une tension électrique dans l'air, quelque chose de sous-jacent qui flottait entre eux. Elle fit un pas en arrière, ses lèvres s'étirant dans un sourire malicieux, puis elle répondit, un brin provocante :
Oh, mais j’en ai déjà vu assez, ne t’inquiète pas.
Il détourna le regard, un sourire embarrassé aux lèvres, mais son cœur battait plus vite. L’espace d’un instant, tout semblait suspendu, comme si cette complicité naissante venait de franchir une nouvelle étape.
Parker le regarda encore un moment, ses yeux brillants de défi avant de tourner les talons, un rire léger flottant encore dans l'air derrière elle. Mulder resta un instant seul, fixant la porte par laquelle elle était sortie, troublé par ce jeu inattendu qui venait de se dérouler entre eux.
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notasfarasyouthink · 3 months
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i THiNK OF YOU WHEN i THiNK ABOUT FOREVER...
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Mon petit Papa,
Aujourd’hui, ça fait 8 ans. 8 ans que nous a quitté pour rejoindre des nuages plus doux, en tous cas je l’espère.
Ça aura pris 8 ans Papa, mais je me suis enfin fait graver dans la peau quelque chose pour honorer ta mémoire. Ça fait très longtemps que j’en ai envie, mais il a été si dur de trouver quelque chose qui me fait penser à toi sans me donner envie de pleurer chaque fois que je le verrai. Alors j’ai choisi les premiers mots de cette chanson de P!nk, qu’elle a écrit après avoir elle aussi perdu son Papa. Dans cette chanson qui s’intitule ‘Quand je t’y retrouverai’, elle parle à son Papa, comme je te parle tous les ans depuis 8 ans. Elle lui demande comment se passe sa vie dans les nuages, et s’il la regarde, de là-haut. Si j‘avais eu la plume d’Alecia, je l’aurais écrite cette chanson. Elle m’a apporté tant de réconfort que « Je pense à toi lorsque je pense à pour toujours » est rapidement devenu le choix évident de ce que j’allais graver sur moi t’honorer. Il était encore plus évident que cette gravure soit faite par celui que je considère comme mon deuxième grand frère, et qui est né le même jour que toi.
Une fois n’est pas coutume Papa, je vais le dire, cette année a été plutôt exceptionnelle.
Papa, j’ai enfin retrouvé la sérénité. Une sérénité que j’ai l’impression de ne pas avoir connue depuis que je t’écrivais ce même texte il y a 3 ans, à la veille de mes 30 ans. A l’époque, comme aujourd’hui, j’avais l’impression d’avoir trouvé un équilibre comme je ne l’avais jamais vraiment trouvé auparavant. Cet équilibre à l’époque à été de trop courte durée, et quelques mois plus tard, beaucoup de choses se sont écroulées. Et puis d’autres, et puis d’autres. Il aura fallu trois ans pour reconstruire la montagne et la gravir de nouveau. Mais je crois aujourd’hui que le paysage est encore plus joli qu’il y a 3 ans.
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Papa, je vais changer de travail. Si, si, moi qui ne jure que par Too faced depuis presque 10 ans, moi qui n’ai fait que déclamer à quel point ce travail me rendait heureuse, que je n’avais pas envie d’en partir, je vais finir par le quitter. Et c’était vrai tout ça, je n’ai jamais menti. Qu’est ce que j’y ai été heureuse, qu’est-ce que j’y ai appris, tant sur le plan professionnel que personnel. Je suis définitivement quelqu’un de tellement diffèrent que je ne l’étais il y a 5 ans lorsque j’ai rejoint cette marque et cette équipe. Je n’en ai eu véritablement conscience que lorsque j’ai décidé d’en partir, et que j’ai été obligée de faire un point sur mon parcours et où je voulais qu’il m’emmène.
Je n’aurai pas cherché à en partir, en tous cas pas tout de suite, si on n’était pas venu me chercher. Mais la personne qui m’a tendu la main a été un tel ange gardien, un tel mentor par le passé que lorsqu’elle a ouvert la porte, il était inimaginable de ne pas essayer de la franchir. Et tout ce qu’elle m’a dit n’a fait que renforcer mon idée naissante qu’il était temps d’aller voir si l’herbe n’était pas mieux entretenue ailleurs.
Alors, elle ne le sera peut-être pas. Je suis d’avance si triste de quitter ces personnes, essentiellement ces femmes, qui m’ont tant appris. Je n’arrive pas encore à imaginer ma vie sans elles, et si j’y pense trop longtemps, j’ai envie de tout arrêter et revenir en arrière. Mais je sais qu’elle(s) et moi, on se retrouvera. Nous n’avons pas été mis sur le même chemin pour que ça s’arrête ici, c’est certain.
Mais j’ai besoin de passer la porte du verger. J’ai besoin d’entretenir mes propres plantes et de ne pas attendre que des directives me soit données par le paysagiste en chef. J’ai besoin d’étendre mes ailes pour voir si j’arrive à voler toute seule. J’ai peur, mais j’ai hâte de me lancer dans le vide et voir si j’y arrive.
Papa, je suis aussi devenue propriétaire. Moi qui avais toujours eu comme projet secret de le devenir dans l’année de mes 30 ans, j’ai pris un peu de retard, mais on va mettre ça sur le dos des 2 ans de Covid. Finalement je ne suis peut-être pas si en retard. J’ai été ‘forcée’ de le devenir, un peu dans la précipitation, pour des raisons un peu tristes. Et le chemin a été très long (enfin j’ai eu l’impression) pour y arriver. Mais finalement, j’ai quand même énormément de chance de pouvoir le devenir si facilement. Heureusement que maman t’as convaincu d’acheter il y a 30 ans, et que cet investissement saigne un peu sur mon héritage, et facilite tellement les choses. J’ai 33 ans, enfin presque, et j’ai mon propre chez moi, enfin presque, et c’est un peu grâce à toi.
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Et puis papa, il y a ce garçon. Il m’est tombé dessus quand je ne m’y attendais pas vraiment, n’en déplaise à tous ceux dont ça a été le credo pendant des années.
Certains te diraient que je suis bien allée le chercher. On ne va pas à un ‘apéro tendresse’ si on n’en cherche pas un peu, de la tendresse. Mais je t’assure que j’y suis allée sans arrière-pensées. J’y suis allée pour accompagner quelqu’un qui avait besoin de tenter quelque chose de différent. Et au final, c’est moi qui ai trouvé quelque chose de différent.
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Par que oui papa, il est différent. Des hommes, je n’en n’ai pas connu des milliers intimement. J’ai encore moins partagé un bout de ma vie avec eux. Parce que je ne voulais pas, je n’avais pas le temps, je ne voulais pas créer ce temps. Parce que j’étais bien toute seule, libre de vivre ma vie comme je l’entendais, de ne dépendre de personne et que personne ne dépende de moi. C’était vrai tout ça, je n’ai une fois de plus pas menti, ce n’était pas une excuse pour expliquer mon célibat.
Mais lui, il m’est tombé dessus comme un piano sur Bugs Bunny dans un cartoon. Dès nos premières conversations, j’ai senti quelque chose de différent. Une étincelle, une connexion, appelle ça comme tu le voudras, il s’est passé quelque chose.
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Tout était si compliqué sur le papier: sa situation, la mienne, ma difficulté à lâcher prise sur ce qui était depuis trop longtemps et à lui faire confiance, lui faire de la place. Mes insécurités, les siennes, nos différents vécus et nos bagages émotionnels. C’est tellement difficile d’avancer ensemble sur un chemin semé de toutes ces embuches.
Mais je crois qu’on réussit pas mal, Papa. Alors oui, ça reste parfois difficile. C’est compliqué de savoir ce qui est un compromis nécessaire et ceux que je m’impose. C’est dur de savoir ce qui est normal et ce qui ne l’est pas, tant chaque relation est différente. Et lui doit avoir le même ressenti. Mais j’ai l’impression que tout ça vaut le coup. Parce qu’il me fait me sentir bien, très bien, lorsqu’il me fait virevolter dans la rue où me dit des jolies choses tous droits sorties des comédies romantiques que je dévore tant. Il me fait me sentir aimée, voulue et nécessaire. Même si parfois ça m’inquiète un peu, parce que je ne veux plus jamais être nécessaire dans la vie de qui que ce soit, c’est une responsabilité que je ne veux plus assumer. Mais j’ai appris, grâce à la thérapie, à faire la part des choses, et c’est parfois agréable de se sentir nécessaire, quand on arrive à savoir que c’est à l’autre de faire ce qu’il faut pour ne pas dépendre entièrement de nous.
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Il me fait me sentir belle Papa. Même si c’est quelque chose que je n’ai jamais eu trop de mal à ressentir toute seule, c’est tellement plus facile lorsqu’on le ressent à travers les yeux de quelqu’un d’autre. C’est tellement plus facile quand quelqu’un te le dit, tous les jours, ou presque. Sans que ce soit quémandé, ‘justifié’ ou intimement espéré. Ça parait si facile pour lui de me dire qu’il me trouve belle alors que j’ai les cheveux ébouriffés et que mon mascara de la veille coule. S’il le dit, c’est que ça doit être vrai, pas vrai?
Il m’aime Papa, telle que je suis. Avec toutes mes blessures, y compris toutes celles que tu as créé. Il m’aime avec mes bagages, mes defaults, mes insécurités, mes principes, même ceux qu’il ne comprend pas. Il les accepte, parce qu’il comprend qu’ils font partie de moi.
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Avec lui papa, je parle, beaucoup. Tu sais à quel point la communication a toujours été si importante pour moi et pourtant si dure à appliquer dans le contexte du couple. C’est parfois encore un peu dur, car ma terreur de faire du mal et mon besoin de justifier chacun de mes sentiments me freine encore, mais je pense commencer à réussir à faire ce que je n’ai jamais réussi à faire avant : Exprimer les choses, de la bonne façon, avant qu’il ne soit trop tard.
Je (re)découvre avec lui les petits bonheurs de la vie de couple : Avoir quelqu’un sur qui compter, faire des projets, partager des jolis moments ensemble. Je ne vais pas tous te les citer, mais le domaine de Marie-Antoinette, Berlin, le Parc Astérix, nos promenades sur les magnifiques plages d’Algarve, le présenter aux gens que j’aime en sont certainement. Célébrer nos 1 an ensemble, ce qui n’était pas forcément significatif pour lui car il en a vécu bien d’autres, pour moi, tu le sais, c’était un moment très spécial.
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Et surtout, avec lui je me sens en sécurité. Ce n’est pas souvent dans ma vie que ce sentiment de sécurité a été motivé par quelqu’un d’autre que moi-même. Il prend soin de moi Papa, il m’achète des fleurs, me fait à manger, m’offre des cadeaux, me fait découvrir de nouvelles choses, et ce n’est pas forcément quelque chose que j’ai l’impression d’avoir connu dans ce contexte. Tu sais que j’ai souvent plus pris soin des autres qu’ils ont pris soin de moi. Ça serait mentir que de dire que j’ai manqué de soin dans ma vie : Quand il n’était pas donné par certaines personnes, toi y compris, il y avait toujours quelqu’un d’autre pour prendre le relai. Mais c’est tellement agréable de ne pas avoir à le demander, à l’espérer, et que ce soit juste là, parce qu’il a envie que ça le soit. Parfois, j’ai l’impression qu’il me serre si fort, que ça recole certains morceaux brisés par d’autres.
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Il y a eu tellement d’autres jolis moments cette année, Papa. Il y a eu mon séjour à Séville ou j’avais terriblement besoin de me retrouver avec moi-même. Il y a eu la Croatie et ces 10 jours avec ma PEF qui ont apporté tant de chaleur sur ma peau et dans cœur. Il y a eu notre concert de Taylor Swift, 13 ans après le premier. Il y a eu tous ces weekends dans le sud, où le soleil du midi a réchauffé mon cœur parisien qui en manquait terriblement.
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Il y a eu l’annonce qu’un joli petit bebe allait pointer le bout de son nez et que j’allais avoir l’honneur d’être celle qui aiderait à le guider jusqu’à la lumière. On se l’était promis, alors ça n'était pas tant une surprise, mais c’est si beau de voir qu’une promesse faite il y a tant de décennies peut être tenue, car elle est voulue. Je ne retournerai sans doute pas la faveur, mais je vais prendre ce rôle comme l’un des plus important de ma vie. Quoi qu’il arrive, j’aurai avant tout été une marraine, en plus d’être une fille, une sœur, une filleule, et une amie.
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Il y a eu tous ces jolis weekends parisiens, avec mes neveux, Dada, Axel, Maman, Marraine & Parrain, Julien, Marjo & Diego et tous les autres. Je te l’ai déjà dit, mais je le ressens encore plus après chacun de ces weekends : Le fait d’avoir réussi à créer ici un « Safe Heaven », un refuge pour que les gens que j’aime viennent s’y sentir si bien, s’y ressourcent, s’y rechargent, pour qu’on y passe ensemble des moments si marquants, ça a tellement d’importance.
Mais Papa, ça serait mentir que de dire que cette très jolie année n’a pas été semée d’embuches. Ce ressenti serein est tout récent, quelques semaines au plus, il est encore fragile, et le chemin pour y arriver n’a pas été de tout repos.
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Il y a d’abord eu, tu le sais car c’est toi qui lui as ouvert la porte, la perte de Tonton, ton frère. Cette perte a été trop rapide, trop violente, elle est arrivée à un moment où personne n’y était préparé, bien qu’on ne soit jamais préparé à tout ça. Alors j’ai le recul ou la croyance suffisante pour réussir à me convaincre que c’était mieux pour tout le monde, mais ça reste très difficile à encaisser. S’il ça l’a été pour moi, je ne peux qu’imaginer à quel point ça l’a été, et ça l’est encore, pour son entourage plus proche. Quand j’ai posé un cierge sur son cercueil, comme à chaque funérailles depuis ton grand départ (déjà tellement trop nombreux)  je lui ai demandé de te faire un bisou. J’espère que tu l’as entendu. Je sais que tu étais au fond de l’église à nous donner à tous la force de traverser ce moment sans nous effondrer. Je sais aussi que tu as séché nos larmes quand nous n’avons pas réussi à ne pas le faire. Certaines de ces larmes étaient aussi pour toi, tu le sais.
Il y a eu tant d’autres moments difficiles Papa. Je sais que tes mains étaient posées sur mon dos dans chacun d’entre eux, je les ai sentis. Il y a eu ces moments où j’ai cru perdre des gens que j’aime profondément. A commencer par ton fils, ou celui qui est, depuis ton départ, la plus jolie figure paternelle que j’aurai pu imaginer avoir. S’il te plait Papa, ne l’appelle pas tout de suite à te rejoindre. Je sais que malgré le fait que vous soyez tous les deux fondamentalement différents, vous serez amis là-haut, si ce n’est que parce qu’à travers votre amour pour Maman. Mais je ne suis pas encore prête à cette nouvelle perte, trop proche de la tienne, alors continue à le protéger, comme tu le fais si bien depuis ces dernières années.
Le plus dur cette année Papa, ça été que ceux que j’aime ne puissent pas être aussi heureux que moi. Tu sais que si je pouvais arracher un morceau de mon bonheur pour leur en donner un peu à tous, je le ferai sans hésiter. J’en ai assez pour tout le monde, je crois.
Nous avons perdu d’autres personnes, et des relations si importantes se sont éteintes, marquant un point final à certains équilibres pourtant si bien installés. Les trois constantes de ma vie ont eu une année si difficile, et je ne peux rien faire de plus pour guérir leurs maux, je crois. J’aimerai tellement que les 3 femmes avec qui je ne suis pas reliée par le sang mais qui vivent en moi comme si c’était le cas n’aient pas à traverser ce qu’elles traversent. Mais je n’ai pas ce pouvoir apparemment, donc je continue à faire tout ce que je peux pour rendre le fardeau moins lourds. J’espère que je réussi un peu, parfois. J’espère que ça suffit.
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Mais malgré tout ça Papa, ça va, bien.  Très bien. Je sais qui je suis, ou je veux aller, et comment, et j’arrive à prendre le recul nécessaire pour obtenir mon propre bonheur sans qu’il passe forcément par celui d’autrui, enfin je crois.
Tu me connais Papa, jamais à l’aise dans les moments de bonheur, toujours à attendre que l’épée de Damoclès me tombe irrémédiablement dessus. Je suis un peu inquiète que ce moment de sérénité ne soit que l’annonce de moments beaucoup plus durs à venir. Mais je m’accroche, autant que je le peux, au fait que peut-être pas. Peut-être que le bonheur va durer, un peu, encore un peu plus. Peut-être qu’il n’est pas annonciateur d’une tornade qui aura eu besoin de tant de calme avant pour s’y préparer. Nous verrons l’année prochaine, j’imagine.
J’espère que tu vas bien. Que tu as toi aussi son siège préfère dans ton bar là-haut. Tu me raconteras quand je viendrais te rejoindre, mais pas tout de suite s’il te plait. J’ai encore plein de bonheur à vivre ici.
Je t’aime.
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canyouseewhatisee · 11 months
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Celui qui aime
Audio en español. Traduction en français. Translation in English.
Comme je l'ai évoqué dans le précédent post, je suis actuellement au Chili, dans le nord du pays depuis maintenant un peu plus de trois mois. Le blog va ainsi accueillir son premier chilien et pas des moindres. Amador ("amoureux", "la personne qui aime" en français). Je n'avais jamais rencontré auparavant quelqu'un qui portait aussi bien son prénom.
Lors d'un week-end long, j'en ai profité pour sortir de la ville afin de découvrir les alentours, et je me suis alors retrouvée dans le camping d'Amador. Dès mon arrivée, il a montré tant son amour pour ce lieu dont il a fait son chez lui depuis maintenant plusieurs années, que celui d'accueillir l'autre et partager avec ce dernier.
Sans plus attendre, je vous laisse découvrir celui qui aime.
Rebecca: Bonjour à tous! Aujourd'hui nous sommes à La Campana, dans la Vallée de l'Elqui. Pas très loin de Vicuña (une ville et commune de la province d'Elqui, un des principaux lieux de production du Pisco chilien), à plus ou moins une heure trente de La Serena, où je vis actuellement. Et je suis avec Amador, à l'Astro camping. (Vous pouvez trouver le lieu sur booking ou même instagram @astro_camping.). Un très joli lieu. Avant toute chose pourrais-tu te présenter Amador? Qui est Amador?
Amador: Bonjour à tous! Je suis Amador, chilien et propriétaire d'Astro camping experience. Je suis également guide touristique. Je parle 3 langues. Voilà 6 ans que nous avons le camping. C'était un rêve de travailler dans le tourisme. Je suis administrateur en ressources humaines. J'ai travaillé dans une entreprise d'électricité. J'étais chef, avec la cravate et tout ce qui va avec à Santiago. Et le destin m'a amené jusquà la Vallée de l'Elqui, un lieu magnifique, spirituel. Et je suis ici, heureux. Et je ne partirai jamais d'ici. (Rires)
Rebecca: (Rires) Et pourquoi l'initiative d'Astro camping?
Amador: Parce que c'était un rêve de travailler dans le tourisme. J'ai fait beaucoup de choses différentes dans ma vie. Quand je suis arrivée dans la région de Coquimbo, plus précisément à La Serena, j'avais le rêve de travailler dans le tourisme. Durant ces trois années à La Serena, je me suis concentré sur la méditation, la lecture. J'ai lu beaucoup de livres. Et beaucoup de réponses me sont parvenues. Et l'une des réponses a été en français. Le mot qui m'est parvenu fut le mot "accomplissement". Sur le coup, je n'ai pas toute suite compris. Le temps passa. Et tout a concordé afin que je puisse acquérir ce terrain avec la petite cabane et que je puisse réaliser le projet touristique de l'Astro camping experience. J'ai par la suite accueilli une volontaire française qui m'a appris les ficelles du métier car elle avait étudié le tourisme. Normalement les volontaires restent 3 semaines voire 1 mois. Mais elle est tombée amoureuse et elle est finalement restée 8 mois. Elle a donc été présente pendant longtemps pour m'aider et lancer le projet. Un jour, alors que nous étions autour du feu, le mot m'est revenu. Je ne savais toujours pas ce qu'il signifiait. Et je lui demande "Cécile, Cécile? Que veut dire le mot "accomplissement"?". Elle m'a alors souri tout en me disant que c'était un très joli mot qui voulait dire "cumplir un sueño" (réaliser un rêve). Et c'est exactement ce qui m'est arrivé. Et pourquoi cela m'est arrivé en français? Parce qu'elle allait faire partie de ce rêve. Pendant tout ce temps, elle a été comme ma fille pour moi. Et ça a été un très beau moment. Voilà comment tout a commencé.
Rebecca: Tu as dis que tu avais ce rêve que tu as clairement atteint. Mais que tu avais également d'autres rêves. (Amador me regarde en fronçant les sourcils, ne comprenant pas où je voulais en venir.). Non? Il me semblait avoir écouté cela. Je me suis peut-être trompée.
Amador: Disons que c'est complémentaire parce que mon cheminement spirituel a continué à se développer. J'ai emménagé dans un lieu spirituel, dans lequel de nombreuses personnes sont elles-mêmes spirituelles. Il y a un temple hindouiste, un autre bouddhiste. Il y a aussi des chrétiens. Et ils parlent tous le même language que moi: ils méditent, ils parlent entre eux, ils réalisent des guérisons. Les énergies de ce lieu sont magnifiques. C'est-à-dire que ça fait parti du processus. C'est un tourisme de guérison, de bien-être qui est entrain de se développer ici à l'Astro camping. Il y a des guérisseurs qui viennent ainsi que des personnes qui ont besoin de guérisons. L'énergie du lieu attire cela. Les deux aspects se complémentent. Beaucoup de personnes qui viennent, ont besoin de se soigner surtout avec ce qui se passe actuellement dans le monde. Aujourd'hui par exemple, j'ai regardé les informations. Ce qui se passe en Israël et en Palestine. Ça m'a mis le moral au plus bas. Donc les gens ont besoin de guérisons, le monde a besoin de guérisons. Et ici dans la Vallée nous apportons de petits grains de sable à cette cause, afin que les gens puissent guérir.
Rebecca: Depuis le début, tu parles de spiritualité. J'aimerais savoir quelles sont tes croyances et qu'est-ce qu'elles t'apportent?
Amador: Je n'ai pas de religion défini. Parce que j'ai lu des choses sur un peu toutes les religions. Je ne suis pas d'accord avec le fanatisme. Regarde ce qui arrive aujourd'hui en Israël et Palestine, ce qui s'est passé pendant des siècles dans cette zone au nom du fanatisme religieux. Chaque religion a des messages et au final chacune arrive à la même conclusion: que l'amour et l'énergie doivent prédominer dans le monde, que nous marchions tous en paix. Les chanteurs l'ont dit, les êtres spirituels l'ont dit. Mais l'être humain n'apprend pas. La planète entière doit lutter pour la paix, pour l'amour entre tous les êtres humains. Les gens sont très anxieux, surtout la jeunesse. J'ai reçu ici 56 nationalités différentes et je peux vous dire que je vois ce que la jeunesse d'aujourd'hui pense. Et ce n'est rien de bon. Parce que le futur ne paraît pas très bon. Beaucoup de jeunes femmes qui viennent ici me disent ne pas vouloir mettre au monde un enfant dans l'état actuel du monde. Cela indique bien qu'il y a un problème. L'humanité ne fonctionne pas correctement. Et elle ne comprend pas. Nous devons tous apporter quelque chose, ce que nous pouvons.
Rebecca: J'aime beaucoup le fait que tu parles de paix et d'amour parce qu'au final c'est de cela qu'il s'agit.
Amador: Nous le répétons depuis des siècles. Mais l'être humain ne comprend pas. N'apprend pas.
Rebecca: Pour toi, quel est le sens de la vie?
Amador: Le sens de la vie c'est d'être heureux. Mais pour être heureux, il faut savoir mettre de côté le matérialisme qui prédomine dans ce monde. D'ailleurs, tous les guides spirituels qui ont foulé cette Terre ont eu une vie simple. Krishna par exemple, une divinité indienne qui est venue sur Terre il y a plus de 10 000 ans est née en prison; Jésus-Christ est né dans une étable; Gandhi a lutté pour la paix pacifiquement; John Lennon a chanté en faveur de la paix également; Mandela est un exemple avec ce qu'il a pu faire en Afrique du Sud. Mais le pouvoir, l'ambition, la matérialisme finissent toujours pas primer sur cette planète. Il faut semer des petites graines de paix et d'amour. Il n'y a pas d'autres options.
Rebecca: Oui, comme nous disions hier: être des lumières. Est-ce que tu as un dernier mot pour les personnes qui vont écouter l'épisode que ça soit en Amérique latine ou en Europe?
Amador: Il ne faut pas perdre la foi. Il faut apporter ce que vous pouvez apporter. Pardonner les autres. Ne pas critiquer. S'occuper des autres afin de les rendre heureux. Car si tu envoies des énergies positives aux autres, tu vas forcément en recevoir également. Si au contraire, tu envoies de la mauvaise énergie, elle te sera également rendue. Ne pas regarder aux défauts des autres mais plutôt les siens et travailler dessus. Et si tu travailles dans la paix jusqu'à que la mort arrive, la suite sera parfaite. Il faut être heureux.
Rebecca: Merci beaucoup Amador!
~
Translation in English.
Like I mentioned in my last post, it's been a little over 3 months that I am in Chile, in the north of the country. The blog is welcoming his first but not least Chilean. Amador ("lover", "the one who loves" in English). I have never met before someone who wears so well his name.
I took the opportunity of a long weekend to explore the surroundings of the city where I live, and I booked a tent on Amador's camping site. As soon as I arrived he showed his love as much for the place he chose to call home for several years now, as for receiving people and share with them.
Without further notice, I will let you discover the one who loves.
Rebecca: Hello everyone! Today we are at La Campana, in the Elqui Valley. Not so far from Vicuña (a commune and city in Elqui Province, one of the main place of Chilean Pisco's production), one hour and a half from La Serena, where I currently live. And I'm with Amador at the Astro camping site. (You guys can find the place on booking.com or on instagram @astro_camping.). A really beautiful place. Before anything else could you introduce yourself Amador? Who is Amador?
Amador: Hello everyone! I'm Amador, Chilean and owner of the Astro camping experience site. I'm also a tourist guide. I speak 3 languages. It's been 6 years now that we own the camping site. It was really a dream for me to work in tourism. I'm a human resources administrator. I worked in an electric power company. I was a chief, with a tie and everything that goes along with it in Santiago. And destiny brought me to the Elqui Valley, a magnificent and spiritual place. And now I live here, happy. And I will never leave. (Laughters)
Rebecca: (Laughters) And why the initiative of Astro camping?
Amador: Because it was a dream to work in tourism. I did a lot of different things in my life. When I arrived in the region of Coquimbo, more precisely in the town of La Serena, I had the dream to work in tourism. During those 3 years in La Serena, I focused on meditating, reading. I read a lot of books. And a lot of answers came to me. And one of these answers came to me in French. The word brought to me, was the word "accomplissement" (a French word for "achievement", "fulfillment"). I did not understand right away. Time passed. And everything got put together, so I could acquire this field with the little cabin and that I could carry out succesfully the project of Astro camping experience. I later on received a French volunteer, who taught me the tricks of the job since she had herself studied tourism. Usually, volunteers stay 3 weeks, 1 month tops. But she fell in love and finally stayed 8 months. So she was around for a while to help me and to start the project. One day, while we were around of the campfire, the word got back to me. And I asked her "Cécile, Cécile? What does "accomplissement" mean?". Then she started smiling and told me that it was a really pretty word that meant "cumplir un sueño" (to realize a dream). And it's exactly what happened to me. And why it was brought to me in French? Because she was going to be part of this dream. During all this time, she was like a daughter to me. And it was a really beautiful period. Here is how everything started.
Rebecca: So you said that you had this dream, that you clearly reached. But that you also had other dreams. (Amador is looking at me frowning, not understanding where I was going with this.). No? I thought I heard you said it. Maybe I'm wrong.
Amador: Let's say it's complementary because my spiritual path continued to develop. I moved in a spiritual place, in which various persons are also spirituals. There is a Hindu temple, a Buddhist one. There are also Christians. And they all speak the same language as me: they medidate, they talk to each other, they heal people. The energies of this place are beautiful. It all comes into a process. It's a healing tourism, of wellness that is coming together here in Astro camping. Healers are coming and people who need to be heal. The energy of the place attracts both of the aspects. Many people who come here, need to be heal, particularly with what is going on around the world right now. Today for instance, I watched the News. About mainly what is going on in Israel and Palestine. It really brought me down. So people need healing, the world needs healing. And here in the Valley we are bringing tiny grains of sand to this cause, so that people can heal.
Rebecca: Since the beginning of this interview, you are talking about spirituality. I would like to know what are your beliefs and what is it bringing into your life?
Amador: I don't have any define religion. Because I have read things about kind of every religion. I do not agree with fanaticism. Look at what is going on in Israel and Palestine, what happened during centuries in this zone in the name of religious fanaticism. Each religion has messages and at the end, each and every one of them comes to the same conclusion: that love and energy have to predominate in this world, that we all need to walk in peace. The singers said it, the spiritual beings said it. But the human being never learns. The entire planet has to fight for peace, for love between every human beings. People are very anxious, particularly the youth. I have received here 56 diferent nationalities and I can tell you guys that I know what today's youth is thinking. And it's nothing good. Because the future doesn't seem good. A lot of women coming here, say that they don't want to bring a life into this world. This surely indicates that there's a problem. The humanity is not functioning correctly. And people don't seem to understand. We must all bring something, what we can.
Rebecca: I really like the fact that you are talking about peace and love because at the end of the day, it's what it's all about.
Amador: We've been saying it for centuries. But the human kind does not understand. Does not learn.
Rebecca: For you, what is the meaning of life?
Amador: The meaning of life is to be happy. But to be happy, one has to learn how to put aside materialism that predominates in this world. Besides, every spiritual guides that put foot into this world, had a simple life. Krishna for instance, a major deity in Hinduism who came in this Earth more than 10 000 years ago was born in jail; Jesus-Christ was born in a barn; Ghandi fought for peace pacifically; John Lennon sung in favor of peace too; Mandela is an example with wthat he has done in South Africa. But power, ambition, materialism always seem to prevail in this planet. We need to spread tiny seeds of peace and love. There are no other options.
Rebecca: Yes, like we were saying yesterday: to be lights. Do you have a last word for the people who are going to be listening the episode here in Latin america or in Europe?
Amador: We must not loose faith. You guys have to bring what you can. Forgive one and other. Do not criticize. Take care of others so they can be happy. Because if you spread good vibes to others, surely you are going to receive some too. If on the contrary, you spread bad energies, this will come back to you as well. Do not look at the flaws of others but take a look at yours and work on them. And if you guys work in peace until you die, what comes next will be perfect. You need to be happy.
Rebecca: Thanks a lot Amador!
@astro_camping
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marie-swriting · 8 months
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La Traînée d'Hawkins | Et Le Taré - Eddie Munson [2/2]
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Stranger Things Masterlist
Partie une
Partie une - deux (version anglaise)
Résumé : Après des mois de solitude à cause de ta réputation détruite, Eddie Munson est là pour toi.
Warnings : slutshaming, mention d'harcèlement (reader et Eddie se faisant harceler) (parler à quelqu'un si vous vous faites harceler !), mention d'une mauvaise relation avec les parents, mention rapide de drogue, problèmes de confiances, angst, dites-moi si j'en ai loupés d'autres.
Nombre de mots : 5.3k
Chanson qui m'a inspiré : Bad Reputation par Shawn Mendes
Ta retenue est enfin terminée, te permettant ainsi de fuir une prison pour une autre. Tu salues le professeur et sors du bâtiment. Le parking du lycée est vide à l’exception de quelques voitures. 
Tu es sur le point de quitter le parking quand tu entends une voix te retenir. Tu n’as pas le temps de te retourner que la personne est en face de toi, la respiration haletante. Steve est en face de toi, la respiration haletante. Tu essayes de le dépasser, mais il te retient.
-Qu’est-ce que tu veux ? demandes-tu, sèchement.  
-Je… Je voulais savoir… comment tu vas ?
-Parce que ça t’intéresse maintenant ? Laisse-moi tranquille, rétorques-tu en tentant de partir à nouveau.
-Y/N, attends !
-Quoi ?
-Je suis désolé pour tout ce qui s’est passé, commence Steve avec des yeux coupables. Je voulais pas que ça dégénère à ce point.
-Et pourtant, tu n’as rien fait pour que ça s’arrête. Ne dis pas le contraire. 
-Je suis allé voir le principal quand il y a eu toute cette histoire avec Jessica. J’ai essayé de lui expliquer la situation, de te défendre, mais il n’a rien voulu…
-J’ai arrêté d’attendre de te voir prendre ma défense il y a plus d’un mois Steve, l’interromps-tu, agacée. Au début, je pensais bêtement que tu serais de mon côté, que tu me défendrais et tu sais ce que tu as fait la première fois qu’on m’a humilié devant tout le monde, y compris toi ? Tu as fait demi-tour et tu m’as laissé seule. Ça fait un bout de temps que je ne compte plus sur toi Steve. 
-Je sais que j’ai agi comme un lâche, mais je veux me racheter. Ça a trop duré tout ça.
-Tu veux une médaille pour ta prise de conscience ? C’est trop tard, Steve ! Il n’y a plus rien à faire. 
-Y/N, s’il te plait. Tu as beaucoup compté pour moi.
-C’est pas l’impression que j’ai ! t’écris-tu, les poings serrés. Tu sais, un jour tu m’as dit que je serais toujours ta relation préférée, je t’annonce que toi, tu seras toujours la relation que je regrette. Les trois mois magnifiques que j’ai passés avec toi ne valent pas toute la souffrance et le harcèlement que je reçois, dis-tu, des larmes de rage aux yeux. Tu m’as fait me sentir encore plus seule que je ne l’étais. Tu disais que tu voulais être quelqu’un de mieux, t’as encore beaucoup de boulot. J’espère sincèrement que tu arriveras à faire mieux. En tout cas, je ne veux pas être là pour voir ça. Maintenant, laisse-moi. 
-S’il te plaît, laisse-moi une chance, supplie Steve en te saisissant le bras.
Alors que tu t’apprêtes à répondre à Steve, un van s’arrête à côté de vous. Vous n’y prêtez d’abord pas attention jusqu’à ce que la voix d’Eddie Munson vous coupe dans votre conversation. 
-Hey, tout va bien ? 
-On ne fait que discuter, informe Steve à Eddie.
-Bien. Y/N, c’est toujours bon pour que je te ramène chez toi ? 
À la question d’Eddie, tu fronces les sourcils. Il n’a jamais été question qu’Eddie te ramène chez toi. Tu ne lui as jamais vraiment parlé avant. En le regardant avec plus d’attention, tu comprends qu’il vient en fait de te proposer une issue à ta conversation avec Steve. Tu es sur le point d’accepter quand Steve te devance. 
-Je peux très bien la ramener. 
-Y/N ? insiste Eddie.
-Je rentre avec Eddie. Laisse-moi tranquille, Steve. 
Avant qu’il puisse ajouter quelque chose, tu montes dans le van d’Eddie sans lancer un dernier regard en arrière. Eddie commence à conduire dès que tu as fermé la porte. Tu restes silencieuse pendant quelques secondes alors qu’une larme coule sur ta joue. Eddie se penche vers la boîte à gant et saisit un mouchoir avant de te le donner. Tu le remercies doucement et tu t'essuies les joues. Quand Eddie considère qu’il est à une bonne distance du lycée, il s’arrête et se tourne vers toi.
-Tu veux en parler ?
-Pas vraiment, non. Je vais descendre là, il y a un bus bientôt, dis-tu en prenant ton sac de cours à tes pieds. Je ne veux pas te causer de problèmes, surtout si tu es en couple.
-Heureusement que je n’ai pas de copine, alors, sourit-il. Et même si c'était le cas, je m'en fiche de ce qu'ils disent sur toi donc ça ne me dérange pas de te ramener. 
-Merci, lui dis-tu avant d’indiquer ton adresse. Est-ce qu’on peut attendre un peu avant d’y aller ? Je ne veux pas rentrer chez moi tout de suite.
-Bien sûr.
Eddie te laisse reprendre tes esprits autant de temps que tu as besoin puis, quand tu lui indiques que tu vas mieux, il rallume le contact de la voiture. Une bonne partie du chemin se fait dans le silence, Eddie devinant que tu en as besoin ; cependant il veut pouvoir mettre un peu de musique, il se râcle la gorge pour attirer ton attention.
-Ça te dérange si je mets un peu de musique en fond ? 
-Pas du tout, vas-y. C’est ta voiture, tu n’as pas besoin de me demander.
-C’est juste que tu as l’air perdue dans tes pensées, je ne veux pas t’interrompre, explique Eddie en lançant une cassette et de baisser le son.
-Désolée, je ne suis pas une bonne compagnie ce soir.
-C’est pas ce que j’ai dit. J’imagine que ta journée a dû être longue. 
-Ne parlons pas de moi, parle-moi de toi, l’interromps-tu en te tournant vers lui. Comment ça se fait que tu aies terminé le lycée si tard ? C’est pas un jugement, c’est juste que d’après ce que je sais, le lycée n’est pas vraiment ta tasse de thé. 
-C’est le moins qu’on puisse dire, rigole Eddie. On s’est réunis avec le club Hellfire, on a fini tard. 
-Il consiste en quoi ton club ?
-D’après les personnes hors du club, on voue un culte à Satan. Officiellement, on joue à Donjons et Dragons. 
-C’est quoi un jeu de société ? questionnes-tu, curieuse. Eddie rigole légèrement à ta supposition. 
-C’est un jeu de rôle. 
-Oh, d’accord. Parle-moi en plus. 
Eddie n’a pas besoin que tu insistes plus pour le lancer. Instantanément, il devient tout joyeux alors qu’il t’explique l’univers, les différents rôles et certaines de ses campagnes. Eddie est celui qui parle, tu réponds par des exclamations brèves, toutefois, tu l’écoutes avec attention. 
Quand vous arrivez vers chez toi, il se force à s’arrêter de parler. Eddie se gare un peu avant ta maison pour ne pas t’attirer d'ennui avec tes parents comme il te dit sur un ton léger. Tu as un pincement au cœur à sa remarque, Eddie, tout comme toi, est une victime de la méchanceté gratuite des adolescents de votre âge. Tu regardes rapidement ta maison avant de te saisir de ton sac et de te tourner vers Eddie.
-Merci, dis-tu avant de marquer une pause. Pour m’avoir raccompagné et aussi pour m’avoir défendu la dernière fois.
-Ça n’a pas servi à grand-chose comme ils ne m’ont pas écouté.
-Certes, mais tu es le seul qui m'a défendu alors, sache que j’apprécie.
-Il n’y a pas de quoi, répond Eddie, sincèrement.
-Je vais pas t’embêter plus longtemps.
Tu quittes le van d’Eddie, mais avant que tu puisses faire un pas, Eddie se penche vers la fenêtre du côté passager et l’ouvre. 
-Y/N, attends ! J’ai remarqué que tu n’étais pas souvent à la cafétéria le midi. Si tu veux, tu es la bienvenue à la table du Hellfire, t’invite-t-il, te mettant du baume au cœur.
-C’est très gentil, mais je n’aime pas manger à la cafétéria, avec les autres.
-Eh bien, sache que dans les bois derrière le lycée, il y a une table de pique-nique que presque personne connait. Je mange là-bas, parfois. On peut manger là-bas ensemble demain. 
-Je… J’y réfléchirai, promets-tu avec un petit sourire. Bonne soirée, Eddie.
Eddie te rend ton sourire alors que tu marches lentement jusqu’à la porte d’entrée. Quand Eddie est sûr que tu es bien rentrée, il quitte ta rue, se rendant chez lui. 
Suite à ce soir-là, Eddie fait plus attention à toi. Bien évidemment, il a entendu les rumeurs et toutes ses variantes. Cependant, Eddie est connu pour ne pas suivre aveuglément ce qui est raconté sur une tierce personne. Il veut te parler depuis un moment; il connaît que trop bien à quel point ce genre de réputation peut isoler une personne. Toutefois, il ignorait comment commencer la conversation, après tout, vous ne vous étiez jamais parlé avant qu’il vienne à ta rescousse quand tu as parlé à Steve pour la dernière fois.
Après plus d’une semaine d’analyse, Eddie a remarqué que tes mécanismes pour passer inaperçus. Le premier qu’il avait remarqué bien avant est que tu ne manges jamais en compagnie d’autrui - il a quelques idées sur l’endroit où tu pourrais te cacher pour manger. Il a également remarqué que tu prends toujours les chemins les plus longs pour éviter le monde; que ça soit pour aller dans une classe ou pour rentrer chez toi. Il sait aussi que la situation a dépassé le stade du lycée, déteignant chez toi. Eddie veut pouvoir t’apporter un peu de soutien comme il aurait aimé avoir lorsqu’il avait été harcelé pour la première fois à sept ans. 
C’est pour cette raison qu’il a décidé de t’attendre après ta retenue à nouveau. Il veut pouvoir parler avec toi sans qu’une personne extérieure vous interrompe ou te fasse fuir. Quand tu quittes de l’enceinte du lycée, Eddie sort de son van et te fait un signe. Tu fronces les sourcils avant de te diriger vers lui, légèrement mal à l’aise.
-Est-ce… est-ce que tu m’attendais ?
-Je voulais savoir si tu avais peut-être besoin d’un chauffeur, propose Eddie.
-Je prends le bus. La dernière fois, c’était une exception, ce qui ne veut pas dire que je n’ai pas apprécié.
-Je sais, mais je me disais que peut-être je pourrais te ramener chez toi chaque jour, explique-t-il en pointant son van de sa main. Comme tu finis tard ta retenue. Et je peux même faire des détours pour pas que tu aies à rentrer tout de suite.
-Pourquoi ? demandes-tu, sur tes gardes.
-J’ai remarqué que…
-Non, pourquoi tu proposes ? précises-tu en l’interrompant. Tu as l’air gentil, mais on ne se connait pas vraiment, je ne comprends pas pourquoi tu veux me raccompagner chez moi alors que tu pourrais rentrer plus tôt.
-J’en ai envie, répond-il sur un ton sincère. Et puis, la dernière fois, tu as dit que tu viendrais manger avec moi et j’ai attendu toute l’après-midi ce qui n’est pas vraiment sympa donc tu me dois bien ça, ajoute-t-il avec un ton humoristique, te faisant sourire.
-J’avais dit que j’y réfléchirais, je n’avais rien confirmé.
-C’est vrai et peut-être que tu n’es pas venue parce que tu avais un devoir à faire ou juste parce qu’on ne se connait pas vraiment, c’est pourquoi je me suis dit que si j’étais ton chauffeur le soir, on pourrait apprendre à se connaître et peut-être que tu serais moins réticente à l’idée de manger avec quelqu’un, admet Eddie, mais tu restes sceptique. Y/N, je te jure que mes intentions sont 100% honnêtes, ajoute-t-il en faisant un pas vers toi. Je n’ai pas d’idée derrière la tête ou je ne sais quoi. Si tu ne veux pas, tu peux refuser et je te laisserai tranquille. Si tu acceptes, mais qu’après tu changes d’avis, je te laisserai tranquille aussi. Je propose juste mes services, rien de plus. 
Tu regardes Eddie, essayant de le déchiffrer. Tu connais la réputation d’Eddie et peu importe ce qu’on dit sur lui, le fait est qu’il est l’un des rares à ne t’avoir jamais rabaissé et le seul à t’avoir défendu devant tout le monde. Tu as l’impression qu’il est honnête dans ses paroles. Tu n’as pas raison de douter, mais tu ne peux t’empêcher. Ton cerveau te montre tous les pires scénarios, tentant de te prouver que la situation pourrait s’empirer. Toutefois, ton instinct te dit de lui faire confiance pour une raison que tu ignores. 
-D’accord, je veux bien. 
À ta réponse, Eddie te fait un grand sourire avant d’ouvrir la portière du côté passager de son van d’un geste théâtral. Tu rigoles à ses singeries avant de monter dans son van.
Cette fois, sur le chemin, tu es plus bavarde. Tu lui poses quelques questions sur Donjons et Dragons avant que la conversation dérive sur des sujets plus banals. Tu apprécies la personnalité excentrique d’Eddie. Il arrive à te faire rire à gorge déployée, ce que tu n’avais pas fait depuis deux mois. Tu es même déçue quand tu vois Eddie s’arrêter dans ta rue, tu aurais aimé parler un peu plus avec lui. Tu le remercies avant de quitter son van et de rentrer chez toi avec enfin un sourire sincère au visage.
Au fil des semaines, ton amitié avec Eddie se réduit seulement aux discussions que vous partagez quand il te ramène chez toi. Tu connais Eddie un peu mieux maintenant et tu dois avouer que grâce à lui, la vie au lycée te semble être un peu moins un enfer. Tu n’as toujours pas osé manger avec lui sur la fameuse table de pique-nique, ce qui ne veut pas dire qu’il ne t’a pas proposé plusieurs fois.
A chaque fois qu’il te propose, tu veux accepter. Toutefois, tu ne peux t’empêcher de penser à ce qu’on dirait sur toi si on te voyait filer en douce dans les bois avec Eddie. Une nouvelle rumeur exploserait en une seconde. Les choses commencent enfin à se tasser, tu ne peux pas risquer de retourner à la case départ. Cependant, plus le temps passe et plus tu veux passer du temps avec Eddie alors le jour de ta dernière retenue, tu te décides enfin à abandonner le placard du concierge et te diriges dans les bois derrière le lycée. Eddie est déjà assis à la table, son repas entamé. Quand il entend quelqu’un venir vers lui, il relève la tête vers toi. En te voyant venir vers lui, il abandonne son sandwich et se lève en frappant des mains.
-Mesdames et messieurs, elle est venue ! dit-il d’un ton solennel. Mon Dieu, j’avais peur de manger seul encore une fois.
-C’est pathétique, hein ? rigoles-tu alors qu’Eddie te fait signe de t’asseoir en face de lui. Je me suis dit que j’avais refusé ta proposition trop de fois, j’avais peur que tu me refuses de monter dans ton van après ça.
-Jamais, affirme Eddie alors que tu sors ton déjeuner. Je t’apprécie trop pour te lâcher. 
-C’est donc ça ton refuge quand tu ne manges pas à la cafétéria ?
-Plutôt stylé, n’est-ce pas ?
-Plus que le placard du concierge, confirmes-tu.
-C’est là où tu manges d’habitude ?
-Au moins, je suis sûre que je ne croiserai personne, informes-tu en commençant à manger. Eddie, je peux te poser une question ? demandes-tu après avoir marqué une pause.
-Dis-moi.
-Comment tu fais ? Je veux dire, ça fait des années qu’on dit des choses horribles sur toi et j’ai pas l’impression que ça t’affecte le moins du monde. Peut-être que c’est le cas et que tu le caches bien. Dans tous les cas, je veux bien savoir. 
-Je ne vais pas te mentir, au début, c’était dur, avoue-t-il en évitant ton regard. J’arrêtais pas de me dire que je devais être le problème. Si je n’étais pas comme ça, peut-être qu’on dirait pas ça. Si je m’habillais de telle façon, peut-être qu’on m’apprécierait plus, ajoute Eddie en jouant avec son sandwich. J’ai passé toute ma primaire à chercher la raison, à essayer de trouver un moyen d’être accepté puis, j’ai réalisé qu’ils n’en valaient pas la peine, affirme-t-il en relevant le regard vers toi. J’ai compris que leur opinion m’importait peu car ce n’est pas eux qui sont importants pour moi. J’ai compris que je préférais vivre comme je l’entendais plutôt que me conformer et me perdre moi-même. Au début, je me sentais seul jusqu’à ce que je rencontre d’autres parias comme moi. Ce n’est pas facile quand on invente ce genre d’histoire à ton sujet, ça t’isole des autres et ça fait des dégâts, mais il faut réussir à bien s’entourer. 
-A part toi, je n’ai personne, admets-tu, tristement. 
-Le club Hellfire serait ravi de t’avoir.
-Tes amis ne me connaissent pas.
-Et je suis sûr qu'ils t’adoreraient si c’était le cas. 
-Peut-être plus tard.
-Se réapproprier les insultes qu’on te donne peut t’aider aussi, tu sais, précise Eddie. Tu ne dois pas laisser ce qu’ils te disent te faire te sentir mal. Tu dois en faire une force. Maintenant, je peux dire que je suis un taré et j’en suis fier.
-Plus facile à dire qu’à faire.
-Je sais, c’est un travail de tous les jours, mais tu peux le faire, t’encourage Eddie en se levant pour se mettre à côté de toi. Tu dois enlever le poids de ces mots. Ils te font mal car tu les penses comme négatifs, mais si tu en fais une force, ils n’auront plus d’insulte à te dire.
-Tu n’es pas sérieusement en train de suggérer que je dise je suis une trainée et j’en suis fière ? questionnes-tu, paniquée.
-Je veux pas que tu le dise, je veux que tu le cries, corrige-t-il. 
-T’es bête. 
-Allez, fais-le, ordonne Eddie en te forçant à te lever.
-Je ne vais pas le faire, rétorque en croisant les bras sur ta poitrine. J’ai passé des mois à me débarrasser de cette étiquette, je ne vais pas me la coller. 
-Tu devrais le faire, ça va te libérer. 
-Je ne suis toujours pas convaincue.
-Tu me fais confiance ou pas ? interroge Eddie, déterminé.
-Oui, mais…
-Alors fais-le, t’interrompt Eddie en décroisant tes bras.
-Je suis une trainée et j’en suis fière, dis-tu avec peu de conviction.
-Plus fort !
-Je suis une trainée et j’en suis fière, répètes-tu un peu plus fort.
-Encore !
-Je suis une trainée et j’en suis fière! cries-tu enfin.
-Voilà ! s’écrie Eddie alors que tu souris à cause de son grain de folie. Très beau sourire, par ailleurs, tu devrais le garder plus souvent.
Eddie est honnête dans ses mots. Il adore voir ton sourire tout comme il aime t’entendre rire. En t’observant ces derniers temps, il a vite réalisé que tu gardes souvent une expression neutre - sauf les jours où tu n’arrives pas à cacher ta souffrance. Il en fait alors sa mission personnelle de te redonner le sourire. Il aurait aimé qu’on le fasse pour lui quand le harcèlement avait commencé. Eddie aime penser qu’il arrive à rendre tes journées un peu plus agréables ainsi que tes soirées quand il te ramène chez toi. 
Quand tu quittes ta dernière retenue, tu donnes ta dissertation sur le harcèlement à Mr. Kaminski avec un grand sourire. Après un mois, tu es enfin libre. Tu salues ton professeur avant de fuir les lieux. En marchant dans les couloirs vides du lycée, ton sourire s'agrandit en pensant à ce que tu vas dire à Eddie concernant ta dernière retenue. Tu tournes dans le couloir où ton casier se trouve quand tu remarques quelqu’un aux alentours de celui-ci. Ton sourire tombe et tu trottines vers la personne, pensant tomber sur celle qui tague ton casier. À ta grande surprise, tu ne découvres pas quelqu’un de l’équipe du basket ou Jessica, mais Eddie en train d’enlever l’insulte qui a été écrite le jour d’avant.
-Qu’est-ce que tu fais ? questionnes-tu, faisant sursauter Eddie.
-Mon Dieu, tu m’as fait peur ! Je nettoie ton casier. Qu’est-ce que tu crois que je fais ? répond-il comme si c’était évident en montrant la serviette qu’il a en main. 
-C’est très gentil, mais je ne t’ai pas demandé de le faire.
-Je sais. 
-Tu peux arrêter, le concierge s’en occupera demain matin, comme toujours. 
-Tu risques d’attendre longtemps, rigole Eddie en continuant d’enlever l’insulte.
-De quoi tu parles ?
-Le concierge n’est pas celui qui enlève les horreurs qu’on écrit sur ton casier. C’est moi. Et parfois, j’arrive aussi à enlever des notes qui dépassent, informe Eddie, te surprenant.
-Qu- Pourquoi ? 
-Tu ne mérites pas d’avoir ton casier tagué. 
-Pourquoi tu ne me l’as pas dit ?
-Je ne voulais pas que tu croies que je le fais par intérêt.
Eddie dit sa dernière phrase en plongeant ses yeux dans les tiens alors que de ton côté, ton cœur loupe un battement. Tu ignorais à quel point Eddie faisait attention depuis le début. Il a toujours été bienveillant et c’est grâce à lui si tu arrives à aller un peu mieux ces dernières semaines. Il est une des rares bonnes choses qui te soit arrivé. Son amitié est précieuse à tes yeux. Tu ne sais pas ce que tu serais devenue sans lui. Vous continuez à vous regarder tendrement jusqu’à ce qu’Eddie se racle la gorge.
-J’ai presque fini. Et non, je n’ai pas besoin de ton aide, ajoute-t-il rapidement alors que tu t’apprêtais à répondre. Attends-moi dans le van, j’en ai pour quelques minutes.
Les clés d’Eddie en main, tu te rapproches d’Eddie et l’embrasse sur la joue avant de lui murmurer un “merci”. Le cœur d’Eddie fait un bond à ce contact. Il sourit bêtement alors que tu quittes le bâtiment. 
À partir de ce soir-là, les quelques réserves que tu avais encore disparaissent, te permettant de faire totalement confiance à Eddie. En plus de ton amitié ayant fait un grand pas en avant, tu as enfin l’impression que toute cette histoire avec Steve est derrière toi. Tu arrives à croire que tu peux avoir un semblant de vie normale. Au moins, c’est le cas au lycée, tes parents n’ont pas fini de remettre cette histoire sur le tapis et depuis qu’ils ont découvert ton amitié avec Eddie - encore une fois à cause de madame Johnson, ta voisine - c’est pire. Heureusement, le soutien d’Eddie rend les choses plus supportables. 
Par conséquent, tu acceptes de faire ce que tu n’avais pas fait depuis presque trois mois : manger à la cafétéria. Tu te sens prête à affronter le potentiel regard des autres - avec le soutien d’Eddie, bien évidemment. Avant de passer les portes de la cafétéria, Eddie s’assure que tu vas bien avant de poser sa main dans ton dos et de t’inviter à faire le premier pas. Tout d’abord, personne ne te remarque, ce qui te fait lâcher un soupir de soulagement. Toutefois, quand tu arrives à la table du Hellfire club, quelques personnes commencent à faire des messes basses en te pointant du doigt. Tu passes outre alors qu’Eddie te présente à ses amis.
Le repas se passe sans problème jusqu’à ce Jessica et ses amies marchent à côté de toi.
-Wow, la trainée et le taré, ils font la paire ! Elle est sûrement avec lui par intérêt, si vous voyez ce que je veux dire, dit-elle en tenant un joint imaginaire dans sa main. 
Tu n’y prêtes pas attention, sachant très bien que c’est une perte de temps de la confronter. De plus, tu ne veux pas retourner en retenue de si tôt. Tu te reconcentres sur ce qu’Eddie dit concernant sa dernière campagne, écoutant en silence. Pendant tout le repas, tu restes silencieuse, n’ayant presque aucune de leur référence. Les quelques passages que tu comprends c’est uniquement parce qu’Eddie a commencé à t’initier à Star Wars et a évoqué d’autres univers qu’il aime. 
-Tu vas participer à la prochaine réunion du Hellfire ? te demande Josh.
-Oh, euh, je ne pense pas. Je n’ai jamais joué à Donjons et Dragons.
-Tu devrais venir, répond un autre membre du club.
-Tu vois, je t’avais dit qu’ils ne seraient pas contre, réplique Eddie avec un sourire satisfait.
-J’y songerai, alors. 
-Parle-nous un peu de toi, commence Nick. C’est vrai ce qu’on dit ? Je dois avouer que je ne comprends pas ce que t’as pu trouver à Harrington. Ce mec est superficiel et d’après ce qu’Eddie raconte, tu es totalement différente de lui donc, je vois pas pourquoi tu aurais voulu le voler à Nancy. D’ailleurs, même Nancy, je…
Tu ne laisses pas Nick finir sa phrase et trottotines vers la sortie de la cafétéria. Des larmes te montent aux yeux alors que tu te faufiles dans les couloirs, ignorant où tu veux aller. Eddie se lance à ta pursuite non sans lancer un regard noir à son ami. Eddie crie ton prénom alors qu’il court derrière toi, mais tu ne l’écoutes pas. Tu es proche de la sortie du lycée quand Eddie arrive à te rattraper. Il pose sa main sur ton épaule avant de se mettre en face de toi. 
-Lâche-moi, Eddie, ordonnes-tu en défaisant son emprise.
Eddie lève les mains en l’air pour montrer qu’il ne te veut pas de mal. Il garde même une certaine distance avant de te parler. 
-Ecoute pas ce qu’il disait. Il ne sait pas de quoi il parle.
-Ce n’est pas qu’il a dit, précises-tu. Il n’a techniquement rien dit de mal, mais ça prouve bien que les rumeurs ont beau se calmer, tout le monde y pense encore. Tes amis en parlent, les gens me pointent encore du doigt, même mes parents m’en parlent encore ! Et maintenant qu’on traine ensemble, j’ai peur qu’ils s’en prennent à toi aussi. 
-Tu sais que je m’en fiche de ce qu’ils disent, te rassure Eddie.
-Pas moi ! Tu as dû affronter tout ça pendant trop longtemps et je ne veux pas être la raison de nouvelles insultes à ton égard. Et puis, tant que personne n’aura réellement oublié cette histoire, ils trouveront toujours une excuse pour me traiter de traînée à nouveau. De nouvelles rumeurs doivent sûrement déjà circuler, dont celle de Jessica.
-Ne l’écoute pas. Tu te rappelles de ce qu’on a dit, tu es une traînée et tu en es fière donc on s’en fiche d’elle.
-Pas moi, rétorques-tu, fermement. Elle a failli ruiner mon année scolaire et ma relation avec mes parents est au plus bas depuis notre dispute. Et maintenant qu’ils savent qu’on est amis, ils commencent à me critiquer. J’avais l’impression que tout allait mieux, mais maintenant, tout semble être encore fragile, comme si tout pouvait redevenir comme avant en une seconde. 
-Ça ne sera pas le cas, te promet Eddie en se rapprochant de toi. Et puis, tu n’es plus seule. Tu m’as, moi. 
-Pourquoi tu insistes à ce point ? On ne se connaissait même pas avant tout ça.
-C’est vrai et au début, je suis venu te parler pour être sûre que tu ne traverses pas tout ça seule, mais maintenant, je tiens à toi. Je t’aime beaucoup et…
-C’est ce que tu dis maintenant jusqu’au jour où tu en auras marre de toute cette histoire, l’interromps-tu, ayant un flashback de ta relation avec Steve.
-Y/N, je le pense quand je dis que je m’en fiche de ce qu’ils disent sur toi. Je sais qu’ils t’ont fait une mauvaise réputation juste à cause d’une relation. Ils ne savent pas ce que tu as traversé et Steve n’a pas su être là pour toi, mais je ne suis pas comme lui. Tu as sûrement dû mal à me croire à cause de toute cette histoire, mais crois-moi quand je te dis que je ne suis pas comme eux et que je t’aime beaucoup, affirme-t-il en posant sa main sur ta joue. Tu sais que je n’obéis qu’à moi-même et il m’en faudrait plus que quelques rumeurs pour me faire fuir.
-Je… 
-Je sais que tu as peur de souffrir à nouveau et c’est normal, te coupe-t-il, mais je m’assurerai de toujours être à tes côtés et crois-moi quand je te dis que je pourrais être celui qui te traite comme il faut, car contrairement aux autres, je sais à quel point tu es une fille géniale et je ne vais pas laisser passer ma chance. Tu comptes pour moi et je ne vais pas te laisser filer entre mes doigts à cause de quelques lycéens sans cervelle, dit Eddie et tu t’éloignes de lui. Ne me repousse pas parce que tu as peur. N’abandonne pas juste pour cette raison. Tu ne peux plus les laisser dicter ta vie.
-Je pensais être prête, mais je ne le suis pas, informes-tu en faisant un pas en arrière. Désolée Eddie.
Et sur ces mots, tu quittes le lycée. Peu importe s’il te reste encore quelques cours, tu as besoin de t’éloigner. Tu as besoin de prendre du recul sur tout cette situation. Eddie te laisse partir à contrecœur, comprenant tes raisons. 
Les jours suivants, tu fuis Eddie comme la peste. Tu sais que tu t’es braquée et que la façon dont tu l’as repoussé est injuste, considérant tout ce qu’il a fait pour toi, mais tu ne peux t’en empêcher. Tout avait tellement bousculé du jour au lendemain sans prévenir la dernière fois, tu ne veux plus jamais revivre cette situation. Alors, tu as préféré fuir avant que ça aille mal à nouveau. 
Cependant, ça ne veut pas dire que tu ne souffres pas. Eddie te manque. Tu savais que tu tenais à lui, mais avant de t’éloigner, tu ignorais à quel point. Tu dois te retenir d’aller vers lui. Tu veux juste ses bras protecteurs contre toi, comme la fois où tu as craqué devant lui la première fois que tu étais venue chez lui. Tu as besoin de lui plus que tu ne le pensais. Et cette sensation de manque ne s’arrange pas quand tu découvres une note dans ton casier. Au début, tu penses jeter le papier, craignant une nouvelle insulte sauf que tu reconnais l’écriture d’Eddie. Avec un pincement au coeur, tu l’ouvres et lis : 
“Y/N, 
Je sais pourquoi tu t’es éloignée de moi, mais s’il te plaît, réfléchis avant de totalement t’isoler à nouveau. Tu sais que ça n’apporte rien de bon. Je suis là pour toi et je le serai toujours, même si tu finis par me reparler dans trente ans. Tu es importante pour moi alors je resterai toujours à tes côtés dans les bons comme dans les mauvais moments, surtout dans les mauvais. 
Mon amie me manque. Ton rire me manque. Ton sourire me manque. J’ai besoin de mon amie. Tout ce dont j’ai besoin c’est toi. 
S’il te plait, ne me coupe pas de ta vie par peur d’être blessée ou par peur de ce que l’on pourrait dire sur moi. Je te veux juste toi, je m’en fiche de ce qu’on peut dire.
Eddie”
Après plus d’une semaine à l’ignorer, tu n’arrives plus à rester loin d’Eddie, ton ami te manque trop. Le petit mot d’Eddie a totalement eu un effet sur toi, même si tu as essayé de le nier au début. 
Alors que tu quittes le lycée, tu vois Eddie proche de son van en train de parler à un membre du club Hellfire. Tu le regardes au loin, cherchant ce que tu pourrais lui dire. Quand tu penses avoir une idée, tu commences à marcher dans sa direction en gardant tes yeux sur lui. Tu es à quelques mètres de lui quand son ami part, permettant à Eddie de te remarquer, il sourit en te voyant. Eddie s’apprête à te parler quand tu mets tes mains sur ses joues et poses tes lèvres sur les siennes. Eddie est d’abord choqué par ton geste, mais il finit par y répondre, appréciant ton contact. Vous pouvez entendre quelques personnes parler autour de vous, mais tu n’y prêtes pas attention, préférant approfondir le baiser. Eddie sent son coeur exploser en réalisant que pour la première fois depuis longtemps, tu fais quelque chose que tu veux faire sans te préoccuper de ce qu’on pourrait dire sur toi. Les mains d’Eddie passent de tes hanches à tes joues, te rapprochant un peu plus contre lui. Quand vous êtes à bout de souffle, vous vous séparez à contrecœur. Tu as un sourire idiot sur le visage alors que tu apprécies le moment.
-Je m’en fiche de ce qu’on peut dire aussi, je te veux juste toi et c’est tout ce qui compte, affirmes-tu. Ils peuvent parler autant quand ils veulent, tant que je t’ai, toi, c’est le plus important.
Partie une
Stranger Things Masterlist
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vabazeri · 1 year
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Jour 22
Le boulot ce passer bien, mon nouveau poste à responsabilités me plaisait beaucoup. J'étais épuisée mais contente. Chaque jours était différent, certaines fois c'était tranquille, parfois on ce faisait arraché comme jamais et les heures défilaient à courir et servir au plus vite. Ma collègue avait vraiment confiance en moi et ça se sentait, je l'entendais souvent dire aux habitués que "j'étais efficace et que ça la soulageait". Il faut dire que c'était vraiment gratifiant.
Quand je m'occupais des fermetures de boutique avec elle, on était réglé comme des horloges et on terminais bien souvent plus tôt.
Je me faisait aussi petit à petit à cette nouvelle ville dans laquelle j'avais atteris, les transports, les gens, les regards, les accents et expressions, les spécialités... Ça a été un peu dur au début, j'avais parfois la sensation d'être complètement perdue mais, comme tout, on s'y fait. Il faut juste savoir être patient avec soit même et le temps fini toujours par faire son boulot. Je sais, la plupart du temps, quand on entend cette phrase on y crois jamais, mais ça fini toujours par passé.
A côté de ça, j'étais aussi motivé par l'envie de me donner une nouvelle vie saine et tranquille, appuyer par le fait que ma liberté naissante pourrais aussi libéré Hades de son quotidien. Rien n'était plus beau à mes yeux que de pouvoir le voir tranquillisé et serein de son quotidien, simplement heureux et en paix avec lui même et son environnement. Et pour ça, j'étais prête à tout s'il le désirait.
Mes doutes avaient, d'ailleur, complètement disparu depuis quelques temps, complètement souffler par les efforts qu'il me montrait de jour en jour. Petit à petit, il me parlait de son quotidien, de ses émotions, ses pensées mais aussi les moments où ça allait moins, ses excès de colères, son agacement sur certaines choses etc... Au final, c'est à peut près tout ce que je demandais, de la communication.
J'avais aussi eue des "nouvelles" de Red. Ahh lui... Décidément, il n'en finira jamais de m'etonné. Il avait reçu une convocation pour le commissariat et voulait que je le rappel pour voir avec lui car il avait prévu de partir à cette date. Bah oui, c'est bien connu que c'est moi qui gère l'agenda du commissariat ! Je lui ai donc gentillement répondu que je ne pouvais rien faire pour lui et que s'il avait un problème, qu'il voit directement avec eux. Bah quoi ? Vous vouliez que je lui réponde quoi d'autre ? J'vais pas m'amuser à ENCORE régler ses problèmes hein, j'ai pas que ça a foutre et c'est clairement pas mon rôle.
Les enfants Pearle et Ivory allaient bien, malgrés mes horaires complètement délirant j'arrivai quand même, à lire leurs 3 467 messages par jours et à suivre un peu, histoires d'avoir un peu des nouvelles. A contrario, ils passaient de temps en temps sur mon live quand j'en lancer un et Ivory tentait de m'appeler quand il me voyait connecté (bon, parfois je pouvais absolument pas répondre mais je savais qu'ils pensaient à moi comme moi je pensaient à eux)
Petit à petit, les jours défilaient avec leur lots de nouvelles et d'apprentissage. Et j'appréciais cette nouvelle vie.
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hekow · 1 year
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Low Fla
Elle est formidable. J'avais tout préparé, la serviette, un peu d'alcool, de la tisane, à manger, la musique, la chemise, l'endroit paradisiaque. Le bruit des vagues, le doux souffle du vent, les étoiles. Sa famille ne m'aiment pas. Ils sont hautains. Son père est très élevé dans la hiérarchie sociale. Elle souhaite prouver qu'elle peut y arriver seule. Elle dit que le fromage c'était pas bien et je lui ai dit que ça n'avait pas d'importance. Elle insistait de son anecdote personnelle. Deux bouchées du tacos ont suffit à la lancer. Avec l'ice tea elle va être motivé. Elle a vraiment aimé tout ces petits gestes. Il y a des choses qui changent. D'autre pas. Elle a dit ne rien vouloir de plus. Pas de sexe. Elle m'a dit de l'attendre qu'elle revenait dans 3mn. Sa mère est assistante dentaire. Sa sœur est soignée et ça compte beaucoup l'image que l'on renvoie. Mathilde sait tout et elle comprend. Je sais qu'elle m'aimait bien mais c'est L'aura qui me plaît. J'ai encore des décharges de plaisir qui s'enchaînent. Des frissons. Ça continue c'est la 4ème. 5. Je l'attends jusqu'à deux heures trente. Il me reste de l'américain. Des clopes. Des sous. Elle m'a dit de rentrer dormir. Je lui ai dit que je voulais sortir. Suivre son conseil? Je n'en sait rien. Elle a dit que c'est la première fois que ça lui arrivait. Elle part samedi. Elle aimerais plus? Oui. Je devrais lui parler de mon passé. Moi aussi c'est la première fois qu'un rendez vous se passe aussi bien sauf son braquage. Pourquoi elle doit faire semblant d'être triste? Étonnant. Les gens font semblant d'être heureux normalement. Elle veux que je la dépasse mentalement. Un mec comme moi c'est trop? Peut être elle ne se sent pas à la hauteur ? Que c'est elle qui est dans le besoin et c'est moi qui donne? Nous sommes dans le partage. Le don de son cœur est déjà beaucoup. Suis je juste un bouche trou? Je ne sais pas. Je ne crois pas. Car son retour sur notre rencontre est bon. Qu'est ce que je dois faire. Qu'est ce que je veux faire. Je veux lui faire vivre ce dont j'ai toujours rêvé. Une personne honnête, en qui on peut avoir confiance. Est ce qu'elle a toujours sa bague? Va elle revenir ? Peu de chance si ses parents sont réveillés. J'attends jusqu'à 2h30. C'est le max. 10x3mn. Je suis une bonne poire? Non, je suis plein d'espoir… Les émotions de la soirée redescendent. Le système nerveux du ventre agis. J'espère que son ventre va mieux. Elle en était au dégoût. Perte d'appétit. Comment faire pour la libérer de ses chaîne sans substances? Des mots, des paroles. C'était vraiment une soirée magnifique. J'aurais pas imaginé mieux. Je me suis rien imaginé. J'ai été moi. Flavian Roger Jacquot. Je suis fière mais elle l'est elle. Si je lui dit que je n'avais pas vécu ni ressenti ça pendant longtemps, comment elle réagirais ? Elle se sentirais enfermé. Ou bien ça la rassurerait sur sa valeur. Should i stay or should i go? Je partirais à 02h22. J'entends one more time en fond. Je pense à la suite. Et à elle. Les sentiments que j'éprouve me dépassent. Je baille. La 4eme source de dopamine s'active. Je vais passer faire un coucou au chica et à l'équateur. Je partirais à 3h21 rentré à 3h44. Il reste 5mn. Plus le temps passe moins elle a des chances de revenir. Elle doit penser que je suis déjà parti. Hé c'est comme ça. Pourquoi je ne prends pas les choses en main? Car c'est le deuxième rdv qui est kantao. Je dois me lever à 1h. Je dois dormir pour ne pas avoir de cerne. La barbe et les cheveux c'est bon. Les cicatrices sont camouflés. Je voudrais pouvoir les montrer sans crainte du regard et jugement des autres. Il reste 2 mn. Elle est repassé et elle ne m'a pas vu? Je ne sais pas. 1mn. Je n'était jamais venu ici. Comment repartir? Par le long chemin. Non par le court elle me verra passer de son balcon. Il est 02h23.
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swedesinstockholm · 5 months
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8 avril
c. m'a dit qu'elle aussi voulait faire de la musique mais qu'elle arrivait pas à se lancer. mais elle a déjà fait des trucs avec son copain musicien. il était là dimanche soir mais je savais pas que c'était son copain. je le trouvais très beau. c'est un très beau couple. quand elle a dit qu'ils avaient travaillé ensemble ce matin je savais toujours pas que c'était son copain et je pensais à r. et puis quand elle l'a mentionné je me suis dit mais oui, évidemment. je voulais aborder le sujet avec r. dimanche mais j'ai pas osé. mais aussi j'ai pas osé parce que j'ai rien à lui proposer. je suis nulle en collab et lui aussi d'après ce qu'il m'a dit. peut être qu'avec nos névroses respectives ça partirait en cacahouète. il m'a dit qu'il aimait pas la pièce de sa soeur dont il compose la musique mais qu'il osait pas le lui dire de peur de la décourager. il m'a aussi dit qu'il dramatisait tout. peut être qu'en fait il est moi mais en version homme décomplexée. peut être qu'on formerait le pire couple de l'univers avec nos caractères à la con et notre incapacité pathologique à gérer nos émotions. mais je m'en fous, parce que quand il me regarde avec ses yeux mer tempête je me répands en flaque autour de ses pieds chaussés de crocs à cerises et le reste du monde disparait. il regardait de nouveau mes lèvres dimanche soir mais cette fois j'avais pas de moustache, alors je me suis dit que c'était peut être mes lèvres gercées qu'il regardait en se disant que je devrais plus les hydrater. est-ce qu'il se disait vraiment que je devrais prendre soin de mes lèvres ou est-ce qu'il avait juste envie de les embrasser mes lèvres gercées? et pourquoi quand il me regarde je me sens aimée? est-ce qu'il avait juste besoin d'une bonne poire pour écouter ses problèmes dimanche? pourquoi je peux pas juste accepter le fait qu'il m'aime en tant qu'amie? et surtout, est-ce que lui aussi il le trouvait beau le copain de c.?
au musée ce matin y avait une série de dessins pornographiques et en voyant celui avec deux hommes j'ai pensé à lui et j'essayais de m'imaginer ses fantasmes. ça me fascine. ça me fascine qu'il me l'ait dit surtout, assis là sur cet accoudoir de canapé. il a dit homosexuel, pas gay ou queer. en parlant des endroits où on aimerait vivre il me disait qu'il s'imaginait qu'à berlin par exemple ce serait plus facile d'assumer parce que là-bas les gens sont plus ouverts et plus zinzin. je vois pas le rapport entre gay et zinzin mais maintenant j'ai envie de partir à berlin avec lui pour qu'on réalise tous les deux nos fantasmes d'homosexualité. sauf que moi je suis censée déjà être lesbienne. c'est insupportable de passer mon temps à arpenter les rues de st. gilles sans aller chez lui. je suis full amoureuse. c'est terrible. c'est une catastrophe. dans l'épicerie bio où on s'est arrêtées en sortant du wiels ils passaient une chanson douce de folk un peu mélancolique et je suis tombée dans un puits de tristesse en regardant l. choisir sa banane, comme si j'étais aspirée par le sol et je pouvais rien y faire.
10 avril
hier en se disant au revoir avec c. et l. on s'est souhaité d'oser faire tout ce qu'on avait envie de faire dans la musique et puis en rentrant à pied je suis tombée sur un magasin de musique avec des micros et des cartes son et le midi controller de ru. exposés dans la vitrine et je suis restée plantée devant pendant cinq minutes à me dire putain c'est un signe!! mais je suis pas rentrée. c. m'a dit qu'elle ouvrirait l'oeil et tendrait l'oreille pour voir si une chambre ou un studio se libéraient quelque part. dimanche soir au bar y avait ses deux anciennes colocs et elle m'a dit c'est dommage vous vous seriez bien entendues, elles sont un peu bizarres. je lui ai dit que j'avais vu passer l'annonce et que j'y avais réfléchi mais je lui ai pas dit que j'avais fait une énorme crise le jour de mon anniversaire à cause de cette coloc précisément. à un moment j'étais assise à côté d'une des deux filles dans le bar et elle m'a parlé de ma chanson rebeka rebeka et puis c. m'a dit qu'elle m'avait vue la chanter à la bellone et l. la connaissait aussi et elle m'a dit mais t'es une star, et puis à chaque fois qu'on s'est vues elle faisait des petites blagues et m'appelant lara w. comme si j'étais une star et j'adore quand on fait ça, même si c'est un peu ridicule d'aimer ça.
lundi elle m'a dit que je ressemblais à une actrice avec ma grande chemise à pois par dessus ma combi à pois. j'ai parlé à personne de mon désir de scène. il m'encombre. je sais pas quoi en faire. je veux pas le jeter mais je sais pas où le mettre. il prend trop de place. il dépasse de partout. on était assises sur un banc au bord de l'étang à flagey au soleil et quand il a disparu derrière les maisons on a marché jusqu'à l'appart de son amie n., tout près de chez r. elle habite dans une coloc et quand je les ai vus travailler sur une grande table en bois sous la fenêtre ouverte sur le parc ça m'a à moitié donné envie et à moitié pas du tout. n. nous a rejoint au parvis de st. gilles avec son amie g. et j'ai bu une menthe à l'eau et l. un jus de pomme (elle non plus elle aime pas l'alcool) et la personne qui nous a servies au bar avait un mullet à moitié rose et un peu de barbe et quand elle est passée à notre table n. lui a dit bonjour et g. a demandé attends c'est il ou elle je sais plus? le parvis de st. gilles était entièrement recouvert de jeunes gens à mullet au genre incertain lundi soir, je sais pas pourquoi r. ressent le besoin de partir à berlin franchement. je le guettais un peu parmi les têtes bouclées. j'ai toujours pas vraiment déchiffré son fonctionnement social. d'un côté il a l'air de sortir beaucoup et de se faire des amis partout mais d'un autre côté il dit qu'il a jamais eu de bande d'amis et qu'il est assez timide et puis y a moi. je me porte tellement peu en estime que je me dis que pour vouloir être ami avec moi on doit forcément pas en avoir d'autres. je suis forcément le dernier choix.
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auteuranoumou · 1 year
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Nous sommes en 2091. Enfin, je crois. Je ne sais pas. Des fumées noires s'élèvent ça et là dans un silence à faire blêmir les diables. Au milieu des décombres, dans la pénombre, je peine à reconnaître les rues de ma splendide ville natale. La guerre est-elle finie ? Plus personne ne tire, mais les corps s'éteignent.
Ce n'est pas comme un match de football où à la fin, on sait qui a gagné. Les sanglots que je perçois alentour ne me rassurent guère. Alors, je saisis une rare bouffée d'oxygène et accélère mes pas traînant ma cheville fracturée.
La destination n'est pas claire dans ma tête. Beaucoup de sang a dû me monter au cerveau. La seule vision à laquelle s'accroche mon esprit reste la recherche de cette réponse. Et elle doit bien se trouver quelque part. Où n'est pas important. “Quoi” ! Oui, le “quoi” ! C'est tout ce qui compte.
Perdu dans mes pensées, je n'ai pas remarqué l'ombre sans vie qui se tient devant moi. Arrivé à sa hauteur, j'ai un haut-le-cœur, tellement il est amoché. L'homme, ou du moins ce qu'il en reste, lève péniblement ses paupières pour me voir. C'est la première fois que je vois un lever de paupières si long et si douloureux. Il rassemble, tant que possible, ses dernières forces de zombie et me lance un carnet qu'il tient dans sa main. Enfin, ce n'est pas vraiment un lancer. Disons plutôt que le carnet lui est tombé des mains. Là, maintenant, je comprends que je suis arrivé à une réponse. Est-ce “la” réponse ? Je me baisse et ramasse le carnet. L'humain qui l'a laissé tomber est toujours debout face à moi. La vie le quitte à chacune de ses respirations. Les trous dans son torse révèlent des impacts de balles. Il tangue au gré du vent mais ne tombe pas. Mes yeux s'illuminent face à une telle détermination, un tel charisme. Les nuages s'écartent tout doucement et les premiers rayons de soleil se hâtent de nous embrasser. Je découvre avec émerveillement le visage du héros de cette révolution. Je m'empresse de jeter un œil à la couverture du carnet. Le titre “Amnésie Générale” est signé “Edoh”.
Ma découverte semble émouvoir dame nature, car en effet, un grand vent, tout de go, balaie la zone entière. Un vent fort, sans être violent. Imposant et bienfaisant. Mes genoux flanchent et je tombe à la renverse. Sur ma gauche, le vent a emporté des débris, dévoilant un spectacle effroyable. Les corps de mes frères tombés au combat tombent en ruine sous l'effet des brûlures extrêmes qu'ils ont subies. Je détourne le regard pour effacer cette image, mais sur ma droite, une mère est allongée dos au sol. On dirait qu'elle dort.
Mama ! Mama! Réveille-toi, mama.
Elle reste sourde à mes cris. Le vent, dans son passage, emporte le pagne qui recouvre son bébé qu'elle serre fort contre sa poitrine. Je découvre le corps de l'enfant qui a déjà commencé à se décomposer. Elle l'a donc perdu depuis longtemps avant de rendre son dernier souffle. Cette image me fait mal et des larmes viennent perler sur mes joues. Je lance un regard à la momie de Edoh et il est toujours debout. Malgré ce vent qui m'a fait tomber, il reste debout.
Le voir dans cette posture m'ouvre les yeux. J'ai trouvé ma réponse. Nous avons gagné. Le héros de notre lutte reste debout et la nature même s'en émeut. Je ne peux rester assis à pleurer face à lui. Quel déshonneur ! Je tombe en essayant de me redresser. Je reprends l'exercice. Et rebelote. Je n'ose regarder Edoh, de peur de lire l'indignation sur son visage. C'est à moi qu'il a remis son carnet. Ça doit avoir un sens profond. Cette pensée me donne de l'énergie et je me relève. Je regarde le grand homme dans les yeux et je pousse un grand cri de victoire. Je répartis mal mes forces dans mon corps et mes pieds se dérobent à nouveau. Retour au départ. Je suis de nouveau affaissé comme un idiot mais je n'en ai cure. Je crie de plus bel, tant et si bien que ma gorge se dessèche et je tousse. Je crache du sang. Mes poumons me compriment le cœur. J'ai mal mais il ne s'agit plus de moi. Il faut que j'agisse. Je me relève, j'observe Edoh. Il est mort. Je déambule ça et là et je rassemble des portes en bois, en fer, peu importe. Je les dispose autour du héros et j'en fais un monument improvisé. Plus loin, je vois des flammes gourmandes dévorer du bois ou un corps. Je m'en approche et c'est en effet un corps empalé sur du bois. Je prends un bout de bois enflammé, je rends un dernier hommage au pauvre corps et je retourne vers le monument Edoh. Je m'agenouille face à sa dépouille et je place au pied du monument le bois enflammé.
J'entends un bruit venant de derrière moi. Je me retourne et je vois un homme ayant perdu ses deux jambes se traîner au sol essayant de me rejoindre. Je me précipite pour l'aider mais il me le défend. Il parvient jusqu'à ma hauteur et laisse ses larmes couler en regardant Edoh. J'ai maintenant un compagnon. Et nous resterons ici jusqu'à savoir quoi faire pour la suite des événements.
Un bon bout de temps a passé. Je ne saurai dire combien de temps. J'entends beaucoup de voix qui approchent. Je lève la tête. Dans chaque direction, un groupe avance vers nous. Ils se rapprochent et je vois beaucoup de blessés. Enfin, il n'y a que des blessés. Il n'y en a pas un seul qui ne saigne. Des hommes, des femmes et des enfants. Ils étaient des milliers. Ils ont entendu mon cri de victoire.
Ils forment un cercle autour du grand héros et une minute de silence s'impose naturellement. Je ferme les yeux et encore une fois je perds la notion du temps. Tout à coup, une voix douce et vibrante entonne un chant. C'est un requiem à la gloire du héros tombé. Comme on sait si bien le faire en Afrique, on l'accompagne et ensemble on chante et pleure avec elle. Pendant que tout le monde chante, je réfléchis. Quand nous irons chercher les survivants, il faudra que je trouve une caméra survivante pour immortaliser ce moment. Et après cela, je devrai me retirer pour écrire mot après mot les louanges du grand héros et décrire comment dans ses derniers moments et même après sa mort, il nous a rassemblés.
Mon rêve en tête, je me redresse et suggère à toute la bande, la recherche des survivants et de toute ressource utile. En me redressant, un carnet tombe de ma poche. C'est celui d'Edoh. Je le ramasse et part m'adosser contre un pilier plus solide qu'il en a l'air. Quelque chose au sujet de ce carnet m'intrigue. J'ouvre et découvre les premières lignes écrites des mains de notre héros.
“Aux générations futures africaines, et à toutes les générations du monde. À toi qui lis en premier ce carnet. Voici les raisons d'une guerre. “ Edoh Amah.
À Suivre...
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